CONFRONTATION

 

Un feu étranger

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Nadab et Abihu, fils d'Aaron, remplissaient les fonctions sacrées de sacrificateurs; après avoir largement usé de vin, ils vinrent comme de coutume officier en présence de l'Éternel. Les sacrificateurs qui brûlaient l'encens dans le sanctuaire devaient prendre du feu que Dieu Lui-même avait allumé; ce feu brûlait nuit et jour et n'était jamais éteint. Dieu avait donné des instructions précises sur la façon dont chaque partie de Son service devait se dérouler, pour que tout ce qui se rattachait à Son culte sacré soit en accord avec Son saint caractère. Le moindre écart à ces directives expresses, concernant Son saint culte, était puni de mort. [Tempérance, p. 33, 34]

Aucun sacrifice ne pouvait être agréable à Dieu s'il n'était préparé avec le feu divin, symbole de la communication entre Dieu et les hommes établie par Jésus-Christ seul. Le feu sacré que l'on mettait sur l'encensoir devait brûler éternellement. Et tandis que les Israélites étaient dehors, priant avec ferveur, l'encens enflammé par le feu sacré devait s'élever vers Dieu, mêlé à leurs prières. Cet encens était le symbole de la médiation de Christ. [Tempérance, p. 34]

Les fils d'Aaron prirent du feu ordinaire, que Dieu n'acceptait pas; ils firent une insulte au Dieu éternel en Lui présentant un feu étranger. Dieu les consuma à cause de la négligence évidente qu'ils manifestèrent à l'endroit de Ses ordres précis. Il en était de leurs actes comme de l'offrande de Caïn. Le divin Sauveur ne s'y trouvait pas représenté. Si les fils d'Aaron avaient joui de toute leur lucidité, ils auraient fait la différence entre le feu ordinaire et le feu sacré. Leur intempérance avait amoindri leurs facultés intellectuelles et obscurci leur intelligence, de sorte qu'ils étaient devenus incapables de juger sainement. Ils perdirent de vue le caractère sacré de ce service et la terrible responsabilité qu'ils assumaient en se présentant devant Dieu pour assurer Son divin service. [Tempérance, p. 34]

Certains pourront dire: "Comment peut-on tenir les fils d'Aaron pour responsables alors que l'alcool les avait privés de leur raison et qu'ils ne pouvaient pas faire la différence entre le feu ordinaire et le feu sacré? C'est au moment où ils burent de l'alcool qu'ils prirent la responsabilité de tous les actes qu'ils commirent alors qu'ils étaient ivres. Leur manque de maîtrise d'eux-mêmes coûta la vie à ces sacrificateurs. Dieu a expressément interdit l'usage du vin, car il a pour effet d'obscurcir le cerveau. [Tempérance, p. 34]

L'Éternel parla à Aaron et dit: Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente d'assignation, de peur que vous ne mouriez: ce sera une loi perpétuelle parmi vos descendants, afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur, et enseigner aux enfants d'Israël toutes les lois que l'Éternel leur a données par Moïse." [Tempérance, p. 34]

L'injonction spéciale de Dieu aux Hébreux quant à l'usage de boissons enivrantes devrait être prise en compte sous cette dispensation. Mais beaucoup de ceux qui détiennent les plus hautes responsabilités dans notre pays sont, dans de trop nombreux cas, les esclaves de l'alcool et de tabac.

Bon nombre des jurés de nos tribunaux, par lesquels le verdict d'innocence ou de culpabilité de leurs semblables est décidé, sont des buveurs de boissons alcoolisées et des esclaves du tabac. Et, tandis qu'ils sont sous l'influence de ces derniers, qui voilent l'intellect et rabaissent l'âme, ils prononcent un jugement sur la liberté et la vie de leurs prochains.

Dans de nombreux cas un jugement injuste s'abstient de punir tous les plus grands criminels, alors que la sécurité de la société exige qu'ils reçoivent la sanction de la loi qu'ils ont violée.

Les hommes qui légifèrent et ceux qui appliquent les lois de notre gouvernement, tandis qu'ils violent les lois de leur corps en pervertissant leurs appétits, -ce qui engourdit et paralyse leur intelligence-, sont incapables de décider du destin de leurs semblables. Seuls ceux qui sentent la nécessité de garder l'âme, le corps et l'esprit en conformité à la loi naturelle, dans le but de préserver l'équilibre de leurs pouvoirs mentaux, sont qualifiés pour trancher des questions importantes quant à l'exécution des lois de notre terre. Dieu fit savoir aux Hébreux que le vin ne devrait pas être utilisé par ceux qui occupaient une sainte fonction.

Nous trouvons ici les directives divines les plus claires, ainsi que les raisons pour lesquelles Dieu a interdit l'usage de l'alcool; Il désire que Ses enfants restent lucides et agissent avec discernement; Il veut qu'ils soient capables de juger sainement et de faire la différence entre ce qui est pur et ce qui ne l'est pas. Il invoqua encore une autre raison très importante pour laquelle les sacrificateurs devaient s'abstenir de tout ce qui enivre; ils auraient besoin d'être en possession de tous leurs moyens pour présenter aux enfants d'Israël toutes les lois que l'Éternel avait prescrites. [Tempérance, p. 34, 35]

Toute absorption de nourriture et de boisson capables de léser le bon fonctionnement des facultés mentales est un grave péché aux yeux de Dieu. Ceci concerne particulièrement ceux qui remplissent des fonctions sacrées, qui devraient être de tout temps pour les fidèles des exemples et des guides toujours en état de les instruire. [Tempérance, p. 35]

Bien qu'ils aient cet exemple frappant devant eux, certains soi-disant chrétiens  profaneront la maison de Dieu avec les respirations polluées par les effluves d'alcool et de tabac. Et les crachoirs sont parfois remplis de leur salive et de leurs chiques de tabac. Les émanations s'élèvent constamment de ces récipients polluant l'atmosphère. Ces hommes professant être des chrétiens s'inclinent pour adorer Dieu et osent Le prier avec leurs lèvres souillées par le tabac, alors que leurs nerfs à demi-paralysés tremblent sous l'utilisation épuisante de ce stupéfiant puissant. Et c'est l'adoration qu'ils offrent à un Dieu Saint qui hait le péché.

Des ministres osent prononcer du haut de la chaire le nom de Dieu de leurs lèvres impures. Ils pensent que Dieu n'a pas vu la satisfaction coupable de leur appétit. "Parce qu'une sentence contre les mauvaises actions ne s'exécute pas promptement, le cœur des fils de l'homme se remplit en eux du désir de mal faire." Dieu n'acceptera pas davantage le sacrifice offert par des hommes souillés qui lui présentent un encens de tabac et d'alcool, qu'Il n'a accepté l'offrande des fils d'Aaron qui mêlèrent l'encens à un feu étranger. [Tempérance, p. 35]

Dieu n'a pas changé. Il est actuellement aussi exigeant dans Ses prescriptions qu'Il l'était aux jours de Moïse. Mais, à notre époque, dans les lieux de culte, non seulement un feu étranger mais une pestilence véritable se trouvent mêlés aux chants de louange, aux prières et aux prédications. Au lieu d'être prêchée sous l'influence divine, la vérité est parfois exposée sous l'effet des poisons du tabac et de l'eau-de-vie. Quel feu, vraiment! Les prédications sont mêlées à la puanteur du tabac. Un encens de la sorte plaît davantage à Satan! Quelle terrible supercherie! Quelle offense aux yeux de Dieu! Quelle insulte envers Celui qui est saint et qui habite une lumière inaccessible! [Tempérance, p. 35]

Si leurs facultés intellectuelles étaient en parfait état, ceux qui se disent chrétiens verraient l'illogisme d'un tel culte. Comme pour Nadab et Abihu, leur sensibilité est tellement émoussée qu'ils ne voient pas la différence entre le sacré et le profane. Les choses saintes sont ravalées au niveau de leur haleine viciée par le tabac, de leur cerveau engourdi et de leur âme impure souillée par la satisfaction de leur appétit et de leur passion. Les soi-disant chrétiens mangent, boivent et fument; ils deviennent des gloutons et des ivrognes pour satisfaire leur appétit et parlent encore de remporter la même victoire que le Christ! [Tempérance, p. 35]  

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