L'ÉVANGILE DANS L'APOCALYPSE

 

 

XIII

 

 

QUAND LE MONDE ENTIER S'EMERVEILLE DEVANT LA "BÊTE"

 

 

(catalogue)
(indice)

 

 

Apocalypse 13: 1: Puis je me tins debout sur le sable de la mer. Et je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix couronnes, et sur ses têtes un nom de blasphème.

 

Pas à pas, le prophète de Dieu nous fait découvrir le Christ. Notre oeil ne peut pas voir sa figure admirable mais nous pouvons le suivre à la trace, retrouver l'empreinte de ses pas dans les événements de l'histoire y compris dans notre vécu personnel. Ce chapitre présente une vérité intensément intéressante et d'une importance vitale. Comme "aucune prophétie de l'Ecriture ne peut être affaire d'interprétation privée" (2 Pier. 1: 20) - T.O.B. (plus proche ici du texte original que Segond) - nous savons que la Bible elle-même va nous donner l'interprétation des divers symboles qui apparaissent ici. Laissons la Bible éclairer cela pour nous. Dans la prophétie biblique la mer symbolise "des peuples, des foules, des nations, des langues" (Apoc. 17: 15). De même une bête représente une nation ou un royaume (voir Dan. 7: 17, 23). Et puisqu'une bête est dirigée par sa tête, les sept têtes de cette bête représenteraient alors ses différents types de gouvernement, sept étant le chiffre de la plénitude. Les dix cornes sont clairement expliquées par Daniel lui-même: ce sont les dix nations qui vont s'élever du quatrième grand empire mondial, Rome (Dan. 7: 24).

 

Mais ce royaume dont il est question dans Apocalypse 13 ne peut être une puissance politique ordinaire, car Jean a vu "un nom de blasphème" inscrit sur ses têtes. Le dictionnaire définit le blasphème comme un "affront, outrage fait à Dieu en paroles, écrits, ou actes; également action de prétendre avoir des attributs ou des prérogatives de la divinité". Le blasphème est lié à la religion et non à la politique. Par conséquent, cette "bête" est une puissance religieuse, c'est-à-dire une église qui s'est développée à partir d'un royaume.

 

Quant à savoir de quelle puissance religieuse ou de quelle église il s'agit, c'est au verset suivant d'éclaircir la question. Le divin auteur de l'Apocalypse ne va pas nous laisser ignorants:

 

Apocalypse 13: 2: Or la bête que je vis était semblable à un léopard, ses pattes étaient comme celles d'un ours, et sa gueule comme la gueule d'un lion. Le dragon lui donna son pouvoir, son trône et une grande autorité.

 

Une petite clé peut ouvrir une serrure importante si elle s'adapte bien. Les livres de Daniel et de l'Apocalypse s'accordent ensemble comme une clé et une serrure, chacun expliquant l'autre.

 

Par exemple, Daniel décrit quatre grandes bêtes qu'il a vues en vision: un lion, un ours, un léopard, et une bête étrange qui ressemble plus que tout autre chose à un dragon. Le lion symbolise Babylone, riche et majestueuse; l'ours représente l'empire Médo-Persan, cruel et sanguinaire; le léopard c'est la Grèce, intelligente et rapide - Daniel les appelle par leur nom (Dan. 2: 38; 8: 20, 21); et la quatrième bête, toute puissante, est un symbole de l'empire Romain, cet empire païen qui a succédé à la Grèce.

 

La "bête" que nous considérons dans ce chapitre, réunit les carac­téristiques des quatre empires mondiaux précédents. Elle reçoit son "pouvoir, son trône et une grande autorité" du "dragon". Elle symbolise l'empire Romain, la Rome païenne derrière laquelle se tient "le diable, et Satan".

 

Mais une chose nouvelle, jamais observée auparavant dans l'his­toire s'est produite dans l'empire Romain. Au cours de son histoire celui-ci a changé de religion officielle, ce qui a changé son caractère: d'une puissance politique il est devenu une puissance religieuse.

 

Quand le pouvoir des empereurs commença à s'affaiblir, ceux-ci transférèrent leur capitale: Constantinople, au lieu de Rome, devint leur résidence.

 

Cela créa un vide que l'Evêque de Rome s'empressa de remplir. Bientôt il commença à vouloir dominer les autres évêques et à récupérer le prestige et le crédit dont les empereurs romains précé­dents avaient joui exclusivement. C'est ainsi que le "dragon lui donna son pouvoir, son trône, et une grande autorité". Un historien déclare: "Des ruines de la Rome politique, s'est élevé un grand empire moral sous la forme colossale de l'Eglise Romaine" (Alexander Clarence Flick, The Rise of the Medieval Church, p. 150 - New-York: Burt Franklin, 1959).

 

En lisant la suite des paroles du prophète Jean nous allons reconnaî­tre avec plus de certitude dans la "bête" de ce chapitre, la Rome papale:

 

Apocalypse 13: 3-7: L'une de ses têtes était comme blessée à mort, mais sa blessure mortelle  fut guérie. Emerveillé, le monde entier suivit la bête. Et ils adorèrent le dragon qui avait donné le pouvoir à la bête; et ils adorèrent la bête en disant: Qui est semblable à la bête et qui peut la combattre? Il lui fut donné une bouche pour proférer des paroles arrogantes et des blasphèmes; et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante deux mois. Elle ouvrit sa bouche en blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, son tabernacle et ceux qui habitent dans le ciel. Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre, et il lui fut donné le pouvoir sur toute tribu, peuple, langue et nation.

 

De nouveau c'est le prophète Daniel qui va nous aider à découvrir le secret de cette prophétie. Dans Daniel 7 il décrit le pouvoir d'une "petite corne" identique à celui de cette bête. Notez les similitudes existant entre "la petite corne" de Daniel et la "bête" de Jean:

 

1) La "petite corne" blasphème contre Dieu. "Il prononcera des paroles contre le Très-Haut" (Dan. 7: 25).

2) La "petite corne" fait également "la guerre aux saints" (Dan. 7: 21).

3) La "petite corne" a reçu le pouvoir d'agir pendant 3 ans et demi (Dan. 7: 25), ce qui fait 42 mois. Dans Apocalypse 12: 6, on se réfère à cette même période de temps de 1260 jours, chaque jour représentant une année dans la prophétie, comme nous l'avons vu précédemment.

 

Maintenant, voyons si la papauté correspond à ces caractéristiques énoncées dans la Bible:

 

1) Est-ce que la papauté blasphème contre Dieu ou prétend possé­der les titres et l'autorité de Dieu? Quand Jésus pardonnait les péchés des gens, les Juifs l'accusaient de blasphème en disant: "Qui peut pardonner les péchés, si ce n'est Dieu seul?" Luc 5: 21. Un auteur Catholique Romain affirme: "Le prêtre occupe la place du Sauveur lui-même, car en disant: "Ego te absolvo" (Je t'absous, en Latin), il absout du péché... Pour pardonner un seul péché, il faut toute l'omnipotence de Dieu... Mais c’est ce que seul Dieu peut faire aussi en disant: "Ego te absolvo a peccatis tuis". (Alphonsus de Lignori, Dignity abd Duties of the Priest, p. 34-36 - Brooklyn: Redemptorist Fathers, 1927).

 

Le même auteur va plus loin en disant: "Mais notre émerveillement devrait être bien plus grand en apprenant qu'en réponse aux paroles de Ses prêtres - HOC EST CORPUS MEUM (ceci est mon corps) - Dieu lui-même obéit et descend sur l'autel, qu'il se rend là où ils L'appellent... Ils Le font déplacer comme il leur plaît, d'un endroit à un autre; ils peuvent, s'ils le désirent, L'enfermer dans un tabernacle, ou L'exposer sur l'autel, ou Le porter au-dehors de l'église; ils peuvent à leur libre choix manger Sa chair, et Le donner à manger à d'autres... Le prêtre peut d'une certaine façon, être appelé le créateur de son Créateur" (Ibid., p. 26, 27, 32).

 

Une encyclopédie catholique romaine mentionne: "Le pape pos­sède une si haute dignité et un statut si élevé qu'il n'est pas un simple homme, mais c'est comme s'il était Dieu, et le Vicaire de Dieu... Le pape est l'équivalent de Dieu sur la terre". (Lucius Ferraris, Prompta Bibliotrieca, Article "Papa", Volume VI, p. 26-29 -Venice: Gaspar Starti, 1772).

 

Encore en 1894, le pape Léon XIII a déclaré: "Sur cette terre, c'est nous qui occupons la place du Dieu Tout-Puissant".

 

2) La papauté a-t-elle fait "la guerre aux saints" pour "les vaincre"? Les historiens nous rapportent que durant le temps où la papauté était souveraine en Europe, des millions de gens ont été mis à mort parce qu'ils ne voulaient pas reconnaître la papauté comme la véritable église de Dieu sur la terre. Le pape Martin V (en fonction de 1417 à 1431) a dit au roi de Pologne à propos des Chrétiens disciples de Jean Huss: "Faites-vous un devoir d'exterminer les Hussites. Rappelez-vous que ces personnes impies osent proclamer les principes de la liberté"

 

Ils soutiennent que le Christ est venu sur la terre pour abolir l'esclavage; ils appellent le peuple à la liberté... Brûlez, massacrez, rasez tout partout, car rien ne pourrait être plus agréable à Dieu, ou plus utile à la cause des rois, que l'extermination des Hussites". (L.M. de Cormenin, The Public and Private History of the Popes of Rome, Volume II, p. 116, 117).

 

3) Pendant combien de temps la papauté est-elle restée toute puissante en Europe? L'empereur romain Justinien a décrété que l'évêque de Rome, le pape, devait être à la tête de toutes les églises. Ce décret est entré en application en l'année 538 quand les Ostrogoths ont été chassés de Rome. Cette année-là le pouvoir temporel de la papauté a commencé, et il a continué sans interruption au travers des luttes pendant 1260 ans, jusqu'en 1798, l'année fatidique où le général Berthier de l'armée Française est entré à Rome, l'a déclarée républicaine, et a fait le pape prisonnier. Beaucoup de gens ont cru que la papauté était morte.

 

Mais pas du tout! Nous allons voir dans quelques instants comment sa "blessure mortelle" est en cours de guérison à notre époque. Pendant les années de sa suprématie la papauté a suscité l'émer­veillement du monde entier. La plus grande partie de l'humanité tremblait devant son arrogance hautaine. La vie en Europe durant le Moyen-Age gravitait autour de l'église catholique romaine. La superstition et la peur ont tenu le peuple en captivité jusqu'à ce qu'un certain soulagement se fasse sentir lors de la grande Réforme Protestante au 16ième siècle.

 

Apocalypse 13: 8-10: Et tous les habitants de la terre l'adoreront, ceux dont les noms n'ont pas été écrits dans le livre de l'Agneau immolé dès la fondation du monde. Si quelqu'un a des oreilles qu'il entende! Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée. Voilà la persévérance et la foi des saints.

 

Comme nous l'avons vu au chapitre 11, les Français en sont venus à penser que l'église catholique Romaine était leur ennemie. L'armée de Napoléon s'est rendue en Italie, bien décidée à mettre fin à la papauté. Berthier a fait prisonnier le Pape en 1798. La Papauté qui en avait mené d'autres en captivité a donc elle-même été menée en captivité.

 

Mais le monde a grandement oublié les leçons amères du Moyen-Age. Il a oublié que l'apogée de la Papauté correspond au déclin du monde. Aujourd'hui la Papauté effectue un retour au pouvoir au niveau mondial, tout à fait remarquable. Dans tous les pays du Tiers-monde et dans les nations Européennes, son pouvoir terrible et croissant est clairement visible. Dans beaucoup de pays elle a la mainmise sur l'éducation. Elle construit de hautes et massives cathédrales ouvrant ainsi les bras pour accueillir des millions de convertis à sa foi.

 

De plus d'autres églises n'appartenant pas au bercail de Rome cherchent en elle un guide et un conducteur. Le Révérend John Moorman, un dirigeant de l'église Anglicane, a déclaré que s'il doit finalement exister une unité entre les différentes églises, "il devra y avoir un chef au centre et à la tête de l'église, et cette tête devra évidemment être l'évêque de Rome".

 

A cause de la menace d'une destruction mondiale causée par une guerre nucléaire, partout les hommes ressentent le besoin d'unité et d'un renouveau de la vie spirituelle. Ils regardent à l'église Romaine comme au seul conducteur possible. Bien que l'église Romaine ait été blessée autrefois, sa blessure est en voie de guérison aujourd'hui.

 

L'immense popularité du pape Jean-Paul II a été manifeste lors de sa visite en Amérique, un fait sans précédent, car cette visite aurait été inimaginable il y a 20 ou 30 ans. Une commission de théologiens Anglicans et Catholiques Romains recommande l'union des deux églises, pour guérir la plaie de 450 ans de séparation. Ce projet unirait 760 millions de Catholiques Romains et 65 millions d'Anglicans, comprenant 3 millions d'Américains de l'église épiscopale. Même le Baptiste Billy Graham a dit qu'il voyait dans le pape romain celui qui pourrait conduire à une union entre toutes les églises.

 

Le temps où "tous les habitants de la terre l'adoreront", excepté ceux dont les noms sont "écrits dans le Livre de vie de l'Agneau immolé dès la fondation du monde", est très proche. Mais en voyant les grandes masses se tourner vers Rome, les églises protestantes qui s'en sont séparées pendant et après la Réforme incluses, nous ne devons pas imaginer que tout le monde suit cette direction. Dieu a un peuple qui restera loyal à Sa parole. D'après l'Apocalypse il n'y aura finalement que deux groupes de gens sur la terre: ceux dont les noms sont écrits dans le livre de vie de l'Agneau, et ceux qui se soumettent à "la bête" du chapitre 13.

 

Tout en connaissant l'application de ces prophéties, nous respectons beaucoup les nombreux adhérents sincères  et pleins d'abnégation de l'église catholique Romaine. Reconnaître la simple véracité de la parole de Dieu dans les prophéties de Daniel et de l'Apocalypse ce n'est ni critiquer ni faire du sectarisme. Les prophéties reconnaissent dans la papauté un système, un mode de pensée. C'est la concrétisation historique d'un principe qui agit dans le coeur de tout être humain: le désir naturel de s'élever et de dominer sur nos semblables.

 

Beaucoup de non catholiques sont autant enclins aux compromis avec le monde que ne l'étaient les premiers pères de l'église catho­lique. Eusébius a dit: "Les prêtres ont adopté des vêtements et des ornements semblables à ceux utilisés dans les cultes païens dans le but de rendre le Christianisme plus attrayant pour les païens". Cette même politique de compromis et de prostitution par rapport à la vérité a également engendré la confusion et l'impuissance qui se répandent dans ce protestantisme moderne.

 

Un auteur catholique a récemment déclaré: "Le catholicisme a souvent été accusé - habituellement par les Protestants les plus étroits d'esprit et les plus enclins à la controverse - d'être plein d'incrustations païennes. Le catholicisme il faut le dire est prêt à accepter cette accusation - et même à s'en glorifier... Il voit dans cette façon de faire un empressement à absorber le vrai, le bon et le beau, où qu'ils se trouvent, et à montrer de l'indulgence envers tous les penchants innocents et anodins de l'humanité. Le grand Dieu Pan n'est pas réellement mort; il s'est fait baptiser". (Théodore Magnar, The Story of American Catholicism, p. 37,37; imprimatur, [then] Archibishop Francis J. Spellman).

 

En considérant ces faits historiques, ce livre ne prend pas une attitude de supériorité ou de sainteté plus grande. Nous avons tous besoin de la grâce de Christ pour vaincre ce penchant naturel à tous nos coeurs. L'histoire est notre histoire sans la grâce de Dieu. Et le dessein d'amour de Dieu, en éclaircissant l'histoire, est de nous permettre de voir clair dans nos propres coeurs.

 

"Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende!", avertit le prophète Jean. Aujourd'hui le moment est venu de nous abandonner complè­tement à l'Agneau qui a été immolé pour nous. La crise qui se développe rapidement va éprouver au maximum la patience et la foi des saints, mais Dieu aura un peuple qui restera fidèle à Sa vérité face à l'opposition du monde.

 

Apocalypse 13: 11-14: Puis je vis monter de la terre une autre bête. Elle avait deux cornes comme un agneau et parlait comme un dragon. Et elle exerce tout le pouvoir de la première bête en sa présence. Elle fait adorer par la terre et ses habitants la première bête dont la plaie mortelle a été guérie. Elle accomplit de grands prodiges jusqu'à faire descendre du ciel un feu sur la terre, aux yeux de tous. Et elle séduit les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui est donné d'accomplir sous le regard de la bête. Elle les incite à dresser une image en l'honneur de la bête qui a été blessée par l'épée et qui a repris vie".

 

Nous avons déjà vu comment la "mer" représente des multitudes de gens. A l'opposé, la "terre" doit donc être une partie inhabitée du monde de laquelle une nouvelle et remarquable nation devait "monter", à peu près au moment où la papauté était menée en captivité lors de sa "blessure mortelle" en 1798.

 

Quelle grande nation prenait de l'importance et de la puissance vers 1798 alors que les 1260 ans de suprématie papale s'achevaient? Une seule nation importante, s'élevait à cette époque, d'une partie du monde presque entièrement inhabitée: il s'agit des Etats-Unis d'Amérique qui ont déclaré leur indépendance en 1776 et qui, en 1798, en étaient à leurs débuts. Cette nation a surgi du Nouveau Monde, un vaste continent très peu peuplé. L'ascension de cette grande république, d'origine coloniale, est l'un des phénomènes les plus marquants de l'histoire des civilisations. Ses "deux cornes comme celles d'un agneau", évoquent le caractère juvénile de l'Amérique moderne et ses principes inséparables de liberté civile et religieuse qui ont tant aidé la nation à devenir une puissance mondiale prospère.

 

Au contraire des cornes des autres bêtes ou royaumes, ces deux cornes n'ont pas de couronnes. Les fondateurs de l'Amérique étaient résolus, en créant une nation nouvelle sans roi, à tirer la leçon de l'histoire de l'ancienne Europe.

 

Mais quel malheur quand son caractère change de celui de "l'agneau" à celui du "dragon" qui exerce tout le pouvoir de la première bête. Ici nous apprenons que l'Amérique deviendra une nouvelle puis­sance persécutrice, et qu'elle tendra la main pour saisir celle de la papauté. Il y aura entre les deux une union tellement étroite qu'elle fera "adorer, par la terre et ses habitants, la première bête, dont la blessure mortelle a été guérie".

 

La guérison de la plaie mortelle de la Papauté s'est opérée graduel­lement; mais l'étape la plus significative a été franchie le 11 février 1929, quand le premier ministre Mussolini a rendu à la papauté son pouvoir temporel et que le Pape est redevenu roi. Un témoin officiel de la signature de l'accord entre Mussolini et la papauté rapporte: "nous assistons à présent à la signature de ce document. En coulant de ces stylos l'encre guérit une plaie vieille de 59 années".

 

Pendant ce temps la nation Américaine continue à accroître sa puissance. Cependant c'est l'état d'esprit de tous les peuples du monde que nous voyons ici monter à la surface. Cette nation n'a pas encore franchi le pas prédit par le livre de l'Apocalypse. Elle n'a pas encore imposé l'adoration de la "bête". Mais nous pouvons dire que ce temps est proche.

 

"L'image de la bête" est une réplique du système qui a rendu la papauté souveraine au Moyen-Age. Ce système est caractérisé par une union de l'église et de l'autorité civile, de sorte que l'église a le pouvoir d'imposer l'obéissance à ses dogmes au moyen des magistrats et de la police.

 

Depuis l'époque où la Papauté a reçu une "blessure  mortelle", les nations du monde se sont généralement affranchies de toute forme de domination de l'église. Partout des hommes en sont venus à penser que le gouvernement civil doit être indépendant par rapport à toute autorité religieuse. Les écailles leur sont tombées des yeux et ils ont réalisé l'importance et la nécessité d'une séparation entre l'église et l'état, ce que Jésus a ordonné: "Rendez à César (le gouvernement) ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" (Mat. 22: 21). La Constitution Américaine garantit la séparation complète de l'Église et de l'État, donnant ainsi la possibilité au peuple d'obéir à ce commandement de Jésus.

 

Mais le livre de l'Apocalypse affirme que le temps viendra où l'Amérique reniera les principes qui ont fait sa réussite, et qu'elle persuadera les autres nations de suivre son exemple. Alors, l'oppression et la persécution qui étaient si courantes au Moyen-Age, réapparaîtront.

 

Cela paraît-il invraisemblable à notre époque moderne de "liberté" et de lumière? Le progrès dont l'humanité se fait une gloire n'est que superficiel si la nature humaine profonde reste mauvaise. Alors que les guerres, les effusions de sang, les émeutes, les abus de drogues, les crimes et les catastrophes naturelles se multiplient, les dirigeants du monde vont naturellement ne plus savoir à quel saint se vouer ni savoir quoi faire. Face à cette crise, ils peuvent tout naturellement se tourner vers l'église Romaine pour y trouver un guide moral et spirituel. La prophétie annoncée dans les derniers versets de ce chapitre est à deux doigts de se réaliser:

 

Apocalypse 13: 15-17: On lui donna le pouvoir de donner la respiration (version Darby) à l'image de la bête, de sorte que l'image de la bête ait même la parole et fasse mettre à mort quiconque n'adore­rait pas l'image de la bête. A tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, elle impose de recevoir une marque sur la main droite ou sur le front. Et nul ne peut acheter ou vendre s'il ne porte la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom.

 

La "marque de la bête" n'est pas une empreinte matérielle, faite avec un fer rouge, ou avec de la peinture, ni un type de vêtement particulier. C'est une marque religieuse, le signe d'une certaine attitude et mentalité. En quoi peut bien consister cette marque qui doit si sûrement entraîner des conséquences aussi terribles pour ceux qui la reçoivent?

 

Au chapitre sept nous avons noté que le sceau de Dieu était le saint Sabbat du Seigneur. L'observation du Sabbat du septième jour caractérise ceux que Jean appelle des "saints". La "marque de la bête" est la contrefaçon de la véritable marque de Dieu, habilement élaborée dans le but de tromper et de séduire le plus de gens possible. Des millions de gens courent le grave danger de recevoir la marque de la bête tout en croyant être en sécurité parce qu'ils adoptent les pratiques religieuses de la majorité.

 

Daniel 7: 25 révèle comment la papauté a essayé de modifier la loi de Dieu en remplaçant le jour de repos choisi par Dieu par un autre jour. Il ne serait pas juste d'accuser la Papauté de ce crime si elle-même n'admettait pas volontiers cette vérité. Les autorités catholiques reconnaissent ouvertement qu'elles sont les seules responsables du changement apporté au Saint Sabbat de Dieu. En voici quelques exemples:

 

Question: Avez-vous d'autres moyens de prouver que l'église (Romaine) a le pouvoir d'instituer des fêtes qui ont valeur de préceptes?

 

Réponse: Si elle n'avait pas ce pouvoir, elle n'aurait pas pu le faire tout en ayant l'accord de tous les ecclésiastiques (Traduction incer­taine - original: "religionists") modernes; elle n'aurait pas pu substituer à l'observation du Samedi, le septième jour, l'observation du Dimanche le premier jour de la semaine, changement qui ne repose sur aucune autorité scripturaire". (Stephen Keenan - A doctrinal catechism, p. 174 - New-Ork: Edward Dunigan & Brother; 1848).

 

Léo J. Trese, un apologiste de l'église Romaine écrit: "Nulle part dans la Bible, il n'est question d'un changement du jour du Seigneur, du Samedi au Dimanche. C'est seulement par la tradition de l'église [catholique] que nous avons appris ce changement - cette tradition nous ayant été de tous temps transmise de vive voix par l'église [catholique]. C'est pourquoi nous estimons si illogique l'attitude de beaucoup de non-catholiques, qui déclarent ne croire à rien sinon à ce qui se trouve dans la Bible, tout en continuant, sur la parole de l'église catholique, d'observer le dimanche comme jour du Seigneur". (The Faith Explained; Notre-Dame: Fides Publishers, 1971), p. 243.

 

La marque de la bête n'a pas encore été rendue effective. Le monde n'a pas encore été amené à prendre une décision définitive. Nous devons prendre position d'un côté ou de l'autre - soit pour se mettre entièrement du côté de Christ dans l'obéissance à Ses commandements, en recevant Son sceau particulier ; soit pour se mettre du côté de la rébellion contre la véracité de la Parole de Dieu.

 

Certains qui ont entendu parler de la vérité et qui la connaissent peuvent, si on leur interdit d'acheter ou de vendre sans avoir la marque de la bête, céder sous la menace de la pauvreté. Bien qu'ils connaissent quelque chose de meilleur, ils peuvent choisir, face à l'apostasie, de se soumettre. Ceux-là recevront la marque de la bête sur leurs mains.

 

Il y en a d'autres qui en toute sincérité croient à un mensonge, et supposent, en dépit des claires déclarations des Saintes Écritures, que la majorité doit avoir raison. Ceux-là peuvent néanmoins recevoir la marque de la bête sur leur front.

 

Des miracles destinés à convaincre les gens d'agir contre leur conscience en acceptant la "marque de la bête" s'accompliront. Elle accomplit de grands prodiges, jusqu'à faire descendre du ciel, aux yeux de tous, un feu sur la terre. Elle séduit les habitants de la terre "par les prodiges qu'il lui est donné d'accomplir" (Apoc. 13: 13, 14 - T.O.B.).

 

Pour beaucoup de personnes mal averties, les miracles sont une preuve ultime et convaincante de l'approbation divine. Ils n'ont jamais réalisé que Satan et ses anges ont le pouvoir de faire des miracles, tout comme les magiciens d'Égypte au temps de Moïse, qui ont contrefait les véritables miracles accomplis grâce à la puissance de Dieu par Moïse (voir Ex. 7: 10-12). Ils ignorent sincèrement ce que dit la Bible; elle affirme que Satan opérera des miracles: "Rien d'étonnant à cela: Satan lui-même se camoufle en ange de lumière" (2 Cor. 11: 14 - T.O.B.).

 

Les miracles ne prouvent pas que celui qui les fait est un messager envoyé par Dieu. La question est de savoir si oui ou non le messager enseigne la pleine vérité au sujet de Dieu. "A la loi et au Témoignage: s'ils ne s'expriment pas d'après cette parole, c'est qu'il n'y a pas de lumière en eux" (Es. 8: 20 - Version King James) (voir aussi T.O.B. et la note).

 

Les véritables miracles opérés par Dieu sont accomplis par la puissance du Saint-Esprit. Satan a étudié pendant des millénaires pour savoir comment se préparer à séduire le monde par un esprit trompeur qui prétendra être le Saint-Esprit, mais qui ne conduira pas au véritable Christ et à Sa parole. Déjà les enseignements du Spiritualisme ont pénétré dans beaucoup d'églises populaires, et des milliers de personnes reçoivent un esprit étrange qu'elles supposent être le Saint-Esprit, mais qui est en réalité un esprit envoyé par l'ennemi et servant à opérer des prodiges. Si nous ne sommes pas fondés et enracinés dans les vérités de la Parole de Dieu, nous serons balayés et emportés par les illusions irrésistibles de ces derniers jours.

 

Le Seigneur a inclus, dans ce chapitre de l'Apocalypse, une vérité supplémentaire qui consolide notre foi. C'est comme s'il savait que cette vérité, révélée dans ce chapitre, serait pour beaucoup de gens la cause d'un grand étonnement. Au cas où certains douteraient encore qu'ils ont vraiment démasqué la bête et sa marque, Il va nous donner le chiffre de la bête, afin que chacun soit sûr de son identité, comme s'il avait sa carte d'identité ou son numéro de sécurité sociale. Notons bien le dernier verset:

 

Apocalypse 13: 18: "C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le chiffre d'un homme: Son chiffre est 666" (Version King James. Voir aussi T.O.B., versets 17b et 18).

 

Du temps de l'apôtre Jean, les Romains parlaient et écrivaient en latin, une langue que la papauté utilise encore de nos jours. Ce langage utilisait les mêmes caractères que ceux avec lesquels nous écrivons, mais il employait également ces mêmes caractères pour représenter les chiffres (I = 1, II = 2, V = 5, L = 50, C = 100, etc.) En additionnant les valeurs numériques des lettres d'un nom ou d'un titre, à l'époque Romaine, on obtenait son "chiffre", ce qui se faisait couramment chez les peuples de langue Latine. Une version catho­lique Romaine de la Bible (la version Douai) note à propos de ce verset:

 

"Six cent soixante six. Si on fait la somme des valeurs numériques des lettres de son nom on obtient ce chiffre".

 

Quel est le nom ou titre officiel auquel la Papauté prétend avoir droit? Depuis des siècles, il va de soi que le titre du Pape de Rome est Vicarius Filii Dei, ce qui signifie: "Vicaire du Fils de Dieu". Quand on considère que le Fils de Dieu Lui-même a désigné le Saint-Esprit comme étant Son Vicaire sur la terre (Jn 14: 16-18), ce titre paraît plutôt présomptueux. Cette expression latine apparaît dans un document qui, comme la papauté l'a prétendu, aurait été écrit par l'Empereur Constantin, celui-ci accordant à la papauté le pouvoir temporel sur Rome, et l'autorité spirituelle suprême sur toutes les églises. Même après que l'on ait prouvé que le document était un faux, la papauté a continué de soutenir que Dieu avait donné aux papes la position et le titre de "Vicaire du Fils de Dieu", le représentant personnel du Christ sur la terre.

 

A propos de ce document ancien et de ce titre, le Cardinal Henry Edward Manning a dit: "A cette époque, la façon de rédiger et de s'exprimer, simple et sans détours, montre bien l'action de la providence dans ce don de Dieu. Dieu a donné au Vicaire de Son Fils [le Pape] la possession  de la ville où 30 de ses prédécesseurs ont scellé leur témoignage de leur sang. Le don de Constantin n'est que la simple action de la providence... une impulsion venant de Dieu Lui-même". (The Cross and the Flag, Our Church and Country, p. 24).

 

Ainsi donc un cardinal de notre époque considère cet ancien manu­scrit et titre Latin comme une expression de la volonté et de la décision Divines. La Papauté prétend nettement être le Vicaire du Fils de Dieu, "Vicarius Filii Dei" pour parler dans son langage. Notez bien le chiffre de son nom:

 

V –    5

I –      1

C – 100

A -     0

R -     0

I -      1

U -     5  (U est identique à V)

S -     0

 

F -     0

I -      1

L -   50

I -      1

I -      1

 

D – 500

E -      0

I -       1

_______________

Total              666

 

En tant qu'Agneau "immolé depuis la fondation du monde", Christ souffre encore aujourd'hui et souffrira tant qu'il y aura de la souffrance dans le monde.

 

Quiconque apprécie le sacrifice de Jésus ne peut volontairement se réjouir dans les plaisirs de ce monde sans être déloyal envers Lui. Qui oserait essayer de changer la loi de Dieu? Chose étrange, l'homme a essayé de le faire! Observez avec attention les changements qui ont été apportés sans l'autorisation de Dieu.


 

La Loi de Dieu telle qu'elle a été donnée par le Seigneur.

 

 

I

Tu n'auras pas d'autre Dieu devant ma face.

II

Tu ne te feras pas de statue, ni de représentation quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, de ce qui est en bas sur la terre, et de ce qui est dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne leur rendras pas de culte; car moi, l'Éternel ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis la faute des pères sur les fils jusqu'à la troisième et à la quatrième (génération) de ceux qui me haïssent, et qui use de bienveillance jusqu'à mille (générations) envers ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements.

III

Tu ne prendras pas le nom de l'Eternel ton Dieu en vain; car l'Éternel ne tiendra pas pour innocent celui qui prendra son nom en vain (ou bien: "Tu ne prononceras pas à tort..." - T.O.B.).

IV

Souviens-toi du jour du Sabbat, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le Sabbat de l'Éternel ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui réside chez toi. Car en six jours, l'Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et il s'est reposé le septième jour : c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du Sabbat et l'a sanctifié.

 

V

Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent sur la terre que l'Éternel ton Dieu te donne.

 

VI

Tu ne commettras pas de meurtre.

VII

Tu ne commettras pas d'adultère.

VIII

Tu ne commettras pas de vol.

IX

Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

X

Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni rien qui soit à ton prochain. (Ex. 20: 3-7). 

 

Après modifications par l'homme:

 

I

Je suis l'Eternel ton Dieu; tu n'auras pas de dieux étrangers devant ma face.

II

Tu ne prendras pas le nom de l'Eternel ton Dieu en vain.

III

Souviens-toi de sanctifier le jour du Sabbat.

IV

Honore ton père et ta mère.

V

Tu ne commettras pas de meurtre.

VI

Tu ne commettras pas d'adultère.

VII

Tu ne commettras pas de vol.

VIII

 Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

 

IX

 Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain.

X

Tu ne convoiteras pas les biens de ton prochain.

 

 

(Peter Giermann, The Convert's Catechism of Catholic Doctrine, 1946 éd., p. 37, 38).

 

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