CHAPITRE 9

 

L'ÉVANGILE EN CHIFFRES MATHÉMATIQUES

 

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Daniel 9: 1-3 La première année de Darius, fils d'Assuérus, de la race des Mèdes, lequel était devenu roi du royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi, Daniel, je vis par les livres qu'il devait s'écouler soixante-dix ans pour les ruines de Jérusalem, d'après le nombre des années dont l'Éternel avait parlé à Jérémie, le prophète. Je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, afin de recourir à la prière et aux supplications, en jeûnant et en prenant le sac et la cendre.

 

Maintenant, les Médo-Perses sont maîtres du monde. Daniel croit que le temps est proche, pour les Juifs, d'avoir la liberté de retourner à Jérusalem. Bien qu'il soit lui-même un prophète de Dieu, humblement il étudie les prophéties de Jérémie pour apprendre ce que le Seigneur a dit (Jérémie 25:11, 12; 29:1, 10). "Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes" (1 Corinthiens 14:32). Aucun prophète n'est dispensé d'étudier la Bible.

 

Dans ce monde de péché, le temps de la délivrance finale du peuple de Dieu est juste devant nous! Où sont les "Daniel" d'aujourd'hui, qui sondent avec ferveur les Écritures, en jeûnant et s'humiliant, à la recherche de la lumière et des conseils de Dieu? Ceux qui suivent l'exemple de Daniel seront enseignés par Dieu à travers Sa Parole et par Son Esprit. Vous êtes appelés à en faire partie.

 

Daniel 9:4-5Je priai l'Éternel, mon Dieu et je Lui fis cette confession: Seigneur, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes Ton alliance et qui fais miséricorde à ceux qui T'aiment et qui observent Tes commandements! Nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, nous avons été méchants et rebelles, nous nous sommes détournés de Tes commandements et de Tes ordonnances.

 

 Nous aussi, nous vivons à une époque où il semble que l'Église du Christ soit mise en échec et déroutée, comme les Juifs étaient affligés pendant leur captivité à Babylone. Il ne nous serait d'aucun secours de nous accuser mutuellement, de frapper nos semblables en leur faisant des reproches. "Mais si c'est un méchant serviteur, qui disent en lui-même: Mon maître tarde à venir, s'il se met à battre ses compagnons, s'il mange et boit avec les ivrognes, le maître de ce serviteur viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas" (Matthieu 24:48-50). Il vaut mieux agir comme Daniel: bien qu'il fut un homme auquel ses ennemis ne pouvaient rien reprocher, il porta les péchés d'Israël sur lui-même, pour ainsi dire, et les confessa comme ses propres péchés. "Nous avons péché", dit-il, "nous avons commis l'iniquité", "nous avons été rebelles ".

 

Il nous est dit: "Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ" (Galates 6:2). En prenant sur lui-même les péchés de son peuple, Daniel expérimentait la repentance pour les fautes des autres, comme s'il s'agissait des siennes (Il ne s'était pas joint à leur apostasie!). C'est cette sorte de repentance que Jésus a expérimenté en notre nom –quand Il vint trouver Jean-Baptiste pour lui demander le baptême, celui-ci refusa car il savait que Jésus était sans péché -. Mais Jésus dut lui expliquer qu'Il venait comme "l'Agneau de Dieu" prenant sur Lui-même les péchés de toute la race humaine. "Celui qui n'a point connu le péché, Il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu" (2 Corinthiens 5:21). Jean ne pouvait baptiser une personne que du baptême de "repentance". Cette repentance que Jésus expérimenta pour nous tous était une repentance corporative: en se repentant pour les péchés d'autrui, Il se mettait Lui-même à notre place. Dès que nous commencerons à confesser notre péché comme le faisait Daniel, réalisant que le péché des autres serait notre péché sans la grâce de Christ, le réveil et le dynamisme venant du Saint-Esprit se propageront parmi le peuple de Dieu. Au verset 23 de ce chapitre, nous notons qu'au "début" de sa prière, l'ange lui fut envoyé pour l'aider. De même, dès que, le cœur brisé, nous ferons monter une prière en confessant humblement nos fautes, l'aide nous sera envoyée.

 

Daniel 9:6-10 Nous n'avons pas écouté tes serviteurs, les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos chefs, à nos pères, et à tout le peuple du pays. A Toi, Seigneur, est la justice, et à nous la confusion de face, en ce jour, aux hommes de Juda, aux habitants de Jérusalem, et à tout Israël, à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin, dans tous les pays où Tu les as chassés à cause des infidélités dont ils se sont rendus coupables envers Toi. Seigneur, à nous la confusion de face, à nos rois, à nos chefs, et à nos pères, parce que nous avons péché contre Toi. Auprès du Seigneur, notre Dieu, la miséricorde et le pardon, car nous avons été rebelles envers Lui. Nous n'avons pas écouté la voix de l'Éternel, notre Dieu, pour suivre Ses lois qu'Il avait mises devant nous par Ses serviteurs, les prophètes.

 

Le Seigneur ne se satisfait pas d'une vague confession. Dire seulement "j'ai péché" ne suffit pas. Le pécheur doit être précis: "Celui qui se rendra coupable de l'une de ces choses, fera l'aveu de son péché" (Lévitique 5:5). Alors, il peut comprendre pleinement la nature de son péché ou de sa rébellion, et se repentir vraiment.

 

Daniel comprend la profondeur du péché de rébellion qui a anéanti son peuple. Spécialement, il confesse comment ils ont refusé d'écouter les prophètes qui les avaient avertis au nom du Seigneur. "Car le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie" (Apocalypse 19:10). Refuser ou négliger d'écouter les prophètes, c'est mépriser la Parole de Jésus. La ruine qui survint sur l'ancien Israël au temps de Daniel est un pilier de feu qui brûle encore dans le ciel. C'est un avertissement éternel pour chacun d'entre nous, qui nous pousse aujourd'hui à tenir compte et à obéir aux messages des vrais prophètes de Dieu. "Confiez-vous en l'Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis; confiez-vous en Ses prophètes, et vous réussirez" (2 Chroniques 20:20).

 

Daniel 9:11-14 Tout Israël a transgressé Ta loi, et s'est détourné pour ne pas écouter Ta voix. Alors se sont répandues sur nous les malédictions et les imprécations qui sont écrites dans la loi de Moïse, serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre Dieu. Il a accompli les paroles qu'Il avait prononcées contre nous et contre nos chefs qui nous ont gouvernés, Il a fait venir sur nous une grande calamité, et il n'en est jamais arrivé sous le ciel entier une semblable à celle qui est arrivée à Jérusalem. Comme cela est écrit dans la loi de Moïse, toute cette calamité est venue sur nous; et nous n'avons pas imploré l'Éternel, notre Dieu, nous ne nous sommes pas détournés de nos iniquités, nous n'avons pas été attentifs à la vérité. L'Éternel a veillé sur cette calamité, et l'a fait venir sur nous; car l'Éternel, notre Dieu, est juste dans toutes les choses qu'Il a faites, mais nous n'avons pas écouté Sa voix.

 

Si souvent, quand le malheur ou l'échec s'abattent sur nous, nous sommes tentés de douter de l'amour de Dieu, de Sa protection, ou de Sa fidélité. Ceux qui sont toujours prêts à accuser les autres d'être responsables de leurs problèmes essaieront généralement de blâmer Dieu de la même manière!

 

Lorsqu'une personne est passée de la mort à la vie (1 Jean 3:14), elle commence à regarder dans son propre cœur, et comprend son propre péché, plutôt que de blâmer quelqu'un d'autre. Ceux qui sont aveugles spirituellement n'arrivent pas à voir leurs propres faiblesses et leurs péchés. L'aveugle, invariablement, tombe dans la fosse (Matthieu 15:14). Quel don béni pour nous que le Saint-Esprit, dont la mission première est de nous ouvrir les yeux sur nos fautes et nos péchés, de telle façon que nous puissions être guéris (Jean 16:8).

 

Les calamités d'Israël n'ont pas amené Daniel à douter de la fidélité de Dieu, mais ont renforcé sa foi en Lui. Il a observé comment le Seigneur "a veillé sur cette calamité, et l'a fait venir sur nous; car l'Éternel, notre Dieu, est juste dans toutes les choses qu'Il a faites, mais nous n'avons pas écouté Sa voix" (vers. 14). Si Dieu est aussi fidèle pour amener sur Son peuple les malédictions qu'Il lui a promises en échange de son infidélité (lire Deutéronome 28:15-68 pour voir la prophétie à laquelle Daniel se réfère), Il ne sera pas moins fidèle pour amener sur lui les bénédictions promises pour sa fidélité! "Il y a plus de bénédictions dans les afflictions que Dieu envoie que dans les bénédictions des hommes".

 

Daniel 9:15-19 Et maintenant, Seigneur, notre Dieu, Toi qui as fait sortir Ton peuple du pays d'Égypte par Ta main puissante, et qui T'est fait un nom comme il l'est aujourd'hui, nous avons péché, nous avons commis l'iniquité, Seigneur, selon Ta grande miséricorde, que Ta colère et Ta fureur se détournent de Ta ville de Jérusalem, de Ta montagne sainte; car, à cause de nos péchés et des iniquités de nos pères, Jérusalem et Ton peuple sont en opprobre à tous ceux qui nous entourent. Maintenant donc, ô notre Dieu, écoute la prière et les supplications de Ton serviteur, et, pour l'amour du Seigneur fais briller Ta face sur Ton sanctuaire dévasté! Mon Dieu prête l'oreille et écoute! Ouvre Tes yeux et regarde nos ruines, regarde la ville sur laquelle Ton nom est invoqué! Car ce n'est pas à cause de notre justice que nous te présentons nos supplications, c'est à cause de Tes grandes compassions. Seigneur, écoute! Seigneur, pardonne! Seigneur sois attentif! Agis et ne tarde pas, par amour pour Toi, ô mon Dieu! Car Ton nom est invoqué sur Ta ville et sur Ton peuple.

 

Daniel invoque une raison qui, aujourd'hui, motive peu de croyants pour prier. Daniel plaide pour que Dieu ait pitié de Jérusalem, non pour leur bénéfice personnel ou égoïste, mais pour que le nom du Seigneur soit honoré et glorifié dans le monde. Moïse a utilisé le même argument en plaidant pour Israël (Nombres 14:11-19). Alors que nous approchons de la fin, le peuple de Dieu sera de plus en plus inspiré par ce nouveau type de motivation.

 

Daniel pense évidemment que la vision concernant le sanctuaire (chapitre 8:14) se réfère au rétablissement du service de l'ancien sanctuaire à Jérusalem, à la fin des 2300 jours quand le sanctuaire sera purifié. Maintenant, l'ange vient pour lui montrer clairement que cette vision concerne les derniers jours. Et non pas son époque.

 

Remarquons l'inquiétude de Daniel pour le "sanctuaire dévasté". La seule partie de la "vision" du chapitre 8 que l'ange n'a pas expliquée concerne les 2300 jours, quand le sanctuaire doit être purifié. Le Seigneur peut-Il refuser de répondre à une telle prière aussi ardente et humble? Bien sûr que non! L'aide arrive. Daniel recevra vite une réponse à ses questions. N'oubliez pas, le Seigneur vous aime autant qu'Il aimait Daniel. Il entend également vos prières. L'ange est prêt à nous expliquer cette vision.

 

Daniel 9:20-23 Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël, et je présentais mes supplications à l'Eternel, mon Dieu, en faveur de la sainte montagne de mon Dieu; je parlais encore dans ma prière, quand l'homme, Gabriel, que j'avais vu précédemment dans une vision, s'approcha de moi d'un vol rapide, au moment de l'offrande du soir. Il m'instruisit, et s'entretint avec moi. Il me dit: Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence. Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l'annoncer; car tu es un bien-aimé. Sois attentif à la parole, et comprends la vision!

 

Pouvons-nous maintenant douter que le Seigneur écoute notre prière? Prend-Il note des désirs de Son humble enfant? Dès que la prière de Daniel commence à monter vers le Ciel, alors l'ordre est donné à l'ange puissant de voler rapidement à son secours! Il n'y a pas de retard dans les "bureaux" du Ciel. "Le moindre soupir d'un enfant du Seigneur est instantanément déposé devant Son trône". Plus rapide qu'un courrier électronique, la réponse arrive "à la vitesse de l'éclair" (Ézéchiel 1:14). Enfant tremblant, aie foi en Dieu!

 

Qu'avait fait Daniel pour être un "bien-aimé"? Dieu a-t-Il des préférences? Aime-t-Il certains plus que d'autres? Non, car Christ a donné Son sang pour chacun de nous, à égalité. Il a fait quelque chose pour la race humaine toute entière. Il nous a rachetés. S'il est mort pour sauver le monde, Il a fait le don du salut au monde –mais c'est un don qui doit être reçu par la foi. Par Son sacrifice sur Sa croix, le Fils de Dieu a donné le don de la justification à "chaque homme", mais vous pouvez agir comme Ésaü qui "avait" le "droit d'aînesse" mais l'a méprisé, et l'a "vendu" (Genèse 25:33, 34; Hébreux 12:16, 17). Paul dit clairement ce que Christ a fait pour l'humanité était plus qu'une simple "offre". Cinq fois, dans un court passage, il déclare que Christ nous a fait un "don gratuit" de justification (Romains 5:14-18).

 

Daniel croyait à cette "Bonne Nouvelle" et choisit d'y répondre. Pour lui, la justification légale de Christ devint l'expérience de la justification par la foi. C'est ce qui le rendait obéissant. Ce que l'ange dit à Daniel, il vous le dit également. En outre, en disant "Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils unique", dites "Dieu m'a tant aimé…"

 

Quel "sujet", quelle "vision" l'ange explique-t-il à Daniel? C'est une vision que Daniel a déjà reçue, car l'ange lui ordonne: "Saisis la parole et comprends la vision" (1). Cette vision ne peut être que celle du chapitre 8, que l'ange ne pouvait finir d'expliquer à Daniel, car il s'était évanoui (Daniel 8:27).

Tout avait été expliqué de façon satisfaisante à ce moment-là, excepté l'expression étrange concernant les "deux mille trois cents jours" et le sanctuaire sera purifié. Maintenant, l'ange reprend là où il s'est arrêté au chapitre 8, verset 26. (2)

 

Daniel 9:24 Soixante et dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints.

 

Le mot "fixé" signifie, en hébreu biblique, être "coupé". Les "soixante-dix semaines" sont par conséquent enlevées des 2300 jours, et sont données aux Juifs comme dernière opportunité pour se repentir en tant que nation.

 

Chaque semaine compte 7 jours, et 70 fois 7 = 490. Chaque jour symbolise une année dans la prophétie biblique (voir Ézéchiel 4:6; Nombres 14:34). Par conséquent, nous avons 490 années "coupées" des 2300 années comme opportunité spéciale pour le peuple de Daniel. (L'hébreu dit clairement "semaines" et la plupart des spécialistes voient ici des années littérales, confirmant ainsi l'application jour-année).

 

Pendant ces 490 ans, quelques évènements merveilleux doivent avoir lieu:

 

  1. Finir la transgression (faire cesser les crimes)
  2. Mettre fin aux péchés
  3. Faire la réconciliation pour l'iniquité (expier la faute)

 

Dieu donnera à Son peuple l'opportunité de remplir la coupe de leurs iniquités, culminant après des milliers d'années de rébellion par leur meurtre envers Son Fils. Mais Sa mort ne va pas mettre seulement le comble à leurs "transgressions", cela va "mettre fin aux péchés, expier les fautes et apporter une justice éternelle". Et le sanctuaire céleste, y compris le Lieu très-saint, doit être "oint" ou consacré pour l'inauguration du véritable Grand-Prêtre, Christ lui-même.

 

Le désir de chaque vraie femme juive était d'être la mère de ce Messie. Chaque fois qu'un garçon naissait, les parents devaient se réjouir, espérant qu'il puisse devenir le Sauveur. Enfin, Il devait venir "quand les temps seraient accomplis (Galates 4:4).

 

De même que la lune réfléchit la lumière du soleil glorieux, ainsi les services sacrificiels du temple juif reflétaient la gloire de l'œuvre rédemptrice du Christ. Mais les offrandes d'animaux étaient seulement un symbole ou un type. L'Agneau de Dieu devait venir Lui-même à la fin des 490ans. "Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier" (1 Jean 2:2). Sa venue en tant que Sauveur apporte véritablement une "justice éternelle" à tous ceux qui croient, et Le reçoivent dans leur cœur.

 

Qu'elle joie pour Daniel d'entendre ces paroles bénies, porteuses d'espérance! Enfin l'Évangile vient à Lui. Après de si longues périodes de ténèbres et de péché, l'homme misérable est sur le point d'avoir une main puissante tendue vers lui pour le retirer du gouffre. La raison pour laquelle Jésus nous demande spécialement de "lire" Daniel "c'est pourquoi lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, - que celui qui lit fasse attention! (Matthieu 24:15), est que des données spéciales pour comprendre l'Évangile sont insérées dans ce livre.

 

Daniel 9:25 Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint au Conducteur, il y a sept semaines; dans soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux.

 

Maintenant, nous voyons l'évènement qui marque à la fois le début des 490 années et des 2300 années: "le décret ordonnant de restaurer et de rebâtir Jérusalem" à la fin de la captivité des Juifs à Babylone. Quand ce "décret" est-il promulgué? Fort heureusement les termes exacts du décret ont été préservés pour nous par la sagesse de Dieu. Nous le trouvons dans Esdras: Esdras 7:11-26. Ce décret accorde la permission pleine et entière de reconstruire la ville et le rétablissement des services du Temple. C'est le seul décret qui réalise la prophétie. Ce décret a été promulgué en 457 av. J.-C.

 

Il est extraordinaire de voir que les années prophétisées par l'ange correspondent aux évènements historiques. "Sept semaines, ou 49 ans, ont été assignés pour construire la ville et le mur. Exactement à cette date, 49 ans plus tard, nous sommes amenés aux évènements du chapitre 13 de Néhémie, quand la ville et le mur furent reconstruits et le peuple consacré. Cela se situe en 408 av.  J.-C.

 

Jusqu'à la venue du "Prince-Messie", ou Christ, il faut ajouter soixante-deux semaines, soit au total soixante-neuf semaines. Soixante-neuf semaines d'années équivalent à 483 ans. En d'autres termes, Christ devait venir en Israël et devenir "l'Oint" à Son baptême, 483 ans exactement après la promulgation du décret permettant la reconstruction de Jérusalem en 457 av. J.-C. C'est ce que l'ange a révélé à Daniel.

 

Ces 483 ans s'achèvent en l'an 27 ap. J.-C. Luc nous rapporte ce qui arriva cette année-là: "Tout le peuple se faisait baptiser, Jésus fut aussi baptiser; et, pendant qu'Il priait, le ciel s'ouvrit, et le Saint-Esprit descendit sur Lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix fit entendre du ciel ces paroles: Tu es Mon Fils bien-aimé; en Toi J'ai mis toute Mon affection." (Luc 3:21, 22).

 

Immédiatement après, Il commença Son ministère: Jésus se mit à prêcher avec force l'Évangile du royaume, disant: "les temps sont accomplis" (Marc 1:14, 15). Sûrement, Jésus attirait l'attention sur l'accomplissement extraordinaire de la prophétie de Daniel 9:25! La longue attente du Messie s'achevait. Le peuple aurait dû le savoir si les pasteurs avaient été fidèles dans leur enseignement.

 

Daniel 9:26Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et Il n'aura pas de successeur. Le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre.

 

 Les Juifs qui avaient péché si gravement avant d'être emmenés captifs à Babylone avaient été pires que leurs pères qui avaient rejeté et tué les anciens prophètes. Ils ont "retranché", assassiné le Messie qui était venu pour les sauver! "Elle est venue chez les siens, et les siens ne l'ont point reçue" (Jean 1:11). Mais Il n'était pas retranché pour Lui-même. Il n'y avait pas de péché en Lui. Il est mort pour les autres. Il n'a jamais commis de péché, rien qui mérite la mort. Même Pilate dit de Lui: "Je ne trouve aucune faute en Lui". Il a été retranché pour nos péchés (Ésaïe 53:8).

 

L'ange Gabriel prédit avec précision l'époque exacte à laquelle le Messie devait être sacrifié par le peuple. Notez le verset suivant:

 

Daniel 9:27 Il fera une solide alliance avec plusieurs pendant une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande; le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu fondent sur le dévastateur.

 

Nous avons déjà considéré soixante-neuf semaines sur les soixante-dix. Durant la dernière semaine de sept ans, le Messie Lui-même et Ses apôtres vont travailler une dernière fois pour sauver la nation juive. Au milieu de cette "semaine" de sept ans, Christ sera élevé sur la croix comme sacrifice pour les péchés, et "Il fera cesser le sacrifice et l'offrande". En d'autres termes, les services terrestres dans le sanctuaire vont cesser (Hébreux 10:4-9).

 

La moitié de sept est trois et demi. Le ministère de Jésus dura exactement trois ans et demi, à la fin desquels Il fut crucifié. Nous pouvons en être sûrs par une étude attentive des quatre Évangiles. Il est évident qu'Il fut baptisé à l'automne de l'an 27, et fut crucifié au moment de sa quatrième Pâque, évènement qui se situe toujours au printemps. Une évidence fiable place la crucifixion de notre Seigneur au printemps de l'an 31. On rapporte qu'un consul romain, le sénateur Aurélius Cassiodorus, a écrit: "Durant le consulat de Tibère César Auguste V et Aelius Sejanus (31 ap. J.-C.) notre Seigneur Jésus-Christ a souffert, le huitième jour des Calandes d'avril (25 mars) pendant que se produisait une éclipse de soleil telle qu'il n'y en avait jamais eue, ni avant ni après". (3)

 

Pour le reste des sept années de miséricorde accordées en raison de la dureté de cœur de la nation juive, sachons que le Seigneur ne les a pas condamnés parce qu'ils ont crucifié le Fils de Dieu, mais ils se condamnèrent finalement eux-mêmes en refusant de se repentir de ce péché.

 

Pendant trois ans et demi de plus, les apôtres n'ont prêché qu'aux Juifs. Jésus Lui-même leur avait ordonné: "N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes de Samaritains; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël" (Matthieu 10:5-6). Ils devaient être Ses témoins d'abord à Jérusalem et dans toute la Judée (Actes 1:8), et seulement ensuite en Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre. Ainsi, Il "confirmerait l'alliance avec beaucoup pendant une semaines", sept ans.

 

Trois ans et demi après la crucifixion ("la moitié de la semaine") nous arrivons à l'automne 34 ap. J.-C. En cette année, la nation juive rejeta finalement et complètement l'appel miséricordieux du Saint-Esprit, par le meurtre d'Étienne (Actes 7). Les Juifs ne réalisaient pas que leur acte était un accomplissement de la prophétie de Daniel. Leurs 490 années d'opportunité étaient retranchées. L'appel plein de grâce venant du Ciel avait été méprisé jusqu'à la fin. Le péché d'orgueil et d'incrédulité est si cruel! Dorénavant, nous trouvons les apôtres déclarant aux Juifs: "C'est à vous premièrement que la parole de Dieu être annoncée; mais, puisque vous la repoussez, et que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les païens" (Actes 13:46).

 

Depuis ce jour, le travail effectué par le Saint-Esprit de Dieu parmi les "Gentils" a été merveilleux. Parmi toute "race, langue et peuple", la Bonne Nouvelle du Sauveur qui est venu "pour mettre fin au péché et expier les fautes" est proclamée. Mais la porte de la grâce ne restera pas ainsi ouverte pour toujours. Bientôt, la dernière opportunité sera offerte à tous les habitants de la terre. Il y aura un "achèvement", une "fin de tout cela… comme une inondation."

 

Quand Jésus fut crucifié, le grand temple fut abandonné par Dieu pour toujours. "Votre maison est laissée déserte", dit Jésus, bien que les Juifs ne l'aient pas compris. Le voile qui séparait le lieu saint du lieu très-saint fut déchiré du haut en bas par une main invisible (Matthieu 23:38; 27:51). "Le sacrifice et l'oblation" cessèrent une fois pour toutes avec l'offrande de l'Agneau de Dieu comme propitiation pour les péchés du monde entier, bien que les formes vides aient persisté encore quelques années en raison de l'incrédulité des Juifs. Finalement, en 70 ap. J.-C., le "peuple du Prince à venir", les soldats romains, arrivèrent et détruisirent complètement et la ville de Jérusalem et le splendide temple; la fin fut une "désolation".

 

Nous vivons notre dernière heure d'opportunité. Bientôt l'œuvre du jugement, représentée par la purification du sanctuaire, sera achevée pour toujours. Bientôt l'Agneau de Dieu, qui est devenu notre Grand-Prêtre et Intercesseur dans le sanctuaire céleste, présentera Son sang pour la purification et le salut de la dernière âme humaine qui se repent et qui croit. Le Seigneur patiente encore un peu de temps par grâce. "Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais Il use de patience envers vous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance" (2 Pierre 3:9). Ne voulez-vous pas venir au Seigneur pendant qu'il en est temps? "Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut" (2 Corinthiens 6:2). La toute dernière page de la Bible insiste sur l'invitation: "Que celui qui veut prenne de l'eau de la vie, gratuitement" (Apocalypse 22:17).

 

Aucun homme, ni même les anges dans le Ciel, ne connaissent le jour et l'heure de où le Grand-Prêtre aura achevé Son œuvre en tant que Sauveur du péché (voir Matthieu 24:36). Ce jour-là, les hommes feront leur ouvrage quotidien comme faisaient les hommes au temps de Noé et de Lot. "Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vint et les emportât tous: il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme" (Matthieu 24:38, 39). Pendant que j'écris ces lignes, pendant que vous les lisez, cette heure solennelle qui fixe notre destinée pourrait venir. Ne prions-nous pas pour être jugés "dignes". "Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l'homme" (Luc 21:36).

 

Seigneur, sois patient envers nous aujourd'hui! Tu ne veux qu'aucun de nous périsse. Conduis-nous à la repentance, par ton Saint-Esprit (4). Les bruits du commerce, de la vie quotidienne, du mariage, de nos occupations diverses comme planter et construire (5), sonnent à nos oreilles. Oh, permets-nous d'entendre que Tu frappes doucement à la porte de nos cœurs (6). Dirige nos regards vers l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, qui est notre péché, mon péché (7). Nous prions au nom de Jésus. Amen.

(1)   En anglais, nous avons seulement un mot pour "vision" dans ce chapitre. Mais en hébreu, la langue de Daniel, il y a deux mots: chazon signifie seulement une vision prophétique où le prophète voit une action symboliquement  compréhensible, tel que les bêtes et les cornes. L'autre mot pour "vision" est mareh, qui signifie littéralement "une apparition", et fait référence à ce qui est vu ordinairement par le peuple ou les anges. Dans Daniel 8:1, 2, 15, chazon est utilisé pour se référer à l'action prophétique dont Daniel témoigne à propos du bélier, du bouc et ensuite de la petite corne qui devient "excessivement grande". Le second mot mareh est utilisé dans la conversation qu'il entend et rapporte entre les deux êtres célestes (chapitre 8: 13, 14) quand il demande "jusques à quand" durera la vision sur le "quotidien" et "l'abomination de la désolation"? La réponse vint "2300 soirs et matins". Dans Daniel 8:26, l'ange s'y réfère, en disant: "et la vision (mareh) des soirs et des matins (2300 jours) est véritable." Daniel ajoute au verset 27: "J'étais dans la stupeur à cause de la vision (mareh) et ne la comprenais point". En d'autres termes, Gabriel expliqua le sens de la "vision-chazon", mais n'expliqua pas la "vision-mareh" des 2300 jours. Quand il revient, dans Daniel 9, il dit à Daniel: "Saisis la parole et comprends la vision" (mareh). Alors, il se mit à lui parler des 70 semaines. Ainsi, il est clair que les 70 semaines sont une explication des 2300 jours, et en font partie.

(2)   L'Ancien Testament original en hébreu n'était pas divisé en paragraphes ou même en versets comme dans nos Bibles modernes. Les versets et les paragraphes ont été introduits par les traducteurs pour plus de facilité. Les traducteurs n'ont pas toujours compris le sens réel de ces prophéties.

(3)   Uriah Smith, Daniel et l'Apocalypse, révisé (Washington, D.C – Southern Publishing, 1944, p. 215.

(4)   2 Pierre 3:9

(5)   Luc 17:27, 28

(6)   Apocalypse 3:20

(7)   Jean 1:29

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