UN SAUVEUR TRES PROCHE |
M. Vaysse
Ce dont tout homme, toute femme souffre le plus, c’est de se sentir moralement dans une solitude effrayante, solitude que rien autour de soi ne peut combler réellement. On peut se faire illusion en s’appuyant sur des affections humaines, un rang social, la "considération" des autres, toutes sortes d’avantages matériels et de talents humains. Mais un jour ou l’autre, on mesure tragiquement qu’au milieu de tout cela on est et reste "seul" face à soi-même et à sa misère profonde.
C’est là, à ce point de désespérance que nous attend le Sauveur tout proche de nous, plus proche qu’aucun être humain, Celui qui nous connaît mieux que nous-mêmes, qui est au courant des moindres incidents de notre vie. Et il faut que nous sachions à quel point Il est désireux de venir à notre secours et de nous aider ; non seulement désireux, mais parfaitement "capable" de le faire. Il a fait tout ce qu’il fallait pour que notre confiance en Lui soit complète. Et plus encore, toute ce qu’Il a fait pour nous n’a pas été entrepris à la suite d’un enthousiasme inconsidéré nous concernant, comme s’Il avait quelques illusions sur ce que nous sommes. Il n’en a pas et n’en a jamais eu. C’est en connaissance de cause qu’Il s’approche de nous et non sous le coup d’une sympathie apitoyée sujette au découragement devant notre état réel.
Sachons bien que Dieu est trop sage pour se tromper et trop bon pour ne pas nous donner le meilleur.
Tout ce qu’Il a entrepris pour nous sauver l’a été, sachant qu’il y en aurait peu qui accepteraient de bénéficier d’un si grand salut.
Mais Il n’a pas hésité à mettre en action un plan maximum, un plan d’une telle envergure que l’homme ne peut pas le saisir, afin de racheter toute l’humanité. Ce plan ne s’adresse pas à une collectivité, mais à chaque individu en particulier. Il est pleinement applicable pour vous comme pour moi. Et pour en bénéficier, pas d’autre condition que celle d’y croire!
Croire en Jésus et à ce qu’Il fait pour nous ne touche pas seulement l’intelligence, mais surtout le cœur. Après avoir compris ce que nous serions sans Lui et ce que nous pouvons être avec Lui, allons-nous, avec légèreté et insouciance, nous éloigner de Lui, vivre sans chercher à savoir comment lui plaire? Que non! Ce serait impossible!
A partir du moment où nous avons compris tout ce qu’Il est et veut être pour nous, nous nous trouvons comme "enchaînés à son char". C’était la coutume des conquérants, autrefois, de revenir dans leur patrie, en ramenant comme preuve de leur victoire, des prisonniers des pays conquis, attachés à leur char de triomphe. Ceux-là suivaient le vainqueur contre leur gré, et dans l’humiliation, mais pour nous, c’est tout le contraire.
C’est volontairement, de plein gré et avec joie que nous devenons ces trophées de Christ. C’est un bonheur sans égal d’être avec Lui, de sentir Sa protection, Son amour nous entourer et nous ne cherchons plus désormais à échapper à sa tendre tutelle. "Où irions-nous? disaient les disciples. Tu as les paroles de la vie éternelle".
Pourquoi ce Sauveur peut-il être si proche et si compréhensif à notre égard alors que nous-mêmes, nous nous culpabilisons sans cesse ? C’est que, par amour pour l’homme, pour le comprendre et pour satisfaire à la justice devant l’Univers, Il a pris sur Lui la nature humaine. Il a revêtu notre "vêtement de combat"pour lutter contre le péché qui nous avait vaincus et Lui n’a pas succombé au malin ; Il a remporté une victoire complète, même dans les conditions les plus défavorables.
Nous savons par les écrits inspirés que Satan s’est réjoui lorsqu’il a su, que son grand rival, Jésus-Christ, allait venir sur terre dans une nature humaine. "A coup sûr, je le ferai tomber!" dit-il. Mais il avait compté sans la foi parfaite de Christ, sans son humilité qui lui permirent de remporter la victoire, malgré la nature détériorée de l’homme qu’il avait prise.
A l’encontre des vues de Satan qui ne cherche que gloire égoïste et l’obtient, s’il le faut, par ruse et violence, Jésus venait ici-bas pour assurer le bonheur de quelqu’un d’autre que Lui. Il ne demandait rien, ne souhaitait rien pour Lui. Il ambitionnait seulement de glorifier son Père et de mener à bien le plan du salut. Et cela donnait à sa mansuétude, à sa fidélité, à son renoncement des dimensions infinies.
Et cette victoire toute spirituelle qui était son but, Il l’a remportée avec des armes spirituelles. Combattant face à face, dans la lice, avec son redoutable adversaire, il ne chercha pas à le vaincre en usant des méthodes qui caractérisaient le Grand rebelle. Il garda l’absolue maîtrise de Lui-même, sachant remporter la victoire parce que Sa cause était juste, malgré les apparences parfois contraires.
Ainsi, le message de l’Evangile nous a dévoilé, mieux que par le passé, à quel prix Jésus avait acquis notre rédemption. Il nous a montré tous les degrés que Jésus a descendus depuis les parvis célestes où Il occupait une si grande place jusqu’à l’étable de Bethléem où Il naquit d’une femme, participant au sang et à la chair, héritant de quatre millénaires de péché.
Ce message met le doigt sur le fait que, ce faisant, il acquérait non seulement le droit de pardonner nos péchés mais de nous délivrer du péché lui-même pour toujours.
Sa victoire est devenue nôtre par la foi. Il est un souverain Sacrificateur miséricordieux, connaissant par expérience, la situation de ceux qu’Il défend au tribunal céleste. Nos souffrances, nos infirmités, Il les a portées sur Lui-même; Il les a connues. Il en a connu de plus grandes encore, car Il était constamment l’objet de la vindicte de Satan lui-même. Il pouvait être tenté de lui échapper en faisant usage de sa divinité, ce qui serait impossible pour nous.
Ainsi, nous pouvons ne plus éprouver de crainte autre que celle de manquer de foi en Lui, une foi qui ne sera pas de la présomption, qui restera humble mais ferme.
Quand Jésus parlait à la femme Samaritaine, Il lui dit: "Si tu connaissais le don de Dieu !" Le don de Dieu, nous dit Jean 3:16, c’est son Fils unique. Il L’a vraiment "donné" à l’humanité. Même remonté au ciel depuis l’ascension, Jésus-Christ reste entièrement occupé du sort de ses "frères", les hommes.
Combien nous serions heureux et nous sentirions sécurisés si nous avions un grand frère premier ministre! Pourtant sa protection à l’égard de toutes sortes de maux ne serait qu’illusoire, car sa puissance serait limitée et il aurait aussi bien d’autres soucis que de s’occuper de nous.
Mais notre Frère aîné qui se trouve actuellement auprès de Dieu a sans cesse le souci des siens encore sur cette terre. Il leur "prépare une place". Non seulement il s’intéresse profondément à nous, mais il mobilise les forces du ciel – les anges – pour nous porter assistance.
Son intérêt ne reste pas superficiel. Il va jusqu’au partage de nos souffrances morales et physiques. Bien que celles-ci soient souvent imputables à notre mauvais comportement, Il est rempli de sympathie à notre égard et désire nous sortir des pièges dans lesquels nous sommes tombés. Une telle attitude de sa part n’est motivée que par un amour incompréhensible pour les êtres peu aimables que nous sommes.
Pour avoir pris la nature humaine déchue et avoir remporté la victoire dans ces conditions, Jésus peut offrir à son Père une justice parfaite en échange de nos "vêtements souillés" et à nous-mêmes, Il nous offre à tout instant sa bienveillante compréhension, sa sollicitude inlassable.
Sachons bien que si Jésus a dit un jour à Pierre: "J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point", sachons bien qu’aujourd’hui Il adresse aussi la même prière à Son Père en notre faveur. C’est là son intercession; et cette intercession est son occupation principale depuis qu’Il a regagné les cieux.
Comment douter alors que nous avons un Souverain sacrificateur compatissant, capable de nous secourir dans tous nos besoins ?" Quand Il ne se manifeste pas, demandons-nous si ce n’est pas notre manque de foi qui fait obstacle ! Et persévérons dans la prière et dans notre attachement à Sa personne car Lui, ne veut pas abandonner. Il veut nous garder jusqu’au triomphe final pour que nous soyons "toujours avec Lui" !