Chapitre 13

ELLEN WHITE PREDIT LE CULTE DE BAAL

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Une série de quatre articles de l'Advent Review de Juin 1986 traite franchement un problème sérieux. Trop de jeunes élevés dans des foyers et des écoles adventistes quittent l'Église pour une nouvelle raison : ils rejoignent maintenant d'autres églises. La série To catch a star déplore le fait évident que la plupart des jeunes Adventistes n'ont pas la vision qui motiva les jeunes "missionnaires volontaires" des générations précédentes. Les insuffisances spécifiques que nos jeunes voient dans l'Adventisme d'aujourd'hui, sont "qu'il n'est pas passionnant ni positif, ni assez grand, ni en rapport avec la vie."

Si le rôle de l'Adventisme du Septième Jour est celui des trois anges d'Apocalypse 14, peut-il être vraiment possible qu'il "ne soit pas passionnant ni positif, ni grand... ni en rapport avec la vie"? Non, à moins que nous ayons mal compris la réalité. Mais pour une raison étrange, il est apparu tel à beaucoup de jeunes.

Le vrai dirigeant de l'Église n'est pas la Conférence Générale ni un clergé hiérarchique. C'est Christ Lui-même, le même Christ que les pionniers des années 1840 virent commencer son ministère dans le sanctuaire céleste. N'est-IL pas suffisamment passionnant, grand, positif, en rapport avec la vie pour captiver le dévouement total des jeunes d'aujourd'hui? Ou cette vision de nos jeunes du temps des pionniers, est-elle aussi irréparablement perdue pour eux que la vision de John et Charles Wesley est perdue pour les jeunes méthodistes modernes?

Si l'Église Adventiste du Septième Jour est devenue aussi terne que la plupart de nos jeunes le pensent la raison ne peut pas être que son "Dirigeant est ennuyeux. Selon la connaissance prophétique d'Ellen White, le vrai problème est qu'un faux Christ a usurpé la place du vrai Christ. Elle dit que le culte de Baal a captivé beaucoup d'entre nous aussi sûrement qu'il trompa l'ancien peuple de Dieu au temps d'Elie et de Jérémie. La proportion peut même être la même.

Cela ne signifie pas que l'église est tombée comme l'a fait "Babylone" ou qu'elle a cessé d'être l'objet suprême de la sollicitude aimante de Dieu. Les dissidents et les séparatistes qui mettent au rebut l'église comme étant "tombée" ne comprennent pas la réalité du culte de Baal. La vérité entière est la bonne nouvelle car la repentance, la réforme et la réconciliation avec Christ deviennent possibles quand on reconnaît la réalité exactement comme elles le furent aux jours d'Elie. Israël, alors, était encore la nation choisie de Dieu et aussi Juda à l'époque de Jérémie.

Selon la prophétie biblique, l'Eglise Adventiste est encore aujourd'hui chargée de répandre le message d'Apocalypse 14. La vérité est simplement que la repentance et la réforme authentique sont nécessaires, si cette église doit proclamer l'Evangile éternel au monde d'une façon qui éclaire la terre glorieusement et une telle expérience spirituelle est possible. Si cela n'est pas vrai, nous devons simplement nous glisser dans une autre église à côté des Baptistes, des Presbytériens, des Luthériens, des Episcopaliens et des catholiques qui, avec d'autres églises, dit la Review, accueillent un nombre croissant de jeunes Adventistes qui abandonnent l'Adventisme. Ces ex-jeunes Adventistes considèrent le caractère distinctif de l'Adventisme... "comme moins important que la croyance générale en un Etre suprême." Cette façon de voir effacerait notre histoire et nous ferait reculer tout droit dans un monde qui n'a jamais entendu parler du message adventiste du septième jour.

Cependant le scénario prophétique d'Apocalypse n'implique pas la disparition du peuple unique défini dans Apocalypse 14, ni la destruction de son message spécial.

Le rejet du message de 1888 conduit au culte de Baal

Quelques mois après la réunion de Minneapolis, Ellen White eut l'une des plus vivantes et des plus impressionnantes de toutes ses visions: "J'eus l'impression qu'un grand danger existait devant nous, au cœur de l'œuvre" (TM pp. 460-471). Il semble que nul ne partagea le fardeau de son âme, mais Dieu l'encouragea à croire qu'Il n'abandonnerait pas son Église. "Certaines choses que je ne pourrais pas comprendre se dessinèrent devant moi, mais j'eus l'assurance que Dieu ne permettrait pas que son peuple soit enveloppé par les brouillards du scepticisme et de l'infidélité du monde, ni lié dans le même lot que le monde" (p. 460).

Peut-être aurait-elle pu pressentir comment beaucoup de nos jeunes d'aujourd'hui seraient enveloppés dans ces brouillards, liés dans le même lot que le monde, satisfaits d'une simple croyance "en un Être suprême", dépourvus du concept clair de l'œuvre du Grand Prêtre au jour cosmique des Expiations?

Beaucoup de nos jeunes trouvent cette coquille vide de l'Adventisme, pâle et terne car il a perdu la vision du sanctuaire qu'avaient nos pionniers, et celle du message de 1888 de la Bonne Nouvelle de l'Espérance. La vision d'Ellen White à Salamanca apparenta ce vide à l'échec de 1888. Elle prédit qu'en conséquence de cette incrédulité, l'apostasie de l'ancien Israël nous affligerait:

"Les préjugés et les opinions qui prévalurent à Minneapolis ne sont nullement morts. Les graines qui furent semées là-bas dans certains cœurs sont prêtes à pousser et à produire la même moisson. Les tiges ont été coupées, mais les racines n'ont jamais été arrachées et elles produisent toujours leur fruit profane pour empoisonner le jugement, pervertir la perspicacité et aveugler l'intelligence de ceux avec lesquels vous êtes en rapport au sujet du message et des messagers. L'infidélité a fait des incursions dans nos rangs, car c'est la mode : s'écarter de Christ et laisser place au scepticisme. Pour beaucoup, le cri du cœur a été: 'Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous'. Baal, Baal est choisi. La religion de beaucoup parmi nous sera la religion de l'Israël apostat, car ils aiment faire à leur guise et abandonnent la voie de Dieu.

"La vraie religion, la seule religion de la Bible, qui enseigne le pardon uniquement grâce aux mérites d'un Sauveur crucifié et ressuscité, religion qui prône la justification par la foi au Fils de Dieu, a été délaissée, attaquée, ridiculisée et rejetée. Quelle sorte d'avenir se trouve devant nous si nous ne réussissons pas à réaliser l'unité de la foi?" (1888). (TM, p. 467, 468, 1890).

Nous pouvons répondre à sa question très simplement: la sorte d'avenir à laquelle nous sommes arrivés maintenant. L'expérience de l'après 1888 traumatisa Ellen White car elle dit presqu'avec horreur combien puissamment Satan essaierait de détruire le caractère unique de la mission de notre peuple. Plusieurs années plus tard, elle dit:

"Tout peut avancer dans une prospérité apparente, mais Satan est tout à fait éveillé et il étudie et prévoit avec ses mauvais anges un autre moyen d'attaque où il peut réussir.. Le grand conflit deviendra de plus en plus aigu et de plus en plus déterminé. Un esprit se dressera contre un esprit Des plans se dresseront contre des plans, les principes d'origine céleste contre les principes de Satan. La vérité dans ses "phases" changeantes sera en conflit avec l'erreur dans ses formes grandissantes qui varient sans cesse qui, si possible, abuseront les élus eux-mêmes...

"Des pasteurs impies se dressent contre Dieu. Ils louent Christ et le Dieu de ce monde dans la même parole. Tandis que par profession, ils accueillent Christ, ils embrassent Barrabas et par leurs actions déclarent: "Pas cet homme, mais Barrabas!" Que le fils de la fraude et le faux témoin soit admis par une église qui a reçu une grande lumière et une grande évidence et cette église rejettera le message que le Seigneur a envoyé et accueillera les affirmations les plus déraisonnables, les fausses suppositions et les fausses théories. Beaucoup se lèveront dans nos chaires avec le flambeau de la fausse prophétie en mains allumé au flambeau infernal de Satan... Le conflit doit devenir de plus en plus féroce. Satan entrera en campagne et personnifiera le Christ. Il se présentera faussement, appliquera faussement et pervertira tout ce qu'il pourra, en fait, pour tromper." (TM, p. 407-411; 1897).

Qu'est-ce que le culte de Baal?

Ces prédictions du culte de Baal ont-elles un intérêt sérieux pour nous aujourd'hui ou bien ce problème était-il seulement temporaire et limité à Battle Creek au 19e siècle? Notre réaction naturelle devant cette prédiction inspirée est de dire "Impossible!" "Incroyable!". Nous pouvons bien être misérables, etc. mais nous ne sommes pas spirituellement aussi pauvres que cela. D'autre part, notre conscience nous dit calmement que quelque chose ne va pas. Peut-être cela a-t-il un sens, après tout? Qui est Baal?

Dans la langue de l'ancien Israël, Baal signifiait simplement seigneur ou époux:

"Il est significatif qu'au temps des patriarches... l'époux soit le maître, le ba'al de l'épouse, qui dépend de lui pour tous les moyens d'existence et sur qui il a une autorité non partagée avec d'autres"( B.G. Sanders, Chritianity After Freud, Geoffrey Bles Ltd, London, 1949, p 88; cf. Osée. 2: 16).

Baal, le dieu des Cananéens signifie Seigneur qui est souvent le mot ordinaire pour désigner le vrai Dieu d'Israël, le SEIGNEUR, Yahvé. Le babylonien Adon, hellénisé en Adonis, a le même sens. C'est un mot analogue à l'hébreu Adonaï ou le Seigneur. Ainsi, quand les prophètes de Baal prièrent au Mont Carmel, ils s'écrièrent: "Seigneur, réponds-nous!" alors qu'Elie observa une différence nette dans sa conception de Dieu (l R. 18: 26).

On suppose communément qu'il y avait une vaste différence apparente entre la vraie religion d'Israël et les religions contemporaines du paganisme. Mais les érudits disent qu'il y avait des ressemblances frappantes: un sacrifice quotidien du matin et du soir, une dîme payée aux prêtres, des animaux sans tache offerts, des livres sacrés et des psaumes de repentance, beaucoup de concepts et d'idées qui étaient des copies des vrais.

Les temples de Babylone et d'Assyrie avaient beaucoup de ressemblance avec celui de Salomon. Le peuple d'Israël trébuchait souvent sur ces ressemblances et était entraîné vers des formes variées de culte erroné et apostat. Il était difficile pour Israël de sentir qu'il adorait un faux dieu si son nom était celui que l'on utilisait communément pour le vrai Dieu. Le langage et la terminologie étaient semblables, mais seul un prophète inspiré et ceux qui croyaient en lui pouvaient discerner combien les motifs et les concepts étaient différents. La prédiction d'Ellen White créé la possibilité affreuse qu'une apostasie aussi sérieuse ait tranquillement pénétré dans l'église moderne tandis que nous avons dormi. Si cela est vrai, la situation est affreuse, mais non désespérée. La repentance était possible aux jours d'Elie et elle est possible de nos jours.

On prend souvent à tort l'apostasie du temps d'Elie pour un abandon de la vérité si évident et si frappant qu'il fasse paraître les Israélites comme engourdis d'une façon inhabituelle et inexcusable. Le fait est que l'apostasie d'Israël fut progressive et inconsciente exigeant environ un siècle pour prendre les proportions qu'Elie reconnut à son époque. Il dut avoir un esprit très pénétrant pour le discerner (cf. 3T, p. 273, PK, p. 109, 133, 137). Nous devons nous rappeler qu'Elie vit toujours, ayant été translaté. Se sentirait-il à l'aise parmi nous en reconnaissant Jézabel et les prophètes?

Baal étant un faux christ il est évident que tout culte du moi qui se déguise en culte de Christ et qui élude le principe de la croix est en réalité un culte à Baal. La racine s'enfonce profondément, souvent au-delà de notre conscience.

L'usage verbal du nom de Christ et de tout autre terminologie chrétienne ne signifie rien pour tout ce qui regarde l'identification de la vérité. L'ennemi de Christ doit "personnifier Christ", c'est-à-dire prendre l'apparence de son identité et l'usurper par une tromperie excessivement astucieuse. Mais longtemps avant l'imitation, il se présentera sous un faux jour. Le non-Adventiste, F. A. Voigt reconnut un aspect de cette superbe tromperie: "L'éthique chrétienne est l'antichrist du monde occidental. C'est la corruption la plus insidieuse et la plus formidable qui ait jamais affligé notre monde".

Un bref exemple est le culte de l'amour du moi. Par une astucieuse manipulation des Ecritures, le péché de l'amour du moi a été transformé en une vertu. Depuis quinze ans, on l'a appris énergiquement à nos jeunes comme un soi-disant devoir chrétien. Le commandement divin d'aimer notre semblable comme nous aimons notre moi est déformé pour devenir le commandement d'aimer le moi quand, en fait, Dieu enseigna que la motivation de notre amour coupable et inné du moi est dorénavant transformé, grâce à une foi authentique, pour devenir un amour chrétien pour notre semblable. Le respect authentique du moi est en vérité une vertu, mais il devient authentique grâce au fait que l'on attache du prix à l'amour de Christ qui se dépouille de son "moi" et l'a manifesté à la croix.

La véritable estime du moi est ainsi enracinée dans son expiation. Mais l'amour qui met le moi à la première place est contraire à la consécration à Christ et à Son oeuvre. Il est compréhensible qu'un ennemi ait voulu favoriser le culte du moi comme s'il était l'enseignement de Christ.

Ce qui est difficile à comprendre, c'est comment les Adventistes du Septième Jour peuvent l'encourager. Sans doute, c'est l'ignorance ou le mépris à l'égard des déclarations d'Ellen White au sujet du culte de Baal qui a rendu possible aussi que la philosophie du "Nouvel Age" soit tolérée parmi nous autant qu'elle l'a été. Mais à la base de toute notre confusion moderne, il y a le fait de prendre à tort un faux christ pour le vrai, comme conséquence de notre tragédie de 1888. Les racines remontent à près d'un siècle.

Nous connaissons tous la description de l'étape finale de la personnification de Satan quand il simulera la seconde venue de Jésus:

"L'acte capital qui couronnera le grand drame de la séduction, c'est que Satan lui-même personnifiera le Christ... comme un être majestueux d'une éclatante splendeur,… ressemblant à la description que Jean donne du Fils de Dieu dans l'Apocalypse. La gloire qui l'environne dépasse …tout ce qu'on jamais vu les yeux des mortels. Ce cri de triomphe retentit: 'Christ est venu! Christ est venu!' Le peuple s'agenouille devant lui avec les marques de l'adoration, tandis qu'il lève ses mains, et prononce une bénédiction sur eux… Sa voix est douce et basse, quoique pleine de mélodie... C'est la tromperie la plus forte, le chef-d'œuvre de la séduction " (Le Grand Conflit, 1892, p. 637).

La vision de 1890 à Salamanca dévoile un mystère. En conséquence de notre conception erronée du vrai Christ en 1888, ce faux christ trouvera le moyen de s'insinuer, grâce à une fausse représentation, au moyen de fausses doctrines et de faux concepts avant de réaliser le pas final de la personnification physique. C'est ainsi que la prédiction d'Ellen White peut se réaliser:

"La religion de beaucoup parmi nous sera la religion de l'Israël apostat" -le culte de Baal. Partout où le moi devient le véritable objet de dévotion tandis que nous déclarons servir Christ il y a le culte de Baal. Partout où l'escalade, l'avancement, le prestige et le pouvoir sont les vraies motivations du pastorat, nous avons là des prophètes de Baal.

Mais cela ne peut pas se produire là où le vrai message de la justification par la loi est compris et cru. Le culte de Baal est le fruit d'une espèce d'enseignements corrompus qui encouragent une profession de foi en Christ alors que le moi n'est pas crucifié avec Lui :

"Notre époque a ses Achabs et ses Jézabels; elle ressemble étrangement à celle du grand prophète. Les autels des idoles peuvent ne pas être visibles, les statues non apparentes; il n'en reste pas moins que des milliers de personnes adorent les dieux de ce monde… Des multitudes ont une conception erronée de Dieu et de ses attributs, et elles servent ainsi un faux dieu comme les adorateurs de Baal" (PK, p. 177; Prophètes et Rois, p. 133).

"En ce temps, l'antichrist apparaîtra comme le vrai Christ. Mais le vrai chef de toute cette rébellion est Satan, vêtu comme un ange de lumière. Les hommes seront trompés et ils l'exalteront à la place de Dieu et ils le diviniseront" (TM, p. 62, 1893).

"Christ sera personnifié, mais sur un seul point, il y aura une différence marquée. Satan détournera les gens de la loi de Dieu" (FE p. 471,472; 1897).

"Ceux qui ne sont pas totalement consacrés à Dieu peuvent être conduits à faire l'œuvre de Satan, alors qu'ils se flattent d'être au service de Christ" (5T, p. 103).

Une prétendue justification par la foi est inévitable quand la foi elle-même n'est pas déterminée par les mots du Nouveau Testament. La motivation populaire, centrée sur le moi, basée sur la peur ou l'espoir d'une rétribution n'est pas celle de "la foi qui agit par l'amour" (agapé). Ainsi, le culte de Baal trouve un moyen de s'imposer grâce à des théories populaires mais inadéquates de la justification par la foi.

Comment Jérémie fit face au culte de Baal

A l'époque de Jérémie, Juda dériva vers le culte de Baal, aussi imperceptiblement pour les prêtres et le peuple, que l'avait fait le peuple d'Israël aux jours d'Elie. Le livre de Jérémie est un manuel pour affronter le culte de Baal:

1 - Comme c'était une apostasie inconsciente, les chefs et le peuple essayèrent de nier son existence.

"Comment dirais-tu: Je ne me suis point souillée, je ne suis pas allée après les Baals? Regarde tes pas dans la vallée. Reconnais ce que tu as fait... Malgré cela, tu dis: Oui, je suis innocente!... Parce que tu dis: Je n'ai point péché…" (Jér. 2: 23, 35).

"Ils te diront: Pourquoi l'Éternel nous menace-t-Il de tous ces grands malheurs? Quelle est notre iniquité? Quel péché avons-nous commis contre l'Eternel, notre Dieu? Alors tu leur répondras: Vos pères m'ont abandonné, dit l'Eternel; ils sont allés après d'autres dieux" (Jér. 16: 10, 11).

"Tu as autant de dieux que de villes, ô Juda! Et autant Jérusalem a de rues, autant vous avez dressé d'autels aux idoles, d'autels pour offrir de l'encens à Baal... L'Éternel m'en a informé, et je l'ai su; alors tu m'as ait voir leurs oeuvres" (Jér. 11: 13, 18).

Ce culte apostat a été associé au culte véritable de Dieu dans son Temple, à Jérusalem:

"Quoi, dérober, tuer commettre des adultères, jurer faussement, offrir de l'encens à Baal, aller après d'autres dieux que vous ne connaissez pas!… Puis vous venez vous présenter devant moi, dans cette maison sur laquelle mon nom est invoqué, et vous dites: Nous sommes délivrés!… Et c'est afin de commettre toutes ces abominations" (Jér. 7: 9, 10, 30).

Les chefs religieux, à la tête de la nation, aidèrent et propagèrent cette apostasie.

"Prophètes et sacrificateurs sont corrompus; même dans ma maison, j'ai trouvé leur méchanceté, dit l'Éternel... Dans les prophètes de Samarie j'ai vu de l'extravagance; ils ont prophétisé par Baal, ils ont égaré mon peuple d'Israël... Car c'est par les prophètes de Jérusalem que l'impiété s'est répandue dans tout le pays… Jusques à quand ces prophètes... ils pensent faire oublier mon nom à mon peuple par les songes que chacun d'eux raconte à son prochain, comme leurs pères ont oublié mon Nom pour Baal" (Jér. 23: 11, 13, 15, 26, 27).

Dieu merci, Il a promis d'envoyer Elie le prophète avant la venue du grand et terrible jour du Seigneur (Mal. 4: 5). Nous avons désespérément besoin d'Elie! (E.G. White fait comprendre qu'Élie est le message qui commença en 1888; voir RH du 18-2-1890). En même temps, nous devons comprendre comment l'ennemi aspire à simuler même la venue d'Élie et il encouragera tout "réformateur" désigné et qui s'est élevé dans sa propre vanité pour se précipiter là où les anges craignent de marcher. "La parole de Dieu s'adressa à Élie; il ne chercha pas à être le messager du Seigneur" (5T, p. 299).

Babylone a-t-elle continué sa chute?

Faute de comprendre le message de 1888 et son histoire en relation avec le jour céleste des Expiations, nos jeunes trouvent difficile de saisir comment l'Eglise Adventiste du Septième Jour s'adapte au plan de Dieu pour le monde aujourd'hui. La tentation est presque irrésistible de juger l'Adventisme simplement comme une autre option religieuse, un style de vie non nécessairement plus valable que tout autre groupe religieux respectable qui reconnaît un "Etre suprême". Il y a d'innombrables personnes et de pasteurs bons et sincères dans les églises populaires, observant le dimanche.

Ils sont heureux, aimants, zélés, aussi attachés à leur famille que nous le sommes à la nôtre, dans certains cas ayant plus l'esprit missionnaire que nous ne l'avons à ce jour. Leur succès par la croissance de l'église dépasse fabuleusement le nôtre dans bien des cas, et leurs règles morales semblent être aussi élevées. La question du Seigneur: "Que faites-vous d'extraordinaire?" est celle qu'ils ont le droit de nous poser (Mat 5: 47). C'est la question embarrassante que beaucoup de nos jeunes posent.

La pleine lumière du message du troisième ange en vérité "a été considérablement éloignée du monde" depuis l'époque de 1888 (1SM, p. 276).

Comme résultat, le monde s'est trouvé dans une relation avec Dieu différente de celle que Son plan avait prévue. Alors qu'Elie "a dû aller en exil", certains "Abdias" ont dû nourrir les prophètes sincères de Dieu "dans une grotte" pour ainsi dire. La chute de Babylone a été contrariée. Elle n'est pas encore devenue ce qu'elle sera quand le grand cri sera proclamé. La voix d'Apocalypse 18: 4 n'a pas encore retenti clairement et puissamment: "Sortez du milieu d'elle, mon peuple!"

Dieu nous dit nettement quel est le mal. Il ne peut pas encore agir pour Son église du reste aussi puissamment qu'Il aimerait le faire (Cf. 6T, p. 371). Le mot grec utilisé signifie que nous Lui inspirons tant de dégoût qu'il a envie de vomir (Apoc. 3: 16-17) (1). Est-ce exagéré de dire que les gens sincères qui sont tout près de Jésus éprouvent aussi du dégoût comme Lui, à cause du culte de Baal, centré sur le moi qui pénètre dans l'équivalent moderne du temple de Dieu? La vanité d'esprit, le vide des sermons, la louange et la flatterie, les cris divers dans les micros, les plaisanteries, le légalisme égocentrique pathétique, qu'en pense Christ? Qu'en pensent ceux qu'Il décrit comme "Mon peuple?" (Apoc 18: 4).

Il est terrible de penser que le culte de Baal s'est infiltré dans l'Israël moderne comme il l'a fait dans Israël, mais la servante du Seigneur insiste sur le fait que c'est vrai. La nature humaine étant la même dans tous les temps, notre tendance a été la même que celle de l'ancien peuple de Dieu: celle qui consiste à assimiler la pensée des peuples autour de nous. Le rejet du message de 1888 a établi un exemple de près d'un siècle de cette assimilation, débutant avec l'exposé d'idées fausses à la session de 1893, session qui prétendait être celle de la justification par la foi authentique (2).

C'était seulement le commencement. Nous nous sommes tournés maintes fois vers les églises populaires et leurs dirigeants pour recevoir des idées et une inspiration qui, nous l'avons supposé, constituaient le même message, sans que nous discernions les différences fondamentales. Déjà dans les années 1890, il y avait des tendances à confondre la justification par la foi catholique romaine avec la véritable (GCB1893, pp. 244, 261, 262, 265, 266).

Juste après la première guerre mondiale, nous avons emprunté l'enthousiasme de La vie victorieuse au The Sunday School Times. Le Movement of Destiny de Froom se vante même de ce que le message de 1888 était essentiellement le même que celui qu'un vaste cortège de prédicateur évangéliques prêchaient (pp. 255-258, 319-321, éd. de 1971).

Cela n'est pas pour dire que toutes ces idées ont été mauvaises, mais le concept unique de la purification du sanctuaire en a été absent. Ce vide a invité le culte de Baal à pénétrer impétueusement.

Le message de 1888 et le Jour des Expiations

Bien que Babylone ne soit pas encore complètement tombée, les premières étapes sont franchies. Quelque chose d'essentiel manque décidément dans les doctrines et l'expérience des églises qui ne comprennent pas la leçon biblique du Jour des Expiations antitypique. Séparées par plusieurs générations de leurs ancêtres de 1844, on ne peut pas les tenir responsables au sujet d'une vérité qu'elles ne connaissent pas, à moins de l'avoir aussi rejetée. Néanmoins, elles sont tragiquement d'autant plus pauvres qu'elles l'ignorent Dans l'un de ses premiers écrits, Ellen White décrit le début de ce processus de privation. Elle reçut la connaissance prophétique de cette cause fondamentale, de ce détachement spirituel de la chrétienté moderne à l'égard de "l'Evangile éternel" d'Apocalypse 14. Dans sa vision, elle vit le passage du ministère du Grand Prêtre céleste dans le lieu saint au ministère dans le lieu très saint La connaissance de ce changement de ministère de Christ fut rejetée par des multitudes de chrétiens. Ce qui rend ce fait important n'est pas la question de savoir s'il y a faute ou non pour le rejet de la lumière en 1844. La réalité est la terrible illusion venant du manque de la vérité vitale concernant Christ et Son oeuvre aujourd'hui, au Jour des Expiations. Cette déclaration a des implications profondes :

"Je ne vis aucun rayon de lumière passer de Jésus à la multitude insouciante après qu'il se fut levé, et ces gens étaient complètement dans les ténèbres… Ceux qui se levèrent avec Jésus dirigeaient leur foi vers lui dans le lieu très saint, et priaient: 'Père, donne-nous ton Esprit'. Jésus alors soufflait sur eux le Saint-Esprit. Dans ce souffle, il y avait de la lumière, de la puissance, beaucoup d'amour, de joie et de paix.

"Je me retournai pour voir le groupe qui était resté incliné devant le trône; ceux-là ne savaient pas que Jésus l'avait quitté. Satan apparut près du trône, essayant de faire l'œuvre de Dieu. Je les vis qui regardaient vers le trône, et priaient: 'Père, donne-nous ton Esprit'. Satan soufflait alors sur eux une influence maléfique, où il y avait de la lumière et beaucoup de puissance, mais pas d'amour, de joie et de paix" (Premiers Ecrits, pp. 55-56).

"En rejetant les deux premiers messages, ils ont obscurci leur intelligence de telle manière qu'ils ne peuvent reconnaître aucune lumière dans le message du troisième ange, qui indique le chemin du lieu très saint.

"Je vis que, comme les Juifs avaient crucifié Jésus, les églises en général avaient repoussé ces messages. C'est pourquoi elles n'ont aucune connaissance du chemin qui conduit au lieu très saint et ne peuvent bénéficier de l'intercession que Jésus y exerce. A l'instar des Juifs qui offraient leurs sacrifices inutiles, elles adressent leurs vaines prières au lieu que Jésus a quitté. Satan, jouissant de leur erreur, se fait religieux et attire à lui ces chrétiens de profession; il opère des signes et des miracles mensongers, afin de les attirer dans ses filets... Satan se présente aussi comme un ange de lumière et exerce son influence par de fausses réformes. Les églises s'en réjouissent et s'imaginent que Dieu agit merveilleusement pour elles, alors que c'est l'œuvre d'un autre esprit qui se manifeste" (Idem, pp. 260-261).

Cette connaissance prophétique est-elle solide? Si oui, elle a des implications de haute portée. Elle explique le mystère de la confusion que nous voyons dans le monde chrétien moderne, quoiqu'une apparente prospérité spirituelle règne dans beaucoup d'églises "qui ne connaissent pas le chemin pour entrer dans le lieu très sain" et "qui ne peuvent pas bénéficier de l'intercession de Jésus". Les problèmes décisifs de la marque de la Bête mettront à l'épreuve la dévotion à Christ de chacun.

Les membres quittent l'Eglise Adventiste, car ils disent qu'ils trouvent "I'amour, la "chaleur" et la "puissance spirituelle" dans d'autres églises. Ils ne discernent pas la vraie nature de l'amour de Christ en tant qu'agapé. Aussi, ils sont facilement trompés par une sentimentalité superficielle. Est-il possible de comprendre cette situation embrouillée sans la connaissance prophétique inspirée du Jour des Expiations final?

Notre propre impuissance spirituelle peut-elle provenir du fait que l'on a perdu le contact avec ce Grand Prêtre unique et spécial qui est entré dans le service du second appartement à la fin des 2300 ans de la prophétie de Daniel 8:14? Son oeuvre finale est positive, immense, excitante, en relation étroite avec la vie? Avons-nous aussi perdu une compréhension pratique de son oeuvre, de sorte que notre mission apparaît "ennuyeuse"? Analysons ces déclarations tirées de Premiers Ecrits d'Ellen White:

1. Une génération spécifique de chrétiens, à l'époque de 1844 avait rejeté la proclamation approuvée par le Saint-Esprit des messages du ler et du 2e anges et beaucoup de Millérites rejetèrent le message du 3e ange (La majorité écrasante des chrétiens et de leurs pasteurs, aujourd'hui, ne comprennent rien à cela).

2. Dieu est éminemment juste. Il ne peut pas tenir pour coupables ces descendants modernes de la génération du rejet de 1844, s'ils n'ont pas suffisamment compris le message pour le rejeter intelligemment. Il n'y a pas de raison de supposer que beaucoup de ces gens ne vivent pas sincèrement conformément à toute la lumière qu'ils possèdent et donc Dieu les accepte individuellement

3. Cependant, la vraie question n'est pas le simple salut personnel dans la préparation à la mort. Puisque la prophétie biblique indique que la venue du Seigneur est proche, la vraie question est la préparation pour Sa venue et les épreuves finales l'accompagnant. Nous ne devons pas oublier la motivation transcendante ni l'intérêt pour l'honneur et la justification du Sauveur pour que le grand conflit puisse se terminer par la victoire.

Pour que cela ait lieu dans une communauté de vies et de cœurs humains, il faut comprendre clairement toute la vérité de la justification par la foi. Et les églises populaires ne peuvent pas comprendre cette vérité, en dépit de leur sincérité possible, car elles ne connaissent pas le chemin pour entrer au lieu très saint et elles ne peuvent pas bénéficier de l'intercession de Jésus là-haut. La vraie justification par la foi n'est pas seulement une vérité mais une expérience qui l'accompagne, expérience que le Grand Prêtre céleste accorde dans son oeuvre finale d'expiation. Des siècles d'ignorance de cette vérité ne peuvent pas résoudre le problème. Le message du troisième ange, en vérité, est nécessaire et vital. En l'absence de cette vérité, aucun corps de personnes, nulle part, ne peut être préparé pour la seconde venue du Christ malgré son affiliation religieuse.

4. Ellen White touche le but en décrivant Satan comme un faussaire rusé. Il ne réussit que quand "i1 éloigne l'esprit de ces chrétiens de profession" de l'œuvre spéciale et unique de Christ dans le lieu très saint. Selon la déclaration contenue dans Premiers Ecrits... sa méthode est de paraître perpétuer le ministère de Christ qui s'est poursuivi dans le lieu saint, depuis son ascension jusqu'en 1844. Son intention est d'éclipser la connaissance du changement dans le service du Grand Prêtre céleste. Il doit changer car Christ ne peut pas offrir indéfiniment son sang en substitution pour pardonner les péchés constants de son peuple. Il doit accomplir quelque chose, au Jour des Expiations, qui ne fut jamais accompli précédemment. Il faut qu'Il ait un peuple "qui triomphe comme Il triompha", un peuple qui "condamne le péché dans la chair", grâce à la foi de Jésus. Satan doit réduire à zéro cette vérité et l'éclipser, si possible. Aussi, le faussaire dirige les esprits vers lui-même en détournant leur esprit de l'œuvre unique que le véritable Souverain Sacrificateur doit accomplir.

Si les fabricants du tiers monde peuvent contrefaire la fabrication des montres Suisses Oméga au point de tromper les acheteurs les plus raffinés, est-il difficile de croire qu'actuellement Satan a façonné une imitation hautement réussie de Christ et du message du véritable Evangile? Elle contient de la lumière, beaucoup de puissance, mais pas de doux agapé, de joie ni de paix; il a assidûment étudié l'œuvre du véritable Saint-Esprit et il a inventé une superbe imitation qui trompera, si possible, même les élus. Il a sa fausse justification par la foi qu'il a mise au point pour la tromperie. Bien sûr, elle manque d'une connaissance de l'œuvre de Christ dans le lieu très saint, de cet élément vital de l'agapé qui seul purifie les cœurs humains de toute crainte et de toute motivation égocentrique qui perpétue le péché.

5. Si Ellen White dit vrai, des foules de chrétiens sincères et aimants succomberont à la terrible pression en vue de rétablir l'intolérance religieuse du Moyen-Age et imposeront la marque de la bête. Des formes variées de terrorisme peuvent aisément accomplir cela pour une nation, un monde et des églises adonnés au matérialisme, à la sensualité et au spiritisme "spirituel". Ellen White démasque le spectre horrible d'un faux christ étendant "son influence par de fausses réformes... l'œuvre d'un autre esprit" (Premiers Ecrits, p 261).

6. Il y a le blé et l'ivraie qui poussent ensemble dans Babylone, comme il y en a dans l'église qui professe porter le message du 3e ange. Mais l'impasse de près d'un siècle doit être résolue. La race humaine subit un processus de désintégration morale et spirituelle. Nous faisons face à des problèmes de suicide global possible par l'abus des drogues, l'alcoolisme, l'infidélité, l'éclatement des foyers, la violence, l'opposition des riches et des pauvres, le terrorisme et l'ombre toujours menaçante d'un désastre nucléaire. Le grand conflit entre Christ et Satan, paraîtra vraisemblablement se résoudre par une lutte pour voir qui pourra préserver la vie sur la planète. La Bête fera apparaître qu'elle est le Sauveur du monde. Ainsi, sa marque sera enfin mise en avant comme le seul moyen pour empêcher la destruction de la race humaine. Les fausses réformes provoquées par le faux souverain sacrificateur qui a prétendu s'emparer du service du lieu saint du sanctuaire céleste sera le moyen pour effectuer cette vaste tromperie.

7. Ainsi, il y a des vérités inhérentes au message de 1888, de la justification de Christ qui ne sont pas saisies par toute portion des chrétiens qui ne comprend pas le ministère du Souverain Sacrificateur céleste dans le lieu saint et dans le lieu très saint. L'évangile proclamé par le pouvoir de la petite corne justifie virtuellement le péché, donc, logiquement, soutient la rébellion de Satan. Voici le secret du dérèglement qui s'empare du monde moderne à tous les niveaux. Partout, les églises ont, désespérément besoin de recevoir le message des trois anges, en vérité, et que celui-ci leur soit effectivement communiqué.

Pourquoi le message du troisième ange, en vérité, est-il nécessaire?

Le message du troisième ange, en vérité, proclame un Sauveur qui "condamna le péché dans la chair" fournissant la seule réplique valable aux accusations de Satan contre Dieu. Effectivement, il condamne le péché, c'est-à-dire, qu'il démontre que le péché dans la nature humaine est sans nécessité et en fait condamné à l'extinction. Ralph Larson explique la parenté étroite entre la nature de Christ et l'œuvre salvatrice de Christ, qui ne peut pas purifier ce qu'il n'a pas assumé (The Word Was Made Flesh, pp. 277-283). Le message du troisième ange présente ainsi un Sauveur qui fut en tous points tenté comme nous le sommes, et cependant sans commettre de péché. Qui donc peut sauver au plus haut degré ceux qui viennent à Dieu par Lui? Ce message préparera un peuple pour le retour du Seigneur. Ceux qui suivent Christ par la foi dans ce changement de sa mission de Grand Prêtre comprennent trois vérités uniques et distinctes :

a) La perpétuité de la loi de Dieu contenant le Saint Sabbat. "L'agapé est donc le véritable accomplissement de la loi" (Rom. 13: 10) car il produit l'obéissance du cœur, grâce à l'expiation. Voici l'aspect unique de la justification par la foi qui est offerte seulement grâce au service du lieu très saint

b) La non-immortalité de l'âme. En dehors d'une claire compréhension de la vérité de la nature de l'homme, il devient impossible de comprendre ce qui s'est passé sur la croix du Calvaire. Ainsi, la vraie motivation en vue d'une vie sainte est affaiblie et la justification par la foi est rendue nulle.

c) La purification du sanctuaire céleste est le service du Jour final des Expiations. Cela assure l'ultime démonstration de la justification par la foi dans le cœur et dans la vie de ceux qui croient à la vérité.

Ces trois piliers de la vérité soutiennent l'Eglise Adventiste du Septième Jour (CW, p. 30, 31). Ils renferment un message complet qui peut préparer un peuple pour le retour du Christ. Mais en dehors de la compréhension du message de 1888, l'essence même de la vérité contenue dans la foi adventiste nous échappe nécessairement. En conséquence, aussi vrai que la nuit suit le jour, la confiance des pionniers dans le retour imminent de Christ s'efface. Nous perdons leur vision et leur étoile disparaît.

Comment le culte de Baal nous vole notre message distinctif

Il n'y a pas de vérité que Satan ait cherché plus ardemment à contrefaire que l'amour du Nouveau Testament. Partout le cœur humain en a soif; mais "parce que l'iniquité se sera accrue, l'amour (agapé) du plus grand nombre se refroidira" (Mat 24: 12). C'est cet amour authentique qu'Ellen White vit comme étant offert seulement par Christ durant Son oeuvre finale de réconciliation (3). Un amour de contrefaçon est présenté par un Saint-Esprit de contrefaçon, qui est l'essence du spiritisme. Voici ce qui se passe devant nos yeux:

"Je vis la rapidité avec laquelle cette séduction (le spiritisme) avait gagné du terrain. Il me fut montré un train roulant avec la rapidité de l'éclair. L'ange me dit de bien l'observer. Je fixai donc mes yeux sur le train. Il me semblait que le monde y avait pris place, qu'il ne restait plus un seul homme ailleurs. L'ange me dit: 'Ils sont liés en bottes pour être brûlés'. Puis il me fit remarquer le chef de train qui avait l'air majestueux et que tous les voyageurs admiraient et vénéraient. Je me demandai qui il était et je m'en ouvris à l'ange. (Pourquoi Ellen Mite devait-elle poser cette question s'il est facile de le reconnaître?) Il me répondit: 'C'est Satan lui-même. C'est lui qui conduit le train sous la forme d'un ange de lumière. Il a rendu le monde captif. (Premiers Ecrits, p. 88).

"A cette époque, l'antichrist apparaîtra comme le vrai Christ" (TM p. 62).

"Il s'attribuera le droit de personnifier les anges de lumière, de personnifier Jésus-.Christ" (Lettre 102, 1894).

L'ennemi n'aurait pas eu le pouvoir d'affaiblir l'Eglise Adventiste du Septième Jour si nous n'avions pas, d'une façon ou d'une autre, ouvert la porte pour qu'il trouve le moyen d'entrer.

"Quand Dieu a une véritable voie pour la lumière, il y a toujours beaucoup d'imitations. Satan entrera sûrement par toute porte qu'on ouvre devant lui" (Lettre 102, 1894).

Ce fut un miracle qu'un peuple unique soit né au 19e siècle pour rester fidèle à ces trois piliers distinctifs de la vérité incorporés dans le message des trois anges. Son oeuvre n'aurait dû être retardée d'aucune manière, selon le plan de Dieu. Mais à cause de l'incrédulité de 1888, la messagère du Seigneur, en 1889, prédit un terrible abandon de la pureté et de la vérité.

"A moins que la puissance divine n'intervienne dans l'expérience du peuple de Dieu, de fausses théories et des idées erronées séduiront les esprits. Christ et sa justice resteront hors de l'expérience de beaucoup de gens et leur foi sera sans puissance ni vie" (RH 3/9/1889).

En vue d'apprécier cette révélation, nous devons noter:

1. - Christ et sa justice ne disparaîtraient pas, ne pourraient "disparaître de l'expérience de beaucoup de gens", du moins verbalement. Pour quiconque d'entre nous, le répudierait en paroles ferait naître un dramatique frémissement d'horreur. Le résultat prédit devait avoir lieu alors que beaucoup de gens continuaient à professer Christ et sa justification.

2. - Christ et sa justice ne "disparaîtraient pas de l'expérience de beaucoup de gens" du moins consciemment. Cela nous permettrait d'ouvrir les yeux sur la nécessité de conviction de notre extrême froideur et pousserait ceux qui ont un cœur sincère vers la chaleur, mettant ainsi fin à notre tiédeur. Satan est content de nous maintenir dans cet état de déséquilibre. "Les lèvres peuvent exprimer une misère spirituelle que le cœur ne connaît pas" (COL, p. 155).

3. - Christ et sa justice "disparaîtraient donc de l'expérience de beaucoup de gens" inconsciemment à cause du mystérieux comportement de notre cœur que nous ne connaissons pas. Il y a une inimitié naturelle à l'égard de Dieu qui agit sous la surface. "Le cœur est tortueux par-dessus tout et il est méchant: Qui peut le connaître?" (Jér. 17: 9). Une névrose obsessionnelle peut se développer pour des causes enfouies au-delà de la connaissance. Ellen White a écrit sur la possibilité de changer nos dirigeants après 1888, sans que nous connaissions la chose:

"Depuis vingt ans, une influence subtile qui n'est pas sainte a conduit les hommes... à négliger leur compagnon céleste. Beaucoup se sont détournés de Christ" (RH 18/2/1904).

"Ceux qui peuvent si aisément être conduits par un faux esprit montrent qu'ils suivaient le mauvais capitaine depuis un certain temps, -depuis si longtemps qu'ils ne discernent pas qu'ils sont en train d'abandonner la foi." (Southern Watchm, 5/4/1904).

Conclusion

Une appréciation profondément resentie de la croix de Christ mène toujours au résultat de "la crucifixion avec Lui". Mais "la sagesse humaine éloignera de l'oubli du moi, de la consécration et imaginera bien des choses pour annuler l'effet des messages de Dieu" (RH 13/12/1892).

Des foules de notre propre peuple, surtout les jeunes, sont dans la confusion, sont égarés par l'ennui et l'impuissance spirituelle qu'ils voient dans l'Eglise Adventiste du Septième Jour aujourd'hui... Et les problèmes soulevés par les fanatiques, les dissidents déloyaux et les dirigeants indépendants dans l'église peuvent aussi se comprendre et se résoudre uniquement à la lumière de cette réalité.

L'Eglise Adventiste n'est pas Babylone et Dieu n'a jamais prévu qu'elle le deviendrait, pas plus que l'ancien Israël, au temps d'Elie et de Jérémie ne devait devenir Babylone. Le culte de Baal fut autrefois et il est aujourd'hui une maladie qui lui est étrangère. Mais la guérison en est possible par la repentance et la réforme. La solution du problème n'est pas dans la destruction de l'Église mais dans son redressement spirituel. Notez cet encouragement:

"Dieu conduit son peuple... Il le reprend et le châtie. Le message à Laodicée s'applique aux Adventistes du Septième Jour qui ont reçu de grandes lumières et qui n'en ont pas tenu compte... Le message qui assimile l'Eglise Adventiste du Septième Jour à Babylone et invite le peuple de Dieu à en sortir ne procède pas d'un messager céleste ni d'un instrument humain quelconque inspiré par l'Esprit de Dieu…Il a une oeuvre à faire pour son Église. Elle ne doit pas être assimilée à Babylone; au contraire, elle doit être le sel de la terre et la lumière du monde. Ses membres doivent être des messagers vivants qui proclament un message vivant en ces derniers jours...

"Quelle joie exubérante Satan n'éprouverait-il pas s'il pouvait diffuser le message selon lequel le message divin s'applique justement au seul peuple que Dieu a constitué dépositaire de sa loi.

"Des membres de l'église ont de l'orgueil, de la propre suffisance, une incrédulité obstinée, avec le refus d'abandonner leurs idées préconçues, malgré toutes les preuves qu'on peut leur produire pour leur montrer à qui s'applique le message à Laodicée" (2SM, pp.77, 78).

Quand l'orgueil et la recherche du moi se déguisent en consécration à Christ, nous avons le culte de Baal. Il a pénétré à tous les niveaux le corps de l'église.

"Ceux qui désirent s'assurer de l'avancement et une bonne renommée dans le monde plutôt que de maintenir des principes justes trahiront les dépôts sacrés." (RH 31/1/1892).

"L'honnêteté et la politique n'œuvreront pas ensemble dans le même esprit. Avec le temps, ou la politique sera bannie, et la vérité et la loyauté régneront en souveraines ou, si la politique est chérie, la loyauté sera oubliée. Elles ne sont jamais d'accord, elles n'ont rien en commun. L'une est le prophète de Baal, l'autre est le vrai prophète de Dieu" (5T, p. 96).

Oh, si nous pouvions entrevoir le visage de Notre Seigneur! Si nous voulons bien contempler sa face, nous ne verrons pas ce sourire perpétuel de plaisir que Baal affiche à l'égard du peuple infidèle de Dieu. Baal est une idole au sourire glacé. Le visage du véritable Christ dénote la douleur d'une nausée aiguë, un mal au cœur divin, dû à notre terrible tiédeur, à notre amour du moi, à nos déclarations concernant une piété que nous ne ressentons pas vraiment. L'expérience chrétienne authentique contraste avec sa contrefaçon comme il suit:

"La vraie conscience du sacrifice et de l'intercession du Sauveur brisera le cœur qui s'est endurci dans le péché; l'amour, la gratitude et 1'humilité pénétreront dans l'âme. L'abandon du cœur à Jésus transforme le rebelle en un repentant soumis... Voici la vraie religion de la Bible. Tout ce qui est au-dessous de cela n'est qu'une erreur" (4T p. 625)

"Un nouvel ordre de choses s'est installé dans le pastorat. Il existe un désir d'imiter les autres églises. La simplicité et l'humilité sont presque inconnues. Certains font des réunions de réveil et par ce moyen appellent beaucoup de gens à entrer dans l'église. Mais quand l'excitation est passée, où sont les convertis? On ne voit pas la repentance ni la confession des péchés. Le pécheur est supplié de croire en Christ et de l'accepter sans considérer sa vie passée de péché et de rébellion. Le cœur n'est pas brisé. Il n'y a pas de contrition de l'âme. Les supposés convertis ne sont pas tombés sur le Rocher, Jésus-Christ" (Ms 111, non daté).

Où est ce Rocher pour que nous puissions tomber sur Lui et être "brisés"? La Bonne Nouvelle est meilleure que Baal voudrait nous le faire croire. Tomber sur ce Rocher ne détruit pas l'estime propre et en aucune manière ne fait de mal à la véritable personnalité de l'être.

La personnalité d'un être fait l'expérience d'une résurrection avec Christ quand l'amour coupable du moi est crucifié avec Lui. Christ ne détruit jamais personne mais cette expérience qui consiste à prendre notre croix est la seule manière dont puisse procéder notre Souverain Sacrificateur céleste pour nous rendre justes, à la fois pour le temps et pour l'éternité.

Notes:

(1) Le langage original n'est pas une promesse ferme que Dieu vomira son Église de Laodicée. Le texte grec est mello se emesai, expression qui signifie littéralement: "je suis sur le point de te vomir!" Le même mot mello est utilisé dans Apoc. 10: 4 où l'action prévue n'a pas lieu. Le message à Laodicée déclare que nous pouvons guérir la maladie qui cause la nausée à Christ par notre repentance (v. 19). Le mot Laodicée n'est pas un mot sordide: il signifie "jugement" ou "justification du peuple". Le problème de Laodicée est sa tiédeur, non pas son identité en tant que septième ou dernière église.

(2) Voir Bulletin de la Conférence Générale 1893, p. 358-359. Hannah Whitall Smith prit ses idées de base pour son Christian secret of happy life chez Fénelon, le mystique catholique romain de la cour de Louis XIV qui dépensa les énergies de toute sa vie à chercher à convertir les protestants à Rome. La "justification par la foi" est une contrefaçon étroite, comme l'était celle de l'évangéliste de la télévision catholique romaine, Fulton Sheen et des évangélistes de la télévision catholiques modernes. La ressemblance avec l'authentique est souvent très astucieuse.

(3) Il y a des livres remarquables sur l'agapé écrits par des savants évangéliques, tels que Agape and Eros par Anders Nygren, Testaments of Love de Léon Morris et The love Affair de Michaël Harper. Mais tous manquent de la même chose: ils ne comprennent pas comment l'amour qui conduisit Christ à sa croix est un amour qui endura l'équivalent de la seconde mort comme nous le trouvons exposé clairement dans The Desire of Ages (Jésus-Christ) d'Ellen White, p. 753. Ainsi, ces auteurs nécessairement sincères ne réussissent pas à apprécier "la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur" de cet agapé de Christ qui surpasse toute connaissance. Aucune communauté de chrétiens qui adoptent la doctrine de l'immortalité naturelle de l'âme ne peut voir cet agapé en dépit de leur sincérité. Dans la mesure où leur concept de l'agapé est ainsi affaibli, de même leur concept de la foi est affaibli. Inévitablement leur idée de la justification par la foi est compromise.

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