L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu |
Chapitre 12
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
Vision générale
"C'est par la foi qu'Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu'il devait recevoir en héritage, et qu'il partit sans savoir où il allait. C'est par la foi qu'il vint s'établir dans la terre promise comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur. C'est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d'avoir une postérité, parce qu'elle crut à la fidélité de Celui qui avait fait la promesse. C'est pourquoi d'un seul homme, déjà usé de corps, naquit une postérité nombreuse comme le sable du bord de la mer et qu'on ne peut compter. C'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre. Ceux qui parlent ainsi montrent qu'ils cherchent une patrie. S'ils avaient eu en vue celle d'où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner. Mais maintenant ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire, une céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité" (Héb. 11:8-16).
Héritiers
La première chose que démontre cet écrit c'est qu'ils étaient tous héritiers. Nous avons déjà vu qu'Abraham lui-même n'allait être qu'un héritier dans sa vie sur cette terre, car il devait mourir avant que sa descendance revienne de la captivité. Mais Isaac et Jacob, ses descendants immédiats, furent aussi héritiers. Les enfants étaient cohéritiers du même héritage promis, comme leurs parents.
Non seulement cela, mais ils naquirent d'Abraham "comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer". Ceux-là aussi étaient héritiers de la même promesse, vu que "c'est dans la foi qu'ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu'ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre". Rappelez-vous: ceux qui forment l'armée innombrable des descendants d'Abraham, "sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises". Il ne leur en manquait pas seulement une partie, mais la totalité. Il en est ainsi parce que toutes les promesses ne sont qu'en Christ, qui est le Descendant, et elles ne peuvent pas s'accomplir en ceux qui Lui appartiennent avant qu'elles ne s'accomplissent pour Lui, quand tous Ses ennemis seront mis sous Ses pieds.
En harmonie avec cette déclaration, ils moururent dans la foi sans voir l'accomplissement des promesses mais en confessant qu'ils étaient pèlerins et étrangers sur la terre. Nous avons les paroles du roi David écrites des centaines d'années après la libération de l'Égypte: "Je suis né un étranger chez toi, un habitant, comme tous mes pères" (Ps. 39:13). Et quand à l'apogée de son pouvoir, il remit le royaume à son fils Salomon, il dit en présence de tout le peuple: "Nous sommes devant Toi des étrangers et des habitants, comme tous nos pères; nos jours sur la terre sont comme l'ombre" (1 Chron. 29:15).
Ces paroles décrivent la raison pour laquelle ce groupe innombrable ne reçut pas l'héritage promis: "Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous, afin qu'ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection" (Héb. 11:40). Nous l'étudierons plus profondément en son temps.
Une cité et une patrie
Abraham espérait la cité aux fondements dont le constructeur est Dieu Lui-même. Cette ville avec des fondements est décrite dans Apocalypse 21:10-14, 19: "Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ayant la gloire de Dieu. Son éclat était semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal. Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges, et des noms écrits, ceux des douze tribus des fils d'Israël: à l'orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes et à l'occident trois portes. La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l'Agneau… Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce".
Ces paroles mémorisées dans notre esprit, nous guideront dans notre étude suivante sur les fils d'Israël. Les authentiques fils d'Abraham n'atteindront jamais l'accomplissement de la promesse dans leur vie sur cette terre, mais sur la nouvelle terre.
Isaac, une illustration
Le désir d'une patrie céleste fit que les vrais héritiers supportèrent avec courage les problèmes temporels, comme la vie d'Isaac l'illustre. Il vint habiter sur la terre des Philistins, et "sema dans ce pays, et il recueillit cette année le centuple; car l'Éternel le bénit. Cet homme devint riche, et il alla s'enrichissant de plus en plus, jusqu'à ce qu'il devint fort riche. Il avait des troupeaux de menu bétail et des troupeaux de gros bétail, et un grand nombre de serviteurs: aussi les Philistins lui portèrent-ils envie. Tous les puits qu'avaient creusés les serviteurs de son père, du temps d'Abraham, son père, les Philistins les comblèrent et les remplirent de poussière. Et Abimélec dit à Isaac: Va-t'en de chez nous, car tu es beaucoup plus puissant que nous. Isaac partit de là, et campa dans la vallée de Guérar, où il s'établit" (Gen. 26:12-17).
Bien qu'Isaac ait été plus puissant que le peuple de la terre où il demeurait, il s'en alla suite à leur demande, bien que prospérant abondamment. Il ne se disputait pas pour la possession d'un état terrestre.
Il montra le même esprit après être allé vivre à Guérar. Les serviteurs d'Isaac creusèrent à nouveau des puits qui avaient appartenus à Abraham, et ils forèrent aussi dans la vallée, et trouvèrent de l'eau. Mais les bergers de Guérar les provoquèrent en disant: "L'eau est à nous". Alors les serviteurs d'Isaac creusèrent un autre puits, au sujet duquel les pasteurs de Guérar cherchèrent aussi une querelle. Isaac "se transporta de là, et creusa un autre puits, pour lequel on ne chercha pas querelle; et il l'appela Rehoboth, car, dit-il, l'Éternel nous a maintenant mis au large, et nous prospèrerons dans le pays." (Gen. 26:18-22).
"L'Éternel lui apparut dans la nuit, et dit: Je suis le Dieu d'Abraham, ton père; ne crains point, car Je suis avec toi; Je te bénirai, et Je multiplierai ta postérité, à cause d'Abraham, mon serviteur. Il bâtit là un autel, invoqua le nom de l'Éternel, et y dressa sa tente" (vers. 24 et 25).
Isaac avait la promesse d'une patrie meilleure, la céleste, aussi, ne se disputerait-il pas pour la possession d'une portion de cette terre maudite par le péché. Pourquoi le ferait-il? Ce n'était pas l'héritage que le Seigneur lui avait promis; pourquoi devrait-il lutter pour une part de la terre sur laquelle il n'était qu'un pèlerin? Certes, il devait vivre, mais il laissa au Seigneur le soin de se charger de cela à sa place. Quand il était expulsé d'un lieu, il s'en allait ailleurs, jusqu'à ce qu'il trouve enfin le repos; alors il dit: "Nous prospérons dans le pays". Il démontra le véritable esprit de Christ, qui, "injurié, ne rendait point d'injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à Celui qui juge justement" (1 Pier. 2:23).
Nous avons ici un exemple. Si nous sommes à Christ, nous sommes de la postérité d'Abraham, et héritiers conformes à la promesse. Donc, nous ferons les œuvres de Christ. Ses paroles: "Mais Moi, Je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau" (Mat. 5:39 et 40), sont considérées par beaucoup de soi-disant chrétiens comme utopiques et impraticables. Christ les mit en pratique, et en Isaac nous avons aussi un exemple.
"Nous devrions tout perdre dans ce monde, si nous faisions ce que dit ce texte", entend-on dire. Eh bien, même alors, nous ne serions pas dans une condition pire que celle de Christ sur cette terre. Nous devons nous souvenir que "votre Père céleste sait que vous en avez besoin [nourriture, boisson, vêtement]" (Mat. 6:32). Celui qui prend soin des oiseaux, est puissant pour prendre soin de ceux qui s'en remettent à Lui. Nous voyons qu'Isaac prospéra, bien qu'il ne réclamait pas ses droits. La même promesse qui fut faite en ce temps-là par le même Dieu, est aussi pour nous. "Ils étaient alors peu nombreux, très peu nombreux, et étrangers dans le pays, et ils allaient d'une nation à l'autre et d'un royaume vers un autre peuple: mais Il ne permit à personne de les opprimer, et Il châtia des rois à cause d'eux: Ne touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes!" (Ps. 105:12-15). Dieu continue de prendre soin de ceux qui placent leur confiance en Lui.
L'héritage que le Seigneur a promis à Son peuple, les descendants d'Abraham, ne doit pas être obtenu par la lutte, mais par les armes spirituelles –l'armure de Christ- contre les armées de Satan. Ceux qui cherchent la patrie que Dieu a promise, se considèrent pèlerins et étrangers sur cette terre. Ils ne peuvent pas utiliser l'épée, pas même pour se défendre, et encore moins dans un désir de conquête. Le Seigneur est leur défenseur. "Ainsi parle l'Éternel: Maudit soit l'homme qui se confie dans l'homme, qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son cœur de l'Éternel! Il est comme un misérable dans le désert, et il ne voit point arriver le bonheur; il habite les lieux brûlés du désert, une terre salée et sans habitants. Béni soit l'homme qui se confie dans l'Éternel, et dont l'Éternel est l'espérance! Il est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant; il n'aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert; dans l'année de la sécheresse, il n'a point de crainte, et il ne cesse de porter du fruit" (Jér. 17:5-8). Dieu n'a pas promis que tous nos problèmes seraient solutionnés immédiatement, ni peut-être dans cette vie; mais Il entend la clameur du pauvre, et Il a assuré: "A moi la vengeance, à moi la rétribution, dit le Seigneur" (Rom. 12:19). "Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien" (1 Pier. 4:19). Nous pouvons ainsi agir avec la certitude que "l'Éternel fait droit au misérable, justice aux indigents" (Ps 140:13).
L'infidélité d'Ésaü
Le cas d'Ésaü apporte une autre preuve que l'héritage promis à Abraham et à sa descendance n'était pas de caractère temporel, ce n'était pas quelque chose dont on devait jouir dans cette vie, mais il était de nature éternelle, dont on devait profiter dans la vie future. L'histoire nous dit:
"Comme Jacob faisait cuire un potage, Ésaü revint des champs, accablé de fatigue. Et Ésaü dit à Jacob: Laisse-moi, je te prie, manger de ce roux, de ce roux là, car je suis fatigué. C'est pour cela qu'on a donné à Ésaü le nom d'Édom. Jacob dit: Vends-moi aujourd'hui ton droit d'aînesse. Ésaü répondit: Voici, je m'en vais mourir; à quoi me sert ce droit d'aînesse? Et Jacob dit: Jure-le moi d'abord. Il le lui jura, et il vendit son droit d'aînesse à Jacob. Alors Jacob donna à Ésaü du pain et un potage de lentilles. Il mangea et but, puis se leva et s'en alla. C'est ainsi qu'Ésaü méprisa le droit d'aînesse" (Gen. 25:29-34).
Dans l'épître aux Hébreux, Ésaü est qualifié de "profane" pour avoir vendu sa primogéniture. Ceci démontre que dans sa transaction il y eut plus que de la folie. Quelqu'un dira qu'échanger son droit d'aînesse pour une assiette de nourriture était un acte puéril; mais ce fut pire que cela: ce fut de l'iniquité. Ésaü démontra être un infidèle en ne manifestant que du mépris envers la promesse que Dieu avait faite à son père.
Remarquez ces mots d'Ésaü, quand Jacob lui proposa de lui vendre le droit d'aînesse: "Je m'en vais mourir, à quoi me sert ce droit d'aînesse?". Il manquait de toute espérance au-delà de cette vie présente. Il ne voyait pas plus loin. Il avait la certitude de ne rien posséder réellement à ce moment-là. Il n'y a pas de doute qu'il était affamé. Il est probable qu'il se sentait sur le point de défaillir, mais même dans cette circonstance, rien ne fit changer Abraham et beaucoup d'autres qui moururent dans la foi sans avoir reçu les promesses, mais ils étaient convaincus et ancrés en elles. Mais Ésaü n'avait pas une telle foi. Il ne croyait pas en un héritage au-delà de la tombe. Quoi que ce soit qu'il devait posséder, il voulait en jouir maintenant. C'est ainsi qu'il vendit son droit d'aînesse.
En aucune manière nous ne pouvons louer la conduite de Jacob. Il agit comme un usurpateur, en harmonie avec sa tendance naturelle. Son cas est celui d'une foi grossière, dépourvue de sagesse. Il croyait qu'il y avait quelque chose d'important dans la promesse de Dieu et il respectait la foi de son père, bien que pour le moment il ne la partageait pas. Il croyait que l'héritage qui avait été promis à ses pères allait leur être accordé, mais la misère de sa connaissance spirituelle était telle qu'il pensait qu'il était possible d'acheter le don de Dieu avec de l'argent. Nous savons que même Abraham lui-même pensa, à une certaine occasion, qu'il devait accomplir lui-même la promesse de Dieu. Donc, Jacob pensa sans doute, comme beaucoup aujourd'hui, que 'Dieu aide ceux qui s'aident eux-mêmes'. Plus tard, il comprit, et se convertit réellement, en exerçant une foi aussi sincère que celle d'Abraham et Isaac. Son cas devrait nous encourager, car il enseigne que Dieu peut agir en quiconque avec une disposition aussi défavorable que celle de Jacob, à condition qu'on se remette entre Ses mains.
Le cas d'Ésaü nous est exposé comme un avertissement. L'apôtre écrivit: "Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu; à ce qu'aucune racine d'amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble et que plusieurs n'en soient infectés; à ce qu'il n'y ait ni impudique, ni profane comme Ésaü, qui pour un mets vendit son droit d'aînesse. Vous savez que, plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il fut rejeté, quoiqu'il la sollicitât avec larmes; car son repentir ne put avoir aucun effet" (Héb. 12:14-17).
Ésaü n'était pas la seule personne insensée et profane qui ait habitée dans le monde. Des milliers de personnes on fait la même chose que lui, même en l'accusant de folie. Le Seigneur nous a tous appelés à partager la gloire de l'héritage promis à Abraham. Par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, Il nous a fait naître à une espérance vivante, "pour un héritage qui ne peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers jours" (1 Pier. 1:3-5). Nous devons avoir cet héritage de justice par l'obéissance de la foi, par l'obéissance à la sainte loi de Dieu, les dix commandements. Quand certains voient que ceci requiert l'observation du septième jour, du Sabbat qu'Abraham, Isaac et Jacob, et tout Israël observèrent, ils secouent la tête et disent: 'Non. Non je ne peux pas faire cela. J'aimerais le faire, et je comprends que c'est un devoir, mais si je l'observe, je ne peux pas vivre. Je perdrai mon emploi, et je mourrai de faim avec ma famille'. C'est ainsi qu'Ésaü raisonna. Il était en train de mourir de faim, du moins c'est ce qu'il croyait, et il échangea son droit d'aînesse contre quelque chose à manger. La différence est que la majeure partie des gens n'attendent pas d'être sur le point de mourir de faim pour vendre leur droit à l'héritage en échange de quelque nourriture. Il n'est pas fréquent que pour servir le Seigneur les personnes en arrivent au point de mourir. Notre vie dépend entièrement de Lui, en toute circonstance; et s'Il nous maintient en vie tandis que nous piétinons Sa loi, ne serait-Il pas puissant pour nous protéger quand nous Le servons. Le Sauveur dit que s'angoisser pour l'avenir, craignant de mourir par manque de nourriture est une caractéristique du paganisme. Il nous a donné la certitude positive: "Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus [nourriture, boisson, vêtement]" (Mat. 6:21-33). Le Psalmiste dit: "J'ai été jeune, j'ai vieilli; et je n'ai point vu le juste abandonné, ni sa postérité mendiant son pain" (Ps. 37:25). Même si nous perdions la vie à cause de la vérité de Dieu, nous serions en bonne compagnie. Lisez-le dans Hébreux 11:32-38. Craignons de mépriser les promesses de Dieu, en renonçant à l'héritage éternel en échange d'un morceau de pain, pour nous rendre compte, quand il serait trop tard, que la repentance est impossible.