SECTION 3 - LE TROISIÈME DOCUMENT

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Un court résumé de la

CONTROVERSE SUR LA NATURE DU CHRIST
 

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Avant les années 1950 et après - avec commentaires

 

Cette monographie présente des détails historiques à longue portée, montrant comment notre maison d'édition, nos publications, nos périodiques et nos livres à usage interne ont fait des efforts considérables pour influencer et changer l'enseignement adventiste concernant la nature prise par Jésus lors de l'incarnation. Dans les années 50 des efforts répétés furent faits afin que nous soyons par les Évangéliques, ce qui conduisit à la publication de Questions on Doctrine. Ce plan pour présenter l'idée de la nature du Christ avant la chute provoqua beaucoup de réactions négatives dans le champ mondial.

De nombreux articles parurent à ce sujet dans les magazines Ministry et la Review. Des autorités théologiques du monde évangélique furent citées comme des références. Quelques 35 ans après que Questions on Doctrine fut publié, la presse de l'Église continua à promouvoir la théologie de la nature d'avant la chute dans des éditoriaux de la Review, ainsi que dans des livres soutenant ce concept et dépréciant le Message de 1888. La présente étude, remise aux membres de la CPE en Juin 1999, apporte des informations extraites de différentes publications, de la Bible, des écrits d'Ellen White et des "messagers" de 1888, soutenant tous la nature humaine du Christ d'après la chute. Voici ce document:
 

Un court résumé de la
CONTROVERSE SUR LA NATURE DU CHRIST

 

Préambule: L'Adventisme du Septième Jour est engagé dans la ferme conviction que "Dieu conduit un peuple qui doit demeurer parfaitement établi sur la plate-forme de la vérité éternelle" (4 T 17). Nous devons donc avoir une compréhension correcte de "Jésus l'auteur et le consommateur de notre foi", car Il était "l'Agneau immolé dès la fondation du monde". La vie éternelle et tout ce qui est impliqué dans le conflit entre le péché et la justice dépendent de notre connaissance de Jésus-Christ qui a été envoyé par Dieu (Jn 17: 3).
 

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(1) Le plan du salut est fondé sur le don divin de Christ aux enfants d'Adam.

Le Christ confirma que Dieu "donna", -par conséquent, Dieu avait postérieurement quelque chose en moins. Et durant toute l'éternité, il en sera ainsi. Ce qu'Il a donné n'était pas un prêt, c'était un don. De nombreux textes semblent confirmer cela. L'épître aux Hébreux est explicite à ce sujet.

Ce don était sans restrictions ni réserves. C'était un sacrifice mutuel; Dieu et Christ. Dieu et Christ se sont mis d'accord pour que Christ reste pour toujours un membre de la famille humaine.

Le Christ a déposé Ses prérogatives. Il fut comme "enfermé" dans la race humaine (Jn 6: 27). Il devint "l'Auteur" de notre salut. La Parole est explicite: Christ est Celui "qui rend les hommes saints et ceux qu'Il a rendus saints sont de la même famille. Ainsi, Jésus n'a pas honte de les appeler frères. Puisque les enfants ont participé à la chair et au sang, Lui aussi a participé à leur humanité... Assurément, ce n'est pas à des anges qu'Il vint en aide, mais à la postérité d'Abraham. Pour cette raison, Il devait être fait semblable à Ses frères en toutes choses afin d'être un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle" (Héb. 2: 11-17 NIV).

            (2) En 1844, nos ancêtres spirituels comprirent que Dieu avait revêtu notre nature humaine.

A la suite du grand désappointement, des années avant que n'existe l'Église Adventiste, les premiers fidèles avaient étudié sérieusement pourquoi Jésus n'étaient pas revenu. Ils n'étaient pas dans la confusion concernant Sa nature humaine. Leurs sentiments sont clairement exprimés:

"Après le grand désappointement... la vérité s'ouvrit point par point et fut mêlée à leurs souvenirs les plus sacrés. Les chercheurs sentirent que l'identification de Christ avec leur nature et leurs intérêts était complète" (2MC 125).

(3) Quelques années plus tard, en 1858, les vérités qui ont fait de nous un peuple ont été établies.

La messagère du Seigneur expliqua à ces premiers croyants que:

"Jésus [dit aux anges] qu'Il prendrait la nature déchue de l'homme, et que Sa force ne serait même pas égale à la leur... [Satan] dit à ses anges que quand Jésus prendrait la nature déchue de l'homme, il pourrait facilement Le dominer et empêcherait l'accomplissement du plan du salut" (Spiritual Gifts, vol. 1, pp. 25, 27).

(4) Pendant des années, les Adventistes ont proclamé de manière cohérente que, tout en ayant pris la nature humaine déchue, Christ ne pécha point.

Ellen White prêcha et publia cette conception théologique tout au long de sa vie. Jamais, elle ne suggéra que Christ vint dans ce monde avec la nature d'Adam avant la chute. L'ouvrage Jésus-Christ est rempli de confirmations claires à ce sujet:

"Comme l'un de nous, Il devait donner un exemple d'obéissance. Pour cela, Il prit sur Lui-même notre nature et passa par notre expérience. En tant qu'homme, Il affronta la tentation et la surmonta avec la force qui Lui était donnée par Dieu... Comme chaque enfant d'Adam, Il accepta les résultats de l'action de la grande loi de l'hérédité. Dans notre humanité, Christ devait racheter l'échec d'Adam ... Pendant quatre mille ans, la race avait été en décroissant en force physique, en puissance mentale et en valeur morale, et Christ prit sur Lui les infirmités de l'humanité dégénérée. C'est ainsi seulement qu'Il pouvait effectuer le sauvetage de l'homme des profondeurs les plus basses de sa dégradation" (pp. 24, 48, 117, version anglaise).

Ses récits se font l'écho raisonnable de l'Écriture et donnent le même enseignement fondé sur des messages publiés par beaucoup d'auteurs Adventistes pendant des décennies.

(5) Durant les années récentes, on a vu des enseignements nouveaux et différents sur la nature humaine de Christ.

Les Écritures ne laissent aucun doute: il y a un vrai Christ et un faux christ. La justice demande que Celui que Dieu a donné soit connu pour ce qu'Il est vraiment. Cela signifie qu'il est impossible "qu'il y ait un grand abîme entre Jésus et nous, comme on le dit à l'Église (Adventist Review, 8/7/1993). L'Évangile proclame "qu'en Jésus-Christ, vous qui étiez éloignés avez été rapprochés par le moyen du sang de Christ" (Éph. 2:13 NIV).

Jean met en contraste le vrai et le faux Sauveur: "Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu: tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antéchrist" (1 Jn 4: 2, 3).

Les Écritures ne connaissent qu'une seule sorte de chair: la chair humaine. Ainsi, le texte dit du Sauveur: "La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous,... l'Agneau de Dieu,... le Fils de Dieu,... qui, dans les jours de Sa chair... a appris l'obéissance par les choses qu'Il a souffertes' [et] après avoir été élevé à la perfection, Il est devenu l'auteur d'un salut éternel" (Jn 1: l4, 29, 34; Héb.5: 7-9; voir Gen. 6: 3).

(6) Le sérieux d'une théologie i multiples choix confronte l'Église.

Les Adventistes du Septième Jour auront à décider s'ils connaissent ou non "le seul vrai Dieu et Jésus-Christ". La réalité de notre dilemme a été placée devant l'Église mondiale dans un éditorial significatif de l'Adventist Review du 22 Juillet 1991:

"Nous voyons alors que les enjeux du débat sont élevés. Il ne s'agit pas d'une discussion théologique abstraite: cela concerne notre salut. Il s'agit de l'Évangile même que Dieu nous appelle à proclamer" (Our Matchless Saviour – III).

La vérité de cette déclaration sera confirmée tandis que l'Église continue d'attendre la pluie de l'arrière-saison qui ne peut venir qu'avec l'unité et que lorsque "ce débat" sera résolu. Il nous faut comprendre ce que le Seigneur voulait faire pour nous il y a plus de cent ans, en 1888.

(7) Le monde évangélique connut la position des Adventistes concernant la nature du Christ.

La décennie de dialogue avec les Évangéliques, dans les années 50, est bien connue des Adventistes et de la presse du monde évangélique. Essayer de leur exposer nos croyances est particulièrement légitime, car cela fait partie de notre mission. Mais nous leur avons donné une vue déformée du "message du troisième ange, en vérité".

Cet échec fut le résultat direct de notre ignorance ou de notre rejet des concepts du Message de 1888 sur l'Évangile. Ceux-ci nous auraient rendus capables d'exposer clairement nos doctrines. Nous aurions pu convaincre les Évangéliques que nous croyons vraiment à la justification par la foi, et que le message du sanctuaire est véritablement biblique.

Ils auraient compris la signification de la médiation de notre grand Souverain Sacrificateur, après Sa mission sur terre où Il revêtit notre nature humaine déchue. Notre péché fut l'incrédulité concernant le "début" de la pluie de l'arrière-saison et le Grand Cri envoyé il y a plus d'un siècle.

(8) Notre compromis conduisit à la publication de Questions on Doctrine (Questions et doctrine) .

Ce document, publié en 1957, devint la base de présentations erronées des croyances adventistes qui suscitèrent un cri de protestation depuis lors et jusqu'à présent. Cet ouvrage, préparé par un "comité éditeur" anonyme, trompa le monde au sujet de ce que nous professons croire, et il devint un critère déformé pour la génération d'étudiants de nos écoles.

Nous avons, autour du monde, toute une phalange de théologiens et d'ouvriers dont la pensée reflète la doctrine de ce livre. Ils ont mis de côté les "anciennes croyances" qui étaient acceptées et enseignées depuis le commencement, et ont substitué un concept qui obtient l'approbation des églises populaires sur le Christ "exempt de passions et de pollutions héritées qui corrompent les descendants naturels d'Adam" (p. 383).
 

(9) La consternation dans le champ mondial a produit toute une série d'éditoriaux de réfutation de la part de Ministry.

A partir de 1956, tandis que le dialogue avec les Évangéliques était en cours, il y eut un effort pour conditionner les membres d'église et leur faire accepter les vues des théologiens en dehors de nos rangs, et qui étaient nettement en contraste avec notre "ancienne manière de voir". La revue Ministry a dirigé un processus de conditionnement dans ce sens pendant des décennies.

            Septembre 1956: Avant que Questions on Doctrine ne soit publié, parut un éditorial intitulé "Humain mais pas charnel". L'auteur présenta une série de citations d'Ellen White, soigneusement sélectionnées pour soutenir les "nouvelles vues" à ce sujet.

Cette même tactique fut utilisée dans l'appendice B (pp. 647-660) quand le livre fut publié. Des portions de textes en italique ont été insérées avec des titres ajoutés par les compilateurs, mettant en doute des passages clairs du livre Jésus-Christ.

L'éditeur déclara "qu'on ne peut trouver que deux ou trois endroits dans tous ces conseils inspirés comportant des expressions telles que 'nature déchue' ou 'nature pécheresse'. Et que celles-ci sont fortement contrebalancées par plusieurs autres déclarations qui révèlent la pensée réelle de l'écrivain". En réalité, "l'écrivain" est Ellen White qui a utilisé des douzaines d'expressions telles que "nature déchue" et "nature pécheresse", en parlant de Jésus.

            Décembre 1956: Un autre éditorial de Mínistry fut intitulé: Attitude changeante envers l'Adventisme. Il y avait un ton de réjouissance du fait que nous étions en train de progresser en étant acceptés. L'auteur dit: "Aucune tentative n'a été faite en quoi que ce soit pour ajouter, changer ou enlever nos doctrines, mais seulement pour expliquer les choses qui sont crues avec certitude parmi nous".

Si l'auteur avait réellement cru qu'aucun changement n'était fait dans nos doctrines, les Évangéliques, eux, pensèrent autrement.

            Juin 1957: Un article intitulé: "Les Adventistes du Septième Jour répondent à Questions on Doctrine". L'éditeur dit: "De tous les livres que nous avons jamais publiés aucun n'a jamais été examiné avec autant de minutie que celui-ci... Aucun manuscrit n'a été préparé avec autant d'attention, ni attendu avec plus d'impatience anticipée".

Décembre 1957: Cette édition mettait en évidence un thème spécial: L'incarnation. L'article principal était du Dr. William. G. T. Shedd, théologien de plusieurs séminaires et auteur de Dogmatic Theology. Son article disait qu'il "fournissait beaucoup de matériel de valeur pouvant être utilisé par nos ouvriers".

Cet article prête à confusion. Il déclare aux Adventistes: "La chair incarnée peut penser ou sentir comme Dieu, ou comme l'homme... Lorsqu'elle est incarnée, la Parole est capable d'une double existence de conscience et d'action... La nature humaine assumée dans l'union avec la Parole était miraculeusement sanctifiée, afin d'être sans péché et parfaite". Il cite Calvin (Institution II, xiii. 4) disant que Christ était parfaitement immaculé, car Il naquit d'une femme n'ayant contacté aucun homme, de sorte que "sa génération était pure et sainte, telle qu'elle aurait été avant la chute d'Adam".

Le Dr. Shedd poursuit en disant: "La doctrine de la nature sans péché de Christ est ainsi nécessairement en relation avec la conception miraculeuse par le Saint-Esprit... Dans la seule personne de Jésus-Christ, par conséquent il y a deux différentes mentalités de conscience et d'expérience - une divine et une humaine... Ayant deux natures, Il possédait deux formes correspondantes de conscience. Il pouvait expérimenter ou bien le sentiment divin ou bien le sentiment humain, une perception divine ou une perception humaine".

Ces nuances qui prêtent à confusion sont étrangères à l'enseignement de l'Église du reste et ne devraient pas être offertes aux ouvriers adventistes comme "du matériel de valeur".

        Janvier 1958: Le Président de la Conférence Générale donna suite au programme de l'éditeur et soutint la promotion de ce nouveau livre avec sa déclaration: "Il n'y a probablement aucun autre livre publié par la dénomination qui n'ait été lu aussi soigneusement par un nombre aussi important d'hommes responsables, avant sa publication, que celui-ci".

Mars 1958: Un article: "Unité de la foi adventiste" répète l'histoire du travail soigneux, du large support et de la réception enthousiaste que Questions on Doctrine eut. Du fait que 250 dirigeants de la dénomination avaient examiné le manuscrit, il resta approuvé "excepté quelques suggestions mineures, aucun changement quel qu'il soit n'a été demandé... ni aucune zone de doctrine contestée".

Avril 1958: "L'article suivant était intitulé: "Un appel à l'action". Alors que des réflexions critiques continuaient à venir du champ, il y eut un effort pour neutraliser ce souci en annonçant: "Il peut sembler à certains que nous avons changé nos croyances; il est préférable de dire que nous avons 'émergé', que nos croyances confessionnelles se sont stabilisées et que nous sommes maintenant unis dans notre manière d'annoncer la vérité".

Beaucoup dans l'Église considérèrent qu'il leur était demandé de croire à quelque chose qui était contraire à leur conscience, que c'était un éloignement de la théologie Adventiste.

Juin 1958: "Ce numéro de Ministry contenait un compte-rendu de la lecture de Questions on Doctrine préparé par un administrateur de la Conférence Générale, une tentative supplémentaire pour rassurer les membres d'église qui sentaient que les dirigeants s'étaient compromis ou avaient même changé les doctrines de base pour être bien vus des Évangéliques. Les revues chrétiennes du monde de cette époque déclaraient clairement que nous avions modifié notre théologie. Le chroniqueur, cependant, insista pour que chaque Adventiste obtienne un exemplaire de l'ouvrage, car il faisait autorité et donnait la nouvelle norme de l'orthodoxie. Penser autrement était "préjudiciable". Les ouvriers adventistes recevaient cette assurance: "Ce livre n'est pas un compromis vis à vis de notre foi".

(10) Une réaction négative dans le champ est publiée.
 

En cette circonstance, un frère ayant vécu une longue vie d'enseignant au séminaire et retraité, M.L. Andreasen, fut contraint d'exprimer sa forte opposition à ce qu'il percevait comme une conspiration pour changer la solide théologie Adventiste et pour prévenir les membres d'église des concessions faites aux Évangéliques. Quelles que soient les fautes qu'il ait commises, sa voix fut écoutée par plusieurs personnes sincères.

Le souci qu'il avait ainsi fut publié en une série de six articles intitules: "Lettres aux Églises". Andreasen était profondément perplexe sur la façon dont Questions on Doctrine avait parlé de l'incarnation. Il était intransigeant sur le fait que Christ n'était pas "exempt" de quoi que ce soit à quoi les êtres humains doivent faire face. Il déclarait:

"Il est évident pour tous que personne ne peut prétendre croire aux Testimonies (Témoignages pour l'Église) et aussi à la nouvelle théologie selon laquelle Christ était exempt des pressions humaines. C'est soit l'un, soit l'autre. La dénomination est maintenant appelée à décider. Accepter les enseignements de Questions on Doctrine oblige à abandonner la foi dans le don prophétique que Dieu a donné à ce peuple".

Il vit que: "Nous avons atteint une crise dans cette dénomination où les dirigeants essaient d'imposer de fausses doctrines et menacent ceux qui font des objections. L'ensemble de ce programme est incroyable. Les hommes essaient à présent d'enlever le fondement de plusieurs générations, et pensent pouvoir y arriver. Si nous n'avions pas l'Esprit de prophétie, nous ne pourrions pas savoir qu'on voulait se départir de la saine doctrine, -ce qui est en train de se passer maintenant-, et de l'arrivée de l'Oméga qui décimera nos rangs et causera des blessures douloureuses".

Son intervention était faite avec des mots, très forts: "Quelle vision pour le ciel et la terre! L'Église du Dieu vivant, qui a reçu le mandat de prêcher l'Évangile à chaque créature sous les cieux et d'appeler tous les hommes à sortir de Babylone, se tient maintenant à la porte de ces églises, demandant la permission d'entrer et de devenir l'une d'elles. Comment les puissants ont-ils pu ainsi tomber! ... Cela est plus que de l'apostasie. C'est abandonner l'Adventisme. C'est le rapt de tout un peuple. C'est nier le fait que Dieu nous a conduits dans le passé".

Il n'était pas possible pour Andreasen de savoir comment sa perception des années 50 présagerait un péril croissant alors que le temps s'écoulait.

(11) Des livres, une convention mondiale et un traité très important soutiennent Questions on Doctrine

Le désordre et la confusion dans le champ reçurent une nouvelle impulsion en 1971 quand un livre de 700 pages fut publié contenant un mépris flagrant pour ce sujet et une perversion des faits historiques. (Voir appendice A de ce document).

1971. Mouvement du Destin: Ce livre donne un soutien total à Questions on Doctrine comme cela est démontré dans un chapitre de 16 pages traitant de cet ouvrage (pp. 476- 492). Il est hautement loué comme une puissance contraignante pour atteindre les Évangéliques. Il y a profusion de louanges:

"L'influence corrective et équilibrante de Questions on Doctrine est sans doute la plus grande contribution à la cause de la vérité parmi les dirigeants religieux qui n'ont pas notre foi... Ils acceptent Questions on Doctrine comme représentatif, digne de confiance et de foi pour être cité... Son influence augmente constamment comme l'attestent les lettres et les citations suivantes" (pp. 489, 492).

Mouvement du Destin contre Bible Readings: Mouvement du destin atteste qu'il gagne des amis et crée l'approbation de théologiens notables des églises populaires du monde, tout aussi bien que des prêtres de l'église catholique romaine (pp. 465-475).

Cet accomplissement est réalisé dans le chapitre intitulé: "Changer l'image détériorée de l'Adventisme". Cette détérioration est taxée de "note maladroite" dans Bible Readings, (copyright de 1914), traitant de la nature humaine de Christ. Cette déclaration offensante, selon Mouvement du Destin, dit: "Dans Son humanité, Christ participa à notre nature pécheresse, déchue" (p. 115, éd. 1935). Cela est appelé "le point de vue erroné d'une minorité", alors que Froom déclare: "Il [Christ] était comme Adam avant la chute" (p. 428).

D'un coup de plume, Bible Readings est édité pour déclarer que Jésus prit la nature d'Adam avant la chute. Mais la terminologie d'Ellen White ne laissent aucune place à une double interprétation.

Elle parle de la nature humaine de Christ comme étant celle "déchue d'Adam", "nature humaine déchue", "faiblesses et nécessités de la nature déchue", "Il prit sur Lui la nature humaine déchue", "notre nature déchue", "dettes de la nature humaine", "notre nature dans sa condition détériorée", "nature de l'homme déchu", "Il prit sur Lui notre nature pécheresse", "devint chair, même jusqu'à être comme nous", "la nature d'Adam, le transgresseur", "la nature humaine dans sa condition déchue", "la nature humaine complète". Et encore: "S'Il n'avait pas été pleinement humain, Christ n'aurait pas été notre substitut" (ST 17/6/1897). L'Écriture déclare: "Il fut tenté comme nous le sommes, sans commettre de péché" (Héb. 4: 15; voir Woodrow Whidden, Ellen White on the Humanity of Christ, Appendice B, pp. 105-149).

1970. L'homme qui était Dieu, par Edward Heppenstall: Dans ce livre, on voudrait dire à notre dénomination qu'en raison de la manière unique dont Christ fut conçu, Romains 8: 3 ne signifie pas vraiment ce qu'il dit. "Dans une chair semblable à celle du péché" voudrait réellement dire pas semblable à la chair pécheresse. Christ n'aurait "pas hérité" de la nature d'Adam d'après la chute. "Fait du germe de David selon la chair" est ignoré (pp. 136, 117). Il donne de nombreuses citations d'auteurs et d'autorités évangéliques pour soutenir son idée, tandis qu'Ellen White est en fait virtuellement ignorée.

23-30 Avril 1976. Rencontre de Palmdale: Alors que l'harmonie théologique allait grandissant dans le champ mondial, il fut jugé utile de convoquer une rencontre d'enseignants bibliques, d'éditeurs et d'administrateurs. L'objectif proposé était d'atteindre l'harmonie concernant la "doctrine" de la justification par la foi. Une partie importante des personnes présentes à cette rencontre venait d'Australie; parmi elles le Dr. Desmond Ford qui essaya d'imposer la nature du Christ d'avant la chute. Comme l'harmonie ne fut pas atteinte lors de cette rencontre, il fut décidé que dans l'Adventisme on pouvait "maintenir l'une ou l'autre de ces vues" sur la nature humaine du Christ et ainsi la controverse fut laissée en suspens.

1982. Christ our Substitute (Christ notre Substitut): Ce livre devait être le sujet du questionnaire de l'École du Sabbat du 1er trimestre 1983. Les leçons de l'École du Sabbat furent intitulées: "Christ, un sacrifice pleinement expiatoire", et elles présentaient le même thème que le livre. De manière répétée, il était dit à l'Église: "Christ a pris la nature spirituelle de l'homme avant la chute et Sa nature physique d'après la chute... prenant sur Lui toutes les conséquences physiques de la chute, mais pas les spirituelles... Il avait la nature humaine d'Adam avant la chute" (pp. 33, 38), "Le fond du. problème est l'extraordinaire avantage qu'Il avait sur nous" (p. 53). Ce livre est un dialogue hypothétique construisant des situations "fictives" auxquelles il est répondu avec des concepts théologiques de théologiens non-adventistes.
 

(12) Des articles dans la presse de l'Église continuent de présenter le programme d'avant la chute.

30 Juin 1982. La Review, un article principal: "Voici l'homme". Cet article de quatre pages apporta à la dénomination davantage de perplexité. Dans une sorte de synthèse de deux points de vue, l'article proclama: "Les Adventistes du Septième Jour considèrent l'humanité de Jésus de deux façons. (1) Le point de vue avant la chute... (2) Le point de vue après la chute... L'Église n'a jamais pris position pour ou contre l'un ou l'autre de ces deux points de vue. C'est parce que ces deux points de vue se trouvent dans l'Écriture et dans les écrits d'Ellen White. Si même des écrivains inspirés souhaitèrent conserver ces deux points de vue concernant Jésus, il sembla juste pour l'Église de faire de même. En conséquence, les deux vues sont trouvées dans l'Adventisme historique".

C'est une confusion théologique. Ellen White ne parle jamais d'une nature du Christ "d'avant la chute". Elle ne s'efforce pas non plus d'établir un "équilibre" entre ces deux vues opposées. Suggérer que les deux vues se trouvent dans la Bible et dans les écrits d'Ellen White, c'est se moquer des "écrivains inspirés" et placer un halo sur la séduction.

Lettres à l'éditeur de la Review: Les membres de l'Église n'étaient pas préparés à accepter les sophismes de cet article de la Review du 30 Juin 1982. Les lettre envoyées à l'éditeur furent dans la proportion de quatre contre une, contre les affirmations qui avaient été publiées. La conviction de ces membres d'église était en harmonie avec les conseils inspirés. Il nous est dit, en effet: "Daniel... ne pensait pas, comme beaucoup le font aujourd'hui, que ce que nous croyons n'est pas important, si seulement nous sommes honnêtes et si nous aimons Jésus. Le véritable amour pour Jésus nous conduira à une recherche des plus honnête et sérieuse de ce qu'est la vérité. Christ priait pour que Ses disciples soient sanctifiés par la vérité. Celui qui est trop indolent pour faire une recherche de la vérité ardente et avec prière sera délaissé, de manière à recevoir des erreurs qui pourraient être la ruine de son âme" (RH 8/02/1981).
 

(13) Le Biblical Research Institute ajoute un autre document.

La confusion théologique qui persista déclencha un autre document produit pour l'Église.

1989, "Un appel à l'unité de l'Église": Dans un effort pour apporter la guérison et diriger la dénomination, le Biblical Research Institute de la Conférence Générale publia ce document en Août. Cette brochure "officielle" de dix pages traite de sujets spécifiques, et cite presque cinquante textes de l'Écriture et beaucoup d'Ellen White. "L'appel" dresse la liste de quatre points problèmatiques potentiels:

1. Le fanatisme.

2. Le rejet de la doctrine de base du Christianisme.

3. Un esprit de parti.

4. Divergence sur la position de l'Église sur des sujets non essentiels.
 

Le point quatre est le véritable et réel motif de cette brochure, et occupe six pages sur dix. Le cœur de cette "divergence" concerne la nature humaine du Christ.

Un grand souci est exprimé concernant "les effets de la division de quelques fractions de l'Église". "Ces membres adoptent certaines positions sur la nature du Christ, la nature du péché et la doctrine de la justification par la foi dans un contexte de fin des temps... L'Église mondiale n'a jamais envisagé ces sujets comme essentiels ni au salut, ni à la mission de l'Église du reste... Ces sujets doivent être mis de côté et non pas considérés comme des enjeux nécessaires". La raison donnée pour les laisser de côté, c'est qu'ils ne font pas partie des "27 croyances fondamentales".

L'Église a besoin d'unité, mais pourquoi la brochure "Un appel" affirme-t-elle que ces sujets ne sont pas essentiels? L'ouvrage 27 doctrines fondamentales des Adventistes contient un chapitre entier sur le "Fils de Dieu" Sauveur (pp. 36-37), qui montre clairement que Romains 8: 3 signifie ce qu'il dit: "semblable" n'est pas dissemblable, et "la justification par la foi dans un contexte de fin des temps" est mise en valeur dans de nombreux passages.

Plaider en faveur de l'unité dans ce contexte présente de sérieux problèmes. Les Évangéliques voient notre confusion et ont clairement dit, avec de gros titres dans Christianity Today, du 5 Février 1990: "Les Adventistes... continuent à débattre leur véritable identité". Comment est-il possible que le monde voie ce que nous ne voyons pas, et comment des enseignements fondamentaux peuvent-ils être mis de côté au nom de "l'unité"?

(14) Le plaidoyer pour l'unité reste ignoré avec six articles supplémentaires dans la Review.

L'appel à l'unité du BRI était à peine parvenu dans le champ qu'il était déjà mis au défi et déconsidéré, et ceci par la presse officielle de l'Église.

18 janvier 1990. Nouvelle année/Nouvelle Série dans Adventist Review: "Six articles publiés (18 et 25 Janvier; 1, 8, 15 et 22 Février) sur la nature de Christ, intitulés: "Modèle ou Substitut?" Cette nouvelle série continua avec la même confusion théologique qu'auparavant et proclama que:

1. Sa nature était différente de la nôtre, (ce qui défie Héb. 4: 15).

2. Ellen White parle d'une dimension avant et après la chute de la nature du Christ, mais aucune référence n'est donnée à une telle déclaration.

3. Jésus ne pouvait pas expérimenter les fortes pulsions intérieures des êtres humains pécheurs. (Cette déclaration ignore le propre témoignage de Christ dans Jn 5: 30, 31; 1 Mat. 26: 39, 42).
 

(15) Une autre série d'articles de la Review sur le sujet "tabou" durant le printemps 1990.

Le choc produit par la série des six articles n'était pas encore passé qu'on publiait déjà une autre série en trois parties sur la même question:

29 Mars, 12 et 26 Avril 1990. "Comme Adam ou comme nous?": Ces articles continuèrent à prolonger la confusion, mais on n'autorisa la publication d'aucune des lettres provenant des lecteurs, si bien que les abonnés ne peuvent pas savoir ce qu'ils ont dit. Mais les articles, basés sur le Concile de Nicée de 325 et de Chalcédoine de 451, parlent d'eux-mêmes quand il suggère qu'Ellen White parle d'une manière contradictoire et que Hébreux 2: 17 [fait comme ses frères] pourrait avoir plus d'une signification -et, dit-on à l'Église, Christ "aurait été comme estropié ou invalide en tant que Sauveur", si dans Sa nature Il "avait été entièrement comme nous". L'Écriture doit donc se tromper quand elle affirme que notre Souverain Prêtre "était tenté en tous points comme nous le sommes, mais cependant sans pécher" (Héb.4: 15). Une telle confusion ne peut pas apporter l'unité.

(16) La Review continue à promouvoir le sujet qui fait problème.

A la suite des trois articles parus au printemps 1990, l'affaire revint à nouveau au premier plan avant la fin de l'année et ceci est répété plusieurs années de suite.

1er Novembre 1990: L'éditorial de la Review se focalisa sur un thème qui représente un sérieux besoin de l'Église: "C'est le temps de resserrer les rangs". Le problème, selon cet article, c'est la théologie. "Certains veulent ignorer ou effacer une partie des 27 doctrines fondamentales; d'autres veulent leur en ajouter... Comme exemple, prenez la nature humaine de Jésus". Pour une raison, un sujet que le document "Un appel" dit qu'il faudrait laisser de côté, suscite des allusions répétées dans les revues officielles.

Automne 1991: Un feuillet inhabituel de 16 pages sur la "Dîme" fut inclus dans le numéro de la Review du 7 novembre. Ce document s'éloignait du sujet annoncé pour revenir au thème "interdit" de la nature du Christ. On dit à l'Église mondiale qu'il y a trois points de vue possibles: (1) "Le Christ a pris la nature d'Adam avant la chute" - (2) "la nature d'après la chute" - (3) une combinaison des deux points de vue. Le feuillet affirme qu'un grand nombre de dirigeants, de professeurs de théologie et de membres adoptent la troisième position, "en raison de certaines ambiguïtés reconnues dans les Écritures et dans les écrits d'Ellen White sur la nature humaine de Jésus". Jamais auparavant la presse de la dénomination n'avait déclaré que nous avions "trois positions sur la nature de Christ". La vérité demanderait que les prétendues "ambiguïtés" soient reconnues comme telles et soient répertoriées pour que tous puissent les voir. Ceci n'a pas été fait.

Hiver 1993: La Review, du 7 Janvier soulève la question de savoir "s'il existe parmi nous une quelconque controverse théologique suffisamment forte pour engendrer un schisme dans l'Église". La réponse est donnée: "Un enjeu théologique possède cependant cette potentialité. Il met l'accent sur la nature du Christ, la justice et la perfection absolue sans péché du reste final". Que la dénomination doive faire face à un tel dilemme, "un schisme dans l'Église", est contraire à sa mission et donne une importance suprême à la compréhension correcte de la nature du Christ.

Été 1993: Une autre série d'articles de l'éditeur de la Review: L'Église est de nouveau placée en face d'une tentative pour faire passer la position d'avant la chute dans la question de l'incarnation du Christ. Cinq éditoriaux des 8 et 22 Juillet, des 12, 18 et 26 Août 1993, sont tous basés sur un concept de la nature humaine de Christ d'avant la chute et publiés sous le titre "Notre incomparable Sauveur".
 

Éditorial I - Suivant le même schéma utilisé dans les décennies précédentes, on veut dire au lecteur qu'il y a un grand fossé entre Jésus et nous, "qu'il y a un abîme entre la nature de Jésus et la nôtre", et on cite des phrases choisies de la lettre à Baker mais séparées de leur contexte.

Éditorial II - Celui-ci nous conduit plus loin avec la conclusion: "La divinité de Jésus signifie tout pour nous..." Cependant, en contraste, EGW dit: "L'humanité du Fils de Dieu est tout pour nous" (voir 1MC 286; 2SM 244). Une compréhension sérieuse est mise en avant: "Nous voyons donc que les enjeux dans ce débat sont élevés. Il ne s'agit pas de quelque discussion théologique abstraite, mais il s'agit de notre salut; il s'agit de l'Évangile même que Dieu nous appelle à proclamer".

Éditorial III - Une grande partie de l'attaque de cette suite d'articles se trouve dans cet éditorial. La proposition est faite qu'il y a "principalement cinq choses" dont la Bible fait mention concernant l'humanité de Jésus.

1. Jésus était vraiment humain. Cela est vrai, mais c'est remis en condition par la proposition que ce fut seulement "pour un court laps de temps qu'Il s'abaissa au-dessous du niveau des anges". Ceci remet en question la déclaration sans équivoque: "Il donna Son Fils unique pour venir sur terre, pour prendre la nature de l'homme, pas seulement pour quelques brèves années de vie, mais pour garder cette nature dans les cours célestes, en garantie éternelle de la fidélité de Dieu" (1MC 302).

            2. Jésus avait une personnalité non divisée. Ceci est absolument vrai et clairement confirmé: "En Christ, la divinité et l'humanité étaient unies et la seule façon dont l'homme puisse être un vainqueur, c'est de devenir participant de la nature divine... La divinité et l'humanité forment un alliage en celui qui a l'Esprit de Christ" (Sons and Daughters of God, p. 24). Mais alors apparaît la déclaration déconcertante de l'éditorial: "Christ n'expérimenta aucun conflit intérieur comme si la divinité et l'humanité Le tiraient dans des directions différentes". C'est vouloir ignorer les paroles mêmes de Christ: "Père, si c'est Ta volonté, éloigne cette coupe de Moi; toutefois, non pas Ma volonté, mais que Ta volonté soit faite" (Luc 22: 42 ). Il fit abstraction de Sa propre volonté (voir Jn 5: 30, 31; 6: 38).

3. Il passa par nos expériences humaines. C'est absolument vrai. Ceci signifie qu'Il prit la nature humaine d'après la chute; mais Il n'a jamais cédé à Sa propre volonté; c'est une victoire qui Le rend capable d'être notre "Souverain Sacrificateur miséricordieux et fidèle".

4. Il endura la tentation. De toute évidence, ceci n'a jamais été remis en question, mais il n'est pas clair dans l'éditorial que cela signifie qu'Il fut "tenté en tous points comme nous et cependant sans commettre de péché", ni qu'Il "condamna le péché dans la chair", ni qu'Il "naquit d' une femme née sous la loi, ... fait à la ressemblance de l'homme... semblable à un homme ... [ou] dans les jours de Sa chair... apprenant l'obéissance par les choses qu'Il a souffertes" (Héb. 4: 5; Rom. 8: 3; Gal. 4: 4; Phil. 2: 7, 8; Héb. 5: 7, 8). Cette obéissance qu'Il a apprise n'était pas la souffrance physique endurée sur la croix pendant quelques heures, mais c'était le terrible conflit avec le "moi"de toute une vie, parce qu'Il avait pris notre nature humaine déchue; "Le Seigneur a fait retomber sur Lui l'iniquité de nous tous" (Es. 51: 6).

5. A travers tout cela, cependant, Il demeura sans péché. Bien sûr, Il resta sans péché! Comment quelqu'un oserait-il donner une conclusion différente? Mais l'éditorial pose cette question: "Quelles indications la Bible nous donne-t-elle concernant Sa nature, était-elle celle d'avant ou d'après la chute?" On dit au lecteur: "Les Écritures ne donnent pas vraiment de réponse claire", ce qui nie, en fait, toutes les déclarations de Paul. On dit au lecteur qu'Hébreux 2:16 ne signifie pas ce qu'il veut dire, que la traduction est "pauvre". Le grec déclare qu'Il "prit sur Lui le spermatos d'Abraham", ce qui est tout à fait indiscutable, au-delà de tout débat. Ce même passage d'Hébreux déclare: "Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, Lui aussi y a participé de la même manière". A quatre reprises, Paul donne une "réponse spécifique.

Éditorial IV - La question suivante est posée: "Que nous a enseigné Ellen White à propos de Jésus?" A laquelle on répond: "Beaucoup de choses. On a reconnu d'une manière tout à fait juste qu'elle a écrit des "milliers de commentaires au sujet de l'humanité de Jésus". Le besoin est d'accepter ce qu'elle a écrit. Mais un étrange ordre du jour a été publié, précisant que "nous devons autant tenir compte de ce qu'elle n'a pas écrit que de ce qu'elle a rédigé". L'Évangile n'est pas établi d'après ce qui n'est pas écrit dans la Bible, par conséquent la vérité de l'incarnation ne peut pas être rejetée par ce qu'Ellen White n'a pas écrit. Tout ce qu'elle a rédigé est clair et incontestable afin qu'il n'y ait pas de conflits au sujet de la vérité.

Editorial V - L'Église a été informée que "nous avons besoin d'un Sauveur qui soit différent, qui n'ait pas de part au problème du péché et qui n'ait pas Lui-même besoin d'un Sauveur". Cette subtile insinuation va à l'encontre de l'Écriture qui dit que Christ "condamna le péché dans la chair... L'Éternel a fait retomber sur Lui l'iniquité de nous tous... étant fait péché pour nous, Lui qui ne connaissait pas le péché, afin que nous puissions devenir justice de Dieu en Lui" (Rom. 8: 3; Es. 51: 6; 2 Cor. 5: 21). Christ n'avait pas une "double nature" comme ces éditoriaux l'ont déclaré. Au contraire, le témoignage est que "en Christ, la divinité et l'humanité étaient unies", "la divinité et l'humanité étaient mêlées" (1888 Materials, p. 332; ST 8/03/1899). Tout ce qui est mélangé et uni est UN et uniquement UN. Ainsi, nous avons l'assurance que "Christ n'aurait rien pu faire durant Son ministère terrestre pour sauver l'homme déchu si le divin n'avait pas été étroitement mêlé à l'humain. La capacité limitée de l'homme ne peut définir ce merveilleux mystère: le mélange des deux natures, la divine et l'humaine. Cela ne peut jamais être expliqué. L'homme doit s'émerveiller et rester silencieux. Et ainsi, l'homme a le privilège d'être participant de la nature divine et ainsi, il peut, dans un certain sens, pénétrer dans ce mystère. Dans quel but la divinité a-t-elle prit la nature humaine? Pour qu'au travers de la justice du Christ, l'humanité puisse devenir participante de la nature divine" (1888 Materials, p. 332).

Les implications subtiles de toute cette série d'éditoriaux sont stupéfiantes. Une critique détaillée devrait être publiée.

(17) Un document de caractère unique, sous Copyright, fut publié en automne 1992.

Les administrateurs et présidents des Unions de la Division Nord-Américaine éditèrent une publication de 467 pages intitulée "ISSUES: l'Église Adventiste du Septième Jour et certains Ministères indépendants". Ce document avait pour dessein de démontrer comment certains membres d'Église "sont en désaccord avec le plan que Dieu a établi pour Son Église" et de "déterminer s'ils sont loyaux envers l'Église ou ne le sont pas" (p.7). Bien plus, il affirmait de façon spécifique: "Ces différences sont fondées sur la théologie" (p. 12).

Issues ne propose pas "de fournir une théologie de réfutation", cependant il revendique que "les enjeux sur la nature du Christ et la justification par la foi ne sont pas aussi clairs et droits que [certains] voudraient le faire apparaître". Il continue à affirmer: "Les Écritures et Ellen White contiennent des déclarations qui semblent soutenir des points de vue qui varient, et ceux-ci doivent être en équilibre l'un avec l'autre" (p. 12). Si de telles "tensions" et des "ambiguïtés reconnues" existent, cela devrait être simple d'en établir une liste. Mais au lieu de cela, Issues déclare que l'Église doit étudier la série des six articles qui se trouvaient dans la Review de 1990. C'est la série qui apporta la consternations parmi beaucoup d'Adventistes au temps où elle fut publiée. Et maintenant, elle est devenue comme la pierre de touche de l'orthodoxie et devient en fait "une théologie de réfutation".

(18) Un autre article dans le Ministry sur la nature du Christ.

En octobre 1993, Ministry présenta un article d'érudition théologique de 50 pages: "L'essentiel de l'Adventisme ou Adventisme historique?" L'auteur dit: "Le terme Adventisme historique est d'une valeur discutable dans la discussion théologique". Puis l'article propose que "tout ce qui est historique n'est pas essentiel... Quelques enjeux, comme la nature du Christ, l'interprétation de 1888, la manière dont la perfection chrétienne ont toujours eu des interprétations différentes dans la tradition doctrinale adventiste... Dans une recherche passée, les soi-disant Adventistes historiques n'ont pas le monopole ni ne détiennent une compréhension orthodoxe de ces enjeux. Prenez par exemple l'enjeu de la nature humaine du Christ". La vue de la nature d'après la chute est dite provenir du livre, From 1888 to Apostasy, publié en 1987.

(19) L'Église reçoit un livre entier sur un sujet défendu, "tabou".

Ce traité de 148 pages, sur La nature humaine du Christ, publié en 1994, possède de nouveaux rapports dans la condamnation des ouvriers présents et passés. Quiconque venant à connaître les sources et le contexte des citations utilisées, avec les concepts théologiques présentés, est étonné que M. L. Andreasen soit accusé de "points" de désaccord dans ses écrits et de "manipulations de l'évidence", aussi bien que de "contradictions et de représentations fausses flagrantes", et d'avoir personnellement, une "théologie mal guidée et mal dirigée", ce qui faisait virtuellement de lui un hérétique (pp. 52-54). Quiconque croit que le Christ, à l'incarnation, prit la nature d'Adam après la chute, est ridiculisé sans pitié. [En raison de la théologie présentée et de la nature sérieuse des mises en accusation dans ce livre recommandé par une large majorité de dirigeants, une revue de 16 pages a été éditée, intitulée "Une réponse amicale à ce livre étonnant", disponible auprès de cet éditeur].

(20) Encore un autre livre sur ce sujet important qui reste présent.

Cette publication éditée en 1997, intitulée, Ellen White on the Humanity of Christ (Ellen White sur humanité du Christ), apporte à l'Église 160 pages d'étude "sur le débat toujours actuel concernant la nature du Christ". 25 % du livre, soit les 44 dernières pages, présente une excellente compilation des citations d'Ellen White, mettant en évidence sa conviction concernant la nature humaine que Christ assuma lors de incarnation. Le fait de lire ces déclarations et de les accepter pour ce qu'elles disent soulève la question de savoir pourquoi ce livre justifie et (par déduction) tente de soutenir la théorie d'avant la chute. On y fait cette déclaration radicale: "Probablement, la majorité des auteurs adventistes et des pasteurs s'en tiennent à une version de la théorie d'avant la chute" (p. 13). Le dessein général global de ce livre est en fait d'étayer et de soutenir la position de ceux qui appuient la doctrine "avant la chute" concernant la nature que Christ assuma à Son incarnation. La voie tortueuse empruntée pour parvenir à une telle conclusion est stupéfiante. (Ce livre est par ailleurs analysé avec plus de détails dans une compilation de 88 pages qui a pour titre, La vérité mise à l'épreuve [Truth on Trial], disponible auprès de cet éditeur).

(21) La réunion de Minneapolis et la doctrine de l'incarnation demeurent des faits toujours actuels de notre histoire adventiste.

Au début de 1998, la Review and Herald a édité un autre livre sur 1888, produisant ainsi un total de plus de 600 pages d'interprétation historique sur cette époque, par le même auteur durant les dix dernières années. Ce livre de 183 pages attire l'attention des membres d'église avec des titres agréables, A User-friendly Guide to the 1888 Message (Un guide amical pour l'usage du message de 1888). Le lecteur y trouvera la même thèse et les mêmes conclusions que celles publiées précédemment, avec cette fois un autre trait ajouté, à savoir que le 1888 MSC est maintenant mis à l'index par une critique sévère. Le dernier sujet important de ce livre, la nature humaine de Christ, est déclaré être un sujet "de très peu d'importance" à la réunion de Minneapolis. Comme cela est devenu habituel en ce qui concerne les déclarations sur la nature humaine de Christ d'avant la chute, la "lettre à Baker" est citée hors de son contexte. Mais avec tous les raisonnements mis en oeuvre pour soutenir cette position, l'auteur en arrive cependant à énoncer en termes clairs et positifs mis en italique la compréhension et l'enseignement d'Ellen White qui devraient être acceptés: "Il n'y a pas le moindre doute qu'Ellen White croyait que Christ prit sur Lui à l'incarnation la nature humaine déchue et pécheresse. En quoi que ce soit que cette nature humaine puisse consister, il est clair qu'elle n'incluait aucune propension mauvaise de péché" (p. 160). Cependant, cette déclaration est en désaccord avec les thèses du livre. De nombreuses déclarations ne donnent pas une lecture correcte de l'Adventisme historique et exigent une considération plus approfondie, laquelle a été publiée dans An Urgent Look at Adventist History (publiée chez le même éditeur).
 

RÉSUMÉ
 

Après plus de quatre décennies d'un dialogue polémique prolongé, vers quoi se tourne l'Adventiste consciencieux? n'y a-t-il pas de solution? Les théologies d'avant et d'après la chute sont-elles si semblables et si peu importants que l'une ou l'autre, ou les deux, peuvent être acceptées ou rejetées impunément? La vérité et l'erreur sont-elles liées si intimement que l'une ou l'autre, ou les deux, peuvent être acceptées ou rejetées sans scrupules? Une église peut-elle s'enfoncer dans ce genre de confusion, tout en répondant à sa mission, recevoir la pluie de l'arrière-saison et devenir "l'Épouse" de Christ?

Notre confusion actuelle a quelque chose à voir avec l'avertissement du Sauveur: "que personne ne vous séduise,... Il y aura de faux Christs et de faux prophètes qui séduiront, s'il était possible, même les élus". Il y a une légère différence entre le fait de déformer la nature humaine de Christ et nier Son actuelle crucifixion - les deux opinions ont pour but de L'empêcher d'agir.

Est-ce possible...? Quand la gloire et la vérité salvatrice de l'incarnation seront pleinement acceptées par l'Église du reste, il y aura un réveil et une réforme. La théologie du pluralisme sévissant maintenant dans notre Église aura une fin. Le Saint-Esprit ne peut agir que si nous sommes guidés dans l'unité de toute la vérité. Aussi longtemps que Christ est considéré comme étant "exempt" de quoi que ce soit, il est impossible d'apprécier pleinement Sa condescendance. L'univers est surpris non seulement de ce qu'Il a uni Sa divinité à notre humanité, mais de ce que les êtres humains faibles et vacillants furent le moyen par lequel Il manifesta le mystère de la piété par l'union de l'humanité avec la divinité. Sans cette union vivante, la vérité de l'Évangile reste endormie.

Ce n'est qu'en se dépouillant de Sa puissance que Christ pouvait prouver que l'amour qui se sacrifia est la base de Son gouvernement. Sa "puissance s'accomplit dans la faiblesse" (2 Cor. 12: 9). C'est seulement quand Il fut rendu "semblable aux hommes" qu'Il put montrer la victoire totale puissante par la foi. Certains de Ses "amis" voudraient amoindrir la gloire de Sa victoire en l'exemptant d'une lutte réelle. Mais Il manifestera la même gloire, que personne ne peut nier, pas même Son Épouse (l'Église) qui "vaincra comme [Il] a vaincu". L'univers attend cette révélation et la consommation de l'union entre l'humanité et la divinité.

La grandeur du désir sacré de Christ et Son plan pour la destinée de Son peuple, c'est-à-dire Son Épouse, vont au-delà de nos rêves les plus osés. "Ce sont des choses ... qui ne sont point montées au coeur de l'homme" (1 Cor. 2: 9). Le Père est infiniment affligé quand nous interprétons la naissance, la vie et la mort du Sauveur comme de simples moyens de compenser la chute de l'homme et sa rébellion. L'incarnation doit être comprise comme la promesse faite à l'univers que Dieu a donné à Son Fils unique pour prendre la nature humaine déchue et unir Sa divinité à notre humanité. Ainsi, nous pouvons avoir, à travers la justice de Christ, notre humanité alliée à Sa divinité. Le but est clair, les fiançailles sont annoncées, "les noces de l'Agneau et de Son épouse sont venues, et Son épouse s'est préparée" (Ap. 19: 7).

Dans ce but, Il fut "rendu semblable à Ses frères".


 

APPENDICE A - TROISIÈME DOCUMENT
 

La confusion dans Mouvement du Destin ne commence pas et ne se termine pas avec cette tentative de changer la théologie adventiste concernant la nature humaine déchue que Christ "prit" lors de l'incarnation. Bien que l'auteur affirme avoir des lettres de créance impeccables d'intégrité de son oeuvre, il y a un effort persistant pour ré-écrire notre histoire en expliquant à l'Église que: "1888 n'était pas une défaite, mais un changement pour l'ultime victoire" (p. 187). Ellen White dit au contraire: "Satan a réussi... La lumière qui devait éclairer la terre de sa gloire a été repoussée et, par l'action de nos propres frères, a été gardée loin du monde" (1MC 276). Récemment, ceci a même été développé et confirmé irréfutablement par la publication en 1987 par le White Estate, de 1.821 pages en quatre volumes, intitulée The 1888 Materials.

Pour essayer d'étayer le syndrome de "victoire", Mouvement du Destin fait référence à "des personnes présentes, quelques vingt-six hommes et femmes, capables et représentatifs, qui participèrent à cette Conférence" et qui facilitèrent "des déclarations signées" en 1930, soit 42 ans après la Conférence. Ces déclarations, de type juridique, que personne n'a vues, sont examinées dans deux chapitres, pages 237-268. De ces 26 personnes signalées comme "participantes", 13 seulement étaient réellement présentes. Soixante-quatre références sont données concernant ces 26 personnes et leurs lettres avec références répétées à certains témoins, l'un d'entre eux étant mentionné 14 fois, mais à part une exception, il n'y a pas une seule phrase complète citée de ces 64 références, venant de témoins "oculaires" ou autres. Pourquoi des témoignages, dont il est dit qu'ils prouvent la thèse de "la victoire", auraient-ils été gardés confidentiels durant 40 ans et pourquoi ces témoins n'ont-ils pas été autorisés à témoigner? L'auteur écrit en italique: "Il n'y avait pas de rejet de la dénomination, ni des dirigeants, ces témoins l'attestent" (p. 256). Cependant aucune de ces 26 personnes n'est citée dans ce sens.

Il y a d'autres problèmes sérieux. Pourquoi deux hommes déclarent-ils être des historiens "autorisés" pour la Conférence de 1888 (p. 189)? L'un des deux était un lycéen de 17 ans qui n'assista à la session de Minneapolis qu'un seul jour, tandis que l'autre, âgé de 11 ans à ce moment-là, n'y assista pas du tout. Ces deux "témoins" ainsi que d'autres, à la page 370, n'ajoutent rien à la vérité de déclarations qui ne sont pas soutenues. Movement du Destin affirme plus de quarante fois qu'il n'y a pas eu de "rejet", mais aucun document capital d'Ellen White n'est donné pour soutenir cette déclaration. Ainsi, des méthodes indéfendables, combinées avec de fréquentes utilisations de phrases fragmentées, combinées à des conclusions et des affirmations, dévalorisent ce travail comme étant historiquement sérieux et ternissent encore davantage le but de Questions on Doctrine.

La remarquable session de la Conférence Générale de Minneapolis, en 1888, et la nature humaine de Christ sont inséparablement liées. Les théologiens et la confusion intellectuelle présentée à l'Église dans ces deux volumes amplifient la grande différence qui doit exister entre "Israël" et "Babylone". Plus longtemps le peuple de Dieu reste dans ce monde, plus la confusion que ces livres ont répandue devient sérieuse.

En 1974, la Conférence Générale mit sur pied un comité de 10 membres ad hoc: "Historical Background of the 1888 Experience Committee". A cette époque, un document de 104 pages fut présenté, "Le mystère de 1888", qui fut examiné par six auteurs adventistes ainsi que les contradictions de leur travail. Une attention spéciale a été accordée au fait de savoir comment Mouvement du Destin a nié des déclarations claires d'Ellen White aussi bien qu'il a tordu notre passé historique. Le contenu de "Mystère de 1888" ne fut jamais examiné en comité ni approuvé par aucun rapport.

Le discernement divin a proclamé: "Nous n'avons rien à craindre pour ]'avenir, si ce n'est d'oublier la façon dont le Seigneur nous a conduits, et Son enseignement dans notre histoire passée" (Bulletin de la Conférence Générale, 20/02/1899). L'histoire actuelle déclare que nous avons ignoré et oublié, et il semble que les enseignements de Dieu soient de plus en plus remis en question.
 

ھھھھ
 

Fin de la section 3 - Le troisième document - Compilation Octobre 1998
C. P. E. - Université d'Andrews - 14 -16 Mai 1999
Voir Annexe C pour la lettre d'accompagnement du 20 Juillet 1999

 

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