L'oeuvre du lieu saint et l'oeuvre du lieu très saint |
Quelle différence y a-t-il entre l'œuvre du lieu saint et l'œuvre du lieu très-saint? C'est là que réside tout le problème qui paraît si préoccupant aujourd'hui pour beaucoup d'adventistes. C'est précisément pour n'avoir pas compris cette différence que les premiers adventistes attendaient, à la date de 1844, le retour du Seigneur, plutôt que Son passage à la seconde phase de Son ministère dans le lieu très saint.
En réponse à leurs prières, après leur désappointement, ils reçurent de Dieu la lumière qu'il s'agissait de la purification du sanctuaire céleste par le grand Souverain Sacrificateur, Jésus-Christ.
William Miller et ses amis avaient établis avec justesse la date de 1844 comme étant un jalon prophétique de première importance, mais il ne devait pas signifier le retour de Jésus (ils pensaient que le sanctuaire qui devait être purifié était la terre et devait l'être par le feu, lors du retour du Seigneur). Ceci prouve que ces chrétiens, issus de différentes églises évangéliques et composant l'église adventiste naissante, n'avaient pas encore reçu toute la lumière et devaient attendre du Seigneur de nouvelles instructions.
Nous vous invitons à lire ou à relire à ce sujet l'article de O. R. L. Crosier sur le Sanctuaire. Cet article a eu l'approbation d'E. G. White qui fut spécialement éclairée par Dieu à ce sujet.
"Le Seigneur m'a montré dans une vision, il y a plus d'un an, que frère Crosier avait la vraie lumière sur la purification du sanctuaire… et que c'était Sa volonté et qu'il expose la conception qu'il nous a donnée dans l'article du Day Star Extra du 7 Février 1846." (J. et E. White, "A Word to the Little Flock", p. 12, 1847).
Cet auteur faisait partie des adventistes déçus dans leur attente du retour du Seigneur en Octobre 1844. Avec quelques autres, il pria intensément pour comprendre l'origine de leur déception et ils reçurent de Dieu une prompte réponse, leur redonnant courage et leur rendant la joie.
Des détracteurs de la doctrine du sanctuaire, surtout à l'extérieur de l'Église, déclarèrent que des hommes avaient échafaudé de toutes pièces cette explication pour cacher leur erreur d'interprétation prophétique. Mais c'était bien Dieu lui-même qui présidait le cours de ces évènements.
Ainsi, le peuple de Dieu se pencha attentivement sur l'étude des livre de l'Ancien Testament décrivant les services du sanctuaire terrestre, notamment le Lévitique et aussi sur l'épître aux Hébreux, dans le Nouveau Testament, qui établit le sacerdoce de Jésus-Christ comme Grand Prêtre dans les lieux célestes.
Un rapprochement du type et de l'antitype jetait une nouvelle lumière sur l'inauguration du ministère final du Christ dans le lieu très saint.
Ce passage de Christ à la phase finale de son ministère céleste a été souvent présenté comme capital par Ellen White. Lire par exemple dans Premiers écrits le chapitre: "La fin des 2.300 jours."
Il y est fait allusion dans l'Écriture à plusieurs reprises, tout d'abord dans Daniel 7, où après la vision sur la succession des empires terrestres le prophète voit le commencement du jugement dans le ciel:
"Je regardais, pendant que l'on plaçait des trônes. Et l'Ancien des jours s'assit… Son trône était comme des flammes de feu et les roues comme un feu ardent… Mille milliers le servaient et dix mille millions se tenaient en Sa présence. Les juges s'assirent les livres furent ouverts."
"Je regardais pendant mes visions nocturnes et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme; il s'avança vers l'Ancien des jours et on le fit approcher de lui" (Dan. 7:9-13).
"Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez; et le messager de l'alliance que vous désirez, voici Il vient, dit l'Éternel des armées.
"Qui pourra soutenir le jour de Sa venue? Qui restera debout quand Il paraîtra? Car Il sera comme le feu du fondeur, Il s'assiéra, fondra et purifiera l'argent. Il purifiera les fils de Lévi. Il les épurera comme on épure l'or et l'argent" (Mal. 3:1-3).
Il faut ajouter à cela la parabole des dix vierges avec le cri de minuit: "Voici l'époux, allez à sa rencontre!" Ce cri a commencé à retentir en 1844 et retentira jusqu'à la fin des temps.
Ces trois textes bibliques: Daniel, Malachie et Matthieu 25 décrivent le même évènement c'est-à-dire l'entrée de Christ dans le lieu très saint.
Tout le service du sanctuaire en Israël n'avait de valeur qu'en tant que type: si l'antitype, c'est-à-dire la réalité en Christ n'était jamais venue, ce service n'aurait été qu'un leurre et une duperie inutile.
Il devient alors évident que les conditions requises pour ceux qui vivent cette période sont les mêmes que celles qui étaient en vigueur en Israël au jour du Grand Pardon. En analysant attentivement celles-ci, il en ressort une ligne de conduite pour chaque enfant de Dieu aujourd'hui.
Dans le ciel, tout se passe comme cela l'avait été figuré sur terre dans le sanctuaire terrestre. A son ascension, Jésus est entré dans un sanctuaire qui n'est pas fait de main d'homme et dont la réalité avait servi de modèle à Moïse pour la construction du sanctuaire dans le désert. Deux phases dans le service se succèdent, dans deux lieux différents. Ceux-ci sont différents non seulement par leur emplacement et leurs proportions, mais surtout par le mobilier qui symbolise deux actions différentes.
Dans le lieu saint, ceux-ci (table des pains de propositions, chandelier et autel des parfums) symbolisaient la vie quotidienne avec Dieu. Dans le second, l'arche de l'alliance contenant la loi, le propitiatoire, la présence des anges et de la nuée glorieuse symbolisaient la perfection requise de la part du croyant.
Dans le tabernacle israélite, lorsque le pécheur repentant confessait son péché, celui-ci était ôté de l'homme pour être porté, par l'aspersion du sang, dans le sanctuaire. Si le pécheur était pardonné, son péché n'avait pas disparu pour autant. Il demeurait dans le sanctuaire, dont il ne disparaîtrait qu'à la purification annuelle, au Jour des Expiations.
Le Jour des Expiations, dans la sacrificature céleste a commencé en 1844. A partir de cette date, le cas de tous les croyants endormis dans la tombe, est examiné, en rapport avec les dossiers du sanctuaire. Et si leur foi s'est fixée sur les mérites de Christ, ils bénéficieront parfaitement de Son œuvre d'expiation et leurs péchés seront "effacés" définitivement. Pour l'instant, ceci ne concerne que les morts. Le cas des vivants sera examiné, après le test de la loi du dimanche.
"Repentez-vous donc et convertissez-vous pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur et qu'il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus-Christ…" (Act. 3:19).
Citant ce texte, Ellen White dit: "afin que vos péchés soient" effacés (au jugement investigatif). C'est en effet le terme employé pour désigner l'examen des dossiers dans le ciel.
Si dans le type, la vie continuait après le Jour du Grand pardon, si elle reprenait son cours normal et si, à nouveau les services quotidiens recommençaient, il n'en sera pas de même à la fin du grand jour des Expiations final dans le ciel. Quand Christ aura terminé cette seconde phase de Son ministère, Il ôtera pour toujours ses vêtements de sacrificateur et se revêtira du vêtement royal, préparant sa descente sur terre.
Mais le Seigneur ne peut en arriver là tant qu'il reste une trace de péché dans le ciel.
Cet endroit du ciel ne peut rester "souillé". La purification du sanctuaire doit éliminer "les sombres annales du péché". Elles doivent être effacées pour toujours, même dans l'esprit de ceux qui ont commis ces péchés et sont en vie.
"Ainsi, au jour du jugement, les péchés de tous les vrais pénitents seront effacés des livres célestes pour ne plus revenir à la mémoire" (PP 368).
La Bible parle de plusieurs sortes de péchés
1. Le péché connu, conscient (voir Lév. 6 et 7).
2. Le péché d'ignorance ou péché involontaire (Lév. 4). Ce péché reste un péché d'ignorance tant que le coupable n'est pas informé de sa faute. Mais quand il est informé, ce péché devient un péché conscient.
3. Le péché inconnu (Lév. 5:17). Celui qui les commet ne se sent pas coupable, mais qu'il le sache ou nom, il est coupable aux yeux de Dieu. C'est pourquoi, il fallait offrir au sanctuaire, dans l'ancienne alliance, un sacrifice de culpabilité.
Dieu s'attend à ce que nous soyons sensibles aux révélations du Saint-Esprit et recevions la lumière qu'Il nous envoie concernant les péchés inconscients. Quand ceux-ci sont ramenés dans le champ de la conscience, le pardon peut être sollicité après la repentance et ils seront pardonnés. Mais si celui qui les a commis refuse de se laisser instruire à leur sujet, ces péchés ne peuvent être pardonnés.
4. Le péché de présomption, péché à main levée contre Dieu (Nomb. 15:30).
5. Le péché irrémissible ou péché contre le Saint-Esprit (Héb. 10:26-29).
Quand le pécheur s'obstine dans son péché et n'écoute plus les appels de l'Esprit, il repousse l'œuvre qui consiste à le convaincre de péché et ne se voyant plus coupable, il ne peut obtenir le pardon de ses péchés.
Le blasphème contre Dieu peut être pardonné –c'est le cas des païens qui peuvent se convertir. Le blasphème contre Jésus-Christ peut aussi être pardonné. Ce fut le cas de nombreux contemporains de Jésus qui ne le reçurent pas et se convertirent après sa mort et sa résurrection.
Mais celui qui résiste aux convictions que l'Esprit Saint met dans son cœur, celui qui sent que les vérités qui lui sont présentées sont vraiment divines et qui, néanmoins, les repousse, commet le péché irrémissible, puisqu'il empêche le Saint-Esprit de continuer son action en lui.
"On blasphème contre le Saint-Esprit quand on attribue au mauvais esprit le témoignage de sa propre conscience et les lumières qu'on a reçues, des œuvres qu'on sait bien n'avoir pu s'accomplir que par la puissance de Dieu" (E. Guers).
"Le péché pour lequel il n'y a pas de pardon, c'est le rejet du témoignage intérieur du Saint-Esprit qui accompagne l'œuvre de Christ, c'est le retour à l'incrédulité quand on a goûté les bienfaits de la foi" (G. Deluz).
"Parler contre le Saint-Esprit, c'est parler contre la lumière que l'Esprit de vérité communique à notre intelligence, à notre conscience et à notre cœur; c'est se soustraire, le sachant et le voulant, à l'action de la vérité qui sauve; c'est fermer son âme à la repentance, à la foi, à la vie; c'est se condamner soi-même en connaissance de cause à la mort éternelle" (P. Vincent).
C'est donc avec raison que l'auteur de "Alors le sanctuaire sera purifié" parle de la purification du péché inconscient lors de l'expiation finale dans le lieu très saint.
Si le plan initial de Dieu avait été respecté, la génération qui a commencé à vivre le grand jour des Expiations dans les cieux devait aussi connaître le retour de Jésus. C'est en raison de l'incrédulité et de l'orgueil de l'homme que le temps se soit prolongé si longtemps.
Il était donc juste que cette génération qui aurait vécu, de son vivant, le jugement investigatif, soit entièrement purifiée, non seulement dans sa pensée consciente, mais aussi dans tout son être, et dans toutes les mauvaises pensées inconscientes, l'inimitié de l'homme naturel envers Dieu qui a accompli des ravages en profondeur que nous ne soupçonnons pas de prime abord.
Le Saint-Esprit doit accomplir une œuvre de révélation dans le cœur de l'esprit des enfants de Dieu, puis une œuvre de purification pour ceux qui seront debout lors du retour du Seigneur.
Les révélations du Saint-Esprit à ce sujet confirment les Écritures
Par les écrits d'Ellen White, par ceux de Jones et Waggoner, cette notion du péché inconscient qui doit être révélé et purifié se trouve confirmée:
"Certains frères ont fait cette expérience… L'Esprit de Dieu a pénétré plus profondément que jamais et a révélé des choses qu'ils n'avaient encore jamais vues; alors au lieu de remercier Dieu qu'il en fut ainsi et au lieu d'apporter cette chose mauvaise au Seigneur pour la faire disparaître… ils ont commencé à se décourager… Si Dieu nous a révélé des péchés auxquels nous n'avions jamais pensé avant, cela montre seulement qu'Il descend jusqu'aux profondeurs, et Il atteindra enfin le fond; et quand Il trouvera la dernière chose souillée et la fera disparaître, alors l'œuvre sera complète, et le sceau du Dieu vivant pourra être placé sur ce caractère" (A. T. Jones, BCG, 1893, p. 404).
Nous trouvons de nombreuses instructions sur ce thème sous la plume d'E. White:
"Chacun a des traits cachés de caractère qui doivent venir à la lumière par les épreuves. Dieu permet que ceux qui sont suffisants soient grandement tentés, pour qu'ils comprennent leur faiblesse" (7 T 211).
"L'œuvre de restauration ne peut jamais être complète si les racines du mal ne sont pas atteintes. Souvent, les pousses ont été coupées, mais la racine d'amertume est restée pour souiller bien des gens; mais le fond même du mal caché doit être atteint, le sens moral doit être jugé et jugé encore, à la lumière de la présence divine" (SDA, BC, vol. 7, p. 1192).
"Beaucoup… sont placés dans des conditions qui semblent mobiliser tout le mal de leur nature. Des fautes sont révélées dont ils ne soupçonnaient pas l'existence… Dieu met ces personnes dans différentes situations et dans des circonstances variées, afin qu'elles puissent découvrir dans leur caractère les défauts qui ont été cachés, à leur propre connaissance" (Ministère de la guérison, 405, 406).
"Chacun a des traits de caractère qui doivent venir à la lumière. Il y aura un temps de purification, de raffinage pour les vivants qui se préparent pour la pluie de l'arrière-saison et pour l'effacement des péchés… L'épuration qui enlèvera le péché et la dernière corruption sera faite seulement durant le temps de grâce. Lors de Sa venue Celui qui épure et qui raffine ne s'assoit pas pour poursuivre Son œuvre. Celle-ci est déjà faite.
Pour mieux comprendre cette purification, on peut se reporter au chapitre de "Josué et l'ange" dans Prophètes et Rois. Le Seigneur dit à celui qui a foi en Lui: "Je t'enlève tes vêtements sales. Je te revêts d'habits de fête." Il est spécifié que cette expérience sera celle de la dernière Église. "Le reste méprisé sera revêtu de vêtements glorieux et ne sera plus jamais souillé par la corruption du monde. Leurs noms seront retenus dans le livre de vie de l'Agneau. Maintenant, ils sont éternellement à l'abri des stratagèmes du Malin."
"Les assauts du diable sont puissants et déterminés, et ses tentations redoutables, mais les yeux du Seigneur sont sur les siens, et ses oreilles sont attentives à leurs cris. Bien que la détresse des croyants soit grande et que les flammes de la fournaise semblent sur le point de les consumer. Le grand Epurateur les en fera sortir comme l'or éprouvé par le feu. L'amour de Dieu pour ses enfants, au jour de leur plus rude épreuve sera aussi puissant et aussi tendre que dans les jours les plus ensoleillés; mais il faut qu'ils passent au creuset, que leur mondanité se consume et qu'ils réfléchissent parfaitement l'image du Sauveur" (TS 673-674).
"Des afflictions personnelles surviendront, mais la fournaise est surveillée de très près par un œil qui ne permettra pas que l'or soit consumé. La marque indélébile de Dieu est sur eux" (TM 446).
Celui qui sonde les cœurs et les reins
L'auteur du livre sur la purification du sanctuaire montre bien ce qu'est le péché. Ce ne sont pas seulement des actes plus ou moins mauvais qui se succèdent, mais c'est une nature dont nous avons hérité d'Adam.
"Les yeux de l'esprit ont besoin d'être éclairés par l'Esprit saint, afin qu'ils puissent distinguer le bien du mal… La repentance pour tel ou tel acte particulier ne suffit pas. Il faut que le cœur soit purifié. La mauvaise conduite découle de la source d'un cœur impur, inconverti" (Special Testimonies, série B, nº 7, 22).
Voilà de quoi nous devons nous repentir: d'une nature mauvaise qui, bien souvent, s'ignore.
L'Écriture Sainte nous dépeint la nature de l'homme telle qu'elle est, et ceci pour notre salut: "Le cœur de l'homme est tortueux par-dessus tout; et il est méchant". L'Écclésiaste a dit: "Dieu a fait les hommes droits, mais ils ont cherché beaucoup de détours".
Mais la malignité de cette nature humaine ne peut échapper à Dieu. Il ajoute, dans Jérémie 17: "Moi, l'Éternel, je sonde les cœurs et les reins". Or, l'auteur du livre fait une distinction entre les deux: le cœur représenterait la vie consciente de l'âme. Nous faisons souvent allusion à notre "cœur" pour décrire nos émotions, nos affections, nos engagements. Quand survient un problème nous avons des "battements de cœur", le "cœur serré", etc. C'est donc bien le cœur qui représente la vie psychique, émotionnelle de l'être humain. Mais nous sommes peu au courant du mécanisme des "reins", dont le fonctionnement est plus obscur, plus profond et symbolise bien la vie du subconscient, cette partie de nous-même qui échappe à notre contrôle. Le caractère profond de chaque être humain, tel que Dieu le voit, en dépit de toutes les apparences, serait donc évoqué dans les Écritures sous le terme "reins".
"Mets au creuset mes reins et mon cœur", disait le Psalmiste.
C'est donc bien une notion biblique et non un produit de l'imagination humaine qu'il existe au fond de l'âme humaine une vie inconsciente.
Le péché inconscient au cours des siècles
Dès le jardin d'Eden, l'homme a été inconscient du dommage que, par son péché, il causait à son Créateur. Un esprit de rivalité avec Dieu s'était insinué dans l'esprit d'Ève, sous la suggestion du serpent. Elle voulait "devenir comme Dieu, connaissant le bien et le mal". Or, l'expérience nous a appris qu'à l'esprit de rivalité se joint toujours le désir d'éliminer le rival et de prendre sa place. Satan avait voulu "monter au-dessus de Dieu Lui-même", prendre Sa place et le détruire. Il a révélé ce dessein profond à la croix, en mettant à mort le Fils de Dieu, par le truchement d'hommes méchants.
Mais aussi, dès le jardin d'Eden, face à cet égoïsme destructeur de l'homme, s'est manifesté l'amour altruiste de Dieu. En revêtant de peaux de bêtes l'homme chassé de ce jardin, Dieu a révélé qu'il consentait au sacrifice sanglant de Son Fils pour assurer le salut de la race perdue et rebelle.
Après le "plan secret" établi dans le conseil céleste, c'était le premier geste concret de la part de Dieu qui inaugurait une longue, infiniment longue série d'efforts consentis en faveur du salut de l'homme, malgré l'inimitié de celui-ci envers son Créateur. Ainsi, Dieu a aimé ceux qui ne l'aimaient pas et voulaient lui échapper.
"Des mobiles plus forts et des agents plus puissants n'eussent jamais pu être mis en activité" (Vers Jésus, 23).
"Il en est peu qui considèrent les souffrances que le péché a causées à notre Créateur. Le ciel tout entier a souffert de l'agonie du Christ, mais cette affliction n'a pas commencé et ne s'est pas terminée lors de la manifestation en chair du Sauveur. La croix est une révélation, à nos sens émoussés, de la douleur que le péché, dès qu'il fut conçu, a causé au cœur de Dieu" (Éd. 270).
Tout au long de l'histoire humaine, l'homme refusa de reconnaître son péché et chercha à faire glisser la responsabilité sur son entourage et enfin sur Dieu Lui-même. Ce dernier serait, finalement, à l'origine de tout ce que l'homme peut faire de mal.
Il est intéressant de noter que la première conversation que l'homme pécheur a eut avec son Créateur était sur la culpabilité. Adam rejeta le blâme de son péché sur Ève et, indirectement, il attaqua Dieu qui avait créé Ève. Ève essaya, elle, de placer sa culpabilité sur le serpent et ensuite sur Dieu qui avait créé une créature aussi astucieuse.
Concernant cette inimitié entre l'homme et Dieu, que certains ne comprennent pas et nient, on relira le premier chapitre des sermons de Jones sur le Message du Troisième Ange, édités en 1895.
L'homme charnel, dont l'esprit est, dès la naissance, dominé par Satan, vit en état d'inimitié contre Dieu. Il ne connaît pas les choses de Dieu et ne le peut même pas, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. Parce que nous nous approchons du monde et contractons ses habitudes, nous sommes en état d'inimitié contre Dieu. "L'amour du monde est inimitié contre Dieu" (Jacq. 4:4).
De suite après l'exil de l'Eden, les pensées du cœur de l'homme se portèrent vers le mal et rejetèrent l'amour de Dieu. Parmi les antédiluviens, ils furent peu nombreux ceux qui crurent. Un certain nombre d'entre eux, dont nous ignorons l'importance, moururent avant le déluge mais quand celui-ci survint, une seule famille répondit à l'appel de Dieu.
Plus tard, Dieu choisit Abraham et sa famille pour devenir une nation qui, au milieu du paganisme, Le représenterait. A main forte et bras étendu, Dieu agit pour arracher Son peuple de la main des Égyptiens; malgré les miracles qui se succédaient, on oublia promptement le Créateur au profit d'un veau d'or. A Kadès-Barnéa, on repoussa les promesses de Dieu, ce qui fit retourner le peuple au désert jusqu'à la prochaine génération.
Une fois établis dans le pays de la promesse, les Hébreux, n'ayant pas respecté les ordres de Dieu, s'allièrent aux païens restés dans le pays et s'adonnèrent à l'idolâtrie, au mépris du Dieu des cieux.
Par leurs infidélités, ils contraignirent Dieu à les envoyer en captivité où ils connurent l'esclavage et les contraintes de la conscience. Cependant, Dieu les ramena en Israël et se manifesta puissamment parmi ceux qui restaient fidèles.
Après des siècles de ténèbres spirituelles, Jésus vint en chair. Sans cesse, Il dut lutter contre Satan qui se servait des hommes pour accomplir son dessein de haine et de mort.
Ainsi, pour avoir tourné ses regards vers lui-même plutôt que vers Dieu, l'homme a participé au péché fondamental de Satan: placer la créature au-dessus du Créateur et chercher à éliminer Celui-ci.
Notre grand péché est le péché d'indépendance
C'est lui qui perturbe sans cesse nos relations avec Dieu et, par conséquent, les relations de l'Église toute entière avec Lui.
Je pense à nouveau à ce jeune homme auquel j'offrais un Nouveau Testament de poche et qui me répondit d'un ton méprisant: "Dieu! Je n'ai pas besoin de çà!" Au fond de nos cœurs, nous pensons tous plus ou moins la même chose. Comme des petits enfants, incapables, qui veulent monter seuls l'escalier au risque d'une chute, nous nous reposons trop souvent sur nous-mêmes, notre savoir-faire, nos facultés, notre sagesse pour diriger non seulement nos vies mais l'œuvre de Dieu.
Pour beaucoup, le péché d'indépendance est inconscient
"Ce fut le manque de confiance dans la bonté de Dieu, l'incrédulité à l'égard de Sa parole, le rejet de Son autorité qui firent de nos premiers parents des pécheurs et amenèrent dans le monde la connaissance du mal" (Éd. 19).
Ne plus dépendre de Dieu, vivre indépendamment de Lui –ce qui est un non-sens, car Il est la seule source de la vie- c'est bien là le désir du cœur naturel, de l'homme qui n'est pas né de nouveau.
Ce désir de prépondérance de soi, ce mélange d'orgueil et d'égocentrisme ne tarde pas à passer au stade suivant: le désir d'éliminer Dieu. C'est en jouant sur ce processus que Satan a réussi à faire basculer la foule qui assistait au procès de Jésus. Après avoir vu leurs malades guéris par Lui, avoir été nourris spirituellement et matériellement par Lui, après avoir contemplé Sa simplicité, Sa droiture face au pharisiens, Son désintéressement, les Juifs ont crié "crucifie-le". Pire encore, ils lui ont préféré un bandit. Et ils ont choisi pour le Fils de Dieu la pire des morts, celle qui n'était pas pour le Fils de Dieu, la mort la plus ignominieuse, celle qui n'était pas pratiquée en Israël où le blasphème, dont on accusait Jésus, était puni par la lapidation.
Aussi trouvons-nous dans la mise à mort de Jésus le plus parfait exemple de péché inconscient. Comment Jésus réagit-il devant ces hommes cruels? Voici le commentaire d'Ellen White à ce sujet:
"Le Sauveur ne fait entendre aucun murmure. Son visage reste calme et serein, mais de grosses gouttes de sueur emperlent Son front. Pas une main secourable pour essuyer la sueur mortelle de Son visage, pas une parole de sympathie et d'attachement inébranlable ne vient réconforter son cœur humain. Pendant que les soldats accomplissent leur besogne barbare, Jésus prie pour ses ennemis: 'Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.' Son esprit se détache de Ses propres souffrances pour songer au péché terrible de Ses persécuteurs et à la terrible rétribution qui les attend. Aucune malédiction n'est prononcée sur les soldats qui Le traitent avec tant de dureté. Aucun sentiment de vengeance n'est exprimé à l'adresse des prêtres et des chefs qui se réjouissent de leur œuvre. Le Christ a pitié de leur ignorance et de leur culpabilité. Il se contente d'implorer leur pardon comme dans un souffle –car "ils ne savent pas ce qu'ils font" (JC 748, 749).
"En priant pour ses ennemis, le Christ englobe le monde entier, avec tous les pécheurs qui ont vécu ou qui vivront depuis le commencement jusqu'à la fin des temps. Tous sont coupables du crucifiement du Fils de Dieu" (JC 749).
Combien de fois Jésus a-t-Il pu dire de nous et de l'Église contemporaine: "Ils ne savent pas ce qu'ils font!"
En tant qu'Église de Laodicée, nous occupons une position particulière dans la manifestation du péché inconscient.
Ce reproche se trouve dans la bouche du témoin véritable et fidèle, Celui qui ne se trompe pas.
C'est en particulier en 1888 et dans les années qui suivirent que ce péché se manifesta. Ellen White a comparé cet épisode à une re-crucifixion de Jésus, en raison de la mentalité du rejet vis-à-vis de la volonté de Dieu qui animait la plupart des frères.
Aujourd'hui encore, Dieu veut nous éclairer sur la gravité de ce péché et sur la nécessité d'une repentance profonde à Son endroit. "Tu ne sais pas ce que tu es!" Puissions-nous ne pas rester sourds à cet appel du Saint-Esprit, entrer dans la repentance afin que ce péché inconscient devienne conscient et puisse être pardonné et abandonné!
Ce n'est donc pas sans raison que l'auteur de l'ouvrage: "Alors le sanctuaire sera purifié" écrit sur la nécessité d'une purification du péché inconscient.
Une doctrine bien fondée
Nous ne rappellerons pas ici les nombreuses citations d'Ellen White, il suffit de lire dans La Tragédie des Siècles, le chapitre intitulé "Dans le lieu très saint", de lire aussi dans Patriarches et Prophètes le chapitre "Le sanctuaire et son rituel" pour être tout à fait au clair concernant l'œuvre finale du Christ dans ce lieu bien précis: le lieu très saint du sanctuaire.
C'est là le point spécifique de l'Adventisme. Si nous abandonnons cette doctrine et cette conviction, nous perdons vraiment notre identité et nous pourrions nous joindre à une autre église qui observe aussi le Sabbat.
Tout de suite après le grand désappointement de 1844, Dieu a éclairé Ses enfants sur la vérité du sanctuaire.
De même, par la suite, lors des études et des recherches qu'ils firent, nos pionniers furent instruits directement par révélation divine. Nous en trouvons la preuve dans le témoignage suivant:
"Beaucoup parmi nous ne se rendent pas compte combien solidement ont été posés les fondements de notre foi. Mon mari, frères Bates, le père Pierce, frère Hiram Edson et d'autres frères sincères, nobles et fidèles, furent de ceux qui, après le passage de la date de 1844 sondèrent la Parole pour y trouver la vérité. Je me rencontrais avec eux, et nous étudiions et priions ensemble avec ferveur. Souvent nous ne nous quittions que tard dans la nuit. Maintes et maintes fois ces frères se réunissaient pour étudier la Bible, afin de mieux la comprendre et se préparer ainsi à la prêcher avec puissance. Arrivés au moment où ils étaient obligés d'avouer qu'ils ne pouvaient rien faire de plus, l'Esprit du Seigneur venait sur moi, j'étais ravie en vision, et une explication satisfaisante des passages que nous avions étudiés m'était donnée, ainsi que la manière de les présenter avec efficacité. C'est ainsi que nous arrivâmes à comprendre les Écritures au sujet du Christ, de Sa mission et de Sa sacrificature. La vérité se rapportant à l'époque où nous entrerons dans la cité de Dieu me fut aussi expliquée, et j'en fis part à mes frères" (Premiers Écrits, XXI).
Or une révélation directe du Seigneur est infiniment supérieure à toutes les élaborations théologiques humaines. Ne pas la respecter, c'est repousser le Saint-Esprit.
Le fondement, la plate-forme de la vérité éternelle ont été bien établis. Ne les abandonnons pas au risque de nous perdre.
Ce ministère particulier de Jésus-Christ dans le lieu très saint ne devrait être ignoré d'aucun adventiste. De plus, il devrait faire l'objet de l'étude constante du peuple de Dieu afin d'en mieux comprendre l'incidence dans la vie de tous les jours et sur la préparation personnelle.
Remarquons qu'à cette époque, les visions données à E. White portaient essentiellement sur Christ et Son sacerdoce. En tant que peuple adventiste, nous ne mesurons pas à quel point nous devons être reconnaissant au Seigneur de nous avoir éclairés sur ce point particulier. Un simple regard jeté sur les "confessions de foi" des autres églises évangéliques nous montre dans quelle ignorance et parfois dans quelle confusion elles se trouvent sur ce plan.
Nous qui avons le privilège d'être invités à suivre Jésus dans Son ministère final dans le lieu très saint, comment pourrions-nous l'ignorer ou le mépriser?
Nous avons été instruits de ces choses par le triple message d'Apocalypse 14: "Ceux qui rejetèrent le premier message ne purent jouir des bénédictions du second, ni profiter du cri de minuit qui devait les préparer à pénétrer par la foi, avec Jésus, dans le lieu très saint du sanctuaire céleste. En rejetant les deux premiers messages, ils ont obscurci leur intelligence, de telle manière qu'ils ne peuvent reconnaître aucune lumière dans le message du troisième ange, qui indique le chemin du lieu très saint" (Premiers Écrits, 260).
Pour une information plus complète, lire dans le même ouvrage le chapitre "Le message du troisième ange".
Mais nous savons que cette doctrine du sanctuaire, si précieuse en ces temps de la fin, n'est pas seulement ignorée des autres chrétiens mais qu'elle est souvent combattue dans notre milieu. La haine de Satan contre cette doctrine se mesure à l'enjeu en cause. Le seul moyen de résister à cela, c'est de s'instruire sans cesse aux sources véritables de la vérité présente: la Bible et l'Esprit de prophétie.
Comment s'opère l'enregistrement des péchés?
Malgré les découvertes scientifiques extraordinaires de notre siècle, les savants restent perplexes devant le mécanisme du cerveau humain, reconnaissant sa supériorité sur tous les ordinateurs existants. Néanmoins, les procédés d'utilisation des divers ordinateurs peuvent aider, dans une certaine mesure, à comprendre comment fonctionne le cerveau et en particulier la mémoire.
Nous ne pouvons pas faire ici un exposé sur ce sujet, même en raccourci, mais les travaux de certains hommes éminents ont permis d'établir certaines règles sur le processus d'enregistrement des souvenirs. Ainsi, on sait par exemple qu'un souvenir s'enregistre dans le conscient beaucoup plus facilement selon qu'il est:
- associé à d'autres notions de repérage,
- associé à des sentiments de joie ou de bonheur
- fréquemment ramené à la mémoire par l'imagination, etc.
Beaucoup de faits de notre vie ne sont pas constamment présents à notre esprit… et heureusement! Il n'en reste pas moins qu'ils sont tous "enregistrés" si ce n'est dans notre conscient, en tout cas dans notre subconscient. Chaque pensée, chaque parole, chaque acte laissent une trace tout d'abord dans notre esprit.
Puis, comme nous l'apprenons par la Révélation, tout est également enregistré au ciel. Toutes les cérémonies du sanctuaire étaient disposées de façon à montrer qu'on ne pouvait entrer en contact avec le péché sans être souillé.
Tout ce que nous avons lu, vu, entendu, dit, accompli ou même échafaudé dans notre imagination laisse une marque, une cicatrice dans notre esprit. Il en est de même dans notre corps. Toutes les blessures, même petites, laissent une cicatrice; tous les dérèglements dans le manger et le boire, toutes les infractions à une vie saine causent un dommage, même si nous ne le voyons pas immédiatement.
Jules Payot a dit: "La nature est un comptable incorruptible". Si cela est vrai pour notre corps, c'est aussi vrai pour notre esprit.
Jérémie a dit: "Le péché de Juda est gravé avec un burin de fer, avec une pointe de diamant; il est inscrit sur la table de leur cœur et sur les cornes de leurs autels" (Jér. 17:1).
Ainsi se trouvent désignés les deux lieux où se trouvent enregistrés les péchés. L'idée de "table" évoque quelque chose de durable: Dieu a gravé Sa loi éternelle sur des tables de pierre. C'était là, sur les cornes, qu'était déposé par le sacrificateur, dans le service quotidien, le sang de l'agneau égorgé et sur lequel le pécheur s'était déchargé de son péché.
Quant à l'enregistrement dans les "registres célestes", il correspond bien à une notion profondément chevillée au cœur de l'homme. Toute personne qui accomplit un acte mauvais, même à l'insu de tous, sent plus ou moins obscurément que son acte est connu et jugé quelque part. Dans la Tragédie des Siècles, page 259, nous trouvons ces paroles impressionnantes:
"Toute œuvre humaine passe en revue devant Dieu pour être classée comme acte de fidélité ou d'infidélité. En face de chaque nom, dans les registres du ciel, sont couchés avec une redoutable exactitude toute parole mauvaise, tout acte égoïste, tout devoir négligé, tout péché secret, toute dissimulation. Les avertissements du ciel oubliés, les moments perdus, les occasions non utilisées, les influences exercées, bonnes ou mauvaises, avec leurs résultats les plus éloignés: tout est fidèlement inscrit par l'ange enregistreur.
La vie de tous ceux qui ont cru en Jésus est examinée devant Dieu dans l'ordre où ils sont inscrits. Commençant par les premiers habitants de la terre, notre Avocat présente les cas des croyants de chaque génération successive, et termine par ceux des vivants. Chaque nom est mentionné, chaque cas est pesé avec le plus grand soin. Des noms sont acceptés, d'autres sont rejetés. Quand un dossier indique des péchés non confessés et non pardonnés, le nom est radié du livre de vie, et l'inscription des bonnes actions est effacée du livre de mémoire."
En lisant de telles déclarations, chacun de nous serait accablé et désespéré si Christ n'était pas venu apporter le pardon et la délivrance du péché. Néanmoins, à cause de Son caractère juste, Dieu ne peut faire autrement que de comptabiliser tous les actes et toutes les pensées des hommes; sinon rien ne justifierait l'acceptation dans l'éternité de ceux qui se sont repentis et ont établi leur foi sur les mérites de Christ.
La "mémoire" de Dieu, si l'on ose employer ce terme est suffisamment vaste pour garder le souvenir de tous les instants de la vie de chaque personne ayant vécu sur la terre. Cependant, il y aura des "registres" dans le ciel (d'une manière ou d'une autre un fidèle enregistrement de chaque pensées, de chaque parole, de chaque action). Celui qui a horreur des balances faussées désire que toute décision de Sa part envers un être humain soit justifiée par le rapport des faits. Il ne sera pas accusé une seconde fois d'être un Dieu injuste.
L'univers qui n'a pas péché se joint aux puissances du ciel pour manifester un intérêt plein de sollicitude pour la race humaine. Si nos péchés n'étaient pas enregistrés et examinés au jugement investigatif, si la mention "pardonné" ne pouvait s'inscrire en face de chacun d'eux après la repentance et la foi au sang de Jésus, le salut des rachetés resterait quelque chose d'imprécis, de flou et pourrait faire naître des doutes sur la justice de Dieu. L'enregistrement des péchés dissipera toute équivoque possible.
Cet enregistrement doit être examiné au jugement investigatif. Chaque cas sera pesé avec autant de soin que s'il était seul. Chaque âme qui paraîtra à la barre du tribunal céleste aura été juridiquement rachetée par Christ. Il faut qu'il soit bien établi si elle a, oui ou non, saisi cette justification qui lui était offerte.
Ainsi, quand se fermeront les livres, quand le verdict sera rendu, chacun sera convaincu de la justice de Dieu, les êtres célestes d'abord, les hommes (méchants) à la fin du millénium.
La vérité est comme un puzzle. Toutes ses parties s'imbriquent l'une dans l'autre. Ainsi, lorsqu'on réfute les affirmations selon lesquelles, le retour de Jésus a été retardé en raison de la non préparation de l'Église, alors on ne comprend pas non plus que la génération qui a vécu 1844 était, en réalité, celle que Dieu destinait à voir ce Retour de son vivant.
Comment va s'opérer l'effacement des péchés?
S'il y a ainsi un double enregistrement du péché, l'un sur terre, l'autre dans le ciel, il faudra qu'il y ait aussi un double effacement, l'un sur terre et l'autre dans le ciel, si Dieu veut purifier définitivement Son peuple du péché.
Si cet effacement se limitait à des dossiers célestes, sans aucune répercussion sur les croyants eux-mêmes, quand Dieu regarderait Ses enfants dont les péchés ont été effacés dans le ciel, Il les verrait toujours dans leur cœur. Il ne pourrait les considérer comme purs, ce qu'ils doivent être de toute évidence pour répondre à la description de la dernière église telle qu'elle est exprimée dans 1 Thessaloniciens 5:23:
"Que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ".
Toutes ces "archives" concernant la vie de chaque croyant inscrit dans le livre de vie, depuis le commencement, ont été examinées dans le ciel depuis 1844, devant Dieu, Jésus-Christ étant l'Avocat et les anges les témoins de ce jugement. C'est le jugement investigatif. C'est de ce jugement qu'il est question dans Daniel 7, quand des trônes sont placés et que les livres sont ouverts. Le tribunal céleste est en fonction depuis ce moment, examinant la vie de ceux qui reposent dans la tombe et se sont réclamés de Jésus-Christ.
Puis viendra le jugement des vivants. Pour que celui-ci puisse commencer, le Seigneur étant un juste Juge, il faut que chacun ait pu prendre position devant la question la plus grave qui va être placée devant cette génération: céder ou ne pas céder à l'autorité humaine qui voudra imposer sa marque par un jour de repos qui n'est pas celui du Seigneur.
Tant que ce "test" n'a pas eu lieu, on ne distingue pas encore le bon grain de la balle. Il faudra que chacun prenne une position marquée et le Seigneur nous a prévenus: "Tout ce qui peut être ébranlé le sera".
Ainsi, le moment du jugement des vivants est déterminé par le déroulement des évènements.
Mais en ce qui concerne le fait qu'un effacement aura lieu dans les cœurs –est même dans les mémoires- concernant les péchés commis, il subsiste encore beaucoup d'incompréhension.
E. White parle des tableaux suspendus dans "le hall de la mémoire"; ceux-ci seraient autant de souvenirs de nos actes, des circonstances de nos vies. Beaucoup de ces tableaux représentent des péchés dont le souvenir reste cuisant. Cependant, le Seigneur nous propose de les recouvrir du sang de Jésus. Ainsi, la scène qu'ils présentent disparaît. Si nous permettons au Saint-Esprit d'accomplir Son œuvre et d'éclairer à nos yeux les tableaux répréhensibles, alors avec la collaboration du Saint-Esprit qui convainc de péché, nous solliciterons pour eux le pardon en Christ.
Quand Jésus aura accompli Son œuvre en faveur des vivants, au jugement investigatif, nous nous souviendrons avoir commis des péchés, avoir eu des faiblesses, des luttes, mais les faits eux-mêmes seront effacés, ôtés.
L'effacement des péchés va de pair avec la transformation du caractère. Avec un caractère qui ne ressemble pas à celui de Jésus, le péché renaîtra sans cesse et nécessiterait un continuel effacement.
Nous devons collaborer à cette œuvre de purification, avec le Souverain Sacrificateur, Jésus-Christ.
"L'Esprit Saint nous montre la vérité sur nous-mêmes. Il y a environ dix ans, j'eus brusquement cette conviction qu'il fallait que je sache tout ce qui, au long de ma vie, n'avait pas été juste, toutes les occasions où j'avais blessé Dieu ou des hommes. J'en ai alors fait un sujet de prière quotidien. Et à partir de ce moment-là, beaucoup de choses, même certaines que j'avais totalement oubliées, me revinrent en mémoire. Et cela m'a conduit dans une nouvelle repentance.
"Mais n'allez pas vous imaginer que la repentance signifie le désespoir et le découragement. A vrai dire, j'en ai éprouve une grande reconnaissance. Car cela me laissait encore la possibilité de me repentir de ce qui n'avait pas été juste ou de réparer ce qui pouvait l'être. Quelle joie de savoir que Jésus reçoit les pécheurs et leur pardonne! Je n'ai pas sombré dans le désespoir à chaque fois qu'un nouveau péché m'était révélé. Non, la repentance nous pousse vers Jésus, nous jette dans Ses bras et Son sang nous purifie." (Sur les traces de Jésus, B. S., p. 15).
Il y a là, pour nous qui sommes admis par la foi dans le lieu très saint du sanctuaire céleste, une grande leçon. Comme cette âme qui vit près de Dieu, nous devons demander au Seigneur de nous éclairer, afin que nos péchés soient ramenés dans la conscience et la mémoire et que nous puissions les présenter à l'efficacité du sang du Christ et de Son ministère final.
Comme nous le disions, le maniement des ordinateurs peut nous apprendre quelque chose concernant l'effacement des péchés. Quand un texte est mis sur ordinateur, la question se pose: Veut-on conserver ce texte sur un petit disque de métal ou veut-on l'effacer pour toujours? Si on choisit la seconde solution, alors le texte, parfois péniblement rédigé, est perdu. Le texte initial ne peut être retrouver, à moins qu'il n'ait été imprimé. Pour l'ordinateur, c'est comme si ce texte n'avait jamais existé.
C'est seulement lorsque les péchés de chaque enfant de Dieu auront été effacés et qu'auront disparu pour lui le goût et l'amour du péché, que le Seigneur accordera le grand pardon final de la pluie de l'arrière-saison, juste avant que les fléaux tombent sur la terre.