TÉMOIGNAGES
POUR
L’ÉGLISE
Volume 5
UNE EXHORTATION
Cette exhortation a
été écrite à Healdsburg, Californie, le 30 mai 1882, pour être lue au camp- meeting.
Elle présente des avertissements et des instructions que l’écrivaine, absente,
sentit urgent de donner à l’Église. Il est inséré ici pour le bénéfice de ceux
qui n’étaient pas présents à ces rencontres et aussi pour tous ceux qui désirent
le préserver d’une forme permanente.
Je suis attristée
en pensant à la condition de notre peuple. Le Seigneur ne nous a pas fermé
le Ciel, mais c’est notre continuelle infidélité qui nous a séparés de Dieu.
L’orgueil, la convoitise et l’amour du monde cohabitent dans les cœurs qui se
sont libérés de la crainte d’être repoussés ou condamnés. Des péchés graves,
inspirés par l’orgueil, se sont introduits parmi nous. Et cependant, l’idée qui
prévaut est que l’Église connait un état florissant où règnent la paix et la
prospérité spirituelle.
L’Église s’est
détournée de Christ, son Chef ; elle retourne résolument vers l’Égypte.
Pourtant, il en est quelques-uns qui sont inquiets ou étonnés de leur manque de
puissance spirituelle. Le doute et même l’incrédulité à l’égard des témoignages
de l’Esprit de Dieu apparaissent un peu partout dans nos églises, ce qui est
conforme à la volonté de Satan. Les pasteurs qui prêchent le moi au lieu de
Christ le veulent ainsi. Les Témoignages ne sont pas lus ni appréciés. Dieu vous
a parlé. La lumière a brillé de Sa Parole et des Témoignages et tous deux ont
été pris à la légère et méprisés. Le résultat est apparent dans le manque de
pureté, de dévotion et de foi sincère parmi nous. [217.2]
Que chacun, dans
son cœur, se pose la question : « Comment en sommes-nous arrivés à cet état de
faiblesse et de dissension spirituelles ? N’avons-nous pas attiré sur nous
la réprobation de Dieu parce que nos actions ne correspondent pas à notre foi ?
N’avons-nous pas recherché l’amitié et les applaudissements du monde plutôt que
la présence de Christ et une connaissance plus profonde de Sa volonté ? »
Examinez votre propre cœur, jugez votre propre conduite. Considérez quels
associés vous choisissez. Recherchez-vous la compagnie des sages ou voulez-vous
choisir des associés mondains, des compagnons qui ne craignent pas Dieu et
n’obéissent pas à l’Évangile ? [217.3]
Vos distractions
sont-elles de nature à donner de la vigueur morale et spirituelle ?
Vous conduiront-elles à la pureté des pensées et des actes ? À notre époque,
l’impureté se généralise, même parmi ceux qui se disent disciples de Christ. On
donne libre cours à la passion et les propensions animales se fortifient à cause
du laisser-aller, tandis que les forces morales s’affaiblissent de plus en plus.
Beaucoup participent avec empressement aux divertissements profanes et dépravés
que la Parole de Dieu interdit. Ils se séparent ainsi de Dieu et se rangent
parmi ceux qu’il est convenu d’appeler les bons vivants. Les péchés qui ont
amené la destruction des antédiluviens et des villes de la plaine existent
encore aujourd’hui - non seulement dans les régions païennes ou parmi ceux qui
professent un christianisme populaire, mais chez certains de ceux qui déclarent
attendre le retour du Fils de l’homme. Si Dieu nous faisait voir les péchés tels
qu’ils apparaissent à Ses yeux, nous en serions remplis de honte et de terreur.
[218.1]
Et quelle est la
cause d’une telle condition ? Beaucoup ont accepté la théorie de la vérité
sans avoir expérimenté la vraie conversion. Je sais de quoi je parle. Il y en a
peu qui ressentent une vraie tristesse pour le péché, qui ont des convictions
profondes et cuisantes de la dépravation de la nature non régénérée. Le cœur de
pierre n’est pas changé contre un cœur de chair. Peu sont prêts à tomber sur le
Rocher pour y être brisés. [218.2]
Peu importe qui
vous êtes ou ce que votre vie a été, vous ne pouvez être sauvés qu’en accord
avec le moyen prescrit par Dieu. Vous devez vous repentir, vous devez tomber
impuissants sur le Rocher, Jésus-Christ. Vous devez ressentir le besoin d’un
médecin et du seul remède contre le péché : le sang de Christ. Ce remède unique
ne s’obtient que par la repentance devant Dieu et par la foi en notre Seigneur
Jésus-Christ. En ce qui concerne cela, l’œuvre reste encore à faire pour
beaucoup de ceux qui professent être chrétiens et même pour des pasteurs de
Christ. Comme les pharisiens d’autrefois, beaucoup d’entre vous n’ont pas besoin
d’un Sauveur. Vous êtes auto-suffisant, vous vous exaltez vous-même. Christ
dit : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des
pécheurs. » (Matthieu 9 : 13). Le
sang de Christ ne
sera efficace que pour ceux qui ressentent le besoin de Son pouvoir
purificateur. [218.3]
Quel amour suprême
et quelle condescendance, quand Christ fût disposé à réaliser notre salut, alors
que nous ne méritions absolument pas la miséricorde divine ! Mais notre grand
Médecin réclame de chaque âme la soumission absolue. Nous ne devons jamais nous
prescrire une ordonnance pour notre propre cas. Christ doit contrôler pleinement
le vouloir et le faire. [219.1]
Beaucoup ne sont
pas conscients de leur condition et du danger qu’ils courent et il y en a
beaucoup, dans le caractère et le style de l’œuvre de Christ, qui rejettent tout
principe mondain et s’opposent à l’orgueil du cœur humain. Jésus nous demande de
nous confier totalement en Ses mains, Son amour et Sa sagesse. [219.2]
Nous pouvons, comme
Nicodème, nous bercer de l’illusion que notre caractère moral a été correct, que
nous n’avons pas lieu de nous humilier devant Dieu comme de vulgaires pécheurs.
Mais nous devons être contents de pouvoir entrer dans la vie de la même manière
que le plus grand des pécheurs. Nous devons renoncer à notre propre justice et
prier afin que celle de Christ nous soit imputée. Nous devons dépendre
totalement de Jésus pour recevoir la force. Le moi doit mourir. Nous devons
reconnaître que tout ce que nous possédons procède des richesses surabondantes
de la grâce divine. Le langage de nos cœurs doit être : « Non pas à nous,
Éternel, non pas à nous, mais donne gloire à Ton nom, à cause de Ta bonté, à
cause de Ta fidélité ». [219.3]
La foi authentique
est suivie de l’amour et l’amour conduit à l’obéissance. Toutes les facultés et
passions de l’homme converti restent soumises à Christ. Son Esprit est une
puissance rénovatrice qui transforme en l’image divine tous ceux qui la
reçoivent. Je suis triste de dire que cette expérience n’est comprise que par
quelques-uns seulement qui professent la vérité. Il y en a beaucoup trop qui
suivent leurs propres voies et se livrent à leurs désirs coupables tout en
prétendant être des disciples de Christ. Ils n’ont jamais soumis leur cœur à
Dieu. Comme les vierges folles qui prirent leurs lampes mais sans prendre
d’huile dans leurs vases, ils ont négligé d’obtenir l’huile de la grâce. Je vous
dis, mes frères, qu’un grand nombre de personnes qui affirment croire et même
enseignent la vérité sont sous le joug du péché. Les passions viles souillent
l’esprit et corrompent l’âme. Certains, qui sont dans l’iniquité la plus vile,
ont emprunté la livrée du Ciel afin de servir Satan plus efficacement. [219.4]
« Quiconque est né
de Dieu ne pratique pas le péché. » (1 Jean 3 : 9). Il comprend qu’il a été
racheté au prix du sang de Christ et qu’il est engagé, par les vœux les plus
solennels, de glorifier Dieu dans son corps et dans son esprit qui appartiennent
au Seigneur. L’amour du péché et du moi Lui sont soumis. Il demande tous les
jours : « Comment rendrais-je à l'Éternel tous Ses bienfaits envers moi ? »
« Seigneur, que veux-Tu que je fasse ? » (Psaumes 116 : 12-14 ; Actes 9 : 6). Le
vrai chrétien ne se plaint jamais que le joug de Christ lui produit une
irritation au cou. Il considère que servir le Maître constitue la liberté la
plus authentique. La loi de Dieu fait ses délices. Au lieu d’essayer de
rabaisser la norme des commandements divins pour les accommoder à ses propres
déficiences, il s’efforce constamment d’élever son niveau de perfection. [220.1]
Telle doit être
notre expérience si nous voulons être préparés pour le jour de Dieu. Maintenant,
tandis que le temps d’épreuve se prolonge et que la voix de la miséricorde se
fait encore entendre, nous devons abandonner nos péchés. Tandis que les ténèbres
morales couvrent la terre comme un linceul, la lumière des porte-étendards de
Dieu doit briller plus vivement, montrant le contraste entre la lumière du Ciel
et les ténèbres de Satan. [220.2]
Dieu a fait une
ample provision afin que nous puissions être debout, parfaits, par le moyen
de Sa grâce, pour que rien ne nous manque tandis que nous attendons le retour de
notre Seigneur. Êtes-vous prêts ? Avez-vous revêtu le vêtement de noces ? Cette
robe ne couvrira jamais la tromperie, l’impureté, la corruption ou l’hypocrisie.
Dieu vous observe. Il discerne les pensées et les intentions du cœur. Nous
pouvons cacher nos péchés aux hommes, mais nous ne pouvons rien dissimuler à
notre Créateur. [220.3]
Dieu n’épargna pas
Son propre Fils, mais Il Le livra à la mort pour nos offenses et Il Le
ressuscita pour notre justification. Par Christ, nous pouvons présenter nos
prières devant le trône de la grâce. Par Son intermédiaire, nous pouvons, malgré
notre indignité, obtenir toutes les bénédictions spirituelles. Irons-nous à Lui
pour avoir la vie ? [221.1]
Comment ferons-nous
connaissance avec la bonté et l’amour de Dieu ? Le psalmiste ne nous dit pas :
écoutez et sachez, lisez et sachez ou croyez et sachez, mais il nous dit :
« Sentez et voyez combien l'Éternel est bon ! » (Psaume 34 : 9). Au lieu de vous
reposer sur la parole d’autrui, goûtez par vous-mêmes. [221.2]
La connaissance est
le savoir dérivé de l’expérience. Nous avons besoin aujourd’hui d’une religion
expérimentale. « Sentez et voyez combien l'Éternel est bon ! » Certains oui, ont
une connaissance théorique de la vérité religieuse, mais ils n’ont jamais
expérimenté la puissance rénovatrice de la grâce divine dans leur cœur. Ils
croient en la colère de Dieu, mais ils ne font aucun effort pour lui échapper.
Ils pensent au Ciel, mais ils ne font aucun sacrifice pour l’obtenir. Ils
croient en la valeur de l’âme et que bientôt sa rédemption cessera pour
toujours. Pourtant, ils négligent les opportunités les plus précieuses de faire
la paix avec Dieu. [221.3]
Ils peuvent lire la
Bible, mais ses menaces ne les alarment pas ou ses promesses ne les attirent
pas. Ils approuvent les choses excellentes, mais ils suivent la voie que Dieu
leur a interdite. Ils connaissent un refuge, mais ne l’utilisent pas. Ils
connaissent un remède contre le péché, mais ils ne l’utilisent pas. Ils
connaissent le droit, mais ils n’ont aucune attraction pour cela. Toutes leurs
connaissances ne feront qu’augmenter leur condamnation. Ils n’ont jamais goûté
et expérimenté combien le Seigneur est bon. [221.4]
Devenir disciples
de Christ implique la négation du moi et invite à Le suivre sans nous préoccuper
de la bonne ou de la mauvaise réputation que cela impliquera. Il y en a peu
qui font cela maintenant. Beaucoup prophétisent faussement et les gens aiment
qu’il en soit ainsi ; mais qu’arrivera-t-il finalement ? Quelle sera la décision
quand leur travail, avec tous ses résultats, sera examiné devant Dieu ? [222.1]
La vie chrétienne
est une bataille. L’apôtre Paul parle de luttes contre les dominations et contre
les autorités, tandis qu’il combattait le bon combat de la foi. Il déclare
encore : « Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang, en luttant contre le
péché. » (Hébreux 12 : 4). Eh, non ! Aujourd’hui, le péché est caressé et
excusé. L’épée tranchante de l’Esprit, la Parole de Dieu, ne partage pas l’âme.
La religion a-t-elle changée ? L’inimitié de Satan envers Dieu a- t-elle
diminuée ? Il fut un temps où la vie religieuse présentait des difficultés et
exigeait de l’abnégation. Maintenant, tout est très facile. Pourquoi ? Le
soi-disant peuple de Dieu a fait des compromis avec les puissances des ténèbres.
[222.2]
Il doit y avoir une
reprise du témoignage direct. Le sentier conduisant au Ciel n’est pas plus
facile aujourd’hui. Il faut renoncer à tous les péchés. Les habitudes chéries
qui font obstacle à nos progrès spirituels doivent être abandonnées. Il faut,
sans hésiter, retrancher l’œil droit ou la main droite, s’ils sont une cause de
scandale. Sommes-nous disposés à renoncer à notre propre sagesse pour recevoir
le royaume des cieux comme des petits enfants ? Voulons-nous nous dépouiller de
notre propre justice ? Allons-nous renoncer à l’approbation des hommes ? La vie
éternelle est une récompense d’une valeur infinie. Voulons-nous recevoir avec
empressement le secours du Saint-Esprit, lui accorder notre collaboration,
redoublant d’efforts et consentant à des sacrifices proportionnés à la valeur du
but à atteindre ? [222.3]
Toute relation que
nous établissons, aussi limitée soit-elle, exerce une influence sur nous.
L’amplitude de notre soumission à cette influence sera déterminée par le degré
d’intimité, la constance de la relation, l’amour et la vénération que nous
manifestons envers cette personne. De la même manière, par la connaissance et la
relation avec Christ, nous deviendrons semblables à Lui, l’Exemple immaculé.
[222.4]
Comme la communion
avec Christ est indicible ! Nous avons le privilège de jouir de cette communion
si nous la recherchons et faisons n’importe quel sacrifice pour l’obtenir.
Lorsque les disciples entendirent pour la première fois parler de Christ, ils
comprirent qu’ils avaient besoin de Lui. Ils Le cherchèrent, Le trouvèrent et Le
suivirent. Ils vécurent avec Lui à la maison, à table, dans le lieu secret et
dans la campagne, ils étaient comme des élèves avec leur maître, recevant chaque
jour les vérités qui tombaient de Ses lèvres. Ils L’estimaient comme des
serviteurs estiment leur maître, pour connaître leurs devoirs. Ils Le servaient
volontiers avec joie. Ils Le suivaient comme des soldats suivaient leur
commandant, combattant le bon combat de la foi. « Ceux qui sont avec Lui sont
les appelés, les élus et les fidèles » (Version
Ostervald, Apocalypse 17 :14). [223.1]
« Celui
qui dit qu'il demeure en Lui doit marcher aussi comme Il a marché Lui-même. »
(1 Jean 2 : 6). « Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne Lui appartient
pas. » (Romains 8 : 9). Cette conformité à Jésus ne passera pas inaperçue aux
yeux du monde. On la remarquera et on en parlera. Le chrétien peut ne pas se
rendre compte qu’il y a un grand changement, car, plus il ressemble à Christ sur
le plan du caractère, plus il a une modeste opinion de lui- même,
mais le changement sera constaté et ressenti dans son entourage. Ceux qui ont
fait la plus profonde expérience des choses de Dieu sont les moins orgueilleux
et les moins suffisants. Ils ont sur eux-mêmes les pensées les plus humbles et
les idées les plus élevées de la gloire et de la perfection de Christ. Ils
estiment que le rang le moins élevé est trop honorable pour eux. [223.2]
Moïse ne savait pas
que son visage brillait d’une clarté douloureuse et terrifiante pour ceux qui
n’avaient pas, comme lui, conversé intimement avec Dieu. Paul avait une opinion
très humble de son progrès personnel dans la vie personnelle. Il dit : « Ce
n'est pas que j'aie déjà remporté le prix ou que j'aie déjà atteint la
perfection. » Il parle de lui comme « le premier » des pécheurs. Pourtant, Paul
avait été très honoré par le Seigneur. Il avait été ravi jusqu'au troisième ciel
et là, il avait reçu des révélations de gloire divine qu’il ne lui avait pas été
permis de révéler. [223.3]
Jean Baptiste fut
appelé le plus grand des prophètes par notre Sauveur. Pourtant quel contraste
entre le langage de cet homme de Dieu et celui de beaucoup de ceux qui
professent être des ministres de la Croix. Quand on lui demanda s’il était
Christ, Jean se déclara indigne même de détacher les sandales de son Maître.
Quand ses disciples vinrent se plaindre que l’attention du peuple se dirigeait
vers le nouveau Maître, Jean leur rappela qu’il n’était que le précurseur du
Messie promis. En tant qu’Époux, la première place dans les affections de Son
peuple appartient à Christ. « Mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui
l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l'époux : aussi cette
joie, qui est la mienne, est parfaite. Il faut qu'Il croisse, et que je
diminue. » (Jean 3 : 29, 30). « Celui qui a reçu Son témoignage a certifié que
Dieu est vrai. » (Jean 3 : 33). [224.1]
Ce sont de tels
travailleurs qui sont nécessaires dans la cause de Dieu aujourd’hui.
L’autosuffisant, l’envieux et le jaloux, le critique et le fautif, peuvent être
dispensés de Son œuvre sacrée. Ils ne devraient pas être tolérés dans le
ministère, même s’ils ont apparemment bien accompli certaines bonnes choses.
Dieu ne manque pas d’hommes ni de moyens. Il appelle des ouvriers fidèles et
authentiques, purs et saints, ceux qui ont ressenti le besoin du sang expiatoire
de Christ et de la grâce sanctifiante de Son Esprit. [224.2]
Mes frères, Dieu
est affligé par vos envies et vos jalousies, par votre amertume et vos
dissensions. Dans toutes ces choses, vous obéissez à Satan et non à Christ.
Quand nous voyons des hommes fermes dans leurs principes, courageux dans
l’accomplissement de leur devoir, zélés pour la cause de Dieu, humbles et
modestes, doux et tendres, patients envers tous, prêts à pardonner, manifestant
l’amour pour les âmes pour lesquelles Christ est mort, nous n’avons pas besoin
de demander : Sont-ils chrétiens ? Ils donnent des preuves indubitables qu’ils
ont été avec Jésus et ont appris de Lui. Quand les hommes révèlent les traits
opposés, quand ils sont orgueilleux, vaniteux, frivoles, mondains, cupides,
cruels, on n’a pas besoin de leur dire avec qui ils sont associés, qui est leur
ami le plus intime. Ils peuvent ne pas croire à la sorcellerie, mais malgré
cela, ils sont en communion avec un mauvais esprit. [224.3]
À ceux-ci, je
dirais : « Ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette
sagesse n'est point celle qui vient d'en haut ; mais elle est terrestre,
charnelle, diabolique. Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il
y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. La sagesse d'en haut est
premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de
miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d'hypocrisie. Le fruit de
la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix. » (Jacques
3 : 14-18). [225.1]
Quand les
Pharisiens et les Sadducéens affluèrent au baptême de Jean, ce prédicateur
intrépide de la justice leur dit : « Races de vipères, qui vous a appris à fuir
la colère à venir ? Produisez donc du fruit digne de la repentance. » (Matthieu
3 : 7). En venant vers Jean, ces hommes étaient animés de motivations indignes.
Ils étaient des hommes aux principes toxiques et aux pratiques corrompues.
Pourtant, ils n’étaient pas conscients de leur vraie condition. Remplis de
fierté et d’ambition, ils n’hésitaient nullement à s’exalter et à renforcer leur
influence sur le peuple. Ils vinrent pour recevoir le baptême de Jean afin de
pouvoir mieux exercer ces desseins. [225.2]
Jean discerna leurs
motivations et il les reçut avec une question : « qui vous a appris à fuir
la colère à venir ? » S’ils avaient écouté la voix de Dieu qui parlait à leurs
cœurs, ils l’auraient démontré en produisant des fruits dignes de la repentance.
Aucun fruit de ce genre n’a été vu. Ils avaient écouté l’avertissement comme
étant simplement la voix d’un homme. Ils avaient été charmés par la puissance et
l’audace avec lesquelles Jean parlait, mais l’Esprit de Dieu n’envoya pas de
conviction dans leurs cœurs ni la conséquence inévitable qui produit le fruit
pour la vie éternelle. Ils n’ont donné aucune preuve d’un changement de cœur.
Jean aurait voulu leur faire comprendre que sans le pouvoir transformateur du
Saint-Esprit, aucune cérémonie extérieure ne pouvait leur être bénéfique.
[225.3]
La réprobation du
prophète est applicable à beaucoup de nos jours. Ils ne peuvent pas contredire
les arguments clairs et convaincants qui soutiennent la vérité, mais ils
l’acceptent plutôt comme le résultat d’un raisonnement que d’une révélation
divine. Ils ne sont pas vraiment conscients de leur condition de pécheurs, ni ne
manifestent un cœur brisé ; mais, comme les Pharisiens, ils considèrent
qu’accepter la vérité est pour eux un acte de grande condescendance. [226.1]
Personne n’est plus
éloigné du royaume des cieux que les formalistes pharisaïques, remplis de fierté
pour leur propre réussite, tandis qu’ils sont totalement dépourvus de l’Esprit
de Christ ; tandis que l’envie, la jalousie ou l’amour de la louange et de la
popularité les contrôlent. Ils appartiennent à la classe même que Jean a traitée
de « race de vipères, fils du malin. De telles personnes sont parmi nous,
invisibles, insoupçonnées. Elles servent la cause de Satan plus efficacement que
le plus vil des débauchés ; car ce dernier ne cache pas son vrai caractère, mais
il montre ce qu’il est. [226.2]
Dieu exige le fruit
digne de la repentance. Sans un tel fruit, notre profession de foi est sans
valeur. Le Seigneur est capable de susciter de vrais croyants parmi ceux qui
n’ont jamais entendu Son nom. « Ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons
Abraham pour père ! Car Je vous déclare que de ces pierres-ci, Dieu peut
susciter des enfants à Abraham. » (Matthieu 3 : 9). [226.3]
Dieu ne dépend pas
des hommes qui ne sont pas vraiment convertis. Il ne favorisera jamais un homme
qui pratique l’iniquité. « Déjà la cognée est mise à la racine des arbres : tout
arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. »
(Matthieu 3 : 10). [226.4]
Ceux qui louent et
flattent le pasteur, tout en négligeant les œuvres de justice, donnent
les preuves indubitables qu’ils sont convertis au pasteur et non à Dieu. Nous
demandons : « qui vous a appris à fuir la colère à venir ? » (Matthieu 3 : 7 ;
Luc 3 : 7). Était-ce la voix du Saint-Esprit ou simplement la voix de l’homme
que vous avez entendue dans le message envoyé par Dieu ? Le fruit témoignera du
caractère de l’arbre. [227.1]
Le formalisme
extérieur ne peut nous purifier ; aucune ordonnance administrée par le plus
saint des hommes ne peut remplacer le baptême du Saint-Esprit. L’Esprit de Dieu
doit faire son travail sur le cœur. Tous ceux qui n’ont pas expérimenté son
pouvoir régénérateur sont comme la balle parmi le blé. Notre Seigneur à Son van
dans la main et Il purifiera totalement Son aire. Au jour à venir, Il fera « la
différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui
ne le sert pas. »
[227.2]
L’Esprit de Christ
se révélera à tous ceux qui sont nés de Dieu. Les conflits et les querelles
ne peuvent pas surgir parmi ceux qui sont contrôlés par Son Esprit. «
Purifiez-vous, vous qui portez les vases de l'Éternel ! » (Ésaïe 52 : 11).
L’Église ne prendra rarement une position plus élevée que celle prise par ses
pasteurs. Nous avons besoin d’un ministère converti et d’un peuple converti. Les
bergers qui veillent sur les âmes comme devant en rendre compte conduiront le
troupeau dans les chemins de la paix et de la sainteté. Leur succès dans ce
travail sera proportionnel à leur propre croissance en grâce et en connaissance
de la vérité. Quand les enseignants sont sanctifiés, âme, corps et esprit, ils
peuvent faire comprendre au peuple l’importance d’une telle sanctification.
[227.3]
Cela ne sert à rien
de s’entretenir occasionnellement de sujets religieux, prier pour
des bénédictions spirituelles sans éprouver une réelle faim de l’âme et une foi
vivante, c’est très peu. La foule émerveillée qui se pressait autour de Christ
n’était nullement vivifiée par ce contact. Mais quand une pauvre femme
souffrante, sentant son grand besoin, étendit la main et toucha le bord du
vêtement de Jésus, elle ressentit sa vertu guérissante. C’était l’attouchement
de la foi. Christ a reconnu ce contact et décida de donner une leçon à tous Ses
disciples jusqu’à la fin des temps. Il savait qu’une force était sortie de Lui
et, se retournant vers la foule, Il dit : « Qui a touché Mes vêtements ? »
Étonnés par cette question, les disciples répondirent : « Tu vois la foule qui
Te presse, et Tu dis : Qui M'a touché ? » (Marc 5 : 30, 31). [227.4]
Jésus fixa les yeux
sur celle qui avait fait cela. Elle était remplie de crainte. Sa joie était
grande, mais avait-elle outrepassé son devoir ? Sachant ce qui se passait en
elle, elle vint se jeter tremblante à Ses pieds et Lui dit toute la vérité.
Christ ne lui fit aucun reproche. Il a dit tendrement : « Va en paix, et sois
guérie de ton mal. » (Matthieu 5 : 34). [228.1]
Il y a ici une
distinction entre le contact occasionnel et le contact de la foi. La prière et
la prédication sans l’exercice de la foi vivante en Dieu, seront vaines. Mais le
contact de la foi nous ouvre la maison du trésor divin de la puissance et de la
sagesse et par le moyen des instruments d’argile, Dieu accomplit les merveilles
de Sa grâce. [228.2]
C’est cette foi
vivante dont nous avons grandement besoin aujourd’hui. Nous devons savoir que
Jésus est vraiment nôtre, que Son esprit purifie et affine nos cœurs. Oh ! si
les disciples de Christ avaient une foi authentique accompagnée de douceur et
d’amour, quelle œuvre magnifique n’accompliraient-ils pas, à la gloire de Dieu !
[228.3]
Que puis-je vous
dire, mes frères, qui vous réveillera de votre sécurité charnelle ?
Les dangers que vous couriez m’ont été montrés.
Il y a, à la fois des croyants et des non-croyants, dans l'Église. Christ
présente ces deux classes dans Sa parabole de la vigne et des sarments.
Il exhorte ainsi Ses disciples : « Demeurez
en Moi, et Je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du
fruit, s'il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous
ne demeurez en Moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en
Moi et en qui Je demeure porte beaucoup de fruit, car sans Moi vous ne pouvez
rien faire. » (Jean 15 : 4, 5). [228.4]
Il y a une grande
différence entre une soi-disant union et une connexion réelle avec Christ par la
foi. Professer la vérité fait entrer les hommes dans l’Église, mais cela ne
prouve pas qu’ils aient un lieu vital avec la Vigne vivante. Une règle est
donnée grâce à laquelle le vrai disciple peut être distingué de ceux qui
prétendent suivre Christ mais n’ont pas foi en Lui. Un groupe porte des fruits,
l’autre groupe est stérile. Les uns sont souvent soumis au couteau d’émondage de
Dieu pour qu’ils produisent plus de fruits ; les autres, avec des branches
sèches, seront bientôt séparés de la Vigne vivante. [228.5]
Je suis
profondément préoccupée par le fait que notre peuple devrait conserver le
témoignage vivant parmi eux et que l’Église soit préservée pure de l’élément
incrédule. Pouvons-nous concevoir une relation plus étroite et plus intime avec
Christ que celle qui est énoncée dans ces mots : « Je suis le cep, vous êtes les
sarments. » (Jean 15 : 5) Les fibres des sarments sont presque identiques à
celles du cep. La communication de la vie, de la force, de la nourriture du cep
aux branches est constante. Les racines envoient la nourriture à travers les
sarments. Tel est le rapport qui existe entre le croyant et Christ. Il demeure
en Christ et tire sa nourriture de Lui. [229.1]
C’est uniquement
par l’exercice d’une foi personnelle que ce rapport spirituel peut être établi.
Cette foi doit exprimer de notre part une suprême préférence, la confiance
parfaite, la consécration entière. Notre volonté doit être entièrement soumise à
la volonté divine ; nos sentiments, nos désirs, nos intérêts et notre honneur
doivent s’identifier avec la prospérité du royaume de Christ et l’honneur de sa
cause ; nous recevons constamment Sa grâce et Christ accepte notre gratitude.
[229.2]
Quand cette
intimité de rapport et de communion est formée, nos péchés sont placés
sur Christ ; Sa justice nous est imputée. Il a été fait péché pour nous afin que
nous puissions être faits justice de Dieu en Lui. Nous avons accès à Dieu par
Lui ; nous sommes acceptés dans le Bien-Aimé. Quiconque, par ses paroles ou ses
actes blesse un croyant, blesse ainsi Jésus. Celui qui donne un verre d’eau
fraîche à un disciple parce qu’il est un enfant de Dieu sera considéré par
Christ comme le Lui ayant donné. [229.3]
C’est lorsque
Christ était sur le point de prendre congé de Ses disciples qu’Il leur a donné
le bel emblème de Sa relation avec les croyants. Il leur avait présenté la
communion intime avec Lui par laquelle ils pouvaient maintenir la vie
spirituelle quand Sa présence visible leur serait retirée. Pour la graver dans
leurs esprits, Il leur présenta la vigne comme symbole le plus frappant et
approprié de cette communion. [230.1]
Chez les Juifs, la
vigne avait toujours été considérée comme la plus noble des plantes et
le symbole de tout ce qui est puissant, excellent et fructueux. « La vigne »,
dirait notre Seigneur, « que vous appréciez tellement, est un symbole. Je suis
la réalité ; Je suis la Vraie Vigne. En tant que nation, vous attachez une
grande valeur à la vigne ; en tant que pécheurs, vous devriez M’attacher une
valeur plus grande que toutes les choses terrestres. Le sarment ne peut vivre
séparé du cep ; vous ne pouvez pas vivre si vous ne demeurez en Moi. [230.2]
Tous les disciples
de Christ ont un intérêt aussi profond pour cette leçon que les disciples
qui écoutaient Ses paroles. Par son apostasie, l’homme s’était séparé de Dieu.
La séparation est grande et terrible ; mais Christ a prévu à nouveau de nous
unir à Lui. Le pouvoir du mal est tellement identifié à la nature humaine
qu’aucun homme ne peut le surmonter sauf par l’union avec Christ. Grâce à cette
union, nous recevons un pouvoir moral et spirituel. Si nous avons l’Esprit de
Christ, nous produirons le fruit de la justice, fruit qui honorera et bénira les
hommes et glorifiera Dieu. [230.3]
Le Père est le
vigneron. Il élague habilement et avec miséricorde chaque branche fructifère.
Ceux qui partagent la souffrance et l’opprobre de Christ maintenant, partageront
sa gloire plus tard. Il « n’a pas honte de les appeler frères » (Hébreux 2 :
12). Ses anges leur viennent en aide. Sa seconde apparition sera en tant que
Fils de l’homme,
donc, même dans Sa gloire, Il s’identifie à l’humanité. À ceux qui sont unis à
Lui, Il déclare : « Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite ?
N'a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l'oublierait, Moi
Je ne t'oublierai point. Voici, Je t'ai gravée sur Mes mains ; tes murs sont
toujours devant Mes yeux. » (Ésaïe 49 : 15, 16). [230.4]
Oh, quels merveilleux privilèges nous sont accordés ! [231.1]
Ferons-nous disparaître nos péchés par la justice et nos iniquités en nous
tournant vers le Seigneur ? Le scepticisme et l'infidélité sont répandus. Christ
a posé la question : "Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-Il la foi sur
la terre ?" Nous devons désirer avoir une foi vivante et active. La permanence
de notre foi est la condition de notre union. [231.2]
Une foi vivante établit une union durable avec Christ, alors que toutes les
autres unions sont éphémères. C’est Christ qui nous a choisis le premier, en
payant un prix infini pour notre rachat ; ensuite, le véritable croyant choisit
Christ et Lui donne la première et la meilleure place en toutes choses. Mais
cette union n’est pas sans coûter aussi quelque chose. Orgueilleux comme nous le
sommes, il nous est difficile d’accepter une union impliquant une dépendance
totale. On ne peut contracter cette union que si l’on éprouve le besoin du sang
propitiatoire de Christ. Il faut un changement du cœur. Il faut soumettre sa
propre volonté à celle de Dieu. Il y aura à lutter contre les obstacles
extérieurs et intérieurs. Il y aura de douloureux détachements qui permettront
de créer de nouvelles attaches. Si l’on veut s’unir à Christ, le péché doit être
vaincu sous toutes ses formes : orgueil, égoïsme, vanité, mondanité. Si tant de
chrétiens déplorent les difficultés de la vie chrétienne, s’ils se montrent
inconstants et variables, c’est qu’ils essaient de s’attacher à Christ sans
s’être détachés préalablement de leurs idoles chéries. [231.3]
Une fois formée, l’union avec Christ ne peut être maintenue que par des prières
ferventes et des efforts inlassables. Il faut résister, il faut renoncer, il
faut se vaincre soi-même. La victoire est possible, par la grâce de Christ, avec
du courage, de la foi, de la vigilance. [231.4]
Les croyants
parviennent à devenir un en Christ, mais une branche ne peut être soutenue
par une autre branche. L'alimentation doit être obtenue au travers d’une
connexion vitale avec le Cep. Nous devons sentir notre pleine dépendance de
Christ. Nous devons vivre par la foi au Fils de Dieu. C'est la signification de
l'ordre : "Demeurez en Moi". La vie que nous vivons dans la chair n'est pas en
accord avec la volonté humaine, elle ne plait pas aux ennemis du Seigneur, mais
pour servir et honorer Celui qui nous aima et se livra Lui-même pour nous. Un
simple assentiment à cette union tandis que les inclinations n'ont pas été
séparées du monde, de ses plaisirs et de ses dissipations, encourage seulement
le cœur à la désobéissance.
[231.5]
En tant que peuple, nous sommes malheureusement privés de foi et d’amour. Nos
efforts sont beaucoup trop faibles pour le temps dangereux dans lequel nous
vivons. L’orgueil, la complaisance, l’impiété et l’iniquité qui nous entourent
nous influencent. Peu de gens réalisent l’importance de fuir, autant que
possible, toutes les associations hostiles à la vie religieuse. En choisissant
leur environnement, peu font de leur prospérité spirituelle, la première
considération. [232.1]
Les parents se déplacent avec leurs familles vers les villes parce qu’ils
s’imaginent qu’il est plus facile d’y gagner leur vie que dans les campagnes.
Les enfants, n’ayant rien à faire lorsqu’ils ne sont pas à l’école, s’éduquent
dans les rues. Par le contact avec de mauvais camarades, ils acquièrent des
habitudes de vice et de dissipation. Les parents s’en rendent compte, mais pour
corriger leur erreur, ils devraient consentir à un sacrifice, aussi restent-ils
là où ils sont jusqu’à ce que Satan domine totalement sur leurs enfants. Mieux
vaudrait tout sacrifier et renoncer à tous les avantages du monde que de mettre
en péril les précieuses âmes qui nous sont confiées. Vos enfants seront
assaillis par les tentations et ils devraient être éduqués de manière à pouvoir
les affronter. Il est de votre devoir d’éliminer toute influence, de rompre
toute habitude, de briser tout lien qui vous empêche de vous consacrer
librement, ouvertement et de tout cœur, vous et votre famille, au service de
Dieu. [232.2]
Au lieu d’une ville surpeuplée, cherchez plutôt quelque endroit isolé où vos
enfants seront autant que possible à l’abri de la tentation et là, formez-les et
initiez-les à une existence utile. Le prophète Ézéchiel énumère les causes qui
ont amené la corruption de Sodome et provoqué sa destruction : « Elle
avait de l'orgueil, elle vivait dans l'abondance et dans une insouciante
sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et
de l'indigent. » (Ézéquiel 16 : 49). Tous ceux qui veulent échapper au sort de
Sodome doivent s’éloigner de la voie qui attira les jugements de Dieu sur cette
cité perverse.
[232.3]
Mes frères, vous méprisez les requêtes les plus sacrées de Dieu parce que vous
négligez de vous consacrez à Lui, vous et vos enfants. Beaucoup d’entre vous se
reposent sur une fausse sécurité, absorbé par des intérêts égoïstes et attirés
par des trésors terrestres. Vous ne craignez aucun mal. Le danger semble être
loin. Vous serez séduits, trompés, pour votre ruine éternelle, à moins que vous
vous réveilliez et avec un profond repentir et une sérieuse humiliation, vous
reveniez au Seigneur. [233.1]
Á maintes reprises, la voix du Ciel vous a été adressée. Voulez-vous obéir à
cette voix ? Voulez- vous
tenir compte du conseil du Témoin Véritable qui vous exhorte à rechercher l’or
éprouvé dans le feu, le vêtement blanc et le collyre ? L’or, c’est la foi et
l’amour ; le vêtement blanc, c’est la justice de Christ ; le collyre, c’est le
discernement spirituel qui vous permettra de voir les ruses de Satan et de les
fuir, de détecter le péché et de l’abhorrer, de voir la vérité et de lui obéir.
[233.2]
La léthargie mortelle du monde paralyse vos sens. Le péché ne semble plus
répulsif parce que vous êtes aveuglés par Satan. Les jugements de Dieu seront
bientôt répandus sur la terre. « Sauve-toi,
pour ta vie » est l’avertissement donné par des anges de Dieu. On entend
d’autres voix disant : « Ne vous excitez pas ; il n’y a aucune raison de
s’alarmer. » Ceux qui se sentent sereins dans Sion, clament : Paix et sécurité,
tandis que le Ciel déclare qu’une destruction rapide va surprendre le
transgresseur. Les jeunes, les frivoles, les amateurs de plaisirs, considèrent
ces avertissements comme des histoires sans intérêt et s’en détournent en
plaisantant. Les parents sont enclins à penser que leurs enfants ont raison sur
le sujet et tous dorment en toute quiétude. Il en fut de même lors de la
destruction de l’ancien monde et quand Sodome et Gomorrhe ont été consumés par
le feu. La nuit précédant leur destruction, les villes de la plaine se
vautrèrent dans le plaisir. Ils se moquèrent des craintes et des avertissements
de Lot. Mais ce sont les railleurs qui périrent dans les flammes. Cette nuit-là,
la porte de la miséricorde se ferma à jamais pour les méchants, les habitants
insouciants de Sodome.
[233.3]
C’est Dieu qui tient entre Ses mains le destin des âmes. Il ne sera pas toujours
tourné en dérision ; Il ne permettra pas toujours qu’on se joue de Lui. Ses
jugements sont déjà sur la terre. Les tempêtes terribles et violentes laissent
derrière elles la destruction et la mort. Le feu dévastateur anéantit la forêt
désolée et la ville surpeuplée. La tempête et le naufrage guettent ceux qui
voyagent sur les abysses. L’accident et la calamité menacent tous ceux qui
voyagent sur terre. Les ouragans, les tremblements de terre, l’épée et la famine
se succèdent rapidement. Pourtant, le cœur des hommes est endurci. Ils ne
reconnaissent pas la voix de Dieu qui les met en garde. Ils ne veulent pas fuir
au seul refuge contre la tempête. [234.1]
Beaucoup de ceux qui ont été placés sur les murailles de Sion, pour observer
avec des yeux d’aigle l’approche du danger et donner l’alerte, sont eux-mêmes
profondément endormis. Ceux-là même qui devraient être les plus actifs et les
plus vigilants en cette heure de péril négligent leur devoir et sont
responsables du sang des âmes. [234.2]
Mes frères, méfiez-vous du cœur mauvais dominé par l’incrédulité. La Parole de
Dieu est claire et exacte dans ses restrictions ; comme elle interfère avec
votre indulgence égoïste, vous ne lui obéissez pas. Les témoignages de Son
Esprit attire votre attention sur les Écritures, signalent vos défauts de
caractère et reprennent vos péchés ; par conséquent, vous ne les prenez pas en
compte. Et pour justifier votre conduite charnelle caractérisée par l’amour des
plaisirs, vous commencez à douter que les témoignages viennent de Dieu. Si vous
obéissiez à leurs enseignements, vous seriez assurés de leur origine divine.
Souvenez-vous que votre incrédulité n’affecte pas leur véracité. S’ils viennent
de Dieu, ils demeureront. Ceux qui cherchent à diminuer la foi du peuple de Dieu
dans ces témoignages, qui ont été dans l’Église pendant les trente-six dernières
années, se battent contre Dieu. Ce n’est pas l’instrument que vous méprisez,
mais Dieu, qui vous a parlé par ces avertissements et ces reproches. [234.3]
Dans l’instruction donnée par notre Sauveur à Ses disciples, il y a des mots de
reproche particulièrement applicable à nous : « Prenez
garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s'appesantissent par les excès
du manger et du boire et par les soucis de la vie et que ce jour ne vienne sur
vous à l'improviste. » (Luc 21 : 34). Veillez, priez, travaillez, telle est la
vraie vie de la foi. « Priez toujours », c’est-à-dire ayez toujours un esprit de
prière et alors vous serez prêts à la venue de votre Seigneur.
[235.1]
Les sentinelles sont responsables de la condition du peuple. Tant que vous
ouvrez la porte à l’orgueil, l’envie, le doute et d’autres péchés, il y aura des
conflits, de la haine et toutes les œuvres mauvaises. Jésus, le doux et humble,
demande à entrer en tant qu’invité, mais vous avez peur de Le faire entrer. Il
nous a parlés dans l’Ancien et le Nouveau Testament ; Il nous parle toujours par
Son Esprit et Ses providences. Ses instructions ont pour but de rendre
les hommes fidèles à Dieu et fidèles à eux-mêmes. [235.2]
Jésus a pris sur Lui la nature de l'homme afin de donner à l'humanité, un modèle
complet, parfait. Son intention est de nous rendre semblables à Lui, loyaux dans
tous les buts, les sentiments et les pensées – authentiques dans le cœur, l'âme
et la vie. C'est le Christianisme. Notre nature déchue doit être purifiée,
ennoblie, consacrée par l'obéissance à la vérité. La foi chrétienne ne
s'harmonisera jamais avec les principes du monde ; l'intégrité chrétienne
s'oppose à toute tromperie et faux-semblant. L'homme qui chérit le plus l'amour
de Christ dans l'âme, qui reflète le mieux l'image du Sauveur, est aux yeux de
Dieu l'homme le plus loyal, le plus noble et le plus honorable sur la terre.
[235.3]