LE SANCTUAIRE

 

Jack Sequeira

 

26

 

Un repos de Sabbat

 

Lévitique 23: 27-32

 

(catalogue)

 

    Quand Dieu a donné aux Juifs le service du Sanctuaire pendant l'Exode, Il leur a donné un rituel pour la période de leur voyage. Ceci correspondait à Son "plan directeur" dans le plan du Salut. Il leur montrait ainsi ce qu'Il se proposait d'accomplir pour eux, et en eux par Son fils Jésus-Christ. Nous devons regarder encore à cette parabole.

 

    Nous avons considéré ce sanctuaire comme une image de la Rédemption. Nous savons qu'il possédait deux parties, et que la tente elle-même possédait deux parties. La partie Est qui indiquait la mission terrestre de Jésus avec Sa vie et Sa mort, et la partie Ouest, qui montre son ministère céleste en tant que Grand Prêtre. Nous avons vu cela et nous avons réfléchi à ce que voulait dire le jour des expiations, lequel représente la phase finale dans ce grand plan de la Rédemption. C'était une fête solennelle pour les Juifs parce qu'elle conduisait le problème du péché vers sa fin. Le propos de Dieu par le jour des expiations consistait à révéler aux Juifs mais aussi par eux à nous, qu'Il se proposait d'apporter une solution finale au problème du péché. Il se proposait d'inaugurer un règne de justice éternelle.

 

    Nous vivons ce jour antitypique très solennel aujourd'hui, et la fin du monde est devant nous. Il fut une période où nous étions les seuls à parler de fin des temps, mais aujourd'hui beaucoup de prédicateurs à la radio et à la télévision parlent de cela. Bien que le monde ne croie pas en Jésus-Christ, nombreux sont ceux qui pensent que nous arrivons à une limite. Nous avons pollué l'air, la mer, et la terre. Nous avons utilisé les données scientifiques pour créer des monstres comme la bombe atomique et la bombe à hydrogène, les missiles qui peuvent nous éliminer en un clin d'œil. Qu'est-ce que le peuple de Dieu doit faire pendant ce temps si particulier?

 

    Nous avons vu dans le dernier chapitre la première condition qui était exigée de nous. Il y avait deux choses que Dieu demandait: L'affliction de nos âmes ou renoncement à nous-mêmes. Ce jour devait être un repos de Sabbat.

 

    Pourquoi Dieu était-il si strict avec les Juifs? Souvenez-vous ce que le texte dit en Lévitique 23:29. Il montre que ceux qui n'affligeaient pas leur âme en ce temps des expiations seraient retranchés du peuple. Ce qui signifie qu'ils seront éternellement perdus. Au verset 30, il est dit: "Toute personne qui fera ce jour là un ouvrage quelconque, Je la détruirai du milieu de son peuple".

 

    Autrement dit, si vous n'êtes pas au clair avec ces deux exigences, il n'y pas de salut possible pour vous. Dieu proposait-Il le salut par les œuvres? La réponse est: "Non". Si vous analysez ces deux exigences de Dieu, vous verrez qu'elles sont en parfaite harmonie avec la formule de l'Évangile du Nouveau Testament. Et quelle est cette formule? Nous l'avons déjà vue, et nous savons que tout ce qui est nécessaire à notre salut, absolument tout, a été préparé dans la vie et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ. L'Évangile est une bonne nouvelle inconditionnelle. Pour que cette bonne nouvelle puisse devenir effective dans nos vies, deux choses sont exigées de nous. Dieu ne fait pas entrer de force en nous cette bonne nouvelle inconditionnellement. Il nous a sauvés alors que nous étions encore sans force; Il nous a sauvés alors que nous étions pécheurs; Il nous a sauvés alors que nous étions impies; Il nous a sauvés alors que nous étions ses ennemis. Comment cela peut-il devenir effectif en nous? Jean 3:16 est un texte qui nous est familier. Dieu a aimé, Dieu a donné. "Dieu a tant aimé qu'il a donné Son Fils afin que quiconque croit ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle". Ce que Dieu demande de nous, c'est la foi. Alors qu'est-ce que la foi? Nous avons parlé de cela dans ce livre mais je vais quand même en donner un résumé, et montrer qu'il y a deux aspects: Il y a un aspect négatif et un aspect positif. Deux mots: "Non pas moi" c'est négatif; l'autre moitié est positive: "mais Christ" Cette vérité est exprimée de bien des manières dans le Nouveau Testament.

 

    En lisant votre Nouveau Testament, gardez les yeux et les oreilles ouverts et comprenez bien ce qui y est dit. Dans 1 Corinthiens 15:9 nous lisons: "car je suis le moindre des apôtres". Non seulement Paul pense qu'il est le moindre des apôtres, mais encore il dit: "je ne suis pas digne d'être appelé apôtre". La raison de cela c'est qu'il se souvenait avoir persécuté l'Église. Mais, il y a un "mais" ici: "par la grâce de Dieu je suis ce que je suis" et encore: "et sa grâce envers moi n'a pas été vaine".

 

    Dans ce qui suit on a l'impression tout à coup que Paul se vante: "j'ai travaillé plus qu'eux tous". Le tous ici se réfèrent aux apôtres. "Je suis le moindre des apôtres mais je travaille plus qu'eux tous". Personne n'en fait autant que moi, je suis le premier. Mais il précise de suite les choses afin que nous n'interprétions pas les choses de travers: "non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi".

 

    Ici vous retrouvez la formule: "non pas moi mais Christ". La grâce de Dieu ne pourra jamais travailler en nous si nous ne disons pas: "pas moi". C'est une condition première à l'exercice de Christ en vous. Cela concerne autant notre justification, c'est-à-dire notre position devant Dieu que notre sanctification. Toutes les étapes de la foi et de la vie chrétienne connaissent ce préalable: "Non pas moi mais Christ". Dans 2 Corinthiens 5 la formule est exprimée différemment, mais c'est la même vérité. 2 Corinthiens 5:11: "Si quelqu'un est en Christ il est une nouvelle créature (le Grec dit: nouvelle création). Les choses anciennes sont passées (non pas moi); voici, toutes choses sont devenues nouvelles (et le nouveau c'est Jésus-Christ)".

 

    Ici on retrouve ce thème, si un homme est en Jésus-Christ, il est une nouvelle créature. L'ancien est passé et le nouveau est là. L'ancien c'est votre propre "moi". En Romains 6 vous avez cela dans le baptême: "Je suis crucifié avec Christ, j'ai été enseveli avec Lui, et je suis ressuscité en nouveauté de vie". Lisez à Philippiens 3. La raison pour laquelle cela est remis en question c'est que les Juifs avaient complètement perdu le sens de la circoncision. Quand Dieu a donné l'alliance de la circoncision à Abraham, c'était dans un but précis. Dieu vint à Abraham alors qu'il était âgé de soixante quinze ans et lui dit: "Je vais te donner le fils que je t'ai promis, et en lui, toutes les nations seront bénies".

 

    C'est vrai qu'il nous semble que Dieu a mis du temps avant de réaliser cette promesse. Huit années se sont écoulées et rien ne s'est passé. Abraham a commencé à se décourager et Dieu lui a dit: "Pourquoi es-tu découragé?" "Parce que Tu retiens ta promesse". Dieu lui a montré alors par les étoiles le nombre d'enfants qu'il aurait. Abraham a cru et cela lui a été compté à justice. Dix années plus tard, Sarah vint vers Abraham pour lui dire que Dieu avait besoin de son aide pour réaliser la promesse. "Pourquoi ne vas-tu pas vers Agar et n'aides-tu pas Dieu à réaliser sa promesse?" Abraham a pensé que c'était une bonne idée et il est allé vers la servante pour avoir un fils.

 

    Mais Dieu lui a dit: "Non, ce n'est pas le fils de la promesse". Dieu a encore attendu quatorze ou quinze années de plus. Il a attendu jusqu'à ce que ce soit scientifiquement, humainement, naturellement impossible pour lui et sa femme de produire un enfant. Alors Dieu dit à Abraham: "Abraham, je veux faire alliance avec toi, mais avant cela je veux te poser une question. Crois-tu que je puisse te donner un fils même si les médecins te disent que c'est impossible?" Oui, répondit-il.

 

    Dieu avait dit qu'Il voulait entrer dans une alliance. L'alliance était la circoncision et celle-ci devait renvoyer à la chair que le Christ devait revêtir. C'était là le sens de cet acte et c'est pourquoi Paul applique la circoncision non seulement aux Juifs mais aussi aux chrétiens qui ne l'étaient pas. Philippiens 3:3: "Car les circoncis c'est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l'Esprit de Dieu (c'est une pensée positive), qui nous glorifions en Jésus-Christ, et qui ne mettons point notre confiance en la chair (la nature humaine pécheresse)". Ici encore vous avez "non pas moi mais Christ". Il ajoute en Philippiens 3:4-6: "Si vous Philippiens pensez que par vos bonnes œuvres vous avez atteint la justice ou le salut, je veux vous donner mon avis. Vos concitoyens n'ont pas de pouvoir sur moi. Mon origine est parfaite. Je suis issu du sang d'Abraham, d'Issac et de Jacob. Je ne suis pas mélangé à une autre race. J'appartiens à la tribu de Benjamin, et vis-à-vis de la loi, je suis Pharisien. Personne parmi vous n'est zélé comme je le suis (c'est ce que signifie Pharisien). Vis à vis de la loi, je suis irréprochable. Tout ce que l'homme peut faire pour atteindre les plus hauts standards de la justice je l'ai fait.

 

    Mais il dira en Philippiens 3:7: "Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ". Il ne dit pas "je fais de mon mieux et Dieu fait le reste". Notre part consiste dans: "non pas moi" et je dois vous dire que le "non pas moi" est la part la plus difficile dans la vie chrétienne. C'est pourquoi il en est tant qui rejettent l'Évangile. Les Juifs ont rejeté l'Évangile parce qu'ils ne voulaient pas ce "non pas moi". Ils étaient trop fiers d'eux-mêmes. Paul dit en Philippiens 3:8-9: "afin d'être trouvé en Lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s'obtient par la foi, la justice qui vient de Dieu par la foi".

 

    Ces deux exigences requises au jour des expiations sont en parfaite harmonie avec le Nouveau Testament. L'affliction de la chair étant le renoncement à soi-même, Dieu souhaite pour cette fin des temps un peuple qui atteigne un état dans lequel le "moi" est mis de côté dans toutes les phases de l'existence. Que ce soit pour le message de santé ou pour un message de tenue vestimentaire, Dieu ne nous demande pas de performances. Il souhaite que nous nous rendions disponibles pour Lui et cela ne peut se faire que dans le renoncement.

 

    C'est la part difficile, l'affliction de l'âme, parce que vous et moi possédons une nature égoïste. Il n'y a pas de mérite pour nous là dedans, et il n'y a pas de gloire pour nous dans la justification et la sanctification par la foi. Quelques-uns disent que seule la justification est par la foi, et que la sanctification consiste en une formule comme Christ et moi. Je n'ai pas trouvé cela dans l'Écriture. La formule est la même du début à la fin.

 

    C'est vrai que notre part est douloureuse, c'est pour cela que dans l'Ancien Testament on appelle cela "l'affliction de l'âme". Personne n'aime cette affliction, personne n'aime renoncer à lui-même. Mais il n'est pas possible que Dieu puisse accomplir la seconde part si nous n'accomplissons pas la première. Le deuxième volet s'accomplira naturellement, c'est la part de Dieu.

 

    Il est bon de faire attention car une demi-vérité est toujours dangereuse. Certains recherchent la possibilité de renoncer à eux mêmes mais ils s'arrêtent là. Ils disent qu'ils ne peuvent rien faire et deviennent ce que l'on peut appeler des chrétiens passifs. C'est seulement une partie de la vérité et cela représente un danger. C'est même un mensonge. La vérité complète c'est: ...mais Christ. Quand Christ prend le dessus il n'y a pas de passivité car Dieu est action. Si Jésus prend votre vie en main Il ne restera pas sans agir.

 

    Voyons encore cette deuxième partie de la formule. Dans l'Ancien Testament elle est comparée à un temps de repos. On l'appelle un repos de Sabbat. Il est bon que nous comprenions ce que signifie le Sabbat dans l'Évangile afin de ne pas commettre l'erreur des Juifs. Ils gardaient le Sabbat sans Christ. En faisant cela vous ne différez pas d'un païen, cela reste sans valeur.

 

    Dans notre propre histoire, c'est triste à dire, nous avons gardé la loi sans Christ, et nous sommes devenus aussi secs que les montagnes de Guilboa. Il y a cent ans, Dieu a choisi deux jeunes hommes pour replacer Christ dans la loi. Aujourd'hui, il nous faut le placer dans le Sabbat. Ce n'est pas le jour qui sauve, c'est le Seigneur de ce jour qui sauve. Si vous gardez ce jour sans garder le Seigneur de ce jour, cela devient une forme morte.

 

    Le Sabbat dans l'Ancien Testament était complètement lié au salut. C'est pourquoi chaque jour de fête, (il y en avait sept), est désigné comme un Sabbat, parce que le Sabbat signifie que vous restez complètement sous le Seigneur et non sous vous-mêmes. Voyons à deux aspects principaux du Sabbat. Premièrement revenons aux paroles de Jésus en Matthieu 11:28-30: "Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai du repos". Les Juifs ont perverti la vérité du sanctuaire, comme le système sacrificiel. Ils ont perverti l'Évangile dans l'Ancien Testament. Ils ont transformé le rituel qui avait pour objet de montrer la vérité pour en faire un moyen de salut. Ainsi essayaient-ils de faire eux-mêmes leur chemin pour le ciel. Ils étaient très chargés et ne trouvaient pas la paix. Ils vivaient sans sécurité. Jésus a dit: "venez à moi et Je vous donnerai du repos". Le même repos dont il est parlé ici est développé en Hébreux 4:2-3: "pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos".

 

    La signification du Sabbat de Dieu est:

 

    1. Le Sabbat n'appartient pas à l'homme, il appartient à Dieu. Si vous prenez une bonne traduction, vous ne trouverez pas un seul texte qui dise que le Sabbat appartient à l'homme. Il a été fait pour l'homme, mais il ne lui appartient pas. Le Sabbat est à Dieu. C'est un clair enseignement biblique, du début à la fin. Par exemple Exode 20:10: "Le septième jour est le Sabbat de l'Éternel". Ou encore dans Exode 31:13 Dieu dit: "Mon Sabbat que vous garderez".

 

    Dans Esaïe 58:13 le Sabbat est appelé "mon saint jour. "Dieu parle" du jour saint de Dieu. "Quand à quatre ou cinq reprises les Juifs accusent Jésus de transgresser le Sabbat, Il leur rappelle que le Sabbat Lui appartient". Je suis le Seigneur du Sabbat, pourquoi m'accusez-vous de transgresser ce jour?" C'est clair, le Sabbat est à Dieu.

 

    2. C'est un point important. Certains peuvent être choqués en apprenant que dans la Bible le Sabbat désigne le septième jour de la semaine. Notre calendrier est fait par les hommes, il n'est pas inspiré. Nous avons déjà connu dans l'histoire plusieurs sortes de calendriers. Quand la Bible parle du septième jour, c'est le septième jour de Dieu pas le septième jour de l'homme. Pour l'homme c'est le premier jour, ce qui ne veut pas dire le dimanche.

 

    Voyez l'homme à la création. Nous avons déjà vu que Dieu créa l'homme en Adam. A la fin des six jours, Dieu créa l'homme et la femme, nos parents. Ainsi, le premier jour qu'ils connurent fut un Sabbat. Pour Adam, ce n'était pas son septième jour mais son premier. Cela revêt une importance particulière car, lorsque nous appliquons le Sabbat à Dieu et lorsque nous appliquons le Sabbat à l'homme, nous obtenons deux interprétations différentes. Je veux dire que Dieu travailla six jours et qu'Il se reposa le septième, non parce qu'Il était fatigué, mais parce que Son œuvre était parfaite.

 

    L'homme ne commence pas par travailler. L'homme prit du repos dans le Sabbat de Dieu. Adam n'a pas commencé par travailler comme ce fut le cas pour Dieu. En fait Adam fit une approche du Sabbat tout à fait opposée à celle de Dieu. L'homme commença par se reposer dans le Sabbat de Dieu, puis il s'est réjoui dans les six jours du travail de Dieu. Dieu avait passé six jours à créer cette terre, non comme elle est aujourd'hui, détruite et souillée, mais comme Adam la vit au commencement.

 

    Dans Genèse 2:6, il est dit que Dieu est Celui qui a planté le jardin en Eden. Il n'a pas dit à Adam, je t'ai donné les animaux et les plantes maintenant c'est à toi de faire le jardin. Dieu a dit: "Je l'ai créé totalement pour vous". Adam l'a accepté et s'est réjoui en entrant dans le repos de Dieu.

 

    Certains disent qu'il a donné des noms aux animaux. C'est bien, mais je ne pense pas que ceci était un travail. Connaissez-vous une des plus grandes joies des parents, que celle de chercher un nom pour leurs enfants. Donner un nom aux animaux n'était pas un travail pour Adam. Il a regardé l'éléphant en se demandant comment il pourrait appeler cette créature au long nez, et il a choisi éléphant. Je ne sais pas ce qu'étaient ces noms parce que nous les avons perdus depuis, mais ce que je sais c'est qu'Adam ne participa pas d'un seul iota à la création de Dieu. Il a simplement reçu cela et s'en est réjoui.

 

    Aussi pouvons-nous appliquer cela à la Rédemption, car après la chute, le Sabbat avait une signification rédemptrice. Pour Adam, avant ou après la chute, le Sabbat gardait sa valeur. Nous devons premièrement entrer dans le repos de Dieu et recevoir la justice de Christ. C'est alors que pendant les six jours nous nous réjouissons de ce que nous avons reçu afin que les hommes puissent le voir. Le Sabbat devient un signe.

 

    Adam n'a pas participé à la Création. Quand Dieu créa Adam, à la fin des six jours, celui-ci ouvrit les yeux et put contempler une œuvre parfaite. Tout ce qui lui restait à faire c'était d'entrer dans ce repos. Aussi longtemps qu'il resterait dans ce repos, Dieu subviendrait à tous ses besoins.

 

    Mais un jour, Adam a tourné le dos à Dieu. En faisant cela, il tourna aussi le dos à la vérité du Sabbat, parce que cette vérité s'applique aux sept jours de la semaine. Nous ne devons pas nous placer en Christ le septième jour et faire notre volonté les six autres. Nous nous réjouissons simplement de ce que nous recevons. Cela veut dire que vous pouvez transgresser le Sabbat le mardi, le mercredi ou le vendredi. Le jour est simplement un signe, une convention.

 

    Comment Adam a-t-il brisé le Sabbat? Je ne sais pas quel jour de la semaine il a péché, mais ce que je sais c'est qu'en péchant il a tourné le dos à Dieu. Je sais cela parce qu'au moment où Dieu s'est présenté à Adam, Il a dit: "A partir de maintenant tu mangeras ton pain à la sueur de ton front". Quand l'homme tourne le dos à la dépendance de Dieu pour dépendre de lui-même, la seule direction qu'il prend c'est celle de la mauvaise pente. Le résultat final sera la mort parce que Dieu est la vie.

 

    Dieu ne nous conduit pas dans un pareil bourbier. Jésus, qui est le Créateur de ce monde, le Père et le Saint-Esprit, tous les trois sont en harmonie, tous sont d'accord pour que Jésus puisse racheter ce monde. Jésus est donc venu pour nous racheter, Il est venu pour travailler à notre salut. Il a terminé ce travail pour notre salut le sixième jour, un vendredi, comme Il a terminé la création le sixième jour. Jésus a dit: "Tout est accompli". Le Nouveau Testament enseigne clairement que Jésus est le Créateur du monde. Il est la Parole. Jean 1; 3; Éphésiens 3:9; Colossiens 1:16; Galates 3:14 sont des textes qui le confirment. Tous ces passages nous montrent que Jésus est le Créateur. Puis Il est devenu le Rédempteur et sur la croix Il a pu dire: "Tout est accompli".

 

    Le sanctuaire montre qu'il y a deux phases dans l'activité Rédemptrice de Christ. Il y avait la mission terrestre, qui se termine avec la croix. Après la croix, Il est resté au repos dans la tombe. Puis Il est ressuscité pour commencer la seconde partie de son ministère, celle qui correspond à son ministère céleste. Quand celui-ci se terminera, il rentrera dans son repos et le partagera avec nous. Esaïe 66 dit qu'à chaque Sabbat toute chair se prosternera devant Lui pour l'adorer. Nous L'adorerons parce qu'Il nous aura donné ce repos éternel dont Il nous avait parlé. Le Sabbat possède ainsi une ambition rédemptrice.

 

    Je voudrais vous montrer certaines choses à ce sujet. Je connais un livre dont le titre est Du Sabbat au jour du Seigneur (Édition Carson). Voici ce qui est dit:

 

    1. Le Sabbat a une valeur dans le plan de la Rédemption. (Merci Seigneur de ce que certains pensent cela.)

 

    2. Ils admettent que le Sabbat ne peut pas s'appliquer à un autre jour qu'au samedi, et ne sont pas d'accord avec cette idée que cela peut être n'importe quel jour de la semaine. Les auteurs du livre disent que ce ne serait pas biblique dans ce cas. Ce sont des érudits qui ne gardent pas le Sabbat pour autant. Ils admettent que les chrétiens de la première église gardaient le Sabbat ; et ils ont un excellent argument pour cela.

 

    Ces chercheurs bibliques disent que, dans le cas où les premiers chrétiens n'auraient pas gardé le Sabbat, il y aurait eu tout un foin à ce sujet provoqué par les Judaïsants. Les Judaïsants insistent pour que les croyants qui ne sont pas Juifs soient circoncis. Mais ils ne parlent pas de garder le Sabbat. La seule raison pour cela c'est que les Gentils observaient le Sabbat. Comme l'a dit un théologien: Nous ne trouvons pas trace dans le Nouveau Testament de plainte de la part des Judaïsants disant que les Gentils ne gardent pas le Sabbat". Ainsi il est admis que les chrétiens de la première Église gardaient le Sabbat. Ce sont là des déclarations de valeur qui pointent vers la vérité.

 

    Le problème c'est qu'il arrive que l'on garde le bon jour pour la mauvaise raison. Il est clair dans la Bible que ceux qui ont accepté Jésus-Christ sont entrés dans Son repos. Permettez-moi de vous poser une question: "Qui est juste aux yeux de Dieu, l'homme qui garde le mauvais jour pour la bonne raison ou la personne qui garde le bon jour pour une mauvaise raison?" Qui est juste et qui ne l'est pas? D'un côté les deux ont à la fois tort et raison. L'homme qui garde le bon jour pour la mauvaise raison a fait le bon choix pour le jour, mais ses motivations sont mauvaises. Sera-t-il sauvé? Les Juifs aussi gardent le Sabbat mais ils ne le font pas pour la bonne raison. Seront-ils sauvés par cela? Non.

 

    Alors que j'étais en Angleterre, un vendredi soir, j'aperçus par la fenêtre une femme qui essayait de me faire signe de l'extérieur. "Excusez-moi Monsieur, pourriez-vous me faire une faveur?" Je lui demandais en quoi je pouvais bien l'aider. "Pourriez-vous m'allumer la lumière de mon appartement?" Je trouvais que cette demande était curieuse, mais je pensais aussi qu'elle pouvait être invalide et je me décidais donc à aller l'aider. Quand je suis arrivé à la porte je me suis rendu compte qu'elle était normale, et je me suis demandé ce qu'elle pouvait bien vouloir en réalité.

 

    Elle se rendit compte de ma curiosité et me dit: "Je comprends que vous soyez surpris, mais je suis Juive et dans ma religion c'est un péché d'allumer un feu le jour du Sabbat. En allumant la lumière c'est comme si j'allumais un feu". Elle ne savait pas qui j'étais et je lui ai dit: "Mais, n'est-il pas dit aussi dans la loi que l'étranger qui est dans tes portes ne travaillera pas?" Elle fut surprise de ce que je connaissais le quatrième commandement et fut toute embarrassée". Je sais - dit-elle - mais vous êtes un Gentil!" Autrement dit, de toute façon vous êtes perdu alors ce n'est pas grave que vous travailliez ou non pendant le Sabbat. Je lui demandais alors si elle avait son Ancien Testament avec elle.

 

    Elle avait une Bible en Hébreux et je lui ai dit ceci: "Pouvez-vous aller à 1 Samuel 16:7?" Elle lut le texte, "l'homme regarde à ce qui frappe les yeux mais l'Eternel regarde au cœur". Je lui demandais alors: "Savez-vous ce que Dieu dit ici? Il serait bon que vous appliquiez ce texte à votre expérience de maintenant. Je suis tout à fait d'accord pour allumer vos lumières maintenant, mais, en accord avec ce texte, ce n'est pas moi qui vais faire cet acte mais vous quand je tournerai le bouton. Je ne serais qu'un instrument que vous utiliserez. Je ne ferai pas ma volonté à ce moment là mais la vôtre. Par conséquent, si c'est un péché d'allumer les lampes le jour du Sabbat, vous allez pécher quand j'allumerai les lampes puisque c'est votre volonté que je vais faire. Aussi vrai que Dieu est concerné par cette affaire, c'est vous qui allumerez la lumière par moi".

 

    Elle me répondit: "Vous me rendez la vie difficile". "Non ma sœur, je ne vous complique en rien l'existence. Je veux être honnête avec vous. Aucune chair ne sera justifiée par les œuvres de la chair. Et sachez qu'un Juif célèbre a découvert cela, c'était Paul. Ce qu'il a découvert c'est qu'il était bon de quitter le nom de Saul pour prendre celui de Paul. Non pas moi mais Christ".

 

    "Je suis Juive et je serai perdue?" me répondit-elle. "Vous n'avez pas à devenir une non-Juive, mais vous avez à accepter le Messie. En restant dans vos œuvres vous ne pourrez pas être sauvée. Votre seule chance est de rentrer dans le repos de Dieu. Il vous faut affliger votre âme et entrer dans le repos de Dieu et ce repos c'est Jésus-Christ". Elle n'a pas voulu accepter cela aussi ai-je allumé les lumières avant de la quitter. Maintenant c'était son problème.

 

    En gardant le bon jour pour la mauvaise raison vous perdez votre temps, il vous faut changer. Vous ne devez pas changer de jour, mais de motivation. Dans le cas où vous garderiez le mauvais jour mais avec une bonne raison, changez ce jour car il n'y a qu'un jour qui représente le repos de Dieu en Jésus-Christ.

 

    Quand la fin du monde arrivera et que le point culminant de l'histoire sera atteint, il n'y aura plus de barrière, plus de confusion. L'enjeu sera clairement montré, et l’on ne rencontrera plus que deux camps. Ceux qui se reposent en Christ et ceux qui Le rejettent, le camp des hommes de foi et celui des incroyants.

 

    Disons les choses autrement. Ceux qui auront la foi diront: "non pas moi mais Christ" alors que les autres qui n'auront pas cru diront le contraire absolu: "non pas Christ mais moi". Ceux qui auront accepté Christ auront été crucifiés avec Lui parce que le verdict de Dieu pour la chair est la crucifixion. C'est ce que nous pouvons voir dans la déclaration publique de Jésus à la croix, un verdict de Dieu pour la nature humaine déchue. En échange de cela, Dieu nous donne Son Fils Jésus Christ afin qu'il prenne notre place et que Sa vie devienne la nôtre. Ainsi, ceux qui acceptent Christ diront: "Je suis crucifié avec Lui, et si je vis ce n'est plus moi qui vis mais Christ qui vit en moi". Les autres diront: "Crucifie-Le". Ainsi vous ne pouvez faire que deux choses avec Christ. Le crucifier ou être crucifié avec Lui.

 

    C'est le sujet même du jour des expiations, et l'enjeu des derniers jours. A quel camp appartiendrons-nous? En acceptant Christ il y a deux choses qui seront requises de vous. Vous reniez vous-mêmes, que ce soit en terme de justice ou vis-à-vis du péché. Il n'y a pas de place pour la propre justice dans l'Évangile. Tout est pour Christ et rien pour soi. C'est ma prière que nous puissions, en arrivant à la fin de l'histoire de ce monde, ne pas garder en nous une mixture de "Christ plus moi". C'est une hérésie, la vérité de l'Évangile c'est "non pas moi mais Christ". Ce qui ne signifie pas que nous devions nous asseoir et attendre. Souvenez-vous que "non pas moi" est une action douloureuse qui demande des efforts. En disant "non pas moi" vous privez votre ego et c'est quelque chose de terrible.

 

    Aussi quand quelqu'un vous tape sur l'épaule en disant: "Quel formidable chrétien vous êtes" ne lui répondez pas, car il ne sait pas de quoi il parle; "Arrière de moi Satan". La chair essaie toujours de montrer sa tête hideuse et l'une des formes sous laquelle elle se déguise le mieux et sans doute la forme de la religion. Nous sommes appelés quotidiennement à crucifier la chair. S'affliger quotidiennement permet à Christ de prendre le dessus sur nous. Paul dit: "Je vis, mais ce n'est plus moi qui vis c'est Christ qui vit en moi. Et la vie que je vis je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui s'est Lui-même livré pour moi".

 

    Nous vivons à un moment crucial de l'histoire. Dieu ne vous demande pas de mettre de côté les mauvais aliments de votre régime afin que vous puissiez vivre sept ans de plus. Le but n'est pas de vivre plus longtemps. Peut être que demain il vous faudra mourir en martyr de la foi, nous n'en savons rien en fait. Ce que Dieu nous demande c'est de renier toute sympathie pour nous-mêmes afin que Christ puisse prendre le dessus. Mon vœu est que vous et moi puissions nous cacher en Christ, qui deviendra ainsi pour nous notre Rocher. Puissions-nous affliger nos âmes et nous réfugier en Lui.

 

    Dans le chapitre suivant, nous ferons une dernière étude du sanctuaire pour montrer comment Dieu Lui-même sera justifié par la mise à l'épreuve de Son peuple. De cette manière, au moment où la fin approche et où le peuple de Dieu afflige son âme, Dieu peut dire au monde et à l'Univers: "Voici Mon peuple qui a la foi de Jésus et qui garde les commandements." Ils ne font pas cela machinalement mais ils aiment leur prochain plus qu'eux-mêmes. Ils préfèrent Dieu à eux-mêmes, et sont prêts à dire adieu à tout ce qui n'est pas en harmonie avec Sa volonté.

 

    Au moment de cette épreuve, le nom de Dieu sera justifié. Il est important que nous comprenions bien l'enjeu qui est en cause ici. Je prie pour que nous puissions à la fois affliger nos âmes et nous reposer dans le Sabbat de Dieu, non pas d'une manière conformiste et en apparence, mais avec le cœur.

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