Chapitre 3

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Racheté de la condamnation

 

Après avoir accepté l'Évangile, les Galates furent induits en erreur par de faux enseignants qui leur présentaient un "autre évangile", c'est-à-dire une contrefaçon de l'Évangile, vu qu'il n'y en a qu'un pour toujours et pour tous les hommes.

La falsification de l'Évangile se présentait avec ces mots: "Tant que vous n'êtes pas circoncis selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés". Maintenant, bien que de nos jours la question ne se pose plus de savoir si un homme doit se soumettre à ce rite de la circoncision pour être sauvé, la question du salut obtenu par des oeuvres humaines ou par Christ seul est aussi actuelle que jamais.

Au lieu d'attaquer cette erreur et de la combattre avec des arguments puissants, l'apôtre narre une expérience qui lui sert d'illustration. Dans son exposé, il démontre que le salut est obtenu entièrement par la foi pour tout homme et en aucune façon par les oeuvres. Comme Christ goûta la mort pour chaque homme, ainsi chaque homme qui est sauvé doit avoir avec Christ une expérience personnelle de mort, de résurrection et de vie (Gal. 2:21; Rom. 8:3-4). Mais ce fait même témoigne de la justice de la loi. Si la loi avait été en faute, Christ n'aurait pas accomplit ses commandements. Il montra au contraire sa justice en accomplissant ce qu'elle demandait, non seulement pour nous, mais en nous. Nous n'annulerons pas la grâce de Dieu: Si la justice avait pu s'obtenir par la loi, alors Christ serait mort inutilement.

Prétendre que la loi pouvait être abolie ou pouvait relâcher ses revendications et n'être pas prise en considération, cela équivaut à dire que Christ est mort en vain. Répétons-le, il n'est pas possible que la justice vienne par la loi, mais seulement par la foi de Christ. Le fait que la justice de la loi ne pouvait pas être atteinte d'aucune autre façon que par la crucifixion, la résurrection et la vie de Christ en nous, montre la grandeur infinie et la sainteté de la loi.

1. Ô Galates dépourvus de sens! qui vous a fascinés, vous aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié?

"Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices et l'observation de sa Parole vaut mieux que la graisse des béliers. La désobéissance est aussi coupable que la divination et la résistance ne l'est pas moins que l'idolâtrie"(1 Sam. 15:22-23).

L'obstination et la rébellion sont le rejet de Dieu et celui qui rejette Dieu se met lui-même sous le contrôle des esprits mauvais. Toute idolâtrie est l'adoration du diable. "Les choses que les Gentils sacrifient, ils les sacrifient aux démons" (1 Cor. 10:20). Il n'y a pas de demi-mesure. Christ dit: "Celui qui n'est pas avec moi est contre moi" (Mat. 12:30). La désobéissance c'est le rejet du Seigneur. C'est l'esprit de l'Antichrist. Les frères Galates, comme nous l'avons déjà vu, se séparaient de Dieu; en conséquence, ils étaient inévitablement, peut-être inconsciemment, retombés dans l'idolâtrie.

Une sauvegarde contre le spiritualisme

Le mot "spiritualisme" est simplement un autre nom donné à l'ancienne sorcellerie et à la divination. Il constitue une fraude, mais pas comme on le pense généralement. Il y a en lui une réalité, mais la fraude se trouve dans le fait qu'il professe recevoir des communications des esprits des morts alors que celles-ci viennent des esprits de démons, car "la mort ne connaît rien". Être un médium spiritualiste, c'est s'abandonner au contrôle des démons.

Il existe une seule protection contre cela: c'est s'en tenir fermement à la Parole de Dieu. Celui qui prend la Parole à la légère est en train de perdre son association avec Dieu et se place sous l'influence de Satan. Même si un homme dénonce le spiritisme dans les termes les plus forts, s'il ne s'attache pas à la Parole de Dieu, il sera tôt ou tard emporté par la séduction des faux christs. C'est seulement en observant scrupuleusement la Parole que les hommes peuvent être gardés de "la tentation qui vient sur le monde entier" (Apoc. 3:10).

"L'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion" (Éph. 2:2) c'est l'esprit de Satan, l'esprit de l'antichrist. Et l'Évangile de Christ qui révèle la justice de Dieu (Rom 1:16-17) est le seul salut possible.

Christ crucifié devant nous

Quand Paul prêcha aux Galates, Jésus leur fut présenté comme crucifié. La prédication de l'apôtre était si vivante qu'ils pouvaient véritablement voir le Christ crucifié. Ce n'était pas un simple sujet de rhétorique de la part de Paul, ni de l'imagination de la part des Galates, mais le Saint-Esprit les rendait capables de Le voir crucifié.

Sur ce sujet, l'expérience des Galates ne leur est pas particulière. La croix de Christ est toujours actuelle. "Venir à la croix" n'est pas une expression vide de sens mais une invitation à laquelle on peut réellement répondre.

Tant qu'une personne n'a pas vu Christ crucifié devant ses yeux et ne voit pas constamment la croix du Christ, elle ne connaît pas la réalité de l'Évangile. Laissons ceux qui veulent se moquer! Le fait qu'un homme aveugle ne peut pas voir le soleil et qu'il nie son éclat ne décourage pas celui qui le voit d'en parler. Plusieurs peuvent témoigner que c'est plus qu'une façon de parler que de dire que Jésus a été peint comme crucifié devant les Galates. Ils en avaient eu l'expérience. Dieu veuille que cette étude, avant qu'elle soit terminée, puisse ouvrir les yeux de beaucoup d'autres.

2. Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: Est-ce par les oeuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit ou par la prédication de la foi?

Il n'y a qu'une seule question: "Avez-vous reçu l'Esprit par les oeuvres de la loi ou par la prédication de la foi?" Ce fut par la prédication de la foi. L'Esprit est donné à tous ceux qui croient (Jn 7:38, 39; Éph. 11:3). La question montre aussi que les Galates avaient reçu le Saint-Esprit. Il n'y a pas d'autre chemin pour commencer la vie chrétienne. Personne ne peut dire: "Jésus est le Seigneur! si ce n'est par le Saint-Esprit" (1 Cor. 12:3). Au commencement, l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux, engendrant la vie et l'activité dans la création, car sans l'Esprit, il n'y a pas de mouvement, pas de vie. "Ce n'est ni par la puissance, ni par la force, mais c'est par mon Esprit dit l'Eternel des années" (Zac. 4:6). L'Esprit de Dieu seul peut exécuter parfaitement la volonté de Dieu; aucun travail d'homme ne peut l'apporter à une âme pas plus qu'un homme mort ne peut fabriquer le souffle de vie pour se mouvoir. Ceux à qui Paul adresse cette lettre avaient vu Christ crucifié devant leurs yeux et L'avaient accepté par l'Esprit. L'avez-vous vu aussi et L'avez-vous accepté?

3. Êtes-vous tellement dépourvus de sens? Après avoir commencé par l'Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair?

"Insensé!" est un terme bien faible dans ce cas. L'homme qui n'a pas le pouvoir de commencer un travail pense qu'il aura assez de forces pour le finir! Celui qui n'a pas la force de placer un pied devant l'autre ou même de se tenir debout pense qu'il a assez de forces pour gagner une course!

Qui a le pouvoir de se procréer lui-même? Personne. Nous venons dans ce monde sans nous être procréés nous-mêmes. Nous sommes nés sans force. Par conséquent, toute la force qui se manifeste en nous vient d'un autre que nous-mêmes. Elle nous est entièrement donnée. Le nouveau-né est le représentant de l'homme. "Un homme est né dans le monde". Toute la force qu'un homme a en lui-même se trouve dans le premier cri de l'enfant, lors de sa première respiration. Et même cette faible force n'est pas la sienne.

Il en est de même pour les choses spirituelles. "Il nous a engendrés selon Sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures." (Jacq 1:18). Nous ne pouvons pas plus vivre une vie juste par notre propre force que nous ne pouvons nous procréer nous-mêmes. Le travail commencé par l'Esprit doit être amené à son achèvement par l'Esprit. "Car nous sommes devenus participants de Christ pourvu que nous retenions fermement jusqu'à la fin l'assurance que nous avions au commencement" (Héb. 3:14). "Je suis persuadé que Celui qui a commencé en vous cette bonne oeuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ" (Phil. 1:6). Et Lui seul peut le faire.

4. Avez-vous tant souffert en vain? Si toutefois c'est en vain.

5. Celui qui vous accorde l'Esprit et qui opère des miracles parmi vous le fait-il donc par les oeuvres de la loi ou par la prédication de la foi?

Ces questions montrent que l'expérience des frères Galates avait été aussi profonde et authentique que celle de ceux aux yeux desquels Christ fut dépeint comme crucifié. L'Esprit leur avait été donné; des miracles avaient été accomplis parmi eux et même par eux, car les dons de l'Esprit accompagnent le don de l'Esprit. Et comme résultat de cet Évangile vivant au milieu d'eux, ils avaient souffert la persécution; car "tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés" (2 Tim. 3:12). Après avoir partagé les souffrances de Christ, maintenant, ils s'en éloignaient. Et cet éloignement de Christ, par qui seul la justice peut venir, fut marqué par la désobéissance à la loi de vérité. Ils devinrent insensiblement mais inévitablement transgresseurs de la loi à laquelle ils regardaient pour le salut.

6. Comme Abraham crut à Dieu et que cela lui fut imputé à justice, reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d'Abraham.

Les questions énoncées aux versets 3, 4 et 5 suggèrent leur propre réponse. L'Esprit agissait et des miracles furent accomplis, non par les oeuvres de la loi, mais par "l'audition avec foi", par l'obéissance par la foi. Car la foi vient de ce qu'on entend de la Parole de Dieu (Rom. 10:17). De cette façon, le travail de Paul et la première expérience des Galates furent exactement dans la même ligne que l'expérience d'Abraham, dont la foi fut imputée à justice. Qu'ils soit rappelé que ces "faux frères" qui prêchaient un "autre Évangile", le faux évangile de justice par les oeuvres, étaient Juifs et revendiquaient Abraham pour père. Ils s'enorgueillissaient d'être les enfants d'Abraham et ils faisaient appel à la circoncision pour le prouver. Mais cette chose sur laquelle ils comptaient pour se prouver à eux-mêmes qu'ils étaient enfants d'Abraham prouvait justement qu'ils ne l'étaient pas. Car Abraham croyait en Dieu et "cela lui fut imputé à justice". Abraham possédait la justice de la foi avant d'être circoncis (Rom. 4:11). "Ainsi vous voyez que ce sont les hommes de foi qui sont fils d'Abraham." (Gal 3:7). Abraham ne fut pas justifié par les oeuvres, (Rom 4:2-3), mais sa foi provoqua sa justice.

La même difficulté existe encore aujourd'hui. Le peuple confond le signe avec la substance, les moyens pour la fin. Vu que la justice est matérialisée par de bonnes œuvres, on suppose -faussement- que les bonnes oeuvres produisent la justice. Pour ceux qui pense ainsi, la justice qui vient par la foi, les bonnes œuvres qui ne sont pas le produit du "travail", leur semblent manquer de réalité et de sens pratique. Ils s'appellent eux-mêmes des hommes "pratiques" et croient que la seule façon d'avoir une chose faite, c'est de la faire. Mais la vérité, c'est que ceux-ci manquent énormément de sens pratique. Un homme absolument "sans force" ne peut rien faire, pas même se lever pour prendre le médicament qui lui est offert. Il ne pourrait appliquer aucun conseil qu'on pourrait lui donner à ce sujet. Dans le Seigneur seul est la justice et la force (És. 45:24). "Recommande ton sort à l'Éternel; mets en Lui ta confiance et Il agira. Il fera paraître ta justice comme la lumière, ton droit comme le soleil à son midi" (Ps. 37:5, 6).

Abraham est le père de tous ceux qui croient à la justice et seulement d'eux. La seule chose "pratique" que nous puissions faire est de "croire" comme Christ le fit.

7. Reconnaissez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d'Abraham.

8. Aussi, l'Écriture, prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham: Toutes les nations seront bénies en toi!

Ces versets demandent une lecture plus attentive. Les comprendre nous gardera de plusieurs erreurs. Et ce n'est pas difficile à comprendre; il faut simplement s'en tenir ce qu'ils disent.

a) L'Évangile fut prêché dès les jours d'Abraham.

b) Dieu Lui-même le prêcha; ce fut donc l'Évangile authentique.

c) C'était le même Évangile que celui que Paul prêcha; il n'y a donc pas d'autre Évangile que celui que reçut Abraham.

d) L'Évangile n'est pas différent maintenant de ce qu'il était du temps d'Abraham.

Dieu demande aujourd'hui exactement les mêmes choses que ce qu'Il demandait alors et rien de plus.

De plus, l'Évangile fut alors prêché aux païens, car Abraham était un païen. Il fut élevé comme un païen, car Térach, le père d'Abraham "servait d'autres dieux" (Jos. 24:2) et il fut païen jusqu'à ce que l'Évangile lui fut prêché. Ainsi, la prédication de l'Évangile aux païens n'était pas une chose nouvelle dans les jours de Pierre et de Paul. La nation juive fut prise d'entre les païens et c'est seulement par la prédication de l'Évangile aux païens qu'Israël existe et est sauvé (Cf Act. 15:14-18; Rom. 11:25, 26). L'existence même du peuple d'Israël était et continue d'être une preuve du dessein de Dieu de sauver les païens. C'est dans l'accomplissement de ce dessein qu'Israël existe.

Nous voyons donc que l'apôtre conduit les païens, et nous aussi, aux origines, là où Dieu Lui-même prêche l'Évangile. Aucun des païens ne peut espérer être sauvé d'une autre façon ou par un autre évangile que par celui qui fut prêché à Abraham.

9. De sorte que ceux qui croient sont bénis avec Abraham, le croyant.

10. Car tous ceux qui s'attachent aux oeuvres de la loi sont sous la malédiction; car il est écrit - Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi et ne le met pas en pratique.

Remarquez le rapport étroit entre ces versets et le précédent. L'Évangile fut prêché à Abraham en ces mots: "En toi, toutes les nations seront bénies". Les deux mots: "païens" et "nations" viennent du même mot grec. La bénédiction dont il est question ici, c'est la justice par Christ, comme nous l'apprenons dans Actes 3:25-26: "Vous êtes fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a traitée avec nos pères, en disant à Abraham: Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité. C'est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités." Parce que Dieu prêcha l'Évangile à Abraham, en disant: "En toi, toutes les nations seront bénies", ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant. Ainsi, il n'y a de bénédiction pour aucun homme, si ce n'est la bénédiction qu'Abraham reçut. Et l'Évangile qui lui fut prêché est le seul pour tout homme sous le ciel. C'est le nom de Jésus qui sauve et Abraham y crut. "Il n'y a de salut en aucun autre, car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés" (Act. 4:12). "En Lui, nous avons la rédemption, la rémission des péchés" (Col. 1:14). Le pardon des péchés apporte avec lui toutes les bénédictions.

Un contraste: Sous la malédiction

Notez le contraste frappant des versets 9 et 10. "Ceux qui sont hommes de foi sont bénis", mais "tous ceux qui comptent sur les oeuvres de la loi sont sous la malédiction." La foi apporte la bénédiction. Les oeuvres apportent la malédiction, ou plutôt, laissent la personne sous la malédiction. La malédiction est sur tous, car "celui qui croit en Lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu" (Jn 3:18).

La foi enlève la malédiction. Qui se trouve sous la malédiction? Tous ceux qui comptent sur les oeuvres de la loi. Notez qu'il n'est pas dit que ceux qui observent la loi sont sous la malédiction, car il y aurait contradiction avec Apocalypse 22:14: "Bénis soient ceux qui observent les commandements, car ils ont droit à l'arbre de vie et peuvent entrer dans les portes de la cité" (version anglaise) "Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie et qui marchent selon la loi de l'Eternel" (Ps. 119:1).

Ainsi ceux qui ont la foi observent la loi. Ceux qui ont la foi sont bénis et ceux qui observent les commandements sont bénis. Par la foi, ils observent les commandements. Puisque l'Évangile est contraire à la nature humaine, nous devenons observateurs de la loi, non en faisant mais en croyant. Si nous travaillons pour la justice, nous exercerons seulement notre propre nature humaine pécheresse, et ainsi nous ne nous approcherons pas de la justice; nous nous en éloignerons. Mais en croyant "les plus grandes et plus précieuses promesses", nous devenons "participants de la nature divine" (2 Pier. 1:4). Alors toutes nos oeuvres sont faites en Dieu. Les païens qui ne cherchaient pas la justice ont obtenu la justice, la justice qui vient de la foi, tandis qu'Israël, qui suivait la loi de justice n'est pas parvenu à cette justice. Pourquoi? Parce qu'Israël l'a cherchée non par la foi, mais comme provenant des oeuvres. Ils se sont heurtés à la pierre d'achoppement, selon qu'il est écrit: "Voici, je mets en Sion une pierre d'achoppement et un rocher de scandale et celui qui croit en lui ne sera pas confus" (Rom. 9:30-33).

Qu'est-ce que la malédiction?

Personne ne peut lire Galates 3:10 soigneusement, de manière réfléchie, sans voir que la malédiction est la transgression de la loi. La désobéissance à la loi de Dieu est elle-même la malédiction car "le péché vint dans le monde par un homme et la mort par le péché" (Rom. 5:12). Dans le péché se trouve la mort. Cette dernière serait impossible sans le péché, car "l'aiguillon de la mort, c'est le péché" (1 Cor. 15:56). "Car tous ceux qui s'appuient sur les oeuvres de la loi sont sous la malédiction". Pourquoi? Parce que la loi est une malédiction? Non, d'aucune manière. "La loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon" (Rom. 7:12). Pourquoi alors tous ceux qui s'appuient sur les oeuvres de la loi sont-ils sous la malédiction? Parce qu'il est écrit: "Maudit est celui qui ne reste pas fidèle à toutes les choses écrites dans le livre de la loi." L'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu et ne le peut même pas" (Rom. 8:7). Tous sont sous la malédiction et celui qui pense s'en libérer par ses propres oeuvres y demeure. Si la "malédiction" consiste à ne pas accomplir toutes les choses écrites dans la loi, alors la "bénédiction" signifie la conformité parfaite à la loi.

Bénédictions et Malédictions

"Vois, je mets aujourd'hui devant vous la bénédiction et la malédiction: la bénédiction si vous obéissez aux commandements de l'Éternel votre Dieu que je vous prescris en ce jour; la malédiction si vous n'obéissez pas aux commandements de l'Éternel, votre Dieu, et si vous vous détournez de la voie que je vous prescris en ce jour" (Deut. 11:26-28). C'est la parole vivante de Dieu adressée à chacun de nous personnellement. "La loi produit la colère" (Rom. 4:15), mais la colère de Dieu vient seulement sur les enfant de la désobéissance (Éph. 5:6). Si nous croyons vraiment nous ne sommes pas condamnés, parce que la foi nous met en harmonie avec la loi, la vie de Dieu. "Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'œuvre, celui-là sera heureux dans son activité" (Jacq. 1:25).

Les bonnes oeuvres

La Bible ne discrédite pas les bonnes oeuvres; au contraire, elle les exalte. "Cette parole est certaine et je veux que tu affirmes ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'appliquent à pratiquer de bonnes oeuvres. Voilà ce qui est bon et utile aux hommes" (Tite 3:8). L'accusation qui pèse contre les incroyants est qu'ils nient Dieu par leurs actes: ils sont "incapables d'aucune bonne oeuvre " (l Tim. 6:17, 18). L'apôtre Paul priait pour nous tous, pour que nous "marchions d'une manière digne du Seigneur, lui étant entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes oeuvres" (Col. 1:10). Plus encore, nous sommes assurés que Dieu nous créa en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres... afin que nous les pratiquions" (Éph. 2:10).

Il a Lui-même préparé ces oeuvres pour nous. Il les a produites et les a accordées à tous ceux qui croient en Lui (Ps. 31:20). "L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en Celui qui l'a envoyé" (Jn 6:29). Les bonnes oeuvres sont recommandées, mais nous ne pouvons pas les accomplir. Elles ne peuvent être accomplies que par Celui qui est bon, c'est-à-dire Dieu. S'il y a quelque chose de bon en nous, c'est que Dieu travaille en nous. Rien de ce qu'Il fait n'est déprécié. "Que le Dieu de paix qui a ramené d'entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, nous rende capables de toute bonne oeuvre pour l'accomplissement de Sa volonté, et fasse en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles. Amen!"

11. Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu'il est dit: Le juste vivra par la foi.

12. Or, la loi ne procède pas de la foi; mais elle dit: celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles."

Qui sont les justes?

Quand nous lisons cette phrase bien connue: "Le juste vivra par la foi", il faut que nous ayons une idée claire de ce qu'elle signifie. Être justifié par la foi, c'est être rendu juste par la foi. "Toute injustice est péché" (Jn 5:17), et "le péché est la transgression de la loi" (l Jean 3:4). Ainsi donc, toute injustice est la transgression de la loi. Par conséquent, toute justice est l'obéissance à la loi, et être justifié, c'est être fait gardien de la loi.

Comment devenir juste

Le but à atteindre est la pratique du bien, et la norme est la loi de Dieu. "La loi produit la colère" parce que "tous ont péché" et "la colère de Dieu vient sur les enfants de la désobéissance". Comment deviendrons-nous obéissants à la loi et échapperons-nous ainsi à la colère et à la malédiction? La réponse est celle-ci: "Le juste vivra par la foi". Par la foi, non par les oeuvres, nous devenons observateurs de la loi. "C'est en croyant du cœur qu'on parvient à la justice" (Rom. 10:10). Qu'aucun homme ne soit justifié par la loi à la vue de Dieu, c'est évident, car l'homme doit vivre par la foi. Si la justice venait par les oeuvres, ce ne serait pas par la foi; si c'est par la grâce, elle ne s'obtient pas sur le critère des oeuvres; sinon la grâce ne serait plus grâce (Rom. 11:6). "Or, à celui qui fait une oeuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due; et à celui qui ne fait point d'œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est imputée à justice" (Rom. 4:4-5).

Il n'y a pas d'exception, pas de demi-mesure. Il n'est pas dit que certains des justes vivront par la foi ou qu'ils vivront par la foi et les oeuvres. Mais simplement: "le juste vivra par la foi". Cela prouve que la justice ne vient pas par les oeuvres. Tous les justes sont rendus justes et maintenus dans la justice par la foi seule. Il en est ainsi parce que la loi est sainte. Cela ne peut être réalisé par l'homme; seul le pouvoir divin peut l'accomplir; ainsi, par la foi, nous recevons le Seigneur Jésus et Il vit la loi parfaite en nous.

La loi ne procède pas de la foi

"La loi ne s'appuie pas sur la foi". Naturellement, c'est de la loi écrite, soit dans un livre, soit sur des tables de pierre, qu'il est question ici. Cette loi dit simplement: "Fais ceci" ou "Ne fais pas cela". Celui qui l'observera, vivra par elle. C'est à cette condition seulement que la loi écrite donne la vie. Les oeuvres et les oeuvres seulement se recommandent à elle. Peu importante leur origine, pourvu qu'elles soient faites. Mais personne n'a satisfait les exigences de la loi, aussi il ne peut y avoir des personnes qui l'ait accomplie; c'est-à-dire que personne, dans sa propre vie, ne peut présenter une parfaite obéissance.

"Celui qui accomplit la loi vivra par elle". Mais il doit être vivant afin de l'observer! Un homme mort ne peut rien faire; or, celui qui est "mort dans ses péchés et ses infractions" ne peut accomplir la justice. Jésus-Christ, le seul en qui se trouve la vie, a observé la justice de la loi; lui seul peut le faire. Quand Il est reconnu et reçu, au lieu d'être renié et rejeté, Il vit en nous toute la plénitude de Sa vie, ainsi ce n'est pas nous qui vivons, mais Christ qui vit en nous. Alors, son obéissance en nous nous rend justes. Notre foi est comptée comme justice, simplement parce qu'elle s'approprie le Christ vivant. Par la foi nous soumettons nos corps comme temples à Dieu. Christ la pierre vivante, est enchâssé dans nos cœurs qui deviennent des trônes pour Dieu. Ainsi, en Christ, la loi vivante devient vie car du cœur "viennent les sources de la vie" (Prov. 4:23).

13. Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous -car il est écrit: "Maudit est quiconque est pendu au bois-

14. afin que la bénédiction d'Abraham eut pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ et que nous reçussions par la foi l'Esprit qui avait été promis.

Le thème central

Dans cette lettre, il n'y a pas de controverse sur la loi, comme si on pouvait choisir de lui obéir ou non. Personne n'avait prétendu que la loi était abolie, changée ou sans force. La lettre ne contient aucune insinuation de ce genre. La question n'est pas de savoir s'il faut obéir à la loi, mais de savoir comment l'observer. La justification -être rendu juste- était considérée comme une nécessité. On se demandait seulement si elle venait par la foi ou par les oeuvres. Les "faux frères" persuadaient les Galates qu'ils devaient être rendus justes par leurs propres efforts. Paul et l'Esprit montraient que de telles tentatives étaient inutiles et ne pouvaient aboutir qu'à fixer davantage la malédiction sur le pécheur.

a justice par la foi en Jésus-Christ a été annoncée à tous les hommes, dans tous les temps, comme étant la seule justice authentique. Les faux enseignants se glorifiaient dans la loi, mais comme ils ne l'observaient pas, ils blasphémaient le nom de Dieu. Paul se glorifiait en Christ, et par la justice de la loi qu'il obtint ainsi, il donna gloire au nom de Dieu.

L'aiguillon du péché

Que la mort soit la malédiction ressort clairement de la dernière partie du verset 13. "Maudit est quiconque est pendu au bois". Christ fut fait malédiction pour nous en étant pendu au bois, c'est-à-dire crucifié. Mais le péché est la cause réelle de la mort. "Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes parce que tous ont péché" (Rom. 5:12). "L'aiguillon de la mort, c'est le péché" (1 Cor. 15:56). Ainsi, nous retrouvons la substance du verset 10: "Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met en pratique." Il peut se considérer comme mort. En d'autres mots, la désobéissance équivaut à la mort.

"La convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché et le péché étant consommé, produit la mort" (Jacq. 1:15). Le péché renferme la mort et les hommes sans Christ sont "morts dans leurs offenses et leurs péchés" (Éph. 2:1). Peu importe qu'ils aillent de côté et d'autre apparemment pleins de vie. Voici ce que dit Christ: "Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous-mêmes" (Jn 6:53). "Celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante" (1 Tim. 5:6). C'est un "corps de mort" (Rom. 7:24). Le péché est la transgression de la loi. Le salaire du péché, c'est la mort. La malédiction est donc la mort dissimulée, même sous le péché le plus séduisant. "Maudit soit celui qui n'observe pas tout ce qui est écrit dans la loi et ne le met pas en pratique."

Rachetés de la malédiction

"Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi". Ceux qui lisent cela superficiellement s'exclameront: 'Nous n'avons pas besoin d'observer la loi puisque Christ nous a rachetés de la malédiction de celle-ci'. C'est comme si le texte disait que Christ nous a rachetés de la malédiction de l'obéissance. Une telle compréhension de l'Écriture n'est pas profitable. La malédiction, nous l'avons vu, est la désobéissance. "Maudit soit celui qui n'observe pas ce qui est écrit dans la loi et ne le met pas en pratique". Donc, Christ nous a rachetés de la désobéissance de la loi. "Dieu envoya son Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la loi fût accomplie en nous" (Rom. 8:3-4).

Certains pourraient dire avec légèreté: 'Nous sommes justes quoi que nous fassions vis-à-vis de la loi, puisque nous sommes rachetés!' C'est vrai que tous sont rachetés, mais tous n'acceptent pas la rédemption. Parlant de Christ, plusieurs disent: "Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous" et repoussent loin d'eux les bénédictions du Père. Mais la rédemption est pour tous. Tous ont été rachetés par le précieux sang -la vie- de Christ et tous peuvent, s'ils le veulent, être libres du péché et de la mort. Par ce sang "nous sommes rachetés de la vaine manière de vivre que nous avions héritée de nos pères" (1 Pier. 1:18).

Arrêtons-nous quelques instants et examinons ce que cela signifie. Laissons à cette parole remplie de force la possibilité de vous faire comprendre ce que vous ressentez. Christ nous sauva de la malédiction de la loi -de notre manquement à obéir à ses justes exigences. Nous n'avons plus besoin de pécher. Il a coupé les cordes qui nous liaient et ainsi nous pourrons être libres de chaque péché qui nous domine. Il n'est pas nécessaire de brûler nos vies en aspirations ferventes ou en vaines lamentations pour des désirs inaccomplis. Christ ne fait pas naître de fausses espérances. Il est venu crier aux captifs du péché: 'Liberté! Les portes de votre prison sont ouvertes! Sortez d'elles! Que peut-on dire de plus? Christ a gagné la victoire complète sur ce présent siècle méchant sur "la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l'orgueil de la vie" (l Jn 2:16), et notre foi en Lui fait de Sa victoire la nôtre. Nous n'avons plus qu'à l'accepter.

Christ fait malédiction pour nous

Que "Christ mourut pour les impies" (Rom. 5:15-16) est évident pour tous ceux qui lisent la Bible. Il fut "livré pour nos offenses" (Rom. 4:25). L'Innocent souffrit pour les pécheurs, le Juste pour les injustes. "Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui, et c'est par Ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis; chacun suivait sa propre voie; et l'Éternel a fait retomber sur Lui l'iniquité de nous tous" (És. 53:5-6). Mais la mort vint par le péché. La mort est la malédiction qui passa sur tous les hommes simplement parce que "tous ont péché". Ainsi, comme Christ fut fait "malédiction pour nous", il s'ensuit que "Christ fut fait péché" pour nous (2 Cor. 5:21). "Il porta nos péchés en Son corps sur le bois". Souvenez-vous qu'Il porta nos péchés en Son corps. Ce ne fut pas un travail superficiel qu'Il entreprit. Nos péchés ne furent pas seulement figurativement posés sur Lui, mais ils furent "en Son corps". Il fut fait malédiction pour nous, il fut fait péché pour nous, en conséquence, il souffrit la mort pour nous.

Pour certains, cette idée semble répugnante. Pour le Grec, c'est de la folie; pour le Juif, c'est une pierre d'achoppement. Mais pour nous qui sommes sauvés, c'est "la puissance de Dieu" (Cf 1 Cor. 1:23-24.). Souvenez-vous qu'Il porta nos péchés en Son propre corps. Non ses péchés, car Il ne pécha jamais. L'Écriture elle-même dit qu'Il fut fait péché pour nous, et nous assure qu'Il ne connut pas le péché. Le même passage qui nous assure qu'Il "a porté lui-même nos péchés en Son corps sur le bois", spécifie qu'Il n'a pas commis de péché. Le fait qu'Il fut capable de porter nos péchés en Lui, étant réellement fait péché pour nous sans avoir péché lui-même, contribue à Sa gloire éternelle et à notre salut éternel du péché. Tous les péchés de tous les hommes furent sur Lui et cependant jamais personne ne découvrit en Lui la plus petite trace de péché. Bien qu'Il prit tout le péché sur Lui-même, Sa vie ne révéla jamais un seul péché. Il prit ce péché et l'engloutit par le pouvoir de Sa vie sans fin par laquelle Il a vaincu la mort. Il est puissant pour porter le péché sans que celui-ci le souille. C'est par Sa vie merveilleuse qu'Il nous a rachetés. Il nous donne Sa vie afin que nous soyons affranchis de chaque corruption du péché qui est dans notre propre chair.

Christ, "dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort", fut "exaucé à cause de Sa piété" ("fut écouté dans ce qu'il redoutait";version anglaise). Mais Il mourut! Personne ne lui ôta Sa vie. Il la donna lui-même pour la reprendre (Jn 10:17-18). Les liens de la mort furent détachés, car il n'était pas possible qu'Il fut retenu par elle (Act. 2:24). Pourquoi n'était-il pas possible à la mort de Le retenir, même si volontairement, Il s'était mis sous son pouvoir? Parce qu'Il ne commit aucun péché. Il prit le péché sur Lui-même, mais Il fut sauvé de son pouvoir. Il fut en toutes choses "fait comme ses frères", "en tous points tenté comme nous le sommes" (Héb. 2:17; 4: 15). Et puisqu'Il ne pouvait rien faire de Lui-même (Jean 5:30), Il pria le Père de Le retenir de triompher par Sa force divine et tomba sous le pouvoir de la mort. Il fut écouté. Dans son cas, ces mots se sont accomplis: "Mais le Seigneur, l'Éternel, m'a secouru; c'est pourquoi je n'ai point été déshonoré; c'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à un caillou, sachant que je ne serai point confondu. Celui qui me justifie est proche: qui disputera contre moi?" (És. 50:7-8).

Quel fut le péché qui l'oppressa et dont il fut délivré? Non son propre péché, car Il n'en avait pas. Ce fut votre péché et le mien. Nos péchés ont déjà été maîtrisés et vaincus. Nous avons à combattre un ennemi déjà vaincu. Quand vous venez à Dieu au nom de Jésus, vous étant abandonnés à Sa mort et à Sa vie, afin que vous ne portiez pas Son nom en vain parce qu'Il vit en vous, vous devez vous souvenir qu'Il porta tout le péché, et Il le porte encore, et qu'Il est vainqueur. Alors, vous direz immédiatement: "Grâces soient rendues à Dieu qui nous fait triompher par notre Seigneur Jésus-Christ (1 Cor. 15:57). "Grâces soient rendues à Dieu qui nous fait toujours triompher en Christ et qui répand par nous, en tout lieu, l'odeur de sa connaissance" (2 Cor. 2:14).

La révélation de la croix

La croix est un sujet inépuisable, présenté dans Galates 2:20 et 3:1.

1. Le salut du péché et de la mort est accompli par la croix.

2. L'Évangile est entièrement contenu dans la croix. Car l'Évangile est "la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit" (Rom. 1:16). Et "pour nous qui avons été sauvés", la croix de Christ est "la puissance de Dieu" (1 Cor. 1:18).

3. Christ est révélé aux hommes pécheurs comme Le crucifié et Le ressuscité. "Il n'y a pas sous le ciel un autre nom donné parmi les hommes par lequel nous devions être sauvés" (Act. 4:12). En conséquence, c'est tout ce que Dieu veut faire savoir aux hommes, afin qu'il n'y ait aucune confusion possible. Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié, c'est tout ce que Paul voulait savoir. C'est tout ce que l'être humain a besoin de connaître. La seule chose dont les hommes ont besoin est le salut. S'ils l'obtiennent, ils obtiennent toutes choses. Mais le salut ne se trouve que dans la croix de Christ. En conséquence, Dieu ne place rien d'autre devant le regard de l'homme. Il lui donne simplement ce dont il a besoin. Dieu présente Jésus-Christ devant chaque homme, Jésus crucifié, afin que personne ait une excuse pour continuer dans le péché et d'être perdu.

4. Christ est présenté devant les hommes comme le Rédempteur crucifié. Et vu que les hommes ont besoin d'être sauvés de la malédiction, Il est présenté comme portant la malédiction. Partout où il y a malédiction, il y a Christ pour la porter. Nous avons déjà vu que Christ porta et porte encore la malédiction de la terre elle-même, car Il porta la couronne d'épines et la malédiction prononcée sur la terre est celle-ci: "Elle produira des épines et des ronces." (Gen. 3:18). Ainsi, toute la création qui maintenant gémit sous la malédiction, a été sauvée par la croix de Christ (Rom. 8: 19-23).

5. Christ porta la malédiction sur la croix. Celui qui pendait de ce bois indique qu'Il fut fait malédiction pour nous. La croix est le symbole, non seulement de la malédiction, mais aussi de la délivrance de celle-ci, car c'est la croix de Christ, le Conquérant et le Vainqueur.

6. Quelqu'un peut demander: 'Où est la malédiction?' Nous répondons: 'Et où n'est-elle pas?' Le plus aveugle peut la discerner s'il le veut, s'il est seulement disposé à écouter l'évidence de ses propres sens. L'imperfection est une malédiction, oui, elle constitue la malédiction. Et l'imperfection se trouve en toutes choses ici-bas. L'homme est imparfait, la plante, même la plus petite, est imparfaite à bien des égards. Rien ne satisfait totalement l'œil. Cela montre la possibilité d'une amélioration, même si nos yeux inexercés n'en voient pas la nécessité. Quand Dieu créa la terre, "tout était très bon", ou dans le langage hébreux "excessivement bon". Dieu Lui-même ne pouvait voir aucune possibilité d'améliorer ce qu'il avait fait. Mais maintenant, c'est différent. Le jardinier met tous ses soins à essayer d'améliorer les fleurs et les fruits. Mais la malédiction que porte la terre se révèle dans tout ce qui est noueux, rabougri, chétif, d'une croissance insuffisante. Le dessèchement, le flétrissement des bourgeons, les herbes nuisibles et toxiques révèlent que "la malédiction dévore le pays" (És. 24:6).

7. Serions-nous alors découragés? Non, "car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ" (1 Thes. 5:9). Bien que la malédiction soit visible partout, la nature vit, les hommes vivent. Mais la malédiction est synonyme de mort et aucun homme, aucun élément de la création ne peut porter la mort et vivre encore. La mort tue, mais Christ est "Le Vivant". Il mourut mais Il est "vivant aux siècles des siècles" (Apoc 1:18). Lui seul peut porter la malédiction et, sur la base de ses propres mérites, revenir à la vie. S'il y a encore de la vie sur la terre et en l'homme, c'est en raison de la mort de Christ au Calvaire. Chaque brin d'herbe, chaque feuille de la forêt, chaque arbrisseau, chaque fleur, chaque fruit et même le pain que nous mangeons est estampillé par la croix de Christ. Cette estampille se trouve aussi dans nos propres corps. Partout se manifeste l'évidence de la croix. L'Évangile est la puissance de Dieu révélée dans tout ce qu'Il a fait. C'est "la puissance qui agit en nous" (Éph. 3:20). Une comparaison de Romains 6:6, avec 1 Corinthiens 1:17, 18 montre clairement que l'évidence de la croix de Christ se voit dans tout ce que Dieu fit, même dans notre propre corps.

Le courage à partir du désespoir

"Des maux sans nombre m'environnent; les châtiments de mes iniquités m'atteignent, et je ne puis en supporter la vue; ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, et mon courage m'abandonne" (Ps. 40:12). Non seulement, nous pouvons crier à Dieu avec confiance -depuis l'abîme-, mais Dieu, dans son infinie miséricorde, a si bien tout arrangé que l'abîme lui-même est une source de confiance. Le fait que nous vivions, bien que plongés dans les profondeurs du péché, prouve que Dieu Lui-même, en la personne de Christ sur la croix, nous assiste pour nous délivrer. Ainsi, par l'Esprit, même celui qui est sous la malédiction (et tout est sous elle) prêche l'Évangile. Notre propre faiblesse, loin d'être une cause de découragement, est, si nous croyons au Seigneur, un gage de rédemption. Nous sommes rendus forts. "Dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés" (Rom. 8:37). "Celui qui croit au Fils de Dieu à ce témoignage en lui-même" (1 Jn 5:10).

De la malédiction à la bénédiction

Christ porta la malédiction afin que nous puissions avoir la bénédiction. Sa mort est vie pour nous. Si nous portions volontairement la mort du Seigneur Jésus dans nos corps, Sa vie se manifesterait dans notre chair mortelle (2 Cor. 4:10). "Il fut fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en Lui" (2 Cor. 5:21). La bénédiction que nous recevons par la malédiction qu'Il porta est la bénédiction de la libération du péché. Car comme la malédiction résulte de la transgression de la loi (Gal. 3:10), la bénédiction consiste à nous détourner de nos iniquités (Act. 3:26). Christ souffrit la malédiction, le péché et la mort, "afin que la bénédiction à Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ".

La bénédiction d'Abraham consiste, telle que Paul l'affirme dans une autre de ses épîtres, en la justice par la foi: "De même David exprime le bonheur de l'homme à qui Dieu impute la justice sans les œuvres: Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées et dont les péchés sont couverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur n'impute pas son péché!" (Rom. 4:6-8).

Paul continue en exposant que cette bénédiction est prononcée sur les païens qui croient, aussi bien que sur les Juifs qui croient, vu qu'Abraham lui-même la reçut quand il était encore incirconcis, "afin d'être le père de tous les incirconcis qui croient" (verset 11).

La bénédiction est la délivrance du péché, comme la malédiction est le résultat du péché. Comme la malédiction révèle la croix, ainsi le Seigneur fait que cette malédiction proclame la bénédiction. Le fait que nous vivions physiquement, bien que nous soyons des pécheurs, nous assure que la délivrance du péché est nôtre. "Où il y a de la vie, il y a de l'espoir", dit le proverbe. La Vie est notre espérance.

Remercions Dieu pour l'espérance bénie. La bénédiction est venue sur tous les hommes. "Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes" (Rom. 5:18). Dieu, qui ne fait pas acception de personnes, "nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ!" (Éph. 1:3). Le don est nôtre. Si quelqu'un n'a pas cette bénédiction, c'est parce qu'il n'a pas reconnu le don, ou bien il l'a délibérément rejeté.

Une oeuvre achevée

Christ nous racheta de la malédiction de la loi, du péché et de la mort. Il le fit, en étant "fait malédiction pour nous" et ainsi Il nous libère de la nécessité de pécher. Le péché n'a pas d'autorité sur nous si nous acceptons Christ en toute vérité et sans réserve. Cela était autant une vérité présente dans les jours d'Abraham, de Moïse, de David et d'Ésaïe, qu'elle l'est aujourd'hui. Plus de sept cents ans avant que la croix fût dressée au Calvaire, Ésaïe témoignait des choses qu'il comprenait parce que son propre péché avait été purifié par un charbon ardent de l'autel de Dieu. Il dit: "Cependant, ce sont nos souffrances qu'Il a portées, c'est de nos douleurs qu'Il s'est chargé; et nous l'avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié. Mais Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris" (53:4-6). "J'efface tes transgressions comme un nuage et tes péchés comme une nuée. Reviens à moi, car je t'ai racheté" (És. 44:22). Longtemps avant Ésaïe, David écrivait: "Il ne nous traite pas selon nos péchés; Il ne nous punit pas selon nos iniquités". "Autant l'orient est éloigné de l'occident, autant Il éloigne de nous nos transgressions" (Ps. 103:10, 12).

"Nous qui avons cru, entrons dans le repos" parce que "les oeuvres furent terminées depuis la fondation du monde" (Héb. 4:3). La bénédiction que nous recevons est la "bénédiction d'Abraham". Nous n'avons pas d'autre fondement que celui des apôtres et des prophètes, Christ étant Lui-même la Pierre angulaire (Éph. 2:20). Le salut que Dieu a préparé est complet et entier. Quand nous venons au monde, il nous attend déjà. Et nous n'allégeons pas Dieu en le rejetant, nous ne lui ajoutons rien en l'acceptant.

La promesse de l'Esprit

Christ nous a sauvés pour que nous puissions recevoir la promesse de l'Esprit. Ne commettons pas l'erreur de lire: "... que nous puissions recevoir la promesse du don de l'Esprit". Ce n'est pas la même chose et nous allons le montrer. Christ nous a sauvés, et ce fait prouve le don de l'Esprit, car c'est seulement "par l'Esprit éternel" qu'Il s'offrit Lui-même sans tache à Dieu (Héb. 9:14). Sans l'Esprit, nous ne saurions pas que nous étions pécheurs; nous connaîtrions encore moins le salut. L'Esprit convainc de péché et de justice (Jn 16:8). C'est l'Esprit qui rend témoignage parce que l'Esprit est la vérité" (l Jn 5:6). "Celui qui croit a ce témoignage en lui-même" (vers. 10). Christ est crucifié en faveur de tout homme. Cela, comme nous l'avons déjà vu, est prouvé par le fait que nous étions tous sous la malédiction, et seul Christ sur la croix porte la malédiction. Mais c'est par l'Esprit que Christ habite sur la terre parmi les hommes. La foi nous permet de recevoir Son témoignage et de nous réjouir dans la possession assurée par l'Esprit.

Remarquez encore que la bénédiction d'Abraham vint sur nous afin que nous puissions recevoir la promesse de l'Esprit. Mais c'est seulement par l'Esprit que la promesse vient. Donc, la bénédiction ne peut pas nous apporter la promesse que nous recevrons l'Esprit. Nous avons déjà l'Esprit avec la bénédiction. Mais ayant la bénédiction de l'Esprit, c'est-à-dire la justice, nous sommes certains de recevoir ce que l'Esprit a promis aux justes, à savoir un héritage éternel. En bénissant Abraham, Dieu lui promit un héritage. L'Esprit est le gage de tout le bien qui nous sera accordé.

L'Esprit gage de l'héritage

Tous les dons de Dieu sont en eux-mêmes de plus grandes promesses. Il y a toujours de plus grandes bénédictions. Le plan de Dieu est d'unir dans l'Évangile toutes choses en Christ, en qui "nous sommes aussi devenus héritiers... en Lui, vous avez cru et vous avez aussi été scellés du Saint-Esprit, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s'est acquis, à la louange de sa gloire" (Éph. 1:11-14).

Nous parlerons un peu plus loin de cet héritage. Il suffit de dire ici que c'est l'héritage promis à Abraham, dont nous devenons les enfants par la foi. L'héritage appartient à tous ceux qui sont enfants de Dieu par la foi en Christ. Et l'Esprit qui scelle notre filiation constitue la promesse, le gage, le fruit de cet héritage. Ceux qui acceptent la glorieuse délivrance –en Christ- de la malédiction de la loi, c'est-à-dire, la rédemption, non de l'obéissance à la loi -car l'obéissance n'est pas une malédiction- mais de la désobéissance à la loi, ont dans l'Esprit une avance, un acompte de la puissance et de la bénédiction du monde futur.

15. Frères (je parle à la manière des hommes), une disposition en bonne forme, bien que faite par un homme, n'est annulée par personne et personne n'y ajoute.

16. Or, les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n'est pas dit: et aux postérités comme s'il s'agissait de plusieurs, mais en tant qu'il s'agit d'une seule: et à ta postérité, c'est-à-dire à Christ.

17. Voici ce que j'entends: une disposition que Dieu a confirmée antérieurement ne peut pas être annulée, et ainsi la promesse rendue vaine, par la loi survenue quatre cent trente ans plus tard.

18. Car si l'héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse; or, c'est par la promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de sa grâce.

L'Évangile du salut universel fut prêché à Abraham. Il crut et reçut la bénédiction de la justice. Tous ceux qui croient sont bénis avec Abraham qui crut. Ceux qui ont la foi sont les enfants d'Abraham. "Les promesses furent faites à Abraham et à sa descendance." Si l'héritage vient par la loi ce n'est plus par la promesse, mais Dieu la donna à Abraham par une promesse". La promesse qui nous est faite est la même que celle qui fut faite à Abraham, la promesse d'un héritage dans lequel nous aurons part comme Ses enfants.

"Et à sa descendance"

Il ne s'agit pas d'un simple jeu de mots, mais d'un sujet vital. La controverse réside dans la manière de recevoir le salut: est-ce par Christ seul ou autrement? Ou par Christ et quelqu'un ou quelque chose de plus? Beaucoup s'imaginent qu'ils doivent se sauver en se rendant bons eux-mêmes. D'autres pensent que Christ est un adjoint valable, un assistant de leurs efforts. D'autres Lui donneraient volontiers la première place mais pas la seule place. Ils se regardent eux-mêmes comme de bons seconds. Le travail doit se faire par le Seigneur et eux. Mais notre texte rejette toutes ces prétentions. "Non les descendances, mais la descendance". Non plusieurs, mais Une seule, c'est-à-dire Christ seul.

Pas deux lignées de descendance

Nous pouvons opposer la descendance spirituelle à la descendance charnelle d'Abraham. L'opposé du spirituel est le charnel et les enfants charnels, à moins qu'ils soient aussi des enfants spirituels, n'ont pas la moindre part dans l'héritage spirituel. Il est possible d'être dans ce monde et d'être tout à fait spirituel. Il doit en être ainsi, sinon il n'y aurait pas d'enfant d'Abraham. "Ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu" (Rom. 8:8). "La chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu" (1 Cor. 15:50). Il n'existe qu'une lignée de descendants spirituels d'Abraham, un seul groupe d'enfants réellement spirituels, ceux qui ont la foi, ceux qui, en recevant Christ par la foi, reçoivent le pouvoir de devenir fils de Dieu.

Plusieurs promesses en Une seule

La descendance est Une mais les promesses sont plusieurs. Dieu n'a rien à offrir à un homme qu'il n'ait pas déjà offert à Abraham. Toutes les promesses de Dieu sont transmises en Christ dans lequel Abraham crut: "Car toutes les promesses de Dieu trouvent leur Oui en Lui; c'est pourquoi l'Amen par Lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu" (2 Cor. 1:20).

L'héritage promis

Que la chose promise et l'ensemble de toutes les promesses soient un héritage, cela se voit clairement dans Galates 3:15-18. Le 16e verset nous dit que la loi, venant 430 ans après que la promesse fut faite et confirmée, ne peut pas rendre cette promesse sans effet. "Car si l'héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse; or, c'est par la promesse que Dieu a fait à Abraham ce don de Sa grâce" (vers. 18). Que cet héritage soit compris en comparant le verset cité avec Romains 4:13: "En effet, ce n'est pas par la loi que l'héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c'est par la justice de la foi." Bien que "les cieux et la terre d'à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies" quand "les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront… nous attendons selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera" (2 Pier. 3:7, 12, 13). C'est la cité céleste vers laquelle Abraham, Isaac et Jacob regardèrent.

Un héritage sans malédiction

"Christ nous racheta de la malédiction... afin que nous puissions recevoir la promesse de l'Esprit par la foi". Nous avons vu que "la promesse de l'Esprit"' était la possession de toute la terre renouvelée, rachetée de la malédiction. Car la création elle-même "sera affranchie de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu" (Rom. 8:21). La terre nouvellement sortie des mains de Dieu, parfaite dans tous les domaines, fut donnée à l'homme pour qu'il en prenne possession (Gen. 1:27, 28, 31). L'homme pécha et apporta la malédiction sur lui-même.

Christ prit toute la plénitude de la malédiction de l'homme et de la création sur Lui. Il racheta la terre de la malédiction, afin qu'elle puisse être la possession éternelle à laquelle, Dieu, à l'origine, l'avait destinée et Il racheta aussi l'homme de la malédiction, afin qu'il puisse être préparé pour la possession d'un tel héritage. C'est le fondement de l'Évangile. "Le don gratuit de Dieu est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur" (Rom. 6:23). Ce don de la vie éternelle est compris dans la promesse de l'héritage, car Dieu promettait la terre à Abraham et à sa postérité pour "une possession éternelle" (Gen. 17:8). C'est un héritage de justice parce d'Abraham devait devenir héritier du monde par la justice de la foi. La justice, la vie éternelle, et un endroit pour vivre éternellement, tout cela se trouve dans la promesse et englobe tout ce qu'on peut désirer ou donner. Racheter l'homme, mais ne pas lui donner un endroit où vivre cette éternité eut été incomplet. Les deux actes n'en font qu'un. La puissance par laquelle nous sommes rachetés est la puissance de la création, par laquelle les cieux et la terre furent créés. Quand tout sera accompli, terminé, il n'y aura plus de malédiction (Apoc. 22:3).

La promesse des alliances

Alliance et promesse, de la part de Dieu, sont une seule et même chose. Cela se voit clairement dans Galates 3:17 où Paul affirme qu'annuler l'alliance serait annuler la promesse. Dans Genèse 17, nous voyons que Dieu fit un pacte avec Abraham, pour lui donner la terre de Canaan en possession éternelle. Galates 3:18 dit que Dieu la lui donna par promesse. Les pactes de Dieu avec les hommes ne sont rien d'autre que des promesses: "Qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour? C'est de lui, par Lui et pour Lui que sont toutes choses" (Rom. 11:35-36).

Après le déluge, Dieu fit un pacte avec chaque être vivant de la terre: avec les oiseaux, les animaux, et toutes les bêtes. Aucun d'eux ne Lui promis rien en retour (Gen. 9:9-16). Ils reçurent simplement cette faveur des mains de Dieu. C'est tout ce que nous pouvons faire: recevoir. Dieu nous promet chaque chose dont nous avons besoin, et plus que nous pouvons demander ou penser, comme un don. Nous nous donnons nous-mêmes à Lui; c'est-à-dire que nous ne Lui donnons rien. Et Il se donne Lui-même à nous, c'est-à-dire qu'Il nous donne tout. Ce qui complique le sujet, c'est que même lorsque l'homme est disposé à reconnaître le Seigneur en tout, ils veulent négocier avec Lui. Il veut s'élever jusqu'à une niveau semblable à celui de Dieu, et effectuer une transaction d'égal à égal avec Lui. Mais celui qui prétend traiter avec Dieu doit le faire dans les termes choisis par Lui et sur la base de faits irréfutables, c'est-à-dire, sur la base que nous ne possédons rien et que nous ne sommes rien; et Lui, Il possède tout, Il est tout et Il donne tout.

L'alliance ratifiée

L'alliance -qui est la promesse de Dieu de donner aux hommes la terre nouvelle après l'avoir libérée de la malédiction- fut préalablement ratifiée par Dieu. Christ est le Garant du nouveau pacte, du pacte éternel "car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c'est en Lui qu'est le oui; c'est pourquoi 1'Amen doit être prononcé par nous à la gloire de Dieu" (2 Cor. 1:20). En Lui, nous avons obtenu l'héritage, (1 Pier. 1:3-4), car le Saint-Esprit est le premier fruit de l'héritage et la possession du Saint-Esprit est Christ Lui-même, habitant dans le cœur par la foi. Dieu bénit Abraham disant: "toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité. C'est à vous premièrement que Dieu ayant suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités" (Act. 3:25-26).

Ce fut le serment de Dieu qui ratifia le pacte établit avec Abraham. Cette promesse et ce serment faits à Abraham sont le fondement de notre espérance, notre "puissant encouragement" (Héb. 6:18). Ce sont "une ancre de l'âme, sûre et solide" (vers. 19), parce que ce serment fait de Christ la garantie, la sécurité, et Il est toujours vivant (Héb. 9: 24-25). Il soutient toutes choses par Sa Parole puissante (Héb. 1:3). En Lui toutes choses subsistent (Col. 1:17). Donc, "Dieu voulant montrer avec plus d'évidence aux héritiers de la promesse l'immutabilité de sa résolution, intervint par un serment" (Héb. 6:17). Cela est notre consolation et notre espérance d'échapper et d'être garder du péché. Dieu engage Sa propre existence et l'univers entier pour assurer notre salut. C'est là un fondement solide pour notre foi dans Sa Parole parfaite.

La loi ne peut annuler la promesse

N'oublions donc pas que le pacte et la promesse sont une même chose, qu'ils incluent la terre, la nouvelle terre qui doit être donnée à Abraham et ses enfants. Remarquez aussi que seule la justice habitera ces nouveaux cieux et cette nouvelle terre; la promesse se propose de "rendre" justes tous ceux qui y croient. Cela est fait en Christ, en qui la promesse est confirmée. "Une disposition en bonne forme, bien que faite par un homme, n'est annulée par personne, et personne n'y ajoute." Combien c'est plus vrai encore avec le testament de Dieu!

Dès que la justice parfaite et éternelle fut assurée par le pacte fait avec Abraham, lequel fut confirmé en Christ par le serment de Dieu, il fut impossible que la loi, donnée quatre cent trente ans après, puisse introduire un autre élément. L'héritage fut donné à Abraham par la promesse. Mais après quatre cent trente ans, s'Il avait dit que l'héritage devait être acquis d'une autre façon, alors la promesse n'aurait eu aucun effet et le pacte aurait été annulé. Mais cela aurait entraîné la défaite du gouvernement de Dieu et la fin de son existence, car Il mit en gage Sa propre existence pour donner à Abraham et à sa descendance l'héritage et la justice nécessaire pour l'acquérir. "En effet, ce n'est pas par la loi que l'héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c'est par la justice de la foi". (Rom. 4:13). L'Évangile fut aussi plein et complet dans les jours d'Abraham qu'il l'a toujours été et le sera toujours. Rien ne fut ajouté ou changé dans ses dispositions ou conditions; rien de plus ne pouvait être fait après le serment de Dieu à Abraham. Rien ne peut lui être enlevé et rien de plus ne peut être demandé à aucun homme qui ne fut demandé à Abraham.

19. Pourquoi donc la loi? Elle a été donnée ensuite, à cause des transgressions, jusqu'à ce que vint la postérité à qui la promesse avait été faite; elle a été promulguée par des anges au moyen d'un médiateur.

20. Or, le médiateur n'est pas médiateur d'un seul, tandis que Dieu est un seul.

Pourquoi alors la loi? L'apôtre Paul pose cette question alors qu'il peut montrer catégoriquement la place de la loi dans l'Évangile. La question est très logique. Puisque l'héritage vient entièrement par la promesse et qu'un pacte a été confirmé, rien ne peut être changé, ni enlevé ou ajouté. Pourquoi la loi est-elle venue quatre-cent trente ans plus tard? Que fait-elle ici? Quel est son rôle?

"Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions." Il faut bien comprendre que l'énoncé de la loi au Sinaï n'était pas le commencement de son existence. Cette loi existait à l'époque d'Abraham et celui-ci lui obéit (Gen. 26:5). La loi de Dieu existait avant qu'elle ne fut promulguée au Sinaï (Ex. 16:1-4, 27-28). Au Sinaï, elle fut simplement donnée avec des détails plus explicites et d'une manière spectaculaire.

"A cause des transgressions". La loi est intervenue "pour que l'offense abondât" (Rom. 5:20); en d'autres termes que le péché, "par le commandement, il devînt condamnable au plus haut point" (Rom. 7:13). Elle fut donnée dans les circonstances les plus effrayantes de majesté, comme un avertissement aux enfants d'Israël pour leur montrer que, par leur incrédulité, ils étaient en danger de perdre l'héritage promis. Ils ne crurent pas le Seigneur, comme Abraham l'avait fait; et "tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction est péché" (Rom. 14:23). L'héritage étant promis par la justice de la foi (Rom. 4:13), les Juifs incrédules ne pouvaient pas le recevoir.

Ainsi, la loi leur fut donnée pour les convaincre qu'ils n'avaient pas la justice nécessaire pour posséder l'héritage. Car bien que la justice ne vienne pas par la loi, elle doit être appuyée par la loi (Rom. 3:20-21). En quelque sorte, la loi leur fut donnée pour montrer qu'ils n'avaient pas la foi et qu'ils n'étaient donc pas les vrais enfants d'Abraham et qu'ils étaient en danger de perdre l'héritage. S'ils avaient cru, Dieu aurait mis Sa loi dans leur cœur comme Il l'avait mise dans le cœur d'Abraham. Mais ils refusaient de croire et cependant ils avaient la prétention d'être les héritiers de la promesse; il était nécessaire de leur montrer de la manière la plus manifeste que leur incrédulité était un péché. La loi fut promulguée à cause des transgressions ou -ce qui est la même chose- à cause de l'incrédulité du peuple.

La confiance en soi est un péché

Le peuple d'Israël était plein de confiance en lui-même et d'incrédulité envers Dieu, comme le démontrèrent leurs murmures contre le guide donné par Dieu et leur habileté à essayer d'accomplir eux-mêmes les promesses de Dieu. Ils avaient le même esprit que leurs descendants qui demandaient: que devons-nous faire pour faire les oeuvres de Dieu? (Jn 6:28). Ils étaient si ignorants de la justice de Dieu qu'ils pensaient pouvoir établir leur propre justice comme équivalente (Rom. 10:3). A moins qu'ils voient leurs péchés, ils ne pourraient pas eux-mêmes profiter de la promesse. D'où la nécessité de la promulgation de la loi.

Le ministère des anges

"Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?" (Héb. 1:14). Quelle fut exactement la fonction des milliers d'anges présents au Sinaï, nous ne pouvons pas le savoir. Mais nous devons savoir que les anges ont un fidèle et profond intérêt pour tout ce qui concerne l'homme. Quand les fondements de la terre furent posés "tous les fils de Dieu poussèrent des cris de joie" (Job 38:7). Une multitude d'hôtes célestes chantèrent des louanges quand la naissance du Sauveur de l'humanité fut annoncée. Ces êtres puissants en force qui prêtent attention au Roi des rois "obéissent à la voix de Sa Parole" (Ps. 103:20). Le fait qu'ils furent présents à la promulgation de la loi montre que ce fut un événement de la plus grande importance.

Par un intermédiaire

La loi fut donnée au peuple depuis le Sinaï par un "intermédiaire" ou un "médiateur". Qui était ce médiateur? Il ne peut y avoir qu'une seule réponse: "Il y a un Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme" (l Tim. 2:5). Cependant, le médiateur n'est pas le représentant d'un seul bien que Dieu soit Un. Dieu et Jésus-Christ ne sont qu'Un. Christ est à la foi Dieu et homme. Dans la médiation entre Dieu et l'homme, Christ représente Dieu auprès de l'homme, et l'homme auprès de Dieu. "Dieu était en Christ réconciliant le monde avec Lui-même" (2 Cor. 5:19). Il n'y a et ne peut y avoir aucun autre médiateur entre Dieu et les hommes. "Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés" (Act. 4:12).

La tâche de Christ comme Médiateur

L'homme s'est éloigné et rebellé contre Dieu. "Nous étions tous errants comme des brebis" (És. 53:6). Nos iniquités nous avaient souvent séparées de lui (És. 59:1-2). "L'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas" (Rom. 8:7). Christ vint afin de détruire l'inimitié et de nous réconcilier avec Dieu; car Il est notre paix (Cf Éph. 2:14-16) "Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, Lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu" (1 Pier. 3:18). Par Lui, nous avons accès à Dieu (Rom. 5:1-2; Éph. 2:18). En Lui, l'affection de la chair, l'esprit de la rébellion est enlevé et l'Esprit est donné à sa place "afin que la justice de la loi fût accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l'esprit (Rom. 8:4). Le travail de Christ est de sauver ce qui était perdu, de restaurer ce qui était brisé, de réunir ce qui était séparé. Son nom est "Dieu avec nous", Lui habitant en nous; nous devenons participants de la nature divine (2 Pier. 1:4).

La tâche de Christ en tant que médiateur n'est limitée ni au temps ni à l'espace. Être médiateur signifie plus qu'être intercesseur. Christ fut médiateur avant que le péché vint dans le monde et Il sera encore médiateur quand il n'y aura plus de péché dans l'univers ni besoin de pardon. En Lui, toutes choses sont réunies. Il est vraiment l'empreinte du Père. Il est la vie. En lui et par lui, seulement, la vie de Dieu pénètre toute créature. Il est alors le moyen, l'intermédiaire, le médiateur, le chemin par lequel la lumière de la vie pénètre l'univers. Il ne devint pas médiateur pour la première fois à la chute de l'homme, mais il le fut de toute éternité. Personne, non seulement aucun homme, mais aucun être créé, ne vient au Père que par Christ. L'ange ne peut se tenir dans la divine présence, qu'en Christ. L'entrée du péché dans le monde n'a requis aucun nouveau pouvoir, aucun nouveau mécanisme, aucune nouvelle parole. La puissance qui avait créé toutes choses ne fit rien de plus que de continuer, dans l'infinie miséricorde de Dieu, à travailler pour la restauration de ce qui était perdu. Toutes choses furent créées en Christ; par conséquent, en Lui, nous avons la rédemption par Son sang (Cf Col. 1:14-17). La puissance qui soutient l'Univers est la même que celle qui sauve. "Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à Lui soit la gloire dans l'Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen" (Éph. 3:20).

21. La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu? Loin de là! S'il eût été donné une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi.

22. Mais l'Ecriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient.

La loi est-elle contre les promesses de Dieu? Loin de là! Si cela était, elle n'aurait pas été donnée par un médiateur, Jésus-Christ, car toutes les promesses de Dieu sont en Lui (2 Cor. 1:20).

Nous trouvons la loi et la promesse combinées en Christ. Nous savons que la loi ne fut pas et n'est pas contre les promesses de Dieu par le fait que Dieu donna tant l'une que l'autre. Nous savons aussi que la promulgation de la loi n'introduisit aucun élément nouveau dans le pacte, puisque celui-ci ayant été confirmé, il ne pouvait rien en être retranché ou ajouté. Mais la loi n'est pas inutile; sinon Dieu ne l'aurait pas donnée. Il n'est pas indifférent que nous l'observions ou pas car Dieu la donne. Mais elle n'est pas contre la promesse et ne porte en elle aucun nouvel élément. Pourquoi? Simplement, parce que la loi est dans la promesse. La promesse de l'Esprit inclut ceci: "Je mettrai mes lois dans leur esprit, je les écrirai dans leur cœur" (Héb. 8: 10). Voilà ce que Dieu a fait pour Abraham quand Il lui donna l'alliance de la circoncision (Lire Romains 4:11; 2:25-29; Philippiens 3:3).

La loi magnifie la promesse

La loi est justice de Dieu, car Dieu dit: "Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, peuple, qui as ma loi dans ton cœur!" (És. 51:7). La justice que la loi demande est la seule qui puisse hériter la terre promise. Elle est obtenue, non par les oeuvres de la loi, mais par la foi. La justice de la loi n'est pas obtenue par des efforts humains pour garder la loi, mais par la foi (Cf Rom. 9:30-32). Par conséquent, plus grande sera la justice que la loi requiert, plus la promesse de Dieu sera exaltée. Car Il a promis de donner cette justice à tous ceux qui croient. Oui, Il l'a juré! Aussi, quand la loi fut promulguée au Sinaï, "à haute voix sur la montagne, du milieu du feu, des nuées, et de l'obscurité" (Deut. 5:22) au son de la trompette de Dieu et toute la terre tremblante devant la présence du Seigneur et des anges, l'ineffable grandeur et majesté de la loi de Dieu furent révélées. Pour ceux qui se souvenaient du serment de Dieu à Abraham, ce fut une révélation de la merveilleuse grandeur de la promesse, car toute la justice que la loi demande, Il a juré de la donner à quiconque se confiera en Lui. La voix de tonnerre par laquelle la loi fut promulguée fut celle qui, du sommet de la montagne, proclama les béatitudes de la miséricorde et du salut (Cf És. 40:9). Les préceptes de Dieu sont des promesses. Il doit nécessairement en être ainsi, car Il sait que nous n'avons aucune puissance! Tout ce que Dieu demande, Il le donne. Quand Il dit: "Tu ne dois pas", nous devons l'interpréter comme une assurance qu'Il nous donne qu'Il nous préservera du péché si nous le voulons.

La justice et la vie

"S'il eût été donnée une loi qui pût procurer la vie, la justice viendrait réellement de la loi". Ceci démontre que la justice est vie. Il ne s'agit pas d'une simple formule, d'une théorie morte ou d'un dogme, mais d'une action vitale. Christ est la vie, et Il est donc notre justice. La loi écrite sur deux tables de pierre ne pouvait pas donner la vie, pas plus que ne le pouvaient les pierres sur lesquelles elle fut écrite. Tous ses préceptes sont parfaits, mais son expression écrite en caractères gravés sur la pierre, ne peuvent pas se transformer eux-mêmes en action. Celui qui reçoit la loi seulement dans la lettre possède "le ministère de la condamnation" et la mort. Mais la Parole fut faite "chair". En Christ, la Pierre vivante, la loi est vie et paix. Quand nous le recevons par le ministère de l'Esprit, nous avons la vie de justice que la loi approuve.

Le verset vingt et un montre que la loi fut donnée pour souligner l'importance de la promesse. Toutes les circonstances qui accompagnent la promulgation de la loi -la trompette, les voix, le tremblement de terre, le feu, la tempête, le tonnerre et les éclairs, la barrière de mort à la périphérie de la montagne- tout cela montre que "la loi produit la colère" chez "les fils de la rébellion" (Rom. 4:15; Éph. 5:6). Mais le fait que la loi produit la colère seulement sur les fils de la rébellion, prouve que la loi est bonne et que "l'homme qui mettra ces choses en pratique vivra par elle" (Rom. 10:5). Dieu désirait-Il décourager Son peuple? Non, d'aucune manière. Il est nécessaire d'obéir à la loi, et les terreurs du Sinaï avaient pour but de les conduire à nouveau vers le serment que Dieu fit quatre cent trente ans auparavant; serment qui doit subsister pour tout homme, dans tous les âges, comme l'assurance de la justice par le Sauveur crucifié qui vit éternellement.

Comment apprenons-nous à sentir notre besoin ?

Jésus a dit du Consolateur: "Quand Il sera venu, Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement" (Jn 16:8). De Lui-même, Il dit: "Je suis pas appeler des justes, mais des pécheurs." "Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades" (Marc 2:17). Un homme doit sentir son besoin avant d'accepter de l'aide. Il doit connaître son mal avant d'appliquer le remède.

De la même manière, la promesse de la justice serait complètement dédaignée par celui qui ne se reconnaît pas pécheur. La première partie du travail de consolation de l'Esprit Saint est par conséquent de convaincre les hommes de péché. Aussi, "l'Écriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui a été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient" (Gal. 3:22). "C'est par la loi que vient la connaissance du péché" (Rom. 3:20). Celui qui se sait pécheur est sur la bonne voie. "Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité" (l Jn 1:9).

Ainsi, la loi est, entre les mains de l'Esprit, un agent actif persuadant les hommes d'accepter la plénitude de la promesse. Personne ne déteste celui qui lui a sauvé la vie en lui signalant un danger qu'il n'avait pas vu. Au contraire, on le regarde comme un ami et on le remercie avec reconnaissance. C'est ainsi que la loi sera considérée par celui qui a été conduit, par ses avertissements, à fuir la colère à venir. Il dira avec le Psalmiste: "Je hais les pensées vaines et j'aime ta loi" (Ps. 119:113).

23. Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée.

Notez la similitude entre les versets 8 et 22. "Mais l'Ecriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui a été promis fût donné par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient" (vers. 22). "Aussi, l'Écriture prévoyant que Dieu justifierait les païens par la foi, a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham" (vers. 8).

Nous voyons que l'Écriture qui prêche l'Évangile est la même qui renferme tous les hommes sous le péché. Le mot "conclure" signifie littéralement "consigner" comme dans le verset 23. Donc, celui qui est consignée par la loi est en prison. Dans les gouvernements humains, un criminel est consigné [appréhendé] dès que la loi réussit à l'attraper. La loi de Dieu est omniprésente, et toujours active. Donc, dès le moment où un homme pèche, il est consigné, emprisonné. C'est là la condition de tous, car "tous ont péché" et "il n'y a aucun juste, pas même un seul".

Les esprits auxquels Christ prêcha aux jours de Noé étaient en prison (Cf I Pierre 3:19-20). Mais comme tous les autres pécheurs, ils étaient des "captifs pleins d'espérance" (Zach. 9:12). "Dieu regarde du lieu élevé de Son sanctuaire. "Du haut des cieux, l'Éternel regarde sur la terre, pour écouter les gémissements des captifs, pour délivrer ceux qui vont périr" (Ps. 102:19-20). Christ est donné "pour traiter alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres" (És. 42:6-7).

Si vous ne connaissez pas encore la joie et la liberté dans le Seigneur, laissez-moi vous parler d'une expérience personnelle. Un jour, dans peu de temps, peut-être même aujourd'hui, l'Esprit de Dieu vous convaincra de péché. Vous pouvez avoir été auparavant plein de doutes et d'hésitations, vous pouvez avoir chercher toute sortes d'excuses évasives, mais ce jour-là, vous n'aurez rien à répondre. Alors, vous n'aurez pas de doute concernant la réalité de Dieu et du Saint-Esprit, vous n'aurez pas besoin d'arguments pour vous en assurer. Vous reconnaîtrez la voix de Dieu parlant à votre âme, et vous direz comme l'ancien Israël: "Que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions" (Ex. 20:19). Alors, vous connaîtrez ce que c'est que d'être "consignés", enfermé dans une prison dont les murs semblent si proche de vous, qu'en plus de rendre toute évasion impossible, ils semblent vous asphyxier. Les récits de personnes qui furent condamnées à être enterrées vivantes sous une lourde pierre sur eux, vous sembleront extrêmement vivants et réels quand vous sentirez les tables de la loi écrasant votre vie et une main de pierre brisant votre cœur. Alors quelle joie pour vous de vous souvenir que vous êtes "enfermés" seulement pour que la promesse de la foi en Jésus-Christ soit acceptée par vous et vous délivre (Gal. 3:14). Dès que vous vous accrocherez à cette promesse, vous trouverez en elle la clé qui ouvre toutes les portes de cette prison du doute. Les portes des prisons s'ouvriront et vous direz: "Notre âme s'est échappée comme l'oiseau du filet des oiseleurs; le filet s'est rompu et nous nous sommes échappés" (Ps. 124:7).

Sous la loi, sous le péché

Avant de connaître la foi, nous étions "confinés" sous la loi, nous étions prisonniers pour la foi qui devait se manifester après. Nous savons que tout ce qui n'est pas foi est péché, (Rom. 14:23). Aussi, être "sous la loi", est la même chose qu'être sous le péché. La grâce de Dieu apporte la délivrance du péché, afin que lorsque nous croyons à la grâce de Dieu, nous ne soyons plus sous la loi, parce que nous sommes libres du péché. En conséquence, ceux qui sont sous la loi sont des transgresseurs de la loi. Les justes ne sont pas sous la loi, mais marchent en elle.

24. Ainsi, la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi.

Les versions anglaises traduisent le mot "pédagogue" par "gardien" ou "professeur". La traduction allemande ou scandinave emploie un mot qui signifie "maître de maison de correction". Le mot grec est "pédagogue".

Le pédagogue était l'esclave du père de famille qui accompagnait l'enfant à l'école pour être certain qu'ils ne feraient pas l'école buissonnière. S'ils essayaient de s'échapper, le pédagogue le ramenait sur le chemin, et il avait de l'autorité, et il pouvait même employer des méthodes physiques de correction. "Tuteur" ou "instructeur", ne son pas de bonnes traductions. Le mot a été employé comme signifiant "professeur", bien que le met grec ne convienne pas à cette idée. "Surveillant" ou "gardien" conviendraient mieux. L'enfant donné à sa garde, même s'il est de haut rang, est donc privé de liberté, comme s'il était en prison. Tous ceux qui ne croient pas sont sous le péché, "enfermés" sous la loi; donc la loi agit comme leur gardien. La loi les maintient en esclavage. Le coupable ne peut pas échapper à sa culpabilité. Bien que Dieu soit miséricordieux et clément, Il "ne tient pas le coupable pour innocent" (Ex. 34:6-71). C'est-à-dire qu'Il ne mentira pas en appelant le mal bien. Mais Il offre un remède grâce auquel le coupable peut être libéré de sa culpabilité. Alors, la loi ne restreindra plus sa liberté et il marchera librement en Christ.

La liberté en Christ

Christ dit: "Je suis la porte" (Jn 10:9). Il est aussi le bercail et le berger. Les hommes imaginent qu'en dehors du bercail, ils sont libres et qu'entrer dans le bercail restreint leur liberté; c'est exactement le contraire. Le bercail de Christ est un lieu où l'on est "au large" tandis que les incrédules en font une prison étroite. Le pécheur a un champ de pensée restreint, mais le vrai libre-penseur comprend "avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la profondeur, la hauteur et connaît l'amour de Christ qui surpasse toute connaissance" (Éph. 3:18-19). En dehors de Christ, il n'y a que l'esclavage. En Lui seul est la liberté. En dehors de Christ, l'homme est en prison, "pris dans ses propres iniquités" (Prov. 5:22).

"Le pouvoir du péché, c'est la loi" (1 Cor. 15:56) C'est la loi qui déclare l'homme pécheur et le rend conscient de sa condition. Par la loi "vient la connaissance du péché" (Rom. 3:20). Le péché "n'est point imputé quand il n'y a point de loi" (Rom. 5:13). La loi constitue réellement les murs de la prison du pécheur. Elle l'enferme en elle, en faisant qu'il se sente mal à l'aise, elle l'opprime par le sens du péché, comme pour le priver de la vie. Tandis que le pécheur fait en vain des efforts prodigieux pour s'échapper, les commandements restent solides comme des murs de prison. De quelque côté qu'il se tourne, il trouve un commandement qui lui dit: "Tu ne peux pas trouver la liberté par moi, car tu as péché." La situation n'est pas meilleure s'il cherche à se lier avec la loi et promet de l'observer, car son péché subsiste. La loi l'aiguillonne et le conduit dans la seule issue possible: la promesse par la foi en Jésus-Christ. En Christ, il est rendu vraiment libre, car en lui il est fait justice de Dieu. En Christ est "la loi parfaite de liberté".

La loi prêche l'Évangile

Toute la création parle de Christ, proclamant sa puissance de salut. Chaque fibre du cœur de l'homme crie vers Lui. Les hommes ne le réalisent pas, mais Il est "le Désiré de toutes les nations" (Ag. 2:7). Lui seul satisfait le désir de chaque être vivant (Ps. 145:16). En Lui seul se trouve le secours et la réponse à un monde qui attend et soupire.

Puisque Christ, en qui est la paix (car Il est notre paix), cherche ceux qui sont fatigués et ceux qui sont déprimés et les appelle à Lui, puisque chaque homme a des désirs que rien d'autre dans le monde ne peut satisfaire; il s'ensuit que l'homme, averti et aiguillonné par la loi, sans repos, sans trouver aucune issue, trouvera à la fin la seule porte de salut, car elle est ouverte de part en part. Christ est la cité de refuge dans laquelle celui qui est poursuivi par le vengeur du sang peut fuir et trouver un accueil. En Christ seul, le pécheur trouvera la délivrance du fouet de la loi, car en Christ la justice de la loi est accomplie en nous (Rom. 8:4). La loi ne permet à personne d'être sauvé, à moins qu'il ait "la justice qui vient de Dieu par la foi" (Phil. 3:9), la foi de Jésus.

25. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue.

26. Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ.

"La foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la Parole de Dieu" (Rom. 10:17). Quand l'homme reçoit la Parole de Dieu, la parole de la promesse qui apporte avec elle la plénitude de la loi, et si au lieu de lutter contre elle, il s'abandonne à elle, la foi vient. Le 11e chapitre de l'épître aux Hébreux montre que la foi a existé dès le commencement. Depuis les jours d'Abel, les hommes ont trouvé la liberté par la foi. Celle-ci est encore valable aujourd'hui "Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut" (2 Cor. 6:2). "Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs" (Héb. 3:7).

27. Vous tous qui avez été baptisés en Jésus-Christ, vous avez revêtu Christ.

"Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en Sa mort que nous avons été baptisés?" (Rom. 6:3).

C'est par Sa mort que Christ nous sauve de la malédiction de la loi, mais nous devons mourir avec Lui. Le baptême est une mort conforme à la sienne (Rom. 6:5). Nous ressusciterons pour marcher "en nouveauté de vie", la vie même de Christ (Cf Gal. 2:20). Ayant revêtu Christ, nous sommes Un en Lui. Nous sommes complètement identifiés avec Lui. Notre identité est perdue dans la sienne. On dit souvent de quelqu'un qui est converti: "Il est tellement changé que vous ne le reconnaîtriez pas! Ce n'est plus le même homme!" C'est vrai, Dieu l'a transformé en un autre homme. Par conséquent, étant devenu Un avec Christ, il a droit à tout ce que Christ a, et aussi une place dans les cieux, où Christ Lui-même demeure. De la prison du péché, il est exalté jusqu'à la demeure de Dieu. Cela, bien entendu, présuppose que le baptême soit pour lui une réalité, et non une simple formalité extérieure. Ce n'est pas simplement dans l'eau visible qu'il est baptisé, mais "en Christ", dans Sa vie.

Comment le baptême nous sauve

Le mot grec pour baptiser signifie "plonger dans", "immerger". Le forgeron grec baptisait son fer dans l'eau pour le refroidir. La maîtresse de maison baptisait ses plats dans l'eau pour les nettoyer. Et dans le même but, tous baptisaient leurs mains dans l'eau. Oui, chaque homme se baptisait fréquemment, allant au baptisterion–ou piscine- dans le même but. Ce même mot baptistère existe pour nous et désigne un endroit où une personne peut s'immergé complètement.

"Être baptisé en Christ" montre quelle doit être notre relation avec Lui. Nous devons être "absorbés" et perdus de vue dans Sa vie. Alors, seul Christ sera vu, de façon que ce n'est plus moi qui vit, mais Christ. "Nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême en Sa mort" (Rom. 6:4). Le baptême nous sauve de la mort "par la résurrection de Jésus-Christ" (1 Pier. 3:2 1) parce que nous sommes baptisés en Sa mort, afin que comme Christ ressuscita des morts pour la gloire du Père, nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. "Nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par Sa vie" (Rom. 5:10). Aussi, le baptême en Christ –non la forme mais le fait- nous sauve.

Le baptême est "la réponse d'une bonne conscience envers Dieu" (1 Pier. 3:2 1). S'il n'y a pas de bonne conscience envers Dieu, il n'y a pas de baptême chrétien. Donc, la personne baptisée doit avoir l'âge nécessaire pour être consciente de ce fait. Elle doit avoir conscience du péché et aussi du pardon par Christ. Elle doit connaître la vie qui est alors manifestée et elle doit abandonner volontiers son ancienne vie de péché pour la nouvelle vie de justice.

Le baptême "n'est pas la purification des souillures du corps, mais l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu" (l Pier. 3:21). "Une source sera ouverte pour le péché et pour l'impureté" (Zach. 13:1) et de cette source coule le sang de Christ. La vie de Christ coule à flots du trône de Dieu, au milieu duquel il y a "un Agneau qui était là comme immolé" (Apoc. 5:6), de même qu'elle coula du côté du Christ sur la croix. Quand Christ "par un Esprit éternel, s'est offert Lui-même sans tache à Dieu," de son côté "il sortit du sang et de l'eau" (Jn 19:34). "Christ a aimé l'Église et s'est livré Lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la Parole après l'avoir purifiée par le baptême d'eau" (Éph. 5:25-26; littéralement: un bain d'eau dans la Parole). Ayant été enseveli dans l'eau au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, le croyant fait connaître qu'il accepte l'eau de la vie, le sang de Christ, qui purifie de tout péché, et qu'il se dispose lui-même dorénavant à vivre de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Dès ce moment, il disparaît et la vie de Christ seule est manifestée dans sa chair mortelle.

28. Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car tous vous êtes un en Jésus-Christ.

29. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.

"Il n'y a point de distinction" (Rom. 3:22; 10:12). Cela est la note dominante de l'Évangile. Tous sont pareillement des pécheurs et tous sont sauvés de la même manière. Ceux qui veulent établir une distinction concernant la nationalité déclarant que le salut est différent pour les Juifs et les païens, peuvent aussi en faire une concernant le sexe et déclarer que les femmes ne sont pas sauvées de la même manière que les hommes. Mais il n'y a qu'un seul chemin. Tous les êtres humains, quelles que soient leur race et leur condition sociale, sont égaux devant Dieu. "Vous êtes tous Un en Christ". Christ est Unique. Il n'est pas dit "aux postérités" comme s'il s'agissait de plusieurs, mais "à ta postérité", qui est Christ (Gal 3:16.) Il n'y a qu'une descendance, mais elle embrasse tous ceux qui sont à Christ.

Être revêtu de Christ signifie être revêtu de "l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté" (Éph. 4:24). Il a aboli dans sa chair l'inimitié, l'esprit charnel"en sorte qu'Il put "créer en Lui-même avec les deux un seul homme nouveau" (Éph. 2:15). Lui seul est l'Homme authentique, "Christ-Jésus homme". En dehors de Lui, il n'y a pas de vraie humanité. Nous arrivons "à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ" (Éph. 4:13). Dans la plénitude des temps, Dieu rassemblera toutes choses en Christ. Il n'y aura qu'un Homme et seule Sa justice, dans la mesure que le Descendant est un. "Si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse".

Christ est "le Descendant". Ainsi le déclare le texte. Mais Christ ne vivait pas pour Lui-même. Il a gagné un héritage, non pour Lui, mais pour ses frères. Le plan de Dieu est "de réunir toutes choses en Christ" (Éph. 1:10). Un jour, Il mettra un terme aux divisions de toutes sortes, et Il le fait dès maintenant en ceux qui l'acceptent. En Christ, il n'y a aucune distinction de nationalité, de classe, ni de rang. Le chrétien pense simplement de n'importe quelle personne -anglais, allemand, français, russe, turc ou chinois ou africain-, comme d'une personne, et donc comme d'un héritier possible de Dieu par Christ. Si un autre homme, d'une autre race ou d'une autre nation accepte aussi Christ, alors le lien mutuel devient encore plus fort. "Il n'y a plus ni Juif, ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous êtes tous Un en Christ Jésus".

C'est pour cette raison qu'il est impossible qu'un chrétien s'engage dans la guerre. Pour lui, il n'y a pas de distinction de nationalité; il voit son frère en tout homme. La vie de Christ est sa vie, puisqu'il est Un avec Christ. Il lui serait aussi impossible de se battre que l'aurait été pour Christ de saisir une épée et de se battre par légitime défense devant les soldats romains. Deux chrétiens ne peuvent pas plus se battre l'un contre l'autre que Christ ne peut se battre contre Lui-même.

Cependant, la guerre n'est pas maintenant l'objet de notre étude, mais le fait de signaler l'absolue nécessité de l'unité des croyants en Christ. Effectivement ils sont un. Il n'y a qu'une descendance qui est Christ. Quoiqu'il puisse y avoir plusieurs millions de croyants, ils ne sont qu'un en Christ. Chaque homme possède sa propre individualité mais chacun d'eux reflète un aspect de l'individualité de Christ. Le corps humain a plusieurs membres et tous les membres diffèrent dans leurs particularités. Cependant, il existe une unité parfaite et l'harmonie règne dans chaque corps humain sain. En ceux qui ont "revêtu l'homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l'image de Celui qui l'a créé, il n'y a ici ni Juif ni Grec, ni circoncision ni incirconcision, ni Barbare, ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous" (Col. 3:11).

La récolte

Dans le commentaire de Christ concernant la parabole de l'ivraie et du bon grain, il est dit que la bonne semence (ou descendance) sont les fils du royaume (Mat. 13:38). L'agriculteur ne permit pas qu'on arrache l'ivraie, car à ce stade de développement, il était difficile de la distinguer du blé, et une partie de celui-ci pouvait être détruit. Aussi dit-il: "Laisse-les croître ensemble jusqu'à la moisson, et au temps de la récolte, je dirai aux moissonneurs: Rassemblez premièrement l'ivraie et liez-la pour être brûlée, puis rassemblez le blé dans mon grenier" (vers. 30).

La parabole a pour but d'enseigner que c'est au moment de la récolte que la nature de la graine est manifeste dans sa plénitude. La moisson ne peut avoir lieu tant que le grain n'est pas discernable et mûr."La moisson, c'est la fin du monde". Donc le temps dont il est question dans Galates 3:19, "jusqu'à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite", n'est rien d'autre que la fin du monde, moment où la promesse se référent à la nouvelle terre trouvera son accomplissement. La semence ou descendance, ne peut se manifester avant ce temps-là.

Lisons à nouveau Galates 3:19: "Pourquoi donc la loi? Elle a été donnée ensuite à cause des transgressions, jusqu'à ce que vînt la postérité à qui la promesse avait été faite." Que nous enseigne ce verset? Simplement que la loi fut promulguée au Sinaï, sans aucun changement, comme une part intégrale de l'Évangile et elle doit être présentée ainsi au monde jusqu'au retour du Christ, à la fin du monde.

"Tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre" (Mat. 5:18). Quel est le temps où le ciel et la terre passeront, où les nouveaux cieux et la nouvelle terre seront créés? A ce moment-là, la loi n'aura plus besoin d'être écrite dans un livre, pour être prêchée aux pécheurs et pour que leurs péchés leur soient exposés. Elle sera écrite dans le cœur de chaque homme (Héb. 8:10, 11). Sera-t-elle abolie? D'aucune manière! mais elle sera gravée d'une manière indélébile dans le cœur de chaque individu, écrite non avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant.

La descendance se rapporte à tous ceux qui appartiennent à Christ. Et nous savons que l'héritage promis par Christ" n'est pas encore venu dans sa plénitude. Jésus-Christ sur la terre, ne reçut pas l'héritage promis dans une plus grande mesure qu'Abraham. Christ ne peut obtenir cet héritage avant Abraham, car la promesse était pour Abraham et sa descendance... Par Ézéchiel, le Seigneur parla de l'héritage au temps où David cesserait d'avoir un représentant sur son trône sur la terre et prédit le renversement de Babylone, de la Perse, de la Grèce et de Rome en ces mots: "La tiare sera ôtée, le diadème sera enlevé... J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n'aura lieu qu'à la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai" (Éz. 21:31-32.)

Ainsi, Christ est assis sur le trône de Son Père, "attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied" (Héb. 10:13). Il reviendra bientôt. Ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu et cohéritiers de Christ, de façon que Christ ne peut recevoir l'héritage avant eux. La "descendance" est une et non divisée. Quand Il viendra pour exécuter le jugement et détruire ceux qui ont choisi de dire: "Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous" (Luc 19:14), Il "viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire" (Mat 25:31).

Alors, la descendance sera complète et la promesse sera accomplie. Jusque là, la loi accomplira fidèlement son devoir en réveillant les consciences des pécheurs, ne leur accordant aucun repos jusqu'à ce qu'ils soient identifiés avec Christ, ou bien le rejettent complètement. Mettrez-vous fin à vos plaintes à propos de cette loi qui vous sauve de vous abandonner dans un sommeil fatal? Accepterez-vous la justice de la loi, en Christ? Si oui, alors, comme vraie descendance d'Abraham et héritier de la promesse, vous pouvez vous réjouir dans votre libération de l'esclavage et chanter:

"Je suis un enfant du Roi
Un enfant du Roi!
Avec Jésus mon Sauveur,
Je suis un enfant du Roi. "

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