L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu |
Chapitre 44
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
A nouveau en captivité (III)
En général, bien que les hommes se montrent orgueilleux de leur liberté et de leur indépendance, ils préfèrent l'esclavage, et ils le choisiront plutôt que la liberté. C'est ce que les faits démontrent.
Le refus de la liberté
Le Dieu de l'univers a proclamé la liberté pour toute la race humaine; Il a toujours donné la liberté à tous, mais peu en tirent avantage. L'expérience de l'ancien Israël n'est rien de plus que l'expérience de tout cœur humain. Par deux fois, le Seigneur exprima clairement à Abraham que sa descendance serait libre; la première fois, quand Il annonce que son serviteur Éliézer ne serait pas son héritier, et la seconde, quand Il lui dit que le fils d'une servante ne pourrait pas l'être non plus. Plus tard, le Seigneur libéra Israël de l'esclavage de l'Égypte pour qu'il jouisse de la liberté, et même d'une libre l'obéissance à la loi parfaite de la liberté, mais ils murmurèrent et "tournèrent leurs cœurs vers l'Égypte, en disant à Aaron: Fais-nous des dieux qui marchent devant nous" (Act. 7:39 et 40).
Quarante ans plus tard, Dieu les libéra de l'oppression de l'Égypte, mais avec le temps, ils voulurent être comme les païens qui les entouraient en réclamant un roi, et ceci malgré qu'ils aient été avertis que les rois feraient d'eux des esclaves. C'est ce qui arriva, vu que non seulement ils apprirent les voies des païens, mais ils en vinrent même à les "surpasser". "L'Éternel, le Dieu de leurs pères, donna de bonne heure à Ses envoyés la mission de les avertir, car Il voulait épargner Son peuple et Sa propre demeure. Mais ils se moquèrent des envoyés de Dieu, ils méprisèrent Ses paroles, et ils se raillèrent de Ses prophètes, jusqu'à ce que la colère de l'Éternel contre Son peuple devint sans remède" (2 Chron. 36:15 et 16), et le Seigneur accomplit Sa menace de les envoyer au-delà de Babylone (Amos 5:25-27; Act. 7:43).
Esclaves du péché
Cette captivité babylonienne n'était que le symbole visible de la servitude sous laquelle le peuple s'était déjà placé d'une manière volontaire. Ils s'étaient vantés d'être libres alors qu'ils étaient "esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui" (2 Pier. 2:19). "Quiconque se livre au péché est esclave du péché" (Jn 8:34). L'esclavage physique n'est qu'un mal mineur à côté de l'esclavage de l'âme, mais si ce n'était par ce dernier, nous n'aurions jamais connu le premier.
La déportation d'Israël à Babylone était extraordinairement pertinente. Ce n'était pas par hasard qu'ils furent conduits là, au lieu de n'importe quel autre lieu. Babylone –Babel- signifie confusion; la confusion, conséquence de l'exaltation propre et de l'orgueil, "car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions" (Jacq. 3:16). Le nom de Babylone a pour origine:
Les constructeurs de Babel
"Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l'orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. Ils se dirent l'un à l'autre: Allons! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore: Allons! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre. L'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l'Éternel dit: Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c'est là ce qu'ils ont entrepris; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté. Allons! Descendons, et là confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus la langue les uns des autres. Et l'Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville. C'est pourquoi on l'appela du nom de Babel, car c'est là que l'Éternel confondit le langage de toute la terre, et c'est là que l'Éternel les dispersa sur la face de toute la terre" (Gen. 11:1-9).
Un défi à Dieu
Ils entretenaient l'idée qu'ils pouvaient construire une ville si grande et une tour si haute qu'ils pourraient défier les jugements de Dieu. Ils se croyaient supérieurs à Dieu. Lucifer eut la même idée. Nous lisons:
"Te voilà tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore! Tu es abattu à terre, toi, le vainqueur des nations! Tu disais en ton cœur: Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, à l'extrémité du septentrion; je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut" (És. 14:12-14).
Il est facile de voir que l'esprit de Lucifer fut celui qui anima les constructeurs de Babel, et la raison en est que ce fut Satan lui-même –Lucifer déchu- qui leur inspira cette œuvre. Il est "le prince de ce monde" (Jn 14:30), "l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion" (Éph. 2:2). Revenons maintenant au commencement du chapitre 14 d'Ésaïe, d'où nous avons pris le paragraphe cité antérieurement, et voyons la relation de la chute de Lucifer avec Babylone, en notant au passage que le chapitre antérieur (le 13), parle de la future destruction de Babylone.
Le prince de ce monde est jugé
La ville orgueilleuse serait totalement détruite:
"Car l'Éternel aura pitié de Jacob, Il choisira encore Israël, et Il les rétablira dans leur pays; les étrangers se joindront à eux, et ils s'uniront à la maison de Jacob. Les peuples les prendront, et les ramèneront à leur demeure, et la maison d'Israël les possédera dans le pays de l'Éternel, comme serviteurs et comme servantes; ils retiendront captifs ceux qui les avaient faits captifs, et ils domineront sur leurs oppresseurs. Et quand l'Éternel t'aura donné du repos, après tes fatigues et tes agitations, et après la dure servitude qui te fut imposée, alors tu prononceras ce chant sur le roi de Babylone, et tu diras: Eh quoi! le tyran n'est plus! L'oppresseur a cessé! L'Éternel a brisé le bâton des méchants, la verge des dominateurs. Celui qui dans sa fureur frappait les peuples, par des coups sans relâche, celui qui dans sa colère subjuguait les nations, est poursuivi sans ménagement. Toute la terre jouit du repos et de la paix; on éclate en chants d'allégresse. Les cyprès même, les cèdres du Liban, se réjouissent de ta chute, depuis que tu es tombé, personne ne monte pour nous abattre. Le séjour des morts s'émeut jusque dans ses profondeurs, pour t'accueillir à ton arrivée; il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous prennent la parole pour te dire: Toi aussi, tu es sans force comme nous, tu es devenu semblable à nous! Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, avec le son de tes luths; sous toi est une couche de vers, et les vers sont ta couverture" (És. 14:1-11).
Puis la déclaration directe du Seigneur suit: "Te voilà tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore!", etc., comme nous l'avons lu, sa chute fut causée par son exaltation propre; puis Il poursuit:
"Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse. Ceux qui te voient fixent sur toi leurs regards, ils te considèrent attentivement: est-ce là cet homme qui faisait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes, qui réduisait le monde en désert, qui ravageait les villes, et ne relâchait point ses prisonniers? Tous les rois des nations, oui tous, reposent avec honneur, chacun dans son tombeau. Mais toi, tu as été jeté loin de ton sépulcre, comme un rameau qu'on dédaigne, comme une dépouille de gens tués à coups d'épée, et précipités sur les pierres d'une fosse, comme un cadavre foulé aux pieds. Tu n'es pas réuni à eux dans le sépulcre, car tu as détruit ton pays, tu as fait périr ton peuple: on ne parlera plus jamais de la race des méchants" (vers. 15-20).
Le dessein divin: la destruction de l'oppresseur
Après cette interpellation directe du grand tyran, le récit qui le concerne continue:
"Préparez le massacre des fils, à cause de l'iniquité de leurs pères! Qu'ils ne se relèvent pas pour conquérir la terre, et remplir le monde d'ennemis! Je me lèverai contre eux, dit l'Éternel des armées; J'anéantirai le nom et la trace de Babylone, ses descendants et sa postérité, dit l'Éternel. J'en ferai le gîte du hérisson et un marécage, et Je la balaierai avec le balai de la destruction, dit l'Éternel des armées. L'Éternel l'a juré, en disant: Oui, ce que J'ai décidé arrivera, ce que J'ai résolu s'accomplira. Je briserai l'Assyrien dans Mon pays, Je le foulerai aux pieds sur Mes montagnes; et son joug leur sera ôté, et son fardeau sera ôté de leurs épaules" (vers. 21-25).
Et maintenant les impressionnantes paroles viennent, sous forme de résumé:
"VOILA LA RESOLUTION PRISE CONTRE TOUTE LA TERRE, VOILA LA MAIN ETENDUE SUR TOUTES LES NATIONS. L'Éternel des armées a pris cette résolution: qui s'y opposera? Sa main est étendue: qui la détournera?" (vers. 26 et 27).
L'orgueil du pouvoir terrestre
Vous aurez remarqué que la libération finale et complète de tout Israël coïncide avec la destruction du roi de Babylone. Vous aurez aussi noté que ce roi de Babylone règne sur toute la terre: sa destruction apporte le repos à toute la terre. Vous pouvez vous-mêmes voir que ce roi de Babylone s'appelle Lucifer, celui qui tenta d'usurper à Dieu la domination du monde. La question demeure cependant, quel qu'ait été le gouvernement visible, Satan était toujours le vrai roi. Le fait que Babylone fut un royaume païen le montre aussi, et "je dis que ce qu'on sacrifie, on le sacrifie à des démons, et non à Dieu" (1 Cor. 10:20). Il est "le dieu de ce siècle" (2 Cor. 4:4). L'esprit d'exaltation personnelle est en opposition directe avec l'Esprit de Dieu, dont la mansuétude et la bonté constituent la grandeur. Il s'agit de l'esprit de l'antichrist, "qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu" (2 Thes. 2:4). Cet esprit fut le trait caractéristique de Babylone, excepté lors la courte période où Nebucadnetsar retrouva la raison. Il s'était vanté avec orgueil: "N'est-ce pas ici Babylone la grande, que j'ai bâtie, comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour la gloire de ma magnificence?" (Dan. 4:30). Belschatsar utilisa les vases de la maison de Dieu pour boire du vin, avec ses femmes et ses concubines, "et ils louèrent les dieux d'or, d'argent, d'airain, de fer, de bois et de pierre" (Dan. 5:3 et 4), s'enorgueillissant de leur croyance selon laquelle les dieux qu'ils avaient fait étaient supérieurs au Dieu d'Israël. Il fut dit de Babylone: "Tu avais confiance dans ta méchanceté, tu disais: Personne ne me voit! Ta sagesse et ta science t'ont séduite. Et tu disais en ton cœur: Moi, et rien que moi!" (És. 47:10).
La signification de la libération de Babylone
Ce fut ce même esprit qui anima le peuple Juif. Quand ils insistèrent pour avoir un roi afin d'être comme les païens qui les entouraient, ils rejetèrent Dieu puisqu'ils décidèrent qu'ils pouvaient administrer les choses mieux que Lui. "Y a-t-il une nation qui change ses dieux, quoiqu'ils ne soient pas des Dieux! Et Mon peuple a échangé sa gloire contre ce qui n'est d'aucun secours! Cieux, soyez étonnés de cela; frémissez d'épouvante et d'horreur! Dit l'Éternel. Car Mon peuple a commis un double péché: ils M'ont abandonné, Moi qui suis une source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l'eau" (Jér. 2:11-13). "Ai-Je été pour Israël un désert, ou un pays d'épaisses ténèbres? Pourquoi Mon peuple dit-il: Nous sommes libres, nous ne voulons pas retourner à Toi?" (vers. 31). Donc, quand les enfants d'Israël furent emmenés à Babylone –la ville de l'orgueil et de l'exaltation- ce ne fut que la manifestation visible de la condition dans laquelle ils avaient été. Ils furent emmenés à Babylone pour ne pas avoir gardé le Sabbat, comme nous le lisons dans Jérémie 17:27 et dans 2 Chroniques 36:20 et 21. Nous avons déjà vu que l'observation du Sabbat consiste à se reposer en Dieu; c'est reconnaître pleinement Dieu comme le Gouverneur suprême et légitime. Donc, nous devons comprendre que la libération complète de Babylone est la libération de l'esclavage du moi, en faveur d'une confiance absolue et de notre obéissance à Dieu.
Les soixante-dix ans s'accomplissent
De la même manière que Dieu avait déterminé un temps précis où Il libérerait Son peuple de l'Égypte, Il prédit aussi le temps exact de la captivité d'Israël à Babylone. "Voici ce que dit l'Éternel: Dès que soixante et dix ans seront écoulés pour Babylone, Je me souviendrai de vous, et J'accomplirai à votre égard Ma bonne parole, en vous ramenant dans ce lieu. Car Je connais les projets que J'ai formés sur vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance. Vous M'invoquerez, et vous partirez; vous Me prierez, et Je vous exaucerai. Vous Me chercherez, et vous Me trouverez, si vous Me cherchez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous, dit l'Éternel, et Je ramènerai vos captifs; Je vous rassemblerai de toutes les nations et de tous les lieux où Je vous ai chassés, dit l'Éternel, et Je vous ramènerai dans le lieu d'où Je vous ai fait aller en captivité" (Jér. 29:10-14).
Il en fut exactement de la première fois comme de la seconde, tout arriva conformément à la parole de Dieu. La captivité commença en l'an 606 av. J-C et soixante-huit ans plus tard, en 538 av. J-C, la ville de Babylone tomba aux mains des Mèdes et des Perses (voir Dan. 5). Nous lisons au sujet de cette époque: "La première année de Darius, fils d'Assuérus, de la race des Mèdes, lequel était devenu roi du royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi, Daniel, je vis par les livres qu'il devait s'écouler soixante et dix ans pour les ruines de Jérusalem, d'après le nombre des années dont l'Éternel avait parlé à Jérémie, le prophète. Je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, afin de recourir à la prière et aux supplications, en jeûnant et en prenant le sac et la cendre" (Dan. 9:1-3). Il y avait enfin au moins un homme qui cherchait Dieu de tout son cœur. Nous ne savons pas si à part Daniel, d'autres Le cherchaient aussi. En tout cas, ils ne devaient pas être nombreux. Cependant, Dieu accomplit Sa part au pied de la lettre. Deux ans après la prière de Daniel, en 536 av. J-C, exactement soixante-dix ans après le commencement de la captivité d'Israël à Babylone, Cyrus, le roi de Perse, promulgua un édit que nous trouvons dans Esdras 1:1-4:
"La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplît la parole de l'Éternel prononcée par la bouche de Jérémie, l'Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume: Ainsi parle Cyrus, roi des Perses: L'Éternel, le Dieu des cieux, M'a donné tous les royaumes de la terre, et Il m'a commandé de Lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d'entre vous est de Son peuple? Que Son Dieu soit avec lui, et qu'il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de l'Éternel, le Dieu d'Israël! C'est le Dieu qui est à Jérusalem. Dans tout lieu où séjournent des restes du peuple de l'Éternel, les gens du lieu leur donneront de l'argent, de l'or, des effets, et du bétail, avec des offrandes volontaires pour la maison du Dieu qui est à Jérusalem".
On estime que le nombre de ceux qui retournèrent à Jérusalem comme résultat de cette proclamation fut de "quarante-deux mille trois cent soixante personnes, sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, au nombre de sept mille trois cent trente-sept. Parmi eux se trouvaient deux cents chantres et chanteuses". "Les sacrificateurs et les Lévites, les gens du peuple, les chantres, les portiers et les Néthiniens s'établirent dans leurs villes. Tout Israël habita dans ses villes" (Esd. 2:64 et 65, 70).
Une leçon toujours pas apprise
Ils ne retournèrent pas tous à Jérusalem, mais tous auraient pu le faire. Si tout Israël avait appris la leçon que la captivité aurait dû leur avoir enseignée, la promesse tant retardée aurait pu s'accomplir rapidement, car depuis le début de la captivité la seule période de temps définie par la prophétie était celle des soixante-dix ans. Mais de la même manière que le peuple était déjà réellement en captivité à Babylone –c'est-à-dire, dans l'esclavage de l'orgueil et la confiance propre- bien avant d'être déportés par Nebucadnetsar, ils continuèrent dans ce même état d'asservissement après les soixante-dix ans. Dieu prédit qu'il en serait ainsi, aussi vers la fin de cette période, Il donna une vision à Daniel, dans laquelle Il établit une autre période de temps.
Dans le prochain chapitre nous étudierons cette grande période prophétique et les évènements impliqués: l'appel final à sortir de Babylone.