Chapitre 45
L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
La promesse sur le point de s'accomplir
Dans le chapitre précédent, nous avons étudié la captivité babylonienne et vu que si Israël avait appris la leçon de la confiance en Dieu, il ne serait pas resté captif de l'orgueil et de la confiance propre. Les soixante-dix ans les auraient conduits à un point où la promesse si longtemps attendue aurait pu s'accomplir rapidement, car comme nous l'avons déjà dit, jusqu'au début de la captivité à Babylone, la seule période de temps définie dans la prophétie était celle des soixante-dix ans. Mais Dieu vit, avant que cette période ne s'achève, que la leçon ne serait pas apprise, aussi, vers la fin des soixante-dix ans, Il donna une vision au prophète Daniel. Dans cette vision Il fixait une autre longue période. En résumé, la prophétie dit ceci:
La vision de Daniel 8
Daniel vit en vision un bélier qui avait la particularité d'avoir une de ses cornes plus haute que l'autre et qui l'emporta sur la plus petite. Il vit "le bélier qui frappait de ses cornes à l'occident, au septentrion et au midi; aucun animal ne pouvait lui résister, et il n'y avait personne pour délivrer ses victimes; il faisait ce qu'il voulait, et il devint puissant" (Dan. 8:3 et 4).
Puis il vit un bouc qui venait de l'est avec fureur, ayant une grande corne entre les deux yeux. "Il arriva jusqu'au bélier qui avait des cornes, et que j'avais vu se tenant devant le fleuve, et il courut sur lui dans toute sa fureur. Je le vis qui s'approchait du bélier et s'irritait contre lui; il frappa le bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier eut la force de lui résister; il le jeta par terre et le foula, et il n'y eut personne pour délivrer le bélier. Le bouc devint très puissant; mais lorsqu'il fut puissant, sa grande corne se brisa. Quatre grandes cornes s'élevèrent pour la remplacer, aux quatre vents des cieux. De l'une d'elles sortit une petite corne, qui s'agrandit beaucoup vers le midi, vers l'orient, et vers le plus beau des pays. Elle s'éleva jusqu'à l'armée des cieux, elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les foula. Elle s'éleva jusqu'au chef de l'armée" (Dan. 8:5-11).
Après avoir donné quelques détails supplémentaires sur cette petite corne si spéciale, le prophète conclut la vision:
"J'entendis parler un saint; et un autre saint dit à celui qui parlait: Pendant combien de temps s'accomplira la vision sur le sacrifice perpétuel et sur le péché dévastateur? Jusques à quand le sanctuaire et l'armée seront-ils foulés? Et il me dit: Deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié" (vers. 13 et 14).
L'interprétation de l'ange
Nous n'entrerons pas ici dans les détails de la prophétie; il s'agit de comprendre son essence, afin de pouvoir suivre l'histoire de la promesse. Un ange fut chargé d'expliquer la vision à Daniel, ce qu'il fit en ces termes:
"Le bélier que tu as vu, et qui avait des cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses. Le bouc, c'est le roi de Javan. La grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. Les quatre cornes qui se sont élevées pour remplacer cette corne brisée, ce sont quatre royaumes qui s'élèveront de cette nation, mais qui n'auront pas autant de force. A la fin de leur domination, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux. Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force; il fera d'incroyables ravages, il réussira dans ses entreprises, il détruira les puissants et le peuple des saints. A cause de sa prospérité et du succès de ses ruses, il aura de l'arrogance dans le cœur, il fera périr beaucoup d'hommes qui vivaient paisiblement, et il s'élèvera contre le chef des chefs; mais il sera brisé, sans l'effort d'aucune main. Et la vision des soirs et des matins, dont il s'agit, est véritable. Pour toi, tiens secrète cette vision, car elle se rapporte à des temps éloignés" (vers. 20-26).
Les deux royaumes universels qui succédèrent à Babylone sont cités par leur nom, et l'autre est décrit avec une telle clarté, que nous pouvons l'identifier immédiatement. La puissance qui acquit la suprématie mondiale, en résultat de la troisième révolution dont Ézéchiel parla, fut Rome, comme le récit de son œuvre contre le Prince des princes l'indique clairement. Après la mort d'Alexandre, roi de la Grèce, son royaume fut divisé en quatre parties, et ce fut par la conquête de la Macédoine –une des quatre divisions-, en l'an 68 av. J-C., que Rome acquit la domination qui lui permit de diriger le monde. C'est la raison pour laquelle nous lisons qu'elle vient de l'un des quatre royaumes résultant de cette division.
Une période prophétique prolongée
Mais, il y avait une période de temps en relation avec cette vision que l'ange n'a pas expliquée, lorsqu'il donna la signification de la vision. Il s'agit des deux mille trois cents jours –littéralement, soirs et matins-. Nous savons qu'il ne s'agit pas de jours littéraux pour deux raisons: Nous sommes devant une prophétie exprimée en symboles, dans laquelle des animaux, à la vie limitée, sont utilisés pour représenter des royaumes qui existèrent durant des centaines d'années; elle s'harmonise parfaitement avec la méthode prophétique symbolique qui emploie les jours en relation avec leurs symboles, mais il est évident qu'ils doivent représenter une période plus longue que l'interprétation, vu que deux mille trois cents jours littéraux –un peu plus de six ans-, représenteraient à peine le commencement du premier des royaumes. Aussi, nous pouvons être sûrs que chaque jour représente une année, comme dans Ézéchiel 4:6, où le Seigneur utilise les jours pour symboliser des années.
Le même ange revint plus tard, en réponse à la prière de Daniel, pour lui faire comprendre le reste de la vision, c'est-à-dire, ce qui concernait les jours (voir Dan. 9:20-23). Commençant par le point où il avait interrompu son explication, comme s'il ne s'était écoulé qu'un court moment, l'ange lui dit: "Soixante et dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte…", etc. (vers. 24).
Soixante-dix semaines –quatre cent quatre vingt dix années- sont déterminées ou retranchées des deux mille trois cents années et assignées au peuple juif. Elles devaient débuter avec le décret de restauration et de reconstruction de Jérusalem. Nous trouvons ce décret, sous une forme complète et détaillée, dans Esdras 7:11-26. Il fut promulgué la septième année d'Artaxerxés, roi de Perse, ce qui correspond à l'an 457 av. J-C. En commençant en 457 av. J-C, les quatre cent quatre vingt dix ans nous situent en l'an 34 de notre ère.
Mais la dernière de ces soixante-dix semaines prophétiques était divisée. Les soixante-neuf semaines –483 ans-, qui nous conduisent à l'année 27 de notre ère, marquèrent le temps de la manifestation du Messie ou de l'Oint: le moment où Jésus fut oint par le Saint-Esprit lors de Son baptême.
A la moitié de la dernière semaine d'années, c'est-à-dire, trois ans et demi après le baptême de Jésus, "un oint sera retranché". Pendant toute cette semaine, c'est-à-dire ces sept années, l'alliance serait confirmée (vers. 27).
Il est facile de calculer la portée de toute la période des deux mille trois cents ans; elle nous conduit à l'an 1844 de notre ère, qui est déjà dans le passé. Ainsi donc, la période prophétique la plus longue de la Bible a pris fin, de manière que le moment de l'accomplissement de la promesse doit être imminent. Personne ne peut dire quand le Seigneur viendra restaurer toutes choses, car "pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait" (Mat. 24:36).
Le royaume de Dieu ôté au peuple juif
Mais retournons pour un moment à cette période des quatre cent quatre vingt dix ans accordée au peuple juif. Y eut-il un moment où Dieu fut partial, de manière qu'Il ne mit pas le salut à la portée d'aucun autre peuple? C'est impossible, car Dieu ne fait acception de personnes. Il s'agit simplement d'une démonstration de la bonté et de la patience de Dieu, qui attendit de longues années pour donner l'opportunité au peuple d'Israël d'accepter Son appel à être des prêtres de Dieu, afin qu'ils fassent connaître la promesse de Dieu au monde entier. Mais ils ne voulurent pas. Au contraire, ils l'oublièrent au point de rejeter le Messie quand Il vint.
Ainsi, tout en appartenant au royaume d'Israël, cinquième et dernier royaume universel, ils en arrivèrent à n'avoir aucune place concrète dans la promesse. Les individus du peuple juif peuvent être sauvés en croyant à l'Évangile, de la même manière que tout autre personne, et seulement de cette manière. Le temple dévasté et le voile déchiré en deux, révélant que la gloire de Dieu ne demeurait plus dans le lieu très saint, était le symbole de leur relation avec l'alliance. En tant qu'individus, ils peuvent être greffés sur l'olivier, comme n'importe quel Gentil, devenant ainsi Israël, mais leur position privilégiée, comme instructeurs religieux du monde, disparut pour toujours parce qu'ils ne surent pas l'apprécier. Ils ne connurent pas le moment où ils furent visités.
L'appel final à Abraham
Que se passe-t-il maintenant? Ceci: le peuple de Dieu entend et obéit à Son appel à sortir de Babylone, afin de ne pas recevoir ses plaies s'il y demeure. Bien que la ville sur l'Euphrate fut détruite il y a des centaines d'années, et même des centaines d'années avant Jésus-Christ, presque un siècle après le début de notre ère, le prophète Jean fut poussé par l'Esprit à répéter les avertissements prononcés par Ésaïe contre Babylone, en termes presque identiques:
"Autant elle s'est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu'elle dit en son cœur: Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point le deuil! à cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l'a jugée" (Apoc. 18:7 et 8; comparez avec Ésaïe 47:7-10).
Babylone était une ville païenne, qui s'exaltait au-dessus de Dieu. Comme l'illustre la fête de Belschatsar (Dan. 5), elle représentait le type de religion qui défiait Dieu. Il existe aujourd'hui le même esprit, pas simplement dans une certaine société, mais là où les hommes choisissent leur propre chemin dans la religion, au lieu de se soumettre à toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Dans Sa grande patience et sa tendre miséricorde, Dieu attend que Son peuple sorte de Babylone et s'humilie pour cheminer avec Lui, prêche l'Évangile du royaume avec toute la puissance du royaume, le royaume à venir inclus, "pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin" (Mat. 24:14).
Cette "fin" sera la destruction de Babylone, telle que Jérémie l'a prédite; mais de la même façon que l'ancienne Babylone fut un royaume universel et que son véritable roi –comme le révèle Ésaïe 14- fut Satan lui-même, également le dieu de ce monde, ainsi la destruction de la Babylone actuelle n'est rien de moins que le jugement de Dieu sur toute la terre, qui coïncidera avec la libération de Son peuple. Lisons maintenant les paroles que Jérémie prononça contre "toutes les nations", quand il prophétisa sur la fin de la captivité babylonienne:
La controverse de Dieu avec les nations
"Car ainsi m'a parlé l'Éternel, le Dieu d'Israël: Prends de Ma main cette coupe remplie du vin de Ma colère, et fais-la boire à toutes les nations vers lesquelles Je t'enverrai. Ils boiront, et ils chancelleront et seront comme fous, à la vue du glaive que J'enverrai au milieu d'eux. Et je pris la coupe de la main de l'Éternel, et je la fis boire à toutes les nations vers lesquelles l'Éternel m'envoyait: A Jérusalem et aux villes de Juda, à ses rois et à ses chefs, pour en faire une ruine, un objet de désolation, de moquerie et de malédiction, comme cela se voit aujourd'hui; à Pharaon, roi d'Égypte, à ses serviteurs, à ses chefs, et à tout son peuple; à toute l'Arabie, à tous les rois du pays d'Uts, à tous les rois du pays des Philistins, à Askalon, à Gaza, à Ékron, et à ce qui reste d'Asdod; à Édom, à Moab, et aux enfants d'Ammon; à tous les rois de Tyr, à tous les rois de Sidon, et aux rois des îles qui sont au delà de la mer; à Dedan, à Théma, à Buz, et à tous ceux qui se rasent les coins de la barbe; à tous les rois d'Arabie, et à tous les rois des Arabes qui habitent dans le désert; à tous les rois de Zimri, à tous les rois d'Élam, et à tous les rois de Médie; à tous les rois du septentrion, proches ou éloignés, aux uns et aux autres. Et à tous les royaumes du monde qui sont sur la face de la terre. Et le roi de Shéschac boira après eux. Tu leur diras: Ainsi parle l'Éternel des armées, le Dieu d'Israël: Buvez, enivrez-vous, et vomissez, et tombez sans vous relever, à la vue du glaive que J'enverrai au milieu de vous! Et s'ils refusent de prendre de ta main la coupe pour boire, dis-leur: Ainsi parle l'Éternel des armées: Vous boirez! Car voici, dans la ville sur laquelle Mon nom est invoqué Je commence à faire du mal; et vous, vous resteriez impunis! Vous ne resterez pas impunis; car J'appellerai le glaive sur tous les habitants de la terre, dit l'Éternel des armées. Et toi, tu leur prophétiseras toutes ces choses, et tu leur diras: L'Éternel rugira d'en haut; de Sa demeure sainte Il fera retentir Sa voix; il rugira contre le lieu de Sa résidence; Il poussera des cris, comme ceux qui foulent au pressoir, contre tous les habitants de la terre. Le bruit parvient jusqu'à l'extrémité de la terre; car l'Éternel est en dispute avec les nations, Il entre en jugement contre toute chair; Il livre les méchants au glaive, dit l'Éternel. Ainsi parle l'Éternel des armées: Voici, la calamité va de nation en nation, et une grande tempête s'élève des extrémités de la terre" (Jér. 25:15-33).
Telle est la terrible condamnation vers laquelle toutes les nations de la terre se précipitent. Toutes s'arment pour cette grande bataille. Beaucoup d'entre elles rêvent de s'unir en une domination globale; mais Dieu a dit à propos de telles dominations terrestres: "Mais cela n'aura lieu qu'à la venue de Celui à qui appartient le jugement et à qui Je le remettrai" (Éz. 21:32). La dernière révolution généralisée arrivera lors de la venue de la "postérité à qui la promesse avait été faite" (Gal. 3:19), qui obtiendra alors le royaume. Ces terribles jugements sont encore un peu retardés, afin que tous puissent avoir l'opportunité de changer les armes de la chair par l'épée de l'Esprit, la Parole de Dieu, qui est puissante "par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l'obéissance de Christ" (2 Cor. 10:4 et 5).
Cette sorte de captivité est réellement une liberté. Par la Parole de Dieu nous sortons de la captivité de l'orgueil et de la confiance propre de Babylone, pour aller vers la liberté de la bonté divine. Entendrez-vous l'appel à sortir de Babylone, et refuserez-vous l'esclavage de la tradition humaine et la spéculation, en échange de la liberté que la Parole de la vérité divine donne?