RENDU SEMBLABLE À SES FRÈRES

 

D. K. Short

 

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INTRODUCTION

 

 

La Bible ne laisse aucun doute: il y a un vrai Christ et il y a un faux Christ. Le Seigneur Jésus a averti Son peuple qu'au temps de la fin il y aurait une grande confusion à leur sujet. La méprise concernant "Celui qui est à l'origine et au terme de notre foi" serait si habilement agencée que beaucoup seraient trompés et, "s'il était possible … même les élus" seraient comptés parmi eux (Mat. 24:4, 5,11, 24). Les Évangiles de Marc (13:22) et de Luc (21:8) rapportent aussi cet avertissement solennel. L'apôtre Paul parle ouvertement d'un "autre Jésus" que celui qu'il a prêché, et qui serait accompagné par "un autre esprit" et "un autre évangile". Son inquiétude à l'égard de l'Église le contraignit à avertir les saints que "Satan lui-même se déguise en ange de lumière" (2 Cor. 11:4, 14).

 

Paul est si certain de la possibilité d'une contrefaçon de Christ et d'un évangile falsifié qu'il appelle l'anathème sur quiconque prêcherait une telle erreur (Gal. 1:6-9). Avec autant de force Jean avertit que c'est en confessant que "Jésus est venu dans la chair" que l'on discernera la vérité de l'erreur (1 Jn 4:1-3). Le mot grec pour "chair" est "sarx" et dans cette épître de Jean comme dans son évangile, ce terme désigne la chair déchue, la chair de péché (Jn 1:14). C'est ce qui distingue le "christ" de Rome du Christ véritable. "Cette 'sarx' est la totalité de ce qui est essentiel à l'humanité". (W.E. Vine, "An Expository Dictionary of New Testament Word", Oliphants Ltd, Londres, 1958, p. 107).

 

Christ n'était pas un fantôme mais un vrai homme. Le docétisme et le gnosticisme selon lesquels Il n'aurait eu que l'apparence humaine ne sont guère plus que des philosophies païennes masquées sous un manteau de christianisme. La compréhension et l'appréciation parfaite de l'expiation exigent que l'on reçoive le Christ "dans la chair", assurant la nature humaine déchue. Ainsi seulement peut-Il "faire l'expiation des péchés du peuple" (Héb. 2:17).

 

Si le christianisme entend justifier la considération, et la reconnaissance qu'il a revendiquées pendant deux millénaires, il ne doit y avoir aucune incertitude concernant son Fondateur. Les gens qui se déclarent chrétiens doivent distinguer le vrai Christ de sa contrefaçon. Incertitude et confusion au sein de l'Église sur cette question vitale jetteraient le doute sur l'ensemble des croyances et sur sa raison d'être.

 

Les Adventistes du Septième Jour ne sont qu'une petite fraction des humains qui professent la foi chrétienne, mais plus que tous les autres ils doivent discerner l'authentique Fondateur de la foi. Au sein de la communauté chrétienne protestante, les Adventistes revendiquent une place particulière. Notamment, ils n'acceptent pas les enseignements païens ou papaux de l'église de Rome. Mais leurs convictions se montreront-elles plus solides que d'autres dans cet océan de doctrines qui submerge la terre? Ce navire nommé christianisme tiendra-t-il mieux la mer que d'autres? Y a-t-il quelque vérité dans l'Hindouisme, le Sikhisme, le Bouddhisme, l'Islam ou le Judaïsme? Le port de destination est-il le même pour chacun des "vaisseaux", et pour chacun d'eux la feuille de route indique-t-elle le même chemin? La situation où se trouve l'humanité exige une réponse.

 

Est-ce de l'arrogance, de la part d'une communauté, de considérer sa doctrine comme unique parmi ces philosophies, distincte même au sein du monde chrétien? Les Adventistes du Septième Jour osent-ils afficher une telle prétention? Vrai ou faux, la raison enseigne que ces croyances qui se contredisent ne peuvent être toutes vraies. Mais enraciné dans la pensée humaine, existe un besoin général de croire à un Être Suprême. On n'a pas encore trouvé sur terre une peuplade sans quelque croyance en un dieu. (Voir Geoffrey Parrinder, éditeur; "World Religious", Facts on File publications, New York 1983, p. 14). Les évènements récents dans le monde communiste montrent que des décennies de persécution cruelle et d'opposition persistante à la religion ne peuvent tuer l'esprit humain. Ce fait historique apporte sa confirmation à la parole de Jean: Dieu donne la lumière à tout homme venant dans le monde (Jn 1:9). C'est reconnaître une place aux Adventistes qui déclarent avoir "la lumière". Au sein du cosmos, ils ont une tâche à remplir. Si le cours de l'histoire peut nous enseigner quelque chose, sachons que c'est maintenant qu'il nous faut comprendre cette destinée.

 

Parmi les onze grandes religions qui se sont succédée depuis l'Iran ancien jusqu'à nos jours (Ibid., p. 508), la seule qui possède un personnage central essentiel à son existence est le christianisme. Tous les groupes qui, dans le monde, ont pris le nom de "chrétien" affirment avoir un rapport quelconque avec la figure historique d'un homme nommé Jésus-Christ. En dehors de ce Personnage, ces groupes n'ont guère de lieu entre eux. De divers côtés on s'interroge sur Son identité et Sa relation avec l'humanité.

 

Si stupéfiant que cela paraisse, même les Adventistes du Septième Jour, emportés par un tourbillon d'opinions divergentes, en sont arrivés à errer dans un brouillard d'incertitude. L'embarras est devenu extrême. On a même recommandé à l'Église de s'abstenir de discuter de la nature humaine de Christ, cette question n'étant pas censée être une des vingt sept questions fondamentales, et, en conséquence, n'étant pas essentielle pour le salut. (Biblical Research Institute, "An Appeal for Church Unity", p. 5, Août 1989; Adventist Review, 01/11/1990, p. 4).

 

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