Note: Dans le langage original, il s'agit de quelque chose de sublime, excellant, totalement adéquat. Ah, si Jésus pouvait dire de nous quelque chose de similaire! Dans cette histoire, il doit y avoir quelque chose qui projette de la lumière sur l'Évangile.

Note:Judas amena les onze disciples à penser qu'il avait raison de condamner cette femme. Ils n'avaient pas de discernement spirituel. Ils n'avaient pas la moindre idée de la méchanceté de Judas, ni de la bonté de la femme. Aujourd'hui nous avons certainement besoin d'une meilleure vision que celle qu'ils démontrèrent à leur époque.

Luc 7:37 et 39 nous informe qu'elle était "une femme pécheresse", une manière respectueuse de dire qu'elle avait perdu sa réputation morale (Lisez aussi Matthieu 21:31 et Luc 15:1 et 2). Avec beaucoup de tact, Luc narre une autre facette de l'histoire (7:36 à 50) qui révèle certains faits surprenants: des pensées de Simon le pharisien nous pouvons déduire qu'il connaissait intimement Marie. Et vu que Jésus dit qu'il était dix fois plus coupable qu'elle, il est raisonnable de penser que Simon fut précisément celui qui la séduisit et ruina sa vie, probablement depuis son enfance ou son adolescence.

Quand une jeune fille souffre d'une disgrâce de cette envergure, elle finit souvent dans la ruine morale et psychologique. A l'époque de Marie, il n'y avait pas de psychiatre ou de psychologue. Se sentant violée et indigne, elle sombra dans le désespoir et de jeta dans l'abîme sans fond de l'abandon. Les démons finirent par prendre possession de son esprit et de son cœur. Ceci peut facilement arriver à n'importe quel humain qui ne connaît rien d'autre que le désespoir.

Note: Pas une fois, ni deux, mais sept fois Jésus répandit son âme en prière, en faveur de cette ruine humaine. Jésus ne pria pas d'une manière machinale et répétitive, mais "avec de grands cris et avec larmes" (Hébreux 5:7). Nous pouvons bien penser que le profond ressentiment envers l'homme qui avait ruiné sa vie était un de ces sept "démons", peut-être le dernier que Jésus jeta hors d'elle. Pour celui qui n'a pas souffert, il est difficile d'imaginer l'amertume que le cœur de celui qui a souffert de l'inceste, ou de tout autre forme d'abus sexuel peut héberger.

Combien de cœurs humains souffrent de la haine et du ressentiment que la voix seule de Jésus, "avec de grands cris et des larmes" peut guérir! Notre appréciation du pardon de Dieu est toujours parallèle à notre pardon des autres.

En se voyant guérie de cette maladie qui semblait incurable, Marie débordante de reconnaissance et de remerciement chercha l'opportunité pour l'exprimer de la manière la plus fervente.

Note: Lisez les versets 3 et 5 pour voir la façon dont elle oignit sa tête et ses pieds (Luc 7:38 et 46; Jean 12:3). Marie ne trouva pas le parfum adéquat pour son Sauveur parmi les soldes. Ce parfum était réservé uniquement aux empereurs. Réfléchissez sur ce que signifie investir pour cela le salaire d'un ouvrier durant toute une année! Pour Marie, il n'y eut rien de trop coûteux pour offrir à son Seigneur.

Elle apprend que Simon va donner un festin et conçoit un plan formidable. Si elle attend que Jésus meurt pour l'embaumer, il ne saura rien de sa profonde reconnaissance. Pourquoi ne pas utiliser le parfum pour l'oindre tandis qu'il est encore vivant? Bien entendu, elle n'a pas été invité à la fête, mais elle viendra quand même et oindra Jésus à ce moment-là. Elle ne se rendait pas compte de la profonde signification de ce qu'elle allait faire.

Arrivée dans la salle, elle brise impulsivement le vase d'albâtre qui contient le précieux liquide et le vide sur la tête de Jésus, laissant le liquide s'écouler et se répandre jusqu'au sol. L'odeur du parfum remplit toute la pièce, les conversations cessent, les invités essayent de voir ce qui se passe.

Et voilà qu'une fontaine inespérée se libère et jaillit dans l'âme de Marie sans qu'elle y soit préparée. De chaudes larmes baignent les pieds du Sauveur, et la "pécheresse" s'agenouille pour les sécher avec ses cheveux. Voilà l'acte le plus sublime accompli par un pécheur repentant; mais le cœur dur de Judas et les disciples obtus ont manqué d'apprécier cet événement.

Note:Jésus vit quelque chose que les disciples bien trop aveugles pour voir ne remarquèrent pas:

Note: Le verset 6 nous donne une idée du nombre de pauvres qui auraient pu bénéficier de cet argent. Mais les disciples ignoraient que Judas était un voleur. Ils le voyaient comme le plus capable et le plus intelligent, comme un administrateur sage. Le raisonnement de Judas est d'une logique implacable, et il est en apparente harmonie avec les fréquents rappels de Jésus sur l'aide aux pauvres. Ne vous semble-t-il pas vrai que nous aurions aussi pu être d'accord avec Judas et la "majorité", dans sa condamnation de l'acte inhabituel de Marie? Comme il nous aurait été facile de nous trouver du côté du cœur froid de Judas, dans l'indignation de son aveuglement spirituel! Cependant, comme sa méchanceté se distingue crûment aujourd'hui, en contraste avec l'amour infini de Christ, et la réponse fidèle d'un cœur sensible!

Note: Luc 7:29 montre les pensées obscures de Simon quant à Jésus. Il en conclut qu'il n'était pas même un prophète. Simon était reconnaissant d'avoir été guéri de sa lèpre, et lors de cette fête il trouva la manière de lui dire "merci", en accord avec son orgueil et sa condition digne de pharisien. Mais en voyant Jésus accepter l'offrande de Marie, il trouva l'évidence qu'il cherchait pour le rejeter comme son Sauveur, et il se réjouit de ne pas être tombé dans le "piège" de le prendre pour le Messie.

"Sept diables" avaient tourmenté Marie. Un huitième, pire que les autres avait emprisonné Simon: celui de l'orgueil et du mépris pour la foi que l'amour agapé inspire.

Note: Le désir de Jésus n'est pas que nous nous abandonnions au mal et au diable, en commettant de "nombreux péchés", afin d'apprendre à aimer comme le fit Marie lorsqu'elle sut qu'elle avait été pardonnée et sauvée (il se peut que nous ne puissions jamais retrouver le chemin du retour). Jésus veut que nous nous rendions compte que nous sommes réellement coupables de "nombreux péchés", que nous sommes ceux qui devons 500 deniers et pas 50. Les péchés de n'importe qui d'autre auraient été les nôtres si la grâce de Christ ne nous en avait pas sauvé. Personne est d'une manière innée meilleur qu'une autre. Comme le dit Luther, nous sommes tous composés de la même pâte. Ce n'est qu'en acceptant humblement le don de la repentance offert par Christ que nous pouvons nous libérer de l'insidieux "huitième démon".

Note: La foi authentique de Marie consistait en la profonde appréciation de son cœur de l'amour de Christ. Rien de moins ne mérite le nom de foi.