CHAPITRE 8

 

LE CHAPITRE LE PLUS DÉTERMINANT DE LA BIBLE

 

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Catalogue 

 

 

Daniel 8:1-2La troisième année du règne du roi Belschatsar, moi, Daniel, j'eus une vision, outre celle que j'avais eue précédemment. Lorsque j'eus cette vision, il me sembla que j'étais à Suse, la capitale, dans la province d'Elam; et pendant ma vision, je me trouvais près du fleuve d'Ulaï.

 

Le second chapitre de Daniel présente l'histoire mondiale au roi païen sous une forme très simple; le septième chapitre révèle l'histoire mondiale sous son aspect spirituel. Ce chapitre entre dans les détails plus précis, révélant la vérité sur le jugement dont nous n'avons eu qu'un aperçu dans le septième chapitre, et c'est là que le ciel et la terre se rejoignent. Que se passe-t-il derrière les décors?

 

Rappelons-nous que le livre de Daniel a été écrit pour nous qui vivons à la fin des temps (chapitre 12:4, 9, 19) et que la prophétie de ce chapitre, par conséquent, nous concerne, nous qui sommes en vie aujourd'hui, plutôt que les gens qui vivaient il y a plusieurs milliers d'années. L'histoire biblique toute entière annonce les évènements de ce chapitre.

 

Daniel 8:3, 4Je levai les yeux, je regardai, et voici, un bélier se tenaient devant le fleuve, et il avait des cornes; ces cornes étaient hautes, mais l'une était plus haute que l'autre, et elle s'éleva la dernière. Je vis le bélier qui frappait de ses cornes à l'occident, au septentrion et au midi; aucun animal ne pouvait lui résister, et il n'y avait personne pour délivrer ses victimes; il faisait ce qu'il voulait, et il devint puissant.

 

Il n'est pas difficile de reconnaître qui est le bélier, car Daniel avait déjà appris que l'Empire des Mèdes et des Perses devait battre Babylone et diriger le monde. Au verset 20, l'ange dit à Daniel: "Le bélier que tu as vu et qui a deux cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses." La corne qui est un peu plus grande que l'autre montre que les Perses dominaient sur les Mèdes (voir les commentaires sur le chapitre 7:5). Au plus fort de sa puissance, l'Empire Médo-persique a dominé sur cent vingt-sept provinces, depuis l'Inde jusqu'à l'Éthiopie, l'ensemble du monde jusqu'alors connu (voir Esther 1:1).

 

Daniel 8:5 Comme je regardais attentivement, voici, un bouc venait de l'occident, et parcourait toute la terre à sa surface, sans la toucher; ce bouc avait une grande corne entre les yeux.

 

Qui est-ce? De nouveau, la réponse est claire (et le bouc c'est le roi de Grèce et la grande corne qui est entre ses yeux, c'est le premier roi). Agé seulement de vingt ans, Alexandre le Grand a hérité du trône de Grèce. Très rapidement, il a conquis les villes dispersées, en a fait un seul royaume, levant une armée disciplinée, et partit en guerre pour conquérir le monde. Bien que son armée eut été peu nombreuse, il enseignait à ses soldats à se déplacer rapidement et sans fatigue, à manœuvrer habilement, et à se battre jusqu'au bout. Après avoir conquis l'ensemble de la Macédoine, il n'y avait plus, pour ce jeune roi ambitieux, rien d'autre à faire que de s'attaquer au géant Médo-Perse, le bélier aux deux cornes. C'est comme si Cuba ou Haïti avaient vaincu l'ensemble des États-Unis et du Canada!

 

Daniel 8:6-7Il arriva jusqu'au bélier qui avait des cornes, et que j'avais vu se tenant devant le fleuve, et il courut sur lui dans toute sa fureur. Je le vis qui s'approchait du bélier et s'irritait contre lui; il frappa le bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier eût la force de lui résister; il le jeta par terre et le foula, et il n'y eut personne pour délivrer le bélier.

 

Alexandre a affronté l'armée Perse dans la bataille sanglante d'Arbela en 331 av. J.-C., et a complètement rayé les Perses de la carte. Ce qui est un véritable miracle, c'est de voir cette minuscule armée grecque affronter les armées innombrables de Perse, semblable à un léopard qui tue un éléphant fatigué. Les Perses ne pouvaient plus se battre. Ils avaient tout simplement perdu leur volonté.

 

Daniel 8:8Le bouc devint très puissant; mais lorsqu'il fut puissant, sa grande corne se brisa. Quatre grandes cornes s'élevèrent pour la remplacer, aux quatre vents des cieux.

 

A peine Alexandre eut-il vaincu le monde, à l'âge de trente-deux ans seulement, que lui-même la grande corne, fut brisé. Conquérant du monde, il était incapable de se diriger lui-même. Certains historiens disent qu'il est mort après une beuverie, en disant qu'il laissait son empire nouvellement acquis au plus fort. Par conséquent, ses généraux se battirent entre eux.

 

Finalement épuisés, ils se mirent d'accord pour diviser l'empire en quatre parties; Lysimaque prit le Nord ou l'Asie Mineure, Cassandre prit l'Ouest ou la Grèce, Séleucius prit l'Est ou la Syrie, et Ptolémée prit le Sud ou l'Égypte. Ces quatre nouveaux royaumes étaient les mêmes que les quatre têtes du léopard du chapitre 7, verset 6.

 

Daniel 8:9 De l'une d'elles sortit une petite corne, qui s'agrandit beaucoup vers le midi, vers l'orient, et vers le plus beau des pays.

 

Le texte original semble montrer que la petite corne reçoit le pouvoir de grandir des quatre vents des cieux: nord, est, sud et ouest. Ces versets prophétiques sont faciles à comprendre: de même que les racines supportent l'arbre, l'histoire apporte un solide fondement aux révélations qui vont suivre.

 

La Perse était désignée par le qualificatif "grande", la Grèce par celui de "très grande" et la puissance qui les surpasse toutes est "excessivement grande". Rome tient sa suprématie sur le monde de l'un des "quatre vents": l'ouest. Elle conquit la Macédoine, qui était l'une des quatre "cornes" de la Grèce. Ainsi, Rome grandit comme prédit, et va vers la conquête du monde. Après 168, elle est reconnue comme étant le nouvel empire mondial.

 

Aucun roi de Macédoine n'aurait pu être appelé la "petite corne" car aucun d'eux n'était "excessivement grand". Le plus fort d'entre eux, Antiochus Épiphane fut forcé de quitter l'Égypte sous la rude pression des Romains. Il ne peut pas être la petite corne. Dès lors, les Romains étaient la puissance "excessivement grande".

 

Chacun des royaumes qui se sont succédés devient plus orgueilleux que celui qui l'a précédé. Le royaume Médo-Perse était "grand", le royaume de la Grèce "très grand" et celui de Rome "excessivement grand". C'est le principe de l'exaltation de soi-même qui est une caractéristique inhérente des nations et des peuples. A travers "le plus beau des pays" peut faire référence uniquement au pays du peuple de Dieu, les Juifs. Les Romains prirent le contrôle de la Palestine avec le consentement des Juifs en 161 av. J.-C.

 

Daniel 8:10-12Elle s'éleva jusqu'à l'armée des cieux, elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les foula. Elle s'éleva jusqu'au chef de l'armée, lui enleva le sacrifice perpétuel, et renversa le lieu de son sanctuaire. L'armée fut livrée avec le sacrifice perpétuel, à cause du péché; la corne jeta la vérité par terre, et réussit dans ses entreprises.

 

Le prophète voit le pouvoir romain s'attaquer au peuple de Dieu et à ses chefs, les "étoiles". Les Juifs ont finalement désavoué leur véritable Roi, le Christ, en criant pour qu'Il soit crucifié. "Nous n'avons pas d'autre roi que César." Ils choisissent de rester sous le joug romain pour toujours.

 

Le Chef de cette armée représente Christ, ou le Roi des rois, comme l'ange L'appelle au verset 25. Jésus est appelé "Roi des rois et Seigneur des seigneurs" (Apocalypse 19:16). Ainsi la Rome païenne n'a pas seulement conquis les Juifs et leurs lois, mais elle a mis à mort leur véritable et juste Roi, le Seigneur Jésus-Christ.

 

En ce qui concerne la signification des mots "sacrifice perpétuel",  il faut noter que le mot "sacrifice" n'apparaît pas dans l'original hébreu. Dans les versions française et anglaise, le mot est souvent mis en italique pour montrer qu'il ne fait pas partie du texte inspiré. Pour comprendre la signification du texte, nous devons le lire dans sa version originale en hébreu:

 

"De lui (le pouvoir représenté par la petite corne) le "continuel" fut enlevé (pris, saisi, élevé en haut) et la place de son sanctuaire fut jetée en bas. Une puissance (ou force armée) lui fut donnée contre le "continuel" en transgression et celle-ci jeta la vérité par terre".

 

La signification de ce texte est facile à comprendre si nous nous souvenons que l'Empire de Rome a existé sous deux formes différentes. Jusqu'à ce que l'empire tombe aux environs de 476 ap. J.-C., ce fut la Rome païenne; puis cet empire ressurgit à nouveau sous une forme spirituelle ecclésiale dans la Rome pontificale.

 

Par conséquent, les deux phases successives de la "petite corne" de Daniel 8 représentent les deux phases de Rome l'une après l'autre, qui se sont succédées dans l'histoire.

 

La Rome païenne surgit d'un des quatre vents du ciel. Puis la Rome papale se développa graduellement à partir de la Rome païenne. Les deux coexistèrent pendant un certain temps jusqu'à ce que la Rome des papes l'emporte sur la Rome des Césars (qui disparait de la scène de l'action). Dieu représente la papauté dans la prophétie, comme une autre phase de Rome, le quatrième empire: c'est là la CLEF qui permet de comprendre l'histoire du monde dans sa relation avec Dieu

Tenant compte que le principe d'exaltation du moi, exprimé en anglais par le terme "daily" et en hébreu par le mot "Gadal", s'est retrouvé dans l'une comme dans l'autre de ces deux formes d'empire, nous pouvons mieux comprendre les deux manières dont il a agi consécutivement, d'abord dans la Rome païenne, ensuite dans la Rome papale.

1-      Dans la Rome païenne, il se concrétisait dans des expressions de ce genre, "Nous, peuple et sénat romain", preuve d'un orgueil en "continuelle transgression" des principes divins.

2-      Mais la Rome papale ne fit pas mieux, au contraire. Convaincue d'être dirigée par un "homme qui personnifie Dieu", elle était animée d'une sorte d'hostilité encore plus mortelle dans un état de guerre permanente contre Dieu. C'est ce qui est appelé "l'abomination de la désolation" (Daniel 12:11), autrement dit: dévastation de celui qui est vaincu et dominé. Ceci a été abondamment prouvé par l'histoire.*

 

Ces deux entités, à la fois le pouvoir romain païen et la Rome papale ont été des puissances de dévastation.

 

Tout en ayant illusionné des millions de personnes, le paganisme laissait un vide douloureux dans les cœurs humains, ce qui fait que beaucoup cherchaient et accueillaient la Parole de Dieu. Les doctrines de la Rome papale ne satisfont même pas cette soif humaine pour Dieu, elles donnent de faux espoirs et entraînent une telle satisfaction qu'on ne ressent plus le besoin de la Parole de Dieu.

 

La religion chrétienne des premiers apôtres était si exaltante et si satisfaisante pour l'esprit des gens de la Rome antique que le paganisme a tremblé sur ses bases et s'est incliné devant elle. Satan a compris que la seule manière dont il pouvait continuer à maintenir le monde sous la tromperie était d'inventer  une religion qui professait être chrétienne, et donc bénéficiait ainsi de certaines des idées du christianisme, et qui cependant, du point de vue spirituel, était la même que l'ancien paganisme. Ce principe inhérent à la foi au paganisme et à la Papauté trouve son origine chez Lucifer, dans le ciel, et a affecté l'humanité de puis la chute d'Adam. "Tous ont péché" (Romains 3:23).

 

Le plan de Satan était d'écarter l'Église primitive de la pureté et de la simplicité de l'Évangile en introduisant des philosophies et des superstitions païennes dans la bonne nouvelle. La conséquence a été la grande séparation dont parle l'apôtre Paul dans Thessaloniciens 2:3-4. Cette séparation revêtirait finalement une telle importance que "l'homme de péché … irait jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu", usurpant la place de Christ, "se proclamant lui-même Dieu". Des doctrines empruntées à la Babylone antique et mêlées à l'enseignement chrétien préparaient la voie à la toute puissance temporelle de l'évêque romain qui deviendrait le pape. Notons ici ce qu'un historien contemporain écrit en ce qui concerne le paganisme qui demeure dans l'église appelé chrétienne:

 

"Peu de gens réfutent l'affirmation que la pureté originelle de l'Évangile a été rejetée pendant le Moyen-Age. Cependant, on peut ajouter une caractéristique de cette époque qui a été oubliée volontairement ou non. Tandis que les Protestants ont toujours maintenu l'idée d'une église syncrétique pour justifier leur existence, des érudits contemporains ont démontré que le paganisme de l'antiquité  n'avait toujours pas disparu après le IVème siècle, mais qu'il s'était plutôt assimilé et avait remodelé l'église. Le but de ce chapitre est d'examiner les raisons qui se cachent derrière l'assimilation des formes païennes dans l'église et la plongée dans les ténèbres qui en a suivi en Europe… L'ancien système s'est mêlé au nouveau… Le paganisme a conservé son caractère originel "de toute-puissance du moi", mais a été géré différemment. (3)

 

Lors du déclin de l'Empire Romain païen le siège de son gouvernement a été déplacé de Rome à Constantinople. Ainsi, le "lieu du sanctuaire" a été transféré, ou le culte a été foulé aux pieds. (Ce même fait est exprimé dans Apocalypse 13:2 où l'on dit que le dragon, la Rome païenne a donné "son trône" à la bête, c'est-à-dire la cité de Rome, la Rome papale).

 

Les "armées levées contre elle (la petite corne ou la papauté), contre "le quotidien" (ou la Rome païenne qui exalte "perpétuellement" sa nature toute-puissante), ces armées ont été les hordes barbares qui ont fondu sur l'Italie et sur Rome, et ont mis en pièces l'ancien Empire Romain païen. Ces tribus barbares acceptèrent bientôt extérieurement les doctrines de la papauté, car on réussit à les persuader d'échanger leurs précédentes formes de culte païen contre une profession de foi de nom au catholicisme romain. Lorsque, par la suite, ces peuplades retournaient dans leur lieu d'origine en Europe centrale, elles combattaient par l'épée pour y implanter la religion de la Rome papale.

 

Mais leur "foi" n'était pas la foi de Jésus. Elles avaient bien accepté et adoré une forme extérieure de christianisme, mais intérieurement, leur cœur demeurait le plus souvent entachés des choses du monde. Le principe de base du paganisme a toujours été ce qui est appelé "GADAL" en hébreu, c'est-à-dire un esprit de culte du moi individuel ou de groupe. Ainsi donc, "par raison de transgression", ladite petite corne ou puissance de la Rome papale "détruisit" peu à peu politiquement le paganisme en Europe, "jeta par terre" la vérité du simple christianisme biblique. La Rome papale professa ouvertement usurper la place de Christ en tant que tête de l'Église. Il nous est dit qu'elle "réussit dans ses entreprises" et prospéra. Elle continua de développer cet esprit, ou mentalité, de "Gadal" jusqu'à vouloir prendre la place du "Prince, Chef des armées", notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même.

 

De cette manière, le système de la Rome papale "absorba" en quelque sorte et assimila la pensée et l'esprit du paganisme tandis qu'en même temps, par la force militaire (le bras séculier) œuvrant à son profit, il en captait la puissance politique. La simple vérité de la foi biblique fut ainsi "jetée par terre". La place de Christ comme chef suprême fut convoitée et usurpée par le système papal de la petite corne, lequel va désormais étendre ses cordages. La corne jeta la vérité par terre et réussit dans ses entreprises (Daniel 8:12). Pour Daniel ce fut réellement là une vision étonnante.

 

Nous en arrivons maintenant à la partie la plus importante de la vision de Daniel pour nous aujourd'hui: pendant combien de temps, ce pouvoir (dévastation – désolation) continuera-t-il à fouler aux pieds la vérité de Dieu et à maintenir le monde sous sa séduction? Combien de temps cette transgression dévastatrice persécutera-t-elle et tuera-t-elle le peuple de Dieu? Cela aura-t-il un jour une fin?

 

Pire que tout, à l'époque de Daniel, il semblait que le Dieu d'Israël Lui-même avait été vaincu par le paganisme. Il était naturel pour les gens d'autrefois de supposer que la victoire d'une nation était liée à la suprématie de ses dieux. Jérémie parle de la manière dont Bel, le dieu babylonien, avait "avalé" et "dévoré" Israël et s'était "rempli le ventre" du peuple de Dieu comme s'il avait mangé quelque chose de délicieux (51;34, 44). La question que se posait le peuple de Dieu était "combien de temps" cette transgression perpétuelle triomphera-t-elle? Certains, comme Daniel, étaient plus soucieux de l'honneur de Dieu que de leur propre sécurité. (Cette différence de motivation caractérisera de plus en plus le peuple de Dieu, alors que nous approcherons de la fin).

 

Daniel obtient sa réponse en écoutant la conversation entre deux anges. Ils attirent son attention vers les services symboliques du sanctuaire hébreu qui révèlent le sens de l'histoire et expliquent le plan du salut de Dieu:

 

Daniel 8:13-14J'entendis parler un saint; et un autre saint dit à celui qui parlait: Pendant combien de temps s'accomplira la vision sur le sacrifice perpétuel et sur le péché dévastateur? Jusques à quand le sanctuaire et l'armée seront-ils foulés? Et il me dit: Deux mille trois cents soirs et matins et le sanctuaire sera purifié.

 

La bonne nouvelle c'est qu'il y aura une fin au règne du péché. Ce qui a été si longtemps foulé aux pieds sera justifié. Il y a un temps déterminé par Dieu où Sa vérité sera justifiée devant les anges et devant le monde. Alors, la justice sera rendue aux justes et la cause de la vérité triomphera.

 

Tout ceci est compris dans la "purification du sanctuaire", message d'une étonnante Bonne Nouvelle. Lorsque le jugement qui nous justifiera sera terminé, Satan et tous ceux qui sont concernés par "la transgression de la désolation" arriveront à leur fin.

 

Avant que nous considérions la période de temps elle-même (deux mille trois cents jours), nous devons étudier ce que signifie le terme sanctuaire ainsi que le terme purification.

 

Qu'est-ce que le sanctuaire?

 

Quand Daniel a entendu les deux anges parler du sanctuaire, il a immédiatement pensé au sanctuaire hébreu de Jérusalem, qui à cette époque était détruit, désolé, et l'objet de raillerie. Le véritable culte de Dieu avait eu lieu là-bas sous forme de symboles visuels, un peu à la manière dont les enfants prennent les jouets pour imiter les adultes. Un grand prêtre choisi parmi les hommes officiait. Il était un type de Jésus-Christ, notre Grand Prêtre. Tout ce qu'il faisait dans le sanctuaire par des cérémonies et par des représentations symboliques avait pour but d'enseigner à Israël la signification du plan du salut de Dieu. Le Fils de Dieu devait venir sur la terre, faire partie de la famille humaine, vaincre le péché "dans une chair semblable à celle du péché" (Romains 8:3), prendre la place du premier Adam déchu, et sauver la race humaine.

 

Bien sûr, ce sanctuaire terrestre ne devait durer que peu de temps. La loi cérémonielle de Moïse se terminait à la croix où l'antitype de l'Agneau de Dieu fut sacrifié. Le sanctuaire terrestre était une leçon de choses ou une image de l'œuvre de Jésus comme Sauveur du monde, "l'ombre des choses à venir" (Hébreux 10:1). Ces services célébrés par un grand prêtre et ses assistants terrestres n'étaient que "les images et ombres des choses célestes" (Hébreux 8:5).

 

Lorsque celui que vous aimez est absent, vous chérissez sa photo. Mais lorsque celui-ci enfin arrive, vous délaissez la photo, car vous pouvez voir votre bien-aimé face à face. Donc, lorsque Jésus, le Grand-Prêtre, est venu mourir pour nous en personne, l'image et le type du sanctuaire hébreu n'étaient plus nécessaires. Comme l'ombre disparaît lorsque nous voyons la lumière, qui en était l'origine, de même, l'ombre du sanctuaire terrestre, le type, a rencontré son antitype à la croix. Le voile du temple s'est déchiré de haut en bas, et le ministère du sanctuaire terrestre a perdu sa raison d'être (Matthieu 27:51). C'est pourquoi il n'existe plus de temple ou de sanctuaire terrestre comme aux jours de Moïse et de Daniel. Nous avons quelque chose de mieux: la réalité dans le ciel.

 

Lorsque Jésus est monté aux cieux après Sa résurrection, Il a commencé Son œuvre de Grand-Prêtre dans un sanctuaire meilleur que l'ancien. Ses disciples ne se préoccupaient plus du sanctuaire terrestre de Jérusalem, mais ils ont suivi Christ par la foi lorsqu'Il a pénétré dans le sanctuaire d'en haut. Il est facile de comprendre que si Jésus, en tant que Grand-Prêtre, "a traversé les cieux", alors que le véritable sanctuaire éternel est également dans les cieux (Hébreux 4:14). Et rien ne peut lui enlever Son ministère car Il vit éternellement et Son ministère n'est "pas transmissible" (Hébreux 7:24, 25).

 

Le Nouveau Testament est clair à ce sujet: "Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui est assis à la droite du trône de la Majesté divine dans les cieux, comme Ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme (Hébreux 8:1, 2). On attire notre attention sur ce qui est vrai au ciel, et dont ce qui se trouvait sur terre n'était qu'un schéma. "Le Saint-Esprit a voulu montrer ainsi que le chemin du sanctuaire n'est pas encore manifesté, tant que subsiste la première tente. C'est là un symbole pour le temps présent; des offrandes et des sacrifices y sont offerts, incapables de mener à l'accomplissement en sa conscience, celui qui rend le culte. Fondés sur des aliments, des boissons et des ablutions diverses, ce ne sont que rites humains, admis jusqu'au temps du relèvement. Mais Christ est survenu, Grand-Prêtre des biens à venir. C'est par une tente plus grande et plus parfaite, qui n'est pas œuvre des mains –c'est-à-dire qui n'appartient pas à cette création-ci-, " (Hébreux 9:8-11; version TOB).

 

Par conséquent, étant donné que la vision que Daniel a reçue était pour les temps de la fin, le sanctuaire qui doit être purifié est nécessairement le céleste, et non le terrestre (verset 17, 19).

 

Mais que signifie "la purification du sanctuaire"?

 

Il existait un service annuel de purification qui était l'ombre ou le type de la purification du sanctuaire céleste. Ce n'était pas un simple travail de ménage pour ôter la poussière, la boue ou le sang comme lorsque l'on nettoie une maison. C'était un nettoyage ou une purification spirituelle des péchés du peuple de Dieu. "Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là" (Hébreux 9:22-24).

 

C'est la saleté qui rend nécessaire le nettoyage d'une maison. C'est donc le péché et l'égoïsme d'Israël qui a imposé la nécessité de nettoyer chaque année le sanctuaire de ses péchés. Le Dieu aimant cherchait à enseigner aux Israélites quelle chose terrible et destructrice est le péché. En fait, le service du sanctuaire leur enseignait à le haïr et à aimer la justice.

 

Ils se rendaient compte que rien ne pouvait éliminer du cœur la tache du péché, sauf l'effusion de sang d'une victime innocente qui devait mourir. Le pécheur lui-même devait prendre le couteau et égorger le petit agneau. Lorsque le sang jaillissait, le pécheur était censé se rappeler que son péché avait coûté la vie du véritable Agneau de Dieu. Des larmes lui montaient aux yeux lorsqu'il pensait à la souffrance et à l'angoisse qu'il imposait à un innocent: le Fils de Dieu. Il commençait à comprendre la nature du péché. Il voyait une "image" ou un "type" du Calvaire.

 

Le prêtre prenait du sang et l'emmenait dans le sanctuaire; et il l'aspergeait devant le voile pour témoigner que Quelqu'un d'innocent et de saint était mort pour le pécheur. Le prêtre pouvait aussi manger une partie de la chair de l'offrande symbolisant le fait qu'il portait le péché "dans son propre corps" tout comme Christ a porté nos péchés "dans Son propre corps" (1 Pierre 2:24). Ainsi, le péché était transféré du pécheur au sanctuaire. Le pécheur voyait la croix de Christ dans le service du sanctuaire et rentrait chez lui avec un coeur renouvelé. Il était vraiment devenu un homme nouveau. Ainsi son péché lui était pardonné, c'est-à-dire ôté de lui. (4)

 

Mais que devenait son péché? Bien que le pécheur ait été personnellement pardonné, le sang aspergé demeurait encore témoin de ce péché. Cette preuve visible et laide entachait alors le sanctuaire. En tant que "type", Dieu avait pris la culpabilité sur Lui. Le pécheur était pardonné, mais le sanctuaire n'était pas nettoyé de son péché. Il devait y avoir un autre service pour nettoyer le sanctuaire de tous les péchés d'Israël. La responsabilité de ce mal terrible ne devait pas être imputée à Dieu.

 

Il fallait aussi que le cœur du pécheur apparaisse complètement réconcilié avec Dieu. Le but de Dieu n'était pas de laisser se perpétuer les péchés à jamais. Ce chapitre est donc essentiel pour la compréhension de la Bible. Le grand problème de Dieu a toujours été: Que faire du péché? Lorsque nous, pécheurs, nous sommes réconciliés avec Dieu par le sang de la croix, nous partageons aussi son immense désir de voir s'arrêter le péché lui-même. Notre nouvelle motivation est maintenant sa justification, et pas simplement notre propre sécurité.

 

Une fois par an, lors de ce que l'on appelait le Jour des Expiations, les Israélites prenaient part au service qui leur enseignait ce qu'était le jugement final qui nettoie le sanctuaire et justifie le nom de Dieu. Le grand prêtre choisissait un bélier pour l'Éternel, le tuait et emmenait un peu de son sang dans la deuxième pièce du sanctuaire, qui était appelée "Lieu très-saint". Là devant le propitiatoire qui représentait le trône de Dieu, le grand prêtre aspergeait le sang comme expiation finale de tous les péchés d'Israël qui s'étaient accumulés dans le sanctuaire pendant toute l'année. La culpabilité et l'enregistrement de tous ces péchés devaient être éliminés de manière à ce que le sanctuaire soit "nettoyé". Il devait y avoir une élimination totale du péché, et pas simplement un pardon superficiel du péché que l'on comment sans cesse, créant ainsi des perturbations éternelles dans l'univers. De nouveau, ce chapitre est essentiel dans ses implications pour le salut du monde.

 

Le grand prêtre portait lui-même ces péchés lorsqu'il sortait du Lieu très-saint. Alors, ayant choisi un second bélier, Azazel, ou le bouc pour Satan, il mettait sa main sur sa tête et transmettait la responsabilité de tous ces péchés sur le bouc émissaire pour signifier que Satan est à l'origine de tous les péchés du monde. Un homme fort devait alors conduire le bouc émissaire vers le désert, pour qu'il périsse hors du camp en symbolisant la fin éternelle du péché. (Merci Seigneur).

 

C'était comme s'il avait jeté au loin les péchés, "aussi loin que l'orient se trouve par rapport à l'occident", dans les profondeurs de la mer (Psaume 103:12; Michée 7:19). Et c'est ainsi que le sanctuaire terrestre était purifié!

 

Mais ce n'était qu'un type.

 

Bien sûr, le sang des boucs et des taureaux ne pouvait pas vraiment libérer quelqu'un de ses péchés. Par conséquent, ce service était renouvelé chaque année, comme leçon de choses pour le peuple, afin qu'il réfléchisse à l'œuvre de purification du sanctuaire céleste des péchés du peuple de Dieu à la fin des temps.

 

Combien de fois avons-nous lutté et essayé de surmonter nos erreurs et chuté sans cesse! Et l'enregistrement de plus d'erreurs, de plus de péchés monte chaque jour vers le ciel et entache le sanctuaire céleste. Satan semble triompher, et comme Daniel, nous crions de désespoir, "combien de temps, combien de temps encore?"

 

Mais il y a une bonne nouvelle: dans les derniers jours "le sanctuaire sera purifié". Lorsque cette œuvre sera achevée parfaitement, Satan sera vaincu pour toujours, parce que le péché aura perdu son pouvoir dans le dernier bastion où il trouvait refuge: dans le cœur du peuple de Dieu. Et lorsque le péché sera expulsé, alors il sera éliminé à jamais, car il n'existe aucun autre endroit dans l'univers de Dieu où le poison du péché puisse trouver à se loger.

 

Incluse dans cette œuvre de purification du sanctuaire céleste, on trouve l'œuvre du jugement. Dans l'ancien Israël, ceux qui ne voulaient pas humilier leur âme au jour du jugement devaient être "retranchés du peuple de Dieu" (Lévitique 23:29-30). De la même manière, à la fin du monde, ceux qui n'auront pas abandonné le péché pour le laisser à l'Agneau de Dieu et recevoir Son pardon, ne pourront partager les bénédictions de la purification du sanctuaire céleste. C'est une pensée solennelle.

 

L'ange ne dit pas à Daniel quand les deux mille trois cents "jours" commenceront. Mais au chapitre 9, il reviendra pour expliquer une partie de la vision. Comme nous l'avons vu dans notre dernier chapitre, dans la prophétie biblique, un jour représente une année littérale (Nombres 14:34; Ézéchiel 4:6).

 

Et c'est ainsi que la plupart des érudits bibliques le comprennent depuis des centaines d'années. Par conséquent, Daniel parle de deux mille trois cents années littérales. Ceci nous amène presque à la fin des temps.

 

Daniel 8:15-16 Tandis que moi, Daniel, j'avais cette vision et que je cherchais à la comprendre, voici, quelqu'un qui avait l'apparence d'un homme se tenait devant moi. Et j'entendis la voix d'un homme au milieu de l'Ullaï; il cria et dit: Gabriel, explique-lui la vision.

 

Tout comme Daniel le prophète cherchait le sens de ce qui lui était révélé, nous qui vivons dans les derniers jours nous voulons le comprendre. Ayez faim et soif et le Seigneur augmentera votre connaissance.

 

Le nom Gabriel en hébreu signifie "la force de Dieu" ou bien "l'homme de Dieu". Cet ange puissant est apparu à la vierge Marie et à Zacharie (Luc 1:19-27). L'"homme" dont la voix a ordonné à Gabriel d'expliquer à Daniel n'était probablement personne d'autre que l'archange Michaël ou Christ (Jude 9). Dans Daniel 7:13, on le nomme "Fils de l'homme".

 

Daniel 8:17-19Il vint alors près du lieu où j'étais; à son approche, je fus effrayé, et je tombai sur ma face. Il me dit: Sois attentif, fils de l'homme, car la vision concerne un temps qui sera la fin. Comme il me parlait, je restai frappé d'étourdissement, la face contre terre. Il me toucha, et me fit tenir debout à la place où je me trouvais. Puis il me dit: Je vais t'apprendre ce qui arrivera au terme de la colère, car il y a un temps marqué pour la fin.

 

L'ordre "sois attentif fils de l'homme" s'adresse à chaque lecteur de ce livre aussi bien qu'à Daniel. Cet ordre est une promesse.

 

Que signifie le mot "colère"? Daniel a déjà compris que la captivité d'Israël à Babylone pendant soixante-dix ans est le début de la "colère" de Dieu. L'infidélité d'Israël l'a laissé aux mains de royaumes païens cruels et méchants. Ce peuple était si endurci qu'il n'y avait pas d'autre moyen pour lui faire comprendre. Même l'Israël spirituel de Dieu de nos jours est souvent l'objet de cette "colère". Lorsque Jésus-Christ reviendra, Lui seul qui a le droit d'être sur le trône, Dieu Lui donnera le diadème et la couronne, et Lui seul règnera sur Son peuple. Alors, la colère aura cessé (voir Ézéchiel 21:24-27, 30).

 

Daniel 8:20-23Le bélier que tu as vu, et qui avait des cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses. Le bouc, c'est le roi de Javan. La grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. Les quatre cornes qui se sont élevées  pour remplacer cette corne brisée, ce sont quatre royaumes qui s'élèveront de cette nation, mais qui n'auront pas autant de force. A la fin de leur domination, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux.

 

Nous avons vu que le royaume qui a succédé à la Grèce était la Rome païenne. L'adjectif artificieux se rapporte probablement au langage "habile pour tromper" des Romains, le latin, qui est à la base d'un grand nombre de langues européennes actuelles (5).

 

Daniel 8:24-25Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force; il fera d'incroyables ravages, il réussira dans ses entreprises, il détruira les puissants et le peuple des saints. A cause de sa prospérité et du succès de ses ruses, il aura de l'arrogance dans le cœur, il fera périr beaucoup d'hommes qui vivaient paisiblement, et il s'élèvera contre le chef des chefs; mais il sera brisé, sans l'effort d'aucune main.

 

Quelque chose d'étrange s'est passé au sujet de la manière dont Rome a acquis la suprématie mondiale. Ses conquêtes se sont passées si facilement qu'il semble qu'aucune puissance humaine ne lui venait en aide.

 

"Il sera brisé sans l'effort d'aucune main" se rapporte à la destruction finale de Rome par la grande pierre qui, "met en pièces sans le secours d'aucune main" (Daniel 2:34), et qui détruit tous les royaumes de terrestres.

 

Daniel 8:26-27Et la vision des soirs et des matins, dont il s'agit, est véritable. Pour toi, tiens secrète cette vision, car elle se rapporte à des temps éloignés. Moi, Daniel, je fus plusieurs jours languissant et malade; puis je me levai, et je m'occupai des affaires du roi. J'étais étonné de la vision, et personne n'en eut connaissance.

 

"La vision des soirs et des matins" fait référence aux "deux mille trois cents jours". Puisque tout a été expliqué à propos de la vision, sauf ce qui concerne la prophétie de cette époque, l'ange quitte Daniel pendant un moment. Daniel est "étonné", ou attristé par la vision.

 

Mais Gabriel a reçu l'ordre de faire comprendre la vision à cet homme. Daniel a perdu connaissance et devient donc incapable de comprendre plus de choses. On peut s'attendre à ce que Gabriel revienne pour compléter l'explication qu'il a commencée, celle des deux mille trois cents jours.

 

Et effectivement, il revient au chapitre 9, et c'est là que l'on trouve l'explication des deux mille trois cents ans qui nous causent tant de perplexités.

 

 

 

* Note du traducteur: Sans rien perdre de la pensée initiale de l'auteur, ce paragraphe a été remanié de manière à devenir plus compréhensible pour le lecteur français.

 

(1) Il est important de comprendre que quiconque s'oppose à cette prophétie en disant qu'Antiochus Epiphane était la "petite corne" jette la confusion dans le livre de Daniel (Il y en a beaucoup qui pensent ainsi faussement).

 

(2) La version anglaise de la King James, par exemple. Cette honnêteté de la part des traducteurs est louable. Ils ne savaient pas exactement ce que signifiait ha tamid en hébreux. Ils dirent donc au lecteur ce qu'ils pensaient seulement être dans le sens de ce mot, laissant ainsi la vérité devenir disponible plus tard, selon que le Saint-Esprit pourrait diriger.

 

(3) Arthur W. Hunt III; The Vanishing Word, the Veneration of Visual Imaginery in the Postmodern Word (Wheaten; III: Crossway Books, 2003) pp. 57, 60.

 

(4) Voir Lévitique 4:4-35; 10:16-18 sur la description du pardon du pécheur.

 

(5) Nous trouvons une référence à l'impudence de Rome et aux paroles habiles pour tromper dans la prophétie de Moïse sur la punition d'Israël en cas d'infidélité (Deutéronome 28:49, 50). En parlant du latin, Moïse dit: "dont vous ne comprendrez pas la langue". Les Israélites comprenaient le Babylonien, le Perse et même le Grec, mais le latin leur était inconnu. Ainsi, nous avons un autre détail qui identifie  cette puissance comme étant la Rome païenne et la Rome papale. Même aujourd'hui le latin demeure la langue officielle de l'église catholique romaine, qui est le successeur de l'Empire païen de Rome.

 

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