LEÇONS DE FOI |
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I
Sans la foi il est impossible de plaire à Dieu. "Tout ce qui n'est pas le fruit d'une conviction est péché" (Rom. 14:23); et évidement le péché ne peut plaire à Dieu.
C'est pourquoi, comme l'affirme l'Esprit de Prophétie dans la première page de la Review du 18 Octobre 1898: "La compréhension de ce que veut dire l'Écriture, lorsqu'elle insiste sur la nécessité de cultiver notre foi, est plus essentielle que toute autre connaissance à notre portée".
C'est pourquoi, dans chaque numéro de la Review, nous offrirons une leçon biblique sur la foi: ce qu'elle est, comment elle apparaît, comment l'exercer; afin que chacun puisse acquérir cette connaissance qui est plus essentielle que toute autre connaissance à notre portée."
RH 29/11/1898
II
Afin de comprendre ce que l'Écriture veut dire lorsqu'elle incite à cultiver la foi, il est essentiel de comprendre avant tout ce qu'est la foi.
Il est inutile d'inciter une personne à cultiver la foi, si elle n'a pas une notion intelligente de ce qu'est la foi. Il est triste de constater que, bien que le Seigneur l'ait rendue parfaitement claire dans les Écritures, nombreux sont les membres d'église qui méconnaissent ce qu'est réellement la foi. Il est possible cependant, qu'ils connaissent la définition de la foi, mais sans savoir ce qu'est réellement la foi. C'est à dire, ils peuvent ne pas avoir compris l'idée contenue dans la définition.
C'est pour cette raison que nous ne nous arrêterons pas sur la définition pour le moment; nous présenterons et étudierons une illustration de la foi, un exemple qui la fasse ressortir d'une manière suffisamment évidente afin que tous puissent comprendre ce dont il s'agit.
La foi vient de la parole de Dieu (Rom. 10:17). Nous devons donc accourir à elle.
Un jour, un centurion vint à Christ et lui dit: "Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie et souffrant beaucoup. Jésus lui dit: J'irai, et je le guérirai. Le centenier répondit: Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit; mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri... Après l'avoir entendu, Jésus fut dans l'étonnement et il dit à ceux qui le suivaient: Je vous le dis en vérité, même en Israël je n'ai pas trouvé une si grande foi" (Mat. 8:6-10).
Jésus trouve ici une certaine qualité qu'il appelle la foi. Quand nous comprendrons ce que c'est, nous aurons trouvé la foi. Comprendre le fait, c'est comprendre la foi. Il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet, car Christ est "le chef est le consommateur de la foi" (Héb. 12:2) et il dit que ce dont le centurion a fait preuve, c'était la foi; oui, même, une grande foi.
Où donc est la foi? Le centurion désirait l'accomplissement d'une chose; il souhaitait que le Seigneur la réalise, mais quand le Seigneur dit: J'irai et je le ferai..., le centurion l'arrêta et dit: "dit seulement un mot" et ce sera fait. Par quel moyen le centurion espérait-il que cela se réaliserait? Par la parole seulement. De quoi dépendait la guérison de son serviteur? D'une parole seulement.
Et le Seigneur affirma que la foi c'est cela.
Alors, qu'est-ce que la foi?
RH 6/12/1898
III
La foi, c'est l'espérance que la parole de Dieu accomplira ce qu'elle dit, et c'est l'assurance que cette parole fera ce qu'elle dit.
Puisque la foi c'est cela, et puisque qu'elle vient de la parole de Dieu, il est évident que la parole de Dieu doit enseigner qu'elle détient en elle-même la puissance d'accomplir ce qu'elle dit.
Et il en est réellement ainsi: la parole de Dieu nous enseigne précisément cela, et rien d'autre. C'est la "vraie parole" (Tite 1:9), la parole pleine de foi.
La plus grande partie du premier chapitre de la Bible contient principalement un enseignement sur la foi. Il n'y a dans ce chapitre pas moins de six affirmations différentes qui ont pour but d'inculquer la notion de foi; en tenant compte de ce qu'implique le premier verset, cela fait sept.
Inculquer la foi consiste à enseigner que la parole même de Dieu accomplit ce qu'elle dit.
Lisons donc le premier verset de la Bible: "Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre". Comment les créa-t-il? Car, "les cieux ont été faits par la parole de l'Éternel, toute leur armée par le souffle de sa bouche ... Car Il dit est la chose arrive; il ordonne, et elle existe" (Ps. 33:6-9). Avant qu'il parle, il n'y avait rien; après qu'Il ait parlé, elle existe, simplement par la parole. Pourquoi est-elle arrivée? Seulement par la parole.
Il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme. Dieu voulut qu'il y eut de la lumière. Mais comment fut-elle amenée à l'existence? Dieu dit: "Que la lumière soit et la lumière fut". D'où venait la lumière? La parole qui fut prononcée produisit d'elle-même la lumière. "La révélation de tes paroles éclaire" (Ps. 119:130).
Il n'y avait ni étendue ni firmament. Dieu voulut qu'il y ait une étendue et il en fut ainsi. Pour quelle raison le firmament exista-t-il? Grâce à la parole uniquement. Il dit et il en fut ainsi. La parole elle-même fit que la chose fut.
Dieu voulut ensuite qu'il y ait une étendue sèche. Comment cela était-il possible? Il parla à nouveau en disant: "Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu et que le sec paraisse, et il en fut ainsi".
Il n'y avait pas de végétation. D'où viendrait-elle? Dieu parla à nouveau et il dit: "Que la terre produise de l'herbe portant de la semence, des arbres fruitiers donnant du fruit selon leur espèce et ayant en eux leur semence sur la terre et il en fut ainsi".
Il parla à nouveau et dit: Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel et il en fut ainsi. Il parla à nouveau et dit: "Que la terre produise des animaux vivants et il en fut ainsi". C'est ainsi que par la parole du Seigneur toute chose fut créée.
Il prononce la parole et il en fut ainsi. La parole provoque la réalisation.
Il en fut ainsi pour la création et il en fut ainsi pour la rédemption: Il soigna les malades, il chassa les démons, il calma la tempête, il purifia les lépreux, il ressuscita des morts, il pardonna les péchés, il ordonne et la chose existe.
Ainsi, Il est le même hier, aujourd'hui et demain, et pour l'éternité. Il est toujours le Créateur et il fait toujours toute chose par sa parole seulement. En toute circonstance, il peut tout faire par sa parole, car c'est la caractéristique même de la parole de Dieu qui contient la puissance divine par laquelle elle accomplit elle-même ce qui est dit.
Donc la foi, c'est savoir que dans la parole de Dieu, il y a cette puissance, c'est s'attendre à ce que la parole elle-même fera ce qu'elle a dit. Le mot lui-même contient la réalisation.
Enseigner la foi, c'est enseigner que telle est la nature de la parole de Dieu. Exhorter les gens à exercer la foi, c'est leur enseigner l'espoir que la parole se réalise, la confiance que cette parole s’accomplira. Cultiver la foi, c'est la fortifier par la pratique, la confiance dans la puissance de la parole de Dieu, pour qu'elle se réalise. C'est la certitude que la parole de Dieu accomplira ce qu'elle dit.
Et "La compréhension de ce que veut dire l'Écriture, lorsqu'elle insiste sur la nécessité de cultiver notre foi, est plus essentielle que toute autre connaissance à notre portée".
Cultivez-vous la foi?
RH 27/12/1898
IV
La foi, c'est l'espoir que la parole de Dieu accomplira ce qu'elle dit, la confiance que cette parole se réalisera.
Lorsque ceci est clairement compris, il est facile de voir que: "la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas" (Héb. 11:1).
Puisque la parole de Dieu est investie de puissance créatrice, elle peut donc produire dans la même substance, les choses dites par la parole; et puisque la foi est une ferme assurance que la parole de Dieu se réalise d'elle-même et l'espérance que la parole seule se réalisera, il est évident que la foi est la substance des choses que l'on espère.
Vue que la parole de Dieu est créatrice en elle-même, et donc capable de produire ou faire apparaître de ce qui autrement n’aurait jamais existé ou apparu, et vu que la foi consiste en l'assurance que la parole de Dieu, par elle-même l’accomplit, il est évident que la foi est une démonstration des choses qui ne se voient pas.
C'est ainsi: "que c'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles" (Héb.11:3).
Celui qui exerce la foi sait que la parole de Dieu a le pouvoir de créer, et donc, elle est capable de produire ce qu'elle dit. C'est pourquoi, on peut avoir la certitude - pas la supposition- que l'univers fut amené à l'existence par la parole de Dieu.
Celui qui exerce la foi peut avoir la sécurité qu'avant que Dieu ne prononce la parole, aucune des choses que nous contemplons maintenant était visible, pour la simple raison qu'elle n'existait pas; cependant, en prononçant la parole, l'univers fut fait. Cette parole elle-même causa leur existence.
C'est la différence entre la parole de Dieu et la parole de l'homme. L'homme peut parler, mais ses paroles n'ont pas le pouvoir de réaliser ce qu'elles ont exprimé. Pour que s'accomplisse ce qu'il a dit, l'homme doit faire quelque chose en plus; il doit valider sa parole. Il doit agir pour qu'elle se réalise.
Il n'en est pas ainsi de la parole de Dieu.
Quand Dieu parle, la chose existe. Elle arrive simplement parce qu'il a parlé. Elle accomplit ce que Dieu a bien voulu prononcer. Le Seigneur n'a pas besoin, comme l'homme, d'ajouter quelque chose à sa parole. Il n'a pas besoin de valider sa parole puisqu'elle est validée en elle-même. Dieu parle seulement et la chose arrive.
Il est écrit: "C'est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu'en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez." (1 Thes. 2:13).
C'est aussi pour cela qu'il "est impossible que Dieu mente". Il n'est pas possible à Dieu de mentir simplement parce qu'il ne veut pas, mais parce qu'il ne peut pas. C'est impossible. Impossible parce qu'il y a une puissance créatrice dans la parole prononcée, de façon que par sa seule parole la chose existe.
L'homme peut prononcer une parole qui n'est pas certaine. L'homme peut mentir, car dire ce qui n'est pas, c'est mentir. Et l'homme peut mentir, car sa parole n'a pas le pouvoir de se réaliser d'elle-même. Avec Dieu cela est impossible; il ne peut pas mentir, car "Il dit et la chose existe".
C'est aussi pour cela que quand la parole de Dieu est prononcée pour une certaine époque, comme dans les prophéties qui doivent s'accomplir dans les siècles futurs, quand cette époque est arrivée, elle s'accomplit. Et elle s'accomplit non pas parce que Dieu, en plus d'avoir dit la parole, fait quelque chose pour l'accomplir, mais parce qu'elle fut dite pour ce moment déterminé, et en elle est l'énergie créatrice qui fait qu'à ce moment, la parole réalise ce qui a été prédit.
C'est ainsi que si les enfants dans le temple n'avaient pas crié "Hosanna au Fils de David" (Mat. 21:15), les pierres auraient immédiatement crié. Et c'est aussi pour cela, qu'à la fin du troisième jour, il était impossible que Christ fut retenu dans le sépulcre.
La parole de Dieu est divine. En elle est l'énergie créatrice. Elle est vivante et efficace. Elle porte en elle-même l'accomplissement; et y croire, s'y confier en tant que telle, c'est exercer la foi. Avez-vous la foi?
RH 3/1/1899
V
"La compréhension de ce que veut dire l'Écriture, lorsqu'elle insiste sur la nécessité de cultiver notre foi, est plus essentielle que toute autre connaissance à notre portée".
Remarquez qu'il s'agit de la connaissance de ce que signifie les Écritures quant à la nécessité de cultiver la foi, non pas d'avoir la foi, mais de la cultiver.
Les Écritures disent peu de chose sur la nécessité d'acquérir la foi, cependant elles abondent sur le besoin de la cultiver.
La raison en est que tout homme a reçu la foi, au départ: tout ce qu'ils ont à faire est de la cultiver. Personne ne peut obtenir plus de foi qu'il ne lui en a été donnée sans cultiver celle qu'il possède. Il n'y a rien qui ne se développe plus rapidement que la foi, quand elle est cultivée "parce que votre foi fait de grands progrès" (2 Thes. 1:3).
La foi, c'est compter que la parole de Dieu accomplira elle-même ce qu'elle dit et dépendre de la seule parole pour son accomplissement. Cultiver la confiance que la parole de Dieu, "seulement la parole", réalisera ce qu'elle dit, c'est cultiver la foi.
La foi, "c'est le don de Dieu" (Éph. 2:8); et dans les Écritures, il est claire qu'elle est donnée à tous: "la mesure de foi que Dieu a départie à chacun" (Rom. 12:3). Cette "mesure de foi que Dieu a départie à chacun", est le capital dont Dieu dote au départ tout homme venant dans le monde; et tout homme doit rentabiliser ce capital, le cultiver, pour le salut de son âme.
Il n'y a pas le plus petit risque de voir ce capital se réduire si on l'utilise: aussitôt utilisé, il augmentera, il "fait de grands progrès". Et aussi sûrement qu'il s'accroît, la justice, la paix et la joie dans le Seigneur sont accordées, pour la plénitude du salut de l'âme.
La foi vient de la parole de Dieu. C'est pourquoi, il est écrit: "la parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur. Or, c'est la parole de la foi, que nous prêchons" (Rom. 10:8). Donc, la foi, la parole de la foi, est dans la bouche et le cœur de tout homme.
Comment cela ? Quand le premier couple pécha en Éden, il crut pleinement en Satan ; il s’abandonna entièrement à lui et celui-ci en fit son prisonnier. Il y eut alors entre lui et Satan un accord, une paix parfaite. Mais Dieu ne laissa pas les choses dans cet état, il brisa cet accord, il détruisit cette paix. Et il le fit par sa parole, en disant: "Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité..." (Gen. 3:15).
"Dieu seul peut continuellement mettre de l’inimitié entre la descendance de la femme et la descendance du serpent. Après la transgression de l’homme, sa nature se dégrada. Alors, il y eut la paix entre Satan et l’homme déchu. Si Dieu n’était pas intervenu, l’homme aurait formé une alliance contre le ciel, et au lieu de lutter entre eux, les hommes auraient lutter contre Dieu. Il n’y a pas d’inimitié naturelle entre les anges déchus et les hommes déchus. Les deux sont mauvais par le fait de leur apostasie ; et le mal, là où il existe, se liguera toujours contre le bien. Les hommes déchus et les anges déchus s’associent. L’astucieux général des anges évalua que s’il parvenait à induire les hommes, comme il l’avait fait pour les anges, à s’associer à sa rébellion, ils deviendraient ses agents de liaison pour pousser les hommes à s’allier dans une révolte contre le ciel. Dès le moment où l’on se sépare de Dieu, on n’est plus ennemi de Satan. L’inimitié qui existe sur la terre, entre Satan et l’homme, a une origine surnaturelle. A moins que la puissance de conversion de Dieu soit amenée quotidiennement dans le cœur humain, il n’y aura aucune inclination vers les choses religieuses ; les hommes préféreront être captifs de Satan plutôt que d’être des hommes libres en Christ. Je dis que Dieu mettra l’inimitié. L’homme ne peut pas la mettre. Pour que la volonté soit amenée à se soumettre à la volonté de Dieu, il faut que ce soit parce que l’homme tourne son cœur et sa volonté vers le Seigneur" (Unpublished Testimony ).
Cette inimitié contre Satan, cette haine du mal que Dieu met dans chaque personne au moyen de sa parole, fait que toute âme aspire à la délivrance; et cette délivrance ne se trouve qu’en Jésus-Christ (Rom. 7:14-25).
Ainsi, cette parole de Dieu qui sème en chaque âme l’inimitié contre Satan, cette haine du mal qui réclame la délivrance qui ne se trouve qu’en Jésus-Christ, c’est le don de la foi à l’homme. C’est la "mesure de foi" que Dieu donne à tout homme. C’est "la parole de la foi, que nous prêchons" qui est dans la bouche et le cœur de toute personne dans le monde.
"C’est la parole de la foi, que nous prêchons. Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé" (Rom. 10:8-10).
Aussi "ne dis pas en ton cœur: Qui montera au ciel" pour nous amener la foi? Ni, "Qui descendra dans l’abîme?" ou qui ira là-bas, au loin, pour trouver la foi, et nous l’apporter? Parce que "la parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur. Or, c’est la parole de la foi, que nous prêchons" (Rom. 10:6-8).
Exerce la foi que Dieu t’a donnée, comme à toute personne dans le monde, vu que "savoir comment exercer la foi, c’est la science de l’Évangile" (E.G.W.; RH 18/10/1898).
RH 10/6/1899
VI
La foi consiste à dépendre uniquement de la parole de Dieu et compter que seule cette parole accomplira ce qu’elle dit.
La justification par la foi est donc la justification qui dépend uniquement de la parole de Dieu, et qui compte sur son accomplissement.
La justification par la foi c’est la justice par la foi, car la justification c’est être déclaré juste.
La foi vient de la parole de Dieu. La justification par la foi, c’est donc la justification qui vient par la parole de Dieu. La justice par la foi est la justice qui vient par la parole de Dieu.
La parole de Dieu porte en elle-même l’accomplissement, car lorsqu’Il créa toutes choses, "Il dit... est cela fut ainsi". Celui qui dit "que la lumière soit! Et la lumière fut", Celui qui, sur la terre, dit "seulement un mot" et les malades étaient guéris, les lépreux étaient purifiés, et les morts étaient ressuscités, Celui-là même déclara que "la justice de Dieu est pour tous ceux qui croient".
Car, bien que "tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, ... ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C’est lui que Dieu a destiné... afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience..." (Rom. 3:24-25).
Au commencement, lorsqu’Il créa toutes choses, Dieu destina Christ à prononcer la parole qui les feraient exister. Christ prononça cette parole et les choses existèrent. Dans la rédemption, qui est une nouvelle création, Dieu destina Christ à prononcer la parole de justice. Et quand Christ prononça cette parole seule, le fait fut accompli. Sa parole est la même, aussi bien lors de la création qu’à la rédemption.
"C’est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles" (Héb. 11:3). A une certaine époque, les mondes n’existèrent pas, ni aucun des éléments qui le composaient. Dieu destina Christ pour qu’il prononce la parole qui créerait les mondes, ainsi que les matériaux dont ils seraient composés. Il dit, "et cela fut ainsi". Avant qu’Il n’ait parlé, les mondes n’existaient pas; après qu’Il eût parlé, les mondes apparurent. La parole de Christ est capable d’amener à l’existence ce qui n’existait pas avant que sa parole ne soit prononcée, et qui sans elle n’aurait jamais existé.
Il en est exactement de même dans la vie de l’homme. Il n’y a aucune justice en l’homme de laquelle celle-ci puisse surgir dans sa vie. Mais Dieu a établi Christ pour qu’il déclare la justice en l’homme et pour lui. Christ prononce seulement la parole, et dans le vide obscur de la vie humaine la foi vient pour tous ceux qui veulent bien la recevoir. Là où, autrefois la Parole n’était pas reçue, il n’existait aucune justice ni rien à partir de laquelle elle puisse être produite, après que la Parole a été reçue, il y a une justice parfaite, et la vraie Source de laquelle elle jaillit. La Parole de Dieu reçue par la foi -ceci est, la parole de Dieu en laquelle on se confie pour l’accomplissement de ce qu’elle dit et de laquelle on dépend pour sa réalisation- produit la justice en l’homme et dans la vie, là où il n’y avait rien; précisément de la même manière qu’à la création de la Genèse, la parole de Dieu produisit les mondes là où il n’y avait jamais rien eu auparavant. Il parle, et c’est ce qui arrive pour tous ceux qui croient, c’est-à-dire pour tous ceux qui la reçoivent. La parole elle-même l’accomplit.
"Étant donc justifiés (rendus justes) par la foi (espérant et dépendant de la parole de Dieu seulement), nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ" (Rom.5:1). Il en est ainsi, béni soit le Seigneur! Et se nourrir de cette bénédiction, c’est cultiver la foi.
RH 17/6/1899
VII
"La compréhension de ce que veut dire l’Écriture, lorsqu’elle insiste sur la nécessité de cultiver notre foi, est plus essentielle que toute autre connaissance à notre portée".
La foi c’est espérer que la parole de Dieu accomplira ce qu’elle dit qu’elle fera, et dépendre de la parole seulement, pour l’accomplissement de ce qu’elle dit.
Abraham est le père de tous ceux qui ont la foi. Son histoire nous instruit sur ce qu’est la foi, et sur ce qu’elle fait pour celui qui l’exerce.
Que dirons-nous donc de ce qu’Abraham notre père selon la chair a trouvé? Que dit l’Écriture? (Rom. 4:1-3). Quand Abram avait déjà plus de quatre-vingt ans, et Saraï, son épouse était âgée, sans avoir engendré aucun fils, Dieu "après l’avoir conduit dehors...dit: Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Telle sera ta postérité. Et Abram eut confiance en l’Éternel, qui le lui imputa à justice". Il accepta la parole de Dieu et attendit de la parole ce qu’elle avait dit. Et en cela il fit bien.
Saraï, cependant, ne plaça pas sa confiance seulement en la parole de Dieu. Elle recourut à un expédient de sa propre invention pour obtenir la descendance. Elle dit: "Voici, l’Éternel m’a rendu stérile; viens je te prie, vers ma servante ; peut-être aurai-je par elle des enfants". (Gen. 16:2).
Abram commença alors à s’écarter de l’intégrité parfaite de la foi. Au lieu d’ancrer sa confiance et sa dépendance uniquement en la parole de Dieu, "Abram écouta la voix de Saraï".
En conséquence, un enfant naquit, mais la situation fut si insatisfaisante pour Saraï, qu’elle même le rejeta. Et Dieu montra sa désapprobation en ignorant totalement le fait qu’un enfant était né. Il changea le nom d’Abram par celui d’Abraham, et il continua de lui parler de l’alliance par laquelle il serait le père de toutes les nations par la descendance promise. Il changea aussi le nom de Saraï par celui de Sara, puisqu’elle deviendrait la mère de beaucoup de nations (Gen. 17:16).
Abraham s’aperçut de l’ignorance totale de la part de Dieu, envers l’enfant qui avait été engendré, et il attira l’attention du Seigneur en disant: "Oh ! qu’Ismaël vive devant ta face!"
Mais Dieu lui répondit: "Certainement Sara, ta femme, t’enfantera un fils; et tu l’appelleras du nom d’Isaac. J’établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle pour sa postérité après lui. A l’égard d’Ismaël, je t’ai exaucé. Voici, je le bénirai, je le rendrai fécond, et je le multiplierai à l’infini; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. J’établirai mon alliance avec Isaac, que Sara t’enfantera à cette époque-ci de l'année prochaine" (Gen. 17:19-21).
C’est ainsi, qu’Abraham et Sara apprirent que pour la réalisation de la promesse, l’accomplissement de la parole de Dieu, la seule réponse adéquate est la confiance en cette parole. Saraï comprit que son stratagème n’avait apporté qu’affliction et perplexité, et avait retardé l’accomplissement de la promesse. Abram apprit qu’en écoutant les paroles de Saraï, il avait méprisé la parole de Dieu ; et maintenant il se voyait obligé d’abandonner totalement ce plan, pour revenir à nouveau à la parole de Dieu uniquement.
Mais maintenant Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans, et Sara quatre-vingt-neuf. Ce qui rendait encore plus difficile l’accomplissement de la promesse, et demandait plus que jamais une profonde dépendance de la parole de Dieu, une foi plus grande qu’auparavant.
Maintenant, il était évident qu’on ne pouvait plus se fier à rien d’autre qu’à la seule parole de Dieu: ils y étaient contraints pour l’accomplissement de ce que contenait la parole. Ils exclurent toute oeuvre, tout plan, toute machination, dessein ou effort de leur part, et ils s’accrochèrent uniquement à la foi - à une confiance absolue en cette parole pour son accomplissement.
Et maintenant que la voie était libre pour que "seule la parole" oeuvre, elle agit effectivement, et la descendance promise naquit. C’est ainsi, que par la foi, -par une dépendance totale à la parole seule, "c’est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d’avoir une postérité, parce qu’elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse".
"C’est pourquoi d’un seul homme, au corps déjà usé, naquit une postérité nombreuse comme les étoiles du ciel, comme le sable qui est sur le bord de la mer et qu’on ne peut compter" (Héb. 11:12).
Ainsi fut accomplie la parole dite à Abraham, quand Dieu, après l’avoir conduit dehors, (lui) dit: "Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit: Telle sera ta postérité" (Gen. 15:5).
Ceci est une leçon divine sur la foi. Et c’est ce que l’Écriture veut dire lorsqu’elle nous presse de cultiver la foi. La foi qui fut imputée comme justice à Abraham, la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ (Rom.3:22).
"Mais ce n’est pas à cause de lui seul qu’il est écrit que cela lui fut imputé ; c’est encore à cause de nous, à qui cela sera imputé, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité des morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification" (Rom. 4:23-25).
Et tous "ceux qui croient sont bénis avec Abraham le croyant". Si tous ceux qui rejetant tous travaux, plans, machinations et efforts de leur part, placent entièrement leur confiance et leur dépendance en l’accomplissement de ce que la parole de Dieu dit: ceux-là ont la foi et sont bénis, avec Abraham le croyant, de la justice de Dieu.
Oui, "comprendre comment faire usage de la foi, c’est la science de l’Évangile!" (RH 18/10/1898). Et la science de l’Évangile est la science des sciences. Qui ne fera tous ses efforts pour la comprendre?
VIII
Lorsqu’Abraham et Sara renoncèrent à tous leurs schémas d’incrédulité qui avaient produit Ismaël et qu’ils s’en tinrent uniquement à la foi -dépendant seulement de la parole de Dieu- Isaac l’authentique fils de la promesse divine naquit.
En prêtant l’oreille à la voix de Saraï (Gen. 16:1), Abram s’était écarté de la ligne de l’intégrité parfaite à la parole de Dieu, de la foi authentique ; et maintenant qu’il était revenue à la parole seule, il devait être mis à l’épreuve avant qu’on puisse réellement dire de lui que sa foi lui était comptée pour justice.
Il avait cru à la seule parole de Dieu, malgré ce qu’Ismaël représentait, et il avait obtenu Isaac, le fils authentique de la promesse de Dieu. Et maintenant, après l’avoir obtenu, il fallait voir s’il croirait à la parole de Dieu seule, à l’encontre d’Isaac lui-même.
C’est ainsi que Dieu dit à Abraham: "Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai" (Gen. 22:2).
Abraham reçut Isaac de Dieu, en se confiant seulement en la parole de Dieu. Isaac était la postérité que la parole du Seigneur avait promise. Après la naissance d’Isaac, Dieu avait confirmé la parole en disant: "c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre" (Gen. 21:12). Et voici que maintenant la parole de Dieu lui dit : Prends ton fils, ton unique, Isaac, et offre-le en holocauste.
Mais si Isaac est offert en holocauste, s’il est brûlé, que deviendra la promesse que toutes les nations seront bénies en lui? Qu’adviendra-t-il de la promesse que sa descendance sera comme les étoiles du ciel? Et cependant, la parole était ferme: Offre Isaac en holocauste. Abraham n’exigea pas que Dieu "harmonise ces déclarations". Abraham s’était confié sans réserve en la parole de Dieu seul, malgré Ismaël; mais c’était plus que se confier en la parole de Dieu, à l’encontre d’Isaac: c’était croire la parole de Dieu, malgré la parole de Dieu!
Et Abraham le fit, espérant contre toute espérance. Dieu avait dit: Ta postérité sera comme les étoiles du ciel... c’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom... offre Isaac en holocauste. Abraham n’exigea pas que Dieu "harmonise ces passages". Il lui suffisait de savoir que toutes ces déclarations étaient la parole de Dieu. Sachant cela, il se confierait en cette parole, il la suivrait et laisserait le Seigneur "harmoniser ces passages" si c’était nécessaire.
Abraham se dit: "Dieu a dit d’offrir Isaac en holocauste. J’agirai ainsi. Dieu a dit: "c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre...." et ta postérité sera innombrable comme les étoiles du ciel. J’ai interféré dans la promesse, et je l’ai entravée jusqu’au moment où j’ai rejeté tout ce que j’avais fait, et où je suis revenu à la parole seule. Alors, de façon miraculeuse, Dieu m’a donné Isaac, la descendance promise. Maintenant Dieu me dit d’offrir Isaac en holocauste, la descendance promise. J’agirai ainsi: Dieu me l’a d’abord donné et par un miracle Dieu peut me le rendre. Cependant, quand je l’aurai offert en holocauste, il sera mort; et l’unique miracle qui pourra alors me le restaurer sera la résurrection. Mais Dieu est tout-puissant pour faire cela, et il le fera, car sa parole a dit: Ta postérité sera innombrable comme les étoiles du ciel, et c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre. Et même lever Isaac d’entre les morts ne sera pas plus difficile pour Dieu que ce qu’il a déjà fait, puisque concernant la fertilité, autant mon corps que celui de Sara étaient comme morts, et cependant Dieu nous a donné Isaac. Il peut ressusciter Isaac des morts, et il le fera. Béni soit le Seigneur!"
C’était décidé. Il se leva et prit ses serviteurs et Isaac, et chemina trois jours. Ils "arrivèrent au lieu que Dieu lui avait dit", et quand "le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin il dit à ses serviteurs: restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous"(Genèse 22:4 et 5). Qui ira? "moi et le jeune homme, nous irons... et nous reviendrons auprès de vous". Abraham était certain qu’Isaac reviendrait avec lui aussi certainement qu’il partait.
Abraham espérait offrir Isaac en holocauste, et ensuite il s’attendait à le voir ressusciter des cendres, et revenir avec lui. Car la parole avait été prononcée: c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre et elle sera aussi nombreuse que les étoiles du ciel. Et Abraham croit en la parole seule qui ne peut faillir (Héb.11:17-19).
C’EST CELA LA FOI. "Ainsi s’accomplit ce que dit l’Écriture: Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice (Jacq. 2:23). Mais ce n’est pas à cause de lui seul qu’il est écrit que cela lui fut imputé ; c’est encore à cause de nous, à qui cela sera imputé, à nous qui croyons en celui qui a ressuscité des morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification" (Rom. 4:23-25).
Placer notre confiance en la parole de Dieu seulement ; dépendre uniquement d’elle, même "malgré" la parole de Dieu, c’est cela la FOI: cette foi qui apporte la justice de Dieu.
C’est en cela que consiste exercer la foi. C’est ce que l’Écriture veut dire quand elle insiste sur la nécessité de cultiver la foi. Et savoir comment exercer la foi, c’est la science de l’Évangile. Et la science de l’Évangile, c’est la science des sciences.
RH le 31/1/1899
IX
"A celui qui ne fait point d’oeuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice" (Rom. 4:5).
C’est la seule façon par laquelle quiconque en ce monde peut être rendu juste : reconnaître d’abord qu’il est impie ; ensuite croire que Dieu justifie -reconnu comme juste- et qu’il est juste de la justice même de Dieu.
Dans ce monde tous sont impies. Impie signifie le contraire de "semblables à Dieu". Et il est écrit: "Tous ont péché et sont privés de la gloire [bonté, caractère] de Dieu" (Rom. 3:23).
Celui donc qui admet qu’il a été, en quoi que ce soit, incapable de ressembler à Dieu, confesse ainsi qu’il est impie.
Mais la vérité est que tous, et en toute chose, sont destitués de la gloire de Dieu. Parce que "tous sont égarés, tous sont pervertis; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul" (Rom. 3:9-18).
En conséquence, puisqu’il n’y en a pas un seul sur terre qui ne soit pas impie, et puisque Dieu justifie l’impie, cela de part Dieu, la justification -justice, salut- rend la justification complète, gratuite et sûre pour toute âme sur la terre.
Tout ce que chacun à faire, de son côté, pour la rendre certaine, c’est de l’accepter, de croire que Dieu justifie réellement, personnellement, individuellement, celui qui est impie.
Aussi, pour étrange que cela puisse paraître pour beaucoup, la seule qualification et l’unique préparation pour la justification est que la personne reconnaisse son impiété.
Alors, possédant cette qualification, ayant fait cette préparation, tout ce qui est exigé d’elle afin d’obtenir la justification pleine, gratuite et sûre, est de croire que Dieu la justifie, elle l’impie.
Pour beaucoup, il est facile de croire qu’ils sont impies, et de l’avouer ; mais croire que Dieu les justifie leur semble beaucoup trop.
Et l’unique raison pour laquelle ils ne peuvent pas croire que Dieu les justifie est qu’ils sont impies, tellement impies.
Si seulement ils pouvaient trouver quelque chose de bien en eux, ou s’ils pouvaient se ressaisir et s’améliorer, ils auraient peut-être du courage pour espérer que Dieu les justifierait. Oui, ils se justifieraient eux-mêmes par les oeuvres ! et alors ils professeraient croire en la justification par la foi!
Mais ce ne serait rien d’autre qu’éliminer la base de la justification, car si quelqu’un peut trouver quelque chose de bien en lui, c’est qu’il l’a déjà et il n’a pas besoin de l’obtenir de l’extérieur. S’il peut se reprendre et mieux faire par lui-même, il n’a besoin d’aucune justification venant de l’extérieur.
C’est donc une contradiction de dire que je suis si impie que je ne vois pas comment le Seigneur peut me justifier. Si je ne suis pas impie alors je n’ai pas besoin d’être justifié: je le suis déjà. Il n’y a pas de milieu entre la piété et l’impiété.
Mais lorsqu’une personne se reconnaît si impie qu’elle ne voit pas le moindre motif d’espérer la justification, c’est alors précisément que la foi entre en jeu.
La foi c’est dépendre uniquement de la parole de Dieu. Aussi longtemps que l’on a confiance en soi, aussi longtemps que l’on a une raison d’espérer pouvoir compter sur soi-même, il ne peut y avoir de foi: il n’y a pas de place pour elle, puisque la foi c’est dépendre uniquement de la parole.
Mais lorsque toute espérance de pouvoir dépendre de quelque chose nous appartenant ou qui se trouve en nous, et que l’on reconnaît cette impossibilité ; quand toute chose visible va à l’encontre de toute espérance de justification c’est alors que, reposant sur la promesse de Dieu, sur la parole seulement, espérant contre toute espérance, la foi rentre en jeu, et par la foi on obtient la justification pleine et gratuite aussi impie que l’on soit.
Car il est écrit: "... A celui qui ne fait point d’œuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice... justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ... C’est lui que Dieu a destiné... afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience".
Voilà ce que c’est qu’exercer la foi. Exercez-vous votre foi? Savoir comment exercer la foi, c’est la science de l’Évangile.
RH 7/ 2/1899
X
"Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ " (Rom.5:1).
Puisque la foi c’est dépendre uniquement de la parole de Dieu, de ce que dit la parole, être justifié par la foi est simplement être compté comme juste par la confiance en la parole seulement.
Et puisque cette parole est celle de Dieu, dépendre seulement de la parole c’est dépendre uniquement de Dieu, de sa parole. La justification par la foi c’est donc être compté comme juste par la confiance en Dieu uniquement parce qu’il l’a promis.
Nous sommes tous des pécheurs, coupables et impies. Nous sommes donc tous soumis au jugement de Dieu (Rom. 3:9-16). Cependant, il y a pour nous tous la possibilité d’échapper au jugement de Dieu. Mais seule façon d’y échapper est de croire en Dieu.
Lorsque David pécha en dénombrant la population et avait encouru le jugement exemplaire de Dieu, le Seigneur le laissa choisir entre sept années de famine, trois mois de fuite devant ses ennemies ou trois jours de peste. Mais David ne voulut pas choisir, il s’en remit à Dieu pour que ce soit lui qui choisisse, en disant: "Oh! tombons entre les mains de l’Éternel, car ses compassions sont immenses" (2 Sam. 24:11à 14).
Quand nous nous confions uniquement en Dieu, en sa parole, pour obtenir la justice, nous sommes en paix avec lui, parce que nous acquérons réellement la justice, "l’œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours (És. 32:17).
Quand nous dépendant seulement de Dieu -de sa parole- pour obtenir la justice, nous avons la paix par le Seigneur Jésus-Christ, "car il est notre paix, lui qui des deux", de Dieu et de l’homme, "n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair... afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix" (Éph. 2:14 et 15).
De plus, lorsque nous nous confions en Dieu seul, en sa parole, pour obtenir la justice, nous avons la paix avec Dieu par le moyen de notre Seigneur Jésus-Christ. "Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. Et vous, qui étiez autrefois étrangers et ennemis par vos pensées et par vos mauvaises oeuvres, il vous a maintenant réconciliés par sa mort dans le corps de sa chair, pour vous faire paraître devant lui saints, irrépréhensibles et sans reproche, si du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l’espérance de l’Évangile" (Col. 1:20-23).
Alors qu’il a rendu le chemin si facile, la justification si complète, la paix si sûre pour tous et qu’il ne demande à chacun que de les recevoir en les acceptant simplement de lui et en ayant confiance, pourquoi toute âme qui peuple la terre ne serait-elle pas justifiée et en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ?
C’est ce que l’Écriture veut dire lorsqu’elle insiste sur la nécessité de cultiver la foi. Cultivez-vous la foi ? Êtes-vous justifiés par la foi ? Avez-vous la justice par la foi ? Êtes-vous en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ?
"Ayez foi en Dieu" (Marc 11:22).
RH 14/2/1899
XI
La foi est la confiance absolue en la parole de Dieu seulement, pour l’accomplissement de ce que dit cette parole.
Ceci étant, on ne doit jamais oublier que là où il n’y a pas la parole de Dieu, il ne peut exister la foi.
Ainsi le démontre la vérité: "la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ" (Rom. 10:17). Car puisque, la foi vient par la parole même de Dieu, il est clair que la foi est impossible sans la parole de Dieu.
Ceci est très bien illustré par un épisode de la vie de David ; comme David avait à coeur de bâtir une maison au Seigneur, celui-ci lui parla par le prophète Nathan qui lui dit: "L’Éternel t’annonce qu’il te créera une maison... ta maison et ton règne seront pour toujours assurés, ton trône sera pour toujours affermi".
Alors David pria en disant: "Maintenant, Éternel Dieu, fais subsister jusque dans l’Éternité la parole que tu as prononcée sur ton serviteur et sur sa maison, et agis selon ta parole. Que ton nom soit à jamais glorifié, et que l’on dise : L’Éternel des armées est le Dieu d’Israël ! Et que la maison de ton serviteur David soit affermie devant toi!"
"Car toi-même, Éternel des armées, Dieu d’Israël, tu t’es révélé à ton serviteur, en disant: Je te fonderai une maison!"C’est pourquoi ton serviteur a pris courage pour t’adresser cette prière.
"Maintenant, Seigneur Éternel, tu es Dieu, et tes paroles sont vérité, et tu as annoncé cette grâce à ton serviteur. Veuille donc bénir la maison de ton serviteur, afin qu’elle subsiste à toujours devant toi ! Car c’est toi, Seigneur Éternel, qui as parlé, et par ta bénédiction la maison de ton serviteur sera bénie éternellement" (2 Sam. 7:11 à 29).
Sa prière était une prière de foi, car il se basait sur la parole de Dieu: la parole de Dieu en était la cause, la base; et la parole de Dieu constituait toute l’espérance de David, que cette prière serait exaucée.
Sa demande était conforme à la volonté divine, parce cette volonté était exprimée dans la parole de Dieu. Ayant prié conformément à la volonté révélée de Dieu, David sut que sa prière avait été entendue. Et le sachant, il savait qu’il avait demandé selon la volonté de Dieu [1 Jn 5:14]. C’est pourquoi il dit: Qu’il en soit ainsi. C’est pourquoi, la réponse à cette prière fut, elle est, et elle sera à jamais assurée à David.
Tout cela fut écrit pour notre instruction, afin que nous sachions comment prier avec foi, et comment cultiver la foi par la prière. Aussi: "Va, et toi, fais de même" (Luc 10:37). Car la compréhension de ce que veut dire l’Écriture, lorsqu’elle insiste sur la nécessité de cultiver la foi, est plus essentielle que toute autre connaissance à notre portée.
RH 21/2/1899
XII
La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ.
Donc, la parole de Dieu est l’unique origine de la foi.
C’est pourquoi, là où il n’y a pas de parole de Dieu, il n’y a pas de foi.
Et là où il y a la parole de Dieu, la foi consiste à dépendre entièrement de cette parole, en espérant qu’elle accomplira ce qu’elle a dit.
A partir de ces vérités, il est évident que pour que quelqu’un puisse prier avec foi, il est d’abord nécessaire de s’assurer de l’accord de la parole de Dieu pour ce qu’il demande.
S’il en est ainsi, il peut, comme David, prier de tout son cœur en toute confiance, qui n’est autre que la foi parfaite.
Celui qui prie de cette façon, peut savoir que sa demande est conforme à la volonté de Dieu, il sait qu’elle s’appuie sur la parole claire de Dieu.
Donc, il sait que Dieu l’entend et le sachant, il sait qu’il a ce qui est l’objet de sa demande, car la seule base de son espérance est la parole qui dit ce qui doit succéder, et qui constitue la seule base de sa demande.
Le Seigneur nous dit de prier de la sorte, et ainsi il pourvoit à la croissance assurée, forte et continue, de la foi.
Beaucoup prient, mais ne savent pas si c’est la volonté de Dieu qu’ils obtiennent ce qu’ils demandent, et de cette façon, ils ne savent pas s’ils peuvent y prétendre avec assurance et ne sachant pas cela, ils sont dans l’incrédulité quant à l’exaucement de leurs prières.
Le Seigneur ne veut pas que nous demeurions dans le doute. C’est pourquoi il a donné sa parole qui procure à chacun ce qui est nécessaire à toute bonne oeuvre et par laquelle toutes les choses concernant la vie et la piété nous sont données (2 Tim. 3:17 et 2 Pier. 1:3).
Quiconque cherche dans la parole de Dieu les choses qu’Il a prévu là pour tous, et priant pour ces choses en harmonie avec la volonté exprès de Dieu, sait que sa prière est entendue et qu’il possède ce pour quoi il a prié.
En agissant ainsi, les prières seront toujours certaines, la vie sera comblée de dons venant directement de Dieu, et la foi sera sûre et forte, et ne cessera de croître.
Beaucoup prient comme les disciples: "Augmente-nous la foi". C’est bien, mais il ne faut jamais oublier que la foi vient seulement de la parole de Dieu. Aussi, quand la foi augmente, ce ne sera qu’au moyen d’un accroissement en vous de la parole de Dieu. Et la seule façon d’accroître cette parole c’est d’écouter cette parole, en demandant au Seigneur ce qu’elle déclare, en dépendant d’elle pour son accomplissement et en croyant que vous l’avez reçu. C’est alors, et de cette façon que vous recevez la parole et qu’elle vit en vous.
Ainsi, lorsque nous demandons: "Augmente-nous la foi", nous devons nous rappeler en même temps que nous devons nous édifier nous-mêmes "sur notre très sainte foi" (Jude 20).
C’est ainsi que nous cultivons la foi. La foi ne peut se cultiver que sur la parole de Dieu, et par elle, car là où il n’a pas de parole de Dieu il ne peut y avoir de foi.
Et savoir comment exercer la foi, c’est la science de l’Évangile.
RH 28/2/1899
XIII
"Le juste vivra par la foi" (Rom. 1:17).
Qui sont les justes ? Ce sont uniquement ceux qui ont la foi, car l’homme n’est justifié que par la foi.
Car bien que nous ayons péché et soyons "privés de la gloire de Dieu", nous sommes "gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ" (Rom. 3:23).
"Or, à celui qui fait une oeuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due ; et à celui qui ne fait point d’oeuvre, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice" (Rom. 4:4 et 5).
"Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ" (Rom. 5:1). Ceux qui ont la foi, et uniquement eux, sont les seuls justes de la terre.
Or, la foi est la confiance absolue en la parole de Dieu, qu’elle accomplira ce qu’elle a dit. "Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins" (És. 55:11).
Donc, être justifié par la foi, c’est être justifié en dépendant entièrement de la parole de Dieu. Les justes sont ceux qui demeurent dans la parole de Dieu. C’est ainsi que les hommes deviennent justes.
Les hommes doivent non seulement être faits justes par la foi, en dépendant de la parole divine, mais étant justes, nous devons vivre par la foi. L’homme juste vit précisément de la même façon qu’il fut rendu juste.
Nous sommes devenus justes par la foi ; la foi est la dépendance totale de la parole de Dieu. Étant justes, nous devons vivre exactement de la même manière par laquelle nous avons été rendus juste, c’est-à-dire en nous reposant entièrement sur la parole de Dieu.
Et c’est exactement ce qu’a dit Jésus: L’homme vivra "de toute parole qui sort de la bouche de Dieu" (Mat. 4:4). Il est clair qu’il a dit, en d’autres termes, que "l’homme vivra par la foi".
Il n’y a pas d’autre façon de vivre, si ce n’est par la foi, c’est-à-dire, par la parole de Dieu. Sans la foi, sans la parole de Dieu, les hommes n’ont rien d’autre à espérer que la mort.
En réalité, sans la parole de Dieu tout meurt, car au commencement tout a été fait par sa parole. La parole de Dieu est l’origine et la vie de toutes les choses. "Car il dit, et la chose arrive" (Ps. 33:9).
Toutes choses animées et inanimées -le soleil, la lune et les étoiles, les animaux et les hommes-, tous dépendent de la parole de Dieu pour leur existence. Seul l’homme a reçu de Dieu le don merveilleux de choisir. Ce don ouvre la porte à la foi. Quand un homme choisit de vivre par la parole de Dieu, qui est l’unique source de la vie, la foi -la dépendance totale de la parole de Dieu- est le moyen par lequel il s’accroche aux courants de la vie.
Ainsi, "le juste vivra par la foi", et donc, "tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché" (Rom. 14:23).
"Nous ne pouvons pas avoir une expérience chrétienne salutaire, ni obéir à l’Évangile pour être sauvés, à moins que la science de la foi soit mieux comprise et qu’il y ait un meilleur exercice de la foi" (EGW, RH 18/10/1898).
Avez-vous la foi ? Ayez foi en Dieu. Voilà ceux qui gardent la foi de Jésus.
RH 7/3/1899
XIV
"La justice de Dieu est révélée, par la foi et pour la foi" (Rom. 1:17, TOB). La foi est la confiance absolue en la parole de Dieu, comptant que la parole accomplira ce qu’elle a dit.
Existe-t-il donc une justice annoncée par la parole de Dieu, de sorte que l’on puisse dépendre totalement d’elle, en comptant qu’elle accomplira ce qu’elle dit?
Oui, et c’est précisément l’objet du don de Christ "que Dieu a destiné... afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience" (Rom. 3:25).
Puisque Dieu a expressément établi Christ pour qu’il manifeste et énonce la justice de Dieu, la parole de Dieu a été prononcée et nous pouvons nous fier totalement à elle, avec l’assurance qu’elle accomplira ce qu’elle a dit. En d’autres mots, il y a une justice qui peut être reçue par la foi.
Où la trouvons-nous énoncée? Dans le mot "pardon". "Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner" (1 Jn 1:9). "Le pardon se trouve auprès de toi" (Ps. 130:4).
Que signifie "pardonner" ? Ce mot se compose de deux parties: "per" (pour), et "donare" (donner), c’est-à-dire, "donner pour". Pardonner signifie donc tout simplement donner pour. Pour le Seigneur, pardonner le péché, c’est donner pour le péché. Qu’est-ce que le Seigneur donne pour le péché ? Il donne sa justice en pardonnant les péchés.
Donc, quand le Seigneur "per-dona" -donne pour-, il donne la justice pour le péché. Et vu que la justice que le Seigneur possède est la sienne, il est évident que la seule justice qu’il donne est la justice de Dieu.
Tel est le don de sa justice. Tous les hommes ont péché et s’ils doivent être libérés, ils ne peuvent l’être que gratuitement. Et vu que le pardon du péché -la justice de Dieu donné pour le péché- est entièrement gratuit, nous avons ici le don gratuit de la justice de Dieu "qui donne la vie [qui] s’étend à tous les hommes" (Rom. 5:18).
Toute âme qui demande à Dieu le pardon du péché, est en réalité en train de réclamer la justice de Dieu pour le péché. Quiconque demande à Dieu le pardon, le fait selon la parole de Dieu seule, qui déclare le pardon. Et la foi est la totale dépendance de la parole pour l’accomplissement de ce qu’elle dit. Donc la justice vient de la foi.
"Quiconque demande reçoit" (Mat. 7:8). Vous avez souvent demandé à Dieu de pardonner vos péchés, c’est-à-dire que vous lui avez demandé qu’il vous donne pour vos péchés. Mais quand vous faites une telle chose, vous êtes en train de lui demander la seule chose qu’il donne ou peut donner pour le péché : sa justice. Voilà ce que c’est que de demander pardon au Seigneur.
Et effectivement, il pardonne, -il donne pour- vos péchés quand vous le lui demandé. Il dit qu’il le fait et il en est ainsi. "Il est fidèle (c’est-à-dire qu’il ne nous fait pas défaut) et juste pour nous pardonner". La seule chose qu’il donne pour les péchés c’est la justice.
N’êtes-vous donc pas reconnaissant pour la justice qu’il donne gratuitement pour vos péchés, quand vous la lui demandez?
Comprenez-vous que la justice par la foi est aussi simple et claire que de demander pardon à Dieu pour le péché? Cultiver la foi c’est cela.
Croire qu’il vous accorde le pardon pour vos péchés, quand vous le lui demandez, et recevoir avec reconnaissance cette justice comme un don de Dieu, c’est exercer la foi.
Pourtant, il est vrai que nous éprouvons beaucoup d’affliction et de tristesse à cause de notre incrédulité, et de notre ignorance quant à la manière de cultiver la foi (EGW, RH 18/10/1898).
Avez-vous la foi ? Ayez foi en Dieu. Voici ceux "qui gardent... la foi de Jésus".
RH 14/3/1899
XV
"Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité" (Gal.5:6).
Ceux à qui étaient adressé ce passage, au moment où il fut écrit, la circoncision était tout, à cause de ce qu’elle représentait.
Pour eux, la circoncision représentait les oeuvres, et rien d’autre. Elle leur paraissait être la plus grande des oeuvres, plus grande même que la création elle-même, car comme le disent les rabbins : La circoncision est si grande que si ce n’était pour elle, le Saint, béni soit-il, n’aurait pas créé le monde. Elle est aussi grande que tous les autres commandements, équivalente à tous les autres commandements de la loi (Farrar, Life of Paul, chap. 22, para. 5, chap. 35, para. 4).
Cependant, ce qui pour eux est si important, le Seigneur l’a démoli en un instant, en disant: "La circoncision n’est rien" (1 Cor. 7:19) et, en Christ, la circoncision n’a pas de valeur (Gal. 5:6). Prenant en compte ce qu’elle signifiait pour eux, cela équivalait simplement à dire que les oeuvres ne sont rien, et qu’en Christ, elles ne valent rien.
Alors, à tous ceux qui voyant cela pourraient être enclins à se vanter de leur manque d’oeuvres et excuser ainsi le péché, la parole est donnée avec la même fermeté: "l’incirconcision n’est rien" et "en Christ... l’incirconcision n’a pas de valeur" ce qui dans son contexte, revient à dire que l’absence d’oeuvres n’est rien et qu’en Christ l’absence d’oeuvres ne vaut rien.
Ainsi donc, les oeuvres ne sont rien et leur absence n’est rien. En Jésus-Christ, ni les oeuvres ni le manque d’œuvres ne valent rien.
Ainsi, cette parole inspirée exclut absolument les deux catégories de mérite et de toute cause de mérite en elles-mêmes ou en quoi que ce soit qu’elles aient fait ou pas fait.
Et cela est aussi vrai aujourd’hui que jamais. Aujourd’hui, que ce soit des personnes sans Christ ou en Christ, ni les oeuvres ni leur absence n’ont de valeur. Nous lisons dans Testimonies, vol. 5, p. 48 et 49: "Êtes-vous en Christ ? Non, si vous ne reconnaissez pas que vous êtes des pécheurs errants, impuissants et condamnés... Votre naissance, votre réputation, vos richesses, vos talents, vos vertus, votre piété, votre philanthropie, ou quoi que ce soit d’autre en vous, ou en relation avec vous, ne formeront pas un lien d’union entre votre âme et Christ".
Quoi donc? Serions-nous abandonné au vide total? D’aucune façon! Grâce au Seigneur, il y a quelque chose qui est efficace et pour toujours. Bien que ce soit éternellement vrai que "en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur", ni les oeuvres ni l’absence d’œuvres ne valent rien, nous possédons la vérité éternelle que "en Jésus-Christ... LA FOI QUI EST AGISSANTE PAR L'AMOUR" a de la valeur.
Remarquez que ce n’est pas la foi et les oeuvres qui ont de la valeur, mais la foi QUI oeuvre. C’est la foi qui peut oeuvrer par elle-même, et qui le fait. C’est cela, et seulement cela qui est valable pour tout homme, en tout temps et en tout lieu.
La foi vient uniquement de Dieu et en agissant elle accomplit seulement les oeuvres de Dieu. Ainsi, celui qui -en Jésus-Christ- a "la foi qui œuvre", possède ce qui a de la valeur pour que Dieu puisse se manifester dans la chair, en accomplissant les oeuvres de Dieu. Ainsi, "l’œuvre de Dieu, c’est que nous croyions en Celui qu’Il a envoyé".
Ainsi, quand vous êtes en Christ, s’il y a quelque chose de bon en vous, il est entièrement attribuable à la grâce du Sauveur compatissant... Votre relation avec l’Église, la façon dont vous considérez vos frères, ne seront pas valable, à moins que vous croyez en Christ. Il ne suffit pas de croire à son sujet, vous devez croire en lui. Vous devez dépendre entièrement de sa grâce salvatrice.
Avez-vous la foi? Ayez la foi de Dieu. Voici ceux "qui gardent ... la foi de Jésus".
RH 28/3/1899
XVI
"Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair" (Gal. 5:16).
Quelle magnifique promesse! Magnifique en vérité, pour tous ceux qui croient.
Pensez à tous les mauvais désirs de la chair. Comme ils sont étendus et comme leurs clameurs sont sévères! Comme leur domination est oppressive et leur loi tyrannique ! comme leur esclavage est pesant pour l’homme!
Tout le monde les a expérimentés -désirant faire le bien qu’il veut faire, mais ne faisant que le mal qu’il hait ; ayant la volonté de faire le bien, mais sans y parvenir, trouvant du plaisir dans la loi de Dieu selon l’homme intérieur, mais découvrant une autre loi dans ses membres qui combat contre la loi de son esprit, et qui fait de lui le prisonnier de la loi du péché qui régit ses membres, le poussant à s’écrier enfin: "Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?" (Rom. 7:14-24).
Grâce à Dieu, il y a une libération. Elle se trouve en Jésus-Christ et dans l’Esprit divin (Rom. 7:25; 8:1 et 2). Et "la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ, vous a affranchi de la loi du péché et de la mort", dès lors "marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair". Il n’y a pas seulement une libération de l’esclavage de la corruption, mais aussi la glorieuse liberté des fils de Dieu pour tous ceux qui reçoivent l’Esprit, et marchent selon lui.
"Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair".
Observez la liste des oeuvres de la chair: "l’impudicité, l’impureté, la dissolution, l’idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables" (Gal. 5:19-21). Vous n’accomplirez aucune de ces choses, vous obtiendrez la victoire sur elles toutes quand vous vivrez selon l’Esprit. La parole de Dieu l’affirme.
N’est-ce pas là un état désirable? Pouvons-nous imaginer quelque chose de meilleur? Et quand on peut l’acquérir en la demandant et en la prenant, ne vaut-elle pas la peine de la réclamer et de la prendre?
Acceptez la libération que Christ a obtenue pour vous. Maintenez-vous fermement dans la liberté par laquelle Christ nous a rendus libres.
"Demandez, et l’on vous donnera...Car quiconque demande reçoit (Mat. 7:7 et 8). "Recevez le Saint-Esprit" (Jn 20:22). "Soyez... remplis de l’Esprit" (Éph. 5:18). Oui, marchez selon l’Esprit, "le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption" (Éph. 4:30).
RH 14/3/1899
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