L'alliance éternelles: Les promesses de Dieu

Chapitre 30

LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
The Present Truth, 26 Novembre 1896

 

Sinaï et Calvaire

(catalogue)

"Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, auquel J'ai prescrit en Horeb, pour tout Israël, des préceptes et des ordonnances. Voici, Je vous enverrai Élie, le prophète, avant que le jour de l'Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que Je ne vienne frapper le pays d'interdit" (Mal. 4:4-6).

Cette loi fut proclamée en Horeb, avec l'œuvre tendre et subjugante du Saint-Esprit. Horeb, c'est le Sinaï, comme il est facile de le voir dans Deutéronome 4:10-14, où nous lisons les paroles de Moïse, le serviteur de Dieu:

"Souviens-toi du jour où tu te présentas devant l'Éternel, ton Dieu, à Horeb, lorsque l'Éternel me dit: Assemble auprès de Moi le peuple! Je veux leur faire entendre Mes paroles, afin qu'ils apprennent à Me craindre tout le temps qu'ils vivront sur la terre; et afin qu'ils les enseignent à leurs enfants. Vous vous approchâtes et vous vous tîntes au pied de la montagne. La montagne était embrasée, et les flammes s'élevaient jusqu'au milieu du ciel. Il y avait des ténèbres, des nuées, de l'obscurité. Et l'Éternel vous parla du milieu du feu; vous entendîtes le son des paroles, mais vous ne vîtes point de figure, vous n'entendîtes qu'une voix. Il publia son alliance, qu'Il vous ordonna d'observer, les dix commandements; et Il les écrivit sur deux tables de pierre. En ce temps-là, l'Éternel me commanda de vous enseigner des lois et des ordonnances, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez prendre possession" (Deut. 4:10-14).

Quand le Seigneur nous dit de nous souvenir de la loi promulguée en Horeb, ou Sinaï, c'est pour que nous puissions connaître la puissance avec laquelle Il va ramener le cœur des pères et des enfants, afin qu'ils soient préparés pour le jour grand et redoutable de Sa venue. "La loi de l'Éternel est parfaite, elle restaure l'âme" (Ps. 19:7).

Le Rocher frappé

Quand Dieu proclama la loi depuis le Sinaï, cette source d'eau vive qui avait jailli du rocher frappé en Horeb, coulait encore. Si elle avait tari, les Israélites se seraient trouvés dans une situation aussi désespérée qu'avant, car ils n'avaient pas d'autres sources d'eau: celle-ci était leur unique espérance. Ce fut depuis Horeb, lieu où l'eau jaillit, que la vie leur fut rendue, que Dieu prononça la loi. La loi vint du même Rocher d'où l'eau bondissait déjà, et "ce Rocher était Christ" (1 Cor. 10:4).

Le Sinaï est considéré avec raison comme un synonyme de la loi, mais Christ ne l'est pas moins, car en Lui est la vie. Jésus dit: "Je veux faire Ta volonté, Mon Dieu! Et Ta loi est au fond de Mon cœur" (Ps. 40:8). Vu que du cœur "viennent les sources de la vie" (Prov. 4:23), la loi était la vie de Christ.

"Il était blessé pour nos péchés", et "c'est par Ses meurtrissures que nous sommes guéris". Quand Il fut frappé et blessé sur le Calvaire, du sang qui donne la vie jaillit de Son cœur, et ce courant continue de couler pour nous aujourd'hui. Mais la loi est dans Son cœur, de manière que quand nous buvons, par la foi, à cette source qui donne la vie, nous buvons la justice de la loi de Dieu. La loi vient à nous comme une fontaine de grâce, comme un fleuve de vie. "La grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ" (Jn 1:17). Quand nous croyons en Lui, la loi n'est pas pour nous une simple "lettre", mais une source de vie.

Tout cela était au Sinaï. Christ, le dispensateur de la loi, était le Rocher blessé en Horeb, qui est le Sinaï. Cette source signifiait la vie pour ceux qui y buvaient, et à aucun de ceux qui la recevaient avec une profonde reconnaissance n'était caché qu'elle provenait de leur Seigneur, le Seigneur de toute la terre. Ils auraient donc dû être convaincus de l'amour tendre que le Seigneur avait pour eux, et qu'Il était leur vie, et en conséquence, leur justice. Ainsi, même s'il est vrai qu'ils ne pouvaient pas s'approcher de la montagne sans mourir -une évidence que la loi, sans Christ, signifie la mort pour l'homme-, ils pouvaient cependant boire à la source qui jaillissait de Lui, et de cette manière, en buvant la vie de Christ ils pouvaient boire la justice de la loi.

Les paroles prononcées depuis le Sinaï, provenant du Rocher même d'où coulait l'eau qui fut la vie du peuple, démontraient la nature de la justice que Christ leur impartirait. S'il est vrai qu'elle était une loi de feu, elle était aussi nécessaire à la vie. Puisque le prophète Ésaïe savait que Jésus était le Rocher blessé au Sinaï, et qu'Il était déjà l'unique Médiateur, "Jésus-Christ homme, qui s'est donné Lui-même en rançon pour tous. C'est là le témoignage rendu en son propre temps", il put affirmer qu'Il fut "blessé pour nos péchés", "et c'est par Ses meurtrissures que nous sommes guéris".

Les Israélites d'autrefois apprirent ici la leçon que ce n'est que par la croix de Christ que la loi est vie pour l'homme. La même leçon est valable pour nous aujourd'hui, avec aussi son autre côté: que la justice qui nous vient par la vie répandue en notre faveur sur la croix, est précisément celle réclamée par les dix commandements, ni plus ni moins. Lisons-le:

Ce que Dieu a dit

1. "Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude. Tu n'auras pas d'autres dieux devant Ma face.

2. "Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point; car Moi, l'Éternel, Ton Dieu, Je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui M'aiment et qui gardent Mes commandements".

3. "Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain; car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra Son nom en vain.

4. "Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et Il s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié".

5. "Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne".

6. "Tu ne tueras point".

7. "Tu ne commettras point d'adultère".

8. "Tu ne déroberas point".

9. "Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain".

10. "Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui appartienne à ton prochain".

Telle fut la loi proclamée parmi les terreurs du Sinaï, par les lèvres de Celui qui était et qui est la vie dans cette source qui jaillissait là: Sa propre vie donnée pour le peuple. La croix, avec sa fontaine de guérison qui apporte la vie, était au Sinaï, donc, la croix ne peut amener aucun changement dans la loi. La vie qui procède de Christ, tant au Sinaï qu'au Calvaire, montre que la justice révélée dans l'Évangile n'est rien d'autre que les dix commandements. Aucun iota ni un seul trait de lettre ne peut passer. Les terreurs du Sinaï furent aussi présentes au Calvaire dans les ténèbres épaisses, dans le tremblement de terre et dans le cri du Fils de Dieu. Le Rocher blessé et la source ouverte au Sinaï représentaient le Calvaire; le Calvaire était là; c'est un fait certain que depuis le Calvaire les dix commandements furent proclamés, de la même manière que sur le Sinaï. Le Calvaire, pas moins que le Sinaï, révèle la terrible et invariable sainteté de la loi de Dieu, aussi terrible et aussi invariable qu'elle ne pardonna même pas au Fils de Dieu Lui-même quand Il fut "mis au nombre des malfaiteurs". Mais aussi grande que soit la terreur inspirée par la loi, l'espérance de la grâce est toujours plus grande, vu que "là où le péché a abondé, la grâce a surabondé" (Rom. 5:20). A la base de tout, le serment de l'alliance de la grâce de Dieu demeure, qui assure la parfaite justice et la vie de la loi en Christ, de manière que, bien que la loi décrétait la mort, elle montrait en fait les grandes choses que Dieu avait promis de faire pour ceux qui croient. Il nous enseigne à ne pas placer notre confiance dans la chair, mais à adorer Dieu dans l'Esprit, et à nous réjouir en Jésus-Christ. Ainsi, Dieu mettait Son peuple à l'épreuve afin qu'il puisse se rendre compte que "l'homme ne vit pas de pain seulement, mais que l'homme vit de tout ce qui sort de la bouche de l'Éternel" (Deut. 8:3).

Donc, bien que la loi soit incapable de donner la vie, elle ne va pas à l'encontre des promesses de Dieu. Au contraire, elle les confirme d'une voix de tonnerre. Et de cette façon, enseignés par le Seigneur Jésus, nous pouvons apprendre "que Son commandement est la vie éternelle" (Jn 12:50).

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