L’ESPRIT DE LA PAPAUTÉ OU LE DRAME COSMIQUE DONT NOUS SOMMES ACTEURS
A.T. Jones
Vous trouverez ci-après une étude de A. T. Jones sur L’ESPRIT DE LA PAPAUTÉ dont la forme a été « allégée » pour la rendre plus accessible à notre compréhension actuelle. Bien sûr, le message spirituel qu’elle contient a été respecté et nous sommes certains que vous en apprécierez la profondeur.
L’ESPRIT DE LA PAPAUTÉ OU LE DRAME COSMIQUE DONT NOUS SOMMES ACTEURS
Il serait impossible de nier que l’histoire toute entière de la Papauté s’est toujours placée sous le signe de l’égoïsme absolu et de l’exaltation de soi. Quant au Christianisme, il se situe totalement à l’opposé de ce principe, en proposant le renoncement à soi-même comme ligne de conduite.
Un passage de l’Écriture résume parfaitement cette pensée en indiquant comment son Chef, Jésus-Christ à Lui-même pratiqué ce renoncement.
Philippiens 2 : 5-8 : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, Lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé Lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, Il s’est humilié Lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. »
Différentes traductions rapportent ainsi la pensée centrale de ce texte :
« … n’a point considéré Son égalité avec Dieu comme une proie à arracher »
« … ne pensait pas que cette chose doive être désirée avec ferveur »
« … ne médita pas Son usurpation »
« … ne cherchait pas à la conserver avec empressement »
Deux choses sont à considérer dans ces affirmations. Tout d’abord : l’égalité de Jésus avec Son Père (de nature divine et éternelle comme Lui).
Deuxièmement : cette égalité avec Dieu ne L’a jamais poussé à s’emparer du gouvernement de l’Univers. Donc, Il ne fut pas un usurpateur. (Celui qui s’empare de force d’un gouvernement est un usurpateur ).
Dans ce texte, le chrétien est exhorté à posséder le même esprit que Christ. Mais ce ne fut jamais le cas de la papauté. Dans sa façon d’agir depuis le temps des apôtres, elle a pris précisément le contre-pied absolu d’une telle attitude. Paul écrivait :
« Le mystère de l’iniquité agit déjà » (1 Thes. 2 :7). Aucune manœuvre, si rusée soit-elle, ne fut laissée de côté pour atteindre le but : s’attribuer l’égalité avec Dieu. Chaque pas effectué allait dans ce sens ; c’était le prix à saisir, avec violence s’il le fallait ; il fallait conquérir et conserver cette position d’égalité avec Dieu.
Toute l’histoire de la Papauté pourrait se résumer dans cette lutte constante. Durant vingt siècles –et cela malgré la période de la blessure mortelle- le but fut toujours le même.
Cela est d’un intérêt suffisant pour en chercher l’origine. La clé de ce problème se trouve dans le texte de Philippiens que nous avons cité. Cet « esprit que nous devons avoir en nous et qui était en Jésus-Christ » est l’expression de la pensée de Dieu. Éphésiens 3 : 11 : « … le dessein éternel qu'il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur. » Il est le reflet de Sa gloire et l’image de Sa personne. Hébreux 1 : 3 : « … étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts. » « Toutes choses ont été créées en Lui, les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, les trônes, les dominations les autorités. Tout a été créé pour Lui et par Lui. » (Col. 1 : 16). « Ses activités remontent aux temps anciens, aux jours de l’éternité. » (Mich. 5 : 2).
Bien d’autres textes encore attestent la supériorité de Celui qui s’est humilié en se faisant homme. Aucune prétention n’aurait été déplacée de Sa part. Celui-ci s’est concentré sur le rachat de l’humanité perdue ; et pour ce faire, Il accepta de descendre jusqu’à la mort ignominieuse de la croix… De droit divin et éternel, Il était Un avec Dieu.
Il estima cependant que la manifestation et la préservation de Son droit ne devaient pas être conservées avec empressement. Il n’avait pas à défendre devant quiconque des prérogatives qui Lui appartenaient depuis l’éternité.
Il y avait cependant quelqu’un d’autre qui convoitait le droit qui Lui appartenait par nature. Cette personne voulait usurper l’égalité avec Dieu et se trouvait, par cela même RIVALE de Jésus-Christ. Il faut que nous découvrions qui veut s’emparer de ce droit et nous comprendrons alors le drame décrit dans les Écritures et le secret de la papauté.
Nous pouvons le trouver car il est entièrement décrit ainsi que sa tentative d’usurpation.
« Astre brillant, fils de l’aurore… Chérubin protecteur aux ailes déployées, plein de sagesse, parfait en beauté… Intègre dans toutes tes voies depuis le jour où tu fus créé jusqu’au jour où l’iniquité fut trouvée chez toi. Par la multitude de tes iniquités et l’injustice de ton commerce… Tu as profané tes sanctuaires. Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore, Je te réduis en cendres sur la terre, aux yeux de tous ceux qui te regardent… Tu es réduit au néant et tu ne seras plus à jamais. » (És. 14 ; Éz. 28).
Il est important de savoir ce que sont les chérubins et quel est leur rôle. Dans le sanctuaire dressé dans le désert, il y avait deux lieux : le lieu saint et le Lieu très-saint. Sur le rideau intérieur fermant le haut de ces pièces se trouvait également tissés des chérubins. Le voile qui séparait le lieu saint du lieu très-saint était également orné de chérubins. Dans le lieu très-saint, se trouvait l’arche de l’alliance recouverte d’or, à l’intérieur de laquelle reposaient les tables de la loi, les dix commandements. Et au-dessus, se trouvaient les chérubins de chaque côté du couvercle, le propitiatoire, couvrant celui-ci de leur ombre. C’était le siège de la miséricorde. Ces deux chérubins se faisaient face et regardaient vers le propitiatoire et la loi. C’était entre les chérubins que se manifestait la Sainte Schékinah, nuée de la gloire de Dieu qui illuminait jusqu’au-delà du sanctuaire (Voir Ex. 25 : 10, 11, 16 à 22)
Lorsque le temple de Jérusalem fut construit pour remplacer le tabernacle, tous les murs intérieurs et les faces intérieures des portes furent ornés d’images de chérubins, de palmiers et de fleurs ouvertes. Puis toutes les sculptures et la face interne du sanctuaire furent recouvertes d’or et garnies de pierres précieuses. De plus, deux chérubins furent sculptés d’une hauteur de 10 coudées. L’arche du Témoignage qui avait été déposée dans le tabernacle fut amenée dans le temple et déposée dans le lieu très-saint. Et les deux chérubins qui surplombaient le couvercle furent également placés dans le lieu très-saint sur le propitiatoire, leurs ailes extérieures rejoignant les murs du lieu très-saint, tandis que les ailes intérieures leur couvraient le corps. (1 Rois 6 : 21-35 ; 2 Chron. 3 : 3-14 ; 5 : 1-10).
Le tabernacle et le temple ainsi aménagés n’étaient que l’ombre des choses célestes… Par l’intermédiaire de David, de Salomon reçut des directives pour le guider dans la construction et l’aménagement du Temple. Les chapitres 1 à 10 d’Ézéchiel rapportent les visions montrant au prophète la gloire du trône céleste et de Celui qui y est assis. Il décrit en particulier quatre chérubins ayant chacun quatre visages et quatre ailes. Deux des ailes de chacun étaient déployées au-dessus du trône. Sur le côté des chérubins, reliées avec eux se trouvaient quatre roues vivantes, d’une hauteur effrayante, remplies d’yeux tout autour, et au-dessus du firmament qui les surplombait était l’image d’un trône ayant l’apparence de la pierre de saphir. Et il y avait comme une figure d’homme entourée d’une lumière éclatante. C’était la gloire de Dieu, paraissant surmontée d’un arc dans la nue, comme dans le ciel après la pluie.
Telle était la gloire des chérubins. (Comparez avec Exode 24 : 10 et Apocalypse 4 : 2-6).
Quel fut le processus d’éloignement puis l’opposition à Dieu ?
La position des chérubins était intimement liée au trône de Dieu. Ils sont constamment à proximité de l’arche du témoignage qui contient la loi de Dieu. Ils font partie de la base du trône de Dieu. Puisque le sanctuaire terrestre a été construit en imitation du sanctuaire céleste, il est certain que le lieu le plus sacré se trouve celui où se manifeste la gloire de Dieu, entre les chérubins, au-dessus de l’arche recouverte par le propitiatoire ou « siège de la miséricorde ». On conçoit alors facilement qu’une défection émanant de l’un des êtres commis à une fonction aussi sacrée soit des plus graves. Elle a un retentissement proportionné avec la nature même de cette fonction et de tous les privilèges qui s’y rapportent. Ces derniers ne peuvent être comparés avec ceux d’une fonction subalterne. Souvenons-nous de ce verset : « La justice et l’équité sont la base de Son trône. » (Ps. 97 : 2).
L’Esprit de Prophétie affirme que nous ne pouvons réellement ni comprendre ni expliquer l’origine du mal. L’expliquer serait le justifier. Mais nous pouvons discerner le cheminement qu’il a suivi depuis le cœur de l’une des créatures les plus proches de Dieu. « Parfaite en beauté et en sagesse, marchant dans les pierres de feu, les ailes déployées ». Tant de splendeur et de perfection éclataient chez Lucifer qu’il se prit à se regarder lui-même, oubliant qu’il tenait tout cela uniquement de la bonté de son Créateur ; mais qu’il n’avait rien de tout cela en lui-même ou par sa propre vertu.
Aujourd’hui, combien d’hommes et de femmes comprennent que chacun de nous dépend de Dieu à chaque instant, pour chaque battement de cœur, pour l’exercice de chaque capacité spirituelle, morale ou physique. « Ton cœur est devenu arrogant à cause de ta beauté ; tu as corrompu ta sagesse par ta splendeur. » (Es. 28 : 17).
Ses perfections étaient si grandes qu’il en vint à estimer que sa place, si élevée soit-elle, ne correspondait pas à ses capacités. Il en vint à ambitionner davantage, un rôle plus élevé. Mais, en fait, il n’y avait plus personne au-dessus de lui, entre lui et Dieu. La seule élévation possible qui se présentait était de devenir « l’égal de Dieu ». Il se donnait tout le crédit de ce qu’il était, oubliant que ce n’était qu’un don de Dieu par Jésus-Christ. Il désirait une existence qui lui soit propre, non dépendante. Il s’estimait capable de rivaliser avec Dieu, si on lui laissait le champ libre.
Séduit par un faux raisonnement, il corrompit sa sagesse, entraîné par une évaluation basée sur des apparences et non sur des réalités profondes. Ses conceptions devinrent confuses car il les faisait toujours passer par le biais de son ambition personnelle.
Cependant, rien ne lui indiquait que Dieu partageât son opinion sur lui-même. Il en conclut que quelqu’un s’interposait à ce partage du pouvoir divin ; ce ne pouvait être que Jésus-Christ qui pénétrait les desseins de Dieu, partageant pleinement Sa nature, Ses buts et Son caractère. Jésus-Christ était Celui qui constituait l’obstacle à une démonstration, face aux êtres célestes, de ses grandes capacités. Il se sentait éclipsé par Lui dans l’adoration des anges. Il fallait donc Le supplanter, L’écarter afin de pouvoir « monter sur la montagne de Dieu », « je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, à l’extrémité du septentrion ». (És. 14 : 13). Le septentrion signifie un endroit particulier où la Majesté des cieux siège dans la montagne de Sa sainteté. Utiliser ce terme revenait à dire qu’il voulait vraiment s’emparer de la première place, unique en son genre, attribuée à la Divinité seule. Mais comme cette réalisation ne lui était pas donnée, il devait la prendre de force, par tous les moyens. Il ne fit désormais que méditer comment il pourrait parvenir à ses fins. Il voulait bouleverser l’ordre ancien des choses ; il en venait à jauger toute chose selon ses nouvelles vues. Étant intérieurement séparée de Dieu, même si ce n’était pas encore vraiment visible, les ténèbres s’emparaient de son esprit et il ne voyait qu’au travers d’une lumière faussée… Tous ses raisonnements furent de sa propre production et non de celle de l’Esprit de Dieu en lui.
Cependant, rien ne lui indiquait que Dieu pensait de lui comme il le faisait lui-même. Dieu ne lui offrait aucune occasion de faire valoir d’autres possibilités différentes que celles qui avaient été siennes jusqu’alors. Il s’imaginait être digne d’être invité à prendre une place de puissance qui aurait permis à ses idées nouvelles de se concrétiser. En somme, il ne voulait rien moins que changer la forme du gouvernement de Dieu. Il aurait aimé présenter cela comme un progrès, une innovation profitable à tous. Il se proposait de « réformer » le gouvernement de Dieu.
Mais pour cela, il aurait fallu changer la loi de Dieu et comme Sa loi est l’expression de Son caractère, ni Sa loi ni Son caractère ne peuvent changer car Dieu est le même, hier, aujourd’hui, éternellement et Il n’y a chez Lui ni ombre de changement ni variation. Le gouvernement de Dieu fondé sur la vérité, la justice, le jugement ne peut être abandonné si ce n’est pour donner place à un gouvernement basé sur des principes opposés : l’AMBITION ÉGOÏSTE ET LE MOI. Ces derniers principes entraîneraient, comme le conçoit, l’effondrement de l’Univers lui-même.
Pour nous qui vivons à la fin des six millénaires d’existence de notre terre, il est devenu plus qu’évident qu’une tyrannie basée sur la FORCE et non sur l’AMOUR ne peut mener qu’à la souffrance et à la mort… Il n’y avait pas de situation intermédiaire : l’un de ces deux principes devait régir l’Univers et celui que Lucifer proposait amènerait le chaos et l’anarchie. Si un gouvernement doit être changé à la demande du premier individu mécontent et ambitieux, alors il n’y a plus de gouvernement.
C’était non seulement le bonheur de l’Univers qui était en jeu, mais aussi l’existence du trône de Dieu. Par contre, si le trône de Dieu doit subsister, il faut alors que la rébellion disparaisse.
Il est probable que Lucifer n’avait pas prévu ces extrémités dès le début. Il n’avait pas compris le dessein éternel de Dieu en Jésus-Christ. Il s’imaginait travailler dans l’intérêt de tous, amenant une plus grande liberté de choix à chaque être créé. Sa séparation d’avec Dieu le rendait incapable de comprendre l’aboutissement de ses actions.
Dieu a tout prévu
Dès les jours de l’éternité, Dieu et Son Fils, Jésus-Christ connaissaient ce qui arriverait par le péché de Satan. Ils virent les résultats effrayants d’une telle initiative. Ils savaient que la vie et la mort, le bonheur et la souffrance de toutes les créatures étaient engagés dans cette lutte. Dieu ne pouvait rien changer à l’ordre parfait de l’Univers. C’est pourquoi Dieu essaya de convaincre Lucifer de changer de voie, de revenir en arrière, de se repentir, comme Il le fait pour toute l’humanité actuellement. Les anges qui le suivaient furent aussi exhortés à quitter la voie de perdition pour revenir à Dieu. Le dessein de Dieu est le même pour toutes Ses créatures : Il veut les sauver. Il associe l’homme de bonne volonté à Son œuvre en faveur des perdus. C’est pourquoi l’apôtre Paul a pu écrire : « Les dominations et les autorités célestes connaissent aujourd’hui PAR L’ÉGLISE, la sagesse infiniment variée de Dieu, selon le dessein qu’Il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur. » (Éph. 3 : 8-11). Le problème du péché sur terre n’est que la continuation de ce qui s’est passé dans le ciel. Aussi, il s’ensuit que l’appel de Dieu à l’homme de revenir vers Lui n’est que la continuation de Son appel adressé à Lucifer et à ses anges. Mais Lucifer méconnut et pervertit cet appel à Dieu. Il était tellement imbu de lui-même qu’il crut deviner en cela un désir de Dieu de traiter avec lui d’égal à égal. Au lieu d’y voir la conté de Dieu, il crut discerner une certaine crainte de la part du Seigneur devant des initiatives qui pouvaient mettre en péril le gouvernement divin.
Nous le savons, en aucune façon, Dieu ne pouvait approuver les prétentions de Lucifer. Celui-ci découvrit rapidement que Dieu lui demandait une reddition inconditionnelle et l’abandon de ses prétentions. Aussi décida-t-il de ne pas céder. Il manifesta son propre caractère d’entêtement et d’obstination dans la révolte. Il crut que Dieu ne cherchait pas un accord avec lui, non parce qu’Il ne le pouvait pas, en raison des principes de Son gouvernement, mais parce qu’Il ne le voulait pas.
Ceci ne fit que le confirmer dans ses projets iniques et il conserva l’espoir d’usurper la domination de Dieu. Il parlementa avec tous, montrant que Dieu était sévère, ferme et dur, qu’Il n’était décidé à aucune concession mais s’attendait à une soumission aveugle et déraisonnable, que des êtres tels que lui et les anges ne pouvaient accepter d’être ainsi traités. C’était consentir à s’abaisser à jamais, à rester confinés dans un cercle étroit, sans aucune liberté de développement. Tout cela, d’après lui, était le fruit d’une décision arbitraire de la part de Dieu de favoriser Jésus-Christ qui gardait une place d’honneur et de domination –non pas en raison de quelque mérite qui lui revenait de droit, mais seulement parce que le Père l’avait décidé ainsi, privant tous les autres de leur dignité. Lucifer réussit à faire partager cette opinion à un tiers des anges. Apocalypse 12 : 4 : « Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. »
Pour sauver ceux qui accusaient Dieu de ne penser qu’à Lui-même et à Sa domination, Dieu était prêt à donne Son Fils unique et à se donner Lui-même à travers Lui. C’était tout le contraire de ce qu’affirmait Satan. La rédemption avait été prévue de toute éternité pour éradiquer le mal et l’égoïsme qui pouvaient apparaître dans l’Univers en vertu du principe de liberté respecté par Dieu. Le dessein de Dieu était de rassembler toutes choses, celles qui sont dans cieux et celles qui sont sur la terre.
Lucifer avait péché. Or, le péché ne peut subsister en présence de Dieu. La mort est la seule issue ; mais si Jésus offrait Sa propre vie en rançon, il aurait pu reprendre sa place, pardonné et justifié. Que ce soit dans l’homme ou dans les chérubins qui entourent le trône de Dieu, le péché est le même. L’image de Dieu que le Créateur a placée dans Ses créatures était ternie, abolie. C’était l’égo qui dominait et non plus l’Esprit de Dieu. Il aurait fallu qu’il abandonne volontairement sa prétention à la supériorité et que de nouveau l’image de Dieu soit gravée en lui et reflétée dans sa vie. Sans avoir recours à Dieu et à Jésus-Christ, il ne pouvait se sauver lui-même de cet était.
Dans l’invitation de Dieu à revenir dans son était premier, il y avait la notion du sacrifice de Christ pour lui, comme pour tout homme pécheur. Il aurait fallu qu’il éprouve les sentiments qui étaient en Jésus et dont parle Paul dans le passage cité de l’Épître aux Philippiens, que, comme Lui, « il ne regarda plus comme une chose à convoiter d’être égal avec Dieu et devienne obéissant jusqu’à la mort. » La même chose fut offerte aux anges, mais hélas, ils n’acceptèrent pas plus que leur nouveau chef, Satan.
Que faire d’autre pour eux ? Lorsque ce chérubin oint avait choisi sa propre voie au lieu de celle de Dieu, lorsqu’il avait suivi son propre dessein à la place de celui de Dieu, lorsqu’il avait opté pour une indépendance vis-à-vis de Dieu, lorsqu’il avait non seulement rejeté l’invitation gratuite du Seigneur pour revenir, mais prétendait juger celui même qui lui faisait cette offre, il rejeta doublement le présent du salut par Jésus-Christ. Lorsque Lucifer fit son choix définitif, se confirmant dans cette voie, et que tous ceux qui le suivaient –un tiers des antes- préférèrent lui obéir au lieu de servir Dieu et Christ, que pouvait-on encore faire pour eux ? Absolument rien.
Ils avaient délibérément choisi et confirmé leur décision. Ils avaient rejeté le salut de manière catégorique et Dieu ne pouvait plus que les laisser à leur dessein. Mais Dieu et le péché ne pouvaient cohabiter plus longtemps. Le Ciel ne pouvait rester le Ciel s’il continuait à les héberger. D’autre part, eux ne s’y sentiraient plus à l’aise et il fallait qu’ils soient chassés. Comme ils résistèrent, « il y eut guerre dans le Ciel, Michaël et Ses anges combattirent contre le dragon et ses anges et n’eurent pas l’avantage. Il ne se trouva plus de place pour eux dans le ciel. » Apoc. 12 : 7-8.
Ils auraient voulu chasser Dieu et Christ du ciel et prendre leur place. Être à la place de Dieu était désormais leur but, leur motivation. Mais heureusement, ils furent précipités dans les abîmes de ténèbres où ils sont retenus en vue du jugement final. 2 Pierre 2 : 4 : « Car, si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais s'il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement… » Cela peut être traduit par l’esclavage des ténèbres. Le mot grec employé signifie que ces ténèbres étaient absolument impénétrables sans le moindre rayon d’espoir venant de Dieu.
Pourquoi ne furent-ils pas détruits ?
A l’ouïe de ce drame, plusieurs questions viennent à l’esprit : Pourquoi Dieu n’a-t-Il pas détruit les mauvais anges d’un seul coup ? C’est que Dieu est préoccupé tout d’abord par le mauvais principe véhiculé par ces anges et les faire disparaître n’aurait pas forcément éliminé l’idée de l’ego, supérieur au renoncement à soi…
La sagesse et la justice de Dieu avaient été remises en question par l’une des principales créatures de Son royaume. Comme il s’agissait d’un dessein éternel, cela prendrait l’éternité pour le faire comprendre aux personnes dont l’existence est mesurée dans un temps très court. Il faudrait déployer ce dessein pendant l’éternité pour qu’il soit compris et apprécié par des êtres dont la vie est courte. Satan avait réussi à convaincre le tiers des habitants du ciel, eux qui connaissaient déjà l’efficacité du gouvernement divin. Qu’en serait-il alors des autres ?
Lucifer avait représenté Dieu comme exigeant, dur, arbitraire, volontaire, incapable de faire un sacrifice pour Ses créatures. Il avait réussi à le faire voir ainsi pour beaucoup de créatures. Le fait de les détruire de suite aurait laissé le doute planer dans les esprits limités qui ne comprenaient pas le dessein infini. On aurait pu penser que Lucifer et ses acolytes n’avaient peut-être pas mérité ce sort. Cette suspicion aurait pu inciter à penser que finalement Satan avait raison. Un service de crainte et d’esclavage se serait alors instauré dans les cieux. Ce sont les termes que Lucifer utilisa contre Dieu.
Ce raisonnement n’est pas imaginaire. En effet, lorsque ce chérubin oint, hautement exalté, si glorieux qu’il était appelé « Porteur de lumière » ce qui signifiait qu’i portait la lumière de Dieu partout où il allait, lorsqu’une telle créature n’ayant pas de supérieur dans les hôtes célestes, se méprenait sur les desseins de Dieu, les conséquences étaient graves. Ceux qui étaient moins doués que lui et dont il était le chef n’aurait pu que se méprendre sur le dessein et le caractère de Dieu s’Il avait immédiatement éliminé le fauteur de trouble. Les insinuations que Lucifer avait disséminées un peu partout avec beaucoup de ruse auraient porté des fruits de doute envers Dieu chez les habitants des parvis célestes.
Tenant compte de la situation et des principes impliqués, il était impossible dans la nature des choses pour le Seigneur de mettre fin au mal, en éliminant les auteurs du mal. Tout ce que Dieu pouvait faire était de laisser aller les choses jusqu’à ce que les prétentions de Satan aient fait leur preuve, afin que le problème soit compris par tous dans les cieux et sur la terre. Plus tard, lorsque toute trace de mal aura disparu avec la destruction des méchants, chaque genou fléchira dans le ciel, sur la terre et sous la terre et toute langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur de la gloire de Dieu le Père.
Éphésiens 1 : 9-10 : « Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté ; le dessein bienveillant qu'il s’était proposé en lui, pour l’exécuter quand les temps seraient accomplis ; réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. »
Dans le royaume de Dieu, ce sera alors TOUS EN CHRIST et NON à l’EGO.
On pourrait aussi poser la question : Pour éviter tout cela, Dieu n’aurait-Il pas pu créer Lucifer et ses anges, de manière à ce qu’ils ne pêchent pas ? Mais Il ne le POUVAIT pas ! Les créer sans la possibilité de pécher, c’était leur ôter du même coup la possibilité de choisir et alors non seulement ils n’auraient pas été libres de penser mais aussi incapables de penser. Cela aurait signifié : être sans discernement, semblable à une machine. Cela ne pouvait pas les rendre heureux ni être à l’honneur de Celui qui les aurait créés ainsi.
La liberté de choix est essentielle pour l’intelligence humaine et la liberté de penser est à la base de cette faculté… Dieu a créé des êtres libres de choisir, de penser et d’agir. Il est Lui-même l’auteur de ces facultés et ne peut les refuser aux anges ou aux hommes. Cela concourt bien plus à Son honneur de créer des êtres libres, même s’ils doivent choisir le mal qu’en les créant de telle manière qu’ils ne soient que des automates…
Il en ressort donc que la capacité de s’éloigner de Dieu, de Lui obéir, de Le renier faisait obligatoirement partie de cette liberté dont Dieu prit le risque auprès de Ses créatures. C’est l’un des points essentiels du dessein éternel qu’Il avait formé en Jésus-Christ.
Si nous remontons dans la pensée à l’époque d’avant la création, nous comprenons que Dieu n’est pas un Être qui se suffit à Lui-même. Sa joie n’est pas comblée en s’asseyant solitaire et centré sur Lui-même. Il a besoin de déverser Son amour sur l’Univers infini, peuplé de créatures en harmonie avec Lui. C’est là la plénitude de la joie éternelle.
Par contre, cela implique forcément le risque que l’une ou l’autre de ces créatures choisisse de ne plus obéir à Dieu, de Lui retirer sa confiance, de préférer sa propre volonté à la volonté de Dieu. Ce risque devrait-il entraîner la nécessité de ne pas créer, de rester éternellement solitaire ? C’est inconcevable. Dieu deviendrait un être inutile et Il ne serait même plus Dieu puisqu’Il serait entravé dans Ses desseins.
Heureusement, il n’en est rien. L’amour de Dieu avait prévu de se donner lui-même pour effacer le péché et restaurer ses créatures dans le dessein primitif. Les anges qui ont péché et les hommes ont une seconde chance de faire le bon choix entre Dieu et eux-mêmes, entre la vie et la mort. Ceux qui choisiront la mort une seconde fois l’obtiendront et les autres qui auront choisi la vie connaîtront la vie éternelle, et la plénitude de l’amour parfait.
C’est là le mystère de Dieu : Christ tout en tous, image de Dieu, reflet et empreinte de Sa personne faite d’amour, de miséricorde et de justice. Héb. 1 : 3 : « étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne. »
La chute de l’homme et le sort du monde
Satan et ses anges ayant été chassés du Ciel n’avaient pas de lieu qui leur soit destiné. Ils étaient dans les ténèbres qu’ils avaient choisies. Satan poursuivit sa faute première en pensant qu’il pouvait se diriger indépendamment de Dieu. Il restait déterminé à devenir l’égal de Dieu. Son plan était maintenant de pervertir d’autres mondes. Son premier succès dans le Ciel lui laissait penser qu’il pouvait aussi obtenir le même résultat ailleurs… Son ancienne faute était attachée à lui et faussait son raisonnement pour l’avenir. Il avait accusé Dieu d’être dur, arbitraire, inflexible et de n’accepter aucune concession face à Ses créatures. Le fait d’avoir été chassé du ciel confirmait, à ses yeux, cette opinion. Il se disait maintenant que s’il arrivait à convaincre d’autres mondes, qui le suivraient, ceux-ci seraient alors, eux aussi, chassés de la présence de Dieu. Ceci augmenterait sa puissance de domination. Et si un monde cédait, pourquoi pas un autre, un autre encore et finalement, il se trouverait posséder une domination égale à celle de Dieu. C’est dans de tels sentiments qu’il s’approcha de notre planète Terre. Fut-ce sa première tentative ou bien en avait-il fait d’autres auparavant ? Nous ne le savons pas. Mais il réussit à attraper dans ses filets ce monde et ses habitants.
Dieu avait créé l’homme –homme et femme- légèrement inférieur aux anges. Il l’avait placé en Éden, lui remettant la domination de la terre et de tout ce qui la peuplait. Il avait fait pousser du sol des arbres et des plantes et l’arbre de vie au milieu du jardin. Il lui avait donné tout ce qui pouvait contribuer à son bonheur. Le premier couple pouvait jouir de tout cela à jamais ou le refuser…. Dieu mit aussi dans le jardin l’arbre de la connaissance du bien et du mal avec défense de s’en approcher et d’en manger le fruit… L’homme fut prévenu : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras. »
Fort de son expérience de mensonge et de ruse, Satan vint en Éden. Il était animé de la même méchante ambition que dans le Ciel. Ayant engagé une conversation avec la femme, celle-ci dit : « Nous pouvons manger de tous les arbres du jardin, mais concernant le fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : ‘Tu n’en mangeras pas, tu ne le toucheras pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.’ Immédiatement le serpent reprit son argumentation : ‘Tu ne mourras sûrement pas mais Dieu sait que le jour où tu en mangeras, tes yeux s’ouvriront et tu seras COMME DIEU (égale à Dieu) connaissant le bien et le mal. »
Ces mots donnent la véritable pensée qui fut proposée à la femme. Ce n’est pas « tu seras comme des dieux, mais comme Dieu Lui-même ». Satan voulait faire partager son ambition d’égalité avec Dieu par les hommes.
Comme précédemment, Satan insinue le doute sur la Parole de Dieu : « Dieu a-t-il réellement dit ? » Plutôt qu’un mot, c’est un grognement sarcastique qui est employé partout dans le monde pour exprimer la suspicion. Aucune autre expression ne peut rendre cela.
Ayant suggéré à Ève le doute, suspicion et interrogation sur l’affirmation du Seigneur concernant un certain arbre du jardin, il continue sa conversation tendant à faire croire que Dieu a des projets pour les éloigner de cet arbre. C’est sa parole contre celle de Dieu. Il déclare que Dieu savait qu’ils ne mourraient pas s’ils en mangeaient mais qu’Ils auraient, au contraire, un avantage et deviendraient comme lui ; donc Dieu voulait les priver de cet avantage incontestable, car Il craignait de voir leur égalité avec Lui.
Ainsi, du début à la fin, Satan projetait sur Dieu les traits horribles de son propre caractère méchant afin de saper complètement la confiance de l’homme en Lui… C’était la même mauvaise intention qui fut à la base de sa course au Ciel. Malheureusement, la femme fut séduite par cette possibilité de devenir comme Dieu et elle crut Satan plutôt que Dieu… Elle prit du fruit en mangea car il lui semblait précieux pour ouvrir l’intelligence.
En lui-même l’arbre n’avait pas de vertu spéciale, mais il représentait un test concernant la fiabilité envers Dieu pour les hommes. Combien facilement, on douta de la Parole de Dieu malgré toutes les preuves qu’Il avait données de Sa droiture et de Son amour.
Voilà comment c’est aussi l’ambition de devenir ÉGAL Á DIEU qui introduisit le péché sur notre planète, comme cela avait été le cas dans le Ciel. Il avait placé devant l’esprit de la femme la même possibilité, celle-ci devant résulter de la désobéissance envers Dieu. C’est donc bien le désir de satisfaire le MOI qui est à l’origine de chaque péché.
« Ève donna également du fruit à son mari et il en mangea. » Il accepta cette situation pour ne pas être séparé de sa femme, bien qu’il fut conscient de son erreur. Lorsque leurs yeux s’ouvrirent, ils surent qu’ils étaient nus. La gloire de Dieu qui les avait habillés comme d’un vêtement les avait quittés… Se sachant nus, ils se cachèrent de la présence du Seigneur. Étant coupables, le Seigneur leur faisait peur. Quand ils étaient innocents, ils avaient aimé Sa présence sainte et bienveillante. Le péché sépare l’âme de Dieu et remplit de crainte lors de Son approche. La justification lie l’âme à Dieu et la rend heureuse de sa gloire.
Une autre image dans l’homme
Le but de Dieu en créant l’homme était de mettre en Lui Son image et Sa gloire. Ils devaient les refléter continuellement. C’est ainsi qu’á travers eux, c’était Dieu que l’on voyait. Aussi longtemps qu’ils écoutèrent la Parole de Dieu et marchèrent selon Son conseil, ils furent le reflet de la gloire divine. Dès qu’ils péchèrent, cette gloire leur fut retirée. Ils n’étaient plus affiliés à Dieu mais à Son ennemi, Satan.
Dieu avait parlé clairement et s’ils étaient restés fidèles à cette parole, s’ils lui avaient accordé toute leur confiance, s’ils avaient refusé de ne rien écouter d’autre pour être guidés, alors la pensée et l’esprit de Dieu auraient continué à habiter en eux. Mais lorsque l’ennemi leur suggéra des pensées malveillantes et remplies de doute, alors la porte de communication avec Dieu fut fermée et ils furent le réceptacle des pensées de l’ennemi. Cet esprit est inimitié contre Dieu et ne peut être soumis à la loi de Dieu.
Lorsque le Seigneur demanda à l’homme : « As-tu mangé de l’arbre dont je t’avais commandé de ne pas manger ? », il répondit : « La femme que Tu as mise près de moi m’a donné du fruit de l’arbre et j’en ai mangé. » Au lieu de répondre franchement en s’impliquant lui-même, il le fit indirectement, de façon évasive en rejetant la faute sur Dieu et sur la femme. Ainsi, tenta-t-il de s’abriter derrière eux, de se disculper en les accusant. Cela était l’image du caractère de Lucifer. Et maintenant cela se reflète clairement dans l’homme.
Ensuite, Dieu demanda à la femme : « Qu’as-tu fait ? ». Au lieu de répondre clairement : « J’ai désobéi à Ta Parole », elle veut également faire retomber la responsabilité sur quelqu’un d’autre qu’elle pour se protéger. Elle répond : « Le serpent m’a séduite et j’en ai mangé. »
De telles réactions ne viennent pas du Seigneur. Elles habitent maintenant dans chaque être humain, tout le monde le sait. Ce n’est pas propre à l’homme de reconnaitre franchement sa culpabilité, de confesser une faute ouvertement et spontanément. Le premier mouvement du cœur humain consiste à s’abriter derrière quelqu’un ou quelque chose… Et si, malgré tout, celui qui est accusé ne peut y échapper, ce sera toujours en trouvant des circonstances atténuantes pour être le moins coupable possible. Cet esprit nous pousse à penser que nous sommes les derniers à avoir pu faire le mal. Même lorsque nous l’avons fait, nous argumentons. Nous nous donnons raison, de toute façon. C’est là, la véritable base de la revendication d’infaillibilité. Ce n’est pas le Seigneur qui a disposé ainsi le cœur de l’homme. C’est une conséquence du péché, la suite inévitable de l’emprise que Satan exerce sur l’homme ; c’est la voie du péché. Ainsi, l’homme et la femme se soumirent-ils à lui et furent-ils amenés à refléter son image mauvaise qui est l’exaltation du moi. Le moi est partout, à travers tout. Mais non pas l’Esprit de Dieu.
Le mystère de Dieu
Dans un certain sens, la promesse de Satan à la femme : « Vous deviendrez comme des dieux », fut accomplie. Ils devinrent « comme Dieu ». Selon sa propre estimation, Satan se croyait égal à Dieu ; l’esprit qu’il manifestait avait été accepté par l’homme et avait pris racine en lui. Ainsi, maintenant les humains compteraient sur eux-mêmes comme Dieu, certains qu’ils ne pouvaient pas se tromper. Ils accuseraient le Seigneur plutôt que de reconnaître leurs torts. Le même esprit malfaisant qui était en Satan se trouvait désormais dans le couple humain, l’amenant à toujours exalter le moi. Après le péché, Dieu dit : « Voyez l’homme est devenu comme l’un de nous, connaissant le bien et le mal. » (Gen. 3 :22) L’homme n’était pas devenu comme Dieu dans la vérité et la droiture mais dans la connaissance du mal. Celui-ci domina leur esprit et ils placèrent le moi à égalité avec Dieu.
Voyons un autre passage de l’Écriture : Michée 6 :8 :
« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; et ce que l’Éternel demande de toi, c’est que tu pratiques le droit, que tu aimes la loyauté, et que tu marches humblement devant Dieu. »
L’homme en était arrivé à considérer préférable de marcher seul plutôt qu’avec Dieu. Le Seigneur l’invite : « Sois heureux de prendre la place la plus basse, celle de l’humilité, qui est aussi la mienne ; viens et marche avec moi. »
Si nous revenons à notre texte initial de Philippiens 2 ; nous y sommes exhortés à posséder le même esprit, les mêmes sentiments que ceux de Jésus qui S’est humilié Lui-même, ne cherchant point à établir Son égalité avec Dieu. Le Seigneur nous invite à abandonner l’esprit que Satan a mis en nous et à revenir à Lui. Un autre passage de l’Écriture affirme : « Celui qui s’élèvera lui-même sera abaissé et celui qui s’humiliera lui-même sera élevé. » Laissons pénétrer en nous cet esprit qui est celui de Jésus-Christ Lui-même.
Mais l’homme ne possédait pas en lui cette force de s’humilier lui-même. Il était capable de confesser ses fautes et ne pouvait que se trouver des excuses alors qu’il avait complètement tort. Il était devenu esclave, ayant perdu toute liberté. Il n’avait plus la force de penser et de sentir autrement que comme Satan le faisait lui-même.
Ainsi, l’obscurité recouvrait la terre et les peuples. Cette obscurité était totale, sans rayon de lumière… Mais Dieu ne voulait pas abandonner l’homme dans cette obscurité sans lui donner une autre possibilité de choisir la Lumière et la Vie. Ce serait seulement s’il refusait obstinément la lumière que Dieu lui proposait qu’il resterait alors dans les ténèbres impénétrables qu’il avait choisies.
C’est pourquoi le Seigneur dit au serpent : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance. » Gen. 3 :15.
Par cette déclaration, Dieu déchire le voile de totale obscurité et ouvre une voie de liberté pour les captifs asservis, sans secours, dans les ténèbres. À nouveau, l’homme allait connaître la liberté de choix.
Jamais Dieu n’a lié l’homme à Lui-même par un avertissement absolu et indiscutable comme le fit Satan. NON. Dieu est à jamais l’auteur de l’intelligence, de la liberté du libre consentement… Même maintenant, Il ne peut contraindre l’homme à prendre la voie de la droiture et à la garder. Il replace l’homme dans la position d’un être libre de choisir qui il veut servir : Dieu ou Satan, le bien ou le mal, Christ ou le Moi.
Et pour quiconque veut suivre Dieu et se soumettre à Sa volonté, aucune puissance de l’univers ne peut l’obliger à rester sous la domination de Satan et du péché.
Ici encore, Satan se fourvoya. Méconnaissant le véritable caractère de Dieu, il pensait que ce caractère même qu’il imaginait dur et arbitraire éloignerait l’homme de lui. Ainsi, les choses tourneraient à son avantage. Il lui semblait qu’une véritable amitié existait entre lui et les hommes pécheurs…
Mais au moment où il se félicitait du succès de ses entreprises, il fut surpris et alarmé par ces paroles venant de Dieu : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité. » Ainsi, sa domination serait constamment contestée et certains échapperaient à son joug… Et ces propos furent suivis d’une autre phrase encore plus étonnante : « La descendance de la femme t’écrasera la tête et tu lui blessera le talon. » Il comprit alors que sa cause était en danger. Ce qui lui avait paru acquis, certain, était remis en doute ; la défaite était possible. Il perdait du terrain. Une telle situation ne lui était jamais arrivée et il ne pouvait pas en prévoir l’issue. C’était un mystère.
C’est vraiment le mystère de Dieu, cette inimitié, cette haine du mal que Dieu place en chaque personne dès sa naissance. Celle-ci pousse à désirer le bien plutôt que le mal. Et comme cette délivrance du mal ne se trouve qu’en Christ (Rom. 7 : 14-25), cette promesse de mettre l’inimitié entre Satan et le genre humain est la promesse de Christ Lui-même, le « Désiré » de toutes les nations.
C’est le don de la foi à l’homme. Christ est l’auteur et le consommateur de la foi (Héb. 12 :2). Christ demeure dans le cœur par la foi. Il est en nous l’espérance de la gloire et c’est là le mystère de Dieu (Col. 1 : 26-27).
Ce mystère de Dieu avait été gardé dans le silence dans les temps éternel. Mais quand les temps furent révolus, Dieu envoya Son Fils, né d’une femme, né sous la loi, pour racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous puissions recevoir l’adoption en tant que fils. (Gal. 4 :4).
C’est alors que furent comprises des choses que les prophètes avaient désiré voir et comprendre mais n’avaient pu voir et comprendre, des « choses qui avaient été tenues secrètes depuis la fondation du monde. » (Mat. 13 : 35). Dans la tentation de Christ, tous les royaumes du monde et leur gloire Lui furent offerts. Mais Il ne pouvait les obtenir qu’en adorant Satan, le dieu de ce monde. Cependant, en contraste, le Christianisme n’est pas une domination mais un service.
Matthieu 20 : 25-28 : « Jésus les appela et dit : Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands abusent de leur pouvoir sur elles. Il n’en sera pas de même parmi vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, sera votre serviteur et quiconque veut être le premier parmi vous sera votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner Sa vie en rançon pour beaucoup. »
Cette liberté que Christ donne aux siens, c’est la liberté de l’amour qui sert l’autre. La foi de Dieu est accomplie dans cette phrase : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Gal. 5 :14.
Christ s’est dépouillé de Lui-même pour prendre la forme d’un serviteur. Il a volontairement assumé la nature humaine, par son libre consentement. Bien qu’Il fût de nature divine, Il n’apparut pas comme tel. Il voila ce qui en Lui aurait suscité l’admiration de l’Univers. Il marcha sur la terre comme un homme. Il devint pauvre afin que par Sa pauvreté, nous fussions enrichis. Il marcha parmi les hommes, amenant la bénédiction partout où Il allait. À Son appel, des légions d’anges auraient pu L’entourer et Lui porter secours, mais Il resta inconnu et non confessé si ce n’est par quelques disciples. L’atmosphère était polluée par la malédiction. Alors qu’Il accomplissait Sa mission d’amour et de miséricorde, peu de gens Le remerciaient et L’appréciaient. La plupart de Sa nation Le regardait avec mépris.
Lui qui était habitué à la gloire céleste, entouré de chants de louanges et d’actions de grâce proclamées par des milliers de voix, Il a volontairement renoncé à cela pour devenir un homme mortel… Il aurait pu repousser la mort et la refuser mais Il a offert Sa vie sans qu’on doive la Lui prendre ; c’était un acte consenti pour le salut de l’homme… Il prit le péché du monde qui roula sur Lui comme une montagne. Donnant librement Sa vie, Il ouvrit à l’homme la porte de l’immortalité… Il ne fut pas contraint à mourir. Ainsi, tout le trésor du ciel fut déversé en un seul présent pour sauver l’homme perdu. La victoire qu’Il remporta fut désormais acquise pour tout le genre humain.
Quelle merveilleuse condescendance ! Il aurait pu lutter contre les situations inhérentes à la nature humaine en déversant un flot de vitalité divine. Mais Il ne le fit pas et voulut connaître les limitations de l’homme… Il le fit afin que l’Écriture puisse s’accomplir et le plan de la rédemption devenir une réalité… Il descendit d’étape en étape pour occuper la place la moins enviable. Quelle humilité ! Elle impressionna les anges. Aucune langue ne peut exprimer complètement ce que cela représentait : le Roi de l’Univers devint un homme bafoué… Il supporta les insultes, les accusations honteuses, les reproches, les outrages. Sur Son propre territoire, Il n’avait aucun lieu sûr pour Lui. Il devait fuir d’un lieu à l’autre. Il fut trahi par l’un de Ses propres disciples, renié par un autre des plus fervents. Raillé, couronné d’épines, flagellé, Il dut porter la croix sur Ses épaules sanglantes, déchirées par le fouet. Son cœur ne fut pas insensible à ce mépris et à cette ignominie… Pur, saint, sans souillure, Il souffrit comme le plus coupable des criminels, mais Sa propre souffrance était surpassée par celle qu’Il éprouvait pour les hommes perdus qui L’entouraient. « Tous ceux qui me voient se moque de Moi. Ils ouvrent les lèvres et hochent la tête. » Ps. 22 : 7. Étant mis au ban des accusés, Sa propre famille le renia. Sa mère eut le cœur percé comme par une épée. Cependant Jésus méprisa l’ignominie, regardant aux résultats de Son sacrifice, non seulement pour Son peuple mais pour le monde entier et même pour tout l’Univers créé par Dieu.
Christ devait mourir à la place de l’homme, porter la peine de son péché. Ce n’était pas assez que Jésus meure pour satisfaire aux exigences de la loi bafouée ; encore fallait-il qu’Il meure d’une mort honteuse, à cause de la haine de Satan qui se servait des hommes pour accomplir ses desseins. Ainsi, il fut démontré à l’Univers entier où conduisait le principe de l’exaltation du moi face au désintéressement et au sacrifice de Christ. Satan était bien « meurtrier dès le commencement ». Il l’avait prouvé au cours du procès de Jésus et à Golgotha. Il accumula les pires sévices sur la tête de Celui qui se donnait en pensant d’abord aux autres. Les paroles qu’Il prononça depuis la croix le prouvent).
Mais Dieu Le fit ressusciter des morts…
Éphésiens 1 : 20-23 : « Il l'a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds, et il l'a donné pour chef suprême à l'Église, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. »
Et Lui, dès que Son sacrifice fut agréé par Son Père, fit la promesse de l’Esprit Saint à Ses disciples (Act. 2 : 33 ; Éph. 3 : 16, 17).
Ainsi, ayant connu par Christ le « mystère de Dieu » qui avait été caché dans les âges précédents et qui était maintenant révélé, les apôtres comprirent et firent connaître, jusque dans les pays païens, « Christ en vous, l’espérance de la gloire ». ils prêchèrent les richesses incompréhensibles de Christ, car désormais, les puissances et les principautés dans les lieux célestes participaient pleinement à la réalisation du dessein éternel de Dieu en Jésus-Christ.
Les disciples prêchèrent que, par l’esprit de Christ dans le cœur, chacun serait en mesure d’oublier son MOI, de prendre la forme d’un serviteur, obéissant jusqu’à la mort.
Satan n’avait rien pu faire pour empêcher le sacrifice de Christ ; Celui-ci avait triomphé ; maintenant, il s’attaquerait à Ses disciples, tout au cours des âges et jusqu’à la fin. L’apostasie pénétra les rangs de l’Église naissante. Des loups entrèrent dans la bergerie n’épargnant pas le troupeau. Ce mystère de l’iniquité, dont parle l’apôtre Paul allait se développer durant des générations. Les deux « mystères », le mystère de Dieu et le mystère de l’iniquité, obéissant à deux principes opposés allaient se combattre pendant des siècles. C’est ainsi que surgit l’institution qui obéit au principe de l’exaltation du MOI : la papauté. Comme Satan dans le ciel, elle veut « changer la loi de Dieu » et « se proclamer Dieu, dans le temple de Dieu. »
Les évènements que nous avons vécus s’ajoutent à ceux du passé pour prouver que la papauté a la prétention de diriger toutes choses et d’être même capable de changer la loi de Dieu. C’est ce qu’elle fit en laissant de côté le second commandement et en modifiant le quatrième commandement. Pour garder le chiffre de dix, elle divisa le 10ème commandement en deux parties. C’est une usurpation de l’autorité divine qui ira en s’accentuant avec le temps.
Ainsi, malgré certaines apparences (mélange de vérités à l’erreur), la Papauté incarne l’esprit de Satan qui est l’exaltation du MOI, mettant Dieu de côté.
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Nous espérons que la lecture de ce texte en fera réfléchir beaucoup d’entre vous sur la nécessité absolue de ne pas opposer sa propre volonté à celle de Dieu. Recherchons sans cesse la direction de Celui qui est « doux et humble de cœur » [Jésus-Christ]. Qu’Il soit notre exemple tous les jours de notre vie.
Madeleine Vaysse