L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu |
Chapitre 31
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
Le Sinaï et Sion
"L'Éternel est grand, Il est l'objet de toutes les louanges, dans la ville de notre Dieu, sur Sa montagne sainte. Belle est la colline, joie de toute la terre, la montagne de Sion; le côté septentrional, c'est la ville du grand Roi" (Ps. 48:1-3).
Nous avons ici une expression enthousiaste de louange à la demeure céleste de Dieu. Parce que "L'Éternel est dans Son saint temple, l'Éternel a Son trône dans les cieux" (Ps. 11:4). De Christ, "qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux" (Héb. 8:1), le Seigneur dit: "c'est Moi qui ai oint Mon Roi sur Sion, Ma montagne sainte!" (Ps. 2:6).
Jésus-Christ, le Roi oint en Sion, est aussi "Souverain Sacrificateur pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek" (Héb. 6:20). Le Seigneur a dit "voici un homme, dont le nom est germe", "Il bâtira le temple de l'Éternel; Il portera les insignes de la majesté; Il s'assiéra et dominera sur Son trône, Il sera sacrificateur sur Son trône, et une parfaite union règnera entre l'un et l'autre" (Zach. 6:12 et 13). Ainsi, en s'asseyant sur le trône de Son Père dans le ciel, Il est "ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme" (Héb. 8:2).
Ce fut là -sur le Mont Sion, la sainte montagne du Seigneur, dans Son sanctuaire, Sa demeure- où Dieu dirigeait Son peuple d'Israël, quand Il le libéra d'Égypte. Quand ils furent sauvés, après le passage de la Mer Rouge, Moïse chanta cet hymne inspiré:"Tu les amèneras et Tu les établiras sur la montagne de Ton héritage, au lieu que Tu as préparé pour Ta demeure, ô Éternel! Au sanctuaire, Seigneur! que Tes mains ont fondé" (Ex. 15:17).
Mais ils ne l'atteignirent pas, parce qu'ils n'eurent pas "la ferme confiance et l'espérance dont nous nous glorifions" (Héb. 3:6). Aussi voyons -nous qu'ils ne purent pas y entrer à cause de leur incrédulité" (Héb. 3:19). Cependant, Dieu ne les abandonna pas, car "si nous sommes infidèles, Il demeure fidèle, car Il ne peut se renier Lui-même" (2 Tim. 2:13). Ainsi donc, Il instruisit Moïse pour qu'il demande au peuple des offrandes d'or, d'argent et de pierres précieuses, ainsi que d'autres matériaux, et Il dit: "Ils me feront un sanctuaire, et J'habiterai au milieu d'eux. Vous ferez le tabernacle et tous ses ustensiles d'après le modèle que Je vais te montrer" (Ex. 25:8 et 9).
Il ne s'agit pas "du véritable sanctuaire, qui a été dressé par le Seigneur" (Héb. 8:2), mais d'un sanctuaire fait de main d'homme. Ce sanctuaire était une copie ou "image des choses qui sont dans les cieux", et non "les choses célestes elles-mêmes" (Héb. 9:23). Il n'était que l'ombre de la réalité. Les fidèles de cette époque, savaient aussi bien qu'Étienne que "le Très-Haut n'habite pas dans ce qui est fait de main d'homme, comme dit le prophète: Le ciel est Mon trône, et la terre Mon marchepied. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel sera le lieu de Mon repos?" (Act. 7:48 et 49). A la dédicace de son grand temple, Salomon dit: "Dieu habiterait-Il véritablement avec l'homme sur la terre? Voici, les cieux et les cieux des cieux ne peuvent Te contenir: combien moins cette maison que j'ai bâtie!" (2 Chron. 6:18; N. du T. : voir aussi 2 Chron. 7:14; 30:27 et 1 Rois 8:27-43).
Tous les enfants fidèles de Dieu comprenaient que le tabernacle, temple ou sanctuaire terrestre n'était pas l'authentique demeure de Dieu, mais seulement une figure ou type de celle-ci. On peut dire la même chose des ustensiles contenus dans le sanctuaire terrestre.
De la même manière que le trône de Dieu est dans Son saint temple, dans le ciel, ainsi aussi dans la représentation de ce temple, sur la terre, il y avait une représentation de Son trône. C'était une ombre bien faible, aussi éloignée de la réalité que le sont les œuvres de l'homme de celles de Dieu, mais en tout cas, une image ou un type de ce trône. Il était sur l'arche qui contenait les tables de la loi. Quelques textes des Écritures suffiront à le démontrer.
Exode 25:10-22 contient la description complète de l'arche. C'était une structure quadrangulaire de bois, complètement recouverte d'or fin, à l'intérieur comme à l'extérieur. Le Seigneur dit à Moïse de mettre dans l'arche le témoignage qu'Il lui donnerait. Moïse fit ainsi, vu que postérieurement, quand il conta à Israël les circonstances de la proclamation de la loi et l'idolâtrie du peuple qui occasionna la destruction des premières tables, il leur dit:
"En ce temps-là, l'Éternel me dit: Taille deux tables de pierre comme les premières, et monte vers Moi sur la montagne; tu feras aussi une arche de bois, J'écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées, et tu les mettras dans l'arche. Je fis une arche de bois d'acacia, je taillai deux tables de pierre comme les premières, et je montai sur la montagne, les deux tables dans ma main. L'Éternel écrivit sur les tables ce qui avait été écrit sur les premières, les dix paroles qu'Il vous avait dites sur la montagne, du milieu du feu, le jour de l'assemblée; et l'Éternel me les donna. Je retournai et je descendis de la montagne, je mis les tables dans l'arche que j'avais faite, et elles restèrent là, comme l'Éternel me l'avait ordonné" (Deut. 10:1-5).
Le couvercle de l'arche s'appelait propitiatoire, ce qui signifiait siège de la miséricorde. Il était composé d'une pièce d'or massif, et à chacune des extrémités duquel il y avait, faisant partie de la même pièce, l'image d'un chérubin aux ailes étendues. Ils se feront "face l'un à l'autre; les chérubins auront la face tournée vers le propitiatoire". Après avoir donné ces explications, le Seigneur ajouta: "Tu mettras le propitiatoire sur l'arche, et tu mettras dans l'arche le témoignage que Je te donnerai". Moïse fit ainsi, comme nous l'avons lu: "C'est là que Je me rencontrerai avec toi; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du témoignage, Je te donnerai tous Mes ordres pour les enfants d'Israël" (Ex. 25:17-22).
Dieu dit qu'Il allait lui parler "du haut du propitiatoire". Nous lisons donc: "L'Éternel règne: les peuples tremblent; Il est assis sur les chérubins: la terre chancelle. L'Éternel est grand dans Sion, Il est élevé au-dessus de tous les peuples" (Ps. 99:1 et 2). Les chérubins étaient sur l'arche, lieu depuis lequel Dieu parlerait au peuple. Propitiation signifie grâce, de manière que sur le propitiatoire du tabernacle terrestre nous trouvons la représentation du "trône de grâce" auquel nous sommes encouragés à accourir "avec assurance" afin "d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins" (Héb. 4:16).
La base du gouvernement de Dieu
Les dix commandements écrits sur les deux tables de pierre étaient dans l'arche, sous le propitiatoire, montrant ainsi que la loi de Dieu est la base de Son trône et de Son gouvernement. En harmonie avec cela, nous lisons: "L'Éternel règne: que la terre soit dans l'allégresse, que les îles nombreuses se réjouissent! Les nuages et l'obscurité l'environnent, la justice et l'équité sont la base de Son trône". "La justice et l'équité sont la base de Ton trône. La bonté et la fidélité sont devant Ta face" (Ps. 97:1 et 2; 89:14).
Vu que le tabernacle et tout ce qu'il contenait devaient être fait exactement selon le modèle montré à Moïse, et constituaient les "images des choses qui sont dans les cieux" (Héb. 9:23), on en déduit nécessairement que les dix commandements sur les tables de pierre étaient une copie exacte de la loi qui est le fondement du véritable trône de Dieu dans le ciel. Ceci nous permet de mieux comprendre pourquoi "il est plus facile que le ciel et la terre passent, qu'il ne l'est qu'un seul trait de lettre de la loi vienne à tomber" (Luc 16:17). La loi de Dieu demeurera invariable, telle qu'elle fut proclamée au Sinaï, aussi longtemps que le trône de Dieu durera. "Quand les fondements sont renversés, le juste, que ferait-il?" (Ps. 11:3). Si les dix commandements -les pierres angulaires du trône de Dieu- étaient détruites, Son propre trône tomberait, et l'espérance des justes disparaîtrait. Mais personne ne doit craindre une telle catastrophe. "L'Éternel est dans Son saint temple, l'Éternel a Son trône dans les cieux" (vers. 4), parce que Sa parole est établie pour toujours dans le ciel. C'est, en vérité, une des choses "inébranlables" (Héb. 12:27).
Nous voyons maintenant que le Mont Sinaï, qui est synonyme de la loi, et qui en contenait toute la terreur au moment où elle fut donnée, est aussi un symbole du trône de Dieu. En fait, à cette époque, il était le trône de Dieu. Dieu était là présent, avec Ses saints anges.
De plus, la terreur du Sinaï n'était rien d'autre que la terreur du trône céleste de Dieu. Jean eut une vision du temple de Dieu dans le ciel et du trône sur lequel Il était assis, et "du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres" (Apoc. 4:5). "Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l'arche de Son alliance apparut dans Son temple. Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une forte grêle" (Apoc. 11:19). "Le feu marche devant Lui" (Ps. 97:3).
La terreur du trône de Dieu est la même que celle du Sinaï: la terreur de la loi. Cependant, ce même trône est le "trône de la grâce", auquel nous pouvons accourir en toute confiance. De fait, "Moïse s'approcha de la nuée où était Dieu" sur le Sinaï (Ex. 20:21). Non seulement Moïse, mais aussi "Aaron, Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël" montèrent sur la montagne, "ils virent le Dieu d'Israël; sous Ses pieds, c'était comme un ouvrage de saphir transparent, comme le ciel lui-même dans sa pureté. Il n'étendit point Sa main sur l'élite des enfants d'Israël. Ils virent Dieu, et ils mangèrent et burent" (Ex. 24:9-11). S'il n'en avait pas été ainsi, la démonstration positive que nous pouvons vraiment accourir avec confiance au trône de la grâce -ce trône surprenant d'où provenaient les éclairs, le tonnerre et les voix-, et trouver là la clémence, nous aurait fait défaut. La loi fait que le péché abonde, "mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé". La croix était au Sinaï: le trône de la grâce de Dieu était là.
Notez bien que c'est seulement "au moyen du sang de Jésus" que nous avons "une libre entrée dans le sanctuaire" (Héb. 10:19). Ce même sang indique que nous approcher du trône de Dieu, ou prendre Son nom en vain, signifierait une mort aussi certaine que celle de l'Israélite qui serait monté irrévérencieusement sur le Sinaï. Mais comme nous l'avons vu, Moïse et d'autres s'approchèrent de Dieu sur le Sinaï, jusqu'aux ténèbres épaisses, sans mourir, ce qui met en évidence que le sang de Jésus les sauva. Le courant de la vie jaillit de Christ au Sinaï, comme le "fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau" (Apoc. 22:1).
Ce fleuve jaillit du cœur de Christ, lieu où Sa loi est enchâssée. Christ fut le temple de Dieu, qui habitait dans Son cœur. Nous savons qu'au Sinaï, la source -eau de la vie pour le peuple- venait de Christ, et que le sang et l'eau, dont le but est identique, procédèrent de Son côté blessé au Calvaire -une source vivante pour la vie du monde-. Bien que la croix du Calvaire soit la manifestation la plus sublime de la tendre miséricorde et de l'amour de Dieu envers l'homme, cependant, la terreur du Sinaï -les terreurs du trône de Dieu- étaient là aussi. Il y eut sur le Calvaire d'épaisses ténèbres et un tremblement de terre, et le peuple fut saisi de panique, parce que là, Dieu manifesta les funestes conséquences de la violation de la loi. La loi, avec sa terreur pour les malfaiteurs, fut présente au Calvaire aussi sûrement qu'elle le fut au Sinaï: elle fut au milieu du trône de Dieu.
Quand Jean vit le temple et le trône grandiose de Dieu dans le ciel, il contempla "au milieu du trône" "un Agneau qui était là comme immolé" (Apoc. 5:6). Donc, le fleuve d'eau vive au milieu du trône, vient de Christ, comme c'était le cas au Sinaï et au Calvaire. Le Sinaï, le Calvaire et Sion, trois montagnes sacrées de Dieu, se ressemblent pour celui qui s'en approche avec foi. En elles nous trouvons la terrible et suprême loi de Dieu, instrument de vie et de mort, qui nous est donnée en une douce et rafraîchissante source de vie; aussi, nous pouvons chanter:
Ah! laissez-moi chanter mon Roi!
Oui, qu'à genoux, je chante!
Jésus n'est-il pas tout pour moi?
Gloire à Sa croix sanglante!
Sans se lasser, jour après jour,
Il m'aime, Il m'aime encore
Comment répondre à tant d'amour?
Je crois, j'aime et j'adore.