LA VOIE CONSACRÉE A LA PERFECTION CHRÉTIENNE |
Chapitre 8
SEMBLABLE EN TOUTES CHOSES
Il est primordial de reconnaître que dans les deux premiers chapitres des Hébreux, la réflexion concernant la personne de Christ est surtout axée sur sa nature et sa substance. Dans Philippiens 2:5 à 8, nous voyons Christ en relation avec Dieu et avec l’homme, tout particulièrement dans sa "forme" et sa "nature". Il est écrit: "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix".
Quand Jésus s’est dépouillé lui-même, il devint homme et Dieu fut révélé dans l’Homme. Quand Jésus se dépouilla de lui-même, d’un côté l’homme apparut, de l’autre côté, Dieu apparut. Ainsi, Dieu et l’homme se rencontre dans la paix et deviennent Un: "Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un... ayant aboli dans sa chair l’inimitié... afin de créer en lui-même avec les deux (Dieu et l’homme) un seul homme nouveau, en établissant la paix" (Éph. 2:14, 15).
Celui qui était en forme de Dieu prit la forme de l’homme.
Celui qui était égal avec Dieu devint égal à l’homme.
Celui qui était Créateur et Seigneur devint créature et serviteur.
Celui qui était semblable à Dieu fut fait semblable à l’homme.
Celui qui était Dieu et Esprit, se fit homme, et chair (Jn 1:1, 14).
Cela est vrai non seulement pour la forme, mais aussi pour la substance. Car Christ était comme Dieu dans le sens qu'il était de sa nature, et de sa substance. Il fut fait comme les hommes, dans le sens qu’il fut de la nature et de la substance humaines.
Christ était Dieu. Il devint homme. Et quand il devint homme, il fut homme tout aussi réellement qu’il était vraiment Dieu.
Il devint homme afin de pouvoir racheter l’homme.
Il vint à l’homme là où celui-ci se trouve, pour l'amener à lui, là où il était et où il est.
Et dans le but de racheter l'homme de ce qu'il est, il fut fait ce que l'homme est:
L’homme est chair (Gen. 6:3; Jn 3:6). "Et la Parole a été faite chair" (Jn 1:14; Hébr. 2:14).
L’homme est sous la loi (Rom. 3:19). Christ fut fait "sous la loi" (Gal. 4:4).
L’homme est sous la malédiction (Gal. 3:10; Zach. 5:1-4). Christ fut fait malédiction (Gal. 3:13).
L’homme est vendu au péché (Rom. 7:14) et chargé d’iniquité (És. 1:4). "Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous" (És. 53:6).
L’homme est un corps de péché (Rom. 6:6). Et Dieu l’a fait devenir péché pour nous (2 Cor. 5:21).
Ainsi, littéralement, "il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères".
Cependant, on ne doit jamais oublier, et il faut garder constamment dans le coeur et l’esprit que rien de ce qui est relatif à l'humanité, la chair, le péché, la malédiction, ne venait de Christ lui-même, ni n'eut son origine dans aucune nature ou faute propres. Il "fut fait" tout ceci. "Il s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes".
Et en tout ceci, il fut fait ce qu’il n’était pas avant, afin que l’homme puisse être fait, maintenant et pour toujours ce qu’il n’était pas.
Christ était le Fils de Dieu. Il devint le Fils de l’homme, afin que les enfants des hommes puissent devenir fils de Dieu (Gal. 4:4; 1 Jn 3:1).
Christ était Esprit (1 Cor. 15:45). Il devint chair afin que l’homme, qui est chair, puisse devenir esprit (Jn 3:6; Rom. 8:8-10).
Christ, dont la nature était entièrement divine, fut fait participant de la nature humaine, afin que nous, qui sommes entièrement de la nature humaine, nous puissions "devenir participants de la nature divine" (2 Pier. 1:4).
Christ, qui ne connu pas le péché, fut fait péché afin que nous, qui ne connaissions pas la justice, nous puissions être faits justice, et même justice de Dieu.
De même que la justice de Dieu, de laquelle l’homme est fait en Christ, est la véritable justice, ainsi, le péché de l'homme, duquel Christ fut fait dans la chair, était le véritable péché.
Aussi certainement que nos péchés, quand ils sont sur nous, sont de véritables péchés, tout aussi certainement quand ils furent chargés sur Lui, ils furent pour lui de vrais péchés.
Aussi certainement que cette culpabilité est liée à ces péchés, et à nous à cause de ces péchés, quand ils sont sur nous, ainsi aussi cette culpabilité liée à nos péchés mêmes, et à cause d'eux, a reposé sur Christ quand ils furent déposés sur Lui.
De la même manière que ces péchés nous produisaient un sentiment réel de condamnation et de découragement, quand ces péchés -nos péchés- furent placés sur Lui, ils lui produisirent un sentiment réel de condamnation et de découragement en raison de sa pleine compréhension de la culpabilité de ces péchés là.
Ainsi, la culpabilité, la condamnation, le découragement causé par la connaissance du péché furent siens, ils furent un fait dans son expérience consciente, aussi réel qu’ils le sont dans la vie de n'importe quel pécheur qui ait jamais existé sur la terre. Et cette effroyable vérité apporte à toute âme pécheresse la glorieuse vérité que la justice de Dieu, le repos, la paix et la joie de cette justice, sont un fait dans l’expérience consciente du croyant en Jésus dans ce monde, d'une façon aussi réelle qu'ils le furent dans la vie de toute être saint qui ait jamais habité dans le ciel.
Celui qui connaissait la grandeur de la justice de Dieu, acquit aussi la connaissance de la profondeur des péchés de l'humanité. Il connaît le caractère terrible de la profondeur des péchés des hommes, aussi bien que la gloire et les hauteurs de la justice de Dieu. Et c'est pourquoi, "par sa connaissance, mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes" (És. 53:11). Par cette connaissance qu'il possède, il est capable de libérer tout pécheur des plus grandes profondeurs du péché, et de l’élever à la plus grande hauteur de la justice, la justice même de Dieu.
Fait "en toutes choses semblable à nous", il fut en tout point comme nous sommes. Et ceci si complètement qu’il pouvait dire, comme nous aussi devons le reconnaître: "Je ne puis rien faire de moi-même" (Jn 5:30).
Il est tout à fait vrai que dans les faiblesses et l’infirmité de la chair (la nôtre) qu'il prit, il était comme l’homme qui est sans Dieu et sans Christ, puisque c'est seulement sans lui que les hommes ne peuvent rien faire. Avec lui, et par lui, tout est possible car il est écrit: "Je puis tout par celui qui me fortifie". Mais à propos de ceux qui sont sans lui, il est dit: "Sans moi, vous ne pouvez rien faire" (Jn 15:5).
Aussi, lorsque Jésus dit : "Je ne peux rien faire de moi-même" nous avons l’assurance pour toujours, -à cause du fait qu'il prit toutes nos infirmités; à cause de notre état pécheur héréditaire et effectif, qui fut placé sur lui et impartie-, que lorsqu’il prit nos infirmités dans la chair, lorsque celles-ci furent placées sur lui, il en fut de lui dans cette chair, comme il en est de l'homme, quand il est chargé de ses péchés héréditaires et acquis, et sans Dieu. Et dans cette faiblesse, avec la charge des péchés, impuissant comme nous le sommes, il s’écria dans sa foi divine: "Je me confierai en toi" (Héb. 2:13).
Jésus vint "chercher et sauver ce qui était perdu". Et pour sauver les perdus, il vint vers les perdus que nous sommes, là où nous étions. Il se plaça lui-même parmi les perdus. "Il a été mis au nombre des malfaiteurs". Il fut "fait péché". Et partant de cette situation de faiblesse et d'infirmité du perdu, il se confia en Dieu, sachant qu’il le garderait et le délivrerait. Chargé de tous les péchés du monde et tenté en toutes choses comme nous le sommes, il espéra et se confia en Dieu pour le sauver de tous ces péchés et le garder de pécher Lui-même (Ps. 69:1-21; 71:1-20; 22:1-22; 31:1-5).
Et ceci est la foi de Jésus : c’est le point où la foi de Jésus atteint l’homme perdu et pécheur, pour le secourir. Parce qu'il a été démontré pleinement qu’il n’y a aucun homme dans le monde entier, pour lequel n’existe aucun espoir en Dieu: aucun, si perdu qu’il soit, que Dieu ne peut sauver s’il met en Lui cette foi de Jésus. Et cette foi de Jésus par laquelle, se trouvant à la place du perdu, il mit son espoir et sa confiance en Dieu pour le sauver du péché et le garder de pécher, cette victoire qui est la sienne, est celle qui apporte la foi divine à tout homme dans le monde: par elle tout homme peut espérer en Dieu et se confier en lui, et il peut trouver la puissance de Dieu pour le libérer du péché et le garder de pécher. Cette foi qu’il exerça et par laquelle il obtint la victoire sur le monde, la chair et le diable, cette foi, est son don gratuit accordé à chaque homme perdu dans le monde. Et ainsi, "la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi" (1 Jn 5:4). Jésus est l’auteur et le consommateur de cette foi là.
C'est cette foi de Jésus qui est donnée aux hommes. C'est la foi de Jésus que l'homme doit recevoir pour être sauvé. La foi de Jésus qui maintenant, dans ce temps de la proclamation du message du troisième ange, doit être reçue et gardée par ceux qui seront délivrés de l’adoration de la bête et de son image, et rendus capables de garder les commandements de Dieu. C’est la foi de Jésus, telle qu’elle est mentionnée dans les derniers mots du message du troisième ange. "C'est ici persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus" (Ap. 14:12).
Voici donc le résumé de ce que nous avons dit: "Nous avons un tel Souverain Sacrificateur". Tout ce que nous avons trouvé dans les deux premiers chapitres de l’épître aux Hébreux est le fondement essentiel et préalable à son sacerdoce. Car "Il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple; car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés" (Héb. 2:17, 18).