Chapitre 6

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La gloire de la croix

Les lecteurs superficiels seraient en droit de penser qu'il y a une division entre les chapitres 5 et 6 et que la dernière partie traite de la vie spirituelle pratique, tandis que la première est consacrée aux doctrines théoriques. Ce serait une grande erreur. Rien dans la Bible n'est que théorie; tout est action. Il n'y a rien dans la Bible qui ne soit profondément spirituel et pratique. Et en même temps, tout est doctrine. Doctrine signifie enseignement. Le Sermon sur la montagne est en réalité de la pure doctrine, puisque "ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit…" Certains semblent ressentir du mépris pour la doctrine. Ils se réfèrent à elle avec légèreté, comme si elle appartenait au règne de la théologie spéculative, mise en contraste avec le pratique et le quotidien. De telles personnes déshonorent, sans le savoir, la prédication de Christ, qui était de la pure doctrine, car Jésus enseignait toujours les gens. Toute doctrine authentique est intensément pratique; elle est donnée à l'homme dans le seul but de la mettre en pratique.

La confusion précédente est due à un choix questionnable des termes. Ce que certains appellent doctrine, et qu'ils appellent –avec raison, d'impraticable, en réalité n'est pas de la doctrine, mais un vulgaire sermon. Il n'y a pas de place pour lui dans l'Évangile. Aucun prédication authentique de l'Évangile ne donnera jamais un sermon. S'il le fait, c'est parce qu'il a décidé pour un temps de faire quelque chose de distinct à la prédication de l'Évangile. Christ n'a jamais prêché des sermons. Ce qu'Il faisait, c'était de donner une doctrine à son auditoire, de lui donner un enseignement. Et "quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n'a point Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils" (2 Jean 9).

Le sujet de cette lettre est clairement exposé dans cette portion finale, non pas pour fournir des motifs de controverse, mais au contraire en les réduisant au silence, en conduisant le lecteur à se soumettre lui-même à l'Esprit. Son but est de restaurer ceux qui ont péché contre Dieu, tandis qu'ils tentent de Le servir d'une manière erronée, et de les conduire à Le servir en nouveauté d'Esprit. Toute l'argumentation de la partie précédente de la lettre est simplement la démonstration du fait que les oeuvres de la chair -qui sont péché- ne peuvent être évitées qu'en acceptant la "circoncision" de la croix de Christ et en servant Dieu par l'Esprit, sans mettre sa confiance en la chair.

1. Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.

Quand les hommes commencent à se faire justes par eux-mêmes, l'orgueil, la vantardise et la critique conduisent à fomenter des querelles. Il en fut ainsi avec les Galates et il en sera toujours ainsi. Il ne peut pas en être autrement. Chaque individu a sa propre conception de la loi. S'il a décidé d'être justifié par la loi, il la réduit au niveau de sa propre pensée, afin de pouvoir être lui-même le juge. Il ne peut résister à la tentation de juger ses frères pour voir s'ils marchent selon sa propre pensée. Si son regard critique détecte quelqu'un qui ne marche pas selon sa règle, il tombe immédiatement sur l'offenseur. Ceux qui sont remplis de justice propre se constituent eux-mêmes en gardiens de leurs frères, et jusqu'à un certain point, ils se maintiennent séparés d'eux, de peur d'être contaminés. En contraste évident avec un tel esprit, si commun dans l'Église, nous trouvons l'exhortation du début de ce chapitre. Au lieu de partir à la chasse aux fautes à condamner, nous devons aller à la recherche de pécheurs à sauver.

Dieu dit à Caïn: "Si tu agis bien, tu relèveras ton visage, et si tu agis mal, le péché se couche à ta porte, et ses désirs se portent vers toi; mais toi, domine sur lui" (Gen. 4:7). Le péché est une bête sauvage à l'affût de la plus petite occasion pour attaquer et vaincre l'imprudent. Il désire nous dominer mais le pouvoir nous a été donné de le surmonter. "Que le péché ne règne donc plus dans votre corps mortel, et n'obéissez pas à ses convoitises" (Rom. 6:12). Cependant, il est possible que le plus empressé soit surpris. "Je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. "Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est Lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier" (1 Jn 2:1-2).

Le Seigneur représente Son oeuvre par l'image du berger qui cherche la brebis égarée. Le travail de l'Évangile est de nature individuelle. Même quand la prédication de l'Évangile peut être acceptée par des milliers en un jour, le succès dépend de son action sur chaque cœur. Quand un prédicateur parle à mille personnes, il s'adresse à chacune d'elles; il fait le travail du Christ. Ainsi, si un homme commet une faute, il le restaurera dans un esprit de douceur. Le temps consacré au salut d'une seule personne n'est pas perdu. Certaines des plus importantes et des plus glorieuses vérités que nous possédions ont été révélées par Christ à un seul auditeur. Celui qui s'inquiète pour un seul agneau du troupeau est un bon berger.

"Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses et Il a mis en nous la Parole de la réconciliation." (2 Cor. 5:19). "Il a porté Lui-même nos péchés en son corps" (1 Pier. 2:24). "Une réponse douce calme la fureur, mais une parole dure excite la colère" (Prov. 15:1). Pour conquérir notre coeur, Christ vient à nous avec des mots aimables; Il ne nous parle pas d'un ton bourru. Il nous appelle à venir à Lui, à trouver le repos, à échanger notre joug humiliant d'esclave contre son joug doux et léger.

Tous les chrétiens sont Un en Christ, le représentant de l'homme. En conséquence: "Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde" (1 Jn 4:17). Christ fut dans ce monde un exemple de ce que les hommes doivent être et de ce que Ses vrais disciples seront quand ils Lui seront complètement consacrés. A Ses disciples, Il dit: "Comme le Père ma envoyé, moi aussi, je vous envoie" (Jn 20:21). A cet instant, Il leur donna Sa propre puissance par l'Esprit. "Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'Il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui" (Jn 3:17). Donc, nous ne sommes pas envoyés pour condamner mais pour sauver. De là cette recommandation: "Si un homme est surpris dans un péché... réintègre-le." Cela n'est pas limité à ceux qui nous sont associés dans l'œuvre de l'Église. "Nous faisons donc les fonctions d'ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez réconciliés avec Dieu!" (2 Cor. 5:20). Une tâche plus noble que celle d'ambassadeur pour Christ ne peut être trouvée dans le ciel et sur la terre, et c'est précisément celle qui est assignée au pécheur le plus humble et méprisée qui se réconcilie avec Dieu.

Vous qui êtes spirituels

Seuls ceux qui sont spirituels sont invités à ramener ceux qui ont chuté. Personne d'autre ne peut le faire. C'est le Saint-Esprit qui doit parler par ceux qui reprendront et réprimanderont. C'est le travail même de Christ qui doit être fait et c'est uniquement par le pouvoir de l'Esprit que quelqu'un peut être Son témoin.

Mais ne serait-ce pas alors le signe d'une grande présomption que de reprendre son frère? Ne serait-ce pas prétendre que l'on est spirituel?

En fait, ce n'est pas une petite affaire que de se tenir à la place de Christ auprès de l'homme déchu. Le plan de Dieu est que chacun prenne garde à lui-même. "Regardez à vous-mêmes, de peur que vous aussi, vous ne soyez tenté." La règle ici exposée est calculée pour produire un réveil dans l'Église. Dès que quelqu'un a fauté, le devoir de chacun n'est pas de parler aux autres à son sujet, mais d'aller directement à lui et de se demander: Et moi, comment suis-je? Quelle est ma situation? Ne suis-je pas coupable, si ce n'est de la même chose, de quelque chose d'également reprochable? Se pourrait-il même que quelque faute de ma part l'ait conduit à sa chute? Est-ce que je marche dans l'Esprit afin de pouvoir l'aider à se rétablir ou est-ce que je l'enfonce encore davantage? Une complète réforme dans l'Église pourrait en résulter et il se pourrait que, à ce moment-là, ceux qui étaient tombés dans les mêmes conditions puissent se dégager des pièges de Satan. En donnant des directives sur la manière de se conduire avec celui qui est en faute, (Mat. 18:5-18) le Seigneur dit: "Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel". Est-ce que cela signifie que Dieu s'engage Lui-même à être limité par la décision qu'un groupe d'hommes s'appelant Son Église peut prendre? Certainement pas. Rien de ce qui est fait sur terre ne peut changer la volonté de Dieu. L'histoire de l'Église, dans les deux milles ans passées environs, est un cumul de fautes et d'erreurs, une course à l'exaltation propre et aux prétentions de mettre le moi à la place de Dieu.

Que voulait dire Christ? Exactement ce qu'Il dit. Cette instruction montre que l'Église doit être spirituelle, remplie d'un esprit d'humilité et que celui qui parle doit parler "comme les oracles de Dieu". Seule la parole de Christ devrait être dans le cœur et la bouche de ceux qui doivent faire justice à un pécheur. Quand c'est le cas, il s'ensuit –puisque la Parole de Dieu est établie pour toujours dans le ciel- que tout ce qui est lié sur la terre doit nécessairement l'être dans le ciel. Mais cela ne sera le cas que si les Écritures sont strictement suivies dans la lettre et dans l'Esprit.

2. Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi la loi de Christ.

"La loi de Christ" est accomplie quand quelqu'un porte la charge des autres, parce que la loi de la vie de Christ est de porter les fardeaux. "Il a pris nos infirmités, et il s'est chargé de nos maladies". Quiconque veut accomplir Sa loi doit avoir la même attitude vis-à-vis de l'égaré.

"Il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, ayant été tenté lui-même dans ce qu'Il a souffert il peut secourir ceux qui sont tentés" (Héb. 2:17-18). Il sut ce que c'est d'être cruellement tenté et Il sut comment vaincre. Bien "qu'il ne connut pas le péché", Il fut fait péché pour nous, afin que nous devenions en Lui justice de Dieu" (2 Cor. 5:21). Il prit chacun de nos péchés et les confessa devant Dieu comme s'ils étaient siens.

Cependant, Il vient à nous. Au lieu de nous réprimander pour notre péché, Il nous ouvre son cœur et nous dit combien Il a souffert avec la même épreuve, douleur, tristesse et honte. Ainsi, Il gagne notre confiance. Sachant qu'Il est passé par la même expérience, qu'Il a été au fond de l'abîme, nous sommes disposés à l'écouter quand Il parle du chemin de la libération.

Nous savons qu'Il parle par expérience. En conséquence, la plus grande partie du travail pour sauver les pécheurs consiste à nous montrer un avec eux dans leurs épreuves.

C'est par la confession de nos propres fautes que nous sauvons les autres. L'homme qui se sent lui-même sans péché n'est pas celui qui peut relever le pécheur. Si vous dites à celui qui est pris en faute: "Comment avez-vous pu faire une chose pareille? Jamais de ma vie, je n'ai fait une chose de ce genre! Je ne peux pas comprendre comment quelqu'un ayant le respect de soi, peut agir ainsi!" alors vous feriez mieux de ne pas vous en occuper! Dieu choisit un seul pharisien et seulement un pour être apôtre. Et Il ne l'envoya pas avant de s'être reconnu le premier des pécheurs.

Il est humiliant de confesser son péché mais le salut passe par le chemin de la croix. C'était seulement ainsi que Jésus pouvait devenir le Sauveur des pécheurs. Par conséquent, si nous voulons partager Sa joie, nous devons partager la croix et mépriser la honte avec Lui. Souvenons-nous de cela: c'est seulement en confessant nos propres péchés que nous pouvons sauver les autres des leurs; car celui qui confesse ses péchés obtient la purification et conduit les autres à la source.

3. Si quelqu'un pense être quelque chose, quoi qu'il ne soit rien, il s'abuse lui-même.

4. Que chacun examine ses propres oeuvres; et alors il aura sujet de se glorifier pour lui seul et non par rapport à autrui.

Remarquez ces mots: "quoi qu'il ne soit rien". Il ne dit pas que nous ne devons pas penser être quelque chose jusqu'à ce que nous le soyons. Non, il s'agit de la simple constatation que nous ne sommes rien. Non seulement l'individu, mais toutes les nations ensemble ne sont rien devant le Seigneur. Si jamais, nous avons pensé à un certain moment, être quelque chose, nous nous trompons nous-mêmes. Et souvent, nous le faisons au détriment de l'œuvre du Seigneur.

Souvenez-vous de la "loi de Christ". Bien qu'Il était tout, Il se vida de Lui-même afin que l'œuvre de Son Père puisse être accomplie. "Le serviteur n'est pas plus grand que son maître" (Jn 13:16). Dieu seul est grand. Chaque homme, dans sa condition la meilleure, n'est que vanité (Ps. 39:5-6). Dieu seul est la vérité, mais chaque homme est un menteur (Rom. 3:4). Quand nous reconnaissons cela et en sommes intimement persuadés, alors l'Esprit de Dieu peut nous remplir et Dieu travaille par nous. L'homme de péché, c'est celui qui s'exalte lui-même (2 Thes. 2:3-4). L'enfant de Dieu est celui qui s'humilie lui-même.

5. Chacun portera son propre fardeau.

Est-ce une contradiction du verset 2? D'aucune manière. Quand l'Ecriture nous dit de porter les fardeaux, elle ne nous dit pas de déposer nos propres fardeaux sur un autre. Chacun doit déposer son fardeau sur le Seigneur (Ps. 55:23). Il porte le fardeau de toute l'humanité, non pas globalement, mais pour chacun individuellement. Nous ne devons pas "lancer" nos fardeaux sur Lui en les rassemblant dans nos mains ou notre mémoire et les jeter avec violence comme à quelqu'un qui serait loin de nous. Ce n'est pas ainsi que cela doit se faire. Plusieurs ont essayé de se débarrasser de leur fardeau de péché, de douleur, d'inquiétude et de tristesse, mais ont échoué. Leurs fardeaux sont revenus sur eux, plus lourds qu'avant et ils sont tombés dans le désespoir. Où était l'erreur? Ils avaient regardé à Christ comme à quelqu'un éloigné d'eux et ils pensaient qu'il était de leur devoir de construire un pont au-dessus du gouffre. Mais c'est impossible. L'homme ("lorsque nous étions encore sans force") ne peut éloigner sa charge de lui, pas même de la longueur de ses bras. Aussi longtemps que nous tenons le Seigneur à distance, même si ce n'est que de la longueur de nos bras, nous nous privons du repos de notre lourd fardeau. C'est quand nous Le reconnaissons et Le confessons comme étant notre Seul support et notre Vie, Celui qui est Tout-Puissant pour agir, que nous disparaissons et laissons le fardeau reposer sur Christ. Lui sait quoi en faire. En portant le joug avec Lui, nous apprendrons comment aider les autres à porter leur fardeau.

Alors comment porter notre fardeau? C'est la puissance divine qui est en nous qui le porte. "J'ai été crucifié avec Christ et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi" (Gal. 2:20). Il s'agit de moi, et cependant ce n'est pas moi, mais Christ.

Maintenant, je connais le secret! Je ne fatiguerai plus quelqu'un en lui parlant de mon fardeau, mais je le porterai moi-même; cependant pas moi, mais Christ. Il y a beaucoup de gens qui n'ont pas encore appris cette leçon et donc chaque enfant de Dieu trouvera toujours du travail à faire en portant les fardeaux des autres. Son propre fardeau, il le confiera au Seigneur. N'est-ce pas merveilleux d'avoir "Celui qui est puissant" pour porter toujours notre fardeau?

Nous apprenons cette leçon de la vie de Christ. Il faisait du bien partout parce que Dieu était avec Lui. Il consolait les affligés, guérissait les cœurs brisés, libérait tous ceux qui étaient opprimés par le diable. Aucun de ceux qui venait à Lui avec ses peines ou une maladie s'en allait sans soulagement. "Il a pris nos infirmités; Il s'est chargé de nos maladies" (Mat 8:17).

Pendant la nuit, tandis que les autres se reposaient dans leur lit, Il recherchait la montagne ou la forêt, là où en communion avec Son Père –par lequel Il vivait, Il pouvait renouveler sa provision de vie et de force pour sa propre âme. "Laissons chacun éprouver son propre travail". "Examinez-vous vous-mêmes pour savoir si vous êtes dans la foi. Éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous? A moins peut-être que vous ne soyez réprouvés!" (2 Cor. 13:5).

"Il a été crucifié à cause de Sa faiblesse, mais Il vit par la puissance de Dieu; nous aussi, nous sommes faibles en Lui, mais nous vivons avec Lui par la puissance de Dieu" (2 Cor. 13:4). Ainsi, si notre foi nous prouve que Christ est en nous (et elle le fait ) nous avons de la joie en nous-mêmes et non dans un autre. Nous possédons la joie en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ et notre joie ne dépend de personne d'autre dans le monde. Bien que tous puissent tomber et être découragés, nous pouvons tenir bon car le "ferme fondement de Dieu" -Christ- "reste debout" (2 Tim. 2:19).

Aussi, que celui qui se dit chrétien ne se contente pas de s'appuyer sur quelqu'un d'autre. Mais bien qu'il soit le plus faible parmi les faibles, laissez-le porter des charges, et être ouvrier avec Dieu, portant en Christ et sans se plaindre son propre fardeau et ceux de son prochain. Il peut même découvrir certains fardeaux dont ses frères ne se plaignent jamais et les porter aussi. Et ce sera un service mutuel. Là sera la joie du faible. "Le Seigneur Dieu est ma force et le sujet de mes louanges; c'est lui qui ma sauvé" (És. 12:2).

6. Que celui à qui l'on enseigne la Parole fasse part de tous ses biens à celui qui l'enseigne.

Il n'y a aucun doute que cela se rapporte d'abord aux recours temporels. Si un homme se donne lui-même au ministère de la Parole, il est évident que les choses qui lui sont nécessaires pour la vie doivent venir de ceux qui sont enseignés. Mais il y a plus. Celui qui est enseigné dans la Parole doit partager avec le maître "toutes bonnes choses". L'aide mutuelle est le sujet de ce chapitre. "Portez les fardeaux les uns des autres." Souvent le Maître qui est soutenu par ceux qu'il enseigne emploie son argent pour assister des plus pauvres. Christ et ses apôtres qui n'avaient rien à eux -car Christ fut le plus pauvre des pauvres et les disciples avaient tout laissé pour Le suivre- distribuaient aux pauvres une part de leur maigre nourriture (voir Jn 13:29).

Quand les disciples proposèrent à Jésus de renvoyer les multitudes affamées, afin qu'elles aillent acheter de la nourriture, il dit: "Donnez-leur vous-mêmes à manger" (Mat. 14:16). Jésus ne plaisantait pas. Il pensait réellement ce qu'il disait. Il savait qu'ils n'avaient rien à donner au peuple, mais ils avaient autant que Lui; ils ne comprenaient pas la puissance de Sa Parole; aussi prit-Il Lui -même quelques petits pains et les distribua-t-il aux disciples. De cette manière, ils nourrirent réellement le peuple affamé. Ce qu'il leur dit signifiait qu'ils devaient faire exactement comme Lui. Combien de fois notre manque de foi dans la Parole de Christ nous empêche-t-il de faire le bien et de partager ce que nous avons. C'est dommage, car de tels sacrifices plaisent à Dieu (Héb. 13:16).

Comme les enseignants n'apportent pas seulement la Parole, mais aussi un soutien temporel, ainsi ceux qui sont enseignés ne doivent pas limiter leur libéralité aux choses matérielles. C'est une erreur de supposer que les ministres de l'Évangile n'éprouvent jamais le besoin d'un rafraîchissement spirituel et qu'ils ne peuvent pas le recevoir des plus faibles du troupeau. Nul ne peut comprendre à quel point les âmes des enseignants sont encouragées par les témoignages de foi et de joie dans le Seigneur qui viennent de la part de ceux qui ont entendu la Parole. Ce n'est pas seulement pour que le maître voit que son labeur n'est pas vain. Ce témoignage peut ne pas se rapporter à ce qu'il a fait. Néanmoins, le joyeux témoignage d'une âme humble vis-à-vis de ce que Dieu a fait pour elle sera souvent, par le rafraîchissement qu'il donne au ministre de la Parole, le moyen de fortifier des centaines d'autres âmes.

7. Ne vous y trompez pas -on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi.

8. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption; mais celui qui sème pour l'Esprit moissonnera de l'Esprit la vie éternelle.

Il n'est pas possible d'exprimer plus clairement cette déclaration de principe. La moisson, qui est la fin du monde, révélera si les semailles ont été de blé ou d'ivraie. "Semez selon la justice, moissonnez selon la miséricorde, défrichez-vous un champ nouveau. Il est temps de chercher l'Éternel jusqu'à ce qu'Il vienne et répande sur vous la justice" (Os. 10: 12).

"Celui qui a confiance dans son propre cœur est un insensé" (Prov. 28:26) et celui qui se confie dans les autres hommes est également insensé, comme on le voit dans le verset 13 d'Osée 10: "Maudit est l'homme qui se confie en l'homme et qui fait de la chair son appui", que ce soit sa propre chair ou celle d'un autre homme. "Béni soit l'homme qui se confie en l'Eternel et dont l'Eternel est l'espérance" (Jér. 17:5).

Tout ce qui est durable vient de l'Esprit. La chair est corrompue et elle corrompt. Celui qui consulte uniquement son propre plaisir, accomplissant uniquement les désirs de la chair, moissonnera une récolte de corruption et de mort. "Mais l'Esprit est vie à cause de la justice" (Rom. 8:10). Celui qui consulte seulement la pensée de l'Esprit moissonnera la gloire éternelle. "Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez" (Rom. 8:13). C'est merveilleux! Si nous vivons, nous mourons; si nous mourons nous vivons. C'est le témoignage de Jésus: "Celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la retrouvera" (Mat 16:25).

Cela ne signifie pas que nous perdions toute joie dans le présent. Cela ne signifie pas une privation continuelle de ce que nous désirerions maintenant pour obtenir quelque chose plus tard. Cela ne signifie pas que notre vie présente doive être pire que la mort, telle un long soupir d'agonie. Loin de là! C'est une fausse idée de la vie chrétienne qu'une vie qui devrait s'appeler 'mort'. Non, quiconque vient à Christ et boit à la source de l'Esprit a en lui-même "une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle" (Jn 4:14). La joie de l'éternité est la sienne maintenant. Sa joie est complète jour après jour. Il est abondamment satisfait de "l'abondance de la maison de Dieu", buvant au fleuve des plaisirs venant de Dieu. Il a tout ce qu'il désire fortement parce que son cœur et sa chair crient à Dieu dans lequel il a tout pleinement. Autrefois, il pensait voir la vie; mais maintenant il sait qu'il ne regardait que la fosse de la corruption. Maintenant, il commence réellement à vivre et cette joie de la vie nouvelle est inexprimable et pleine de gloire. Aussi chante-t-il :

Maintenant personne si ce n'est Christ ne peut me satisfaire
Il n'y a aucun autre nom pour moi.
Amour et vie et joie sans fin
Seigneur Jésus sont trouvées en toi!

Un général perspicace tente toujours de frapper les positions ennemies de grande valeur stratégique. Là où existe une riche promesse pour les croyants, Satan agit en essayant de la déformer, d'en faire une source de découragement. Il a réussi à faire croire que: "Celui qui sème pour la chair récoltera de la chair la corruption" signifient qu'ils doivent toute leur vie, même après être nés de l'Esprit, souffrir des conséquences de leur vie antérieure de péché. Plusieurs ont supposé que même dans l'éternité, ils auront les cicatrices de leurs anciens péchés, disant: "Je ne serai jamais ce que j'aurais été si je n'avais jamais péché".

Quelle calomnie envers la miséricorde de Dieu et la rédemption en Jésus-Christ! Ce n'est pas cette liberté là que Dieu nous donne. L'exhortation est celle-ci: "De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l'impureté et à l'iniquité, pour arriver à l'iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté" (Rom. 6:19). Si quelqu'un qui se soumet de lui-même à la justice doit rester toujours handicapé par ses mauvaises habitudes d'autrefois, cela prouverait que la puissance de la justice est moindre que celle du péché. Mais la grâce de Dieu est aussi vaste que les cieux.

Imaginez un homme condamné à l'emprisonnement à vie pour des crimes. Après quelques années d'emprisonnement, il est pardonné et libéré. Quelques temps plus tard, nous le rencontrons, et nous découvrons un boulet de 25 kilos attaché à la jambe par une énorme chaîne, l'empêchant de se mouvoir, sinon avec peine. "Qu'est-ce que cela signifie? lui demandons-nous. N'avez-vous pas reçu la liberté?" "Oui, répondit-il, je suis libre, mais je dois porter ce boulet et cette chaîne en souvenir de mes crimes passés".

Chaque prière inspirée par le Saint-Esprit, est une promesse de Dieu. L'une des plus émouvantes est celle-ci: "Ne te souviens pas des fautes de ma jeunesse, ni de mes transgressions; souviens-toi de moi selon ta miséricorde, à cause de ta bonté, ô Éternel!" (Ps. 25:7).

Quand Dieu pardonne et oublie nos péchés, Il nous donne un tel pouvoir pour leur échapper que nous devenons comme si nous n'avions jamais péché. Par "les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que vous deveniez participants de la nature divine, ayant fui la corruption qui est dans le monde par la convoitise" (2 Pier. 1:4). L'homme tomba pour avoir mangé de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais l'Évangile présente une telle rédemption de la chute que tous les noirs souvenirs du péché sont effacés. Les rachetés parviennent à ne connaître que le bien comme Christ "qui ne connut aucun péché".

Ceux qui sèment pour la chair récolteront de la chair la corruption comme nous l'avons tous éprouvé en nous-mêmes. "Vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous" (Rom. 8:9). L'Esprit a le pouvoir de nous libérer des péchés de la chair et de toutes leurs conséquences. Christ a aimé l'Église et s'est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la Parole, après l'avoir purifiée par le baptême d'eau, afin de faire paraître devant Lui cette Église glorifiée, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible" (Éph. 5:25-27). "Par ses blessures, nous sommes guéris". La mémoire du péché, non les péchés individuels, persistera pour l'éternité, uniquement dans les cicatrices des mains, des pieds et du côté de Jésus-Christ. Elles sont le sceau de notre Rédemption parfaite.

9. Ne nous lassons pas de faire le bien, car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas.

Il est facile de se fatiguer de faire le bien si on ne regarde pas à Jésus. Nous souhaitons de temps en temps "faire relâche" parce que nous pensons que la pratique continuelle du bien doit être exténuante. Il en est ainsi seulement quand nous n'avons pas appris réellement ce que sont la joie du Seigneur, la force qui nous empêche de défaillir. "Ceux qui se confient en l'Eternel renouvellent leur force. Ils prennent leur vol comme les aigles, ils courent et ne se lassent point; ils marchent et ne se fatiguent point" (És. 40:31).

Ce dont il est spécialement question ici, comme le montre le contexte, ce n'est pas simplement de résister à la tentation dans notre propre chair, mais d'aider les autres. Nous avons besoin d'apprendre la leçon de Christ "qui ne se découragera point et ne se relâchera point jusqu'à ce qu'il ait établi la justice sur la terre" (És. 42:4). Bien que beaucoup de ceux qu'Il soulagea ne se montrèrent jamais reconnaissants, cela ne faisait aucune différence pour Lui. Il vint pour faire le bien et non pour être apprécié. Donc "dès le matin, sème ta semence et le soir, ne laisse pas reposer ta main; car tu ne sais ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l'un et l'autre sont également bons" (Eccl. 11:6).

Nous ne pouvons dire combien nous récolterons ni de quelles graines semées sera cette récolte. Une partie peut tomber sur les côtés du chemin; une autre peut être arrachée avant d'avoir pu s'enraciner; une autre peut tomber dans un endroit pierreux et se dessécher; une autre partie peut tomber parmi les épines et être étouffées. Mais une chose est certaine, nous récolterons. Nous ne savons pas si ce sera la semence du matin ou la semence du soir qui prospérera ou si les deux seront également bonnes; mais il n'y a pas de possibilités que les deux puissent être mauvaises. L'une ou l'autre peut prospérer ou les deux peuvent être bonnes.

Cet encouragement n'est-il pas suffisant pour que nous ne soyons pas fatigués de bien faire? Le terrain peut sembler pauvre et la saison pas très favorable. La promesse d'une récolte peut être peu prometteuse et nous pouvons être tentés de penser que tout notre labeur est perdu. Non! A la bonne saison, nous récolterons, si nous ne perdons pas courage. "Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur" (1 Cor. 15:58).

10. Ainsi, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi.

Ceci nous permet de conclure que l'apôtre se réfère à l'aide matérielle, car cela aurait aucun sens de nous rappeler que nous prêchons la Parole à ceux qui ne sont pas de la foi: ceux à qui elle doit être surtout prêchée. Mais il y a une tendance naturelle -naturelle et non spirituelle- à limiter notre charité à ceux qui "la mérite". Nous nous limitons volontiers au "pauvre qui est digne". Mais nous sommes tous indignes des bénédictions de Dieu et cependant Il les déverse sur nous continuellement. "Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi agissent de même. Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs afin d'en recevoir la pareille. Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants" (Luc 6:33-35).

Faire du bien aux autres doit être considéré comme un privilège et non comme un devoir à éviter autant que possible. Les hommes ne parlent pas de choses désagréables comme étant une "opportunité". Personne ne dit qu'il avait une opportunité de se faire du tort à lui-même ou de perdre son argent. Au contraire, un homme parlera de l'opportunité de gagner de l'argent ou d'échapper à un danger menaçant. C'est de cette façon que nous devons considérer le bien à faire aux nécessiteux.

Mais il faut toujours recherchées les opportunités; les hommes s'affairent à la recherche d'opportunités de faire des gains. L'apôtre nous exhorte à rechercher de la même façon les opportunités d'aider quelqu'un. C'est ce que fit Christ. "Il parcouru le pays à pied, recherchant les occasions de faire du bien à quelqu'un, et ils les trouvait. Il fit le bien, car "Dieu était avec lui". Son nom est Emmanuel, ce qui signifie "Dieu avec nous". Puisqu'Il est avec nous, tous les jours jusqu'à la fin du monde, Dieu est aussi avec nous, nous faisant du bien, afin que nous aussi nous puissions faire le bien.

11. Voyez avec quelles grandes lettres je vous ai écrit de ma propre main.

Le zèle brûlant de l'apôtre Paul le poussa à écrire de sa propre main, contrairement à son habitude. Comme signalé au chapitre 4, il souffrait d'un problème de la vue. Ceci l'empêchait d'accomplir son œuvre, ou bien il l'aurait empêché si ce n'était par la puissance de Dieu qui reposait sur lui. Il lui était nécessaire d'avoir toujours quelqu'un avec lui pour l'assister. Certains profitèrent de ce fait pour écrire des lettres aux églises au nom de Paul, ce qui troublait les frères (2 Thes. 2:2) Mais dans la seconde lettre aux Thessaloniciens, il leur montre comment ils peuvent reconnaître si une épître vient de lui ou non: peu importe qui écrirait la lettre, il écrirait toujours les salutations et la signature de sa propre main. Cependant, dans le cas qui nous occupe, l'urgence était telle qu'il écrivit lui-même toute l'épître.

12. Tous ceux qui veulent se rendre agréables selon la chair vous contraignent à vous faire circoncire, uniquement afin de n'être pas persécutés pour la croix de Christ.

Il est impossible de tromper Dieu, et il est inutile de nous tromper nous-mêmes, ou les autres. "Ne prends point garde à son apparence et à la hauteur de sa taille, car je l'ai rejeté. L'Éternel ne considère pas ce que l'homme considère; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Eternel regarde au cœur" (1 Sam. 16:7). La circoncision dans laquelle les "faux frères" essayaient de persuader les Galates de se confier était la propre justice au lieu de se confier dans la justice de la foi. Pour eux, la loi était une forme extérieure de justice et de vérité. Par leurs oeuvres, ils pouvaient obtenir une moisson "convenable" pour la chair, mais c'était une moisson vide, il n'y avait en elle aucune réalité. Ils pouvaient paraître justes sans souffrir les persécutions pour la croix de Christ.

13. Car les circoncis eux-mêmes n'observent point la loi; mais ils veulent que vous soyez circoncis pour se glorifier dans votre chair.

Ils n'observaient absolument pas la loi. La chair s'oppose à la loi de l'Esprit et "ceux vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu"(Rom. 8:8). Mais ils tentaient de gagner des convertis pour pouvoir dominer "notre foi" comme ils appellent beaucoup des théories particulières qu'ils soutiennent. Christ dit: "Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous". De tels enseignants se glorifiaient dans la chair de leurs "convertis". S'ils pouvaient faire qu'un certains nombre de personnes s'incorporent à "notre dénomination", qu'il y ait un grand "bénéfice" dans l'exercice de l'année écoulée, ils se sentiraient heureux. Le nombre et les apparences importent beaucoup pour les hommes, mais pas pour Dieu.

14. Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde.

Pourquoi se glorifier dans la croix? Parce que par elle nous sommes crucifiés pour le monde et le monde l'est pour nous. L'Épître s'achève comme elle a commencé, avec la délivrance de ce "présent siècle mauvais". C'est la croix seule qui accomplit cette délivrance. La croix est le symbole de l'humiliation. Donc, nous nous glorifions en elle.

Dieu révélé dans la Croix

"Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse" (Jér. 9:22-23). Pourquoi l'homme sage ne peut-il pas se glorifier dans sa sagesse? Parce que tant que sa sagesse est sienne, elle n'est que folie. "La sagesse du monde est folie pour Dieu" (1 Cor. 3:19). Aucun homme ne possède une sagesse dont il puisse se glorifier. La sagesse de Dieu suscite l'humilité, pas l'orgueil.

Et que dire concernant la force? "Toute chair est comme l'herbe" (És. 40:6). "Chaque homme, dans sa meilleure condition, n'est que vanité" (Ps. 39:5; version anglaise). "Oui, vanité les fils de l'homme! Mensonge, les fils de l'homme! Dans une balance, ils monteraient tous ensemble plus légers qu'un souffle." C'est que la force est à Dieu (Ps. 62:9, 11). Quant aux richesses, "elles sont incertaines" (1 Tim. 6:17). "L'homme amasse des richesses et ne sait pas qui les recueillera" (Ps. 39:7, version anglaise). "Car la richesse se fait des ailes et comme l'aigle, elle prend son vol vers les cieux" (Prov. 23:5). En Christ seul se trouvent les richesses durables.

L'homme n'a donc absolument rien de quoi il puisse être fier. Qu'est-il laissé à un homme quand il n'a rien qui puisse être appelé "richesse", pas de sagesse non plus et absolument aucune force. Tout ce que l'homme est ou possède vient du Seigneur. Donc, "que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur" (1 Cor. 1:3).

Rapprochons ce texte de Galates 6:14. Le même esprit inspire les deux; il n'y a pas de contradiction. Un texte dit que nous nous glorifions seulement dans la connaissance du Seigneur. L'autre dit qu'il n'y a rien en quoi l'homme puisse se glorifier, si ce n'est la croix de notre Seigneur. On peut donc en conclure que dans la croix se trouve la connaissance de Dieu. Connaître Dieu, c'est la vie éternelle et il n'y a pas de vie pour l'humanité, si ce n'est par la croix de Christ. Là encore, nous voyons clairement que tout ce qui peut être connu de Dieu est révélé dans la croix. En dehors de la croix, il n'y a pas de connaissance de Dieu.

Cela nous montre aussi que la croix est visible dans toute la création. Le pouvoir éternel et la divinité de Dieu, tout ce qui peut être connu de Lui, se voient dans les choses qu'Il a faites. A la faiblesse, Dieu apporte la force. Il sauve les hommes par la mort afin que les morts puissent reposer dans l'espérance. Il n'existe aucun homme si pauvre, si faible, si désespéré, si dégradé et méprisé qui ne puisse se glorifier dans la croix. La croix le prend là où il est, car elle est le symbole de la honte et de la dégradation. Elle révèle le pouvoir de Dieu en lui, et il y a en cela un motif de gloire éternelle.

La Croix crucifie

La croix nous sépare du monde. Elle nous unit à Dieu, à Lui soit la gloire! L'amitié du monde est inimitié contre Dieu. "Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu" (Jacq. 4:4). Par sa croix, Christ a détruit l'inimitié (Éph. 2:15, 16). "Le monde passe et sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement" (1 Jn 2:17). Alors laissons le monde disparaître.

Fade, fade est chaque joie terrestre! 
Jésus est à moi et
Brise chaque tendre lien.
Jésus est à moi.
Noir est le désert,
La terre n'a pas de place pour le repos,
Jésus seul peut bénir,
Jésus est à moi.

Jésus dit: "Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi" (Jn 12:32). Il disait cela afin de laisser entendre de quelle mort Il mourrait, c'est-à-dire la mort de la croix. "Il s'est humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix. C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé, et Lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom" (Phil. 2:8, 9).

Ce fut à travers la mort qu'Il monta à la droite du trône de la Majesté dans les cieux. Ce fut la croix qui l'éleva de la terre au ciel. Donc, c'est la croix seule qui nous apporte la gloire; c'est la seule chose dans laquelle nous puissions nous glorifier. La croix signifie dérision et honte du monde; elle nous élève de ce monde et nous conduit vers Christ dans les lieux célestes. La puissance par laquelle elle le fait, c'est "la puissance qui travaille en nous", la puissance qui travaille dans tout l'univers et soutient toutes choses.

15. Car ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis; ce qui est quelque chose, c'est d'être une nouvelle créature.

Le salut ne vient pas de l'homme, quel que soit son état ou sa condition, ou quoi que ce soit qu'il puisse faire. Dans son état d'incirconcis, il est perdu. S'il est circoncis, il n'est pas plus près du salut. Seule la croix a le pouvoir de sauver. La seule chose qui ait de la valeur, c'est d'être une nouvelle créature ou, comme indiqué dans la Version Standard Révisée: "une création nouvelle". "Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle création" (2 Cor. 5: 17); mais c'est seulement par la mort que nous pouvons être unis à Lui (Cf Rom. 6:3).

Je n'apporte rien dans ma main,
Mais à ta croix je me cramponne.

La croix accomplit une nouvelle création. Ici encore, nous avons une raison de nous glorifier en elle. Quand la nouvelle création sortit de la main de Dieu au commencement: "les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse, et tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie" (Job. 3 8:7).

"Le signe de la Croix"

Rapprochons tous les textes que nous avons lus:

1. La croix de Christ est la seule dans laquelle on puisse se glorifier.

2. Celui qui se glorifie doit se glorifier seulement de connaître Dieu.

3. Dieu a choisi les choses faibles de ce monde pour confondre les fortes afin que personne ne puisse se glorifier d'être sauvé.

4. Dieu se révèle dans les choses qu'il a faites. La création qui est aussi la puissance de Dieu est présente à la croix, parce que la croix de Christ est la puissance de Dieu et Dieu se révèle par elle.

Que nous dit ce qui précède? Que la puissance qui a créé le monde et tout ce qui s'y trouve, la puissance qui soutient toutes choses et donne la vie, la puissance qui sauve ceux qui croient en Lui, c'est la puissance de la croix.

Ainsi, la puissance de la croix par laquelle vient le salut est bien celle qui créa et continue à agir dans toute la création. Quand Dieu créa toutes choses, "cela fut très bon". En Christ et en Sa croix, il y a une nouvelle création. "Nous sommes son ouvrage ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions" (Éph. 2: 10). C'est dans la croix que cette nouvelle création entre en oeuvre car sa puissance est celle par laquelle, "au commencement Dieu créa les cieux et la terre". C'est aussi la puissance qui garde la terre d'une complète destruction sous la malédiction, la puissance qui apporte tour à tour le changement des saisons, le temps des semailles et des récoltes, et qui à la fin renouvellera la face de la terre. "Elle se couvrira de fleurs et tressaillira de joie, avec des chants d'allégresse et des cris de triomphe; la gloire du Liban lui sera donnée; la magnificence du Carmel et de Saron, ils verront la gloire de l'Éternel, la magnificence de notre Dieu" (És. 35:2). "Les oeuvres de l'Eternel sont grandes, recherchées par tous ceux qui les aiment. Son oeuvre n'est que splendeur et magnificence et sa justice subsiste à toujours. Il a laissé la mémoire de ses prodiges, l'Éternel miséricordieux et compatissant" (Ps. 111:2-4).

Nous voyons ici que les oeuvres merveilleuses de Dieu révèlent Sa justice, Sa grâce et Sa compassion. Cela est mis également en évidence dans la croix du Christ qui révèle l'amour infini et la miséricorde.

Mais pour que "ses oeuvres merveilleuses restent dans les mémoires", Il fit un mémorial les rappelant. Pourquoi désire-t-Il que les hommes se souviennent de Ses oeuvres? Afin qu'ils puissent se confier dans Son salut Il voulait que les hommes méditent continuellement sur Ses oeuvres pour connaître la puissance de la Croix. Ainsi, quand Dieu eut fait les cieux et la terre et leur année en six jours, "Il se reposa au septième jour de toute Son oeuvre qu'Il avait faite. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, parce qu'en ce jour, Il se reposa de toute son oeuvre qu'Il avait créée en la faisant" (Gen. 2:2-3).

La croix nous communique la connaissance de Dieu parce qu'elle nous montre Sa puissance comme Créateur. Par la croix nous sommes crucifiés au monde et le monde l'est pour nous. Par la croix, nous sommes sanctifiés. La sanctification est le travail de Dieu, non de l'homme. Seule sa puissance divine peut accomplir cette grande oeuvre. Au commencement, Dieu sanctifia le Sabbat comme le couronnement de son oeuvre de création, l'évidence même que son travail était achevé et était parfait. Et Il dit: "Je leur donnai aussi mes Sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu'ils connussent que je suis l'Éternel qui les sanctifie" (Éz. 20:12).

Ainsi, nous voyons que le Sabbat, le septième jour, est le vrai signe de la croix. C'est le mémorial de la création, et la rédemption est la création: la création par la croix. Dans la croix, nous trouvons les oeuvres parfaites et complètes de Dieu et nous en sommes revêtus. "Crucifié avec Christ" signifie le renoncement complet au moi, la certitude que nous ne sommes rien, et la foi absolue en Christ. En Lui, nous avons le repos. En Lui, nous trouvons le Sabbat. La croix nous renvoie au commencement à "ce qui était dès le commencement" (1 Jean 1:1). Le repos du septième jour de la semaine est le signe de l'œuvre parfaite de Dieu, comme nous l'avons vu dans la création, dans la croix nous trouvons le repos du péché.

'Mais, il est difficile de garder le Sabbat; que vais-je faire avec mon négoce?'; 'Si je garde le Sabbat, je ne pourrais pas gagner ma vie'; 'Il est si impopulaire!'. Personne n'a jamais prétendu qu'être crucifié était agréable. "Car Christ ne sait point complu en Lui-même" (Rom. 15:3). Lisez le chapitre 53 d'Ésaïe. Christ ne fut pas très bien vu, et encore moins lorsqu'Il fut crucifié. La croix signifie la mort, mais elle signifie aussi l'entrée dans la vie. Il y a un baume dans les blessures de Christ, des bénédictions dans la condamnation et la vie dans la mort qu'Il souffrît. Qui oserait dire qu'il se confie en Christ pour la vie éternelle, s'il n'ose pas se fier en Lui, pour quelques jours, quelques mois, quelques années ici-bas?

Disons encore et disons-le du fond du cœur: "Loin de moi la gloire, excepté dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ par qui le monde est crucifié pour moi comme je le suis pour le monde." Si vous pouvez dire cela avec sincérité, vous trouverez les afflictions et les tribulations si légères que vous pourrez vous glorifier en elles.

La gloire de la Croix

C'est par la croix que sont soutenues toutes choses. "Toutes choses subsistent en Lui" (Col. 1:17), et Il n'existe sous aucune autre forme qui ne soit pas celle du crucifié. Si ce n'était grâce à la croix, la mort universelle aurait eu lieu. Aucun homme ne pourrait respirer, aucune plante ne pourrait croître, aucun rayon de soleil ne pourrait briller s'il n'y avait eu la croix.

"Les cieux racontent la gloire de Dieu et l'étendue manifeste l'œuvre de ses mains" (Ps. 19:1). Ce sont quelques-unes des choses que Dieu a faites. Aucune plume ne peut décrire, aucun pinceau ne peut peindre cette gloire des cieux. Cependant, cette gloire n'est rien d'autre que la gloire de la croix de Christ, comme le montrent les faits antérieurs. Nous avons vu que la puissance de Dieu se voit dans ce qu'Il a fait et que la croix est Sa puissance.

La gloire de Dieu est Son pouvoir car "l'incommensurable grandeur de Sa puissance en nous" est visible dans la résurrection de Jésus-Christ (Éph. 1:19-20). "Christ ressuscité de la mort pour la gloire du Père (Rom. 6:4). Ce fut par la souffrance de la mort que Jésus fut couronné de gloire et d'honneur.

Ainsi, nous voyons que toute la gloire des étoiles innombrables, avec leurs couleurs variées, et la gloire de l'arc-en-ciel, la gloire des nuages dorés par le soleil couchant, la gloire de la mer et des champs fleuris, des vertes prairies, la gloire du printemps et de la récolte mûre, la gloire des bourgeons qui s'ouvrent et du fruit parfait, toute la gloire que Christ a dans le ciel et celle qui sera révélée dans Ses saints quand ils "brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père" (Mat. 13:43), toute cette gloire est la gloire de la croix. Comment pourrions-nous penser glorifier d'autre chose?

16. Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront cette règle et sur l'Israël de Dieu.

La règle de la gloire! Quelle magnifique règle pour notre conduite! Y a-t-il deux catégories de gloires? Non, cela ne peut pas être. Cette lettre a été consacrée à montrer que tous sont Un en Christ. "Car les circoncis, c'est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu, qui nous glorifions en Jésus-Christ et qui ne mettons point notre confiance en la chair" (Phil. 3:3). Cette circoncision nous inclut dans le véritable Israël de Dieu, car c'est la victoire sur le péché, Israël signifiant "vainqueur". Nous ne sommes déjà plus "privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse", et nous ne sommes plus "des étrangers, ni des gens du dehors; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres, et des prophètes, Jésus-Christ Lui-même étant la pierre angulaire" (Éph. 2:12, 19-20). Ainsi, nous faisons partie de la foule des rachetés qui viendra "de l'orient et de l'occident, et seront à table avec Abraham, Isaac et Jacob, dans le royaume des cieux" (Mat. 8:11).

17. Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les marques de Jésus.

18. Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen!

Le mot traduit par "marques" est le pluriel grec de stigma. Il signifie honte et disgrâce. Autrefois, les meurtriers, les esclaves qui avaient tenté de fuir, recevaient une marque ou un signe sur leur corps indiquant à qui ils appartenaient.

Telles sont les marques de la croix de Christ. Paul les portait. Il a été crucifié avec Christ et Il porte la marque des clous. Ils furent marqués à chaud sur son corps. Elles le signalaient comme étant le serviteur, l'esclave du Seigneur Jésus. Qu'aucun homme, alors, ne s'interpose! Il n'était pas le serviteur des hommes. Il devait obéissance à Christ seul qui l'avait racheté. Personne ne devait s'attendre à le voir servir l'homme ou la chair, car Jésus l'avait marqué de Son signe, et il ne pouvait servir aucun autre. De plus, personne ne devait intervenir dans sa liberté en Christ, ou le maltraiter, car Son Seigneur protégerait ce qui Lui appartient.

Portez-vous ces marques? Alors, vous pouvez vous glorifier en elles, car une telle gloire n'est pas vaine et vous ne serez pas vaniteux.

Quelle gloire il y a dans la croix! Toute la gloire du ciel se trouve dans cet objet méprisé. Non dans la forme extérieure de la croix, mais dans la croix elle-même. Le monde n'estime pas cette gloire car il ne connaît pas le Fils de Dieu, ni le Saint-Esprit, car il ne peut le voir.

Puisse Dieu ouvrir nos yeux pour voir la gloire, afin que nous puissions reconnaître sa valeur. Que nous puissions consentir à être crucifié avec Christ et que la croix puisse nous glorifier.

Dans la croix de Christ, il y a le salut. En elle, est la puissance de Dieu pour nous garder de toute chute car elle nous élève de la terre au ciel. Dans la croix se trouve la nouvelle création que Dieu Lui-même reconnut comme étant "très bonne". En elle est toute la gloire du Père et toute la gloire des âges éternels. C'est pourquoi Dieu ne permet pas que nous nous glorifions d'autre chose que de la croix de notre Seigneur, par laquelle le monde est crucifié pour nous et nous pour le monde.

Dans la croix du Christ, je me glorifie,

Dominant les ruines du temps;

Toute la lumière de l'histoire sacrée

Se rassemble autour de sa tête sublime.

Depuis que j'ai été ruiné et perdu,

J'ai le pardon par Son nom et Sa Parole;

Défense alors de me glorifier;

Je suis sauvé dans la croix de Christ mon Seigneur.

Partout où j'irai je dirai l'histoire de la croix.

En rien d'autre mon âme ne se glorifiera si ce n'est de la Croix

Et cela sera mon sujet constant 

Pendant le temps et l'éternité,

Que Jésus goûta la mort pour moi sur la croix.

 

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