L'ÉVANGILE DANS L'APOCALYPSE

APPENDICE

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Notes destinées à ceux qui souhaitent étudier l'Apocalypse de façon plus approfondie.

Qui a écrit l'Apocalypse?

Presque tous les auteurs chrétiens du premier siècle ont cru qu'il s'agissait du même Jean qui a écrit l'Évangile, "le disciple que Jésus aimait". Dionysus, évêque d'Alexandrie (troisième siècle après Christ) a été le premier à remettre cela en question. Son argument principal était que le vocabulaire et la syntaxe de l'Apocalypse diffèrent de ceux de l'Évangile selon Jean. l'Évangile est écrit dans un Grec parfait du point de vue grammatical, tandis que l'Apocalypse utilise des tournures inhabituelles et même des expressions incorrectes. De plus, certains mots qui apparaissent dans les deux livres sont orthographiés différemment.

Il est vrai que les styles littéraires de l'Évangile selon Jean et de l'Apocalypse sont différents. Mais cela ne veut pas dire que "le disciple bien-aimé" n'a pas pu être l'auteur des deux livres:

  1. Il est possible que l'Évangile portant le nom de Jean ait été écrit après l'Apocalypse et avec l'aide d'autres personnes. Jean était âgé quand il a écrit l'Évangile. Il l'a vraisemblablement dicté. A la fin de cet évangile on peut lire ce qui semble être une note ajoutée par son secrétaire et par ses amis: "C'est ce disciple [Jean] qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai" (Jn 21: 24). On peut s'attendre à ce qu'un tel secrétaire transcrive la dictée de Jean en Grec correct, conforme à l'usage. Jean lui-même étant un pécheur inculte (Marc 1: 19, 20), on l'imagine difficilement écrire son Évangile dans un Grec aussi impeccable si c'est lui qui l'a écrit tout seul.

  2. L'auteur de l'Apocalypse nous apprend que lorsqu'il a eu des visions décrites dans ce livre, il était en exil sur l'île de Patmos (Apoc. 1: 9). Très probablement Jean n'avait pas de secrétaire au moment de transcrire ses visions, et aurait donc écrit lui-même. Il ne faut pas s'étonner si son style littéraire est différent. Cela pourrait même expliquer le fait qu'il orthographie "Jérusalem" différemment!

  3. Les premiers auteurs chrétiens confirment que l'Évangile et l'Apocalypse ont été écrits dans des conditions différentes, et laissent même à entendre que l'Évangile de Jean a été dicté.

  4. Il y a des ressemblances entre l'Évangile et l'Apocalypse qui désignent un même auteur: les expressions "l'eau de la vie", "l'eau vive", "que celui qui a soif vienne", et "si quelqu'un a soif, qu'il vienne", fréquemment utilisées (comparer Apoc. 22: 17 et Jn 7: 37). Le mot grec "opsis" traduit [en Anglais] par "appearance" ou "face" n'apparaît que dans l'Évangile de Jean et dans l'Apocalypse; de même pour l'expression "garder ma parole" (par exemple: Jn 14: 23 et Apoc. 3: 8). L'Evangile et l'Apocalypse parlent tous les deux du Christ comme "l'Agneau", mais aucun autre livre du Nouveau Testament ne le fait, sauf en citant l'Ancien Testament.

  5. L'auteur de l'Apocalypse se présente simplement par "Jean". Pas un mot pour préciser de quel Jean il s'agit. Le Jean de l'époque du Nouveau Testament c'est l'apôtre. Tout le monde savait qui il était.

  6. Les premiers chrétiens ont vu dans l'Apocalypse l'accomplissement des promesses de Jésus qui a dit qu'il viendrait pour les consoler et qu'il se manifesterait à eux. (Jn 14: 18, 21). Puisqu'il avait promis que le Saint-Esprit leur annoncerait "les choses à venir" (Jn 16: 13), il était naturel pour les premiers chrétiens de considérer l'Apocalypse comme l'accomplissement de cette promesse, car Jean rapporte qu'il "fut (ravi) en Esprit au jour du Seigneur" et qu'il a eu cette vision des choses célestes et des "choses qui doivent arriver bientôt" (Apoc. 1: 10). Et qui serait mieux placé pour recevoir et transmettre les messages contenus dans cette vision que le "disciple que Jésus aimait", le plus proche de Lui, parmi les douze?

Quelle est la bonne méthode d'interprétation de l'Apocalypse?

Toutes les interprétations de l'Apocalypse suivent une des trois méthodes de base: (1) "Prétériste", (2) Futuriste, ou (3) Historique.

(1) La méthode "Prétériste" considère que la prophétie se rapporte à des événements ayant eu lieu du vivant de l'auteur, elle a donc une application purement locale et contemporaine. En d'autres termes, le dragon et la bête sont des empereurs romains célèbres de l'époque de Jean, comme par exemple Néron. Cette méthode ne reconnaît pas l'Apocalypse comme une prophétie sur l'avenir; en fait, les "Prétéristes" considèrent généralement que la prophétie au vrai sens du terme, est une chose impossible. (Ils ne reconnaissent pas non plus l'authenticité des miracles de la Bible). La soi-disante Haute Critique, ou criticisme, donne le plus souvent son approbation aux interprétations "Prétéristes".

En pratique, le résultat de la méthode "Prétériste", c'est de reléguer l'Apocalypse au grenier. Si l'Apocalypse se rapporte seulement à des événements qui ont eu lieu il y a deux mille ans, pourquoi l'étudierions-nous aujourd'hui? La bénédiction prononcée sur ceux qui lisent et entendent les paroles de ce livre est rendue moins importante, car ainsi il n'a aucune signification particulière pour nous.

Signalons en passant que la méthode d'interprétation prétériste a été défendue par le Jésuite Alcazar de 1569, comme un moyen d'essayer d'arrêter la montée de la réforme Protestante. Beaucoup de Protestants d'aujourd'hui qui acceptent ce point de vue ne sont pas conscients de suivre la direction de l'église Catholique Romaine qui essaye d'éviter l'identification de la bête avec la papauté.

(2) La méthode Futuriste est presque exactement l'opposé – la prophétie se rattache à un futur éloigné d'elle, à la fin des temps. A chaque génération, des Futuristes "trouvent" dans la prophétie des choses qui s'appliquent "parfaitement" à des célébrités parmi leurs contemporains, comme Hitler ou Staline, ou n'importe qui d'autre qui se trouve être le méchant du jour. Les colporteurs de nouvelles à sensation s'emparent de ces interprétations ingénieuses et neuves, mais l'excitation s'évanouit rapidement, dès qu'une nouvelle application entre en scène. Naturellement, ces folles conjectures détournent beaucoup de personnes sensées d'une étude sérieuse de l'Apocalypse. Encore une fois la bénédiction spéciale prononcée pour ceux qui étudient ce livre est annulée.

L'interprétation Futuriste est en grande partie le fruit de la réflexion des intellectuels Jésuites Francisco Ribera et le Cardinal Bellarmine, qui ont compris que le Prétérisme d'Alcazar n'est absolument pas assez crédible pour constituer une réponse sérieuse à l'interprétation prophétique Protestante. Ils avaient pour but de détourner de la Papauté les prophéties concernant l'Antichrist. Aujourd'hui, la plupart des interprètes Protestants Evangéliques de l'Apocalypse, suivent les idées du Cardinal Bellarmine et de Ribera, n'étant pas conscient de leur origine Catholique Romaine.

(3) La méthode d'interprétation "historiciste" ou historique voit "la Révélation de Jésus-Christ" au travers de toute l'histoire de façon continue, depuis l'époque de Jean jusqu'à la fin du monde. Cette méthode voit que le Christ se révèle par le Saint-Esprit dans les grands mouvements et événements de l'histoire, et que ceux-ci ont un rapport avec la préparation d'un peuple devant accueillir le Christ lors de sa seconde venue. Cette méthode reconnaît que l'histoire est l'expression du grand conflit entre le Christ et Satan.

Ainsi, l'Apocalypse a été significative et pleine d'encouragement pour les premiers Chrétiens de l'époque de Jean, et elle les a aidés à comprendre le grand conflit devant encore avoir lieu avant le Second Avènement. Dans chaque génération, tout au long de l'histoire, l'Apocalypse a interpellé les disciples du Christ, et elle a une importance particulière pour ceux qui vivent au temps de la fin.

Elle établit avec justesse et précision l'identité de l'Antichrist et elle illumine la scène du christianisme moderne qui sans cela est plongé dans une mystérieuse confusion.

L'Apocalypse est au Nouveau Testament ce que Daniel est à l'Ancien. Beaucoup de choses qui étaient scellées dans Daniel sont descellées dans l'Apocalypse. L'Apocalypse contient environ 500 citations ou allusions provenant des livres de l'Ancien Testament.

Elle construit sur les fondements du livre de Daniel en commençant par le quatrième empire mondial dont il est question dans Daniel, Rome, et dont Jean était un contemporain. Ainsi, elle complète et confirme notre compréhension du livre de Daniel.

C'est la méthode d'interprétation "historiciste" qu'ont défendu les Réformateurs Protestants. En fait, c'est l'identification, faite par Luther, de la Papauté avec l'Antichrist, qui lui a apporté la force de rompre avec Rome et qui a donné une impulsion à la Réforme pour l'établissement du Protestantisme. Dans tous les âges, des savants fidèles sont restés attachés à l'interprétation historiciste, tandis que le Prétérisme et le Futurisme, sont tous deux des inventions relativement récentes.

Dans le passé les érudits bibliques ont tenu bon pour l'interprétation historiciste. Beaucoup par exemple ont vu dans les 1260 jours, 1260 années littérales aboutissant vers la fin du 18ième siècle. Déjà en 1639, Thomas Goodwin a reconnu la France dans la "dixième partie de la ville" qui devait subir une révolution. En 1755, Thomas Prentice a affirmé que le tremblement de terre de Lisbonne, qui a eu lieu cette année-là, était l'ouverture du sixième sceau (Apoc. 6: 12). Beaucoup dans les siècles passés ont vu l'empire Musulman dans le chapitre 9 de l'Apocalypse. Les positions prophétiques prises dans ce livre sont en harmonie avec celles des meilleurs érudits de beaucoup de siècles. Une recherche approfondie et faite avec bon sens peut témoigner de leur véracité. Ce livre se conforme à la compréhension historiciste de la prophétie.

Jean a-t-il copié certaines parties de l'Apocalypse dans d'autres livres?

Des chercheurs ont trouvé des ressemblances entre certaines idées de l'Apocalypse et des affirmations tirées du Livre d'Enoch, un document pseudo-épigraphique ("faussement ainsi nommé") qui circulait déjà 150 ans environ avant que Jean écrive. Parmi ces ressemblances on trouve des références à une multitude innombrable d'éléments: une étoile qui tombe du ciel, la disparition du premier ciel et l'apparition du nouveau ciel, le sang des pécheurs qui monte jusqu'à la hauteur du mors des chevaux, et des noms effacés du livre de vie.

Mais cela ne veut pas dire que Jean était tributaire du soi-disant Livre d'Enoch. Le contenu des visions de Jean lui est propre ; seules certaines phrases et expressions dans la description de sa vision sont similaires au Livre d'Enoch. Si ce dernier circulait librement à l'époque de Jean (comme cela a pu être le cas), il serait tout naturel pour Jean d'employer certaines phrases ou certains concepts bien connus et déjà familiers aux lecteurs. Il utilise aussi des phrases et des allusions communes aux lecteurs de l'Ancien Testament - qui s'élèvent au nombre de 500.

Emprunter à d'autres auteurs ou les citer ne compromet nullement l'intégrité d'un auteur Biblique ni son inspiration divine.

Apocalypse 1: 1, 2.

L'Apocalypse a-t-elle promis que le Christ reviendrait du vivant de ses premiers lecteurs? Parce qu'il parle "des choses qui doivent arriver bientôt" du "temps [qui] est proche", et de "Voici je viens bientôt", etc... certains présument que ce livre est en train de crier "Au loup! Au loup!" et que nous ne pouvons donc jamais savoir quand la venue du Christ est véritablement proche. En inspirant à Jean de dire à ses contemporains que la venue du Christ était proche, Dieu n'était-Il pas en train de les leurrer par de faux espoirs? Est-il possible qu'Il ne vienne pas avant un ou deux autres millénaires?

Sept affirmations de l'Apocalypse sont supposées, d'après une analyse superficielle, vouloir dire que le Christ reviendrait du vivant de l'apôtre Jean. Mais quand nous les lisons dans leur contexte, et les prenons pour ce qu'elles veulent dire, nous pouvons nous rendre compte que Le Seigneur n'était pas alors en train d'induire son peuple en erreur:

Apocalypse 1: 1. "Ce qui doit arriver bientôt". Quand l'Apocalypse est comprise d'après l'interprétation historiciste, cette citation s'illumine en voulant dire que les événements prédits là-dedans doivent bientôt ou immédiatement commencer de se dérouler pour continuer tout au long de l'histoire, comme par exemple les sept églises, les sept sceaux, etc.

Apocalypse 1: 3. "Le temps est proche". En d'autres termes, le temps est venu pour que ces événements aient lieu, et se poursuivent jusqu'à la fin (comparez avec le verset 19, où le Seigneur charge Jean d'écrire à propos d'événements subséquents, "ce qui va se produire ensuite").

Apocalypse 3: 11; 22: 6, 7, 12, 20. "Voici, Je viens bientôt", etc. Quatre de ces affirmations surviennent à la conclusion du livre, au chapitre 22. Tous les lecteurs des premiers siècles de notre ère, qui ont suivi la course historique des prophéties dans les chapitres 1-18, ont compris que la venue du Seigneur serait proche quand les événements ici prédits auraient déjà eu lieu historiquement. Les prophéties de Daniel sont la clé pour ouvrir celles de l'Apocalypse, et les premiers chrétiens avaient déjà compris que les événements prédits dans Daniel mettraient des siècles à s'accomplir. La venue du Christ ne pouvait donc pas se produire tant que les événements qui y sont prédits n'avaient pas achevé leur course, comme par exemple la suprématie de la petite corne pendant 1260 ans, etc. L'apôtre Paul a clairement vu cela, car il a déclaré aux chrétiens de son époque que le Seigneur ne reviendrait pas de leur vivant (2 Thes. 2: 1-8).

La proximité de la venue du Seigneur a commencé à être reconnue d'une manière générale et même d'une manière très répandue, à partir de la première moitié du dix-neuvième siècle, le "temps de la fin" désigné par Daniel (voir Dan. 11: 35; 12: 4).

Depuis lors, il est normal de considérer que la venue du Seigneur est toujours "proche", en ce qu'elle est imminente. Le dessein de Dieu est qu'Il vienne bientôt, et le Seigneur Jésus lui-même désire revenir. Mais l'amour de Dieu exige que le message de l'évangile soit annoncé d'abord au monde entier, et seulement "alors viendra la fin" (Mat. 24: 14).

Apocalypse 1: 10.

Quand Jean dit qu'il "fut (ravi) dans l'Esprit au jour du Seigneur" veut-il dire que cela lui est arrivé un Dimanche? Ou bien veut-il dire qu'il a été transporté en vision à l'époque du jugement dernier, qui serait alors "le jour du Seigneur"?

Et bien c'est seulement après l'époque des apôtres que certains des "pères" de l'église ont fait référence au Dimanche comme étant le jour du Seigneur. Et aujourd'hui beaucoup de chrétiens tiennent comme établi que le Dimanche est le jour du Seigneur. Mais comme l'a dit un vieux fermier, il ne suffit pas d'appeler la queue d'un agneau une patte pour que celle-ci devienne une patte. La Bible ne parle jamais du premier jour de la semaine comme du "jour du Seigneur".

Puisque la Bible désigne systématiquement le Sabbat comme le jour du Seigneur et que le Christ Lui-même le fait valoir d'une façon identique (voir És. 58: 13, 14; Mat. 12: 8), les apôtres n'auraient pas osé faire mention d'un autre jour de la semaine pour parler du jour du Seigneur.

La méthode d'interprétation Futuriste admet que le jour du Seigneur signifie le jour du jugement à venir. Mais cela est contraire au contexte. Ce ne sont pas des événements lointains dans l'avenir, éloignés de son époque, que Jean a vu en vision au chapitre 1, mais la position du Christ en tant que Souverain Sacrificateur dans le sanctuaire céleste, une situation continue, habituelle et haut placée, qui précède forcément le jour du jugement dernier (voir vers. 12-18).

Lorsque le Nouveau Testament parle de jour du jugement comme "le jour du Seigneur", elle emploie l'expression "hemera tou kuriou" ou "hemera kuriou"; mais Jean utilise ici le terme "kuriake hemera". (Comparer 1 Cor. 5: 5; 2 Cor. 1: 14; 1 Thes. 5: 2; 2 Pier. 3: 10; Apoc. 1: 10). Cela veut dire que "le jour du Seigneur" ne doit pas être compris ici comme le jour du jugement.

Apocalypse 2: 3.

Est-ce que les dates peuvent être attribuées aux sept périodes de l'histoire de l'église, symbolisées par les lettres aux sept églises? Pas exactement, parce que les développements majeurs de l'histoire peuvent assez peu souvent - sauf exception - être localisés par des dates très précises. Ainsi, les érudits qui reconnaissent les sept églises comme sept périodes majeures de l'histoire de l'église sont souvent en désaccord quant aux dates de transition exactes entre ces périodes.

Comme les couleurs de l'arc-en-ciel se fondent l'une dans l'autre, sans une ligne de démarcation précise, ainsi les époques de ces sept églises s'enchaînent-elles l'une dans l'autre graduellement.

Mais leurs grandes lignes sont très faciles à reconnaître. Dans la perspective où nous nous trouvons, en ces temps de la fin, il est tout à fait possible de discerner dans la configuration générale de ces sept périodes de l'histoire de l'église l'accomplissement de la prophétie de Jean.

Apocalypse 3: 5.

La réalité d'une période de jugement investigatif avant le retour du Seigneur est enseignée ici clairement. Certains s'opposent à une telle conception du jugement, disant qu'il n'est pas nécessaire parce que "le Seigneur connaît ceux qui Lui appartiennent". Il est vrai que la connaissance omnisciente du Seigneur rendrait un tel jugement inutile pour LUI. La période du jugement investigatif n'est pas un temps où le Seigneur décidera qui sera sauvé oui ou non. C'est plutôt le temps où Il défendra les décisions qu'il a déjà prises et convaincra le Monde et l'univers qu'il est juste et droit en les prenant.

En outre, les sept promesses faites par Christ "à celui qui vaincra" montre que la prétention superficielle du "une fois sauvé - toujours sauvé" est de l'arrogance spirituelle. C'est une compréhension erronée de L'Écriture de dire que lorsque le pécheur fait initialement profession de foi en Christ, il est déjà passé en jugement dans le sens d'un acquittement final. (Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé).

Dans un sens purement légal, cela est vrai et cela est vrai pour autant que le désir et l'intention de Dieu sont concernés. Mais si le croyant se détourne de sa foi et résiste au ministère du Saint-Esprit dans sa victoire sur le péché, il frustre l'action de la grâce de Christ et choisit lui-même que son nom soit effacé du livre de vie.

Ce passage nous révèle qu'une investigation, une recherche concernant le caractère de chaque homme est faite pour déterminer s'il a, en fait, "continué" de croire en direction du but de la victoire sur le péché.

Il est important de noter que le temps présent du verbe - dans Jean 3:16 - met aussi l'accentuation sur cette notion de continuité: "Car Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle".

Apocalypse 3: 14.

Que signifie le commencement de la création de Dieu? Christ pouvait-Il être un être humain? Le mot original pour "commencement" (arche - arké) peut avoir un sens à la fois actif ou passif.

Ainsi, cela signifierait ou bien "celui qui est créé" ou bien "celui qui est l'auteur de la création".

Mais l'Apocalypse définit clairement ici la signification de cette expression: celui qui crée. Christ est introduit ici comme l'Alpha et l'Oméga; Jean parle de Christ comme étant "au commencement avec Dieu", la Parole qui est Dieu, "dans lequel était la vie et la vie était la lumière des hommes"; toutes choses ont été faites par lui et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans Lui" (Jn 1: 1-10). Jean ne pouvait pas se contredire ici en affirmant que Christ Lui-même fut créé.

Paul dira de Christ: "Par lui toutes choses furent créées et pour Lui; Il est avant toutes choses et par Lui toutes choses subsistent" (Col. 1: 16-17). Par conséquent, la seule façon de comprendre le mot "arche" doit être en harmonie avec l'ensemble de l'Écriture dans le sens actif. Christ "est le commencement de la création de Dieu" en tant que Créateur Lui-même, l'initiateur de toute création, celui qui en a pris l'initiative.

Apocalypse 3: 16.

Selon la N.K.J.V. (Nouvelle Version King James), Christ dit à Laodicée: "Je te vomis de ma bouche". Est-ce à dire par conséquent qu'il s'agit d'une promesse de rejeter Laodicée? La condition de Laodicée est-elle sans espoir? Est-il vrai que les chrétiens individuels en Laodicée devraient faire mouvement pour retourner à Philadelphie? Le sens originel "MELLO SE EMESAI" veut dire "Je suis sur le point de te vomir" (I am about to vomit you out) ou "Je suis malade de nausée". Le mot MELLO a une signification d'intention: être sur le point de faire quelque chose (intention - to be about to do something) indiquant un dessein (iridicating a design) (W.E. Vine, Expositio Dictionary of New Testament Words, p. 15,48, 266).

Ce mot véhicule l'idée de conditionnalité, d'intention pas encore nécessairement en voie d'actualisation. Le même mot en Jean 4: 47 signifie que le garçon malade était "au bord de la mort", semblait sur le point de mourir, mais décidément il n'est pas mort. Ainsi, dans notre passage, on voit que Christ "est sur le point de vomir", mais cet acte final est conditionnel et ne deviendra effectif que si Laodicée rejette Son appel à se repentir. Le destin de Laodicée ne doit donc en aucune façon être considéré comme sans espérance.

Et Christ ne conseille pas non plus aux chrétiens individuels en Laodicée de faire mouvement vers une autre église... Son conseil est de se repentir à l'intérieur de Laodicée. Bien que certains principes exprimés dans les sept messages s'appliquent aussi à la dernière église, Philadelphie n'existe pas en même temps que Laodicée, pas plus qu'avec Thyatire ou Ephèse, à moins que l'entière séquence des sept églises consécutives soit sans signification.

L'ancien Israël était souvent dans une terrible condition de rechute dans le mal, mais le Seigneur n'a jamais demandé à Son peuple de quitter Israël pour un autre pays. Son appel par les prophètes était toujours: "repentez-vous". L'ancien Israël, comme l'église d'aujourd'hui, constituait un corps. Et si le corps est malade, la solution pour chaque membre de ce corps, tel un doigt coupé, par exemple, n'est pas de se séparer du corps mais de coopérer en oeuvrant à la promotion de la guérison du corps tout entier.

Les membres individuels de Laodicée peuvent aider seulement s'ils font ce que Daniel fit il y a bien longtemps pour son peuple (Dan. 9): Confesser les péchés du corps (identification) comme étant aussi les leurs et promouvoir ainsi la repentance jusqu'à ce que le corps de l'église devienne perméable.

Philadelphie est l'une des sept étapes dans le développement de l'église, alors que se fait sa croissance en Christ en vue de Son retour. L'étape finale sera la repentance de Laodicée et sa victoire (sur le péché) préparant ainsi un peuple à se tenir debout; ce sera l'ÉPOUSE de l'AGNEAU.

Le message de Christ à Laodicée est une partie de la "Bonne Nouvelle" de l'Évangile, si elle veut se repentir. Ce n'est qu'un ennemi de Christ qui pourrait essayer de tordre ce message en une mauvaise nouvelle de condamnation finale.

Apocalypse 6: 7.

Les sept sceaux sont-ils parallèles aux sept églises? Couvrent-ils également les deux mille ans de l'ère chrétienne? Depuis les premiers siècles, la majorité des théologiens et des érudits ont compris que les sceaux s'étendaient depuis l'église des Apôtres jusqu'à la seconde venue de Christ. Parmi ceux-ci, il faut inclure Tertullien et Victorinus au troisième siècle, Andréas de Césarée au septième siècle, Bédé le Vénérable au huitième siècle, Bruno de Segni au douzième, Joachim de Flore au treizième, les Lollards et Wycliffe au quinzième et bien sûr la plupart des Réformateurs au seizième siècle.

En cherchant à s'opposer à la Réformation protestante, les Futuristes catholiques ont essayé de placer tous les sceaux dans un avenir ou futur éloigné, tandis que leur collègue RIBERA les reléguait au contraire dans le passé avant la destruction de Jérusalem en 70. Mais à nouveau, nous voyons que, aussi bien le FUTURISME que le PRETERISME sont des inventions relativement nouvelles et ces deux systèmes sont en réalité les "interprétations particulières" dont parle Pierre, non soutenues par un consensus de théologiens sérieux au cours des siècles. Dans le système d'interprétation prétériste et les tentatives d'explications futuristes, les sceaux ne sont que de la conjecture de pure imagination. Mais par contre, ils cadrent parfaitement avec une identification historique de la prophétie.

Apocalypse 8 et 9 - Les trompettes.

Les savants bibliques, pendant quinze siècles ont considéré les sept trompettes comme sept périodes de bouleversements, de guerres, de crises à travers l'ère chrétienne depuis l'apôtre Jean jusqu'au temps de la fin. Les sept églises et les sept sceaux sont presque unanimement considérés comme applicables à l'ère chrétienne dans sa totalité. Il est donc raisonnable de faire une application identique aux sept trompettes. Bien sûr, le fait que beaucoup de théologiens érudits aient vu les trompettes dans ce même sens ne prouve pas que ce point de vue soit nécessairement correct mais cette application ne devrait pas être rejetée à la légère, à moins qu'une preuve solide ne demande de le faire.

Depuis le VIIIième siècle, par exemple, nous trouvons des savants théologiens qui comprenaient que la cinquième trompette devait s'appliquer aux Sarrasins. Dès 1587, John Foxe comprenait les cinq mois comme étant 150 années littérales, suivies par les 391 années d'Apocaplypse 9 :15. Luther voyait déjà les Turcs dans les cinquième et sixième trompettes. Thomas Goodwin, président du Magdalen Collège, Oxford, en 1654, comprit que la sixième trompette devait commencer en 1453.

Des chercheurs bibliques, représentant beaucoup de dénominations mirent en place la base, le fondement de la position prise dans ce livre. Ainsi, il est raisonnable de voir que l'Apocalypse inclut aussi un exposé pertinent de la montée et du progrès de l'Islam. Dieu vit d'avance et prédit que l'attention du monde convergerait vers le Moyen-Orient.

Un très grand nombre de savants théologiens, pendant des siècles, ont compris qu'en Apocalypse 9: 15 mentionnant "l'heure, le jour, le mois et l'année", il y avait une prophétie linéaire, c'est-à-dire un jour bien désigné pour une année réelle - représentant donc l'aboutissement des 391 années. Certains ont ultérieurement suggéré que la phrase devait être comprise comme "ponctiliaire", c'est-à-dire indiquant un moment bien défini dans le temps, l'heure précise, de tel jour, de tel mois, de telle année. Mais ce n'est pas ce que dit le Grec car ce serait là une expression anormale et maladroite, une locution inhabituelle qui n'est utilisée nulle part ailleurs dans l'Écriture. Car il s'agit là d'un langage symbolique, tout comme les trompettes sont symboliques.

La syntaxe grecque met l'accent sur une compréhension linéaire. L'article "ten" n'apparaît qu'une seule fois pour couvrir la phrase toute entière: "l'heure, et jour, et mois et année" (mot à mot). Si l'intention avait été de désigner un point ponctuel précis, l'article aurait été répété avec chaque mot. Si vraiment cette phrase inhabituelle concernant le temps est ponctiliaire, personne n'a jamais pu arriver à une explication d'accomplissement qui semble appropriée.

Par ailleurs, si l'on considère cette phrase comme étant "linéaire" en ce cas elle cadre comme un remarquable accomplissement prophétique.

Une pléiade d'interprètes de la Bible préparèrent ainsi la voie à Josiah Litch en 1838, pour qu'il puisse prédire - sur la base de cette prophétie - la chute de l'empire Ottoman pour le cours de l'année 1840. En juillet de cette année-là, il fit un pas de plus dans ce sens en affirmant que l'heure devait représenter 15 jours de temps littéral. Ainsi, il fixa la date du 11 août comme devant être celle de la chute de l'empire ottoman. L'événement qui se réalisa vraiment le 11 août de cette année-là fut largement reconnu comme un accomplissement de cette parole prophétique. Ce fut une étape significative, inaugurant une série d'événements qui détruisirent progressivement l'indépendance ottomane, défaisant ainsi, dans un ordre inverse, les faits historiques qui avaient élevé cet empire à la gloire 391 ans auparavant.

Apocalypse 11: 3-13 - Notes sur la Révolution française.

En 1698, un certain Drue Cressener d'Ely fixait la période des 1260 années depuis l'époque de Justinien jusqu'à "un peu avant l'année 1800". Il n'identifia pas la France comme étant la dixième partie de la ville qui devait tomber mais comprit que ce passage décrivait une révolution en Europe qui serait suivie d'un réveil de la vraie religion autour de 1800.

En 1639, Thomas Goodwin affirmait que la France serait la nation qui souffrirait d'une telle Révolution. Aux U.S.A., d'autres chercheurs soutenaient la même position (John Cotton et Increase Mather en 1655 et 1708 respectivement). Et en France, quelques-uns parmi les Huguenots adoptèrent également ce point de vue (Jurieu notamment, un des meilleurs théologiens réformés).

Des savants théologiens, Anglais et Ecossais, prédirent la Révolution française sur la base de cette prophétie, des décennies avant que l'événement ne se produisit. Lorsque la Révolution elle-même éclata il y eut un large éventail d'érudits bibliques qui y virent l'accomplissement de la parole prophétique et le proclamèrent. Parmi la plupart des théologiens, il y avait unanimité pour reconnaître les grands traits généraux de la ligne prophético-historique, tels que nous les avons présentés dans ce livre.

Apocalypse 12: 17.

Deux détails peuvent être considérés ici d'une manière plus approfondie:

Quelques traductions modernes de ce verset rendent "le témoignage de Jésus-Christ" comme étant "la vérité révélée par Jésus" (G.N.B.) ou "le témoignage rendu à Jésus-Christ" (N.E.B.) ou "portant témoignage à Jésus" (R.S.V.) - Toutes ces versions sont anglaises ou américaines. (Note du traducteur).

Le cas génétif du grec permet que cette phrase puisse être comprise comme:

C'est le contexte qui doit décider laquelle de ces deux idées est la plus juste. Or, d'après celui-ci, ce sont les versions King James et New King James qui donnent le sens correct: Le témoignage de Jésus, c'est le témoignage qu'il donne Lui-même à son peuple, allant de Lui à ses disciples.

La raison en est que dans le livre de l'Apocalypse, le problème trouve déjà sa solution ailleurs, dans un autre texte. Un ange définit la phrase de Jean comme étant "l'esprit de la prophétie" (chap. 19:10). C'est bien ce que le grec original dit (La V.S.R. est en accord avec la K.J.V. sur ce point).

L'ange dit à Jean de ne pas l'adorer: "parce que je suis ton compagnon de service et celui de tes frères les prophètes". En d'autres termes, il dit que le témoignage de Jésus est l'oeuvre des prophètes ou l'esprit de prophétie qui réside en eux et agit par eux (voir 2 Pier. 1: 21). Rien dans la Bible ne fait la moindre allusion à une cessation de l'Esprit de prophétie après le temps des auteurs inspirés du Nouveau Testament.

Ce don doit rester actif dans l'église "jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'hommes faits, à la mesure de la stature parfaite de Christ" (Éph. 4: 11-18). L'église qui attend le retour de Christ ne doit donc "manquer d'aucun don... pour que vous soyez irréprochables au jour de Jésus-Christ" (1 Cor. 1: 4-8).

Bien sûr, nous pouvons nous attendre à ce que Satan envoie des faux prophètes pour semer la confusion et séduire, mais ceci ne signifie pas que Dieu n'enverra pas de vrais prophètes. Il faut les tester, les éprouver et ainsi rejeter les faux et accepter les vrais (1 Jn 4: 1; Mat. 24: 11, 24; 1 Thes. 5:19, 21).

Dieu se réserve le droit de sélectionner qui Il veut pour exercer le don de prophétie, soit des hommes, soit des femmes (cf. 2 Sam. 7: 2; 1 Chr. 29: 29; Act. 11: 27-28; Jug. 4: 4; 2 Chr. 34: 22 ; Act. 21: 9-10).

Selon Apoc. 12: 17, nous devons nous attendre à voir le don de prophétie parmi le peuple de Dieu dans les derniers temps.

Le mot "reste" dans ce verset signifie: "ceux qui sont laissés en plus" ou "ce qui reste" (Loïpoï dans l'original). Un autre mot, traduit aussi par "reste" se trouve en Romains 11: 5 "Leimma".

Ces deux mots sont en relation l'un avec l'autre et sont virtuellement des synonymes... L'idée néo-testamentaire du "reste" est une extension de la notion souvent répétée de "reste" trouvée dans l'Ancien Testament qui survit à une terrible opposition satanique du dehors et à une apostasie corrosive venant du dedans. La famille de Jacob préservée en Égypte constitue un "reste" (Gen. 45: 7). Les sept mille hommes restés loyaux au temps d'Élie constituent un reste (1 Rois 18: 22). Sanchérib conquit tout Judah, sauf Jérusalem, "le reste" (2 Rois 19: 4). C'est un "reste" seulement qui reviendra de la captivité (És. 11: 11-13). Après bien des siècles, seul un "reste" sera prêt à accueillir le Messie (És. 4: 2-3; Jér. 23: 3-6; Mich. 4: 7; Soph. 3: 13).

C'est là aussi l'idée exprimée en Apocalypse 12: 17. Comme dans l'ancien Israël, la grande apostasie des siècles engloutit les masses qui font profession d'être chrétiennes, alors qu'un reste seulement demeure loyal. Notre passage les distingue par plusieurs critères précis: Ils souffrent de la colère du Dragon; ils préservent la foi pure de l'église apostolique, (la femme enrobée du soleil et la lune sous ses pieds car ils sont sa "semence" ou descendants spirituels); ils gardent les commandements de Dieu, ce qui est un trait distinctif remarquable, suggérant que la masse de ceux qui font profession de suivre Christ ne les gardent pas; ils ont la communication directe de Jésus-Christ par le témoignage vivant du don de prophétie. Ceux qui composent ce peuple particulier, unique, différent, sont identifiés dans Apocalypse 12: 17 comme étant "les saints".

Apocalypse 13.

On dit qu'une image vaut un millier de mots. Dieu, avec beaucoup de sagesse, a donné de la "signification" au livre de l'Apocalypse par ses tableaux et images symboliques.

Il suffit de considérer les détails prophétiques précis et de les comparer avec leur accomplissement étalé devant nos yeux dans l'histoire. Pendant plus de mille ans, la position développée dans ce livre, à savoir que la première bête d'Apocalypse 13 est la papauté, a été adoptée par beaucoup d'étudiants de la Bible. Vers le 13ième siècle, le choeur des voix proclamant que la Bête est la Papauté était si vaste que le Pape Innocent III tenta de parer le coup porté par cette position, en étiquetant la Bête comme étant l'Islam. Wycliffe, Huss et la majorité des Réformateurs proclamèrent fermement que la Bête était la Papauté. C'était là le point de vue généralement accepté par les protestants. Les détails de la prophétie ne conviennent effectivement à aucune autre puissance.

L'identification de la seconde Bête dépend de celle de la première. Thomas Goodwin, au 17ième siècle, fut probablement le premier à déclarer qu'elle devait être une sorte d'image protestante de la Papauté. Le temps s'écoulait et la croissance phénoménale des U.S.A. devenait la merveille du 19ième siècle. Beaucoup de savants en vinrent à les reconnaître comme étant l'accomplissement de la seconde moitié de ce chapitre. Alors que nous continuons dans la course sauvage aux armements, le matérialisme excessif, la criminalité, le terrorisme et la violence des dernières années de cette fin de 20ième siècle, l'image projetée du caractère de l'Amérique - devant parler comme un Dragon - devient de plus en plus justifiée.

Depuis l'époque reculée de Tertullien, au deuxième siècle, 666 avait déjà été compris comme étant l'identification numérique de l'Anti-Christ. Même dans les premiers siècles, les étudiants de la Bible en faisaient des applications à des titres qui représentaient l'apostasie sous une forme ou sous une autre.

En 1612, Andréas Helwig publia un livre intitulé "AntiChristus Romanos" (L'antichrist romain) dans lequel il affirmait que le titre du Pape "VICARIUS FILII DEI" était la base de computation de 666.

Il est couramment reconnu que le fondement de la prétention du Pape à l'autorité est le fait qu'il se dit le "vicaire du Fils de Dieu". La terminologie exacte de ce titre se trouve dans la "Donation de Constantin", un document longuement vénéré.

La tendance beaucoup trop commune de choisir des noms de tyrans contemporains notoires pour identifier 666 est erronée, parce que le texte de l'Apocalypse spécifie que ce nombre appartient uniquement à la Bête. Des milliers de gens ont des noms dont le nombre pourrait aboutir à 666 mais cela est hors de propos. Le nom doit être dans une langue qui emploie des lettres comme chiffres, telle que le Latin. Ainsi, il est futile de vouloir compter à ce sujet les valeurs numériques de lettres en anglais ou dans d'autres langues modernes. Le nombre 666 n'est que l'un des points précis donnés pour identifier le pouvoir de la Bête. A nouveau, un nom tel que le mot grec LATEINOS est hors de question parce que ce n'est pas un nombre d'homme, c'est-à-dire celui d'un homme bien spécifique. Et cela ne pourrait pas non plus être le nom d'aucune personne individuelle qui soit visée parce que la Bête est un pouvoir qui exerce sa suprématie par générations successives, depuis 1260 ans.

Apocalypse 14: 11.

Ce passage enseigne-t-il que les "perdus" deviendront eux aussi immortels et ainsi souffriront une torture sans fin? Les méchants ne mourraient donc jamais de la seconde mort? L'expression, dans l'original, est "eis aionas aionon" (littéralement en anglais : multiplied âges) et dans l'Écriture désigne toujours une finalité. Lorsque l'expression est associée avec Dieu ou Christ, elle signifie "immortalité", car Dieu seul est immortel. Lorsque l'expression est associée avec des êtres mortels, elle signifie jusqu'à la fin de leur vie, leur finalité, leur fin complète (correspondant à l'expression française: condamné à perpétuité).

L'Apocalypse cite souvent l'Ancien Testament. L'image de la "fumée" est citée d'Ésaïe 34: 10 où le châtiment d'Edom est décrit comme "la fumée de son tourment qui montera pour toujours". Cependant, chacun sait bien qu'Edom n'a pas continué à brûler littéralement pendant tout le temps depuis cette époque-là.

Cette expression dénote l'idée d'une destruction totale et les versets suivants font mention de désolation et d'animaux sauvages habitant ensuite le territoire d'Edom.

La Bible ne doit pas être mise en contradiction avec elle-même. "Les méchants périront, disparaîtront. Ils se dissiperont en fumée" (Ps. 37: 20). Sodome et Gomorrhe souffriront "la vengeance d'un feu éternel" (version anglaise K. J.) et cependant ces villes ne continuent pas à brûler littéralement (voir Jude 7). Le feu était éternel dans sa conséquence et sa finalité. Ces villes ont été totalement détruites pour toujours. "Tous les orgueilleux, les hautains, oui, ceux qui font le mal, seront comme le chaume. Et le jour qui vient les consumera par le feu, dit le Seigneur Éternel" (Mal. 4: 1).

L'enseignement biblique cohérent est que l'homme déchu est mortel, sujet à la mort; et que l'immortalité se trouve uniquement "en Christ". Comment quelqu'un, y compris Dieu Lui-même, pourrait être heureux pendant l'éternité en sachant que des millions innombrables de gens souffriraient une torture infiniment pire que tout ce que les Nazis infligeaient à leurs victimes et cela sans arrêt et pour toujours, toujours, sans aucun espoir de solution pour y mettre un terme?

"Car Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il AIT LA VIE ÉTERNELLE" (Jn 3: 16). "Le salaire du péché, c'est la mort", la seconde mort (Rom. 6: 23; Apoc. 2: 11; 20: 14).

Apocalypse 14: 15-18.

Ici, le temps de la seconde venue de Christ est montré comme devant dépendre du fait que la "moisson de la terre" soit parvenue à maturité. (Grec: xeraino: devenir mûr, comme le grain qui devient prêt à être coupé par la faucille).

Jésus explique ce symbole dans une parabole en Marc 4: 28-29 "La terre produit d'elle-même, d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi. Mais dès que le grain mûrit (Grec: est mûr) immédiatement, il y met la faucille car le temps de la moisson est là".

Bien sûr, le temps où le grain sera mûr est connu du Père - Lui seul, comme le jour et l'heure de la venue de Jésus-Christ (voir Marc 13: 32). Mais cette pré connaissance du Père ne signifie pas sa prédestination ou le fait que nous n'aurions pas de responsabilités en tant que croyants en Christ dans cette affaire.

Pierre nous dit que pour ceux qui y croient, il est possible de hâter la venue du Seigneur. Attendez ardemment le retour du Seigneur et travaillez à le hâter (traduction plus littérale de 2 Pierre 3: 12 de la N.E.B. Anglaise).

Après que la moisson de la terre (ceux qui croient au Christ) aura été récoltée viendra la seconde récolte, la vendange des raisins de la colère "qui seront foulés dans le grand pressoir de la colère de Dieu!", le châtiment de ceux qui auront choisi la rébellion contre Son gouvernement. Leur méchanceté se sera développée côte à côte avec la foi épurée de ceux qui auront choisi de croire, si bien que les deux récoltes auront mûri simultanément.

Apocalypse 16: 12-16.

Il y a eu des étudiants de la Bible dans le passé qui croyaient que la bataille d'Harmaguédon était une guerre littérale durant laquelle les armées de l'Est et de l'Ouest se combattraient dans un gigantesque rassemblement en Palestine. La première et la seconde guerre mondiales, pensaient-ils, devaient conduire à la guerre finale d'Harmaguédon.

Ils comprenaient que le fleuve Euphrate devait être un symbole du pouvoir politique de l'Islam qui devait s'assécher durant le temps du sixième fléau ou plaie. Les "Rois de l'Orient" ou "du Soleil Levant" pensaient-ils, représentaient les nations orientales mobilisées contre celles de l'Occident. Bien que je me prononce en faveur du point de vue développé dans le commentaire de ce passage que je fais dans ce livre, je crois qu'il serait peu sage de ridiculiser maintenant l'autre point de vue tenu par tant de commentateurs du passé.

Ce passage est sans aucun doute une parole prophétique non encore accomplie, car les sept dernières coupes n'ont pas encore été versées sur la terre. Nous ne devons pas devenir dogmatiques ou arrogants dans la compréhension de textes prophétiques encore en voie d'accomplissement.

Si nous laissons le livre de l'Apocalypse s'expliquer par lui-même, il apparaît que l'Euphrate est en effet un symbole de l'Islam, car c'est ainsi qu'il est présenté au chapitre 9: 14. A la surprise de beaucoup, la crise du pétrole a catapulté - pour ainsi dire - l'Islam au niveau d'une influence mondiale sans précédent. Les adhérents à cette religion se voient eux-mêmes impliqués dans une nouvelle "JIHAD", guerre sainte pour la domination du monde, vivement désireux de voir l'Islam lancer un défi montrant qu'il est le vrai style de vie pour tout le monde.

Au temps de la capture des otages américains en Iran en 1979, les étudiants militants de l'Université de Téhéran disaient que "l'Islam représente la seule réponse possible face à l'Occident" (Mohamed Heikac, Nairobi Standard, 16 août 1981). Un rédacteur du "Sacramento Bee", journal de Californie, du 9 mai 1989, écrit: "Ayant souffert d'une dégénération morale, l'Occident éprouve maintenant un grand besoin de vérité. L'Islam est un autre nom donné pour désigner la vérité".

Après des siècles d'entreprises missionnaires, il nous faut admettre que la foi en Christ a très peu pénétré parmi les millions de sujets de l'Islam.

A nouveau, si nous voulons permettre au livre de l'Apocalypse de s'expliquer par lui-même, il semblerait bien que les "rois du soleil levant" soient à mettre en relation avec "l'ange venant du soleil levant" d'Apoc. 7: 1 qui apporte avec lui le sceau de Dieu. Selon Apoc. 9: 4, l'Islam a toujours eu un sens inné du respect du sceau de Dieu (y compris dans son sens plus profond, comme un signe de son approbation pour un caractère vraiment pieux).

Ce qui a soulevé l'Islam moderne d'une sorte de fièvre d'indignation de JIHAD contre le christianisme, ce n'est pas la vérité du christianisme mais sa perversion par Babylone, de telle sorte que l'éthique chrétienne leur apparaît souvent comme plus impie que le paganisme lui-même.

Il s'ensuit que l'Islam se sent comme destiné à sauver le monde de la corruption du christianisme apostat. Rappelons qu'à ses débuts, l'Islam se réclamait aussi de cette mission comme étant la motivation de sa vocation.

Ce passage pourrait-il présager une percée finale d'une piété vraiment semblable à celle de Christ, authentique et non corrompue, qui pénétrerait enfin au coeur même de l'Islam?

Les temps des verbes grecs en Apocalypse 16:12, 13 pourraient être compris comme démarquant une série d'événements qui conduiront à l'événement final du rassemblement des nations en Harmaguédon (vers. 14). Les "esprits malins semblables à des grenouilles" ont très certainement déjà été à l'oeuvre avant le déversement de la sixième coupe. De même le dessèchement de l'Euphrate et la venue des "rois du soleil levant" pourraient être ici considérés par le prophète comme des événements préparatoires à l'acte final du grand rassemblement dans le lieu appelé en hébreu "Harmaguédon".

Si cet Évangile du Royaume doit être proclamé dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations (Mat. 24: 14) il faut qu'il pénètre même parmi les centaines de millions d'adhérents de l'Islam. Sans doute, la moisson de la terre inclura-t-elle une récolte généreuse venant des rangs de ceux de l'Islam qui répondront au message du sceau du Dieu vivant. Il doit y avoir, au sein de l'Islam, bien des individus qui sont lassés et fatigués de la violence et du fanatisme qui caractérisent tant ses activités et le terrorisme actuels.

Ceux-là seraient prêts à accueillir favorablement un réveil de la foi pure et apostolique. Le processus du mûrissement du grain à engranger pour la moisson inclut également une vue rétrospective de l'histoire qui amène enfin la vérité à être le point de mire.

Peut-être les pouvoirs fanatiques qui résistent encore actuellement à la libre proclamation de l'Évangile dans les régions où prédomine l'Islam seront-ils, par la providence du Seigneur, amenés à être "desséchés", en sorte que ceux qui le souhaitent puissent recevoir la Bonne Nouvelle du Sceau de Dieu en préparation à la venue du Seigneur.

Apocalypse 17: 7-18.

Beaucoup d'érudits très doués se sont attaqués à ces détails et sont arrivés à des conclusions contradictoires sur des questions de moindre importance. Apparemment, le Seigneur n'a pas encore permis, que nous ayons jusqu'alors une vision très claire à ce sujet. Jusqu'à ce que nous puissions voir les choses plus parfaitement il faut nous en tenir aux paroles de sagesse de Deutéronome 29: 29 "Les choses cachées sont à l'Éternel, notre Dieu; les choses révélées sont à nous et à nos enfants..."

Plutôt que de chercher à pénétrer dans des domaines que le Seigneur ne nous a pas encore révélés, nous devrions donner plus d'attention à la lumière que nous avons déjà et en faire bon usage!

En attendant, restons campés sur des principes de base solides qui nous éviteront de nous perdre dans des labyrinthes de spéculation.

  1. La Bible doit pouvoir s'interpréter par elle-même.

  2. Aucun texte de L'Écriture ne peut être l'objet d'une interprétation particulière, c'est-à-dire que la spéculation de la conjoncture est exclue (2 Pier. 1: 20).

c) Le but principal de la révélation prophétique, l'accent mis sur la guerre contre Christ, doit constamment rester présent à l'esprit.

  1. Ne pas oublier l'époque à laquelle ce passage fut écrit. L'ange parla à Jean; le passé, le présent et l'avenir doivent être mis en relation avec son temps.

  2. Les expressions: "court espace de temps" ou "une heure" peuvent être des périodes de temps indéfinies signifiant "un moment".

f) Il ne faut pas faire dévier la parole prophétique qui, de son grand faisceau lumineux balaie toute l'histoire du conflit des siècles vers quelques épisodes mineurs en leur donnant une importance disproportionnée, ce qui pourrait nous rendre comparables à des myopes!

En tous cas, le réveil de la Papauté dans les temps modernes correspond à cette partie de l'image qui est fortement accentuée dans les événements actuels. Et le mouvement du Protestantisme s'unissant à elle est aussi fortement évident. Lors de la visite de Jean-Paul II aux U.S.A., il fut accueilli par beaucoup de leaders protestants comme "le chef moral du monde". Lorsqu'il visita le Kenya en 1980, les principaux responsables protestants l'acclamèrent aux cris de "Our pope, too" (Il est aussi notre Pape à nous).

Pour la première fois depuis le Roi Henri VIII, un prélat catholique romain a officié en la cathédrale St-Paul de Londres pour le mariage du Prince de Galles. Le Synode général de l'Église d'Angleterre a demandé aux anglicans de prier avec les catholiques pour "l'avancement du mouvement de nos deux églises vers l'unité visible".

Rome envisage son but comme étant celui "d'une seule église" et d'une "Unité organique" de tous les protestants sous son chapeautage. Le décor se met en place pour le temps où "ceux qui habitent sur la surface de la terre s'émerveilleront devant la femme qui est assise sur la Bête".

Apocalypse 20.

Si nous voulons permettre à ce chapitre d'exprimer le message qu'il contient sans être dérangé par des spéculations, il faut qu'il n'y ait pas de confusion à ce sujet.

Il nous faut étudier la Parole et accepter son enseignement, clair et évident. Voici quelques principes qui nous aideront à établir la vérité concernant la période des mille ans:

  1. Les promesses de Dieu de restaurer la gloire et la puissance de l'ancien Israël étaient conditionnelles: "Si vous obéissez à ma voix, alors vous serez un trésor particulier pour moi, parmi tous les peuples (Deut. 7, 8, 27-30; Jér. 18: 6-10).

  2. L'ancien Israël a presque constamment manqué de remplir les conditions et finalement rejeta son Messie, le Fils de Dieu (Mat. 21: 43 ; 23: 38; 27: 25; Jn 19: 15).

  3. Ceux qui croient en Jésus-Christ sont devenus le véritable Israël spirituel (Gal. 3: 16, 26-29; Rom. 2: 29; Act. 2: 16-21; 13: 47; 15 :13-17).

  4. L'apôtre Paul affirme clairement que les vrais enfants de Dieu d'Abraham ont toujours été ceux qui avaient la foi et non simplement ses descendants génétiques incroyants (voir Rom. 4; Gal. 3: 7-9). Les nombreuses références à Israël dans Apocalypse confirment que les desseins de Dieu seront accomplis dans une famille universelle de croyants en Christ de toute nation, race, tribu, langue et peuple (Apoc. 7: 1-7; 14: 6-7).

  5. La seconde venue de Christ vient avant les mille ans parce qu'elle est décrite dans Apocalypse 19: 11-21, comme précédant les événements du chapitre 20.

  6. Ceux qui ont rejeté la grâce de Christ périssent à sa seconde venue, si bien que la planète Terre est dépeuplée (les justes ayant été enlevés au ciel avec Christ) (Apoc. 19: 18-21; Thes. 1: 7-10; 2: 8-9; Jér. 25: 31-33).

  7. La première résurrection a lieu à la seconde venue de Christ et inclut tous ceux qui ont vraiment cru en Lui (Jn 5: 28, 29; Thes. 4 : 16-17; 1 Cor. 15: 18-23, 51-54).

En harmonie avec ces textes et beaucoup d'autres dans l'Écriture, Apocalypse 20 décrit ce qui se passera sur la terre durant les mille ans après la seconde venue de Christ.

Apocalypse 21-22.

Accepterons-nous comme littérales ces magnifiques descriptions dans ces deux derniers chapitres de la Bible? Oui! Car toutes les promesses de la Bible trouvent leur convergence finale dans ces descriptions de la Nouvelle Terre... Il n'y a aucune allusion qui donne à penser que ces choses soient simplement symboliques ou figuratives.

La seule raison de douter que cette bonne nouvelle de l'avenir est vraiment si bonne que cela, c'est que le péché d'incrédulité concernant ce que Dieu a dit a toujours été pour l'homme une malédiction depuis des millénaires.

Ces deux chapitres ont été d'un immense réconfort et encouragement pour des milliers d'êtres humains que l'on ne peut compter depuis que l'apôtre Jean les a écrits. S'il y a dans la Bible quelque chose qui mérite d'être considéré comme fiable c'est bien cela. Et il me dit: "Écris, car ces paroles sont certaines et véritables" (Apoc. 22: 6).

Voici encore le temps d'exercer une foi parfaite et une pleine confiance dans le plan d'amour de Dieu. Tout ceci est bien réel et bien plus encore, tel l'avenir heureux réservé à ceux dont le cœur entre en sympathie avec le plan du salut effectué en Jésus-Christ et qui Lui ont confié leur vie comme Il a tout donné pour eux.


FIN

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