Chapitre 5

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Le Saint-Esprit rend le salut facile

 

1. Demeurez donc fermes; et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude.

Le rapport entre les chapitres 4 et 5 est si étroit qu'il est difficile de comprendre pourquoi on a divisé le texte en deux parties.

La liberté donnée par Christ

Lorsque Jésus-Christ fut manifesté dans la chair, Son oeuvre fut de "proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance" (És. 61:1). Les miracles qu'Il accomplit étaient des illustrations pratiques de cette oeuvre et nous allons examiner l'une d'entre elles. "Jésus enseignait dans une des synagogues, le jour du Sabbat et voici, il y avait là une femme possédée d'un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans; elle était courbée et ne pouvait aucunement se redresser. Lorsqu'il la vit, Jésus lui adressa la parole et lui dit: Femme tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains. A l'instant, elle se redressa et glorifia Dieu" (Luc 13:10-13).

Avec hypocrisie, le chef de la synagogue se plaignit parce que Jésus avait accompli ce miracle le Sabbat. Jésus lui répondit que chacun, le jour du Sabbat, détache de la crèche son âne ou son bœuf pour le mener boire; alors Il dit: "Et cette femme, qui est une fille d'Abraham et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du Sabbat?"

Il y a ici deux particularités dignes d'une attention spéciale: la femme était liée par Satan et elle avait un esprit d'infirmité, ou d'absence de force. Voyons comment cela décrit notre condition avant que nous rencontrions Christ.

1 . Nous sommes liés par Satan, "s'est emparé d'eux, pour faire sa volonté" (2 Tim. 2:26), "Quiconque se livre au péché est esclave du péché" (Jn 8:34). "Celui qui pèche est du diable" (Jn 3:8). "Le méchant est pris dans ses propres iniquités; il est saisi par les liens de son péché" (Prov. 5:22). Le péché est la corde avec laquelle Satan nous lie.

2. Nous avons "un esprit d'infirmité" et nous ne pouvons d'aucune façon nous redresser nous-mêmes ou nous libérer des chaînes qui nous lient. C'est quand nous étions "sans force" que Christ mourut pour nous (Rom. 5:6) Ces deux mots "sans force" sont traduits par "infirmité" dans l'histoire que nous considérons. Cette femme était sans force et c'est notre condition.

Que fit Jésus pour nous? Il prit notre faiblesse et nous donna Sa force en retour. "Nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos infirmités" (Héb. 4:15). "Il a pris nos infirmités et Il s'est chargé de nos maladies" (Mat. 8:17). Il devint tout ce que nous sommes, afin que nous puissions devenir tout ce qu'Il est. Il "naquit sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi" (Gal. 4:4, 5). Il nous a délivrés de la malédiction, étant fait malédiction pour nous, afin que la bénédiction puisse venir sur nous. Bien qu'Il ne connut pas le péché, Il fut fait péché pour nous" (Cor. 5:21).

Pourquoi Jésus libéra-t-Il cette femme de son infirmité? Afin qu'elle puisse marcher librement. Certes, ce n'était pas pour qu'elle continue, dans sa propre liberté à faire la même chose qu'auparavant. Pourquoi nous libère-t-Il du péché? Afin que nous puissions vivre dans la liberté. En raison de la faiblesse de notre nature chamelle, nous sommes incapables d'accomplir la justice de la loi. Par conséquent, Christ, qui est venu dans la chair et a le pouvoir sur toute chair, nous fortifie. Il nous donne Son Esprit puissant afin que la justice de la loi soit accomplie en nous. En Christ, nous marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit. Nous ne pouvons dire comment Il fait cela. Lui seul le sait car Lui seul en a le pouvoir. Mais nous pouvons connaître cette réalité.

Tandis qu'elle était encore liée, incapable de se relever elle-même, Jésus dit à la femme: "Tu es délivrée de ton infirmité". "Tu es" est le temps présent. C'est exactement ce qu'Il nous dit. A chaque captif, Il proclame la délivrance.

La femme ne pouvait pas se redresser elle-même; cependant à la Parole de Christ, elle se redressa instantanément. Elle ne pouvait pas le faire, mais elle le fit. Les choses impossibles aux hommes sont possibles à Dieu. "L'Éternel soutient tous ceux qui tombent et Il redresse tous ceux qui sont courbés" (Ps. 145:14). La foi n'accomplit pas les faits; elle les saisit seulement. Il n'y a pas une seule âme qui soit courbée sous le poids du péché, que Satan a liée avec lui, que Christ ne puisse redresser. La liberté est sienne; elle doit seulement l'employer. Permettons à ce message de retentir de tous côtés. Permettons à chaque âme de l'entendre: Christ a donné la délivrance à chaque captif. Des milliers de personnes se réjouiront à cette nouvelle.

Christ vint restaurer ce qui était perdu. Il nous sauva de la malédiction. Il nous a rachetés. Par conséquent, la liberté dont Il nous rendit libres existait avant que la malédiction arrivât. L'homme fut fait roi de la terre. Ce ne fut pas seulement le premier individu créé qui fut fait roi, mais tout le genre humain. "Lorsque Dieu créa l'homme, Il le fit à la ressemblance de Dieu. Il créa l'homme et la femme. Il les bénit et les appela du nom d'Adam" -ce qui veut dire homme– (Gen. 5:1-2). "Puis Dieu dit: faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. Dieu créa l'homme à Son image. Il le créa à l'image de Dieu. Il créa l'homme et la femme. Dieu les bénit et leur dit: "Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et l'assujettissez" (Gen. 1:26-28). La domination fut donnée au genre humain, homme et femme.

Quand Dieu créa l'homme Il mit toutes choses en soumission sous ses pieds" (Héb. 2:8). Il est vrai que maintenant nous ne voyons pas toutes choses sous le commandement de l'homme. Mais nous voyons Jésus qui a "été abaissé pour un peu de temps en-dessous des anges, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'à a soufferte afin que par là grâce de Dieu, Il souffrit la mort pour tous" (Héb. 2:9). Ainsi, Il racheta chaque homme de la malédiction de la domination perdue. Une couronne implique la royauté et la couronne de Christ était celle que l'homme avait quand il fut créé par les mains de Dieu. En conséquence, Christ, homme dans la chair, alors qu'Il était sur le point de monter au ciel après la résurrection dit: "Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez..." (Mat 28:18-19). Cela montre que le même pouvoir, perdu par le péché, nous est maintenant rendu.

Christ a goûté la mort pour nous, comme un homme, et par la croix, Il nous a rachetés de la malédiction. Si nous sommes crucifiés avec Lui, nous ressusciterons avec Lui et nous nous assoirons tous ensemble dans les lieux célestes, ayant toutes choses sous nos pieds. Si nous ne connaissons pas cela, c'est simplement parce que nous n'avons pas permis à l'Esprit de nous le révéler. Les yeux de notre cœur ont besoin d'être illuminés par l'Esprit afin que nous puissions "connaître l'espérance qui s'attache à Son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu'Il réserve aux saints" (Éph. 1:18).

L'exhortation à ceux qui sont morts et ressuscités avec Christ est celle-ci: "Que le péché ne règne donc point dans vos corps mortels et n'obéissez pas à ses convoitises" (Rom. 6:12). En Christ, nous avons l'autorité sur le péché, afin qu'il n'ait pas d'autorité sur nous.

Quand Il "nous lava de nos péchés dans son propre sang", Il "nous fit rois et prêtres pour Dieu son Père" (Apoc. 1:5, 6). Glorieuse domination! Glorieuse liberté! Liberté loin du pouvoir de la malédiction, même environné par elle! Liberté dans ce présent monde mauvais où il y a concupiscence, luxure, désir, soif des richesses, convoitise et orgueil de la vie! Ni le "prince de la puissance de l'air" (Éph. 6:2), ni les princes de ce monde de ténèbres" (Éph. 6:12), ne peuvent avoir autorité sur nous! C'est la liberté et l'autorité que Christ avait quand Il dit: "Retire-toi, Satan" (Mat. 4: 10). Et le diable le laissa immédiatement.

"Exister"

"Les cieux ont été faits par la Parole de l'Eternel et toute leur armée par le souffle de sa bouche." "Car Il parle et la chose arrive, Il ordonne et elle existe" (Ps. 33:6, 9). Le même mot qui créa l'armée des étoiles nous dit: "Existe!" Ce n'est pas un commandement qui nous laisse sans force comme autrefois, mais il apporte l'exécution, de l'acte avec lui. Les cieux ne se créèrent pas eux-mêmes mais furent amenés à l'existence par la Parole du Seigneur. Alors considérons-les comme un exemple. "Levez les yeux en haut et voyez. Qui a créé ces choses? Qui fait marcher en ordre leur année? Il les appelle toutes par leur nom; par son grand pouvoir et par sa force puissante, il n'en est pas une qui fasse défaut" (És. 40:26) "Il donne la force à celui qui est fatigué, Il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance" (Ps. 40:29).

2. Voici, moi Paul, je vous dis que si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien.

Il faut bien comprendre qu'être à Christ, c'est beaucoup plus que la circoncision. Cette lettre qui parle tellement de ce sujet, a été préservée pour nous par le Seigneur et contient le message de l'Evangile éternel, la circoncision n'étant de nos jours l'objet particulier d'aucun débat ou polémique.

La vraie question est celle-ci: comment obtenir la justice -le salut loin du péché- et l'héritage qui en découle? Le fait est que cela ne peut être obtenu que par la foi en recevant Christ dans le cœur et en Lui permettant de vivre Sa vie en nous. Abraham reçut cette justice de Dieu par la foi de Jésus-Christ, et Dieu lui donna la circoncision comme signe extérieur de ce fait. Pour lui, il avait une signification spéciale, lui rappelant constamment qu'il avait essayé par le moyen de la chair, d'accomplir la promesse de Dieu. Cela est valable aussi pour nous. Il montre que "la chair ne profite à rien" et que, par conséquent, on ne dépend pas d'elle. Le simple fait d'être circoncis ne rendait pas Christ inutile car Paul lui-même l'était et il avait même circoncis Timothée (Act. 16:1-3). Mais Paul ne regardait pas sa circoncision ou aucune autre chose extérieure comme ayant de la valeur (Phil. 3:4-7) et quand il fut proposé de circoncire Tite, comme une nécessité par rapport au salut, il s'y opposa (Gal. 2:3-5).

Cela n'étant en réalité qu'un signe extérieur d'un état intérieur considéré par les générations qui suivirent comme le moyen d'établir le fait lui-même. Dans cette lettre, en conséquence, la circoncision est regardée comme le symbole de toute sorte d'œuvres humaines accomplies pour obtenir la justice. Ce sont les "oeuvres de la chair" opposées à celles de l'Esprit.

Ce qui est vrai, c'est que si une personne fait quoi que ce soit, pour être sauvée par cela, c'est-à-dire obtenir le salut par ses propres oeuvres, Christ n'est d'aucune utilité pour elle. Si Christ n'est pas accepté comme un Sauveur (un Rédempteur) complet, Il n'est pas accepté du tout. Ce qui veut dire: si Christ n'est pas accepté pour ce qu'Il est, Il est rejeté. Il ne peut être autre que ce qu'Il est. Il ne partage avec personne le privilège d'être le Sauveur. Par conséquent, il est facile de comprendre que si quelqu'un se fait circoncire avec l'espoir de recevoir le salut, cela montre l'absence de foi en Christ comme le seul Sauveur suffisant de l'humanité.

Dieu donna la circoncision comme un signe de la foi en Christ. Les Juifs la pervertirent en une substitution à la foi. Aussi, quand un Juif se vantait de sa circoncision, il se vantait de sa propre justice. Ce n'est pas une dépréciation de la loi, mais la ruse de l'homme pour l'observer. La loi est si sainte et si glorieuse et ses exigences si grandes, qu'aucun homme n'est capable d'atteindre cette perfection. Ainsi, en Christ seul est notre justice. La vraie circoncision, c'est d'adorer Dieu en esprit, de se réjouir en Christ et de n'avoir aucune confiance en la chair.

3. Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est tenu de pratiquer la loi tout entière.

4. Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce.

"Mais alors, s'exclame quelqu'un, cela montre que la loi est une chose à éviter, car Paul dit que ceux qui se font circoncire doivent pratiquer toute la loi, et les met en garde d'être circoncis! "

Ne nous précipitons pas! Restons plus près du texte. Observez ce que dit Paul, dans l'original grec: "Il est un débiteur pour accomplir toute la loi". Ce qui est mauvais, ce n'est pas la loi, ni d'obéir à la loi, mais d'être en dette avec la loi. N'y a-t-il pas une grande différence? C'est une bonne chose d'avoir des aliments, des vêtements, mais c'est pénible d'être en dette pour ces choses nécessaires à la vie. C'est plus triste encore d'être en dette pour cela et d'en manquer.

Un débiteur est celui qui doit. Le débiteur vis-à-vis de la loi doit à la loi la justice qu'elle demande. Par conséquent quiconque est en dette vis-à-vis de la loi est sous la malédiction, car il est écrit: "Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi et ne le met pas en pratique" (Gal. 3:10). Ainsi, essayer d'atteindre la justice par un autre moyen que par la foi en Christ, c'est s'attirer la malédiction d'une dette éternelle. Et cette dette, nous ne pouvons la payer. Le fait d'être en dette avec la loi montre qu'il faut tout accomplir. Comment y parvenir? "L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyez en Celui qu'Il a envoyé" (Jn 6:29). Cessant de se confier en soi-même et recevant Christ dans sa chair, la justice de la loi sera accomplie parce qu'on ne marchera plus selon la chair, mais selon l'Esprit.

5. Pour nous, c'est par la foi que nous attendons, par l'Esprit, l'espérance de la justice.

Lisez plusieurs fois ce verset, sinon vous lui attribuerez un sens qu'il n'a pas. Quand vous le lisez, pensez à ce que vous avez appris concernant la promesse de l'Esprit.

N'imaginez pas que ce verset nous enseigne qu'après avoir reçu l'Esprit, nous devons attendre la justice. Non! l'Esprit apporte la justice avec lui. "L'Esprit est vie à cause de la justice" (Rom. 8:10). "Quand il vient, il convainc le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement" (Jn 16:8). Quiconque reçoit l'Esprit a la conviction de péché et de justice et l'Esprit lui montre que cela lui manque et que Lui seul peut l'apporter.

Quelle est la justice que l'Esprit apporte? C'est la justice de la loi (Rom. 8:4). Car "nous savons que la loi est spirituelle" (Rom. 7:14). Qu'en est-il alors de l'espérance de justice que nous attendons par l'Esprit? Remarquez qu'il n'est pas dit que par l'action de l'Esprit, nous espérons la justice. Mais, "c'est de la foi que nous attendons, par l'Esprit, l'espérance de la justice". C'est là l'espérance que la possession de la justice nous donne. Examinons brièvement cette question pour mettre nos idées au clair:

1. L'Esprit de Dieu est le Saint-Esprit de la promesse. La possession de l'Esprit et la garantie de la promesse de Dieu.

2. Ce que Dieu nous a promis, comme enfants d'Abraham, est un héritage. Le Saint-Esprit est le gage de cet héritage jusqu'à ce que la possession acquise soit rachetée et nous soit remise (Éph. 1:13-14).

3. Cet héritage promis, ce sont les nouveaux cieux et la nouvelle terre où habite la justice (2 Pier. 3:13).

4. L'Esprit apporte la justice; Il est le représentant de Christ, le moyen par lequel Christ Lui-même, qui est notre justice, vient habiter dans nos cœurs (Jn 14:16-18).

5. Par conséquent, l'espérance que l'Esprit apporte est l'espérance d'un héritage dans le royaume de Dieu, sur la terre renouvelée.

6. La justice que l'Esprit nous apporte est l'espérance d'un héritage dans le royaume de la loi de Dieu (Rom. 8:4; 7:14). Par l'Esprit, elle est écrite dans nos cœurs, au lieu de l'être sur des tables de pierre (2 Cor. 3:3).

7. Pour résumer: Si au lieu de penser que nous pouvons, par notre force, accomplir la loi, nous permettons au Saint-Esprit de venir, afin que nous soyons remplis de la justice de la loi, nous serons habités par l'espérance vivante. L'espérance de l'Esprit -l'espérance de la justice par la foi- ne comporte pas d'élément d'incertitude. C'est une assurance positive. Il n'y a aucune espérance ailleurs. Celui qui n'a pas la "justice de Dieu par la foi" n'a aucune espérance. Seul, Christ en nous est l'espérance de la gloire.

6. Car en Jésus-Christ, ni la circoncision, ni l'incirconcision n'a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité.

La circoncision n'a aucune valeur, non plus que l'incirconcision. Seule la foi qui travaille par amour a une valeur. Cette foi là ne se trouve qu'en Christ.

Qu'en est-il au sujet de ce que nous pouvons "faire"? Personne ne peut observer la loi de Dieu; l'incirconcis n'en est pas capable et la circoncision ne peut rien y changer. L'un peut se vanter de sa circoncision; l'autre de son incirconcision, mais finalement l'un et l'autre en sont au même point. Si on a la vraie foi, on ne se vante point (Rom. 3:27). Puisque la foi de Christ seule peut observer la justice de la loi, nous n'avons aucune chance de salut dans ce que nous avons fait. Nous devons tout à Christ.

7. Vous couriez bien: qui vous a arrêtés pour vous empêcher d'obéir à la vérité?

8. Cette influence ne vient pas de celui qui vous appelle.

9. Un peu de levain fait lever toute la pâte.

10. J'ai cette confiance en vous, dans le Seigneur, que vous ne penserez pas autrement. Mais celui qui vous trouble, quel qu'il soit, en portera la peine.

11. Pour moi, frères, si je prêche encore la circoncision, pourquoi suis-je encore persécuté? Le scandale de la croix a donc disparu!

12. Puissent-ils être retranchés ceux qui mettent le trouble parmi vous!

La loi de Dieu est la vérité (Ps. 119:142) et les frères Galates ont cessé de lui obéir. Ils avaient atteint le but au commencement, mais ensuite, quelque chose avait fait obstacle à leurs progrès. "Pourquoi?" Parce qu'ils ne l'ont pas cherchée par la foi, mais comme provenant des oeuvres. Ils se sont heurtés à la pierre d'achoppement (Rom. 9:32). Christ est le chemin, la vérité et la vie et il n'y a pas de chutes en Lui. La perfection de la loi est en Lui, car Sa vie est la loi.

La croix est, et a toujours été un symbole de disgrâce. Être crucifié, c'était être soumis à la plus ignominieuse des morts connues. L'apôtre dit que s'il prêchait la justice par les oeuvres -la circoncision- le scandale de la croix cesserait (Gal. 5:11). Le scandale de la croix, c'est qu'elle confesse la fidélité humaine, le péché et l'incapacité de faire le bien. Prendre la croix du Christ signifie dépendre entièrement de Lui pour toute chose et c'est là l'abaissement de tout orgueil humain. Les hommes aiment se croire indépendants. Mais laissons la croix accomplir son oeuvre, laissons-la nous apprendre qu'en l'homme rien de bon n'habite et que tout doit être reçu comme un don. Cette idée offense toujours quelqu'un.

13. Frères, vous avez été appelés à la liberté; seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair, mais rendez vous, par la charité, serviteurs les uns des autres.

14. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Les deux chapitres précédents parlent de l'esclavage, de l'emprisonnement. Avant que la foi ne vienne, nous étions "enfermés" dans le péché, débiteurs de la loi. La foi en Christ nous a rendus libres, mais quand nous sommes mis en liberté, cette exhortation nous est adressée: "Va et ne pèche plus" (Jn 8: 11). Nous avons été mis en liberté vis-à-vis du péché mais non en liberté de pécher. Combien se trompent à ce sujet!

Plusieurs personnes s'imaginent qu'en Christ, nous avons la liberté d'ignorer et de défier la loi, oubliant que la transgression de la loi est péché (l Jn 3:4). Servir la chair, c'est commettre le péché, parce que l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu et qu'elle ne le peut même pas" (Rom. 8:7). L'apôtre nous met en garde de ne pas faire un mauvais usage de la liberté que Christ nous donne et de ne pas nous mettre sous l'esclavage à nouveau par la transgression de la loi. Plutôt, nous devons, par amour, être serviteurs les uns des autres, car l'amour est l'accomplissement de la loi.

Christ nous donne la liberté de la première domination. Mais souvenez-vous que Dieu donna la domination à tout le genre humain et que, en Christ, tous deviennent rois. Cela montre que le seul humain sur lequel un chrétien a le droit de régner, c'est sur lui-même. Le plus grand dans le royaume de Dieu est celui qui règne sur son propre esprit.

En tant que rois, nous trouvons nos sujets dans les êtres créés inférieurs, dans les éléments et dans notre propre chair, mais pas dans nos semblables. Nous devons les servir. Il nous faut posséder l'Esprit qui était en Christ, dans les cours célestes, là où Il était en forme de Dieu et où Il fut conduit à prendre la forme d'un serviteur (Cf Phil. 2:5-7). Le même principe se retrouve lorsqu'Il lava les pieds de ses disciples, en ayant pleine conscience qu'Il était leur Maître et Seigneur, qu'Il venait de Dieu et allait a Dieu (Cf Jn 13:3-13) Et quand tous les saints rachetés seront dans la gloire, Christ Lui-même "se ceindra, les fera mettre à table et les servira" (Luc 12:37).

Une grande liberté se trouve dans le service rendu à nos frères au nom de Jésus. Celui qui accomplit le plus grand service, (non comme les hommes le jugent) est le plus grand. C'est ce que nous apprenons de Christ, qui est le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, car Il est le serviteur de tous, accomplissant le service que personne d'autre ne voudrait ou ne pourrait accomplir. Les serviteurs de Dieu sont des rois.

L'amour accomplit la loi

L'amour n'est pas une substitution de l'observation de la loi, mais il est la perfection de la loi. "L'amour ne fait point de mal au prochain; l'amour est donc l'accomplissement de la loi" (Rom. 13: 10). "Si quelqu'un dit: J'aime Dieu, et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur; car celui qui n'aime pas son frère qu'il voit, comment peut-il aimer Dieu qu'il ne voit pas?" (l Jn 4:20). Si un homme aime son prochain, c'est qu'il aime Dieu. "L'amour est de Dieu" car "Dieu est amour". Donc l'amour est la vie de Dieu. Si cette vie est en nous, et nous est donnée librement, la loi sera nécessairement en nous car la vie de Dieu est la loi pour toute la création. "Nous avons connu l'amour, en ce qu'il a donné sa vie pour nous; nous aussi, nous devons donner notre vie pour les frères" (1 Jn 3:16).

"L'amour est désintéressé, généreux"

Puisque l'amour signifie le service, agir pour les autres, il est évident que l'amour ne songe pas à lui-même. Celui qui aime n'a pas d'autres pensées que de savoir comment il peut être en bénédiction aux autres. Ainsi nous lisons: "La charité est patiente, elle est pleine de bonté; la charité n'est point envieuse; la charité ne se vante point, elle ne s'enfle point d'orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s'irrite point, elle ne soupçonne point le mal" (1 Cor. 13:4, 5).

C'est justement sur ce point vital que plusieurs commettent une erreur. Heureux ceux qui l'ont compris et sont arrivés à pratiquer le véritable amour. "L'amour ne cherche pas son intérêt". Donc l'amour de soi n'est pas l'amour, dans le sens juste du mot. Il en est seulement une mauvaise contrefaçon. Bien des sentiments que le monde appelle amour n'en sont pas réellement, c'est seulement l'amour de soi.

Souvent, ce qui semble être la plus haute forme de l'amour connue sur terre, l'amour qui est employé par le Seigneur comme une représentation de Son amour pour Son peuple, l'amour d'un mari pour sa femme, est plus souvent de l'orgueil qu'un amour réel. Même en laissant de côté les mariages contractés pour une position sociale, dans presque chaque mariage, les parties en présence pensent davantage à leur propre bonheur, qu'au bonheur de l'autre. Dans la mesure où un réel amour sans égoïsme existe, il y a un réel bonheur. C'est une leçon que le monde est lent à apprendre, car le vrai bonheur se trouve seulement quand on cesse de le chercher et qu'on se met à le donner aux autres.

L'amour infini

Ici encore se trouve un test montrant que ce qu'on appelle amour, n'en est pas. L'amour ne finit jamais. C'est une déclaration catégorique: jamais. Il n'y a pas d'exception. L'amour n'est pas affecté par les circonstances. Souvent nous entendons parler d'un amour qui se refroidit, mais cela n'arrive jamais à l'amour authentique. Celui-ci reste toujours chaud, abondant; rien ne peut geler la fontaine de l'amour. L'amour est absolument sans fin et inaltérable, simplement parce qu'il est la vie de Dieu. Il n'y a pas d'autre amour véritable que l'amour de Dieu; donc, la seule possibilité pour un véritable amour, est d'être manifesté envers l'humanité, comme l'amour de Dieu qui est répandu de tous côtés dans le cœur par le Saint-Esprit.

Parfois, quand une déclaration d'amour est faite, celui qui est aimé demande: "Pourquoi m'aimez-vous?" Comme si quelqu'un pouvait donner une raison pour aimer! L'amour est sa propre raison d'être. Si le prétendant peut dire pourquoi il aime l'autre, cette réponse montre qu'il ne possède pas l'amour authentique. La raison qu'il donne pour aimer peut tout à coup cesser d'exister, et alors son soi-disant amour s'arrête. Mais "l'amour ne cesse jamais". Donc l'amour ne dépend pas des circonstances. Ainsi la seule réponse qui peut être donnée à la question "pourquoi aime-t-on une personne?" est celle-ci: "parce que l'amour est là! L'amour aime, simplement parce qu'il est amour. L'amour est la qualité de l'individu qui aime et il aime parce qu'il a l'amour, indépendamment du caractère de l'objet.

Nous apprécions cette vérité quand nous retournons à Dieu, la source de l'amour. Il est amour. L'amour est Sa vie. Mais aucune explication de Son existence ne peut être donnée. La plus haute conception de l'amour n'est pas d'aimer parce que nous sommes aimés ou que l'objet de notre amour est aimable. Mais Dieu aime celui qui est sans charme, disgracieux. Il aime ceux qui le haïssent. "Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toutes espèces de convoitises et de voluptés, vivant dans la méchanceté et dans l'envie, dignes d!être hais, et nous haïssant les uns les autres. Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes, ont été manifestés, Il nous a sauvés" (Tite 3:3-5). "Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même?" "Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait" (Mat. 5:46, 48).

"L'amour ne fait pas de mal à son prochain". Le mot "prochain" signifie celui qui habite tout près. L'amour, par conséquent, s'étend à tous ceux avec lesquels il est en contact. Celui qui aime doit nécessairement aimer chaque personne.

Puisque l'amour ne fait pas de mal à son prochain, il s'ensuit que l'amour chrétien (et il n'y a pas réellement d'autre amour, nous l'avons vu) n'admet pas les guerres et les combats. Quand les soldats demandèrent à Jean-Baptiste ce qu'ils devaient faire en tant que disciples de l'Agneau de Dieu, vers Lequel il les dirigeait, il répondit: "Ne faites violence à aucun homme" (Luc 3:14). Une traduction différente de la réponse de Jean est celle-ci: "Ne mettez personne dans la crainte". Ceci ne pourrait s'accomplir que dans bien peu de guerre! Si une armée était composée uniquement de chrétiens, d'authentiques partisans de Christ, quand ils viendraient en contact avec l'ennemi, au lieu de se battre, ils chercheraient quels sont ses besoins et pourvoiraient à ses manques. "Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents que tu amasseras sur ta tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais surmonte le mal par le bien" (Rom. 12:20, 21).

15. Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez pas détruits les uns par les autres.

16. Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair.

17. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez.

18. Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi.

En suivant de mauvais conseils, et en partant loin de la simplicité de la foi, les Galates se mettaient eux-mêmes dans la malédiction et en danger du feu de la géhenne; car "La langue est aussi un feu; c'est le monde de l'iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne" (Jacq. 3:6). La langue a dévoré plus que l'épée, car l'épée ne serait pas tirée si ce n'était par la langue indisciplinée. Aucun homme ne peut la dompter, mais Dieu le peut. Il l'a fait dans le cas des Galates, quand leurs bouches furent remplies de bénédictions et de louanges; mais maintenant quel changement avait eu lieu! Comme résultat de la dernière instruction qu'ils avaient reçue, ils étaient passés des bénédictions aux querelles. Au lieu de parler pour l'édification, ils en étaient arrivés au point de se dévorer les uns les autres.

Quand il y a querelles et conflits dans l'Église, nous sommes sûrs que l'Évangile a été tristement perverti. Ne laissez personne se flatter lui-même de son orthodoxie ou de sa solidité dans la foi, tandis qu'il a une disposition de querelleur, ou peut provoquer la querelle. Dissensions et luttes sont la marque de l'éloignement de la foi, si jamais il y a eu foi. "Car étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ" (Rom, 5: 1). Nous ne sommes pas simplement en paix avec Dieu, mais nous avons la paix avec Lui -Sa paix. Ainsi cette nouvelle attitude qui conduisait à la lutte et à se dévorer les uns les autres avec la langue du feu profane, ne venait pas de Dieu, qui les avait appelés à l'Évangile. Mais un seul écart peut conduire à une grande divergence. Deux lignes de chemin de fer peuvent sembler être parallèles, cependant, insensiblement elles peuvent diverger jusqu'à ce qu'elles conduisent dans des directions opposées. "Un peu de levain fait lever toute la pâte". Une petite erreur, en apparence, quelle qu'elle soit, a en elle le germe de la perversité. "Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement devient coupable de tous" (Jacq. 2: 10). Un simple faux principe peut détruire toute la vie et le caractère. Les petits renards mangent la vigne.

19. Or, les oeuvres de la chair sont manifestes - ce sont l'impudicité, l'impureté, la dissolution,

20. l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes,

21. l'envie, l'ivrognerie, les excès de table et les choses semblables. Je vous dis d'avance, comme je l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront point le royaume de Dieu.

Il y a là une liste pompeuse, n'est-ce pas? Mais ce n'est pas tout, car l'apôtre ajoute "et les choses semblables". Il y a beaucoup à penser concernant cette liste, considérant que "ceux qui font de telles choses n'hériteront pas le royaume de Dieu". Comparez cette liste avec celle donnée par le Seigneur dans Marc 7:21-23, ce sont les choses qui viennent de l'intérieur, du cœur de l'homme. Elles appartiennent à l'homme par nature. Comparez ces deux listes, avec la liste donnée dans Romains 1:28-32; les choses faites par les païens qui ne voulurent pas reconnaître Dieu. Ce sont les choses qui sont faites par ceux qui ne connaissent pas le Seigneur.

Alors, comparez ces listes de péchés, avec la liste donnée par l'Apôtre Paul dans 2 Timothée 3:1-5, des choses qui seront faites dans les derniers jours par ceux qui ont seulement une "forme de piété". On peut remarquer que toutes ces listes sont essentiellement les mêmes. Quand les hommes se détournent de la vérité de l'Évangile, lequel est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, inévitablement, ils tombent sous le pouvoir de ces péchés.

"Il n'y a pas de différence"

Tous les hommes partagent la même chair (1 Cor. 15:39), puisque tous les habitants de la terre sont descendants d'un seul couple, Adam et Ève. "Le péché vint dans le monde par un homme" (Rom. 5:12), ainsi quel que soit le péché qu'il y a dans le monde, il est commun à toute chair. Dans le plan du salut "il n'y a aucune différence entre le Juif et le Grec, car ils ont le même Seigneur qui est riche pour tous ceux qui l'invoquent" (Rom. 10: 12; Cf. Rom. 3:21-24). Non, personne sur la terre ne peut se vanter en se comparant à un autre, et n'a le droit de mépriser un autre à cause de sa condition pécheresse, dégradée. La vue ou la connaissance de vices ignobles chez une personne, au lieu de nous rendre satisfaits de nous-mêmes, et de notre moralité supérieure devrait nous remplir de tristesse et de honte. Ce n'est rien d'autre qu'un rappel de la réalité de notre nature humaine. Les oeuvres qui se manifestent chez les meurtriers, les ivrognes, les débauchés, sont simplement les oeuvres de notre chair. La chair que le genre humain partage n'a rien d'autre à son pouvoir si ce n'est les mauvaises oeuvres décrites ci-dessus.

Certaines de ces oeuvres de la chair sont généralement reconnues comme vraiment mauvaises ou, dans tous les cas, non respectables; mais d'autres sont communément regardées comme des péchés pardonnables, si ce n'est des vertus absolues. Remarquez aussi les mots "et les choses semblables", lesquels indiquent que toutes les choses nommées ici, sont identiques dans leur essence. L'Écriture nous dit: "Quiconque hait son frère, est un meurtrier et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui" (1 Jn 3:15). Bien plus, la colère est aussi un meurtre comme cela est montré par le Sauveur dans Matthieu 5:21, 22. L'envie, qui est si commune, contient aussi le meurtre en elle. Mais qui regarde l'envie comme un péché? Loin d'être regardée comme un péché à l'extrême, elle est cultivée partout dans notre société. Et cependant, la Parole de Dieu nous assure qu'elle est de la même nature que l'adultère, la fornication, le meurtre, l'ivrognerie, et que ceux qui font de telles choses n'hériteront pas le royaume de Dieu. N'est-ce pas une chose terrible?

L'amour de soi, le désir de la suprématie, sont la source de tous les autres péchés qui sont mentionnés. De là l'augmentation de meurtres innombrables. Les oeuvres abominables de la chair sont cachées là où on les suspecte le moins. Elles sont partout où se trouve la chair humaine, et elles sont évidentes dans une forme ou une autre, partout où la chair n'est pas crucifiée. "Le péché est couché à la porte".

La chair et l'esprit en conflit

La chair et l'Esprit de Dieu n'ont rien de commun. Ils sont "opposés l'un à l'autre". Cela étant, ils agissent l'un contre l'autre, comme deux ennemis, chacun guettant ardemment l'occasion d'écraser l'autre. La chair est la corruption. Elle ne peut pas hériter le royaume de Dieu, parce que la corruption ne peut pas hériter l'incorruptibilité (1 Cor. 15:50). La chair ne peut pas être convertie. Elle doit être crucifiée. "L'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas. Or, ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu" (Rom. 8:7, 8).

Voilà l'explication de la rechute des Galates dans le péché, et du trouble ressenti par plusieurs dans leur vie chrétienne. Les Galates commencèrent dans l'Esprit, mais penser atteindre la perfection de la chair (Chap. 3:3) est une chose aussi impossible que d'atteindre les étoiles en fouillant la terre. Ainsi, plusieurs personnes désirent faire ce qui est juste, mais n'ayant pas définitivement et complètement tout soumis à l'Esprit, elles ne peuvent faire les choses qu'elles voudraient. L'Esprit lutte avec elles et obtient un contrôle relatif ou parfois complet, et elles ont alors une riche expérience. Mais alors, elles affrontent l'Esprit, et la chair prend le contrôle, et elles paraissent être d'autres personnes. Elles sont ballottées tantôt par la pensée de l'Esprit, tantôt par la pensée de la chair, (Rom. 8:6), et ainsi, ayant une pensée double, elles sont instables dans toutes leurs voies (Jacq. 1:8). C'est une position très peu satisfaisante dans laquelle elles se trouvent.

"L'Esprit et la loi"

"Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi" (Gal. 5:18). "Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle, mais moi, je suis charnel, vendu au péché" (Rom. 7:14). La chair et l'Esprit sont en opposition, mais contre les fruits de l'Esprit "il n'y a pas de loi" (Gal. 5:22, 23). Par conséquent, la loi est contre les oeuvres de la chair. L'esprit charnel n'est pas "soumis à la loi de Dieu". Ainsi ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu, mais sont "sous la loi". Cela prouve clairement le fait qu'être "sous la loi", c'est être transgresseur de la loi. "La loi est spirituelle". Donc, tous ceux qui sont conduits par l'Esprit sont en pleine harmonie avec la loi, et ne sont pas sous la loi.

Ici encore, nous voyons que la controverse n'était pas de savoir si oui ou non la loi devait être observée, mais comment elle pouvait l'être. Les Galates avaient été induits en erreur par l'enseignement flatteur selon lequel ils avaient eux-mêmes le pouvoir de l'accomplir, tandis que l'Apôtre envoyé du ciel, maintenait énergiquement, qu'elle ne pouvait être observée que par l'Esprit. Il montrait par les Écritures, l'histoire d'Abraham, et l'expérience des Galates eux-mêmes. Ils commencèrent dans l'Esprit, et aussi longtemps qu'ils continuèrent dans l'Esprit, ils couraient bien. Mais quand ils se substituèrent eux-mêmes à l'Esprit, immédiatement les oeuvres commencèrent à manifester qu'ils étaient complètement contraires à la loi. Le Saint-Esprit est la vie de Dieu; Dieu est amour; l'amour est l'accomplissement de la loi; la loi est spirituelle. Par conséquent, quiconque se prétend spirituel doit se soumettre à la justice de Dieu, laquelle est "témoignée" par la loi, mais est acquise par la foi de Jésus. Quiconque est conduit par l'Esprit, doit observer la loi, non comme une condition pour recevoir l'Esprit, mais comme en étant le résultat inévitable.

Souvent, nous trouvons des gens qui se déclarent si spirituels, si complètement conduits par l'Esprit, qu'ils n'ont pas besoin d'observer la loi. Ils admettent qu'ils n'ont pas observé la loi, mais disent que c'est l'Esprit qui les conduit à agir comme ils le font. Donc, -se disent-ils, il ne peut s'agir d'un péché, bien qu'il soit opposé à la loi. D'autres font la terrible erreur de substituer leur propre pensée chamelle à la pensée de l'Esprit. Ils confondent la chair avec l'Esprit et de cette façon, se sont mis eux-mêmes à la place de Dieu. Parler contre la loi de Dieu, c'est parler contre l'Esprit. Ils sont terriblement aveuglés et doivent prier: "ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi!" (Ps. 119:18).

22. Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité,

23. la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses.

Le premier fruit de l'Esprit, c'est l'amour, et "l'amour est l'accomplissement de la loi." La joie et la paix viennent après, car "étant donc justifiés par la loi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ". "Et non seulement cela, mais nous avons la joie en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ" (Rom. 5: 1, 11; version anglaise). Christ fut oint par le Saint-Esprit (Act. 10:38), ou encore "avec l'huile de joie" (Héb. 1:9). Le service de Dieu est un service joyeux. Le royaume de Dieu est "justice et paix et joie dans le Saint-Esprit" (Rom. 14:17). Celui qui n'est pas heureux tant dans l'adversité que dans la prospérité, ne connaît pas le Seigneur comme il le devrait. Les paroles de Christ conduisent à une plénitude de joie (Jn 15: 11).

L'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance, doivent jaillir spontanément du cœur du vrai disciple de Christ. Ce ne doit pas être forcé. Mais ces choses n'habitent pas naturellement en nous. C'est naturel pour nous d'être irrités et exaspérés, au lieu d'être gentils et patients quand nous rencontrons l'opposition. Notez le contraste entre les oeuvres de la chair et le fruit de l'Esprit: les premiers viennent naturellement, cependant, pour produire de bon fruit, nous devons avoir été complètement transformés en nouvelles créatures. "L'homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et le méchant tire de mauvaises choses de son mauvais trésor; car c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle" (Luc 6:45). La bonté ne vient d'aucun homme, mais de l'Esprit du Christ habitant continuellement en lui.

24. Ceux qui sont à Jésus-Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs.

"Notre vieil homme a été crucifié avec lui., afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est libre du péché" (Rom. 6:6, 7). "Je suis crucifié avec Christ, et si je vis, ce n'est plus moi qui vit, mais Christ qui vit en moi; et la vie que je vis maintenant dans la chair, je la vis par la foi au Fils de Dieu, qui m'aima, et se donna Lui-même pour moi" (Gal. 2:20). Telle est l'expérience de chaque enfant de Dieu authentique. "Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature" (2 Cor. 5:17). En apparence, il vit toujours dans la chair, mais il ne vit pas selon la chair mais selon l'Esprit (Rom. 8:9). Il vit dans la chair une vie qui n'est pas de la chair, et la chair n'a pas de pouvoir sur lui. Quant aux œuvres de la chair, il est mort. "Le corps est mort à cause du péché; mais l'Esprit est vie à cause de la justice" (Rom. 6: 10; version anglaise).

25. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit.

26. Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres.

Y a-t-il un doute ici, comme si Paul ne croyait pas à la vie chrétienne dans l'Esprit? Il n'y a pas l'ombre d'un doute! Parce que nous vivons par l'Esprit, nous avons le devoir de nous soumettre à l'Esprit. Ce n'est que par le pouvoir de l'Esprit, le même Esprit qui au commencement se mouvait sur la surface de l'abîme et établit l'ordre à partir du chaos, afin que toute personne vive: "L'Esprit de Dieu m'a créé; et le souffle du Tout-Puissant m'anime" (Job 33:4). Par le même souffle, les cieux furent créés (Ps. 33:6). L'Esprit de Dieu est la vie de l'univers. L'Esprit est la présence universelle de Dieu, dans lequel "nous avons la vie et le mouvement et l'être" (Act. 17:28). Nous sommes dépendants de l'Esprit pour la vie; donc nous devons marcher en accord avec Lui; être guidés par l'Esprit. Cela est notre "service raisonnable".

Quelle vie merveilleuse est présentée ici! Vivre dans la chair comme si la chair était esprit. "S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel". "Mais ce qui est spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est animal; ce qui est spirituel vient ensuite" (1 Cor. 15:44-46). Le corps animal, nous l'avons maintenant. Le corps spirituel, tous les vrais disciples de Christ le recevront à la résurrection (voir 1 Cor. 15:42-44, 50-53). Cependant dans cette vie, dans le corps animal, les hommes doivent être spirituels et vivre comme ils le feront dans le corps spirituel futur. "Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous" (Rom. 8:9).

"Celui qui est né de la chair, est chair, et celui qui est né de l'Esprit est esprit" (Jn 3:6). Par notre naissance naturelle, nous héritons de tous les maux énumérés dans ce cinquième chapitre aux Galates, "et les choses semblables". Nous sommes charnels. La corruption règne sur nous. Par la nouvelle naissance, nous héritons la plénitude de Dieu, étant faits participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde, par la convoitise" (2 Pier. 1:4). "Le vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses" (Éph. 4:22), est crucifié, est renvoyé afin que le corps de péché soit détruit pour que nous ne soyons plus esclaves du péché" (Rom. 6:6).

En demeurant dans l'Esprit, en marchant dans l'Esprit, la chair avec ses convoitises n'a pas plus de pouvoir sur nous que si nous étions véritablement morts et dans notre tombe. C'est alors l'Esprit de Dieu seul qui anime le corps. L'Esprit emploie la chair comme un instrument de justice. La chair est encore corruptible, encore pleine de convoitises, encore prête à se rebeller contre l'Esprit; mais tant que nous soumettons notre volonté à Dieu, l'Esprit tient la chair en échec. Si nous hésitons, si dans nos cœurs nous retournons en Égypte, ou si nous devenons sûrs de nous (pleins d'assurance), si nous relâchons notre confiance dans l'Esprit, alors nous construirons encore les choses que nous détruisîmes, et deviendrons nous-mêmes transgresseurs (voir Gal. 2:18). Mais cela ne doit pas être. Christ a le "pouvoir sur toute chair" et Il a démontré Sa puissance à vivre une vie spirituelle dans la chair humaine

Voilà la Parole faite chair, Dieu manifesté dans la chair. C'est une révélation de "l'amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu" (Éph. 3:19). Avec cet Esprit d'amour et d'humilité qui nous dirige, nous ne désirerons pas la vaine gloire, nous provoquant les uns les autres, nous enviant les uns les autres. Tout viendra de Dieu, et cela sera ainsi, de manière que personne n'aura la plus infime disposition à se vanter vis-à-vis d'un autre.

Cet Esprit de vie en Christ –la vie de Christ- est donné gratuitement à tous. "Que celui qui veut, prenne de l'eau de la vie, gratuitement" (Apoc. 22:17). "La vie a été manifestée et nous l'avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée" (l Jn 1:2). Remercions Dieu pour Son don inexprimable" (2 Cor. 9:15; version anglaise).

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