Sermon Nº 12

(index)
(catalogue)

DES DEUX, IL A FAIT UN SEUL HOMME NOUVEAU

Éphésiens 2:13 à 15: "En Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car Il est notre paix, Lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié, ayant anéanti par Sa chair l'inimitié... afin de créer en Lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix". La paix est créée seulement par ce moyen; et tout est en Lui-même. Et Il a créé cette paix pour pouvoir réconcilier les deux (Juifs et païens) à l'égard de Dieu en un seul corps par la croix, "ayant anéanti par sa chair l'inimitié". En marge, il est dit: "ayant détruit l'inimitié en Lui-même"; -en allemand- "ayant mis à mort l'inimitié au travers de Lui-même"; et "Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; car par Lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit" (Éph. 2:13 à 14). Il est vrai que Christ a fait des Juifs et des païens "un seul", mais d'abord, Il a fait 'un autre' avant que les deux, Juifs et païens, puissent devenir un seul. Donc 'les deux' des versets 13 et 14 ne sont pas 'les deux' des versets 16 et 17. Dans les versets 13 et 14, 'les deux' sont Dieu et l'homme, séparé de Dieu qu'il soit proche ou éloigné. Donc, Il a d'abord aboli dans Sa chair l'inimitié de l'homme à l'égard de Dieu, inimitié qui ne peut être soumise à la loi de Dieu. Ceci pour que, en Lui-même, Il fasse des DEUX, UN SEUL homme nouveau, et qu'ainsi Il établisse la paix. Le nouvel homme n'est pas formé des deux hommes qui sont en désaccord, mais de Dieu et de l'homme. Au début, l'homme fut créé "à l'image de Dieu". En le regardant, on était amené à penser à Dieu, car il reflétait l'image de Dieu, Dieu et l'homme ne faisaient qu'un et ils seraient toujours restés 'un', si l'homme n'avait pas écouté Satan, et reçu son esprit. qui est inimitié contre Dieu. Cet esprit accepté par l'homme le sépara de Dieu. Dieu ne put pas venir Lui-même à l'homme pécheur, car celui-ci ne peut supporter sans voile la gloire de Sa présence. "Notre Dieu est un feu dévorant" pour le péché, donc si Dieu rencontrait un homme tel qu'il est, celui-ci serait foudroyé. Les hommes pécheurs ne peuvent pas rencontrer Dieu en personne et vivre.

Apocalypse 6:13 à 17 nous dit que: "Le ciel se retira comme un livre qu'on roule; … Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de Celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'Agneau; car le grand jour de la colère de l'Agneau est venu, et qui peut subsister?" Un homme pécheur, de lui-même, en face de Dieu, préfère être sous une montagne plutôt que là où la gloire visible de Dieu resplendirait. Pour que Dieu puisse atteindre l'homme et s'unir à nouveau à lui, se révéler encore à lui, Jésus-Christ s'est offert et Dieu est apparu en Lui, avec Sa gloire voilée par la chair humaine afin que l'homme pécheur puisse le regarder (le contempler) et vivre. En Christ, l'homme peut paraître devant Dieu et vivre, parce qu'en Christ la gloire de Dieu est si voilée, si modifiée que le pécheur n'est pas consumé. Dieu est entièrement en Christ car "en Lui habite toute la plénitude de la divinité corporellement."

Quand Jésus vint pour ramener l'homme à nouveau à Dieu, Il voila Sa gloire dévorante, afin que l'homme puisse contempler Dieu tel qu'Il est dans toute Sa gloire en Jésus-Christ, et vivre. Tandis que, hors de Christ, en lui-même, aucun homme seul ne peut voir Dieu et vivre. En Christ, voir Dieu, c'est vivre, car en Lui est la vie, et la vie est la lumière des hommes. Ainsi Dieu et l'homme furent séparés par l'inimitié, mais Christ intervint et en Lui ils se rencontrent; alors les deux sont un seul: voilà le nouvel homme.

Ainsi, seule la paix peut exister. Christ opère ainsi la réconciliation entre Dieu et l'homme. C'est 'l'atonement' (at one ment) -faire des deux un seul (être)-. Le Seigneur Jésus s'est donné Lui-même et en Lui-même, Il a aboli l'inimitié pour faire en Lui-même 'des deux'  -Dieu et l'homme- un seul homme nouveau, créant ainsi la paix. Venons-en à l'autre expression 'les deux' du verset 16: "… les réconcilier, l'un et l'autre (Juif et païen) en un seul corps, avec Dieu". Christ réconcilie 'l'un et l'autre' en Dieu dans Son propre corps, où a lieu 'l'atonement' "en détruisant par elle (la croix) l'inimitié. Il est venu annoncer la paix à ceux qui étaient loin (les païens), et la paix à ceux qui étaient près (les Juifs); car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père".

A cause de leur propre mérite, les Juifs étaient séparés de Dieu et ils étaient aussi éloignés que les païens. Mais Dieu avait fait des promesses à leurs pères, et "ils sont aimés à cause de leurs pères". Et ils avaient un avantage, car à eux appartenaient "l'adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte et les promesses". A cause de cela, ils étaient proches. Et Christ prêcha la paix à ceux qui étaient proches, ce dont ils avaient besoin.

Ainsi par Lui, les deux ont accès par un seul Esprit, au Père, "ayant aboli dans Sa chair l'inimitié", ayant anéanti l'inimitié en Lui-même, créant ainsi la paix. Tout est en Lui-même. Personne ne peut bénéficier de cela si ce n'est en Lui. Soumettons-nous à Lui, livrons-nous à Lui, que notre moi se plonge en Lui, alors tout sera suffisamment clair. En Lui seul, on peut faire et connaître cette expérience heureuse. Nous devons être en Christ, pour l'avoir. Notre moi doit se perdre en Lui. Nous trouvons cette expérience en Lui seulement. Et même quand nous voulons l'obtenir en Lui, c'est seulement en étant nous-mêmes submergés en Lui. Nous ne devons jamais penser obtenir cette expérience ailleurs, et la faire sortir de Lui pour en profiter nous-mêmes. Tout est en Lui et nous l'obtenons en étant nous-mêmes en Lui.

Beaucoup se trompent lorsqu'ils disent: 'Je sais que tout est en Lui et je le reçois de Lui'. Ils se proposent de se saisir de Lui et de se l'appliquer. Et bientôt, ils sont satisfaits d'être justes, et saints; ils vont si loin enfin, qu'à leur avis, c'est un fait établi qu'ils sont parfaits, qu'ils ne peuvent pas pécher, et qu'ils sont au-delà de la portée de la tentation. Une telle opinion entraîne exactement le résultat opposé, car cela se fait hors de Christ, et ce sont eux qui agissent.

Mais ce n'est pas la bonne méthode : c'est toujours le moi, hors de Christ, et "sans Moi vous ne pouvez rien faire", car vous n'êtes rien. Et c'est seulement quand nous sommes en Lui que nous pouvons faire cette expérience et en profiter. La Bible est très claire là dessus. Cela dit, quand nous étudierons ce qui se fait en Lui et ce qui nous est donné en Lui, ne commettons pas l'erreur de penser que nous devons le trouver en Lui et l'en sortir. Non, nous devons aller à Lui pour trouver cette expérience; nous devons pénétrer en Lui par la foi et par l'Esprit de Dieu, et rester là pour "être trouvé en Lui" à jamais (Phil. 3:9).

Comment Christ abolit-Il cette inimitié dans Sa chair? Dans Hébreux 1 et 2, la grande pensée principale est le contraste entre Christ et les anges. Dans Hébreux 1 à 2:1 à 5, le premier contraste est que Christ est autant au-dessus des anges que Dieu l'est, car Il est Dieu. Hébreux 2 montre le contraste entre Christ et les anges, mais avec Christ se trouvant au-dessous des anges comme l'homme l'est, car Christ devient homme.  "Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'Il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde, et qui, étant le reflet de Sa gloire et l'empreinte de Sa personne, et soutenant toutes choses par Sa parole puissante" (Héb. 1:1 à 3).

Sommes-nous inclus dans cette expression 'toutes choses'? Assurément. Il nous soutiendra par Sa parole puissante, et le croyant en Christ doit s'attendre à ce qu'elle le fasse, aussi sûrement qu'elle soutient les astres. Le chrétien qui mettra sa confiance en cette Parole qui doit le soutenir, verra que la Parole le soutiendra comme elle soutient le soleil. Donc servons Dieu 'de toute notre âme'. Nous ne pouvons pas nous empêcher de tomber, ni nous soutenir nous-mêmes. Dieu ne nous a pas donné cette tâche. Cela ne contredit pas le texte: "Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber", car de cette façon l'homme compte sur Dieu et non sur lui-même pour être soutenu, et il ne se vante pas de sa capacité à tenir debout. Romains 14:4 dit: "S'il se tient debout ou s'il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l'affermir". L'homme que Dieu soutient croit en Dieu pour être soutenu. Il sait que c'est Dieu seul qui le fait tenir debout. Il est impossible que cet homme dise : 'je me tiens debout, il n'y a donc aucun danger que je tombe'. C'est précisément quand l'homme quitte la main de Dieu et essaie de se soutenir lui-même, et se vante de pouvoir le faire, qu'il n'est pas seulement en danger de tomber: il est déjà tombé. Il s'arrache de la main de Dieu et il est condamné à tomber.

Nous lisons dans Hébreux 1:3: Il "a fait la purification des péchés, et s'est assis à la droite de la Majesté divine" après Sa résurrection et Son ascension. C'est ce que nous obtenons en Lui. Louons-Le. Plus loin Hébreux 1:4 à 8 dit que "Le Fils … devenu d'autant supérieur aux anges qu'Il a hérité d'un nom plus excellent que le leur. Car auquel des anges, Dieu a-t-Il jamais dit: Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui? Et encore : Je serai pour Lui un père, et il sera pour moi un fils? Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier-né, il dit: Que tous les anges l'adorent! De plus, il dit des anges: Celui qui fait de ses anges des vents, et de ses serviteurs une flamme de feu. Mais il a dit au Fils : Ton trône, ô Dieu, est éternel; Le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité." "Ton trône, ô Dieu". Comment Jésus a-t-Il reçu ce titre? "Car Il a par héritage obtenu un nom plus excellent que les anges", le nom de Dieu.

Ce nom Lui appartient avec raison, parce qu'il existe. Il lui appartient par nature. Sa nature est précisément la nature de Dieu. Dieu est Son nom, car c'est ce qu'Il est. Il n'était pas autre chose que cela. Il ne fut pas nécessaire de Le nommer pour faire qu'Il Le soit (Dieu), mais Il était Dieu et Il fut appelé Dieu parce qu'Il est Dieu. "Le sceptre de Ton règne est un sceptre de justice. Tu as aimé la justice,  et tu as haï l'iniquité; c'est pourquoi, ô Dieu, Ton Dieu T'a oint d'une l'huile de joie au-dessus de tes égaux" (vers. 8 et 9). Le Père dit encore: "Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains; ils périront, mais tu subsistes; ils vieilliront tous comme un vêtement, tu les rouleras comme un manteau et ils seront changés; mais toi, tu restes le même et tes années ne finiront point" (vers. 10 et 12). Aucun changement pour Lui. Notons le rapport entre "ils périront", "tu subsistes", "ils seront changés", "tu restes le même". Quand ceux-ci sont roulés et vieillis, il n'y a pas de changement en Lui. "Et auquel des anges a-t-il jamais dit: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied? Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut? C'est pourquoi, nous devons d'autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d'elles. Car, si la parole annoncée par des anges a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous en négligeant un si grand salut, qui, annoncé d'abord par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, et divers miracles, et par les dons du Saint-Esprit distribués selon sa volonté". Voilà le contraste entre Christ et les anges.

Christ est là où est Dieu, avec les anges qui l'adorent, et si la parole d'un ange était inébranlable et déterminant une juste sanction quand elle était méprisée, comment échapperons-nous si nous négligeons la parole de celui qui est plus haut que les anges? La Parole de Dieu annoncée par Lui-même.

Maintenant, voyons l'autre contraste dans Hébreux 2:5: "Ce n'est pas à des anges qu'Il a soumis le monde à venir dont nous parlons". Dieu a dit : Je mettrai inimitié entre l'homme et Satan. Cela donne à l'homme une occasion de choisir entre les deux mondes. Nous avons choisi le monde à venir qui n'est pas soumis aux anges. "Or, quelqu'un a rendu ce témoignage quelque part: Qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui, ou le Fils de l'homme, pour que tu prennes soin de lui?" (vers. 6 et Ps. 8:5)... Dieu n'a pas soumis le monde à venir aux anges, mais Il a dit à l'homme ce qu'on lit aux versets 6 et 8. Cela suggère-t-il qu'Il l'a soumis à l'homme?  Tout d'abord, qui sont les deux personnes qui sont séparées par le 'Or' d'Hébreux 2:6? Premièrement, les anges, et deuxièmement l'homme à qui Il a soumis ce monde à venir. "Or, quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage : qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, ou le fils de l'homme, pour que tu prennes soin de lui? Tu l'as abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Tu l'as couronné de gloire et d'honneur, Tu as mis toutes choses sous ses pieds. En effet, en lui soumettant toutes choses, Dieu n'a rien laissé qui ne lui fût soumis. Cependant nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui sont soumises. Mais Celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'Il a soufferte" (Héb. 2:6-8). Nous voyons Jésus qui fut abaissé un peu au-dessous des anges. Dans le premier contraste, on a vu Jésus plus élevé que les anges et ici, Il est inférieur à eux, car l'homme fut créé inférieur aux anges, et à cause du péché, il est descendu même encore plus bas. Or, nous voyons Jésus qui fut abaissé un peu au-dessous des anges, a cause de la mort qu'Il a soufferte, nous voyons Jésus couronné de gloire et d'honneur, afin que par la grâce de Dieu, Il souffre la mort pour tous les hommes.

On voit Jésus où l'homme se trouve puisqu'il a péché et qu'Il est devenu sujet à la mort. Aussi certainement que Jésus était là où est Dieu, aussi certainement Il est venu là où est l'homme. Autre chose, Celui qui était avec Dieu, là où est Dieu, est avec l'homme, là où est l'homme. Et Celui qui était avec Dieu tel que Dieu est, se trouve maintenant avec l'homme tel qu'est l'homme. Et Celui qui était un avec Dieu (comme Dieu est), est un avec l'homme (comme est l'homme). Et aussi certainement que Sa nature était la nature de Dieu là-haut, aussi certainement Sa nature est ici-bas, la nature de l'homme.

Lisons ce fait béni dans les versets 10 et 11: "Il convenait, en effet, que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut. Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul". Christ sanctifie, et ce sont des hommes qui sont sanctifiés; et combien y en a-t-il? Un seul. C'était Christ et Dieu au ciel; et combien y en avait-il? Un seul par nature. Comment est-il avec l'homme sur la terre, et combien y en a-t-il? Un seul, "tous issus d'un seul". "C'est pourquoi Il n'a pas honte de les appeler frères, quand il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères, je te célébrerai au milieu de l'assemblée" (vers. 11 et 12).

Ce temps arrivera bientôt, où Christ au milieu de l'Église dirigera le chant. Souvenons-nous que c'est Christ qui parle dans ces citations. "Et encore: je me confierai en toi" (verset 13). C'est Christ qui parle aussi dans les Psaumes.  "Et encore: Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés. Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, Il y a également participé Lui-même, afin que, par la mort, Il anéantit celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire, le diable et qu'Il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude. Car assurément, ce n'est pas à des anges qu'Il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham. En conséquence, il a dû être rendu semblable en toutes choses à ses frères" (Héb. 2:13-17). Celui qui était un avec Dieu est devenu un avec l'homme.

Sermon nº11   Catalogue   Index   Sermon nº13