L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu |
Chapitre 28
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
La loi promulguée (I)
"Or, la loi est intervenue pour que l'offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé" (Rom. 5:20).
Le but de l'introduction de la loi au Sinaï fut "pour que l'offense abondât". Non pas pour qu'il y ait plus de péchés, car si nous sommes avertis à ne pas persévérer dans le péché sous prétexte de faire abonder la grâce, il est évident que la justice de Dieu n'introduirait jamais le péché dans le but de montrer la grâce. La loi n'est pas péché, mais par sa propre justice elle met en évidence le péché, afin que le péché, "par le commandement, devint condamnable au plus haut point" (Rom. 7:13). Donc, le but de la proclamation de la loi au Sinaï, fut que le péché qui existait déjà bien avant, soit révélé dans sa vraie nature et son étendue, de manière que la surabondance de la grâce de Dieu puisse être appréciée dans sa vraie valeur.
L'introduction de la loi fit abonder l'offense. Mais le péché que la loi fit abonder existait déjà avant: "car jusqu'à la loi le péché était dans le monde" (Rom. 5:13). Donc, la loi était déjà dans le monde avant d'être proclamée au Sinaï, comme elle le fut après, vu que "le péché n'est pas imputé, quand il n'y a point de loi". Dieu dit à Isaac: "…parce qu'Abraham a obéi à Ma voix, et qu'il a observé Mes ordres, Mes commandements, Mes statuts et Mes lois" (Gen. 26:5). La bénédiction d'Abraham fut le pardon des péchés, "il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu'il avait obtenue par la foi quand il était incirconcis, afin d'être le père de tous les incirconcis qui croient, pour que la justice leur fût aussi imputée" (Rom. 4:11). Avant l'arrivée du peuple d'Israël au Sinaï, avant que la manne ne tombe pour la première fois, Dieu dit qu'Il l'éprouvait pour voir s'il marcherait, ou non, selon Ma loi (Ex. 16:4).
Il est donc évident que la proclamation de la loi depuis le Sinaï ne faisait aucune différence dans la relation de l'homme avec Dieu. La même loi existait déjà avant cette époque, et avec le même effet: montrer que les hommes étaient des pécheurs; toute la justice que la loi demande et toute celle que l'être humain peut avoir, ont été la possession des hommes de foi, parmi lesquels Enoch et Abraham furent des exemples notables. Aussi, la seule raison pour laquelle la loi fut produite au Sinaï fut de donner à l'homme un sens plus aigu de sa grande importance et de la terrible nature du péché qu'elle condamne, et aussi de le conduire à se confier en Dieu plutôt qu'en lui-même.
Les circonstances qui entourent la proclamation de la loi avaient pour but d'atteindre cette fin. Jamais auparavant l'homme n'expérimenta un tel événement d'une majesté et d'une puissance telles, ni après. La proclamation de la loi au Sinaï sera égalée et surpassée par la seconde venue de Christ, "pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus…pour être glorifié dans Ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru" (2 Thes. 1:8-10).
Parallélismes
Lors de la proclamation de la loi, "la montagne de Sinaï était tout en fumée, parce que l'Éternel y était descendu au milieu du feu" (Ex. 19:18). A la seconde venue, "le Seigneur Lui-même, … descendra du ciel", "au milieu d'une flamme de feu" (1 Thes. 4:16; 2 Thes. 1:8).
Quand Dieu descendit sur le Sinaï "Il leur a de Sa droite envoyé le feu de la loi", "au milieu des saintes myriades" (Deut. 33:1 et 2). Les anges de Dieu -les armées des cieux-, furent présents quand la loi fut donnée. Mais bien avant ce moment, "Énoch, le septième depuis Adam, a prophétisé" déjà sur la seconde venue de Christ, en disant: "Le Seigneur est venu avec Ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous" (Jude 14 et 15). Quand Il viendra dans Sa gloire, Christ sera accompagné de Ses anges (Mat. 25:31).
Dieu descendit sur le Sinaï pour proclamer Sa sainte loi à Son peuple. "Il est sorti du milieu des saintes myriades: Il leur a de Sa droite envoyé le feu de la loi". Cette loi donnée au Sinaï était une description verbal de la propre justice de Dieu. Mais quand Il reviendra pour la seconde fois, "les cieux publieront Sa justice, car c'est Dieu qui est juge" (Ps. 50:6).
Pour annoncer la présence de Dieu sur le Sinaï, dans sa condition de roi, "le son de la trompette retentissait de plus en plus fortement" (Ex. 19:19). La seconde venue de Christ sera elle aussi annoncée par "la trompette de Dieu", "la trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous seront changés". "Il enverra Ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront Ses élus des quatre vents" (1 Cor. 15:52; Mat. 24:31).
Quand la trompette sonna intensément et de manière prolongée au Sinaï, "Moïse parlait, et Dieu lui répondait à haute voix" (Ex. 19:19). Alors Dieu prononça les dix commandements: "Telles sont les paroles que prononça l'Éternel à haute voix … du milieu du feu, des nuées et de l'obscurité, sans rien ajouter" (Deut. 5:22). De la même manière, "Il vient, notre Dieu, Il ne reste pas en silence; devant Lui est un feu dévorant, autour de Lui une violente tempête. Il crie vers les cieux en haut, et vers la terre, pour juger Son peuple" (Ps. 50:3 et 4). "Car le Seigneur Lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel" (1 Thes. 4:16).
La venue de Dieu pour le jugement sera plus importante que quand Il vint pour proclamer Sa loi, vu qu'alors, personne parmi le peuple ne le vit: "L'Éternel vous parla du milieu du feu; vous entendîtes le son de Ses paroles, mais vous ne vîtes point de figure, vous n'entendîtes qu'une voix" (Deut. 4:12). Mais quand Il viendra pour la seconde fois, "tout œil Le verra, et ceux qui L'ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de Lui" (Apoc. 1:7).
Pour finir, un parallélisme avec l'effet de la voix de Dieu: Quand Dieu prononça Sa loi sur le Sinaï, la montagne "était tout en fumée" (Ex. 19:18). "La terre trembla, les cieux se fondirent devant Dieu, le Sinaï s'ébranla devant Dieu, le Dieu d'Israël" (Ps. 68:8). "La terre s'émut et trembla" (Ps. 77:18). Mais lors de Sa seconde venue, l'effet de Sa voix sera encore plus grand. Sur le Sinaï "lui dont la voix alors ébranla la terre…, et qui maintenant a fait cette promesse: Une fois encore j'ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel" (Héb. 12:26). "Les cieux passeront avec fracas" (2 Pier. 3:10), vu que "les puissances des cieux seront ébranlées" (Mat. 24:29).
Nous trouvons un merveilleux parallélisme entre la venue du Seigneur quand Il donna Sa loi sur le Sinaï et sa venue, à la fin du monde, pour juger; et avant de terminer, nous verrons que ce parallélisme n'a rien d'accidentel.
Le ministère de mort
"L'aiguillon de la mort, c'est le péché; et la puissance du péché, c'est la loi" (1 Cor. 15:56).
La loi fut donné dans le but de mettre les péchés du peuple en évidence. Le péché qui est latent, qui passe presque inaperçu pour avoir prêté peu d'attention à la Lumière qui éclaire tout homme, le péché de la puissance duquel nous sommes inconscients pour n'être jamais entrés en combat mortel contre lui, il devient évident, il entre en action, il revit, à l'arrivée de la loi. "Sans loi le péché est mort" (Rom. 7:8). La loi montre le péché sous son vrai caractère et dans toute son ampleur, et lui donne sa puissance: la puissance de la mort. "C'est par la loi que vient la connaissance du péché" (Rom. 3:20). Signaler le péché et montrer sa force épouvantable, c'est tout ce que peut faire la loi.
La mort vient par le péché. "Le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché" (Rom. 5:12). La mort fait suite au péché là où il est. Ce n'est pas simplement que le péché attire la mort sur lui; il le porte en son sein. Le péché et la mort sont inséparables; chacun fait parti de l'autre. Il est impossible d'ouvrir la porte suffisamment pour faire entrer seulement le péché, laissant la mort dehors. Aussi petite que soit l'ouverture, si elle est assez grande pour laisser passer le péché, la mort entrera avec lui.
Vu que le péché existait avant que la loi ne soit donnée au Sinaï, l'entrée de la loi annonça une malédiction, puisqu'il est écrit: "Maudit est quiconque n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique" (Gal. 3:10). Cette malédiction c'est la mort, puisque c'est la malédiction que Christ porta pour nous. Il est donc évident que donner la loi au Sinaï fut le ministère de la mort. "La loi produit la colère" (Rom. 4:15). Tous les phénomènes qui a accompagnèrent Sa proclamation l'indiquaient. Les tonnerres et les éclairs, le feu dévorant, la montagne fumante et le tremblement de terre, parlent tous de la mort. Le Mont Sinaï, symbole de la loi de Dieu brisée, signifiait la mort pour quiconque osera la toucher. Aucune barrière ne fut nécessaire pour éviter que les gens s'approchent, après avoir entendu la voix surprenante de Dieu proclamant Sa loi, vu que "à ce spectacle, le peuple tremblait, et se tenait dans l'éloignement. Ils dirent à Moïse: Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourrions" (Ex. 20:18 et 19).
"Quand le commandement vint, le péché reprit vie, et moi je mourus" (Rom. 7:9), car "l'aiguillon de la mort, c'est le péché; et la puissance du péché, c'est la loi" (1 Cor. 15:56). Il était impossible qu'une loi qui donne la vie soit donnée. Mais il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi, et nous le verrons clairement quand nous en étudierons la raison profonde, à la lumière de la révélation donnée à Israël.
Le pourquoi de la loi
Etait-ce la volonté de Dieu de se moquer du peuple, en lui donnant une loi qui ne pouvait lui apporter que la mort? Dieu "aime les peuples", et Il ne les aime jamais autant que lorsqu'Il "est sorti du milieu des saintes myriades: Il leur a de Sa droite envoyé le feu de la loi" (Deut. 33:2 et 3).
Il est bon de rappeler que si "la loi est intervenue pour que l'offense abondât, la grâce a surabondée" (Rom. 5:20). Puisque c'est la loi qui fait abonder le péché, où, si ce n'est au Sinaï, sa terrifiante grandeur peut-elle être plus évidente? Maintenant, vu que quand "le péché abondât, la grâce a surabondée", il est clair qu'au Sinaï nous pouvons également contempler la grandeur de la grâce de Dieu. Même si le péché abonde, la grâce a abondé encore davantage. Il est vrai que "la montagne était embrasée, et les flammes s'élevaient jusqu'au milieu du ciel" (Deut. 4:11), "Ta bonté s'élève au-dessus des cieux, et Ta fidélité jusqu'aux nues" (Ps. 108:4). "Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant Sa bonté est grande pour ceux qui le craignent" (Ps. 103:11).
Jésus est le Consolateur. "Et si quelqu'un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus-Christ, le Juste" (1 Jn 2:1). Le mot grec traduit par "avocat" admet la signification de "défenseur" ou "consolateur". Ainsi, quand les disciples étaient attristés par l'annonce que Jésus devait les quitter, Il leur dit: "Je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Consolateur, afin qu'Il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de vérité" (Jn 14:16 et 17). Tandis que Jésus était sur la terre, Il était pour ainsi dire, l'incarnation du Saint-Esprit; mais Il ne voulait pas que Son œuvre soit limitée, aussi, Il dit: "Il vous est avantageux que Je m'en aille, car si Je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si Je m'en vais, Je vous L'enverrai. Et quand Il sera venu, Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement" (Jn 16:7 et 8).
Notez bien que la première œuvre du Consolateur est de convaincre du péché. L'épée de l'Esprit c'est la Parole de Dieu, qui est plus "pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur" (Héb. 4:12). Cependant, même sous la conviction la plus profonde et la plus incisive, l'Esprit est toujours le Consolateur. Il n'est pas moins le Consolateur quand Il convainc de péché que quand Il révèle la justice de Dieu pour la rémission du péché. Il y a consolation dans la conviction que Dieu produit. Le chirurgien qui excise profondément, le fait pour éliminer ce qui serait comme un venin mortel pour le corps, dans le but d'appliquer le remède.
Le grand péché des enfants d'Israël fut l'incrédulité: la confiance en eux-mêmes plutôt qu'en Dieu. La loi fut introduite d'une manière calculée pour asséner un coup mortel à leur confiance vaine, et faire ressortir le fait que la justice ne peut s'obtenir que par la foi et non par les œuvres humaines. La dépendance de l'homme envers Dieu se voit dans le don même de la loi, pour la justice et le salut, car dès le moment où la loi était donnée, l'homme ne pouvait toucher la montagne sans périr. Comment alors, peut-on supposer, même pour un instant, que l'objectif de Dieu en leur donnant la loi était qu'ils obtiennent d'elle la justice? Au Sinaï, Christ crucifié, fut prêché de la manière la plus éloquente à tout le peuple, avec une voix puissant au point de faire trembler la terre.