LA VOIE CONSACRÉE A LA PERFECTION CHRÉTIENNE |
Chapitre 4
COMMENT JÉSUS "PARTICIPA"
Le premier chapitre des Hébreux révèle que la ressemblance de Christ avec Dieu nexistait pas simplement dans la forme mais dans la substance ; et le second chapitre montre, avec la même clarté, que sa ressemblance avec lhomme n'est pas seulement dans la forme ou laspect extérieur, mais dans sa nature et substance même. Il ressemble aux hommes tels quils sont, exactement. Cest pourquoi il est écrit: "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu... Et la Parole a été faite chair et elle a habité parmi nous" (Jn 1:1-14).
Et en ce qui se réfère à sa ressemblance avec lhomme, tel quil est dans sa nature déchue, pécheresse, et non comme il était à lorigine, sans péché, ceci est confirmé par le fait que Jésus fut "abaissé ... au-dessous des anges, ... à cause de la mort qu'il a soufferte". Nous voyons donc que Jésus fut fait, dans sa situation d'homme, tel que lhomme se trouve depuis quil est sujet à la mort.
Tout aussi certainement que nous voyons Jésus devenu inférieur aux anges par les souffrances de la mort, il est démontré ainsi quil prit la nature de lhomme telle quelle fut après avoir connu la mort et non comme elle était avant lintroduction de celle-ci.
Mais la mort ne vint quà cause du péché. Si le péché nétait pas venu, la mort non plus naurait pas apparu. Et nous voyons que Jésus devint un peu inférieur aux anges par les souffrances de la mort. En conséquence, il a bien pris la nature de lhomme telle qu'elle est depuis que le péché est apparu. Il en fut ainsi pour qu'il pût "goûter la mort pour chaque homme". Cest en devenant homme quil pouvait atteindre l'homme, et venir jusquà lhomme là où il se trouve. Lhomme est assujetti à la mort. Aussi fallait-il que Jésus fut fait homme, tel qu'il est depuis qu'il est assujetti à la mort.
"Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut". (Héb.2:10). En se faisant homme, il lui convenait de devenir tel que lhomme. Lhomme est assujetti à la souffrance et il fallait quil le soit aussi.
Avant que lhomme ne péchât, il nétait nullement assujetti à la souffrance. Si Jésus était venu dans la nature humaine tel quil était avant lentrée du péché, cela ne lui aurait pas permis de comprendre les souffrances de lhomme et, en conséquence, il naurait pu l'atteindre pour le sauver. Mais, vu qu'il "convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut", il est clair que Jésus, en devenant homme, partagea la nature de lhomme, telle quelle est depuis quil est assujetti à la souffrance, et même la souffrance de la mort, qui est le salaire du péché.
Il est écrit: "Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même". (Héb. 2:14). Il a dans sa nature humaine, pris la même chair et le même sang que ceux des hommes. En une seule phrase, nous trouvons tous les mots qui pouvaient être employés pour rendre cette idée évidente et positive.
Les enfants des hommes sont participants du sang et de la chair; c'est pour cette raison qu'il participa aussi au sang et à la chair.
Mais ceci nest pas tout: il partagea aussi la même chair et le même sang auxquels les enfants participent. C'est-à-dire que, lui-même, participa de la même façon, à la même chair et au même sang que les enfants.
Nous voyons que le Saint-Esprit désire tellement que cette vérité devienne si évidente et soit comprise par tous, quil ne se contente pas d'employer le minimum de mots dans cette révélation, mais au contraire il accumule les expressions pour se faire comprendre. Il est donc dit que tout aussi certainement que les enfants participent au sang et à la chair, lui aussi a pris part au même sang et à la même chair.
Et il le fit "afin que par la mort... il puisse délivrer ceux qui, par peur de la mort, étaient toute leur vie assujettis à l’esclavage". Il prit part à la même chair et au même sang que nous avons dans lesclavage du péché et la peur de la mort, afin de pouvoir nous délivrer de cet esclavage et de cette peur.
Ainsi, "Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifié sont tous issus dun seul; cest pourquoi il na pas honte de les appeler frères".
Cette grande vérité de la parenté, cette fraternité par le sang, de Christ avec les hommes, est enseignée dans lÉvangile dans la Genèse. Car quand Dieu fit son alliance éternelle avec Abraham, les sacrifices furent coupés en deux, et Abraham et Lui, passèrent au milieu (Gen. 15:8-18; Jér. 34:18, 19; Héb. 7:5-9). Par cet acte, le Seigneur entra dans lalliance la plus solennelle connue en Orient et de tout le genre humain, lalliance de sang, et Il devint ainsi "frère de sang" dAbraham, une relation qui dépasse toute autre.
Cette grande vérité de la parenté par le sang, de Christ avec lhomme, est enseignée davantage dans le Lévitique. On y trouve la loi du rachat des hommes et de leur héritage. Quand lun des enfants dIsraël avait perdu son héritage, ou que lui-même avait été vendu en esclavage, il y avait un moyen de rachat prévu. Sil était capable de se racheter lui-même ou son héritage, il pouvait le faire. Mais sil nétait pas capable de se racheter lui-même, alors le droit de rachat incombait à son plus proche parent par le sang. Il incombait non seulement à celui qui était proche parmi ses frères, mais à celui qui était le plus proche parent. (Lév. 25:24-28; 47-49; Ruth 2:20; 3:9,12, 13; 4:1-14).
Ainsi, déjà dans la Genèse et le Lévitique, on enseigna durant toute cette époque, ce que nous retrouvons ici dans lépître aux Hébreux: la vérité que lhomme a perdu son héritage et quil est lui-même aussi en esclavage. Et vu qu'il ne peut pas se racheter lui-même, ni son héritage, le droit de rachat incombe au plus proche parent qui en est capable. Et Jésus-Christ est le seul dans tout lunivers à en être capable.
Pour être le Rédempteur, il faut non seulement être capable de lêtre, mais encore être un parent par le sang; et être non seulement le plus proche parent, mais le plus proche parent par le sang. Ainsi donc, comme les enfants de lhomme les enfant de celui qui perdit son héritage- sont participants à la chair et au sang, lui aussi prit part à la chair et au sang dans la vrai substance de la nature humaine et devint notre plus proche parent. En conséquence, il est écrit que Lui et nous, nous sommes Un; cest pourquoi, Il na pas honte de nous appeler frères.
Mais lÉcriture ne sarrête pas là après avoir énoncé cette vérité capitale. Elle dit encore: "Car assurément, ce nest pas à des anges quil vint en aide, mais à la postérité dAbraham. En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères", "ses frères par le sang". Il devint ainsi la confirmation de lalliance éternelle.
Et il le fit dans un but: "ayant été tenté lui-même dans ce qu'il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés", vu qu'il peut "compatir à nos faiblesses" ayant "été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché" (Héb. 4 :15). Ayant été fait, dans sa nature humaine, semblable à nous en toutes choses, il pouvait être tenté en toutes choses comme nous le sommes, et il le fut réellement. La seule manière pour lui dêtre « tenté comme nous", cétait de devenir en tous points semblable à nous.
Comme dans sa nature humaine, il est un avec nous, et qu'il "a prit nos infirmités" (Mat. 8:17), il avait la possibilité de compatir à nos infirmités. Étant en toutes choses comme nous, il pouvait, lorsquil était tenté, sentir exactement ce que nous sentons quand nous le sommes, et ressentir toutes choses comme nous à ce sujet ; ainsi, il peut aider et sauver pleinement ceux qui le reçoivent. Comme dans sa chair, il fut aussi faible que nous le sommes et "ne pouvait rien faire de lui-même" (Jn 5 :30), ainsi quand il porta nos souffrances et se chargea de nos douleurs (És. 53:4) et fut tenté comme nous le sommes, sentant les choses comme nous les sentons, par sa foi divine, il conquit tout par le pouvoir de Dieu que cette foi lui apporta, et quil nous a apporté dans notre chair.
Il sensuit quil a reçu le nom d’Emmanuel "Dieu avec nous", non pas "Dieu avec lui" seulement mais "Dieu avec nous". Dieu était avec lui, depuis toujours, et il l'aurait été encore, s'il n'était pas donné pour nous. Mais l'homme, à cause du péché, fut privé de la présence de Dieu, et Dieu voulut venir vers nous. Aussi, Jésus devint "nous" afin quétant avec Lui, Dieu puisse être aussi avec nous. Tel est Son nom, car cest ce quil est. Béni soit son nom!
Telle est la foi de Jésus et son pouvoir. Il est ainsi notre Sauveur: un avec Dieu, et un avec lhomme. En conséquence, il est capable de sauver pleinement les âmes qui sapprocheront de Dieu par Lui.