RENDU SEMBLABLE A SES FRERES

D.K. Short

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V

La Parole dissipera notre confusion

 

Le dernier livre de la Bible s'intitule Révélation de Christ. Révélation signifie dévoilement. Le premier livre de la Bible commence par la promesse d'une Postérité. Le commencement comme la fin des Écritures donnent aux Adventistes du Septième Jour une intuition et un avertissement qui sont impératifs. L'un et l'autre offrent une image de conflit, d'une guerre qui dure depuis 6.000 ans et continue d'être la plaie de l'univers. "La création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement", souffrant d'une manière que, jusqu'à présent, Dieu seul peut comprendre. Le cosmos tout entiers attend "la manifestation des fils de Dieu" (Rom. 8:19-22).

 

Pendant ce temps, que fait l'Église Adventiste du Septième Jour de plus intelligent et efficace que ce qu'elle faisait il y a cent ans? Comprenons-nous le Jour des Expiations plus clairement aujourd'hui que le comprenaient les pionniers de l'Église?

 

Le peuple de Dieu s'est contenté de considérer que le problème du péché est Son affaire, et qu'un jour Il décidera de s'en occuper.  En attendant, nous allons veiller, prier et lire la Bible, et avant tout nous efforcer d'être plus semblables à Jésus. Nous allons espérer que le Seigneur nous donne pour les autres un amour qui nous conduise à partager avec eux la bonne nouvelle, et que nos cœurs vont brûler d'une bienheureuse espérance parce que Jésus va bientôt venir. Et les décennies se succèdent!

 

Les fils et les filles de Dieu n'occuperont leur place légitime que lorsqu'ils reconnaîtront que l'ensemble de la fonction de l'œuvre de Jésus est contenue dans Sa déclaration: "Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin" (Apoc. 1:8). Au cœur de cette annonce est caché le plan du salut. L'achèvement de ces six mille années de controverse n'est rien de moins que la révélation ou dévoilement de Jésus-Christ. C'est cette Parole qui a été "faite chair" que Satan, à la face de l'univers, soumet au chantage et à la calomnie.

 

Mais sa lutte contre Dieu, avec tous ses subterfuges disparaitra devant cette révélation. Dévoiler Jésus devant l'univers, c'est manifester en vérité, qui est Dieu, et mettre fin au doute et à la peur qui ont donné à Satan l'emprise sur nos esprits.

 

La puissance de cette manifestation de la gloire de Christ est dépeinte avec éclat dans le chapitre 12 de l'Apocalypse. Voici une femme, l'Église, "enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête" (vers. 1). Ces symboles qui ont  reflété la gloire de la justice sont l'appui sont l'appui pour ses pieds. Elle a pour couronne l'honneur des douze tribus et des douze apôtres. Elle a la garde de la loi et des prophètes, et de l'Évangile. Elle est "belle comme la lune, pure comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières" (Cant. 6:10); et toute cette lumière, cette vérité ont un but bien déterminé: qu'elle mette au monde "l'Enfant mâle".

 

La gloire, la sagesse et la vérité de tous les siècles sont consommés dans la connaissance et la compréhension de cet "enfant mâle", Jésus-Christ. Satan tremble à la pensée que l'Église parvienne à la compréhension limpide de cet Homme –car Le connaître "c'est la vie éternelle", et cela signifie la fin de la guerre. Tout conflit dans l'histoire du péché prend place sur le fond de l'œuvre d'enfantement de cette femme pour donner naissance à cette révélation.

 

La rébellion originelle, au commencement, lorsque "sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel" (Apoc. 12:4), jusqu'à la défaite finale et la destruction de Satan, dépendent de l'incarnation. "L'accusateur des frères" ne peut être "précipité" (v. 10) tant que le caractère de Christ est voilé et méconnu. La compréhension véritable de "la Parole faite chair" scelle la victoire définitive qui met fin à la guerre contre Dieu. "Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau, à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort" (vers. 11). La mort physique et la mort du moi. Le témoignage qui constitue leur victoire est dit être le leur, mais il est plus que cela. La déclaration de la victoire qu'ils ont remportée par le sang de l'Agneau n'est rien d'autre que le "témoignage de Jésus" qui combat avec Son peuple (vers. 17).

 

Le verset 17 (souvent associé à Apoc. 19:10: "le témoignage de Jésus est l'esprit de la prophétie") donne autorité et soutien aux écrits de la messagère du Seigneur, Ellen White. Si vrai et réconfortant que cela ait été, bien plus de choses y sont impliquées que la validité de ces écrits. Ce verset prédit le jour où notre propre témoignage et notre vie seront directement unis à la vie de Christ comme "Fils de l'homme". Cette expérience sera le sommet de toute l'expression prophétique.

 

C'est là la raison pour laquelle la femme a la lune sous ses pieds. La lumière de la gloire qui émane du passé n'est que l'image réfléchie de la révélation finale qui enveloppe cette femme du soleil. Lorsqu'elle comprendra la révélation de la Parole dans la chair, née de sa chair, elle vaincra comme Il a vaincu. "Les restes de sa postérité" seront unis avec la Postérité et porteront le même témoignage, le "témoignage de Jésus".

 

Genèse 3:15

 

"Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon".

 

La Postérité doit faire face au serpent dans un combat crucial. La foi en cette promesse de Genèse 3:15 a assuré le salut de tous ceux qui franchiront les portes du ciel. C'est là que, à l'aube de l'histoire humaine, fut fondée la foi en la Postérité de la femme qui doit enlever le peuple de Dieu jusqu'au royaume. Cette foi doit joindre la Divinité et l'humanité en une union assez forte pour gagner le combat. Etant donné que cette promesse est fondée sur une Postérité, cette guerre et l'issue de cette guerre doivent avoir lieu dans le champ de l'entendement humain. L'espèce humaine n'a qu'une seule sorte de postérité. Et c'est sous cette forme que "Dieu a envoyé Son Fils" dans le monde, "né d'une femme, né sous la loi" (Gal. 4:4).

 

Cette vérité est magnifiée dans le "livre de la généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham", (Mat.1:1). Sa généalogie est chargée, comme la nôtre, de personnages pervers et du catalogue de leurs péchés, qui confondent l'imagination. On trouve parmi eux des menteurs, des tricheurs, des fourbes, des adultères, des prostituées, le fruit de l'inceste ainsi que des apostats pires que les païens qui environnaient Israël. Telle était la lignée royale dont Jésus était l'héritier naturel, une galerie de chenapans, sans un Joseph, un Moïse, un Élie, un Ésaïe, un Jérémie ou un Daniel dans la liste.

 

Au long des siècles, Satan a analysé la mentalité de ces vauriens dans le lignage de Christ, pour mettre sur pied une stratégie qu'il pensait invincible. C'est ce qui l'amena à se vanter de pouvoir vaincre Christ lorsqu'Il viendrait dans la nature humaine déchue. Il ourdit des plans pour séduire Jésus comme il avait séduit ancêtres. Il conçut le  projet de faire tomber le Fils de Dieu de Sa position élevée.

 

Le Père n'a pas livré Son Fils sans angoisse –"ce fut une lutte même chez le Dieu du ciel". Pourquoi Lui faudrait-il permettre à Son Fils de prendre "la nature déchue de l'homme" et devenir à jamais un membre de l'espère humaine, la Postérité de la femme, l'enfant d'un être créé? Le Dieu du ciel dut décider s'Il prendrait Sa croix et livrerait Son Fils bien-aimé à la mort pour nous, ou s'Il laisserait périr l'homme coupable" (Spiritual Gifts, vol. 1, pp. 25-27, E.G.W.). C'était tout ou rien: devenir la Postérité de la femme ou rester au ciel!

 

Apocalypse 3:21

 

"Celui qui vaincra, Je le ferai asseoir avec Moi sur Mon trône, comme Moi J'ai vaincu et Me suis assis avec Mon Père sur Son trône".

 

La promesse au terme des Écritures est l'apogée de la foi et se manifeste en cette Postérité, ce don de Dieu au monde tout entier. Dans cette assurance que "celui qui vaincra, Je le ferai asseoir avec Moi sur Mon trône" la victoire commune est évidente. Christ, et toute personne qui se ralliera à Lui et prendra sa croix, auront à soutenir l'assaut de la tentation et de l'épreuve, mais chacun vaincra. La Postérité donnée au monde a dû suivre la grande route de l'humanité et acquérir une maturité. En fin de compte, il faut proclamer que la bataille a été gagnée, l'ennemi a été vaincu. La Postérité doit, dès lors, s'asseoir sur Son trône, parce qu'Il a vaincu. Le combat que la nature humaine pécheresse avait livré pour l'emporter a été perdu. Le moi a été crucifié. La Postérité a gagné cette guerre, elle a écrasé la tête du serpent.

 

Mais il y a d'autres membres de la famille royale qui, s'ils sont vainqueurs comme Il l'a été, s'assiéront avec Lui sur Son trône. Cette promesse, enchâssée dans le décret le plus solennel de toute l'Écriture, est une partie essentielle du message à Laodicée. Mais la pointe de cet avertissement est émoussée par le fait que nous avons mal compris la vérité. Combien peu avons-nous perçu le coût de la position de compromis adoptée vis-à-vis des Évangéliques. Comment pouvons-nous vaincre comme Christ l'a fait s'Il a été exempt de nos faiblesses et de nos tendances, s'Il a pris une nature différente de la nôtre, et ainsi esquivé notre problème? Il faudra céder sur quelque chose. Ou bien Moïse ne savait pas ce qu'il disait en rédigeant la Genèse, ou bien Jean avait l'esprit troublé quand il écrivit l'Apocalypse. Mais il y a plus grave encore, le Témoin Véritable a-t-Il parlé sans savoir ce qu'Il disait?

 

Nous devons croire que Jésus est la Postérité de la femme. La Parole qui a été "faite chair", c'est cette Postérité. C'était l'Agneau qui a été immolé dès la fondation du monde (Apoc. 13:8). Lorsque cette Parole s'est faite chair et a habité parmi nous, il n'y a pas eu de transformation magique dans la Postérité, ni d'exemption d'avoir à devenir un membre authentique de la famille humaine, sujet à toutes les épreuves et à toutes les tentations de la famille humaine.

 

"Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne L'a pas connu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n'a pas encore été manifesté; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à Lui, parce que nous Le verrons tel qu'Il est" (1 Jn 3:1-2).

 

Ce qu'Il était, nous sommes appelés à l'être. La promesse, c'est: "nous serons semblables à Lui", et sin nous devenons semblables à Lui, il faut qu'Il ait été fait semblable à nous.

 

Jean 3:16

 

            "Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle".

 

Le plus connu des versets de la Bible est peut-être le moins bien pris à la lettre. Qu'est-ce que Dieu a donné? "Il a donné Son Fils unique" au monde. Si Jésus n'est pas véritablement devenu la postérité de la femme, qu'est-ce que Dieu a donné? S'Il n'est pas devenu notre chair, qu'est-ce que Dieu a donné? S'Il n'est pas descendu dans le courant de l'humanité que pour un court laps de temps, qu'est-ce que Dieu a donné? S'Il n'a pas pris la nature humaine, pour être un membre de l'espèce humaine avec toutes les dispositions, qu'est-ce que Dieu a donné?

 

            Jésus a confirmé que le don était pour de bon. Il était devenu un membre de l'espèce humaine. Il a même fait la stupéfiante déclaration que le Fils de l'homme ne savait pas quand se produirait le second avènement, seul le Père le savait (Marc 13:32).

 

            Lorsque nous avons l'assurance qu'Il était "le Fils unique", il nous faut croire que rien d'autre ne pouvait être donné. Comme Abraham lorsqu'il reçut l'ordre: "Prends ton fils, ton unique" pour l'offrir en holocauste, Dieu n'avait rien réservé. De même que sa foi poussa Abraham à accomplir toute justice, de même Dieu a montré qu'Il ne gardait rien en réserve, mais a donné Son Fils en sacrifice.

 

            L'aspiration d'Adam à être comme Dieu impliquait de nier qu'il ait été créé à l'image de Dieu. Dieu aurait pu créer un autre homme, mais cela aurait été un aveu d'échec. Au lieu de quoi Il a laissé le péché se développer pendant 4.000 ans puis Il a donné Son Fils afin qu'Il "naisse de la postérité de David, selon la chair" (Rom. 1:3). Lorsque la race avait subi toutes les difformités qui résultaient du poids de quatre millénaires, avec tout le passif d'une humanité dégénérée, c'est alors que Jésus s'est fait chair et a pris sur Lui ces infirmités. De cette manière, le don de Dieu est réellement un don. La Postérité a pris la nature humaine pour l'éternité, sans jamais reprendre la place qui était la sienne avant l'incarnation.

 

            Tel est le don que l'univers contemple avec révérence. C'est le sceau de la promesse selon laquelle "Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi Il n'a pas honte de les appeler frères… Ainsi donc puisque les enfants participent au sang et à la chair, Il y a également participé Lui-même. (Héb. 2:11-14). Comment les Écritures pourraient-elles insister davantage? "Lui aussi", "Lui-même", "Lui… de même" a pris le sang et la chair de Ses frères. Cette vérité confirme à jamais que Dieu a donné sans réserve, en sachant qu'Il aurait moins qu'avant; mais par ce don magnifique Il a fait la preuve de Son amour. De quelque manière mystérieuse, les rachetés contribueront à combler le vide résultant de ce don du Fils unique.

 

            Mais merveille des merveilles, le Dieu du ciel n'a pas donné seulement la Postérité, la Parole, l'Agneau, Il s'est donné Lui-même à la famille humaine. "Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses" (2 Cor. 5:19). Son don était un don actif. A chaque instant Il n'a cessé de se lier à nous! C'est manifeste par le fait que l'incarnation existait dans son principe depuis la fondation du monde. La fondation du monde fut établie après le commencement du péché. Le péché mit Dieu dans une situation nouvelle. L'éternité fut brisée et le temps prit naissance; l'imminence de la mort menaçait. A ce moment, la Postérité, la Parole, l'Agneau devint aussi l'Alpha.

 

            Car Alpha fournit à l'univers une nouvelle révélation de Dieu plus élevée. Il est Celui qui "a été faite chair et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé Sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père" (Jn 1:14). C'est Dieu qui L'a "fait devenir péché pour nous, Lui qui n'a pas connu le péché; afin que nous devenions en Lui justice de Dieu" (2 Cor. 5:19-21). Comme Alpha est la première lettre de l'alphabet, ainsi la dernière lettre doit venir, et Jésus est cet ultime, l'Oméga. L'Alpha a ouvert la porte du salut, et en tant qu'Oméga Il fermera la porte au péché lorsque la tête du serpent aura enfin été écrasée.

 

            Tel est le plan de Dieu. Il nous a donné l'Alpha afin qu'en Lui nous puissions devenir justice de Dieu. Cette justice, c'est le butin du combat contre le péché, car la justice suppose un conflit avec le mal, et la victoire dans ce conflit. Le plan du salut dans son intégralité consistait non pas à sauver des êtres doués de la nature d'Adam avant la chute, mais des pécheurs tels qu'étaient devenus Adams et ses enfants après la chute. La situation nécessitait un Sauveur qui descendrait au niveau même de ceux qui devraient être sauvés. Le seul moyen d'y parvenir était de plonger la Postérité dans le courant de l'humanité, "rendu semblable en toutes choses à Ses frères", et de montrer la fausseté des accusations de Satan.

 

            Puisque la venue du péché et du mal sur cette planète résulte d'une intrusion étrangère, la controverse a commencé avant la création du monde. Le salut des enfants d'Adam est un aspect secondaire du conflit cosmique entre Satan et Christ.  Le combat d'alors –et le combat d'aujourd'hui- se résument dans l'ultime message au monde. Cette "voix forte" annonce que "l'Évangile éternel" doit donner gloire et honneur au Créateur, au moment le plus éprouvant, quand Son jugement sur l'univers est imminent. (Apoc. 14:6-7). Le but ultime de l'Évangile est de mettre fin à ce grand conflit et d'éradiquer le péché de l'univers.

 

            Au début du conflit, lorsque le chef de l'armée céleste porta ses accusations contre Dieu, il faisait campagne parmi les êtres sans péché. Les anges qui demeurèrent loyaux gardèrent leur foi au Créateur et vainquirent la tentation, par libre choix, car ils avaient des natures sans péché. Des êtres à la nature sans péché n'ont pas besoin d'un Sauveur qui prendrait une nature non déchue pour leur salut. Des êtres non déchus ne sont pas perdus.

 

            Les anges qui tombèrent par leur libre choix n'avaient aucune connexion génétique avec le péché. Ils n'héritaient de rien. Ils n'avaient aucune propension au mal. Il n'y avait chez eux aucun péché originel. Ils péchaient et tombaient par libre choix, et uniquement pour cela. Le péché prit naissance dans un environnement parfait, lorsque les anges innocents consentirent à rendre un culte au moi et empruntèrent un chemin qui allait conduire au meurtre du Fils de Dieu. Ce virus de la rébellion se propagea d'esprit en esprit sans hérédité ni action physique d'aucun genre.

 

            C'est d'une manière semblable que le péché prit pied sur la planète Terre. Au sein d'un environnement parfait, Ève renia sa foi au Créateur, écouta les conseils du serpent et choisit la rébellion et le culte du moi. Adam, les yeux ouverts, choisit de suivre le sort d'Ève, or ni l'un ni l'autre n'avait de propension au péché. Mais lorsqu'ils eurent décidé de se rebeller, ils furent assujettis à la mort. C'est dans cette arène que Christ a triomphé, dans la nature humaine. "Bien qu'Il fût Fils, Il a appris l'obéissance par les choses qu'Il a souffertes" (Héb. 5:8). Il prit Sa croix et accepta Sa vocation d'Oméga.

 

            Très souvent le Sauveur souligne l'étroitesse d'un lieu entre Christ et la postérité d'Adam du fait qu'Il a pris la nature humaine. Presque toujours Il s'est désigné Lui-même comme le "Fils de l'homme". Il semblait prendre plaisir à se trouver dans la compagnie des pécheurs. Mais le moi des pécheurs répugne à accepter un Sauveur trop proche de la famille humaine. Nous aimerions mieux un surhomme environné de mystère et de miracles, exempt des vicissitudes de l'humanité ordinaire. Le cœur charnel raffole du fantastique et se plaît à pourvoir au péché. Cette attitude est-elle l'effet d'un désir inconscient d'excuser le mal?

 

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            Lorsque les observateurs du Sabbat auront compris la vérité de Jean 3:16, on ne craindra plus de parler de la nature humaine de Christ. Cette vérité deviendra le thème  préféré, le sujet d'émerveillement du peuple de Dieu. Poussés à approfondir l'étude admirable de Ses desseins, ils seront conduits à l'unité dans l'amour et la compréhension du plan du salut qui n'est, aujourd'hui, que faiblement saisi.

 

            On peut comparer notre compréhension immature de l'incarnation à un gland sur le sol sous un chêne. Pour quelqu'un qui n'aurait jamais vu un chêne géant, il serait difficile de suivre un discours qui lui décrirait exactement comment l'arbre est caché dans un gland. Ils sont différents, et pourtant ils sont identiques. L'un annonce l'autre. L'arbre ne peut venir que du gland. Pour un enfant, c'est quelque chose de stupéfiant. Comment un arbre géant peut-il tenir dans le creux de la main? Pour un adulte, c'est une logique pure, une vérité incontestable.

 

            Pendant trop longtemps les chrétiens n'ont pas creusé profondément pour planter le gland de leur foi, de telle sorte qu'il puisse germer. L'énorme différence entre le chêne élevé et le gland semble évidente, mais la véritable question est de savoir si nous allons ergoter sur les différences ou en saisir la potentialité. Notre faible perception est semblable à celle de Philippe lorsqu'il disait à Jésus: "Seigneur, montre-nous le Père", et Jésus ne put que répondre avec tristesse: "Il y a si longtemps que Je suis avec vous, et tu ne M'as pas connu" (Jn 14:8-9). Il est impossible que le Seigneur revienne tant qu'Il n'y a pas un peuple qui Le connaisse!

 

            Le péché continuera aussi longtemps que Son peuple consent à continuer à pécher à l'ombre de la justice de Christ, en prétendant que Sa substitution pour notre péché continuel, suffira dans la lutte contre le péché. Une telle substitution nous aveugle et nous empêche de remporter la victoire sur le péché. Elle amène à se contenter de laisser Jésus porter seul la croix, et à négliger Son invitation à venir à Sa suite et à porter la croix les uns des autres. Elle peut induire une grande compassion pour Sa souffrance, laquelle, en fait, dissimule une allégresse intérieure parce que c'est Lui qui a été châtié, et nous, nous y avons échappé. C'est l'amour de soi qui entretient une telle notion de la substitution.

 

             L'amour de soi, l'égoïsme, qui est l'essence même du péché, ne saurait exister sans un hôte. C'est un parasite qui tue son hôte à moins qu'il ne soit tué si le péché est exterminé dans l'hôte. Dans le dernier combat entre la vérité et l'erreur, la substitution joue le rôle d'un sédatif qui protège et engourdit l'hôte, de telle sorte que le parasite du péché continue à prospérer. Santé spirituelle et maladie du péché s'excluent mutuellement: l'un ou l'autre soit mourir.

 

            Dieu travaille à faire disparaître les idées puériles de Son peuple du Reste. Le ciel tout entier est concerné par le fait que Laodicée en vienne à connaître sa condition. Dieu a promis de faire disparaître toute confusion au sein de Son peuple. Si seulement ils veulent bien se repentir, ils s'avanceront dans cette lumière qui éclaire le monde tout entier (Apoc. 18:1-3). Jusqu'à maintenant, l'homme de péché n'a pas été démasqué dans nos propres rangs (dans nos cœurs). Nous demeurerons dans les ténèbres de l'immaturité.

 

Cette génération de la fin a plus à apprendre qu'aucun autre peuple. Notre amour, notre compréhension de ce Christ qui a pris sur Lui-même notre nature humaine doivent surpasser ceux de tous les âges antérieurs. Cette appréciation sera le summum de la capacité humaine de ce monde, ce peuple connaîtra Dieu! Ils seront les vivants de la foi, en contraste avec ceux qui sont mort dans la foi. Ils feront qu'être rendus parfaits par la foi sera possible, pour tous ceux qui en sont dignes, les prophètes et les martyrs depuis Abel jusqu'à ce jour. Le texte nous donne assurance: "qu'ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection" (Héb. 11: 1-40).

 

            Cet apprentissage sera semblable à la chaste cour que se font deux amants qui ne cessent de mieux apprécier la beauté, l'intégrité, la noblesse du caractère l'un de l'autre. Ils ne font pas d'efforts pour s'aimer l'un l'autre. Leur don est réciproque et absolu; leur mariage certain et imminent, tout le monde voit et connaît leur amour mutuel. Le monde charmé suspend son souffle au spectacle de leur engagement l'un à l'autre. Telle est aussi l'union ultime du peuple de Dieu et de Christ.

 

            Il en saurait y avoir de confusion à ce sujet.

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