L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu |
Chapitre 13
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
Israël, prince de Dieu
Jacob avait acheté à Ésaü son droit d'aînesse pour une assiette de nourriture, et par la fraude il avait obtenu de son père la bénédiction de la primogéniture. Mais ce ne sont pas par de telles méthodes que l'héritage que Dieu promit à Abraham et à sa descendance, s'obtient. Il fut assuré à Abraham au moyen de la foi, et personne ne peut espérer l'obtenir par la tromperie ou la force. "Aucun mensonge ne provient de la vérité" (1 Jn 2:21). Le vérité ne peut jamais être servie par la fausseté. L'héritage promis à Abraham et à sa descendance était un héritage de justice, il ne pouvait donc pas être obtenu par aucune injustice. Les biens terrestres sont souvent obtenus et entretenus par la fraude, mais il n'en est pas ainsi de l'héritage céleste. La seule chose que Jacob obtint par sa subtilité et sa tromperie, fut de faire de son frère un éternel ennemi, et il fut exilé de la maison de son père pendant plus de vingt ans. De plus, il ne revit jamais plus sa mère.
Cependant, Dieu avait prédit très tôt que Jacob serait l'héritier, à la place de son frère aîné. Le problème de Jacob, et de sa mère est qu'ils pensaient pouvoir accomplir les promesses de Dieu à leur manière propre. Il s'agissait du même genre d'erreur qu'Abraham et Sara avaient commise. Ils ne pouvaient pas attendre que Dieu accomplisse Ses propres plans, à Sa façon à Lui. Rébecca savait ce que Dieu avait dit au sujet de son fils Jacob. Elle avait entendu Isaac promettre la bénédiction à Ésaü, et elle pensa que sans son intervention, le plan de Dieu échouerait. Elle oublia que l'héritage dépendait entièrement de la puissance du Seigneur, et qu'aucun homme ne pouvait rien décider à ce sujet, si ce n'est de le rejeter personnellement. Même si Ésaü avait reçu la bénédiction de son père, Dieu aurait accompli Son plan au moment indiqué.
Le choix de Dieu
Jacob était exilé pour une double raison. Il n'était pas seulement un étranger sur cette terre, mais aussi un fugitif. Mais Dieu ne l'abandonna pas. Pécheur comme il était, il y avait une espérance pour lui. Certains seront surpris que Dieu ait préféré Jacob à Ésaü, car le caractère de Jacob à ce moment-là ne semblait pas meilleur que celui d'Ésaü. Souvenons-nous que Dieu ne choisit pas une personne pour son bon caractère. "Car nous aussi nous étions autrefois insensés, désobéissants, égarés, asservis à toute espèce de convoitises et de voluptés, vivant dans la méchanceté et dans l'envie, dignes d'être haïs, et nous haïssant les uns les autres. Mais, lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous aurions faites, mais selon Sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu'Il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par Sa grâce, nous devenions, en espérance, héritiers de la vie éternelle" (Tite 3:3-7).
Dieu choisit les êtres humains non pour ce qu’ils sont mais pour ce qu’Il peut faire d’eux. Et il n’y a pas de limite quant à ce qu’Il est capable de faire, même du plus vil et du plus dépravé, si celui-ci le désire et croit en Sa Parole. Un don ne peut être imposé; aussi, ceux qui attendent la justice de Dieu et l’héritage de justice, doivent être disposés à les recevoir. "Tout est possible à celui qui croit" (Marc 9:23). Dieu est "Celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons" (Éph. 3 :20), si nous nous confions dans sa Parole, qui œuvre efficacement en celui qui croit. Les pharisiens étaient en principe beaucoup plus respectables que les publicains et les prostituées, cependant Christ affirme que ces derniers entreront dans le royaume des cieux avant les premiers; parce que les pharisiens se confiaient en eux-mêmes, et ne croyaient pas en Dieu, tandis que les publicains et les prostituées crurent au Seigneur et s’en remirent à Lui. Tel était le cas de Jacob et d’Ésaü. Ésaü était un incrédule. Il considérait la Parole de Dieu avec mépris. Jacob n’était pas meilleur par nature, mais il crut en la promesse de Dieu, qui est puissant pour rendre celui qui croit participant de la nature divine (2 Pier. 1:4).
Dieu choisit Jacob de la même manière qu’Il le fait avec n’importe qui. "Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ ! En Lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant Lui" (Éph. 1 :3 et 4). Nous sommes choisis par Christ. Et comme toutes les choses furent créées en Christ, et qu'elles subsistent en Lui, il est évident qu'il ne nous est pas demandé d'aller chercher Christ, mais que nous Le reconnaissions, et demeurions en Lui par la foi. Il n'y eut pas plus de partialité dans le choix de Jacob, avant sa naissance, que celui de n'importe qui d'autre. L'élection n'est pas arbitraire: en Christ, personne ne serait perdu si personne ne Le rejetait ou Le méprisait.
La première leçon de Jacob
Si Jacob crut suffisamment en la promesse de Dieu pour qu'il s'appliquât à l'accomplir par ses propres efforts, il ne comprit pas sa nature avant de reconnaître que seul Dieu pouvait l'accomplir par Sa justice. Ainsi, le Seigneur commença à l'instruire. Jacob se trouvait en voyage solitaire vers la Syrie, fuyant la colère de son frère offensé, "il arriva dans un lieu où il passa la nuit, car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là. Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. Et voici, l'Éternel se tenait au-dessus d'elle: et il dit: Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, Je la donnerai à toi et à ta postérité. Ta postérité sera comme la poussière de la terre; tu l'étendras à l'occident et à l'orient, au septentrion et au midi; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. Voici, Je suis avec toi et en ta postérité. Voici, Je suis avec toi, Je te garderai partout où tu iras, et Je te ramènerai dans ce pays; car Je ne t'abandonnerai point, que Je n'aie exécuté ce que Je te dis. Jacob s'éveilla de son sommeil, et il dit: Certainement, l'Éternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas! Il eut peur, et dit: Que ce lieu est redoutable! C'est ici la maison de Dieu, c'est ici la porte des cieux!" (Gen. 28:11-17).
Ce fut une grande leçon pour Jacob. Antérieurement, sa notion de Dieu avait été très vague. Il avait supposé que Dieu était confiné en un lieu. Mais maintenant qu'Il lui était apparu, il commençait à comprendre que "Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui L'adorent L'adorent en esprit et en vérité" (Jn 4:24). Il commençait à comprendre ce que Jésus dira à la femme samaritaine longtemps plus tard: que Dieu ne dépend pas d'un lieu déterminé, mais que l'âme du croyant s'accroche à Lui, quel que soit le lieu où elle est.
De plus, Jacob commençait à comprendre que l'héritage que Dieu avait promis à ses pères, et qu'il avait pensé obtenir par une manœuvre astucieuse, était quelque chose qui s'obtenait tout à fait autrement.
Nous ne pouvons pas savoir à quel point il comprit la leçon à ce moment-là, mais nous savons que dans cette révélation Dieu lui annonça l'Évangile. Nous avons déjà vu que Dieu annonça l'Évangile à Abraham lorsqu'Il lui dit que "toutes les familles de la terre seront bénies en toi". Donc, nous sommes sûrs que quand Dieu dit à Jacob: "toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité", Il prêche le même Évangile.
Cette déclaration inclut la promesse d'une terre, et d'une postérité innombrable. La promesse faite à Jacob fut identique à celle faite à Abraham. La bénédiction qui devait venir par Jacob et sa descendance était identique à celle d'Abraham. La descendance est la même: Christ et ceux qui Lui appartiennent par l'Esprit; et la bénédiction vient par la croix de Christ.
Ce qui précède était indiqué par ce que Jacob vit et entendit. Il y avait une échelle appuyée sur la terre, atteignant le ciel comme une connexion entre Dieu et les hommes. Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, est le trait d'union entre le ciel et la terre; entre Dieu et l'homme. L'échelle qui relie le ciel à la terre, sur laquelle montent et descendent les anges de Dieu, était une représentation de ce que Jésus dit à Nathanaël, ce véritable Israélite: "Vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme" (Jn 1:51). Le chemin du ciel est le chemin de la croix, et c'est ainsi qu'il fut montré à Jacob cette nuit-là. L'héritage et la bénédiction s'obtiennent, non par l'affirmation de soi, mais par la négation du moi. "Celui qui la perdra [sa vie] à cause de moi la trouvera" (Mat. 16:25).
L'application de la leçon
Il est inutile d'étudier en détail le séjour de Jacob en Syrie. Durant les 20 ans de service chez son beau-père Laban, il eut la grande opportunité d'apprendre que la fraude et l'astuce n'apportent rien. Il fut payé avec la même monnaie que celle qu'il avait employée, mais Dieu fut avec lui, et il prospéra. De toute évidence, Jacob avait bien appris la leçon, car dans sa relation avec son oncle nous ne voyons aucun indice de sa disposition naturelle à abuser des autres. Il semble qu'il remit totalement sa cause au Seigneur, et Lui soumit tout moyen de chercher lui-même la vengeance ou un dédommagement. Dans sa réponse à l'accusation de Laban de l'avoir volé, Jacob dit:
"Voilà vingt ans que j'ai passé chez toi; tes brebis et tes chèvres n'ont point avorté, et je n'ai point mangé les béliers de ton troupeau. Je ne t'ai point rapporté de bêtes déchirées, j'en ai payé le dommage; tu me redemandais ce qu'on me volait de jour et ce qu'on me volait de nuit. La chaleur me dévorait pendant le jour, et le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait de mes yeux. Voilà vingt ans que j'ai passé dans ta maison; je t'ai servi quatorze ans pour tes deux filles, et six ans pour ton troupeau, et tu as changé dix fois mon salaire. Si je n'eusse pas eu pour moi le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham, celui que craint Isaac, tu m'aurais maintenant renvoyé à vide. Dieu a vu ma souffrance et le travail de mes mains, et hier il a prononcé Son jugement" (Gen. 31:38-42).
Ceci fut une déclaration calme et digne, et montrait qu'il avait agi avec la même crainte respectueuse, et le même esprit qu'Isaac. Dans le cas de Jacob, la prédication de l'Évangile n'avait pas été vaine: un grand changement avait eu lieu en lui.
Notez que Jacob n'avait obtenu aucun bénéfice de la primogéniture qu'il avait si astucieusement acheté à son frère. Ses biens étaient le fruit direct de la bénédiction de Dieu. Et en relation avec cela, nous pouvons signaler le fait que la bénédiction d'Isaac avait pour but que Dieu le bénisse. Ce n'était pas le genre d'héritage qui peut se transmettre du père au fils, comme il arrive habituellement, mais il devait parvenir à chacun par la bénédiction et la promesse directe et personnelle de Dieu. Pour être "la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse", nous devons appartenir à Christ. Si nous Lui appartenons, et si nous sommes cohéritiers avec Lui, alors nous sommes "héritiers de Dieu".
L'épreuve finale
Mais Jacob avait échoué gravement dans sa vie antérieure, aussi, Dieu, comme un instructeur fidèle, devait nécessairement le conduire une nouvelle fois sur le même terrain. Jacob avait pensé gagner au moyen de la ruse: maintenant il devait comprendre pleinement que "la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi" (1 Jn 5:4).
Quand Rébecca proposa d'envoyer Jacob loin de la maison, devant la menace de mort d'Ésaü, elle lui dit: "Maintenant, mon fils, écoute ma voix! Lève-toi, fuis chez Laban, mon frère, à Charan; et reste auprès de lui quelque temps, jusqu'à ce que la fureur de ton frère s'apaise, jusqu'à ce que la colère de ton frère se détourne de toi, et qu'il oublie ce que tu lui as fait. Alors je te ferai revenir" (Gen. 27:43-45). Mais elle méconnaissait la nature d'Ésaü. Il était implacable dans son ressentiment. "A cause de trois crimes d'Édom, même de quatre, Je ne révoque pas mon arrêt, parce qu'il a poursuivi ses frères avec l'épée, en étouffant sa compassion, parce que sa colère déchire toujours, et qu'il garde éternellement sa fureur" (Amos 1:11. "Édom" c'est "Ésaü", comme le montre Gen. 25:30 et 36:1). Nous voyons ici que le caractère d'Ésaü était encore plus méprisable que la disposition naturelle de Jacob, mauvaise comme elle était.
Bien que vingt ans se soit écoulés, la haine d'Ésaü était aussi vivace que le premier jour. Quand Jacob lui envoya des messagers pour lui parler pacifiquement, pour chercher la réconciliation, des nouvelles lui parvinrent qu'Ésaü arrivait avec quatre cent hommes. Jacob ne pouvait même pas penser à la possibilité de résister à ces guerriers entraînés, mais il avait appris à se confier au Seigneur, et ainsi, nous le trouvons en train de Le supplier d'accomplir ses promesses:
"Dieu de mon père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Éternel, qui m'as dit: Retourne dans ton pays et dans ton lieu de naissance, et Je te ferai du bien! Je suis trop petit pour toutes les grâces et pour toute la fidélité dont Tu as usé envers ton serviteur; car j'ai passé ce Jourdain avec mon bâton, et maintenant je forme deux camps. Délivre-moi, je Te prie, de la main de mon frère, de la main d'Ésaü! car je crains qu'il ne vienne, et qu'il ne me frappe, avec la mère et les enfants. Et Toi, Tu as dit: Je te ferai du bien, et je rendrai ta postérité comme le sable de la mer, si abondant qu'on ne saurait le compter" (32:9-12).
Jacob avait tenté auparavant d'obtenir le meilleur de son frère par la fraude. Il avait pensé que de cette façon il pourrait être héritier des promesses de Dieu. Maintenant, il apprit que ce n'est que par la foi qu'il pouvait l'obtenir, et il se prosterna dans la prière afin d'être délivré de son frère. Ayant fait tout ce qu'il pouvait pour sa famille et les troupeaux, il chercha la solitude pour continuer à prier Dieu. Il reconnut qu'il n'était digne de rien, et qu'abandonné à lui-même, il périrait. Il sentit que tout ce qu'il pouvait faire était de s'en remettre pleinement à la miséricorde de Dieu.
"Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, cet homme le frappa à l'emboîture de la hanche; et l'emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Il dit: Laisse-moi aller, car l'aurore se lève. Et Jacob répondit: Je ne te laisserai point aller, que tu ne m'aies béni. Il lui dit: Quel est ton nom? Et il répondit: Jacob. Il dit encore: Ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. Jacob l'interrogea, en disant: Fais-moi, je te prie, connaître ton nom. Il répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom? Et il le bénit là. Jacob appela ce lieu du nom de Peniel; car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée" (Gen. 32:24-30).
Beaucoup parlent fréquemment de lutter avec Dieu dans la prière, comme le fit Jacob. Il n'y a pas d'évidence que Jacob sut, avant l'aurore quand son opposant lui disloqua la hanche, que c'était avec le Seigneur qu'il avait lutté. L'ange lui apparut sous l'aspect d'un homme, et Jacob pensa sans doute qu'il était victime de l'attaque d'un voleur. Nous pouvons supposer que Jacob eut toute la nuit une agonie amère. Le moment où il devait rencontrer son frère en colère approchait rapidement, et il n'osait pas le faire sans l'entière certitude que tout était en règle entre lui et Dieu. Il avait besoin de savoir qu'il avait été pardonné pour sa mauvaise conduite passée. Cependant, les heures qu'il avait pensé consacrer à cette communion avec le Seigneur, étaient maintenant "gaspillées" à lutter avec un ennemi supposé. Nous pouvons être sûrs que tandis qu'il appliquait son corps à résister à son opposant, son cœur s'élevait à Dieu dans une supplication angoissante. Le suspense et l'anxiété de cette nuit durent être terribles.
Jacob était un homme d'une grande force et résistance physiques. Prendre soin des troupeaux jour et nuit pendant des années le démontrèrent et le facilitèrent. Il continua donc à lutter toute la nuit sans céder du terrain. Mais ce ne fut pas de cette manière qu'il remporta la victoire. Nous lisons que "dans sa vigueur, il lutta avec Dieu. Il lutta avec l'ange, et il fut vainqueur, il pleura, et lui adressa des supplications. Jacob l'avait trouvé à Béthel, et c'est là que Dieu nous a parlé. L'Éternel est le Dieu des armées; Son nom est l'Éternel" (Os. 12:4-6).
Jacob remporta la victoire par sa vigueur, mais pas par sa force de lutteur. Sa vigueur était dans sa faiblesse, comme nous le verrons.
Remarquez que le premier indice que Jacob eut que son opposant n'était pas un être humain quelconque, fut quand il lui disloqua l'articulation de la hanche. Ceci lui révéla, en un instant, qui était son supposé ennemi. Il ne s'agit pas d'un attouchement humain: ce qu'il sentit fut la main du Seigneur. Que fit-il alors? Que pouvait faire un homme dans sa condition? Imaginez un homme en train de lutter, dont l'articulation principale de l'une de ses jambes se disloque soudainement. Ceci aurait dû le faire tomber au sol, même dans le cas où il se serait simplement trouvé en train de marcher ou debout. C'est ce qui aurait dû arriver à Jacob, s'il ne s'était pas immédiatement accroché avec fermeté au Seigneur. Il se serait automatiquement accroché à ce qu'il aurait trouvé; mais la constatation qu'il était avec quelqu'Un qu'il avait tant désiré rencontrer fit de son acte de se saisir de Lui quelque chose de plus que simplement instinctif. Son opportunité était arrivée, et il ne la laisserait pas s'échapper.
Que Jacob cessa immédiatement de lutter et s'accrocha au Seigneur est évident, non seulement parce que c'était la seule chose qu'il pouvait faire mais aussi par la parole du Seigneur: "Laisse-moi". "Je ne te laisserai point aller, que tu ne m'aies béni", dit Jacob. C'était une question de vie ou de mort. Sa vie et son salut dépendaient de cela. L'expression "laisse-moi", avait pour seul objet de l'éprouver, car Dieu ne désire abandonner aucun homme. Jacob était certainement déterminé à obtenir la bénédiction, et il eut la victoire. Ce fut pas par sa force qu'il vainquit, mais il s'agit de la force de sa foi. "Car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort" (2 Cor. 12:10).
Un nouveau nom
Le changement du nom signifiait pour Jacob la certitude qu'il avait été accepté. Ce n'est pas que le nom lui conférait quelque chose, mais il était le gage de ce qu'il avait obtenu. En se reposant en Dieu, il avait cessé de s'appuyer sur ses propres œuvres, de telle manière qu'il n'était déjà plus l'usurpateur, cherchant à atteindre ses propres objectifs, mais le prince de Dieu, qui avait livré la bonne bataille de la foi, et s'était accroché à la vie éternelle. A partir de maintenant il serait connu comme Israël.
Maintenant il pouvait aller à la rencontre de son frère. Celui qui a vu Dieu face à face, n'a rien à craindre d'aucun homme. Celui qui a la puissance de Dieu, l'emportera certainement sur l'homme. Tel est le secret du pouvoir. Que le serviteur du Seigneur sache que s'il doit avoir un pouvoir sur les hommes, il doit d'abord l'emporter sur Dieu. Il doit connaître le Seigneur, et il doit s'être trouvé face à face avec Lui. Le Seigneur dit à celui-ci: "Je vous donnerai une bouche et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister ou contredire" (Luc 21:15). Etienne connaissait le Seigneur et il était en communion avec Lui, et ceux qui haïssaient la vérité "ne pouvaient résister à sa sagesse et à l'Esprit par lequel il parlait" (Act. 6:10). Quel ne devait être alors son pouvoir sur ceux dont les cœurs étaient ouverts pour recevoir la vérité!
Dans cette histoire de Jacob nous voyons à nouveau la manière d'obtenir l'héritage que Dieu promit à Abraham et à ses descendants. Ce n'est que par la foi. La repentance et la foi sont l'unique moyen de libération. Il ne faut s'attendre à être participant de l'héritage d'aucune autre façon. Son salut ne se trouvait que dans sa dépendance de la promesse de Dieu. C'est ainsi qu'il fut fait participant de la nature divine (2 Pier. 1:4).
Qui sont les Israélites?
Nous apprenons aussi qui constitue Israël. Ce nom lui fut donné en raison de la victoire qu'il obtint par la foi. Il ne lui conféra aucune grâce, mais il était un signe de la grâce qu'il possédait déjà. De la même manière, il sera accordé à quiconque vaincra par la foi, et à personne d'autre. Être appelé Israélite n'apporte rien à personne. Ce n'est pas le nom qui porte la bénédiction, mais la bénédiction qui apporte le nom. Comme cela arriva pour Jacob, personne ne possède le nom par nature. Le véritable Israélite est celui en qui il n'y a pas de fraude. Dieu seul peut se réjouir d'une telle personne; mais "sans la foi il est impossible de Lui être agréable" (Héb. 11:6). Aussi, le vrai Israélite est celui qui a une foi personnelle dans le Seigneur. "Car tous ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël"; "mais ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité" (Rom. 9:6, 8).
Que celui qui veut être un authentique Israélite considère comment Jacob reçut le nom (Israël), et il comprendra que ce n'est que de cette manière qu'il est possible de le porter dignement. Christ, en tant que postérité promise, dut expérimenter la même lutte. Il a combattu et a remporté la victoire par Sa confiance en la parole du Père donc, il est le Roi d'Israël en toute légitimité. Seuls les Israélites partageront avec Lui le royaume, vu que les Israélites sont victorieux, et la promesse est faite "au vainqueur". Le Seigneur dit: "Celui qui vaincra, Je le ferai asseoir avec Moi sur Mon trône, comme Moi J'ai vaincu et Me suis assis avec Mon Père sur Son trône" (Apoc. 3:21).