Sermon Nº 24

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DIEU NE FAIT ACCEPTION DE PERSONNE

Étudions le texte d'Actes 10: 28: " Vous savez, leur dit-il, qu'il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui" (Act. 10:28), ou dans la version grecque: 'Vous savez combien il est illégal pour un homme, un Juif, de s'associer avec quelqu'un d'une autre race, ni de lui tenir compagnie.' Cette seconde version est réellement plus forte. Était-ce illégal? Les Juifs le regardaient comme illégal, mais l'était-ce? Les Juifs avaient déclaré être le peuple de Dieu depuis longtemps. Donc, ils auraient dû apprendre que tout ce que Dieu disait, et cela seulement, était légal; et que rien d'autre, venant de qui que ce soit, n'avait force de loi, et ne pouvait jamais vraiment être considéré comme légal; donc aucune violation de cette prétendue légalité ne pouvait jamais être qualifiée d'illégale. Au lieu d'apprendre cela, ils apprirent le contraire, si bien que ce que les hommes disaient était compté réellement comme plus obligatoire que ce que Dieu avait dit.

Les commandements, les coutumes et les habitudes des hommes annulèrent la Parole de Dieu, comme Jésus l'a dit: "Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition". Alors Christ, dans Son oeuvre accomplie en faveur de tous ceux qui sont en Lui, a renversé cet ordre des choses. Il a amené le peuple à comprendre que ce que les hommes disent ne peut pas paraître légal aux yeux d'un chrétien. Mais, ce que Dieu dit est la seule chose légale, et ne pas obéir est seul illégal. Or, nous arrivons bientôt au point où le monde sera esclave des lois, des traditions et des préjugés des hommes qui annulent la loi de Dieu, comme au temps de Christ. Donc, nous devons être fidèles, et ce que Dieu dit sera notre unique règle de conduite et notre seul guide, en Christ, comme cela doit être vécu et réalisé en Lui. Quand le monde sera lié par les formes, les cérémonies et les traditions, annulant la loi de Dieu, Il agira avec ceux qui traitent leurs traditions comme Christ l'a fait, de la même façon qu'Il le fit avec Christ; ainsi Dieu ne voulut jamais qu'il soit tenu pour illégal de s'associer avec des étrangers, et si les Juifs étaient restés fidèles, ils n'auraient jamais eu une telle pensée.

Ils en arrivèrent forcément à cette position pour avoir fermer leurs yeux et tourner le dos à l'œuvre et à l'enseignement de Dieu, depuis le début et tout le temps. Pour les Juifs, toutes les nations étaient exclues loin de Dieu, et n'avaient aucune place auprès de Lui. Pourtant, tout le temps, Dieu leur avait montré qu'il n'en était pas ainsi. Au temps de Jonas, avant la venue de Babylone, Dieu envoya Jonas dire aux païens quel sort les menaçait, et quelle destruction s'abattrait sur eux s'ils n'acceptaient pas l'appel à la repentance, et échapper ainsi au malheur. Jonas dit: à quoi cela servira-t-il de dire que Ninive sera détruite, si elle cesse de faire le mal et que Dieu l'épargne? Mais finalement, Jonas prophétisa à Ninive, et le roi et le peuple se repentirent et se convertirent dans le jeûne et la prière, et Dieu sauva la ville. Jonas en fut déçu et pensa qu'il aurait mieux valu qu'il ne vienne pas. "Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur mauvaise voie. Alors Dieu se repentit du mal qu'il avait résolu de leur faire, et il ne le fit pas" (Jon. 3:10). "Cela déplut fort à Jonas, et il fut irrité. Il implora l'Éternel, et il dit: Ah! Éternel, n'est-ce pas ce que je disais quand j'étais encore dans mon pays? C'est ce que je voulais prévenir en fuyant à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et qui te repens du mal. Maintenant, Éternel, prends-moi donc la vie, car la mort m'est préférable à la vie. l'Éternel répondit: Fais-tu bien de t'irriter?" (Jon. 4:1-4). Dieu fit pousser un calebassier qui sécha, et Jonas s'irrita et pria pour mourir. "Dieu dit à Jonas: Fais-tu bien de t'irriter à cause du ricin? Il répondit: Je fais bien de m'irriter jusqu'à la mort. Et l'Éternel dit: Tu as pitié du ricin qui ne t'a coûté aucune peine et que tu n'as pas fait croître, qui est né dans une nuit et qui a péri dans une nuit. Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de  cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre" (Jon. 4:9-11). Jonas retint enfin la leçon que Dieu se soucie des nations, et qu'Il veut que Son peuple le fasse aussi.

Jonas dit: "Tu es un Dieu compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté et qui te repens du mal". Sachant cela, il aurait dû être d'autant plus prompt à prêcher à Ninive le message de Dieu pour qu'elle puisse être sauvée. Mais malgré ce texte et sa leçon, Israël agit à l'opposé. Il pensa que Dieu ne se souciait pas des païens, sauf s'ils devenaient comme les Juifs, et Jésus dit à ceux qui pensaient cela que leur prosélyte était 'deux fois plus enfant de l'enfer' qu'eux. Ils avancèrent sur leur voie tortueuse, rejetant l'idée vraie que Dieu respecte les nations et ils s'enfermèrent et se replièrent sur eux-mêmes, devenant plus mauvais que les païens. Alors Dieu les dispersa parmi toutes les nations, et ils furent obligés de s'associer avec elles.

Pourtant Pierre dit: "Vous savez, leur dit-il, qu'il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui", chez un incirconcis. Au chapitre 11 des Actes, les frères de Jérusalem l'accusèrent "Tu es entré chez les incirconcis, et tu as mangé avec eux". Daniel et ses trois frères avaient mangé à la table d'un roi païen pendant des années, et Dieu fut avec eux tout ce temps. Il fit de Daniel l'un des grands prophètes et délivra ses trois frères de la fournaise ardente. On peut voir que le livre de Daniel devait enseigner à Israël juste le contraire de ce qu'il disait et faisait. Bien plus, "Nebucadnetsar, roi, à tous les peuples, aux nations, aux hommes de toutes langues, qui habitent sur toute la terre. Que la paix vous soit donnée avec abondance! Il m'a semblé bon de faire connaître les signes et les prodiges que le Dieu suprême a opérés à mon égard. Que ses signes sont grands! Que ses prodiges sont puissants! Son règne est un règne éternel, et sa domination subsiste de génération en génération" (Dan. 4:1-3).  

Le roi prêcha à toutes les nations, tribus et langues, la vérité concernant le vrai Dieu, Combien est bon et combien grandes sont Ses merveilles. Elles le rapportèrent dans leurs annales: Dieu avait donné un rêve au roi, et en avait donné l'explication à Daniel. Alors, le roi proclama combien il est bon de se confier en Dieu. Le roi raconta combien il avait offensé Dieu, et comment il avait été chassé du pouvoir puis rétabli sur le trône par Dieu, selon Son bon plaisir. "En ce temps, la raison me revint; la gloire de mon royaume, ma magnificence et ma splendeur me furent rendues; mes conseillers et mes grands me redemandèrent; je fus rétabli dans mon royaume , et ma puissance ne fit que s'accroître. Maintenant, moi, Nebucadnetsar, je loue, j'exalte et je glorifie le roi des cieux, dont toutes les œuvres sont vraies et les voies justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil" (Dan. 4: 36-37). Dieu s'efforçait d'enseigner qu'Il était prêt à atteindre les païens, qu'Il voulait le faire, et qu'Il avait séparé Israël des nations afin qu'ils puissent mieux le connaître et le révéler à toutes les nations. S'il était resté à la place où Dieu voulait qu'il soit, une telle tâche n'aurait jamais été confiée à un roi païen, car le peuple de Dieu aurait proclamé Sa gloire à toutes les nations. Alors, quand il se renferme loin de Dieu et des nations, son Dieu doit utiliser les chefs de ces nations païennes pour apporter la connaissance à toutes les nations. Il y a le cas de Darius, de la persécution de Daniel et sa délivrance. "Après cela, le roi Darius écrivit à tous les peuples, à toutes les nations, aux hommes de toutes langues, qui habitaient sur toute la terre: Que la paix vous soit donnée avec abondance! J'ordonne que, dans toute l'étendue de mon royaume, on ait de la crainte et de la frayeur pour le Dieu de Daniel. Car Il est le Dieu vivant, et il subsiste éternellement; son royaume ne sera jamais détruit, et sa domination durera jusqu'à la fin. C'est Lui qui délivre et qui sauve, qui opère des signes et des prodiges dans les cieux et sur la terre. C'est Lui qui a délivré Daniel de la puissance des lions" (Dan. 6: 25-27).  

Là aussi la connaissance du vrai Dieu fut annoncée à tous les peuples par celui qui, pour les Juifs, était un hors la loi, totalement abandonné et répudié de Dieu. Il y avait là un récit biblique leur enseignant le contraste de ce qu'ils enseignaient et faisaient. "La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplît la parole de l'Éternel prononcée par la bouche de Jérémie, l'Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume: Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: L'Éternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d'entre vous est de son peuple? Que l'Éternel, son Dieu, soit avec lui, et qu'il monte!" (2 Chron. 36: 22 et 23). La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplît la parole de l'Éternel prononcée par la bouche de Jérémie, l'Éternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui fit faire de vive voix et par écrit cette publication dans tout son royaume: Ainsi parle Cyrus, roi des Perses: l'Éternel, le Dieu des cieux, m'a donné tous les royaumes de la terre, et Il m'a commandé de Lui bâtir une maison à Jérusalem en Juda. Qui d'entre vous est de son peuple? Que son Dieu soit avec lui, et qu'il monte à Jérusalem en Juda et bâtisse la maison de l'Éternel, le Dieu d'Israël! C'est le Dieu qui est à Jérusalem" (Esd. 1:1-3).

Il y a bien d'autres textes montrant combien Israël était opposé à Dieu pour arriver à être tel que Jésus l'a trouvé en arrivant sur la terre. Or, il est vrai que quand Dieu fit sortir Israël d'Égypte, Il lui dit qu'il devrait être séparé de toutes les nations, et comment cela se ferait: "L'Éternel répondit: Je marcherai moi-même avec toi, et je te donnerai du repos. Moïse lui dit: Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne nous fais point partir d'ici. Comment sera-t-il donc certain que j'ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple? Ne sera-ce pas quand tu marcheras avec nous, et quand nous serons distingués, moi et ton peuple, de tous les peuples qui sont sur la face de la terre?" (Ex. 33:14-16). Donc, s'ils avaient eu Sa présence, ils auraient été séparés des nations par la foi et le mode de vie; pourtant ils se seraient associés avec toutes les nations, en leur parlant de la gloire, de la bonté et de la puissance de Dieu comme les rois païens l'ont fait. Mais au lieu de L'avoir toujours avec eux pour qu'Il les sanctifie -car être séparé du monde, c'est être sanctifié- ils s'en étaient écartés; sinon, ils auraient pu aller partout et ils auraient toujours été séparés de tous les peuples. Mais n'ayant pas ce qui seul pouvait les séparer des nations, alors que faire pour y arriver?

Ils essayèrent de le faire tout seuls, et ils se séparèrent selon leurs propres idées sur ce que Dieu voulait dire à propos de cette séparation. Dieu a dit "Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies". "Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées" (Es. 55:8 et 9). Ainsi, c'est aussi loin de la vérité qu'un homme peut aller. N'ayant pas la présence de Dieu pour le réaliser pour eux et en eux, ils durent se charger de le faire eux-mêmes et échouèrent dans leur façon d'être séparés du monde.

Il en résulta l'édification, la croissance, le grand développement du Moi qui dépasse tout. La confiance, l'orgueil, l'exaltation du moi, la propre justice -toute sorte d'égoïsme- le moi de plus en plus important, tout cela dans le vain effort d'accomplir les Écritures par soi-même, afin d'être séparé de toutes les nations. Etant ainsi devenus pires que les païens, Dieu dut les disperser parmi les nations, et ils furent plus séparés des nations qu'ils ne l'avaient jamais été depuis leur entrée en Canaan. Alors ils cherchèrent Dieu comme ils ne l'avaient jamais fait encore; ils le trouvèrent comme ils ne l'avaient pas fait en Canaan; et Sa présence les sépara des païens, alors qu'ils étaient dispersés parmi les païens. Malgré ces efforts pour les instruire, ils prirent la mauvaise voie. N'ayant pas la présence de Dieu, cette manière de rechercher et de satisfaire le moi les conduisit à pervertir les règles du culte. Cela les amena à en faire un moyen de salut. Quand ils les observèrent, ils crurent qu'elles les rendaient justes, et les nations ne les observant pas, ne pouvaient pas être justes. Ils crurent que Dieu avait donné ces règles dans ce but, et ne les avait pas prescrites aux autres nations, donc Dieu les estimait plus que quiconque.

Ainsi, non seulement ils se mirent à la place de Dieu, mais ils pervertirent tous les services qu'Il avait prescrits dans un autre but, et les firent servir totalement à leur propre justice, à l'exaltation du moi. S'ils avaient eu la présence de Dieu selon Ses indications, ils auraient eu une vie divine dans toutes les phases du service fixées par Dieu, et ils auraient découvert Christ et Sa puissance pour convertir; cela aurait donné une énergie vivante aux cérémonies et aux symboles qui étaient sous leurs yeux, et qui représentaient un Christ présent seulement pour eux. Ainsi, l'absence de Christ dans la vie d'un converti conduit à l'exaltation du moi au lieu de Dieu, et à convertir les cérémonies en des formes et des apparences, avec lesquelles ils espéraient obtenir la vie. Cela les conduisit à remplacer Christ par ces choses et à les utiliser comme moyen de salut. Où en est-on arrivé au temps de Christ?

Voici des passages de 'Life of Christ' d'E.G. White, sur notre sujet si important pour tous. "Les chefs juifs évitaient de fréquenter les classes sauf la leur. Ils se tenaient éloignés non seulement des païens, mais aussi de la majorité de leur peuple, ne cherchant ni à lui faire du bien, ni à gagner son amitié. Leurs doctrines conduisirent tous les Juifs à se séparer du reste du monde d'une façon qui tendait a les rendre propre justes, égoïstes et intolérants. La séparation rigoureuse et la bigoterie des Pharisiens avaient diminué leur influence et créé un préjugé que Jésus désirait éliminer, afin que l'influence de Sa mission puisse s'étendre à tous. Tel était Son but en assistant à cette fête de mariage, débuter l'œuvre de destruction de l'exclusivisme, des chefs juifs, et ouvrir la voie pour qu'ils se mêlent plus librement aux gens ordinaires. Les Juifs avaient tellement abandonné les anciennes doctrines de Jéhovah qu'ils pensaient être justes devant Dieu et recevoir l'accomplissement de Ses promesses, s'ils observaient strictement la lettre de la loi de Moïse. Leur zèle pour observer les enseignements des anciens leur donnait un air de grande piété. Non contents d'accomplir les services que Dieu avait spécifiés par Moïse, ils recherchaient toujours des devoirs plus rigides et difficiles. Ils mesuraient leur sainteté au nombre de cérémonies, tandis que le cœur était rempli d'hypocrisie, d'orgueil et d'avarice. Tandis qu'ils professaient être la seule nation juste, la malédiction de Dieu était sur eux pour leurs iniquités. Ils avaient reçu des interprétations non sanctifiées et confuses de la loi donnée par Moïse; ils avaient ajouté tradition sur tradition; ils avaient restreint la liberté de pensée et d'agir jusqu'à ce que les commandements, ordonnances et services de Dieu se perdent dans une ronde continuelle de rites et de cérémonies qui n'avaient pas de sens. Leur religion était un joug d'esclavage.

"Ils étaient obsédés par la crainte de contracter une souillure. En s'occupant constamment de vétilles, ils avaient rapetissé leurs esprits et rétréci leur horizon mental. Quelle était la cause de tout cela? Le moi, l'égoïsme, toujours. Pour commencer Son oeuvre de réforme, Jésus établit un contact sympathique avec l'humanité. Il était Juif et voulait laisser le modèle parfait de celui qui était intimement Juif. Tout en témoignant le plus grand respect pour la loi de Dieu, Il condamnait la piété prétentieuse des pharisiens et s'efforçait de libérer le peuple des règles absurdes qui l'enserraient. Jésus condamnait l'égoïsme sous toutes ses formes, cependant Il possédait une grande sociabilité. Il acceptait l'hospitalité de toutes les classes, entrant dans les demeures des riches et des pauvres, des savants et des ignorants, cherchant à détacher leurs pensées des choses vulgaires pour les fixer sur ce qui est spirituel et éternel. Il n'encourageait en aucune façon la dissipation, et Sa conduite ne fut entachée d'aucune ombre de légèreté mondaine; Il trouvait Son plaisir dans des scènes de bonheur innocent, et Il sanctifiait, par Sa présence, les réunions sociales. Un mariage juif était un fait important, et les joies qu'il occasionnait ne déplaisaient point au Fils de l'homme. Le miracle de la fête montrait directement la chute des préjugés des Juifs. Les disciples de Jésus apprirent une leçon de sympathie et d'humilité grâce à ce miracle.

Dans le chapitre 'Nicodème', nous lisons: "Bien des Israélites attribuaient au service des sacrifices la vertu de les libérer du péché. Dieu voulait leur enseigner que dans ces sacrifices il n'y avait pas plus de vertu que dans le serpent d'airain. Celui-ci était destiné à diriger leurs pensées vers le Sauveur".

Lisons maintenant le chapitre "La femme de Samarie au puits": "Quoiqu'elle fut pécheresse, cette femme était dans une position plus favorable pour devenir héritière du royaume de Christ que ceux des Juifs qui firent des professions exaltées de piété, et pourtant se confiaient pour leur salut dans l'observation de formes et de cérémonies extérieures. Ils pensaient qu'ils n'avaient pas besoin de Sauveur ni de maître, mais cette pauvre femme aspirait à être délivrée du fardeau du péché. Jésus était Juif, pourtant Il fréquentait librement les Samaritains, réduisant à néant les coutumes et la bigoterie de Sa nation."

"Jésus avait commencé de s'attaquer au mur de séparation qui se dressait entre Juifs et païens, et de prêcher le salut du monde. Quoique Juif, Il frayait librement avec les Samaritains sans tenir aucun compte des coutumes pharisiennes. En dépit des préjugés, Il acceptait l'hospitalité d'un peuple méprisé. Il dormit sous leur toit, mangea à leur table, prenant des aliments préparés et servis par eux; Il enseigna dans leurs rues et se montra plein de bonté et de courtoisie.

"Dans le temple de Jérusalem, un petit mur séparait le parvis extérieur des autres parties de l'édifice sacré. Ce mur portait des inscriptions en diverses langues avertissant que les Juifs seuls étaient autorisés à dépasser cette limite. Un gentil qui eût présomptueusement franchi la clôture aurait profané le temple et payé de sa vie cet acte. Jésus, Lui, qui était à l'origine du temple et de ses services, attirait à Lui les Gentils par le lien de la sympathie humaine, tandis que la grâce divine leur apportait le salut rejeté par les Juifs.

"Le séjour de Jésus en Samarie devait être une occasion de bénédiction pour Ses disciples encore sous l'influence du fanatisme juif. Ils considéraient comme un devoir de loyalisme envers leur nation de cultiver la haine des Samaritains. La conduite de Jésus les étonnait. Ils ne pouvaient refuser de suivre Son exemple; aussi leurs préjugés furent-ils réfrénés pendant les deux jours qu'ils passèrent en Samarie, par égard pour Lui; mais leurs cœurs n'étaient pas gagnés. Ils avaient de la peine à comprendre que le mépris et la haine devaient faire place à la pitié et à la sympathie".

Voyons-nous bien le lien entre cela et la citation précédente? En parlant avec les Samaritains, Jésus avait commencé à démolir le mur de séparation entre les Juifs et les autres nations. On voit que quand Jésus voulut démolir ce mur de séparation, Il le fit en abolissant l'inimitié.

"Ils furent étonnés de la conduite de Jésus, qui faisait tomber le mur de séparation entre les Juifs et les Samaritains, et qui, ouvertement, mettait de côté les enseignements des scribes et des Pharisiens. Les disciples ne pouvaient pas refuser de suivre l'exemple de leur Maître; pourtant, leur sentiment protestait à chaque pas. Pierre l'impulsif et même Jean l'apôtre de l'amour, pouvaient difficilement se soumettre à ce nouvel ordre des choses. Ils pouvaient à peine supporter la pensée qu'ils devaient oeuvrer pour des gens comme ces Samaritains. Durant les deux jours où ils partagèrent le ministère de Jésus en Samarie, la fidélité à Christ tint leurs préjugés sous contrôle.

"Ils ne voulaient pas manquer de Lui montrer du respect; mais, de cœur, ils n'étaient pas réconciliés; pourtant, c'était une leçon essentielle pour eux. Comme disciples et ambassadeurs de Christ, leurs anciens sentiments d'orgueil, de mépris et de haine, devaient faire place à l'amour, la miséricorde et la sympathie. Leur cœur devait s'ouvrir à tous ceux qui, comme eux, avaient besoin d'amour et d'instruction aimable et patiente... Jésus ne vint pas pour amoindrir la dignité de la loi, mais pour l'exalter. Les Juifs l'avait pervertie par leurs préjugés et leurs fausses conceptions. Leurs exigences sans signification étaient devenues la risée des autres nations. C'est surtout le Sabbat qui était entouré de toutes sortes de restrictions absurdes. On ne pouvait plus considérer avec joie et honorer le jour saint de Dieu, car les scribes et les pharisiens avaient fait de son observation un joug irritant. On ne pouvait pas allumer un feu, ni une bougie le jour du Sabbat.

"Les idées des gens étaient si étroites qu'ils étaient devenus esclaves de leurs propres règlements inutiles. En conséquence, ils dépendirent des païens pour bien des services que leurs règles leur interdisaient d'accomplir par eux-mêmes. Ils ne réfléchirent pas que, si ces devoirs nécessaires de la vie étaient des péchés, ceux qui employaient les autres pour les accomplir étaient tout aussi coupables que s'ils les avaient accomplis eux-mêmes. Ils pensaient que le salut était réservé aux Juifs, et que la condition de tous les autres était entièrement désespérée, et ne pouvait être ni améliorée, ni aggravée. Mais Dieu n'a pu donner de commandement qui ne puisse être gardé constamment par tout le monde. Ses lois ne sanctionnent pas un usage déraisonnable, ni des restrictions égoïstes... La simplicité de Ses instructions attirait les foules qui ne s'intéressaient pas aux harangues sans force des rabbins. Sceptiques et mondains eux-mêmes, ces maîtres parlaient avec hésitation quand ils tentaient d'expliquer les Écritures comme si son enseignement pouvait être interprété pour dire une chose ou exactement le contraire... Par Ses paroles et Ses oeuvres de miséricorde et de bonté, Il brisait la puissance oppressive des vieilles traditions et des commandements humains, et à leur place, présentait l'amour de Dieu dans sa plénitude inépuisable. Le Sabbat, au lieu d'être la bénédiction qu'il était destiné à être, était devenu une malédiction vu les exigences ajoutées par les Juifs. Jésus souhaitait le débarrasser des règles qui l'embarrassaient…

"L'Ancien Testament auquel ils professaient croire, donnait clairement tous les détails du ministère de Christ... Mais l'esprit des Juifs s'était rapetissé et rétréci à cause de leurs préjugés injustes et leur bigoterie privée de raison... Les chefs juifs étaient pleins d'orgueil spirituel. Leur désir de glorification du moi se manifestait même dans le service du sanctuaire. Ils aimaient les plus hautes salutations sur les places, et étaient satisfaits par l'annonce de leurs titres sur les lèvres des hommes. Quand la vraie piété déclinait, ils devenaient plus jaloux de leurs traditions et de leurs cérémonies. Ces réprimandes firent de l'effet, et quand des calamités répétées et des persécutions survinrent de la part des païens, les Juifs retournèrent à la stricte observation de toutes les formes extérieures prescrites par la loi sacrée. Non satisfaits de cela, ils firent des additions pesantes à ces cérémonies. Leur orgueil et leur bigoterie conduisirent à l'interprétation la plus étroite des exigences de Dieu. Avec le temps, ils s'enfermèrent peu à peu dans les traditions et les coutumes de leurs ancêtres, jusqu'à ce qu'ils considèrent les exigences venant d'eux comme ayant toute la sainteté de la loi originale. Cette confiance en eux-mêmes et leurs propres règlements, avec les préjugés qui suivent, à l'égard de toutes les autres nations, les firent résister au Saint-Esprit qui aurait corrigé leurs erreurs, et ils furent ainsi encore plus séparés des païens. Au temps de Christ, ces exigences et ces restrictions étaient devenues si pénibles que Jésus déclara: "Ils lient de lourds fardeaux insupportables à porter, et les mettent sur les épaules des hommes". Leur faux modèle du devoir, leurs preuves superficielles de piété, obscurcissaient les exigences réelles et positives de Dieu. Dans l'exercice rigide de cérémonies extérieures, le culte sincère était négligé."

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