Chapitre 1
L'Évangile authentique: une révélation de Jésus-Christ |
1. Paul, apôtre non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père, qui l'a ressuscité des morts,
2. et tous les frères qui sont avec moi, aux églises de la Galatie:
3. que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ,
4. qui s'est donné Lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais, selon, la volonté de notre Dieu et Père,
5. à qui soit la gloire aux siècles des siècles, Amen!"
L
es cinq premiers versets constituent une salutation qui contient déjà toute la bonne nouvelle. S'il n'y avait aucune autre portion de l'Écriture qui soit accessible, ces lignes contiennent ce qu'il faut pour sauver le monde. Si nous étudions cette portion et l'apprécions comme s'il n'y en avait pas d'autre, notre foi, notre espérance et notre amour seraient vivement fortifiés. En la lisant, laissons les Galates disparaître et écoutons la voix de l'apôtre s'adressant à chacun de nous de la part de Dieu.L'apostolat
Un apôtre est celui qui est envoyé. La confiance en lui est conditionnée par l'autorité et la puissance de Celui qui l'a envoyé. "Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu" (Jn 3:34). Ainsi en fut-il avec Paul. Il parla avec autorité et les paroles qu'il prononça étaient les commandements de Dieu (1 Cor. 14:7). En lisant cette lettre aux Galates ou n'importe quelle autre de la Bible, nous ne devons pas tenir compte des particularités personnelles de l'écrivain et des préjugés. Chaque écrivain maintient sa propre individualité, puisque Dieu choisit des hommes différents pour faire un travail différent. Mais c'est toujours la Parole de Dieu.
Une commission divine
Dans l'Église, chacun est désigné pour annoncer "les oracles de Dieu", et non seulement les apôtres (l Pier. 4:11). Tous ceux qui sont en Christ sont de nouvelles créatures, ayant été réconciliés avec Dieu par Jésus-Christ; et à tous ceux qui ont été réconciliés, la Parole et le ministère de la réconciliation sont donnés; ainsi, ils sont ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu, par eux-mêmes comme par Christ, plaidait avec les hommes pour être réconciliés avec Lui (2 Cor. 5:17-20). Ce fait aidera à prévenir le découragement et la crainte de la part de ceux qui présentent le message de Dieu. Les ambassadeurs des gouvernements terrestres jouissent de l'autorité et de la puissance du souverain qu'ils représentent. Les chrétiens représentent le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs.
Non des hommes
Tout l'enseignement de l'Évangile est basé sur la divinité du Christ. Les apôtres et les prophètes furent si complètement pénétrés de cette vérité qu'elle apparaît partout dans leurs écrits. Jésus-Christ est "l'image du Dieu invisible" (Col. 1:15). Il est le "reflet de sa gloire [de Dieu] et l'empreinte de sa personne" (Héb. 1:3) Il "était au commencement avec Dieu" et Il était Dieu "avant que le monde fût" (Jean 1:1; 17:5) "Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en Lui" (Col. 1:17).
Le Père et le Fils
Jésus-Christ et Dieu le Père, lequel le ressuscita de la mort sont associés de manière égale. "Moi et le Père, nous sommes Un" (Jean 10:30). Les deux sont assis sur un trône (Héb. 1:3; Apoc. 3:2 1). Le conseil de paix les réunit tous les deux. (Zac. 6:12-13). Jésus fut le Fils de Dieu pendant toute sa vie terrestre, bien qu'Il fut de la postérité de David selon la chair; mais ce fut lorsqu'Il ressuscita des morts par le pouvoir du Saint-Esprit que sa filiation fut démontrée à tous (Rom. 1:3-4). Cette dernière lettre a la même autorité que l'apostolat de Paul: celle de Celui qui possède le pouvoir de ressusciter les morts.
Les églises de Galatie
Galatie était une province d'Asie Mineure, appelée ainsi parce qu'elle était habitée par les Galates ou Gaulois, qui provenaient du territoire connu aujourd'hui comme la France. Ils s'établirent ici vers le troisième siècle av. J.-C., donnant le nom à cette région (Gal-atia). Ils étaient païens, avec une religion similaire à celle des druides de Bretagne. Paul fut le premier à leur prêcher Christ (Act. 16:6; 18:23).
"Grâce et paix pour vous de la part de Dieu le Père".
C'est la parole du Seigneur et cela signifie plus que la parole de l'homme. Le Seigneur ne distribue pas des compliments sans valeur. Ses paroles créent et nous avons ici la parole créative.
Dieu dit: "Que la lumière soit, et la lumière fut". Ici, Il dit: "Grâce et paix pour vous" et il en est ainsi. Dieu a envoyé grâce et paix, apportant justice et salut à tous les hommes, à vous, là où vous êtes et à moi. Quand vous lisez le troisième verset, ne le lisez pas simplement comme une phrase supplémentaire ou comme une salutation, mais comme étant la parole créative qui vous apporte personnellement toutes les bénédictions de la paix de Dieu. C'est pour nous la même parole que celle de Jésus à la femme: "Tes péchés sont pardonnés... Va en paix" (Luc 7:48-50).
Cette grâce et cette paix viennent de Dieu "qui se donna Lui-même pour nos péchés." "A chacun de nous, la grâce est donnée selon la mesure du don de Christ" (Éph. 4:7). Mais cette grâce est la grâce qui est en Jésus-Christ" (2 Tim. 2: 1). Aussi, nous pouvons avoir la certitude que Christ Lui-même s'est donné pour chacun de nous. Le fait que les hommes vivent prouve à l'évidence que Christ s'est donné pour eux, car Christ est "la vie" et "la vie est la lumière des hommes". "Cette lumière éclaire tout homme" (Col. 1:17). Ainsi en est-il depuis que Dieu "n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous". Dieu ne peut faire autrement que de "nous donner toutes choses" avec Lui (Rom. 8:32). "Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété" (2 Pier. 1:3).
Tout l'univers nous est donné en Christ, et la plénitude de la puissance qui est en Lui est nôtre pour vaincre le péché. Dieu considère chaque âme comme ayant autant de valeur que toute la création. Par grâce, Christ a goûté la mort pour chaque homme; ainsi, chaque homme dans le monde a reçu "le don ineffable" (Héb. 2:9; 2 Cor. 9:15). "La grâce de Dieu et le don de la grâce venant d'un seul homme, Jésus-Christ, ont été abondamment répandus sur beaucoup" "comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes" (Rom. 5: 15, 18).
Christ est donné à chaque homme. Aussi, chaque personne obtient la totalité de Christ. L'amour de Dieu embrasse le monde entier, mais Il est aussi unique pour chaque individu. L'amour d'une mère n'est pas divisé entre ses enfants, de sorte que chacun reçoive le tiers ou le quart de cet amour; chaque enfant est l'objet de toute son affection. Combien plus avec Dieu dont l'amour est plus parfait que l'amour de la meilleure mère imaginable! (És. 49:15). Christ est la Lumière du monde, le Soleil de justice. Mais la lumière qui illumine un homme ne diminue en rien celle qui éclaire les autres. Si une pièce pleine de monde est brillamment éclairée, chaque individu profite de toute la lumière autant que s'il était seul dans cette pièce. Ainsi, la vie du Christ éclaire chaque homme qui vient dans le monde. Dans chaque cœur croyant, Christ habite dans sa plénitude. Semez une graine dans la terre et vous récolterez plusieurs graines, chacune ayant autant de vie que la graine originale. Christ est la vrai Semence, donne à tous la plénitude de sa vie.
Christ nous a achetés
Nous entendons souvent certaines personnes se lamenter de cette manière: "Je suis si pécheur que je crains que le Seigneur ne m'accepte." Même ceux qui professent être chrétiens depuis longtemps souhaitent souvent, avec mélancolie, pouvoir être certains de leur salut. Mais le Seigneur n'a donné aucune prise à de tels doutes. Notre acceptation est établie pour toujours; Christ nous a achetés et Il a déjà payé le prix.
Pourquoi un homme va-t-il dans un magasin et achète-t-il un article? Parce qu'il est intéressé par cet article. S'il en a payé le prix après l'avoir examiné, de façon qu'il est conscient de ce qu'il a acheté, le marchand sera-t-il inquiet que l'acheteur n'accepte pas l'article? Au contraire, si le marchand ne livre pas cet article, le client prostestera: "Pourquoi ne me donnez-vous pas ce qui m'appartient?" Jésus n'est pas indifférent au fait que nous nous abandonnions à Lui ou pas. Il s'intéresse avec une compassion infinie à chaque âme qu'il a achetée par son propre sang. "Le Fils de Dieu vint chercher et sauver ce qui était perdu" (Luc 19:10). "En Lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, …à la louange de la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son Bien-aimé" (Éph. 1:4-6).
Pourquoi Christ se donna-t-Il Lui-même pour nos péchés? "Afin de nous arracher du présent siècle mauvais".
On raconte qu'un homme était connu pour son tempérament violent. Il se mettait fréquemment en colère et en attribuait la faute à ceux qui l'entouraient. Selon lui, personne, ne faisait bien les choses. Il résolut de se séparer du monde et devint ermite.
Il choisit pour demeure, une caverne dans la forêt, loin de toute habitation humaine. Dès le matin, il prit un broc et alla vers une source pour chercher de l'eau pour son repas. Les pierres étaient humides et glissantes à cause des algues qui croissaient sur elles sous l'effet continuel de l'eau. Comme il y posait son broc sous l'eau, celui-ci fut entraîné par le courant. Il le posa plus loin, mais il fut encore emporté. Cela se répéta plusieurs fois. Alors, la patience de l'ermite fut épuisée. Il prit le broc et le posa plus loin avec une telle violence et une telle véhémence qu'il se brisa en morceaux. Il comprit alors qu'il n'y avait personne à blâmer que lui-même et il eut la bonne réaction de comprendre que ce n'était pas le monde qui le rendait pécheur, mais que le péché était en lui.
Où que nous allons, nous emportons le monde avec nous -ce présent siècle mauvais. Nous l'avons dans notre cœur; c'est un fardeau lourd et écrasant. Lorsque nous voulons faire le bien nous sentons que "le mal est attaché à moi" (Rom. 7:21). Il est toujours présent, ce "mauvais siècle", jusqu'à ce que désespérément nous nous écriions: "Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?" (Rom. 7:24).
Le Christ Lui-même affronta de grandes tentations dans le désert, loin des humains. Toutes ces choses nous montrent que dans le plan de Dieu, il n'y a pas de place pour la vie monacale ou d'ermite. Le peuple de Dieu doit être le sel de la terre. Or, le sel se mélange avec ce qu'il doit préserver.
La délivrance nous appartient. Christ fut envoyé pour ouvrir les yeux des aveugles, libérer le captif et ceux qui habitent dans les ténèbres (És. 42:7). En conséquence, Il proclame aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance (És. 61:1). Il dit "aux captifs: Sortez!" (És. 49:9). Chacun peut dire s'il le veut: "Ô, Seigneur, je suis ton serviteur, le fils de ta servante. Tu as détaché mes liens" (Ps. 116:16).
La chose est vraie, que nous le croyions ou pas. Nous sommes les serviteurs du Seigneur, encore que nous pouvons refuser obstinément de Le servir. Mais si nous croyons, nous avons la victoire qui a triomphé du monde, (Jn 5:4; 16:33). Le message pour nous est que notre guerre est terminée, et notre iniquité pardonnée (És. 40:2).
"Mon péché - Oh, la félicité de cette pensée!
Mon péché, pas une partie, mais en entier
Est cloué à Sa croix et je ne le porte plus.
Glorifie, glorifie le Seigneur, ô mon âme!
La Volonté de Dieu
Cette délivrance est conforme "à la volonté de notre Dieu et Père". "La volonté de Dieu c'est notre sanctification" (1 Thes. 4:3). Il "veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité" (1 Tim. 2:4). Et Il "opère toutes choses d'après le conseil de Sa volonté" (Éph. 1:11). Avez-vous l'intention de prêcher le salut universel? demandent certains. Nous n'avons l'intention de prêcher que ce que la Parole de Dieu enseigne, c'est-à-dire que "la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée" (Tite 2:11). Dieu a préparé le salut pour chaque homme et le lui a offert; mais la majorité le repousse et le rejette. Le jugement révélera le fait qu'un plein salut fut donné à chaque homme et que les perdus ont délibérément rejeté leur possession du droit d'aînesse.
La volonté de Dieu est pour nous un sujet de joie; nous n'avons pas simplement à la subir. Bien que parfois elle entraîne des souffrances, elle vise toujours notre bien et elle est destinée à "produire pour nous un poids éternel de gloire au-dessus de toute comparaison" (Rom. 8:28; 2 Cor. 4:17). Nous pouvons dire avec Christ: "Je me réjouis de faire Ta volonté, ô mon Dieu" (Ps. 40:9).
C'est là la consolation qu'apporte la connaissance de la volonté de Dieu. Il désire notre délivrance de la servitude du péché; ainsi, nous pouvons prier avec la plus grande confiance et avec actions de grâces car "nous avons auprès de Lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon Sa volonté, Il nous écoute. Et si nous savons qu'Il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée" (l Jn 5:14-15).
A Dieu soit la gloire pour cette délivrance! Toute la gloire lui revient, que les hommes le reconnaissent ou non. Lui donner gloire, ce n'est pas Lui communiquer quelque chose, mais c'est reconnaître un fait qui existe. Nous Lui donnons gloire en reconnaissant que la puissance Lui appartient. "C'est lui qui nous a faits, et non nous-mêmes" (Ps. 100:3).
Puissance et gloire sont réunies comme nous le voyons dans la prière du Seigneur. Quand Jésus, par Sa puissance, a changé l'eau en vin, il est dit que dans ce miracle "Il manifesta sa gloire" (Jn 2: 11). Ainsi, quand nous disons qu'à Dieu est la gloire, nous reconnaissons que la puissance lui appartient. Nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes car nous sommes "sans force". Si nous confessons que toute gloire appartient à Dieu, nous ne serons pas tentés par une vaine imagination ou par des vantardises.
La dernière proclamation de l'Évangile éternel, laquelle annonce que l'heure du jugement est arrivée, a pour substance: "Craignez Dieu et donnez-Lui gloire" (Apoc. 14:7). Ainsi, la lettre aux Galates qui Lui attribue la gloire est la démonstration de l'Évangile éternel. En termes pressants, elle présente le message pour les derniers jours. Si nous l'étudions et lui prêtons attention, nous pourrons contribuer à hâter le temps quand "la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l'Éternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent " (Hab. 2:14).
6. Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de Celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile.
7. Non pas qu'il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Évangile de Christ.
8. Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit anathème!
9. Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème! (Gal. 1:6-9).
L'apôtre plonge maintenant dans son sujet. Son esprit semble "s'agiter" en lui. Saisissant sa plume, il écrit comme seul peut le faire celui qui ressent le fardeau des âmes prêtes à courir vers leur destruction.
Les frères de Paul étaient en danger mortel et il ne pouvait perdre son temps en compliments. Il devait exposer son sujet dans des termes aussi clairs et aussi directs que possible.
Qui "appelle" les hommes? "Dieu est fidèle, Lui qui vous a appelés à la communion de Son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur" (1 Cor. 1:9). "Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle" (1 Pier. 5:10). La promesse est pour vous et pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur, notre Dieu, les appellera à Lui" (Act. 2:39). "Ceux qui sont près et ceux qui sont loin. Cela inclut tous ceux qui sont dans le monde. Ainsi, Dieu appelle chacun. Cependant, tous ne viennent pas.
Mais Paul parlait-il de lui-même comme de celui qui avait appelé les Galates et de qui fis s'éloignaient? Un peu de réflexion nous convaincra que cela est impossible. Paul lui-même a dit que l'apostasie serait l'œuvre d'hommes cherchant à entraîner les disciples après eux (Act. 20:30). Lui qui était le serviteur de Christ serait bien le dernier à chercher à entraîner le peuple derrière lui. Bien que Dieu emploie des agents humains tels que Paul, c'est toujours Lui qui appelle. Nous sommes seulement ambassadeurs de Christ. Par nous, Dieu cherche les hommes pour les réconcilier avec Lui-même. Il peut y avoir plusieurs bouches, mais une seule voix parle.
Se séparer de Dieu
Puisque les frères Galates se séparèrent de Celui qui les avait appelés et que Dieu est Celui qui appelle miséricordieusement les hommes, il est évident que c'est le Seigneur qu'ils abandonnaient. C'est peu de chose que de se joindre ou de se séparer des hommes, mais être uni à Dieu est quelque chose d'importance vitale.
Beaucoup semblent imaginer que s'ils se maintiennent simplement comme membres en situation "normalisée", dans telle église, ils peuvent être en sûreté. La seule chose qui compte est celle-ci: Suis-je uni au Seigneur, marchant avec Lui dans Sa vérité? Si quelqu'un est uni à Christ, il trouvera rapidement sa place dans le peuple de Dieu, car ceux qui ne constituent pas le peuple de Dieu, ne toléreront pas longtemps parmi eux, un disciple zélé de Dieu. Quand Barnabas alla à Antioche, "il les exhorta tous à rester d'un cœur ferme attachés au Seigneur" (Cf Act. 11:22-23). C'était tout ce qu'il fallait faire. Si nous le faisons, nous rencontrerons certainement très vite le peuple du Seigneur.
Ceux qui abandonnèrent le Seigneur furent "sans Dieu dans le monde". Ceux qui sont dans cette situation, ce sont les Gentils ou les païens (Éph. 2:11-12). Ainsi donc, les Galates retombèrent dans le paganisme. Il ne pouvait pas en être autrement car toutes les fois qu'un chrétien perd son point d'appui dans le Seigneur, il retombe inévitablement dans l'ancienne vie dont il avait été sauvé. On ne peut être davantage réduit à l'impuissance que si l'on est "sans Dieu".
Un autre Évangile
Comment peut-il y avoir un autre Évangile? Le véritable Évangile est "la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit" (Rom. 1:16). Dieu Lui-même est la puissance et s'éloigner de Lui revient à s'éloigner de l'Évangile de Christ.
Rien ne peut être appelé "Évangile" de ce qui n'apporte pas le salut. Ce qui n'offre que la mort ne peut s'appeler "Évangile" qui signifie: "bonnes nouvelles" ou "joyeuses nouvelles". La promesse de la mort ne correspond pas à cette description. Pour qu'une fausse doctrine soit considérée comme l'Évangile, il faut qu'elle montre le chemin de la vie. Si ce n'est pas le cas, elle ne peut que décevoir. Les Galates furent détournés de Dieu par quelqu'un qui leur promettait la vie et le salut, mais par une puissance différente de celle de Dieu. C'était seulement un Évangile humain. Un simulacre n'a pas de valeur. Un masque n'est pas un homme. Aussi, cet autre Évangile par lequel les frères Galates furent attirés n'était qu'un Évangile perverti, une contrefaçon, un simulacre et non l'Évangile authentique.
La question reste celle-ci: quel est le véritable Évangile? Est-il celui que Paul prêcha ou que les autres prêchèrent?
De même Jésus-Christ est pour nous la puissance de Dieu et il n'y a pas d'autre nom par lequel nous puissions être sauvés. Ainsi il ne peut y avoir qu'un seul véritable Évangile: celui que Paul prêcha aux Galates et aussi aux Corinthiens. Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié était l'Évangile prêché par Enoch, Noé, Abraham, Moïse et Esaïe. "Tous les prophètes rendent de lui témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés" (Act. 10:43).
Si un homme, même un ange du ciel prêchait contrairement à ce que Paul et les prophètes prêchèrent, il se mettrait lui-même sous la malédiction. Il n'y a pas deux normes: l'une juste et l'autre fausse. Celle qui apporte la condamnation aujourd'hui était la même il y a cinq mille ans. Le chemin du salut est exactement le même à chaque époque. L'Évangile prêché à Abraham était l'authentique, des anges lui ayant été envoyés (Gal. 3:8). Les anciens prophètes prêchèrent le même Évangile (1 Pier. 1:11- 12). Si l'Évangile qu'ils ont prêché avait été différent de celui de Paul, ils auraient été maudits.
Pourquoi celui qui prêche un Evangile différent est-il maudit? Parce qu'il devient le moyen d'en conduire d'autres à la malédiction, en les incitant à mettre leur confiance pour le salut dans ce qui est faux. Dès que les Galates abandonnèrent Dieu, ils mirent leur confiance dans leur propre pouvoir, dans le pouvoir humain. Mais aucun homme ne peut en sauver un autre (Ps. 49:7-8). "Maudit soit l'homme qui se confie en l'homme, qui prend la chair pour son appui et détourne son cœur de l'Éternel" (Jér. 17:5). Celui qui conduit les hommes dans la malédiction sera lui-même maudit.
«Maudit soit celui qui fait égarer un aveugle dans le chemin!" (Deut. 27:18). S'il en est ainsi pour un aveugle physique qui trébuche, combien c'est plus valable encore lorsque c'est une âme qui va à sa ruine éternelle. Tromper le peuple par une fausse espérance de salut, que peut-il y avoir de plus fatal? C'est l'inciter à construire sa maison dans l'abîme.
Un ange du ciel
Est-il possible qu'un "ange du ciel" puisse prêcher un autre Évangile que le véritable? Assurément, bien qu'il ne soit pas venu du ciel récemment. "Et cela n'est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n'est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice" (2 Cor. 11:14-15). Ce sont ceux qui professent être les esprits des morts et apporter de nouveaux messages d'au-delà de la tombe. Ils prêchent invariablement un autre Évangile que celui de Jésus-Christ. "Bien-aimés, n'ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu" (1 Jn 4: 1). "A la loi et aux témoignages! Si on ne parle pas ainsi, il n'y aura pas d'aurore pour le peuple" (És. 8:20). Personne ne peut être trompé aussi longtemps qu'il a la Parole de Dieu. C'est une chose impossible, tant qu'il s'accroche à la Parole.
10. Et maintenant, est-ce la faveur des hommes que je désire ou celle de Dieu? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes? Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ.
Dans les trois premiers siècles, l'Église fut imprégnée de paganisme; en dépit de la Réforme, il en reste encore beaucoup. Ce fut la conséquence de cet effort pour "chercher la faveur des hommes". Les évêques pensèrent qu'ils pouvaient avoir de l'influence sur les païens en relâchant quelques-uns des rigoureux principes de l'Évangile. Il en résulta la corruption de l'Église.
L'égoïsme se trouve toujours au fond des efforts pour plaire aux hommes. Les évêques désiraient, peut-être inconsciemment, entraîner les disciples après eux (Act. 20:30). Afin de gagner la faveur du peuple, ils avaient compromis et perverti la vérité.
C'est aussi ce qui se passa en Galatie. Des hommes pervertirent l'Évangile, mais l'apôtre Paul cherchait à plaire à Dieu et non aux hommes. Il était serviteur de Dieu et Dieu était le seul à qui il désirait plaire. Ce principe est vrai, même dans les affaires du monde. Les employés qui essaient seulement de plaire aux hommes ne seront pas des employés fidèles car ils travailleront bien, uniquement quand ils pourront être vus et mépriseront les tâches qui resteront dans l'ombre. C'est pourquoi Paul parle ainsi: "Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes... Tout ce que vous faites, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur" (Col. 3:22-24).
Il y a une tendance à voiler l'éclat de la vérité, de crainte de perdre la faveur de certaines personnes riches et influentes. Combien ont étouffé leurs convictions pour ne pas perdre un emploi, une bonne situation! Que chacun se souvienne de ces mots: "Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ." Cela ne veut pas dire que nous agirons sans courtoisie, offensant volontairement notre prochain. Dieu est bon avec l'ingrat et l'impie. Nous devons être des gagneurs d'âmes et le faire avec des manières avenantes. Montrons toujours les charmes de Christ.
11. Je vous déclare, frères, que l'Évangile qui a été annoncé par moi n'est pas de l'homme;
12. car je ne l'ai ni reçu ni appris d'un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ".
L'Évangile est divin et non humain. Au verset 11, l'apôtre dit qu'il ne fut pas envoyé par l'homme, et qu'il ne fut pas inquiet de plaire à l'homme, mais seulement à Christ. Il est clair que le message qu'il portait venait directement du ciel. Par sa naissance et son éducation, il était opposé à l'Évangile et quand il se convertit, ce fut par une voix venant du ciel. Le Seigneur Lui-même lui apparut dans le chemin, alors qu'il respirait menaces et mort contre les saints de Dieu (Act. 9:1-22).
Il n'y a pas deux personnes dont l'expérience de conversion soit identique; cependant, les principes généraux restent les mêmes. En effet, chaque personne doit être convertie comme Paul le fut. L'expérience sera rarement aussi spectaculaire, mais si elle est authentique, elle doit toujours être une révélation du ciel, comme ce fut le cas pour Paul. "Tous ses enfants seront enseignés du Seigneur" (És. 54:13). "Quiconque a entendu le Père et a reçu son enseignement vient à moi" (Jn 6:45). "Pour vous, l'onction que vous avez reçue de Lui demeure en vous et vous n'avez pas besoin qu'on vous enseigne" (1 Jean 2:27).
Ne commettons pas l'erreur de supposer que cela annule la nécessité d'une action humaine dans L'Évangile. Dieu a établi des apôtres, des prophètes, des enseignants, etc. dans l'Église (1 Cor. 12:28). C'est l'Esprit de Dieu qui travaille par eux tous. Peu importe par qui une personne a entendu l'Évangile pour la première fois; il doit le recevoir comme venant directement du ciel. Le Saint-Esprit rend ceux qui désirent faire la volonté de Dieu capables de dire ce qui est vrai, dès qu'ils le voient ou l'entendent, non sur l'autorité de l'homme par lequel cette parole leur arrive, mais sur l'autorité du Dieu vrai. Nous devons être aussi certains de la vérité que nous professons et enseignons que Paul le fut.
Chaque fois que quelqu'un cite le nom de commentateurs hautement estimés pour justifier sa croyance auprès des personnes qu'il voudrait convaincre, vous pouvez être certain qu'il ne connaît pas lui-même la vérité qu'il professe. C'est peut-être la vérité, mais il ne le sait pas lui-même. C'est le privilège de chacun de connaître la vérité (Jn 6:31, 32). Et quand quelqu'un tient la vérité directement de Dieu, il pourrait recourir dix mille fois à dix mille grands noms, cela n'ajouterait pas le poids le plus léger à l'autorité de la Parole. S'il rencontrait l'opposition de tous les grands hommes de la terre, cela ne lui enlèverait pas non plus sa confiance en la Parole.
La Révélation de Jésus-Christ
Notez que le message de Paul n'est pas simplement une révélation de la part de Jésus-Christ, mais "la révélation de Jésus-Christ". Christ ne dit pas simplement quelque chose à Paul, mais Il se révéla Lui-même à lui. Le mystère de l'Évangile, c'est Christ dans le croyant, l'espérance de la gloire (Col. 1:25-27). C'est seulement ainsi que la vérité de Dieu peut être connue et répandue. Christ ne peut pas se tenir éloigné pour proposer des principes de justice pour que nous les suivions; mais Il agit Lui-même en nous, Il prend possession de nous dans la mesure où nous nous soumettons à Lui. Il manifeste Sa vie dans notre chair mortelle. Sans le parfum de Sa présence, il ne peut y avoir de prédication de l'Évangile. Jésus se révéla en Paul afin que Paul puisse Le prêcher parmi les païens. Il n'allait pas prêcher au sujet de Christ, mais il allait prêcher Christ Lui-même (2 Cor. 4:5).
Dieu est dans l'attente anxieuse de pouvoir révéler Christ dans chaque homme. L'Écriture dit qu'il y a des hommes qui "retiennent injustement la vérité captive, car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'œil" (Rom. 1:18-20). Christ est la vérité (Jn 14:6). Il est aussi la puissance de Dieu (1 Cor. 1:24). Il est Dieu (Jn 1:1). Ainsi donc, Christ Lui-même est la vérité que les hommes suppriment. Il est la Parole de Dieu donnée à tous les hommes afin qu'ils la pratiquent (Cf Deut. 30:14; Rom. 10:5-8).
Chez certaines personnes, Christ est tellement "dissimulé" qu'il est difficile de Le percevoir. Le seul fait qu'ils vivent est la preuve que Dieu les aime et veut les sauver. Mais il doit attendre patiemment le moment où ils recevront pleinement la Parole et où Sa vie parfaite sera manifestée en eux. Cela peut se faire pour quiconque le veut vraiment, aussi dégradé et pécheur soit-il. Il plaît à Dieu d'agir ainsi. Cessons alors de résister.
13. Vous avez su, en effet, quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme, comment je persécutais à outrance et ravageais l'Église de Dieu,
14. et comment j'étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation, étant animé d'un zèle excessif pour les traditions de mes pères.
15. Mais lorsqu'il plut à Celui qui m'avait mis à part dès le sein de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce,
16. de révéler en moi son Fils afin que je l'annonçasse parmi les païens, aussitôt, je ne consultai ni la chair ni le sang,
17. et je ne montai point à Jérusalem vers ceux qui furent apôtres avant moi, mais je partis pour l'Arabie. Puis je revins encore à Damas.
Pourquoi Paul persécuta-t-il l'Église si violemment et essaya-t-il de la détruire? Il nous dit qu'il était simplement zélé pour les traditions de ses pères. Devant Agrippa, il dit: "Pour moi, j'avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth. C'est ce que j'ai fait à Jérusalem. J'ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs, et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais, même jusque dans les villes étrangères" (Actes 26:9-11).
Tout cela était "un furieux zèle pour les traditions de ses pères". Paul s'imaginait être "plein de zèle pour Dieu"(Act. 22:3).
Il semble incroyable que quelqu'un qui professe adorer le vrai Dieu puisse en avoir une idée tellement fausse qu'il suppose que Dieu prend plaisir à ce genre de service. Cet impitoyable persécuteur des chrétiens pouvait dire des années après: "J'ai vécu devant Dieu en toute bonne conscience jusqu'à ce jour" (Act. 23: 1). Quoique essayant de réduire au silence la conviction croissante qui le contraignait malgré lui, quand il voyait la patience des chrétiens et entendait les témoignages des agonisants envers la vérité, Saul n'étouffait pas sa conscience volontairement. Il s'efforçait de conserver une bonne conscience. Il était si profondément imprégné des traditions pharisaïques qu'il imaginait que ces convictions étaient inopportunes, suggérées par l'esprit du mal et qu'il devait les chasser. Ainsi, son zèle pour Dieu le poussa pour un temps à redoubler de zèle contre les chrétiens. Il représentait pour les Pharisiens, un personnage d'avenir et ils regardaient à lui avec orgueil et espoir, espérant qu'il contribuerait à rendre à la nation et à la religion juives leur première grandeur. Du point du vue du monde, un avenir prometteur se déployait devant Saul. Mais ces choses qui étaient pour lui des gains, il les considéra comme une perte pour gagner Christ qui était devenu tout pour lui et pour l'amour duquel il souffrit la perte de ces choses (Phil. 3:7-8).
Mais le judaïsme n'était pas la religion de Dieu et de Jésus-Christ. C'était une tradition humaine. Beaucoup commettent une erreur en considérant le judaïsme comme la religion de l'Ancien Testament. L'Ancien Testament n'enseigne pas plus le "Judaïsme" que le Nouveau Testament n'enseigne le "Romanisme". La religion du Nouveau Testament est la religion de Jésus- Christ.
Quand Paul était dans le Judaïsme, en réalité il ne croyait pas à l'Ancien Testament qu'il lisait et écoutait chaque jour, car il ne le comprenait pas; s'il l'avait compris, il aurait accepté Jésus-Christ avec empressement. "Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs ont méconnu Jésus et, en le condamnant, ils ont accompli les paroles des prophètes qui se lisent chaque sabbat" (Act. 13:27).
La tradition des Pères conduisait à la transgression des commandements de Dieu (Mat. 15:3). Dieu dit du peuple juif: "Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C'est en vain qu'ils m'honorent en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes"(Mat. 15:8-9). Jésus n'a pas condamné Moïse et ses écrits. Il dit: "Si vous croyiez Moïse, vous croiriez aussi en moi, car il a écrit de moi" (Jn 5:46). Tout ce que les scribes lisaient et commentaient dans les écrits de Moïse devait être observé; mais leur exemple ne doit pas être suivi car ils n'obéissaient pas aux Écritures. Christ dit d'eux: "Ils lient des fardeaux pesants et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt" (Mat. 23:4).
Il ne s'agissait pas des commandements de Dieu, car "Ses commandements ne sont pas pénibles" (1 Jn 5:3). Ce n'étaient pas non plus des charges imposées par Christ car Son "fardeau est léger" (Mat. 11:30). En essayant d'inciter les nouveaux convertis à obéir aux Écritures rédigées par Moïse, ces maîtres judaïsants ne leur présentaient pas la Bible ni aucune portion de celle-ci. Loin de là! Ils les conduisaient loin des Écritures, en substituant à ses enseignements des commandements d'hommes. Ce fut ce qui éveilla l'esprit de Paul.
Sur le chemin de Damas, "ne respirant que meurtres et menaces", Saul agissait avec pleine autorité pour saisir et jeter en prison tous les chrétiens, hommes et femmes, quand il fut soudain arrêté, non par des mains humaines, mais par l'irrésistible gloire du Seigneur. Trois jours après, le Seigneur dit à Ananias, quand il l'envoya pour rendre la vue à Saul : "Il est un instrument choisi par moi pour porter mon nom devant les Gentils" (Act. 9:15).
Depuis quand, Saul avait-il été choisi pour être le messager du Seigneur? Lui-même nous dit: "Avant que je sois né". Il n'est pas le premier de qui nous lisons que dès sa naissance, il fut choisi pour le travail de sa vie. Souvenez-vous du cas de Samson (Jug. 13). Jean-Baptiste fut choisi, son caractère et sa mission furent décrits des mois avant sa naissance. Le Seigneur dit de Jérémie: "Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations (Jér. 1:5). Le roi païen Cyrus fut appelé plus de cent ans avant sa naissance et son rôle dans l'oeuvre de Dieu lui fut présenté (És. 44:28, 45:1-4).
Ce ne sont pas des cas isolés; c'est vrai de tous les hommes comme ce le fut des Thessaloniciens que Dieu choisit "dès le commencement pour le salut par la sanctification de l'Esprit et par la foi en la vérité" (2 Thes. 2:13). Il appartient à chacun de répondre à cet appel et à cette élection. Et Celui qui désire que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tim. 2:4) a aussi désigné à chaque homme son travail propre. (Marc 13:34). Ainsi, Celui qui ne reste pas sans témoin, même dans la création inanimée recevra de l'homme -sa plus belle création-, un témoignage qui ne peut être donné que par l'intelligence humaine.
Tous les hommes sont choisis pour être des témoins pour Dieu et chacun a sa tâche désignée. L'Esprit s'efforce de persuader chaque homme de se laisser employer pour le travail pour lequel Dieu l'a appelé. Seul le jour du jugement révélera quelles précieuses occasions les hommes ont laissées de côté avec insouciance. Saul, le violent persécuteur, devint le plus puissant apôtre. Qui peut imaginer le bien qui aurait pu être fait par des hommes au grand pouvoir s'ils s'étaient soumis au Saint-Esprit au lieu de faire le mal? Tous ne peuvent être comme Paul. Mais il est vrai que chacun, en accord avec la capacité que Dieu lui a donné, a été choisi et appelé par Dieu pour témoigner en Sa faveur, et donnera une nouvelle signification à la vie.
Quelle merveilleuse, joyeuse et solennelle pensée que celle de savoir que Dieu a donné à chaque homme un travail à exécuter sous Sa direction. Tous sont serviteurs du grand Dieu, chacun pour un service particulier. Nous devons avec prudence éviter d'empêcher quelqu'un d'accomplir sa mission propre, choisie par le ciel.
Puisque c'est Dieu qui donne à chaque homme sa tâche, celui-ci doit recevoir ses ordres de Dieu et non des hommes. Prenons donc garde de ne pas imposer aux hommes leur devoir. Le Seigneur peut le leur faire comprendre aussi bien qu'à nous-mêmes; s'ils ne désirent pas écouter le Saint-Esprit ils ne voudront pas davantage nous entendre, même si nous cherchons à les diriger dans le droit chemin. "Ce n'est pas à l'homme, quand il marche, de chercher à diriger ses pas" (Jér. 10:23).
Consulter la chair et le sang
C'est seulement trois ans après sa conversion que Paul alla à Jérusalem. A ce moment-là, il n'y resta que quinze jours et rencontra seulement deux des apôtres. Au début, les frères avaient peur de lui et ne voulaient pas croire qu'il fut un disciple. Il est donc évident qu'il n'avait pas reçu l'Évangile d'un homme.
Il y a beaucoup à apprendre de Paul qui ne consulta ni la chair ni le sang. Sa conviction venait de la Parole de Dieu. Mais une vie comme la sienne n'est pas commune. Un homme peut lire quelque chose dans la Bible et avoir besoin de quelqu'un d'autre pour s'assurer qu'il a bien compris. Si aucun de ses amis ne comprend comme lui, il craint d'avancer. Si son pasteur ou des commentaires écrits expliquent le texte autrement, alors il abandonne. "La chair et le sang" remportent la victoire sur la Parole et sur l'Esprit.
Il se peut que les directives soient si évidentes qu'il n'y ait aucune excuse à demander un avis à quelqu'un d'autre. La question qui se pose est alors celle-ci: "Suis-je en mesure de faire cela? Le sacrifice ne sera-t-il pas trop grand?" Chacun doit s'interroger personnellement. Ce n'est pas suffisant d'être indépendant des autres, il finit aussi l'être de soi. "Confie-toi au Seigneur de tout ton cœur et ne t'appuie pas sur ton propre jugement" (Prov. 3:5).
Un pape est quelqu'un qui prétend occuper –dans le conseil- la place qui revient à Dieu seul. L'homme qui se fait lui-même pape en suivant sa propre volonté est tout aussi mauvais que l'homme qui fait la loi aux autres et il a plus de chance d'être induit en erreur que celui qui écoute le jugement des autres. Si quelqu'un veut suivre un pape, il serait plus logique d'accepter le pape de Rome car il a plus d'expérience qu'aucun autre. Cependant aucun n'est nécessaire car nous avons la Parole de Dieu. Quand Dieu parle, la sagesse est d'obéir tout de suite, sans rien écouter, pas même son propre cœur. Le Seigneur s'appelle aussi le "Conseiller" (És. 9:5) et Il est admirable... en conseil. Écoutez-le!
"Immédiatement"
Paul ne perdit pas de temps. Il pensait qu'il servait Dieu quand il persécutait l'Église, et dès le moment où il comprit son erreur, il s'en détourna. Quand il vit Jésus de Nazareth, il Le reconnut comme son Seigneur et cria immédiatement: "Seigneur, que veux-tu que je fasse?" Il était prêt pour accomplir un travail, dans le droit chemin et immédiatement. Chacun devrait pouvoir dire fidèlement: "Je me hâte, je ne diffère point d'observer tes commandements" (Ps. 119:60). "Je courrai dans la voie de tes commandements car tu élargis mon cœur" (Ps. 119:32).
Paul dit que Christ s'était révélé à lui, afin qu'il puisse Le prêcher parmi les Gentils, c'est-à-dire les païens. Dans 1 Corinthiens 12:2, nous lisons: "Vous savez que, lorsque vous étiez païens, vous vous laissiez entraîner vers les idoles muettes, selon que vous étiez conduits." Notez que les Corinthiens étaient des Gentils; ils cessèrent de l'être en devenant chrétiens.
"Dieu a d'abord jeté les regards sur les nations pour choisir du milieu d'elles un peuple qui portât son nom" (Act. 15:14). Et Jacques parle des croyants à Antioche et ailleurs comme "ceux des Gentils qui se tournèrent vers Dieu" (Act. 15:19). Le peuple de Dieu est pris parmi les Gentils mais une fois sortis de là, il cesse de l'être. Abraham, le père d'Israël, fut pris d'entre les Gentils. "Et ainsi tout Israël sera sauvé, par la totalité des païens qui est entrée" (Rom. 11:25-26).
Le Seigneur était aussi soucieux de la conversion des Gentils il y a 3.000 ans qu'Il ne l'est aujourd'hui. L'Évangile leur avait été prêché aussi bien avant la première venue du Christ qu'après. De différentes manières, le Seigneur s'était fait connaître parmi les nations. Jérémie fut spécialement choisi comme prophète des Gentils ou païens. "... avant que tu fusses sorti du sein de ta mère, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations (Jér. 1:5). Le mot hébreux "nations" est exactement le même que celui qui est traduit ailleurs par "païens". Que personne ne dise que Dieu limitait Sa vérité à un peuple, soit juif, soit païen (Rom. 10: 12). "Il n'y a aucune différence en effet entre le Juif et le Grec, puisqu'ils ont tous un même Seigneur qui est riche pour tous ceux qui L'invoquent."
Le nouveau converti prêche
Dès que Paul fut converti, "immédiatement il proclama Jésus" (Act. 9:20). N'était-ce pas merveilleux qu'il ait pu être capable de prêcher de suite avec tant de puissance? C'est vraiment merveilleux que chaque homme puisse prêcher Christ. Toutefois, ne supposons pas que Paul ait reçu instantanément la connaissance nécessaire, sans avoir étudié. Souvenons-nous qu'il fut toute sa vie une étudiant appliqué des Écritures. Paul qui était plus avancé que n'importe qui de son âge était aussi familier avec les passages des Écritures qu'un brillant écolier ne l'est avec les tables de multiplication. Mais son esprit était aveuglé par les traditions de ses pères qui lui furent enseignées en même temps. L'aveuglement qui le frappa lorsque la lumière brilla autour de lui sur le chemin de Damas était une figure de son aveuglement spirituel; et les écailles, qui tombèrent de ses yeux lorsque Ananias lui parla, symbolisaient avec quelle force la Parole dissipa en lui l'obscurité de la tradition.
Nous pouvons être certains que la prédication fut le travail dominant de toute sa vie. Les mois qu'il vécut en Arabie ne furent pas consacrés uniquement à l'étude et à la contemplation. Il avait été un persécuteur si implacable, et avait reçu la grâce de Dieu si abondamment, qu'il considérait comme perdu tout le temps pendant lequel il n'avait pu révéler cette grâce aux autres, aussi, il dit: "Malheur à moi si je ne prêche pas l'Évangile" (1 Cor. 9:16). Il prêcha dans les synagogues de Damas aussitôt qu'il fut converti et avant de partir en Arabie. Ainsi, il est tout naturel de conclure qu'il prêcha l'Évangile aux Arabes. Il pouvait le faire sans rencontrer l'opposition qu'il avait reçue parmi les Juifs; aussi ses efforts pour prêcher ne devaient pas beaucoup interférer avec sa méditation sur les nouveaux horizons qui s'ouvraient devant lui.
18. Trois ans plus tard je montai à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et je demeurai quinze jours chez lui.
19. Mais je ne vis aucun autre des apôtres, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur.
20. Dans ce que je vous dis, voici devant Dieu, je ne mens point.
21. J'allai ensuite dans les contrées de la Syrie et de la Cilicie.22. Or, j'étais inconnu de visage aux Églises de Judée qui sont en Christ;
23. seulement, elles avaient entendu dire: Celui qui autrefois nous persécutait annonce maintenant la foi qu'il s'efforçait alors de détruire.
24. Et elles glorifiaient Dieu à mon sujet.
Que personne ne regarde celui qui s'oppose à l'Évangile comme irrécupérable. Ceux qui s'y opposent doivent être instruits avec douceur, car qui sait si Dieu ne leur donnera pas la repentance et la connaissance de la vérité?
Il se peut que quelqu'un ait dit de Paul: "Il a reçu la lumière plus clairement que personne, il a eu toutes les occasions; non seulement il a entendu le témoignage inspiré d'Étienne, mais il a entendu celui de plusieurs martyrs à l'agonie. C'est un scélérat endurci de qui on ne peut rien espérer." Cependant ce même Paul devint le plus grand prédicateur de l'Évangile, après avoir été le persécuteur le plus implacable.
Y a-t-il un oppositeur de la vérité? Ne le combattez pas, ne lui faites pas de reproches. Laissez-le garder pour lui-même son amertume et son inimitié, tandis que vous vous en tenez fermement à la Parole de Dieu et à la prière. Il se peut que Dieu qui est blasphémé soit très bientôt glorifié par lui.
Glorifiant Dieu
Le cas de Paul était différent de ceux dont il est dit: "Le nom de Dieu est blasphémé parmi les païens à cause de vous" (Rom. 2:24). Celui qui professe être un disciple de Christ doit être un moyen de rendre gloire à Son Nom; cependant beaucoup font qu'Il est blasphémé. Comment pouvons-nous glorifier Son nom? "Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux" (Mat. 5:16).