CHAPITRE 11
CE QUI SE PASSERA JUSTE AVANT LA FIN
Daniel 11:1-2 – Et moi, la première année de Darius le Mède, j'étais auprès de lui pour l'aider et le soutenir. Maintenant, je vais te faire connaître la vérité. Voici, il y aura encore trois rois en Perse. Le quatrième amassera plus de richesses que tous les autres; et quand il sera puissant par ses richesses, il soulèvera tout contre le royaume de Javan.
Dans ce chapitre, il n'y a pas de symboles qui nous laissent perplexes. Aussi simplement que possible, l'ange raconte à Daniel le déroulement d'évènements à venir dans l'histoire mondiale.
L'ange Gabriel a aidé le roi Darius pendant son règne. Proverbes 21:1: "Le cœur du roi est un courant d'eau dans la main de l'Éternel; Il l'incline partout où Il veut." Le Seigneur envoie Ses anges aujourd'hui pour aider les dirigeants du monde qui se battent pour maintenir la paix, de manière à ce que l'œuvre de Dieu puisse prospérer sans encombres.
Les trois rois qui se sont élevés ou qui ont régné en Perse, Cambyse, fils de Cyrus, Smerdis et Darius Hystapes. Le quatrième a été Xerxès, plus riche que les autres. C'est lui qui a inconsidérément décidé d'entrer en guerre contre le jeune et vigoureux royaume de Grèce.
Dans cette prophétie, seuls les évènements les plus importants sont signalés à notre attention. Souvent, il s'écoule des centaines d'années entre certains versets. Nous considérons l'histoire du monde comme si nous étions sur le sommet d'une montagne, dominant tout un ensemble de collines et d'autres montagnes, ne discernant au travers du brouillard que les sommets de ces collines, les vallées étant cachées à notre vue. Le verset suivant passe sur les neuf descendants de Xerxès sans les évoquer, et nous présente Alexandre le Grand.
Daniel 11:3-4 – Mais il s'élèvera un vaillant roi, qui dominera avec une grande puissance, et fera ce qu'il voudra. Et lorsqu'il se sera élevé, son royaume se brisera et sera divisé vers les quatre vents des cieux; il n'appartiendra pas à ses descendants, et il ne sera pas aussi puissant qu'il était, car il sera déchiré, et il passera à d'autre qu'à eux.
Alexandre agit selon sa propre volonté. La volonté de l'homme le mène toujours à des problèmes (voir Esaïe 57:17). En faire à sa tête a mené Alexandre à l'alcoolisme. Il est mort brusquement en 323 av. J.-C., laissant le royaume grec à ceux qui voulaient bien se battre pour lui. Il a dit: "Je laisse mon royaume à celui qui se battra pour lui". Son fils ou sa postérité n'ont pas reçu le royaume. De plus, sa famille tout entière a été assassinée. A quoi lui servaient toutes ses richesses et sa gloire?
Quatre royaumes se sont élevés de ces guerres et de ces naufrages. Ceux de Cassandre, Lysimak, Séleucus et Ptolémé. Deux d'entre eux, le roi du territoire Nord de la Palestine et celui du territoire Sud de la Palestine sont devenus des rois importants qui tiennent la vedette dans ce drame. Les termes géographiques employés dans cette vision semblent se définir tout au long du chapitre sous 'identité de "roi du Nord" et "roi du Sud" si nous gardons à l'esprit "le principe de la première interprétation".
Daniel 11:5-6 – Le roi du midi deviendra fort. Mais un de ses chefs sera plus fort que lui, et dominera; sa domination sera puissante. Au bout de quelques années ils s'allieront, et la fille du roi du midi viendra vers le roi du septentrion pour rétablir la concorde. Mais elle ne conservera pas la force de son bras; elle sera livrée avec ceux qui l'auront amenée, avec son père et avec celui qui aura été son soutien dans ce temps-là.
Cassandre et Lysimaque ont d'abord gouverné l'Ouest et le Nord. Mais ils se sont inclinés devant Séleucus qui est alors devenu le "roi du Nord". Pendant ce temps, Ptolémée, en Égypte devient le "roi du Sud". Pendant des siècles, ces deux royaumes se sont affrontés et ils réapparaissent à la fin du chapitre.
La seule manière dont nous pouvons raisonnablement comprendre ce chapitre est d'identifier le "roi du Nord" comme zone nord du royaume d'Alexandre, et le "roi du Sud" est la puissance qui a gouverné et occupé la partie sud de cette zone. Les dynasties et les familles, les rois et les gouvernements peuvent changer: les pouvoirs politiques peuvent être remplacés par d'autres, les siècles peuvent s'écouler, mais les territoires restent les mêmes.
Ptolémée Philadelphus d'Égypte, le roi du Sud a passé un accord avec Antiochus Théos de Syrie, le roi du Nord pour lui donner sa fille Bérénice en mariage, exigeant qu'Antiochus répudie sa première femme Laodice. La raison en était l'union des deux familles royales en guerre l'une contre l'autre. Mais il semble que Dieu ne bénit jamais l'adultère. "Elle ne conservera pas la force de son bras." La manœuvre pour cimenter leur alliance a échoué. Finalement Laodice a empoisonné son mari, Bérénice a été assassinée, et ceux qu'elle avait amenés avec elles ont été éliminés, y compris son fils. Les unions adultérines ne finissent-elles pas souvent en désastre?
Daniel 11:7-9 – Un rejeton de ses racines s'élèvera à sa place; il viendra à l'armée, il entrera dans les forteresses du roi du septentrion, il en disposera à son gré, et il se rendra puissant. Il enlèvera même et transportera en Égypte leurs dieux et leurs images de fonte, et leurs objets précieux d'argent et d'or. Puis il restera quelques années éloigné du roi du septentrion. Et celui-ci marchera contre le royaume du roi du midi, et reviendra dans son pays.
Le rejeton de ses racines, fut son propre frère, Ptolémée Eurgetes. Lorsqu'il accèdera au trône, il lèvera immédiatement une armée pour se diriger vers le territoire du Nord afin de venger le meurtre de sa sœur, d'écraser ses ennemis et d'accaparer tous les biens de ceux qu'il avait faits prisonniers. Il a ramené son butin en Égypte. La mention de l'Égypte certifie que nous devons comprendre que ce pays fut le roi du Sud. Par analogie, notre compréhension de "roi du Nord" est confirmée.
Daniel 11:10-11 – Ses fils se mettront en campagne et rassembleront une multitude nombreuse de troupes; l'un deux s'avancera, se répandra comme un torrent, débordera, puis reviendra; et ils pousseront les hostilités jusqu'à la forteresse du roi du midi. Le roi du midi s'irritera, il sortira et attaquera le roi du septentrion; il soulèvera une grande multitude, et les troupes du roi du septentrion seront livrées entre ses mains.
La haine et la vengeance ont dominé le monde. Les fils de Séleucus ont été résolus pour venger la conquête du royaume de leur père, et ils se sont préparés à envahir l'Égypte, afin d'y reconquérir ce royaume. Naturellement, Ptolémée Philopater, d'Égypte, a été rendu furieux par cette nouvelle attaque, et s'est lancé dans la bataille. De nouveau l'Égypte a été victorieuse à la bataille de Raphia en 217 av. J.-C.
Daniel 11:12-13 – Cette multitude sera fière, et le cœur du roi s'enflera; il fera tomber des milliers, mais il ne triomphera pas. Car le roi du septentrion reviendra et rassemblera une multitude plus nombreuse que la première; au bout de quelques temps, de quelques années, il se mettra en marche avec une grande armée et de grandes richesses.
Ptolémée, qui ne connaissait pas Dieu, ni l'orgueil de son propre père, se glorifia de sa victoire (1 Corinthiens 10:12). Il avait écrasé des armées puissantes, mais ses propres passions l'ont écrasé à leur tour. Dégoûté par la conduite inconvenante de leurs dirigeants, ses propres sujets se sont rebellés contre lui. Il a commencé une persécution impitoyable contre les Juifs. Il est mort en se détruisant lui-même, laissant un enfant sur le trône, Ptolémée Épiphanes. Il fut rejoint par un grand nombre de ceux qui s'élevaient contre l'Egypte, y compris le roi Philippe de Macédoine, qui se proposait de diviser le royaume d'Égypte en plusieurs autres. Les jours de gloire de l'Égypte étaient arrivés à leur fin.
Daniel 11:14-16 – En ce temps-là, plusieurs s'élèveront contre le roi du midi, et des hommes violents parmi ton peuple se révolteront pour accomplir la vision, et ils succomberont. Le roi du septentrion s'avancera, il élèvera des terrasses, et s'emparera des villes fortes. Les troupes du midi et l'élite du roi ne résisteront pas, elles manqueront de force pour résister. Celui qui marcher contre lui fera ce qu'il voudra, et personne ne lui résistera; il s'arrêtera dans le plus beau des pays, exterminant ce qui tombera sous sa main.
Les hommes violents parmi ton peuple signifient en hébreu "ceux qui briseront et opprimeront ton peuple". Ici, le mot "vision" est chazon, terme qui est utilisé dans la vision de Daniel de la petite corne, chapitre 8:11-12. Et c'est effectivement à cette époque que les Romains ont commencé leur conquête de l'empire mondial. Mais l'ange encourage le peuple de Dieu, pour ainsi dire, "ne vous troublez pas; un temps viendra où ils succomberont". Réfléchissez bien à cette phrase: ceux qui s'opposent à la vérité de Dieu ne réussiront pas pour toujours.
A cette époque, l'Égypte était dominée par la protection romaine. Antiochus, le roi du Nord, aidé par Philippe de Macédoine, était résolu à arracher tout le territoire d'Égypte à Ptolémée – ou l'enfant-roi. Les Romains lui enjoignirent de ne pas toucher l'Égypte, mais il refusa de les écouter. Il traversa la Palestine et commença à s'attaquer aux possessions de l'Égypte en Asie Mineure. Une seconde, puis une troisième fois, les Romains l'enjoignirent d'arrêter; mais il plongea de plus belle dans une guerre de conquête. Même les villes très fortifiées de Gaza et de Sidon, succombèrent finalement devant sa puissance. Lorsqu'Antiochus envahit la Grèce elle-même, en 197 av. J.-C., les Romains furent alors obligés de l'affronter et l'ont écrasé à Magnésia. Antiochus a fui vers la Syrie comme un chien qui a la queue entre les pattes. Il a été obligé d'accepter des accords humiliants, suite à sa défaite devant les Romains.
On peut donc identifier les Romains comme étant la nouvelle puissance qui s'élève contre lui. Et celui qui "fait ce qu'il voudra". Les Romains sont entrés dans le "plus beau des pays", en Palestine en 161 av. J.-C., et la conquête a été achevée en 63 av. J.-C.
Année après année, Rome gagne en puissance; elle a maintenant conquis la Macédoine et la Thrace, la Syrie et la Judée; maintenant tout ce qui reste du fier royaume d'Alexandre, c'est l'Égypte. Il faut donc que Rome annexe ce royaume également.
Daniel 11:17 – Il se proposera d'arriver avec toutes les forces de son royaume, et de conclure la paix avec le roi du midi; il lui donnera sa fille pour femme, dans l'intention d'amener sa ruine, mais cela n'aura pas lieu, et ne lui réussira pas.
Une femme d'une grande beauté, Cléopâtre, sa fille, a joué un rôle important dans la soumission de l'Égypte à Rome. Son père avait été roi d'Égypte. Avant sa mort en 51 av. J.-C., il a décrété que la couronne d'Égypte et son gouvernement incomberaient à son fils et à sa fille conjointement. Il spécifia également que jusqu'à ce que les deux enfants soient en âge de régner, les Romains en auraient la tutelle.
Mais tous deux se mirent bientôt à se quereller car l'aîné, Ptolémée, avait privé sa sœur Cléopâtre, de ses droits. Jules César, consul romain, exigea que tous deux soient convoqués devant lui afin qu'il puisse décider à qui il accorderait un jugement favorable. Cléopâtre, qui était maintenant une jeune femme adulte, avait entendu dire que César était un homme libertin et a résolu de gagner sa faveur en faisant appel à ses passions licencieuses.
Elle se fit envelopper dans un grand tapis et emmener à l'appartement du consul romain, comme cadeau pour César. Le colis qui contenait la magnifique jeune femme fut amené dans l'appartement privé de César. Lorsqu'il l'ouvrit, Cléopâtre en sortit, habillée de manière provocante, de façon à le charmer et pour séduire ce Romain afin qu'il juge en sa faveur. Cela plut à César et il céda. Dans la guerre qui s'ensuivit, Ptolémée perdit la vie. Donc, César annexa l'Égypte. Mais "cela n'aura pas lieu et ne lui réussira pas". Cléopâtre changea de camp et s'allia bientôt à l'ennemi de César, Antoine, et elle utilisa toute sa puissance contre Rome.
Daniel 11:18-19 – Il tournera ses vues du côté des îles, et il en prendra plusieurs; mais un chef mettra fin à l'opprobre qu'il voulait lui attirer, et le fera retomber sur lui. Il se dirigera ensuite vers les forteresses de son pays; et il chancellera, il tombera, et on ne le trouvera plus.
Les faits importants relatés dans ces versets sont que César allait participer à une autre guerre après laquelle sont propre opprobre se retournerait contre lui. Il allait retourner vers les forteresses de son pays, Rome, et là chanceler et tomber. En l'an 47 av. J.-C., César est entré à Rome en triomphe, il y a reçu toutes sortes de récompenses et d'honneurs, y compris le titre de dictateur à vie. Jusqu'à cette époque, Rome avait été une république. Les ennemis de César craignirent alors qu'il ne devienne roi ou empereur, et qu'il transforme le gouvernement romain traditionnel. En mars de l'an 44 av. J.-C., il chancela et tomba, lorsqu'il fut assassiné dans la chambre du Sénat par ses anciens amis. "Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme?" (Marc 8:36). C'est ainsi que s'est terminée la vie d'un autre de ces grands guerriers victorieux et puissants de notre monde. Le Ciel veillait, car la naissance du Fils de Dieu approchait.
Daniel 11:20 – Celui qui le remplacera fera venir un exacteur dans la plus belle partie du royaume; mais en quelques jours il sera brisé, et ce ne sera ni par la colère ni par la guerre.
(Le terme "exacteur" de la version Segond est "raiser of taxes" –celui qui lève les impôts- dans le texte en Anglais). Auguste César, son successeur, était un homme de paix, contrairement à Jules César, homme de guerre. Il fut célèbre pour sa manière de lever les impôts. Luc parle d'un décret de César Auguste disant que le monde entier devait être soumis à l'impôt. "En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre" (Luc 2:1), à l'époque où Jésus devait naitre à Bethléem. L'époque de César Auguste fut une période glorieuse du royaume de Rome. La paix régnait dans le monde entier, la corruption avait été éradiquée, la justice était bien appliquée et la connaissance croissait. Il mourut quelques années après la naissance du Christ, non pas par la main des assassins comme cela arrivait si souvent, mais paisiblement dans son lit.
Daniel 11: 21-22 – Un homme méprisé prendra sa place, sans être revêtu de la dignité royale; il paraîtra au milieu de la paix, et s'emparera du royaume par l'intrigue. Les troupes qui se répandront comme un torrent seront submergées devant lui, et anéantis, de même qu'un chef de l'alliance.
Succéda à Auguste, un homme absolument méprisable, Tibère Auguste. Il obtint le pouvoir par la flatterie, "ni par la colère, ni par la guerre". Lorsqu'il devint empereur, il révéla un caractère incroyablement méprisable, massacrant des innocents, divisant et flattant ses ennemis avant de les arrêter pour les tuer. Sénèque rapporte que Tibère fut continuellement sous l'emprise de l'alcool, depuis le moment où il avait commencé à boire jusqu'à sa mort.
Mais Tibère fut balayé par le torrent de l'opposition acharnée qu'il suscita par sa vilenie. Lorsqu'il eut 78 ans, il fut assassiné. Comme un torrent, il avait anéanti de nombreuses personnes; il fut à son tour balayé et brisé par un torrent.
Mais un Autre fut brisé pendant le règne de Tibère César, le Prince de l'alliance, le Christ, le Fils de Dieu, Celui qu'on appelle le "Prince Messie" dans Daniel 9:25-27. Ce fut l'unique grand évènement de toute l'histoire mondiale. S'élevant au-dessus de la tempête de la mer de l'histoire humaine, se tenait l'Éternel, Rocher des Ages, la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle nous avons le salut éternel.
Notons ici attentivement que la mort du Christ, le Prince de l'alliance, confirme, sans nul doute possible, l'interprétation de ces versets de Daniel 11. Le Christ est mort qu'une seule fois, sous un seul gouvernement, pendant le règne d'un seul empereur romain, Tibère César. A la manière d'un expert qui étudie un terrain, nous voyons cette borne confirmer notre compréhension de l'histoire de cette prophétie.
Des gens en provenance des trois-quarts de la Terre se sont rassemblés autour du Christ pendant Ses derniers instants. Les Grecs représentaient les hommes nobles et cultivés de la Terre, et ils sont venus en disant: "Nous voulons voir Jésus" (Jean 12:21). Le larron représentait les faiblesses et les chutes de la vie humaine; il se repentit et fut crucifié avec Jésus. Le soldat romain, venu d'Europe, fut convaincu et dit: "Assurément, cet homme était Fils de Dieu" (Matthieu 27:54). Simon de Cyrène, venu d'Afrique du Nord, a porté la lourde croix jusqu'au Calvaire, premier de centaines de milliers d'Africains qui, depuis ce temps-là, ont partagé les souffrances de Christ avec joie.
Daniel 11:23-26 – Après qu'on se sera joint à lui, il usera de tromperie; il se mettra en marche, et il aura le dessus avec peu de monde il entrera, au sein de la paix, dans les lieux les plus fertiles de la province; il fera ce que n'avaient pas fait ses pères, ni les pères de ses pères; il distribuera le butin, les dépouilles et les richesses; il formera des projets contre les forteresses, et cela pendant un certain temps. A la tête d'une grande armée il emploiera sa force et son ardeur contre le roi du midi. Et le roi du midi s'engagera dans la guerre avec une armée, nombreuse et très puissante; mais il ne résistera pas, car on méditera contre lui de mauvais desseins.
Jusqu'à présent, l'ange nous a menés pas à pas au travers de l'histoire du monde jusqu'à l'époque de la crucifixion du Christ, le Prince de l'alliance. Ceci nous a conduits vers la fin des soixante-dix semaines ou quatre cent quatre-vingt dix ans du chapitre 9.
Le verset 23 devrait être le début d'un nouveau paragraphe de nos Bibles, car l'ange nous emmène maintenant dans un autre voyage, nous conduisant cette fois-ci jusqu'à l'époque finale de l'œuvre de Dieu sur terre et du triomphe éternel de Son Église. Mais il nous faut revenir en arrière vers l'époque où la nation juive a conclu une alliance avec les romains ("après qu'on se soit joint à lui"), et il nous montre que depuis l'époque où Rome a assuré la protection de la Judée, elle a commencé à se former à partir d'une petite armée pleine d'intelligence.
Cette "alliance" avec les Juifs a été faite en 161 avant J.-C., avant les temps de gloire de Rome. A partir de cette époque, la montée de Rome vers une suprématie incontestable sur le monde, a en fait été un miracle. Alors que la plupart des royaumes sont établis par la guerre de la conquête, la majorité des royaumes ont donné leur couronne aux Romains pacifiquement et par choix. Les nations lointaines avaient entendu parler de la sagesse et de la justice des Romains, et elles avaient demandé sa protection. Par la suite, Rome a fait ce qu'aucune nation n'avait jusque-là accompli: partager les impôts et le butin entre les peuples soumis ou conquis. Ce fut la tentative d'établir un gouvernement juste et bienveillant pour le bien de tous les peuples. (Ce ne fut que plus tard que Rome devint cruelle).
La "forteresse" est indubitablement la capitale de Rome à partir de laquelle "il" réussira dans la guerre et la puissance aussi longtemps que le Ciel le permettra. Le "temps" est considéré par certains comme une année prophétique symbolique, c'est-à –dire comme trois cent soixante-dix années littérales (voir les notes sur le chapitre 7:25).
L'ange revient encore sur des évènements qui suivent l'alliance faite avec les Juifs en 161 av. J.-C. Nous en arrivons à la guerre entre Rome et le roi du Sud ou Égypte. Marc Antoine et Auguste César se battaient pour la suprématie à la tête du gouvernement de Rome. Antoine s'était retranché en Égypte où il avait cédé aux charmes de la reine d'Égypte, Cléopâtre. Antoine et Cléopâtre levèrent ensemble une flottille de bateaux de guerre. Les rois de Thrace et d'Asie Mineure s'étaient alliés à eux contre César Auguste et les soldats romains. La richesse, le nombre et la puissance étaient de leur côté. Mais la prophétie inspirée a déclaré que le roi du Sud ne résistera pas. Au plus fort de la bataille navale d'Actium, le 2 septembre 31 av. J.-C., Cléopâtre s'est soudainement effrayée et s'est enfuie à bord de son navire. Antoine, follement épris d'elle, l'a suivie, abandonnant ainsi la victoire à César Auguste. Ceux qui partageaient les mets à la table d'Antoine, les armées de terre et les généraux qui se battaient à son côté, dégoûtés de ce qu'il avait fait, s'allièrent aux armées de César. En fin de compte, personne ne demeura fidèle à ce fol Antoine. Même Cléopâtre le trahit. Il se suicida de désespoir.
Daniel 11:27 – Les deux rois chercheront en leur cœur à faire le mal, et à la même table ils parleront avec fausseté. Mais cela ne réussira pas, car la fin n'arrivera qu'au temps marqué.
Antoine et César avaient tous deux déclaré être des amis loyaux, mais intérieurement, ils étaient ennemis et luttaient pour avoir le trône. Dans le but de sceller leur amitié, Antoine avait épousé la sœur de César. Mais aucune de leurs tentatives pour s'unir n'aboutit.
Daniel 11:28 – Il retourna dans son pays avec de grandes richesses; il sera dans son cœur hostile à l'alliance sainte, il agira contre elle, puis retournera dans son pays.
Nous éviterons de nous tromper si nous nous rappelons que le roi mentionné dans ces versets ne se rapporte pas nécessairement à un seul individu, mais à un royaume ou à une grande puissance de l'histoire. César est retourné à Rome avec une grande gloire et un butin important de ses conquêtes. Son défilé de triomphe a duré trois jours.
Nous apprenons que son cœur, celui de Rome, sera contre l'alliance sainte. Ceci ayant été écrit par des Juifs, cela leur indique à quel point les Romains étaient contre eux, car ils savaient que Dieu avait fait une sainte alliance avec eux. Le général romain Titus assiégea la ville de Jérusalem pendant cinq mois. La famine a été telle, que certaines femmes juives ont mangé leurs propres enfants. Ceci était l'accomplissement de la prophétie de Moïse, que si le peuple de Dieu refusait d'écouter le plus grand de tous les prophètes, Jésus Lui-même lorsqu'Il viendrait en personne, ils seraient alors sans guide et sans protection. Deutéronome 28:49-58: "Au milieu de l'angoisse et de la détresse où te réduira ton ennemi, tu mangeras le fruit de tes entrailles, la chair de tes fils et de tes filles que l'Éternel, ton Dieu, t'aura donné". Comme le châtiment qui retombe sur ceux qui rejettent le Sauveur du monde est terrible! En 70 de notre ère, Titus détruisit complètement la ville de Jérusalem et le magnifique Temple.
Daniel 11:29-30 – A une époque fixée, il marchera de nouveau contre le midi; mais cette dernière fois les choses ne se passeront pas comme précédemment. Des navires de Kittim s'avanceront contre lui; découragé, il rebroussera chemin. Puis, furieux contre l'alliance sainte, il ne restera pas inactif; à son tour, il portera ses regards sur ceux qui auront abandonné l'alliance sainte.
Nous en arrivons maintenant à l'époque où Rome était affaiblie et corrompue. Le déplacement de la capitale en faveur de Constantinople a précédé l'effondrement et la conquête finale de l'empire Romain par les barbares d'Afrique et d'Europe en l'an 476. (Les jambes de fer de l'image prophétique de Nebucadnetsar représentant la Rome païenne, laissaient maintenant place aux royaumes divisés d'Europe, symbolisés par les pieds d'argile et de fer).
D'abord, parmi les nations barbares qui ont fait chuter l'Empire Romain, se trouvaient les Vandales d'Afrique du Nord. Leur capitale était la ville de Carthage sur la côte méditerranéenne. En hébreu, le mot "Chittim", fait référence à toutes les villes et les îles de la Méditerranée. Les Vandales ont combattu l'Empire Romain et ont pillé Rome grâce à leurs nombreux navires qui partaient du port de Carthage.
Rome était "découragée". La gloire de l'Empire Romain païen s'était éteinte.
Commença alors une autre forme d'activité. La "petite corne" qui l'on évoque au chapitre 7:21-25 entre de nouveau en scène. Les Vandales qui avaient vaincu Rome, avec deux autres peuplades, les Hérules et les Ostrogoths, s'opposaient à la puissance montante de la papauté. Ces trois royaumes ont été évoqués dans le chapitre 7 comme trois des dix royaumes de la quatrième bête. Ce sont eux qui sont les "cornes" arrachées par la "petite corne", la papauté. Justinien, l'empereur romain, souhaitait depuis longtemps conquérir Carthage et anéantir les Vandales pour leur faire payer leurs incursions contre Rome. Mais il hésitait à s'y mettre car l'armée romaine n'était plus ce qu'elle avait été. L'encouragement nécessaire lui fut donné par l'évêque catholique de Rome qui lui enjoignit d'aller anéantir les Vandales, car ils étaient considérés comme "ennemi du Christ".
C'est ainsi que l'empereur romain commença à diriger son attention vers "ceux qui avaient abandonné la sainte alliance". Les évêques avaient en fait abandonné le véritable Évangile de Jésus-Christ.
Dans le but de pouvoir se battre contre les Vandales et leurs alliés, l'empereur Justinien émit son célèbre décret exaltant l'évêque de Rome come "chef de l'église" et pourfendeur des hérétiques. C'est ainsi que naquit la papauté en 538 de notre ère, remarquable accomplissement de la prophétie de Daniel. Le monde commença à entrer dans une période de ténèbres, et la papauté dans une période d'éclat.
Daniel 11:31 – Des troupes se présenteront sur son ordre; elles profaneront le sanctuaire, la forteresse, elles feront cesser le sacrifice perpétuel, et dresseront l'abomination du dévastateur.
Avez-vous déjà observé ce qui se passe sur une scène de théâtre, dans l'obscurité, et qu'un projecteur se focalise sur différents acteurs qui ont à ce moment-là une importance particulière? Daniel 11 représente la scène sur deux mille trois cent années comme on les a déjà évoquées dans Daniel 8:14, années qui s'étendent jusqu'aux temps de la fin. Un verset après l'autre, le projecteur de la prophétie inspirée met en valeur pour nous, au moment adéquat et précis, le facteur clé sur lequel Dieu veut que nous portions notre attention. Cette clé nous indique la relation entre la prophétie et l'œuvre de Dieu sur terre.
Nous passons maintenant de la Rome païenne à la Rome papale. Ce verset nous reporte au chapitre 8, versets 11 et 12, où nous lisons que la petite corne "enlève le sacrifice perpétuel" et "jette la vérité par terre". Par conséquent, ce verset explique Daniel 8:11-13. La capitale de l'Empire Romain ayant été changée et transférée à Constantinople (qui est maintenant Istanbul), l'évêque de Rome reste, dans cette ville, le personnage le plus important de la partie ouest de l'Empire. Nous remarquons que c'est maintenant la papauté qui se trouve sous le projecteur de la prophétie. Elle "absorbe" quelque chose d'important en assimilant des rites païens, ce qui est une "transgression perpétuelle".
Le mot hébreu pour "troupes" implique une puissance militaire qui est utilisée pour renforcer la papauté et lui donner la suprématie. De même les termes "sanctuaire, forteresse", évoquent un lieu dédié à une force militaire (en hébreu, le mot miqdash est différent du mot qodesh de Daniel 8:14 qui s'applique uniquement au "véritable sanctuaire céleste" de Dieu. Voir Ésaïe 16:12 et Ézéchiel 28:18 où l'on constate que miqdash peut être aussi bien le sanctuaire de Satan ou un sanctuaire païen). Certains érudits considèrent que ce "sanctuaire, forteresse" est tout simplement la base originelle du paganisme, c'est-à-dire la ville de Rome qui était le centre du monde païen et qui a été mise à sac en 410 de notre ère. Ce terme hébreu ici ne peut pas servir à désigner le sanctuaire de Dieu dans le ciel.
Comme nous l'avons vu dans Daniel 8, le mot "perpétuel" ne fait pas partie du texte original qui dit "la transgression perpétuelle" (8:12). Par conséquent, il indique la présence continuelle du paganisme qui a été une si grande épreuve pour les fidèles de Dieu en exil à Babylone, et qui a continué à l'époque de la papauté en se révélant encore pire qu'au début.
La vision chazon du chapitre 8 nous présente "la transgression perpétuelle" et "l'abomination du dévastateur" comme étant deux maux apparentés, le second étant plus grave que le premier.
Dans la vision chazon de Daniel 8:11-13, le prophète voit que le paganisme prend une grande importance, ou est assimilé, comme absorbé par la petite corne, la papauté. Ceci est un fait unique dans l'histoire du monde. Plusieurs érudits donnent des commentaires bien plus remplis de sagesse qu'ils ne se l'imaginent:
"Plus le christianisme (c'est-à-dire le catholicisme romain) se substituait au culte païen, plus il faisait siens des éléments du paganisme."(1)
"Tandis que les Protestants soutiennent traditionnellement l'idée d'une église syncrétiste pour justifier leur existence, des études récentes ont démontré que le paganisme de l'antiquité n'est pas mort après le quatrième siècle, mais qu'il s'est plutôt incorporé à l'église, lui donnant ainsi une autre forme… en ceci que l'église a assimilé les formes du paganisme, la conséquence étant que l'Europe a plongé dans les ténèbres."(2)
"Le paganisme fait constamment écran pour cacher la grâce divine. De nombreux chrétiens vivent dans la pénombre de cet écran maléfique."(3)
Mais ici, dans le chapitre 11:31, nous constatons qu'un verbe hébreu différent est utilisé. On ne dit pas que le paganisme est assimilé par la petite corne comme au chapitre 8, mais qu'il est enlevé par les pouvoirs politique et militaire et qu'aucune puissance terrestre ne peut s'opposer à la papauté. Ceux qui se disent disciples de Christ "ont trahi la sainte alliance" par laquelle Dieu avait promis d'être un puissant soutien pour eux, et ils s'étaient mis à s'appuyer sur le gouvernement civil, la force des généraux et des capitaines des armées. Ceci a ouvert la voie à l'établissement de "l'abomination de la désolation", chose qui s'est révélée être pire que la "transgression perpétuelle".
La vision que Dieu a donnée à Daniel décrit la religion de la papauté comme étant du paganisme déguisé sous les vêtements du Christ. Jésus dit: "Celui qui écoute Ma parole, et qui croit à Celui qui M'a envoyé a la vie éternelle… il est passé de la mort à la vie." (Jean 5:24). Cette foi en Jésus est exactement l'inverse de "l'abomination de la désolation".
Daniel 11:32 - Il séduira par des flatteries les traîtres de l'alliance. Mais ceux du peuple qui connaîtront leur Dieu agiront avec fermeté.
Les bonnes choses se corrompent lorsqu'elles sont malmenées. La foi de Jésus était la vérité la plus belle et la plus puissante que le monde ait jamais connue. A l'époque du Christ (comme dans la nôtre), même ses ennemis ne parvenaient pas à trouver de faute en Lui. Satan a appris à ne pas essayer de s'opposer à Christ de manière ouverte. Il lui fallait corrompre le christianisme de l'intérieur. La papauté devint son agent.
De quelle manière a-t-il agi avec "flatterie"? Cela s'est effectué par étapes:
1- Les premiers pères de l'église se sont mis à interpréter la Bible avec une arrière-pensée païenne. Il est probable que le premier enseignement chrétien à se corrompre ainsi a été la doctrine de l'amour, qui est l'agape dans la langue grecque du Nouveau Testament. La pensée grecque eros s'est peu à peu infiltrée dans l'agape. En même temps la doctrine de l'immortalité s'est insinuée dans l'église.
2- Ensuite, dans le but de faire de plus nombreux convertis, les enseignements de la Bible ont été modifiés pour s'accommoder du culte des idoles, en violation du deuxième des dix commandements. Dans le but d'excuser le péché, le second commandement a été retiré du Décalogue et le dixième divisé en deux.
3- Le véritable Sabbat, le mémorial de la création divine, a été peu à peu abandonné au profit du premier jour de la semaine, jour dédié au culte païen du soleil. Ainsi, le sceau de l'autorité du Dieu du Ciel était écarté.
4- La Bible a été cachée aux gens du peuple. Elle fut considérée comme étant si difficile à comprendre que seuls les prêtres et le clergé pouvaient l'interpréter. C'est ainsi qu'on fit taire la voix du Saint-Esprit.
5- A cause du faux enseignement disant que les morts sont encore vivants, la voie était ouverte pour l'adoration de la vierge Marie et des saints. Ainsi, le peuple était éloigné de Christ par lequel seul nous avons le pardon, ce qui met en valeur les mérites de l'homme pécheur lui-même (ceci explique les efforts actuels pour faire de Marie la co-rédemptrice).
6- Le pape et les prêtres se sont arrogé le droit de pardonner les péchés, ce que seul Christ peut faire. On a amené les gens du peuple à se confier dans leurs propres œuvres pour obtenir le salut, au lieu de se confier uniquement dans la justice et le salut offerts par le Fils de Dieu.
7- La liberté religieuse a été supprimée. Sous peine d'emprisonnement, de torture ou de mort, les gens étaient forcés de confesser une foi en laquelle, au fond de leur cœur, ils ne pouvaient pas croire. Les gens ont été martyrisés pendant le Moyen-Age simplement parce qu'ils osaient déclarer que Christ était leur seul Sauveur, plutôt que de rendre hommage au mystère de l'iniquité.
Mais ça est là, il restait toujours quelques fidèles qui "connaissaient vraiment leur Dieu". Le Seigneur a de tout temps compté ceux qui Le servent fidèlement dans tous les pays. Parmi ceux qui se sont opposés à ces enseignements se trouvaient les Vaudois qui se cachaient dans les Alpes du Piémont. Ils ont contribué à préserver pour nous la lumière de la connaissance de Dieu. Ils ont été les précurseurs de la Réforme protestante. Ils ont gardé vivante la foi dans le ministère du Christ comme notre Grand-Prêtre dans le sanctuaire céleste. Ils ont souffert et sont morts pour qu'aujourd'hui nous puissions jouir de la liberté religieuse et que nous puissions profiter de la lumière glorieuse de la vérité du Christ. De nos jours, des milliers de personnes Le connaissent en vérité, qui ne vendront pas leur foi en Lui pour rien au monde. Puissions-nous être parmi eux!
Daniel 11:33 – Et les plus sages parmi eux donneront instruction à la multitude. Il en est qui succomberont pour un temps à l'épée et à la flamme, à la captivité et au pillage.
"Beaucoup de jours" représentent les mille deux cent soixante années. Des serviteurs fidèles du Christ tels que les Vaudois se déguisaient en marchands, voyageaient à travers toute l'Europe en enseignant la Bible et le ministère du Christ en tant que notre Grand Prêtre. Ils accomplissaient cela avec assurance pour ceux qui voulaient bien écouter.
Daniel 11:34-35 – Dans le temps où ils succomberont, ils seront un peu secourus, et plusieurs se joindront à eux par hypocrisie. Quelques-uns des hommes sages succomberont, afin qu'ils soient épurés, purifiés et blanchis, jusqu'au temps de la fin, car elle n'arrivera qu'au temps marqué.
Des hommes tels que John Wycliffe en Angleterre, Huss et Jérôme en Bohême, et Luther en Allemagne, ont fourni "le secours" mentionné ici. On enseignait aux gens à ne mettre leur foi qu'en Christ seul comme notre Grand-Prêtre. Il "vit éternellement pour intercéder en notre faveur", pour ceux qui croient (Hébreux 7:25). Aucune puissance d'en haut ou d'en bas ne peut lui retirer Son ministère céleste. Des milliers de personnes ont été libérées des chaînes de l'obscurantisme dans lequel leurs âmes étaient plongées.
Mais la Réforme elle-même, par la suite, se corrompit. Les réformateurs, las de la lutte perpétuelle, cherchèrent de l'aide et du soutien auprès de leurs gouvernements respectifs pour rétablir la victoire de la vérité, au lieu de se confier en Christ seul. L'éternel problème était l'union de l'Église et de l'État. Le message de l'Évangile fut étouffé par l'égoïsme et la politique. De nouveau, l'église protestante se trouva captive des gouvernants de ce monde. L'ange dit: "Plusieurs se joignirent à eux par hypocrisie."
La Réforme commencée avec Wycliffe et Luther est toujours en cours actuellement. Il est certain que nous voulons être en communion avec ceux qui suivent la lumière du Christ, ceux qui "connaissent leur Dieu… et accomplissent des exploits!"
Nous en arrivons aux "temps de la fin". Nous avons appris dans le chapitre 7 que la papauté devait agir pendant mille deux cent soixante années. En 1798, le général Berthier a fait le pape prisonnier, affaiblissant par là même son pouvoir temporel, les temps d'obscurantisme arrivaient à leur fin. Ce fut donc le commencement du "temps de la fin", l'époque dans laquelle nous vivons.
Daniel 11:36-39 – Le roi fera ce qu'il voudra; il s'élèvera, il se glorifiera au-dessus de tous les dieux, et il dira des choses incroyables contre le Dieu des dieux; il prospérera jusqu'à ce que la colère soit consommée, car ce qui est arrêté s'accomplira. Il n'aura aucun égard ni aux dieux de ses pères, ni à la divinité qui fait les délices des femmes; il n'aura égard à aucun dieu, car il se glorifiera au-dessus de tous. Toutefois il honorera le dieu des forteresses sur son piédestal; à ce dieu, que ne connaissaient pas ses pères, il rendra des hommages avec de l'or de l'argent, avec des pierres précieuses et des objets de prix. C'est avec le dieu étranger qu'il agira contre les lieux fortifiés; et il comblera d'honneurs ceux qui le reconnaîtront, il les fera dominer sur plusieurs, il leur distribuera des terres pour récompense.
Le "roi", ici, est à l'évidence la puissance qui sera l'objet de notre attention pendant cette période particulière de l'histoire, à savoir la fin des mille deux cent soixante ans de suprématie papale. La longue nuit tire à sa fin. Le protestantisme a soustrait des millions de personnes de l'emprise de la papauté. Alors, l'un de ses plus fidèles enfants s'élève et se rebelle contre les enseignements de la papauté. Ces contrevérités ont entraîné les plus terribles catastrophes parmi la population d'un des pays les plus éclairés: le royaume de France. (4)
A ce point de notre étude, nous allons considérer la prophétie d'après le point de vue des églises protestantes du début du XIXème siècle. Parmi elles, des milliers de personnes se sont comme réveillées d'un long sommeil, et se sont rendu compte que les livres de Daniel et de l'Apocalypse n'étaient plus "scellés", mais qu'ils "s'ouvraient" et se prêtaient à l'étude et la connaissance. Les sociétés bibliques américaines, britanniques et étrangères furent créées peu après la fin des mille ceux cent soixante années. Dans de nombreuses dénominations, des réveils sur la proximité du retour du Christ eurent lieu, enthousiasmant des milliers de chrétiens. Les "temps de la fin" venaient de commencer avec l'arrêt de la suprématie papale. La nuit faisait place à l'aurore.
Ils comprenaient les paroles de Jésus: "Cette génération ne passera point, que tout cela n'arrive", comme voulant dire que Celui-ci reviendrait pendant leur vie sur terre (Matthieu 24:34).
Ces croyants chrétiens commencèrent à comprendre le livre de Daniel de la manière dont nous le présentons dans ce recueil. A la manière des pièces d'un puzzle qui s'assemblent; ils étaient submergés de joie de voir que les prophéties de Daniel et de l'Apocalypse se complétaient l'une l'autre et constituaient une précieuse vérité présente (selon l'expression de 2 Pierre 3:1). L'un après l'autre, les évènements qui se déroulaient de leur temps validaient leur compréhension du livre de Daniel.
Alors se déroulèrent des évènements tumultueux dans la grande nation de France (qui avait si généreusement aidé les États-Unis à obtenir leur indépendante). Pour un grand nombre de ces chrétiens profondément croyants, ce gigantesque soulèvement en France semblait être l'accomplissement précis de cette prophétie. Un détail après l'autre confirmait ce qui semblait avoir une place précise et inspirée dans le tableau prophétique. Dans le monde occidental tout entier, les yeux étaient tournés vers la France. Dans la conclusion de Daniel 11, le projecteur de l'attention prophétique était dirigé sur elle. En 1793, les dirigeants de France ont ouvertement écarté la religion chrétienne (la religion catholique pour eux). Pour faire bonne mesure, ils écartèrent également la Bible (ils ignoraient ses enseignements). Au nom de la nation française, ils nièrent officiellement l'existence de Dieu, déclaration unique en son genre en ce qu'elle fut émise par une assemblée générale, et non par des individus en particulier. Au moment où les Treize Colonies déclaraient officiellement: "Tous les hommes sont créés égaux…", la France déclarait officiellement la non-existence de son Créateur. Ainsi donc, "le roi", le gouvernement, a agi à sa guise et il s'est glorifié au-dessus de tout dieu, et il a prononcé des paroles terribles contre le Dieu des cieux.
L'archevêque catholique de Paris s'est joint à ces déclarations athées. Il a dit publiquement s'être trompé toute sa vie en suivant la religion chrétienne, et il a déclaré devant tous qu'il n'existe pas de Dieu. Un grand nombre de personnes qui toute leur vie s'étaient identifiées comme chrétiennes, suivirent sont exemple.
"Le roi" n'a pas "considéré le Dieu de ses pères". Tous les cultes chrétiens furent interdits. Le gouvernement s'appropria l'or et l'argent des églises. Les cloches des églises furent détruites et fondues pour faire des canons. La Bible fut brûlée sur la place publique. La semaine biblique de sept jours fut abrogée et remplacée par une semaine de dix jours pendant un certain temps. Le mariage fut aboli comme sacrement, et déclaré n'être qu'un lien au gré et selon le bon plaisir des deux parties. Ainsi fut déconsidéré le "désir naturel de la femme" d'être aimée et protégée par son mari tout au long de sa vie.
Mais bientôt ces excès dans la révolution ont effrayé les dirigeants français. Ils se sont rendu compte que les gens ont besoin d'adorer quelque chose, faute de quoi toute loi et tout ordre disparaîtrait. Ils inventèrent un nouveau dieu que leurs pères ne connaissaient pas. On choisit une danseuse populaire de réputation douteuse pour représenter la "raison" et celle-ci fut présentée au peuple comme devant être désormais l'objet de leurs sacrifices et de leur adoration. C'était là un nouveau dieu qui remplacerait "le Dieu de leurs pères". Cette femme fut emmenée à la cathédrale de Notre-Dame et y fut installée pour devenir la déesse de la nation. De semblables cérémonies eurent lieu dans la France entière.
Ce "dieu" pourrait être appelé le "dieu des armées", car le but de ce culte de la raison était d'assurer la loyauté et le soutien du peuple aux armées françaises sur le point de se mettre à conquérir le monde.
Le christianisme, lorsqu'il est pur, est un des agents les plus puissants pour l'éclairage, le progrès, la liberté et la prospérité d'une nation. Le christianisme corrompu et apostat est du paganisme sous un déguisement de chrétien. Il laisse s'épanouir l'égoïsme et le culte du moi du cœur humain naturel (le gadal de la "transgression perpétuelle" de Daniel). Il tend à entraîner des excès de haine comme on l'a vu pendant la révolution française de 1793-1799. David disait (Psaume 119:45): "Je marcherai dans la liberté car je recherche Tes préceptes". Le joug de Jésus "est facile", et Son "fardeau est léger" (Matthieu 11:28-30).
Les dirigeants de la révolution et de l'athéisme en France ont occupé les "plus grandes forteresses", l'autorité gouvernementale, jusqu'en 1799. L'une des actions les plus remarquables de la Révolution fut la confiscation et la redistribution des richesses des trois quarts du pays, qui, autrefois, avaient été détenues sous formes de grands domaines, par l'église de Rome et les anciens maîtres de la noblesse et des dirigeants de France. Ce pays fut alors divisé et vendu aux enchères par petites parcelles à quiconque pouvait les acheter… Donc, de nouveau, la prophétie avait vu juste: "Il divisera le pays pour le gain".
A la suite de la terreur inspirée par la Révolution Française, est apparu l'un des personnages historiques les plus importants du XIXème siècle: Napoléon Bonaparte. Au début du XIXème siècle, d'innombrables Protestants et Catholiques romains virent dans Daniel 11 que cette histoire se déroulait sous leurs yeux. Si nous avions vécu à cette époque nous l'aurions remarqué aussi.
Est-il possible que ce qui était une "vérité présente" à cette époque soit encore une vérité présente pour nous? Cet ouvrage prend position en affirmant qu'il était vraiment dans l'intention de Jésus-Christ de revenir sur cette terre pour venir chercher les siens à l'époque où ceux-ci ont commencé à comprendre Daniel et l'Apocalypse, au tout début des temps de la fin. Leurs études sur la prophétie étaient claires et approfondies, leurs conclusions logiques étaient consciencieuses et raisonnables. La vérité est encore la vérité. La parole de Dieu n'a pas failli. Mais le peuple de Dieu n'a pas réussi à suivre et à saisir la lumière de plus en plus claire de la justification par la foi. Leurs échecs ont retardé la victoire finale de la grande controverse entre Christ et Satan. Le retard n'a pas été dû à une mauvaise compréhension de la prophétie, mais l'échec vient de ce que l'on n'a pas saisi humblement les révélations de l'Évangile éternel. Il doit encore "éclairer la terre de sa gloire" quand le message du quatrième ange d'Apocalypse 18 sera finalement annoncé clairement.
Daniel 11:40 – Au temps de la fin, le roi du midi se heurtera contre lui. Et le roi du septentrion fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers, et avec de nombreux navires; il s'avancera dans les terres, se répandra comme un torrent et débordera.
Nous nous rappelons la manière dont l'ange a parlé à Daniel à plusieurs reprises au début de ce chapitre à propos du "roi du Nord" et du "roi du Sud". Ce sont les deux principaux sujets de cette prophétie. Ce sont des puissances dominantes dans les parties nord et sud de ce qui fut à l'origine l'Empire d'Alexandre le Gand. C'est là le schéma le plus simple que Dieu a apparemment choisi. (5)
Il est évident que la raison pour laquelle le Seigneur s'attarde tant sur les détails de ces guerres obscures et ces contre-conquêtes des rois du Nord et du Sud, c'est qu'il veut affermir notre foi au-delà du doute dans la partie finale de cette prophétie. L'Égypte, tout au long de l'histoire, est restée le "roi du Sud". Le pouvoir islamique a, pendant des centaines d'années, occupé le territoire qui avait été celui du "roi du Nord". (6)
Apparemment, aucune raison ne nous est donnée dans la prophétie pour affirmer que maintenant, l'ange veut que Daniel comprenne l'identité des "roi du Sud" et "roi du Nord" d'une autre manière. Jusque-là, la prophétie a été clairement exprimée, pas symbolique. En admettant que l'ange continue à procéder de cette manière, comme pour les versets 1 à 39, il décrit ici les soulèvements entre les nations tout à la "fin des temps", donc en 1798.
Ceux qui étudiaient la Bible avec soin à cette époque, lorsqu'ils pouvaient considérer les évènements avec un peu de recul, avaient quelques certitudes sur ce que cela pouvait signifier. Une telle guerre a vraiment eu lieu cette année-là. Napoléon a considéré que les Égyptiens avaient outragé la France et il leur fit la guerre. Disposant d'une force supérieure et menaçant de conquérir l'Égypte, il provoqua le Sultan de Turquie qui s'allia aux Égyptiens. Le 2 Septembre 1798, le Sultan déclara la guerre à la France. Les Anglais s'allièrent aux Turcs, et leurs flottes réunies forcèrent Napoléon à battre en retraite pour la première fois de sa carrière. Ces faits historiques bien connus de ce qui était alors "le temps présent", renforcèrent l'opinion des érudits bibliques que les "temps de la fin" avaient commencé.
Nous savons que Dieu a consacré un chapitre entier dans l'Apocalypse (chapitre 9) à diriger notre attention sur l'histoire de l'Islam. N'est-il pas possible qu'Il dirige notre attention vers un passage parallèle? Nous savons bien que l'Islam figure sur la scène mondiale de nos jours avec de plus en plus de force, comme nous ne l'aurions pas imaginé durant la génération précédente.
Mais notre compréhension est loin d'être parfaite et satisfaisante. Nous ne pouvons pas aller plus loin que réaffirmer notre confiance dans l'accomplissement historique de la prophétie, et nous attendons que le Saint-Esprit enseigne l'Église actuelle afin qu'elle comprenne plus clairement. De nombreuses preuves ont renforcé la foi des chrétiens du XIXème en la prophétie. Nos échecs spirituels, notre tiédeur dans notre consécration à Christ, ne sont pas dus à une mauvaise interprétation de leur part des prophéties de Daniel et d'Apocalypse, mais ils sont dus au fait que nous n'avons pas saisi les nouvelles lumières de la justification par la foi.
Daniel 11:41 – Il entrera dans le plus beau des pays, et plusieurs succomberont; mais Edom, Moab, et les principaux des enfants d'Ammon seront délivrés de sa main.
"Le plus beau des pays" est un terme qui ne peut s'appliquer qu'à la terre natale de Daniel, la Palestine, le berceau du peuple élu. Les forces islamiques, aidées par les Britanniques, ont balayé la Palestine lors de leur campagne pour chasser les Français et les Égyptiens vers le sud entre 1800 et 1801. Nous noterons que les populations modernes qui occupent les anciens territoires des Édomites, des Moabites et des Ammonites ont échappé à la mise à sac de cette époque. Les érudits ont vu là un détail confirmant l'accomplissement de la prophétie.
Daniel 11: 42-45 – Il étendra sa main sur divers pays; et le pays d'Égypte n'échappera point. Il se rendra maître des trésors d'or et d'argent, et de toutes les choses précieuses de l'Égypte; les Libyens et les Éthiopiens seront à sa suite. Des nouvelles de l'orient et du septentrion viendront l'effrayer, et il partira avec une grande fureur pour détruire et exterminer des multitudes. Il dressera les tentes de son palais entre les mers, vers la glorieuse et sainte montagne. Puis il arrivera à la fin, sans que personne lui soit en aide.
Certains érudits ont compris "les nouvelles de l'est et du septentrion qui ont troublé le roi du Nord" comme étant la provocation de la Russie et de la Perse lors de la guerre de la Crimée de 1853 à 1856, et la guerre Russo-Turque de 1877. La Turquie, bien que faible en nombre, se battit avec fureur et sauvagerie. (7)
Mais aucune force turque ne pouvait se mesurer à la supériorité de la Russie. Il semblait alors que la Turquie en viendrait à céder. C'est là que la France et l'Angleterre intervinrent pour lui venir en aide et la Russie fut priée de se tenir à l'écart.
Depuis cette époque, la nation islamique turque a été considérée comme "l'homme faible de l'est"; elle fut soutenue de manière artificielle par les grandes puissances d'Europe et d'Amérique qui ne veulent pas la voir tomber sous la domination russe. Les nations se sont rendu compte plus clairement qu'auparavant que la clé pour la domination du monde se trouve au Moyen-Orient. La Turquie continue à être le pays tampon avec l'Europe toutes ces dernières années, évitant la destruction au cours de deux dernières guerres mondiales malgré la menace qu'elle encourrait. Quelque chose semble avoir retenu le combat final.
Les évènements du Moyen-Orient pourraient bien détruire la paix dans le monde. Le pétrole est maintenant devenu l'un des grands enjeux dans le monde, et le Moyen-Orient en détient une énorme réserve. Ce qu'il en fait et le prix qu'il en demande affecte de manière vitale la plupart des pays. L'Islam, qui a longtemps été comme assoupi, s'est réveillé pour une nouvelle jihad, ou guerre sainte, et s'est fait extrémiste d'un point de vue religieux, politique et économique. Le pétrole est actuellement devenu son arme.
Ce serait manquer de sagesse maintenant que d'abandonner la compréhension acquise par les chrétiens du XIXème à propos des prophéties. Il y a une preuve évidente, sur laquelle on ne peut se tromper, que le Saint-Esprit a été à l'œuvre au cours de ce mouvement spirituel phénoménal. Qui pouvait prévoir que le Moyen-Orient et l'Islam actuels seraient les forces clé les plus influentes du monde? Une si grande partie de Daniel 11 a un rapport avec des évènements qui se sont déroulés au Moyen-Orient! Il est probable en fait, que la conclusion de la prophétie trouvera son accomplissement là-bas.
Il est indubitable que tout était prêt dans la dernière moitié du XIXème siècle pour que l'histoire humaine s'achève a cette époque et pour la seconde venue de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Une seule chose n'était pas prête pour l'accomplissement de la prophétie de Daniel: le peuple de Dieu lui-même.
2 Pierre 3:9 – Le Seigneur ne tarde pas dans l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient; mais Il use de patience envers vous, ne voulant qu'aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance.
Depuis le moment où les anges ont empêché qu'éclate la bataille finale d'Harmaguédon, le Saint-Esprit agit avec puissance dans le monde entier. Des milliers de gens qui, autrefois, erraient dans l'obscurantisme du paganisme, se réjouissent maintenant, car ils connaissent leur Sauveur. Comme nous devrions être reconnaissants que le verset 45 ne se soit pas encore accompli, car lorsqu'il le sera, les évènements finaux du chapitre 12 se dérouleront immédiatement, et l'occasion de répondre positivement au Sauveur aura passé pour toujours. Lorsque le "roi du Nord" "arrivera à sa fin, sans que personne ne lui soit venu en aide", Christ notre Grand-Prêtre que l'ange appelle Micaël, devra abandonner Son rôle de Sauveur, et se préparer rapidement à venir en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Alors tombera le décret du Ciel: "Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est juste soit encore juste" (Apocalypse 22:11).
Jusqu'à ce jour fatal, les nations attendent dans l'anxiété la venue du roi du Nord, tandis que les serviteurs de Dieu scrutent les pas, les mouvements de leur Grand-Prêtre dans le sanctuaire céleste. "Aujourd'hui, si vous entendez Sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs" (Hébreux 3:7-8).
(1) The History of the World, Word Locke & Co, p. 167; cité par Ernest H.J. Steed dans Two Be One, p. 118.
(2) Arthur W. Hunt, III, The Vanishing World, The Veneration of Wisual Imaginery in the Postmodern World, p. 57.
(3) Alexander Balmain Bruce, The Galilean Gospel, p. 96.
(4) Certains ont des opinions différentes à partir de là; puisse le Seigneur les bénir et les guider dans leur étude. Ce que nous constatons à partir d'ici dans ce chapitre, c'est ce que croient les chrétiens fidèles depuis les temps reculés. Lorsque le Seigneur considère qu'il est temps d'accroître la connaissance, il nous appartient de choisir d'écouter. Mais toute nouvelle "lumière" doit reposer sur des preuves solides.
(5) Il existe des érudits bibliques sincères qui croient que le "roi du Nord" est la papauté. Ils basent leur croyance sur le parallèle entre le chapitre 7 et le chapitre 8 où la papauté vient à la suite des royaumes terrestres. Il semble tout à fait évident que l'unanimité ne s'est pas faite parmi les érudits. Étant donné qu'il y a tant de choses dans ce livre béni de Daniel que Jésus veut que nous lisions et comprenions, et qui jusqu'à présent ont eu beaucoup de sens, nous voulons avancer à pas mesurés, humblement, et rechercher la lumière, quelle qu'elle soit, que le Saint-Esprit veut nous donner.
(6) Nous avons de manière générale suivi l'interprétation publiée dans les ouvrages de Uriah Smith, Daniel and the Revelation, et S. N. Haskell, The Story of Daniel the Prophet. Leur interprétation des versets 38 et 39 est aussi logique que celle qui est avancée par les commentateurs contemporains. Cependant, nous n'osons pas être dogmatique et trop confiant en ce qui concerne l'identité du roi du verset 36. Certains voient dans ces quatre versets une description de la papauté, le temps révèlera peut-être que leur interprétation est juste. Cependant, avec les faits connus actuellement, l'auteur pense que l'interprétation des faits présentée ici est la plus simple et la plus raisonnable. Le Seigneur a promis que toute connaissance de la prophétie nécessaire à notre salut nous sera donnée, car "les sages comprendront" (Daniel 12:10).
(7) Les érudits bibliques qui voyaient dans le "roi du Nord" la papauté, s'attendent à ce que, dans un futur proche, elle installe son trône, qui lui a été donné par la "bête" d'Apocalypse 13:1-3, à Jérusalem en Palestine. Nous pouvons être sûrs d'une chose: c'est que pas un seul mot n'a été dit à propos de ces versets. Ceux qui aiment la Bible doivent observer avec attention, prier de tout leur cœur, marcher humblement, de façon à être toujours prêts à discerner la conduite du Saint-Esprit. Ces versets, reliés intimement aux évènements sérieux de Daniel 12:1-3, sont d'une grande importance pour ceux qui tournent leurs regards vers le Ciel. Des étudiants sérieux de Daniel, en observant ces versets, citent Apocalypse 13:8 qui disent: "Tous ceux qui habitent sur terre l'adoreront (la bête, symbolisant la papauté), ceux dont le nom n'a pas été écrit dans le livre de l'Agneau…" Ils suggèrent ce que l'Écriture affirme, qu'à l'ultime fin de l'histoire humaine, le terrorisme conduira la papauté et l'Islam à s'unir, car à cette époque, il n'y aura que deux "religions" sur terre: (a) ce que représente la "bête" (la papauté), et (b) l'Évangile de l'Apocalypse 14, le message qui prépare un peuple pour le retour de Jésus. (Voir notre second ouvrage, L'Évangile dans l'Apocalypse, p. 94-100).
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