Chapitre 4

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Adopté comme fils

 

1. Or, aussi longtemps que l'héritier est un enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout;

2. mais il est sous des tuteurs et des administrateurs, jusqu'au temps marqué par le père.

La division des chapitres que nous connaissons aujourd'hui, est arbitraire, et il coûte d'imaginer quelle raison a pu nous conduire à la placer entre le troisième et le quatrième. Le chapitre antérieur s'achève avec une affirmation à propos de qui sont les héritiers. Le quatrième chapitre poursuit en expliquant comment nous devenons héritiers.

Au temps de Paul, bien qu'un enfant puisse être l'hérité du plus grand des royaumes, tant qu'il n'avait pas atteint un certain âge, rien ne le différenciait d'un serviteur (esclave). S'il ne parvenait pas à un âge déterminé, il n'entrait pas en possession de son héritage. Dans ce cas, pour ce qui est de cet héritage, il aurait vécu comme un simple esclave.

3. Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des rudiments du monde;

4. mais lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi,

5. afin qu'il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l'adoption.

Au cinquième verset, nous voyons que le mot "enfants" se rattache à la condition dans laquelle nous nous trouvions nous-mêmes avant "que nous reçussions l'adoption" comme fils. Cela représente notre condition avant que nous soyons sauvés de la malédiction de la loi, c'est-à-dire avant que nous soyons convertis. Cela ne se rapporte pas aux enfants de Dieu (distingués des païens), mais aux "enfants" dont parle l'apôtre dans Éphésiens 4:14 et Éphésiens 2:3 "Afin que nous ne soyons plus des enfants flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction". En un mot, il se réfère à notre état d'incrédulité, quand "nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres ...

"Quand nous étions enfants", nous étions dans l'esclavage sous les "rudiments du monde." "Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement" (1 Jn 2:16, 17). L'amitié du monde est inimitié contre Dieu. "Celui donc qui veut être aimé du monde se rend ennemi de Dieu" (Jacq. 4:4). C'est de ce "présent siècle mauvais" que Christ vint nous délivrer. Nous sommes avertis "Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s'appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ" (Col. 2:8). L'esclavage sous les "rudiments du monde" dans lesquels nous marchions" "selon le train de ce monde", "dans les convoitises de la chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées", étant "par nature des enfants de colère" (Éph. 2:1-3) est le même que celui décrit dans Galates 3:22-24. "Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi", sous le péché. C'est la condition des hommes qui sont "sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde" (Éph. 2:12).

Tous les hommes: des héritiers possibles

Dieu n'a pas rejeté la race humaine. Depuis que le premier homme créé fut appelé "le fils de Dieu", tous les hommes aussi sont héritiers. "Avant que la foi vînt" quoique tous furent étrangers, loin de Dieu, nous étions "sous la loi" gardés par un maître sévère, tenus sous la contrainte, afin que nous soyons conduits à accepter la promesse. Quelle bénédiction! Dieu considère même les impies, ceux qui sont dans l'esclavage du péché, comme Ses enfants; ils sont errants, fils prodigues, mais encore enfants! Dieu a fait que tous les hommes soient "acceptés dans le Bien-Aimé" (Éph. 1:6). Cette période de vie nous est accordée dans le but de nous donner une chance de Le connaître comme Père et de devenir vraiment Ses "fils". Mais à moins que nous ne revenions à Lui, nous mourrons comme esclaves dans le péché.

Christ vint "quand le temps fut accompli". Une déclaration parallèle dans Romains 5:6 dit: "Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ au temps marqué, est mort pour des impies". Mais la mort de Christ est valable pour ceux qui vivent aujourd'hui autant que pour ceux qui vécurent avant qu'Il soit manifesté en chair -en Judée-, et autant que pour ses hommes contemporains. Elle n'a pas eu plus d'effet sur les hommes de cette génération. Il mourut une fois pour toutes; aussi, son impact est le même à n'importe quelle époque. "Quand le temps fut accompli" se réfère au temps prédit par la prophétie où le Messie se révèlerait; mais la rédemption était pour tous les hommes dans tous les âges. Il fut marqué avant la fondation de ce monde, mais il fut "manifesté" "dans ces derniers temps" (1 Pier. 1:20). Si le plan de Dieu avait été qu'il fut révélé à notre époque, ou même peu de temps avant la fin des temps, cela n'aurait fait aucune différence, en accord avec le dessein général de l'Évangile. "Étant toujours vivant" (Héb. 7:25), Il a toujours vécu, et Il est "le même hier, aujourd'hui et éternellement" (Héb. 13:8). C'est "par un Esprit éternel" qu'Il s'est offert Lui-même pour nous, (Héb. 9:14); donc, ce sacrifice est éternel, présent et également efficace en tout temps.

"Né d'une femme"

Dieu envoya Son Fils "né d'une femme": un homme authentique. Il vécut et souffrit tous les maux et les troubles qui affligent les hommes. "La Parole devint chair", (Jn 1:14). Christ Lui-même se désignait toujours comme "le Fils de l'homme", s'identifiant Lui-même, pour toujours, avec toute la race humaine. Une union qui ne sera jamais brisée.

Etant "né d'une femme", Christ naquit nécessairement "sous la loi", car telle est la condition de tout humain. "En conséquence, Il a dû être rendu semblable en toutes choses à Ses frères, afin qu'Il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple" (Héb. 2:17). Il prit toute chose sur Lui. "Ce sont nos souffrances qu'Il a portées. C'est de nos douleurs qu'Il s'est chargé" (És. 53:4). "Il a pris nos infirmités, et Il s'est chargé de nos maladies" (Mat. 8:17). "Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivant sa propre voie. Et l'Eternel a fait retomber sur Lui l'iniquité de nous tous" (És. 53:6). Il nous racheta en venant littéralement à notre place et en prenant la charge de nos épaules. "Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui, justice de Dieu" (2 Cor. 5:21).

Dans le sens le plus large du mot et à un degré rarement considéré quand l'expression est employée, Il devint le substitut de l'homme. C'est-à-dire, qu'Il s'identifia Lui-même si complètement avec nous que chaque chose qui nous touche ou nous affecte, Le touche et L'affecte. "Pas moi, mais Christ". Nous jetons nos soucis sur Lui en nous humiliant nous-mêmes, et laissant notre fardeau sur Lui seul.

Ainsi, nous voyons déjà comment Il vint "pour sauver ceux qui étaient sous la loi". Il le fit de la façon la plus pratique et la plus réelle. Il n'est pas notre substitut dans le sens qu'un homme se substitue à un autre. Mais la substitution de Christ est quelque chose d'entièrement différente. Il est notre substitut car Il vint à notre place au point que nous n'apparaissons pas nous-mêmes. Nous disparaissons de façon que "ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi". Nous plaçons nos soucis sur Lui, pas en nous les enlevant de dessus et en les plaçant sur Lui par des efforts pénibles, mais en nous humiliant au point de n'être rien, ce que nous sommes réellement, de manière que notre charge repose seulement sur Lui.

Nous pouvons déjà voir de quelle manière il vint pour racheter "ceux qui vivaient sous la loi". Certains supposent que cette expression signifie que Christ libère les Juifs de la nécessité des offrandes et des sacrifices ou de certaines obligations futures d'observer les commandements. Mais si les Juifs seulement avaient été "sous la loi", alors Christ vint sauver seulement les Juifs. Nous devons comprendre que nous sommes ou nous fûmes "sous la loi" avant notre conversion. Car Christ vint sauver mieux que personne, ceux qui étaient sous la loi. Être "sous la loi", comme nous l'avons déjà vu, cela signifie être condamné à la mort par la loi, comme transgresseur. Christ dit: "Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pêcheurs" (Mat. 9:13). Mais la loi condamne exclusivement ceux qui en sont sous sa juridiction, ceux qui sont sous l'obligation de lui obéir. Puisque Christ nous libère de la condamnation de la loi, il est évident qu'Il nous rachète pour une vie d'obéissance à la loi.

Recevoir l'adoption comme Fils

"Bien-aimés, nous sommes maintenant les fils de Dieu" (1 Jn 3:2). "A ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu" (Jn 1:12). Il s'agit d'un état entièrement différent de celui décrit dans Galates 4:3 (quand nous étions enfants). Dans cette situation, on pouvait dire de nous que " c'est un peuple rebelle, ce sont des enfants menteurs, des enfants qui ne veulent point écouter la loi de l'Éternel" (És. 30:9). Croyant en Jésus et en recevant l'adoption, nous sommes décrits "comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l'ignorance" (l Pier. 1:14). Christ dit: "Je veux faire ta volonté, mon Dieu! Et ta loi est au fond de mon cœur" (Ps. 40:8-9). Par conséquent, puisqu'Il devint notre substitut, prenant littéralement notre place, non à notre place, mais en venant à nous et en vivant Sa vie en nous et pour nous, il s'ensuit nécessairement que Sa loi sera dans notre cœur quand nous recevons l'adoption comme fils.

6. Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de Son Fils, lequel crie: Abba! Père!

7. Ainsi, tu n'es plus esclave, mais fils; et si tu es fils tu es aussi héritier par la grâce de Dieu.

Oh, quelle joie, quelle paix l'Esprit apporte dans le cœur, quand il vient faire sa demeure dans le cœur! Non comme un invité temporel, mais en qualité de propriétaire unique! "Étant donc justifié par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ", de façon que nous nous réjouissions même dans les tribulations, ayant "l'espérance qui ne trompe point" (Rom. 5:1-5). Alors nous pouvons aimer, comme Dieu nous aime, parce que nous sommes participant de Sa nature divine. "L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu" (Rom. 8:16).

De la même manière qu'il y a deux classes "de fils" (ou d'enfants), il y a aussi deux classes "d'esclaves". Dans la première partie du chapitre on utilise le mort "enfant" pour désigner celui qui n'a pas atteint le "temps marqué", celui qui n'a pas encore "le jugement exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal" (Héb. 5:14). La promesse est pour eux "et pour tous ceux qui sont au loin" (Act. 2:39),mais ils faut voir si en l'acceptant, ils deviendront participant de la nature divine (2 Pier. 1:4), donc, de vrais fils de Dieu. Dans leur état "d'enfants de colère", les hommes sont esclaves du péché; non serviteurs de Dieu. Le "Chrétien" est un "serviteur": un serviteur de Dieu. Mais il sert d'une manière totalement différente de celle dans laquelle l'esclave du péché sert Satan. Le caractère du serviteur dépend du maître qu'il sert. Dans ce chapitre, le mot "esclave" ne se réfère pas au serviteur de Dieu –qui est en réalité un fils-, mais au serviteur ou esclave du péché. Entre l'esclave du péché et le fils de Dieu, il y a une différence abyssale. L'esclave ne peut rien posséder et n'a aucun contrôle sur lui-même. C'est sa caractéristique distinctive. Le fils, au contraire, est né libre, l'autorité sur chaque chose de la création lui a été donnée comme au commencement, compte tenu de la victoire obtenue sur lui-même. "Celui qui est lent à la colère vaut mieux qu'un héros, et celui qui est maître de lui-même que celui qui prend des villes" (Prov. 16:32).

Quand le fils prodigue vagabondait loin de la maison de son père, il ne différait pas d'un esclave. Il était réellement un serviteur parce qu'il faisait le travail le plus servile, le plus ingrat. Il se trouvait dans cette condition quand il décida de retourner à la maison familiale, se sentant indigne d'un meilleur traitement que celui de serviteur. Mais le Père le vit alors qu'il était encore loin, et il courut le chercher, pour le recevoir comme un fils, donc comme un héritier, malgré qu'il perdît tous droits à l'héritage. De la même manière, nous avons perdu tout droit d'être appelés "fils", et nous avons gaspillé l'héritage. Cependant, en Christ, Dieu nous reçoit à nouveau vraiment comme des fils, et nous donne les mêmes privilèges et droits que christ. Bien que Christ soit maintenant au ciel à la droite de Dieu, "au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir" (Éph. 1:21), Il n'a rien qu'Il ne partage avec nous, parce que "Dieu qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont Il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, Il nous a rendus à la vie avec Christ. Il nous a ressuscités ensemble et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ" (Éph. 2:4-6). Christ est un avec nous dans nos souffrances, afin que nous puissions être un avec Lui dans Sa gloire présente. "Il a élevé les humbles" (Luc 1:52). "De la poussière, Il retire le pauvre; du fumier Il retire "l'indigent pour les faire asseoir avec les grands, et Il leur donne en partage un trône de gloire" (1 Sam. 2:8). Aucun roi sur la terre n'a de si grandes possessions, ou un tel pouvoir actuel, que le plus pauvre mortel qui connaît le Seigneur comme Son Père.

8. Autrefois, ne connaissant pas Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont pas de leur nature.

Ecrivant aux Corinthiens, Paul dit: "Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes" (1 Cor. 12:2). Il en fut ainsi avec les Galates. Ils ont été païens, adorant des idoles, et dans l'esclavage des plus dégradantes superstitions. Rappelez-vous que cet esclavage est le même que celui rapporté dans le chapitre précédent -étant renfermé sous la loi. C'est le même esclavage dans lequel toutes les personnes non converties se trouvent. Dans le second et le troisième chapitres aux Romains, on nous dit "qu'il n'y a pas de différence, car tous ont péché". Les Juifs eux-mêmes qui ne connaissaient pas le Seigneur par une expérience personnelle, furent dans le même esclavage: l'esclavage du péché. "Quiconque commet le péché est un esclave du péché" (Jn 8:34); "Celui qui pèche est du diable" (l Jn 3:8). "Ce qu'on sacrifient, on le sacrifient à des démons, et non à Dieu" (1 Cor. 10:20). Si un homme n'est pas chrétien, il est un païen; il n'y a pas de demi-mesure; si le chrétien apostasie, il devient païen.

Nous-mêmes, nous marchâmes "autrefois selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion" (Éph. 2:2). "Nous aussi, nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de voluptés, vivant dans la méchanceté et dans l'envie, dignes d'être haïs, et nous haïssant les uns les autres" (Tite 3:3). "Autrefois, ne connaissant pas Dieu", nous servions "des dieux qui ne le sont pas de leur nature." Plus le maître est cruel, plus l'esclavage est oppressif! Quel langage peut dépeindre l'horreur d'être esclave de la corruption elle-même?

9. Mais à présent que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment retournez-vous à ces faibles et pauvres rudiments, auxquels de nouveau vous voulez vous asservir encore.

N'est-il pas étrange que les hommes puissent aimer des chaînes, alors que Christ a proclamé "la liberté aux captifs, et l'ouverture des prisons à ceux qui sont attachés" (És. 61:1), disant aux prisonniers, "sortez", et à ceux qui sont dans les ténèbres, "paraissez" (És 49:9). Cependant, certains de ceux qui ont entendu ces mots sont venus, ont vu la lumière du "Soleil de justice", ils ont goûté la douceur de la liberté, et voilà qu'ils retournent dans leur prison! Ils préfèrent être liés avec leurs anciennes chaînes et même ils les idolâtrent et travaillent de nouveau avec le dur collier de misère du péché. Ce n'est pas un tableau heureux. Les hommes peuvent arriver à aimer les choses les plus révoltantes, et même la mort elle-même. Quel tableau de l'expérience humaine!

10. Vous observez les jours, les mois, les temps et les années!

11. Je crains d'avoir inutilement travaillé pour vous.

Il y a un plus grand danger pour nous à cet égard qu'il n'y en avait pour les Galates. Quiconque se confie en lui-même et adore les travaux de ses propres mains, au lieu de Dieu, pratique idolâtrie aussi sûrement que celui qui s'incline devant une image gravée. Il est si facile pour un homme de se fier à sa propre supposée perspicacité, de prendre soin de lui-même, et d'oublier que les pensées, même du sage, sont vaines, et qu'il n'y a de pouvoir qu'en Dieu. "Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse; que le fort ne se glorifie pas de sa force; que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. Mais que celui qui veut se glorifier, se glorifie d'avoir de l'intelligence et de me connaître; de savoir que je suis l'Eternel, qui exerce la bonté, le droit et la justice sur la terre; car c'est à cela que je prends plaisir, dit l'Éternel" (Jér. 9:23-24).

12. Soyez comme moi, car moi aussi je suis comme vous. Frères je vous en supplie.

13. Vous ne m'avez fait aucun tort. Vous savez que ce fut à cause d'une infirmité de la chair que je vous ai pour la première fois annoncé l'Evangile.

14. Et mis à l'épreuve par ma chair, vous ne m'avez témoigné ni mépris, ni dégoût; vous m'avez, au contraire, reçu comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ.

15. Où donc est l'expression de votre bonheur? Car je vous atteste que, si cela eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.

16. Suis-je devenu votre ennemi en vous disant la vérité?

17. Le zèle qu'ils ont pour vous n'est pas pur, mais ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux.

18. Il est beau d'avoir du zèle pour ce qui est bien, et en tout temps, et non pas seulement quand je suis présent parmi vous.

19. Mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous,

20. je voudrais être maintenant auprès de vous, et changer de langage, car je suis dans l'inquiétude à votre sujet.

L'apôtre Paul fut envoyé par Dieu et le Seigneur Jésus-Christ, et il leur délivra son message de la part de Dieu, non des hommes. Il s'agissait de l'œuvre de Dieu. Paul n'était qu'un humble instrument, un "vase de terre" que Dieu avait choisi comme moyen de porter Son glorieux Évangile de la grâce. Donc, Paul ne se sentait pas offensé quand son message était dédaigné ou même rejeté. "Vous ne m'avez pas offensé du tout", dit-il. Il ne regrettait pas les efforts qu'il avait faits auprès des Galates, d'avoir perdu son temps, mais il était dans la crainte pour eux. Il craignait que son travail n'ait été fait en vain, concernant le propre intérêt de ses frères.

L'homme qui a du cœur peut dire "Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à Ton nom donne gloire. A cause de ta bonté, à cause de ta fidélité" (Ps. 115:1). Il ne peut pas se sentir personnellement offensé si son message n'est pas reçu. Quiconque s'irrite quand son enseignement est négligé ou ignoré ou dédaigneusement rejeté, montre qu'il a oublié que c'étaient les mots de Dieu qu'il prononçait, ou mieux qu'il avait mélangé ou substitué à ceux-ci des mots de son cru.

Dans le passé, cet orgueil personnel a conduit aux persécutions qui ont déshonoré léglise chrétienne de profession. Les hommes se sont élevés en parlant de choses perverses pour attirer les disciples à eux. Quand leurs énoncés et coutumes ne furent pas pris en compte, ils ont été offensés et ont exercé leur vengeance sur ceux qu'on appelle "hérétiques". La personne consacrée doit continuellement se demander à elle-même: Qui suis-je en train de servir? Si c'est Dieu, elle se contentera de délivrer le message que Dieu lui a donné, laissant la vengeance à Dieu, qui lui appartient de droit.

La Maladie de Paul

A partir des déclarations secondaires de l'épître, nous pouvons rassembler certains détails historiques. Ayant été retenu en Galatie par un problème physique, Paul prêcha l'Evangile "sur une démonstration d'Esprit et de puissance" (1 Cor. 2:4), de manière que les Galates virent le Christ crucifié parmi eux, et en L'acceptant, ils furent remplis de la puissance et de la joie du Saint-Esprit. Leur joie et leur fidélité dans le Seigneur furent l'objet du témoignage public, et en conséquence ils souffrirent une grande persécution. Mais cela ne comptait pas. Malgré l'état de faiblesse de Paul, (comparez 1 Cor. 2:1-5 et 2 Cor. 10:10), ils le reçurent comme le propre messager de Dieu, à cause des joyeuses nouvelles qu'il apportait. Ils appréciaient si hautement les richesses de grâce qu'il leur avait offertes, qu'ils auraient volontiers donné leurs propres yeux pour suppléer à sa déficience.

Paul mentionne cela, afin que les Galates puissent voir où ils sont tombés, et qu'ils puissent apprécier la sincérité l'apôtre. Il leur avait autrefois prêché la vérité, et ils s'en était réjouis; il n'était pas possible qu'ils soient en train de devenir leur ennemi parce qu'il continuait à leur exposer cette même vérité!

Mais il y a encore plus dans ces références personnelles. Nous ne devons pas imaginer que Paul était avide de sympathie personnelle quand il faisait allusion à ses afflictions et à l'adversité des conditions sous lesquelles il avait travaillé. Loin de là. Pas un seul instant, il ne perdit de vue le but pour lequel il écrivait: leur montrer que "la chair ne sert de rien" (Jn 6:63), et que chaque bonne chose vient du Saint-Esprit de Dieu. Les Galates avaient "commencé dans l'Esprit." Paul devait être de petite taille et d'apparence physique fragile. De plus, quand il les rencontra pour la première fois, il souffrait d'une affliction physique concrète. Mais malgré tout, il prêcha l'Évangile avec une telle puissance que tous pouvait percevoir qu'une Présence réelle, quoiqu'invisible, était avec lui.

L'Évangile ne provient pas d'un homme, mais de Dieu. Cela ne leur fut pas révélé par la chair, et ils n'étaient pas redevables à la chair pour aucune bénédiction qu'ils avaient reçue. Quel aveuglement! quel engouement, alors pour eux de penser perfectionner par leurs propres efforts ce que seule la puissance de Dieu pouvait commencer! Avons-nous appris cette leçon?

Où est votre joie?

Celui qui a connu le Seigneur sait qu'il y a de la joie à L'accepter. Il est reconnu qu'un nouveau converti a une contenance radieuse et un témoignage heureux. Ainsi en avait-il été avec les Galates. Mais maintenant, leurs expressions de gratitude avaient fait place aux murmures et aux luttes. La joie et la chaleur de leur premier amour c'étaient graduellement éteints. Cela ne doit jamais être. "Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l'éclat va croissant jusqu'au milieu du jour" (Prov. 4:18). Le juste vit par la foi. Quand les hommes se détournent de la foi, ou tentent d'y substituer les oeuvres, la lumière s'éteint. Jésus dit: "Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite" (Jn 15:11). La fontaine de vie n'est jamais épuisée. L'approvisionnement ne diminue jamais. Par conséquent, si notre lumière baisse et notre joie cède la place à une routine rigide et monotone, nous pouvons avoir la certitude que nous avons abandonné le chemin de la vie.

21. Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi n'entendez-vous point la loi?

22. Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils un de la femme esclave et un de la femme libre.

23. Mais celui de l'esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse.

24. Ces choses sont allégoriques; car ces femmes sont deux alliances. L'une du mont Sinaï, enfantant pour la servitude, c'est Agar,

25. -car Agar c'est le mont Sinaï en Arabie,- et elle correspond à la Jérusalem actuelle qui est dans la servitude avec ses enfants.

26. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, c'est notre mère; car il est écrit:

27. Réjouis-toi, stérile, toi qui n'enfantes point! Éclate et pousse des cris, toi qui n'a pas éprouvé les douleurs de l'enfantement Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux que les enfants de celle qui était mariée.

Combien y en a-t-il qui aiment un style de vie conduisant à la mort, comme chacun peut le voir. Bien que leurs yeux soient largement ouverts aux conséquences de leur mauvaise orientation, ils choisissent délibérément les "plaisirs du péché pour un temps" plutôt que la justice et une longue vie heureuse. Être sous la loi de Dieu, c'est être condamné par elle comme pécheur, enchaîné et condamné à mort. Cependant, des milliers de personnes, - en plus des Galates-, ont aimé cette condition et l'aiment encore! S'ils voulaient seulement entendre ce que dit la loi! Il n'y a pas de raison qu'ils n'entendent pas car la loi s'exprime d'une voix de tonnerre. "Que celui qui a des oreilles pour entendre entende" (Mat 11:15).

Nous lisons: "Chasse l'esclave et son fils car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre"(v. 30). La loi décrète la mort de tous ceux qui trouvent leur plaisir dans les rudiments du monde dont nous avons parlé. "Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique" (Gal. 3:10). Le pauvre esclave doit être jeté "dans les ténèbres du, où il y aura des pleurs et des grincements de dents" (Mat. 25:30). "Voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume; le jour qui vient les embrasera, dit l'Éternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau." "Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, auquel j'ai prescrit en Horeb, pour tout Israël, des préceptes et des lois" (Mal. 4:1, 4). Tous ceux qui sont "sous la loi", qu'ils soient appelés Juifs ou Gentils, chrétiens ou païens, sont dans l'esclavage de Satan -dans l'esclavage de la transgression et du péché- et sont "jetés dehors." "Quiconque se livre au péché, est esclave du péché, or, l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison; le fils y demeure toujours" (Jn 8:34, 35). Remercions donc Dieu de nous avoir adoptés comme fils.

De faux enseignants tentaient de persuader les frères que s'ils se détournaient de leur foi sincère en Christ, et mettaient leur confiance dans les travaux qu'ils pourraient accomplir eux-mêmes, ils deviendraient des enfants d'Abraham, donc les héritiers des promesses. "Ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité" (Rom. 9:8). Des deux fils qu'Abraham eut, l'un fut engendré par la chair, et l'autre selon la promesse, "né de l'Esprit." "C'est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d'avoir une postérité, parce qu'elle crut à la fidélité de Celui qui avait fait la promesse" (Héb. 11:11).

Agar était une esclave égyptienne. Les enfants d'une esclave sont esclaves, même si leur père est libre. Ainsi Agar ne pouvait mettre au monde que des enfants sous l'esclavage.

Mais longtemps avant que l'enfant-serviteur Ismaël fut né, le Seigneur avait clairement déclaré à Abraham que son propre fils libre, né de Sara –son épouse libre-, hériterait la promesse. Tels sont les oeuvres du Tout-Puissant.

Ces femmes sont deux pactes

Les deux femmes, Agar et Sara, représentent les deux pactes. Nous lisons qu'Agar est le Mont Sinaï "mettant des enfant au monde pour l'esclavage". Comme Agar ne pouvait mettre au monde que des enfants esclaves, ainsi la loi, même la loi que Dieu promulgua du Sinaï, ne pouvait pas engendrer des hommes libres. Elle ne pouvait rien faire que de les tenir dans l'esclavage. La loi produit la colère. "C'est par la loi que vient la connaissance du pêché" (Rom. 3:20 et 4:15). Au Sinaï, le peuple promit de garder la loi donnée. Mais de leur propre force, ils n'avaient pas le pouvoir de l'observer. Le Mont Sinaï "donne des enfants pour l'esclavage", ainsi leur promesse de se rendre eux-mêmes justes par leurs propres travaux, ne fut pas un succès et ne peut jamais l'être.

Considérons la situation: Le peuple était dans l'esclavage du péché. Il n'avait aucun pouvoir pour briser ses chaînes. Et la proclamation de la loi n'apportait aucun changement à sa situation. Si un homme est en prison pour avoir commis un crime, il ne gagne pas sa liberté en écoutant les lois qui lui sont lues. La lecture de la loi qui le conduisit dans cette prison, rend seulement sa captivité plus pénible.

Alors, est-ce Dieu qui les conduisit dans l'esclavage? Jamais de la vie, puisqu'Il ne les amena pas à faire cette alliance au Sinaï. Quatre cent trente années auparavant, Il avait fait une alliance avec Abraham, laquelle était suffisante pour tous. Ce pacte fut confirmé en Christ, et donc, il fut un pacte qui venait d'en haut (voir Jn 8:23). Il promettait la justice comme un don gratuit de Dieu, par la foi, et il incluait toutes les nations. Tous les miracles que Dieu avait accomplis en délivrant les enfants d'Israël de l'esclavage égyptien, furent une démonstration de Son pouvoir pour les délivrer de l'esclavage du péché. Oui, la délivrance de l'Égypte fut, non seulement une démonstration du pouvoir de Dieu, mais aussi de Son désir de les détourner de l'esclavage du péché.

Aussi, quand le peuple vint au Sinaï, Dieu se limita à leur rappeler tout ce qu'Il avait déjà fait en leur faveur, et Il leur dit: "Si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi" (Ex. 19:5). A quel pacte se référait-il? Évidemment, à celui qui existait déjà, Son pacte avec Abraham. S'ils voulaient simplement garder le pacte de Dieu, s'ils gardaient la foi, et croyaient à la promesse de Dieu, ils seraient Son peuple particulier. En qualité de propriétaire de toute la terre, Il était capable de faire pour eux tout ce qu'Il avait promis.

Le fait que, dans leur propre suffisance inconsidérée, ils s'empressèrent d'assumer eux-mêmes toute la responsabilité d'en faire une réalité, ne prouve pas que Dieu les avait conduits à faire ce pacte.

Si les enfants d'Israël qui sortirent d'Égypte avaient marché "sur les traces de la foi de notre père Abraham" (Rom. 4:12), ils ne se seraient jamais vantés de garder la loi promulguée au Sinaï, "en effet, ce n'est pas par la loi que l'héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c'est par la justice de la foi" (Rom. 4:13). La foi justifie. La foi rend juste. Si le peuple avait eu la foi d'Abraham, il aurait eu la justice qu'il avait. Au Sinaï, la loi, qui fut "promulguée" "à cause de la transgression", aurait pu être dans leurs cœurs. Ils auraient pu s'éveiller à leur vraie condition sans la nécessité de ces terribles tonnerres. Ce ne fut jamais le dessein de Dieu, et ça ne l'est pas non plus aujourd'hui, qu'une personne obtienne la justice par la loi proclamée au Sinaï, et tout ce qui environne le Sinaï le démontre aussi. Cependant, la loi est juste, et doit être gardée. Dieu délivra le peuple d'Israël "afin qu'ils gardassent ses ordonnances, et qu'ils observassent ses lois" (Ps. 105:45). Nous n'obtenons pas la vie en gardant les commandements, mais Dieu nous donne la vie, afin que nous puissions les observer par la foi en Lui.

Les deux alliances parallèles

L'apôtre, parlant d'Agar et de Sara, dit: "Ces femmes sont deux alliances." Ces deux alliances existent aujourd'hui. Les deux alliances ne sont pas une affaire de temps, mais de condition. Que personne ne se vante d'être dans l'impossibilité d'être sous l'ancien pacte, en pensant que ce temps est révolu. En effet, le temps est passé, mais seulement dans le sens que "c'est assez, en effet, d'avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l'ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles" (1 Pier. 4:3).

La différence est seulement celle qui existe entre une femme libre et une esclave. La descendance d'Agar, bien qu'elle fut importante, aurait toujours été formée d'esclaves, tandis que celle de Sara l'aurait été d'enfants libres. Ainsi, le pacte du Sinaï tient tous ceux qui y adhèrent en esclavage "sous la loi", tandis que l'alliance d'en haut donne la liberté; non la libération de l'obéissance à la loi, mais la libération de lui désobéir. La liberté ne se trouve pas hors de la loi, mais en elle. "Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie, qui marchent selon la loi de l'Éternel" (Ps. 119:1). Cette bénédiction est la liberté. "Je marcherai au large, car je recherche tes ordonnances" (Ps. 119:45).

Le contraste entre les deux pactes peut être brièvement présentée ainsi: dans le pacte du Sinaï, nous-mêmes avons à faire avec la loi seule, tandis que dans le pacte d'en haut, nous avons la loi en Christ. Dans le premier cas, c'est la mort pour nous, car la loi est plus tranchante qu'une épée, et nous ne sommes pas capables de la manier sans conséquences fatales. Dans le second cas, nous avons la loi "au moyen d'un Médiateur." Dans la première situation, il s'agit de ce que nous pouvons faire. Dans la seconde, de ce que l'Esprit de Dieu peut faire.

Rappelez-vous que nulle part dans l'épître n'est remis en question si la loi doit être obéie ou non. La seule question est: Comment doit-elle être observée? Est-ce par nos forces, de manière que la récompense ne serait pas une grâce mais un salaire? Ou bien est-ce Dieu travaillant en nous, qui produit le vouloir et le faire selon Son bon plaisir?

Le contraste entre le Mont Sinaï et le Mont Sion

De la même façon qu'il y a deux alliances, il y a aussi deux cités auxquelles elles appartiennent. La Jérusalem "actuelle" qui appartient à l'ancienne alliance –celle du mont Sinaï. Elle ne sera jamais libre, car elle sera remplacée par la Cité de Dieu, la Jérusalem céleste, qui descendra du ciel (Apoc. 3:12; 21:1-5). C'est la cité qu'Abraham désirait (Héb. 11:10), "car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur" (comparez Apoc. 21:14, 19, 20).

Il y en a beaucoup qui fondent un grand espoir -tous leurs espoirs-, sur la Jérusalem actuelle. "Jusqu'à ce jour, le même voile demeure, quand ils font la lecture de l'Ancien Testament" (2 Cor. 3:14). En réalité, ils espèrent le salut du Mont Sinaï, de l'ancien pacte. Mais il ne se trouve pas là, parce que "vous ne vous êtes pas approchés d'une montagne qu'on pouvait toucher et qui était embrasée par le feu, ni de la nuée, ni des ténèbres, ni de la tempête, ni du retentissement de la trompette, ni du bruit des paroles... Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste... de Jésus qui en le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l'aspersion qui parle mieux que celui d'Abel" (Héb. 12:18-24). Celui qui attend des bénédictions de la Jérusalem actuelle, dépend de l'ancien pacte du Mont Sinaï, de l'esclavage. Mais celui qui adore, avec son regard tourné vers la nouvelle Jérusalem, celui qui attend des bénédictions d'elle seule, regarde au nouveau pacte, au Mont Sion, et à la liberté, car "la Jérusalem d'en haut est libre". De quoi est-elle libre? Libre du péché; et comme elle est libre "notre mère" elle nous a fait naître de nouveau afin que nous aussi nous devenions libre du péché. Libre de la loi? Oui, certainement, car la loi ne condamne pas ceux qui sont en Jésus-Christ.

Mais ne laissez personne vous séduire par de vains mots, vous assurant que vous pouvez maintenant fouler sous vos pieds la loi que Dieu Lui-même proclama dans une majesté terrifiante au Sinaï. En nous approchant du Mont Sion, de Jésus, le Médiateur du nouveau pacte, du sang de l'aspersion, nous serons libres du péché, de la transgression de la loi. En "Sion", la base du trône de Dieu est Sa loi. De Son trône proviennent les mêmes éclairs, les bruits retentissants et les voix, (Apoc. 4:5; 11:19) qu'au Sinaï, parce que là, est la même loi. Mais il s'agit "du trône de la grâce", aussi, malgré les tonnerres, "approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde" (Héb. 4:16). Nous trouverons aussi la grâce pour être secourus à l'heure de la tentation de pécher, car, du milieu du trône de l'Agneau immolé (Apoc. 5:6) coule le fleuve d'eau vive qui nous apporte du cœur de Christ "la loi de l'Esprit de vie" (Rom. 8:2). Buvons-la, immergeons-nous en elle, et nous serons purifiés de tout péché.

Pourquoi le Seigneur ne conduisit-il pas directement le peuple au Mont Sion, où il pouvait trouver la loi de vie, et non au Mont Sinaï, où la loi n'était que mort?

C'est une question logique, et sa réponse est aussi logique. Ce fut à cause de leur incrédulité. Quand Dieu conduisit Israël hors d'Égypte, Son but était de les conduire au Mont Sion aussi directement qu'ils pouvaient s'y rendre. Après avoir traversé la Mer Rouge, ils entonnèrent un cantique inspiré, dont un des fragments disait: "Par ta miséricorde tu as conduit, Tu as délivré ce peuple; Par ta puissance, tu le diriges, vers la demeure de ta sainteté" "Tu les amèneras et tu les établiras sur la montagne de ton héritage, au lieu que tu as préparé pour ta demeure, ô Eternel! Au sanctuaire! que tes mains ont fondé" (Ex. 15:13,17).

S'ils avaient continué à chanter, ils seraient rapidement arrivés à Sion, car "les rachetés du Seigneur retourneront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête" (És. 35:10). Le partage de la Mer Rouge en était la preuve (voir És. 51:10, 11). Mais bientôt ils oublièrent le Seigneur et murmurèrent dans leur incrédulité. Ainsi donc la "loi fut ajoutée à cause des transgressions" (Gal. 3:19). C'est à cause de leur propre faute -leur incrédulité pécheresse- qui rendirent nécessaire leur marche au Mont Sinaï plutôt qu'au Mont Sion.

Néanmoins, Dieu ne les priva pas du témoignage de Sa fidélité. Au mont Sinaï, la loi était entre les mains du même Médiateur, Jésus, à qui nous nous dirigeons, quand nous allons à Sion. Du rocher d'Horeb (ou Sinaï) jaillit du cœur de Christ le fleuve d'eau vive, "ce Rocher était Christ" (voir Ex. 17:6; 1 Cor. 10:4). Ils ont eu devant eux la réalité du Mont Sion. Là, chaque âme dont le cœur se tournait vers le Seigneur pouvait apercevoir Sa gloire sans voile, comme Moïse le fit, et étant transformé par elle, elle pouvait trouver le ministère de la justice, au lieu du ministère de la condamnation. "Sa bonté dure toujours", et même depuis les nuages menaçant de colère desquels provenaient les tonnerres et les éclairs de la loi, brille la face glorieuse du Soleil de Justice, formant l'arc-en-ciel de la promesse.

28. Pour vous, frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse;

29. et de même qu'alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant.

30. Mais que dit l'Ecriture? Chasse l'esclave et son fils, car le fils de l'esclave n'héritera pas avec le fils de la femme libre.

31. C'est pourquoi frères, nous ne sommes pas enfants de l'esclave mais de la femme libre.

Quelle consolation pour chaque âme! Vous êtes pécheur. Dans le meilleur des cas, vous essayez d'être un chrétien, et vous tremblez de terreur à ces mots, "chasse l'esclave". Vous réalisez que vous êtes un esclave, que le péché vous emprisonne et que les liens des mauvaises habitudes vous lient. Vous devez apprendre à ne pas être effrayé quand le Seigneur parle, car il parle de paix, bien qu'Il le fasse d'une voix de tonnerre! Plus la voix est majestueuse, plus grande est la paix qu'Il donne. Prenez courage!

Le fils de l'esclave est la chair et ses oeuvres. "La chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu" (1 Cor. 15:50). Mais Dieu dit: "Chasse l'esclave et son fils." Si vous désirez que Sa volonté soit faite en vous comme au ciel, Il fera que la chair et ses oeuvres soient chassées de vous, et vous serez "délivrés de l'esclavage de la corruption dans la glorieuse liberté des enfant de Dieu" (Rom. 8:21). Ce commandement qui vous a tellement effrayé, est simplement la voix commandant à l'esprit mauvais de partir et de ne pas revenir. Il vous parle de victoire sur chaque péché. Recevez Christ par la foi, et vous aurez le pouvoir de devenir fils de Dieu, héritier du royaume indestructible, qui subsiste avec tout son peuple pour toujours.

"Demeurez donc fermes"

Où devons-nous nous maintenir? Dans la liberté de Christ Lui-même, pour qui la grande joie était dans la loi du Seigneur parce qu'elle était dans Son cœur (Ps. 40:8). "En effet la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort" (Rom. 8:2). Nous nous maintenons que par la foi.

Dans cette liberté, il n'y a pas trace d'esclavage. C'est une liberté parfaite. C'est la liberté de l'âme, la liberté de penser, aussi bien que la liberté d'action. Ce n'est pas que nous ayons simplement reçu la capacité d'observer la loi, mais nous avons reçu l'esprit qui trouve de la joie en l'accomplissant. Ce n'est pas que nous nous soumettions à la loi parce que nous ne voyons aucune possibilité d'échapper à la punition; ce serait le plus amère des esclavages. C'est précisément d'un tel esclavage que le pacte de Dieu nous libère.

La promesse de Dieu acceptée par la foi, met l'Esprit en nous, de sorte que nous trouvons le plus grand plaisir dans l'obéissance à tous les préceptes de la Parole de Dieu. L'âme expérimente cette liberté, comme un oiseau prenant son essor au-dessus du sommet des montagnes. C'est la glorieuse liberté des enfants de Dieu, qui disposent de la plénitude de la largeur, la longueur, la profondeur, la hauteur du vaste univers de Dieu. C'est la liberté de ceux qui n'ont pas à être surveillés, mais qui sont dignes de confiance en toutes circonstances, vu que chaque pas qu'ils font n'est rien de plus que l'action de la sainte loi de Dieu. Pourquoi être satisfait de l'esclavage, quand une telle liberté illimitée est vôtre? Les portes de la prison sont ouvertes, marchez dans la liberté de Dieu.

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