GRACE OU PÉCHÉ?

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A.T. Jones 

On ne saurait trop souvent répéter que, sous le règne de la grâce il est tout aussi facile de bien agir que sous le règne du péché, de mal agir. Il doit en être ainsi, car s'il n'y a pas dans la grâce plus de puissance que dans le péché, alors on ne peut être sauvé du péché. Mais il y a un salut, cela, aucun de ceux qui croient au christianisme ne peut le nier. 

Cependant, le salut exige certainement qu'il y ait plus de puissance dans la grâce que dans le péché. Dès lors, s'il y a plus de puissance dans la grâce, il s'ensuit nécessairement que, partout où domine la puissance de la grâce, il sera tout aussi aisé de bien agir que, sans elle, de mal agir. 

Personne n'a jamais trouvé, selon la nature, qu'il fut difficile de mal agir. La grande difficulté a toujours été de bien agir. Mais c'est parce que l'homme est naturellement esclave d'une puissance -la puissance du péché- qui est absolue dans son règne. Et tant que cette puissance règne, il n'est pas seulement difficile, il est impossible de faire le bien que l'on connaît et que l'on veut. Mais qu'une puissance plus grande règne, alors n'est-il pas clair qu'il sera tout aussi facile d'obéir à la volonté de cette puissance supérieure, lorsqu'elle règne, qu'il l'était d'obéir à l'autre puissance? 

Mais la grâce n'est pas seulement plus puissante que le péché. S'il n'y avait que cela, il y aurait déjà un immense espoir et un vif encouragement pour tout pécheur dans ce monde. Mais, si bon que cela soit, ce n'est pas tout; il s'en faut. Il y a beaucoup plus de puissance dans la grâce que dans le péché. Car "là où le péché a abondé, la grâce a surabondé". Et autant il y a plus de puissance dans la grâce que dans le péché, autant il y a davantage d'espoir et d'encouragement pour tout pécheur dans le monde. 

Combien plus de puissance y a-t-il dans la grâce que dans le péché? Réfléchissons un moment. Posons-nous une ou deux questions. D'où vient la grâce? –De Dieu, bien sûr. "Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ". D'où vient le péché? –Du diable, naturellement. Le péché vient du diable, car le diable pèche depuis le commencement. Donc combien plus de puissance y a-t-il dans la grâce que dans le péché? C'est clair comme le jour: la puissance de la grâce surpasse d'autant celle du péché que la puissance de Dieu surpasse celle du diable. Il est donc aussi tout à fait évident que le règne de la grâce est le règne de Dieu et que le règne du péché est le règne de Satan. Et n'est-il pas aussi évident, dès lors, qu'il est tout aussi aisé de servir Dieu avec la puissance de Dieu qu'il l'est de servir Satan avec la puissance de Satan? 

La difficulté dans toute cette affaire, vient de ce que tant de gens essaient de servir Dieu avec la puissance de Satan. Mais cela ne peut se faire. Ou bien rendez l'arbre bon et il aura de bons fruits, ou rendez l'arbre mauvais et ses fruits seront mauvais. On ne peut cueillir du raisin sur des ronces, ni des figues sur des chardons. L'arbre doit être rendu bon, de la racine aux branches. Il faut qu'il soit renouvelé. En Christ, "ce n'est rien que d'être circoncis ou incirconcis; ce qui est quelque chose c'est d'être une nouvelle créature" (Gal. 6:15). Que personne n'essaye de servir Dieu avec quoi que ce soit d'autre que la surabondante grâce qui condamne le péché dans la chair et règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur. Alors le service de Dieu sera en vérité une nouvelle vie, alors on découvrira que Son joug est vraiment doux et Son fardeau léger, que Le servir est joie indicible et pleine de gloire. 

Jésus a-t-Il jamais eu de la peine à bien agir? Chacun répondra aussitôt: "Non". Mais pourquoi? Il était tout aussi humain que nous. Il pris la chair et le sang semblables aux nôtres. "La Parole a été faite chair et elle a habité parmi nous". Et la sorte de chair dont il fut fait en ce monde était celle même qui se trouve dans ce monde. "Il a dû être semblable en toutes choses à Ses frères" (Héb. 2:17). Il n'est pas dit: en toutes choses sauf une. Il n'y a pas d'exception. Il fut fait en toutes choses semblable à nous. Il était Lui-même, aussi faible que nous, car Il dit: "Je ne puis rien faire de Moi-même" (Jn 5:19; 8:20). 

Dès lors pourquoi, étant semblable à nous, Lui fut-il toujours aisé de bien agir? Parce qu'Il ne se confia jamais en Lui-même; Sa confiance était toujours en Dieu seul. Il ne s'appuyait que sur la grâce de Dieu. Il n'a jamais cherché à servir Dieu autrement qu'avec la puissance de Dieu. C'est pourquoi le Père demeurait en Lui et accomplissait les œuvres de justice. Ainsi, il Lui était toujours aisé de bien agir. Mais tel Il est, tels nous sommes en ce monde. Il nous a laissé un exemple, afin que nous le suivions. "C'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon Son bon plaisir" (Phil. 2:13) aussi bien qu'en Lui. Tout pouvoir au ciel et sur la terre Lui est donné et Il désire que vous soyez fortifiés avec toute puissance, selon Son pouvoir glorieux. "En Lui habite toute la plénitude de la Divinité corporellement; et Il vous fortifiera avec puissance par Son Esprit dans l'homme intérieur, afin que Christ puisse habiter dans votre cœur par la foi, que vous puissiez être remplis de toute la plénitude de Dieu" (Éph. 3:19). 

Il est vrai, Christ participait de la nature divine et vous de même si vous êtes un enfant de la promesse et non de la chair; car par les promesses vous êtes participants de la nature divine. Rien ne Lui avait été donné en ce monde et Il n'avait rien en ce monde qui ne vous soit donné gratuitement ou que vous puissiez avoir. 

Tout cela afin que vous puissiez marcher dans une vie nouvelle; que désormais vous ne soyez plus esclaves du péché; que vous puissiez être le serviteur de la justice seule; que vous soyez délivrés du péché; que le péché n'ait plus de pouvoir sur vous; que vous puissiez glorifier Dieu sur la terre et que vous puissiez être semblables à Jésus. C'est pourquoi "à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ… jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait à la mesure de la stature parfaite de Christ" (Éph. 4:13). Et je vous conjure aussi de ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu. 

RH 1/9/1896

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