"AIE DU ZÈLE ET REPENS-TOI"

 

 

Chapitre 8

 

Comment Christ appela les anciens Juifs à la repentance nationale

 

Catalogue

 

 

 

Jésus fut déçu par la manière dont les Juifs ont répondu à Son appel à la repentance nationale. Il nous dit qu'Il est également déçu par la réponse des Adventistes du Septième Jour.

 

Tout de suite après Sa propre expérience de repentance communautaire et Son baptême "en faveur de l'humanité", Jésus demanda la même chose à la nation juive: "Dès lors, Jésus commença par prêcher et à dire: Repentez-vous car le Royaume des Cieux est proche" (Matthieu 4:17). Ses disciples aussi "partirent et prêchèrent la repentance" (Marc 6:12).

 

Son plus grand désappointement a été le refus de Sa nation de Lui répondre oui. Il adressa des reproches "aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart de Ses miracles, parce qu'elles ne s'étaient pas repenties" (Matthieu 11:20). Il compara la nation au stérile "figuier planté dans Sa vigne… Voilà trois ans que Je viens chercher du fruit à ce figuier, et Je n'en trouve aucun" (voir Luc 13:6-9).

 

Le figuier stérile que Jésus maudit devint un symbole représentant non seulement la masse des individus juifs non repentants, mais également le peuple dans son ensemble, qui en tant que nation rejeta Christ:

 

"La malédiction du figuier était une parabole jouée comme un drame. Cet arbre stérile étalant son prétentieux feuillage aux yeux de Christ, était un symbole de la nation juive. Le Seigneur désirait rendre claires pour Ses disciples la cause et la certitude du jugement d'Israël" (Jésus-Christ, p. 577).

 

"Notre Seigneur avait envoyé les douze et plus tard les soixante-dix pour proclamer que le royaume de Dieu était proche, et appeler les hommes à se repentir et à croire en l'Évangile… Tel était le message apporté à la nation juive après la crucifixion de Christ; mais la nation, qui prétendait être le peuple spécial de Dieu, rejeta l'Évangile qui lui était apporté avec la puissance du Saint-Esprit" (Paraboles, p. 268).

 

Notez comment un péché personnel s'est transformé en péché national. Il fut accompli par les dirigeants de la nation juive, et l'entraîna dans une ruine collective:

 

"Quand Christ arriva et présenta à la nation les revendications de Dieu, les prêtres et les anciens refusèrent d'admettre qu'Il avait le droit de s'interposer entre eux et le peuple… Ils s'appliquèrent à dresser le peuple contre Lui" (Paraboles, p. 264).

 

 

Comment la ruine nationale suivit l'impénitence nationale

 

Seule la repentance nationale aurait pu sauver la nation juive de la ruine imminente que son péché national appelait sur elle:

 

"Les chefs religieux furent responsables du rejet de Christ et de toutes les conséquences qui en découlèrent. Le péché national et la ruine nationale leur seront imputables" (idem., p. 305).

 

"Paul montra que Christ était venu pour offrir le salut tout d'abord à la nation qui attendait la venue du Messie comme le couronnement et la gloire de son existence nationale. Mais cette nation L'avait rejeté, Lui qui leur aurait donné la vie, et avait choisi un autre chef dont le règne finirait par la mort. Il s'efforça de faire comprendre à Ses auditeurs que seule la repentance pouvait sauver la nation juive de la ruine menaçante" (Conquérants pacifiques, p. 218).

 

Dans Son dernier discours public, Jésus fit un appel final à ces dirigeants à la tête de Jérusalem afin qu'ils se repentent. Leur refus Lui brisa le cœur. Avec des larmes dans la voix, le Sauveur prédit la ruine nationale imminente: "Toutes ces choses arriveront à cette génération. Ô Jérusalem, Jérusalem…" (Matthieu 23:13-27).

 

Certainement, Christ appela des individus à la repentance car Il dit: "Il y a de la joie dans le Ciel pour un seul pécheur qui se repent" (Luc 15:7). Mais il y a une différence bien nette entre la repentance nationale et la repentance individuelle. Il appela aussi "cette génération méchante", c'est-à-dire la nation. "Les hommes de Ninive se dresseront, lors du jugement avec cette génération, et la condamneront, parce qu'ils se sont repentis à la prédication de Jonas" (Luc 11:32).  C'était le destin d'une nation, et non seulement d'individus, qui était en jeu.

 

Comme un éclair isolé dans une nuit obscure, cette référence à Ninive illustre l'idée de Jésus. La repentance nationale est si rare que peu de gens pensent qu'elle peut avoir lieu. Il utilisa l'histoire de Ninive comme un exemple pour montrer que ce qu'Il demandait était en fait possible. Il dit en effet que, si une nation païenne peut se repentir, sûrement la nation qui prétend être le peuple élu de Dieu peut faire la même chose!

 

"Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même que le Fils de l'homme en sera un pour cette génération… Les hommes de Ninive se dresseront, lors du jugement avec cette génération, et la condamneront, parce qu'ils se sont repentis à la prédication de Jonas; or, il y a ici plus grand que Jonas" (Luc 11:30, 32).

 

 

Comment s'est produite la repentance de la Ninive païenne?

 

Si une image vaut mille mots, la repentance de Ninive illustre de façon précise la réponse d'une nation à l'appel de Dieu. Une nation s'est repentie, et non simplement un groupe d'individus dispersés. Il nous est plus facile de croire qu'un "grand poisson" a avalé Jonas vivant que d'accepter qu'un gouvernement et une nation puissent se repentir grâce à la prédication de la Parole de Dieu. "Les gens de Ninive crurent en Dieu; ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu'aux plus petits" (Jonas 3:5). Il n'y a aucune raison de douter de cette histoire sacrée.

 

La repentance commença par "le plus grand d'entre eux" et s'étendit vers le bas jusqu'aux "plus petits d'entre eux" –comme cela se passe habituellement dans l'histoire- "La nouvelle parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac et s'assit sur la cendre. Et il fit dans Ninive cette publication, par ordre du roi et de ses grands" (Jonas 3:6, 7).

 

Il est vrai que l'appel à la repentance n'émana pas du palais royal. Mais notons que le gouvernement de Ninive soutint cet appel de tout cœur. La "ville" se repentit depuis le haut jusqu'au bas. Fantastique! La repentance fut à la fois "proclamée et publiée" de manière nationale, et reçue individuellement. L'avertissement divin avait proclamé une chute générale de Ninive en tant que cité; les dirigeants menèrent le peuple à la repentance –une repentance nationale.

 

Jésus voulait souligner le point suivant: si ceci arriva une fois dans l'histoire, pourquoi ce même évènement ne pourrait-il pas se produire aussi chez les Juifs? Les Juifs auraient pu faire l'expérience de cette repentance nationale, facilement et concrètement. (Et pourquoi ceci ne se passe-t-il pas avec nous?) Le grand prêtre Caïphe aurait pu agir comme le roi de Ninive. Tout ce qu'il lui fallait, c'était d'accepter le principe de la croix, comme Jésus l'enseigna.

 

 

Comment Caïphe aurait pu conduire Israël à la repentance

 

Accordons à Caïphe le bénéfice du doute. Tout d'abord, il aurait pu sincèrement ne pas savoir quoi penser au sujet de Jésus pendant les premiers jours de Son ministère. Mais, au moment du procès de Jésus, il aurait pu prendre une ferme position pour la justice. Il lui suffisait de prononcer, devant le Sanhédrin, les mots suivants: "Durant un certain temps, je n'ai pas compris l'œuvre de Jésus. Mes frères, vous avez partagé mon incompréhension. Quelque chose s'est produit parmi nous, qui nous a échappé. Mais j'ai étudié les Écritures, dernièrement. J'ai vu que sous Son humble apparence, Jésus de Nazareth est en fait le vrai Messie. Il accomplit les détails prophétiques. Et maintenant, mes frères, je reconnais humblement qu'Il est le Messie, et aussitôt, je descends de ma haute position, et je serai le premier à Lui laisser la place du véritable Souverain Sacrificateur d'Israël".

 

Un mouvement de surprise aurait couru dans la salle du Sanhédrin si Caïphe avait dit ces mots. Mais aujourd'hui il serait honoré dans le monde entier comme le plus noble chef du peuple de Dieu de toute l'histoire. Il aurait pu faire ce que Moïse aurait aimé faire. (En fait, Moïse refusa le trône de Pharaon!) Les Juifs, dans leur majorité, auraient sans doute suivi sa conduite. Nous avons déjà vu comment les chefs religieux les ont soumis à la culpabilité nationale. Il s'ensuit que les mêmes dirigeants religieux auraient pu aussi les conduire à la repentance nationale. Christ aurait pu mourir autrement que tué par Son propre peuple, et Jérusalem pourrait être aujourd'hui "la joie du monde entier" plutôt que le lieu de tourment le plus douloureux.

 

Si l'Église du reste choisissait finalement de suivre l'ancien Israël dans l'impénitence, Christ souffrirait, entre ses mains, l'humiliation la plus effrayante qu'Il ait jamais eue à endurer. Il serait à nouveau crucifié, blessé une nouvelle fois "dans la maison de Ses amis"  (Zacharie 13:6). L'indignité définitive de l'humanité serait à ajouter à Son sacrifice.

 

Mais la Parole de Dieu proclame nécessairement de bonnes nouvelles. Christ ne s'est pas offert Lui-même pour être vaincu. Le jour antitypique des Expiations enlève tout doute. A la lumière de la croix, nous pouvons être assurés que l'Eglise finira par surmonter ce problème ancien et tragique de l'incrédulité. L'Église, "qu'Il s'est acquise par Son propre sang", est Son bien le plus précieux (Actes 20:28). A la fin, Son peuple ne le privera pas de Sa récompense.

 

Pour une fois dans l'histoire, l'histoire ne se répètera pas. Christ sera pleinement justifié par Son Église. Il verra que le prix infini qu'Il a payé –pour qu'elle soit sauvée- en valait la peine. Un sacrifice infini rachètera et guérira pleinement une mesure infinie de péché humain.

 

Bien qu'Il fût "plus grand que Jonas" et "plus grand que Salomon", Christ n'apparut pas avec les vêtements glorieux et la pompe de Salomon. "Il ne fit pas entendre Sa voix dans les rues", contrairement à Jonas (Comparez Matthieu 12:42 avec Ésaïe 42:2). Pourtant les chefs juifs avaient suffisamment de preuves de Son autorité. La qualité de Son appel solennel à la repentance les convainquit de ce que leur orgueil refusa de confesser. Aucun autre "signe" ne serait donné à "cette génération méchante et adultère". Ayant refusé de répondre au dernier appel à la repentance du Ciel, rien ne pouvait arrêter le destin effrayant d'Israël.

 

Et aujourd'hui, la preuve la plus sûre de l'œuvre du Saint-Esprit réside dans le solennel appel à la repentance que nous adresse le Témoin Véritable.

 

 

La moisson des juifs repentants

 

Il reste aujourd'hui un espoir lumineux pour ceux qui sont littéralement les descendants de l'ancien Israël:

 

"Il y a endurcissement partiel d'Israël jusqu'à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé… Car les dons de l'Esprit et l'appel de Dieu sont irrévocables… Par la miséricorde qui vous a été faite, ils peuvent aussi obtenir miséricorde (Romains 11:25-31).

 

Il faut remarquer qu'une église chrétienne repentante est la clé de l'accomplissement de cette prophétie. Dans les jours à venir, nous verrons certains changements surprenants parmi les Juifs repentants:

 

"Quand cet Évangile sera présenté dans sa plénitude aux Juifs, beaucoup accepteront Christ comme le Messie… Durant la proclamation finale de l'Évangile, où une œuvre spéciale doit être accomplie pour des catégories de personnes jusque-là négligées, Dieu s'attend à ce que Ses messagers manifestent un intérêt particulier pour les Juifs qui se trouvent dans toutes les parties du monde… Ce sera, pour beaucoup de Juifs, comme l'aube d'une nouvelle création, la résurrection de l'âme… Ils reconnaîtront Christ comme le Sauveur du monde. Beaucoup recevront, par la foi, Christ comme leur Rédempteur… Le Dieu d'Israël amènera ceci à se réaliser de nos jours. Son bras n'est pas court pour sauver. Quand Ses serviteurs œuvreront avec foi pour ceux qui ont été longtemps négligés et méprisés, Son salut sera révélé" (Conquérants pacifiques, p. 337, 338).

 

Comment pouvons-nous appeler les Juifs à une telle repentance, si nous n'en faisons pas nous-mêmes l'expérience? Le grand cœur, plein de compassion, de Dieu est touché en faveur de ces gens qui souffrent, et une grande bénédiction les attend, quand nous serons prêts à être les instruments qui l'apporteront:

 

"Malgré l'effroyable condamnation prononcée contre les Juifs en tant que nation au moment où ils rejetèrent Jésus de Nazareth, il y a eu de siècle en siècle beaucoup de Juifs et de Juives nobles de cœur et craignant Dieu qui ont souffert en silence. Dieu a consolé leur cœur dans l'affliction et a vu avec pitié leur terrible situation. Il a entendu les prières angoissées de ceux qui L'ont recherché de tout leur cœur pour bien comprendre Sa Parole" (Idem, p. 379, 380).

 

Notre cœur bat un peu plus vite en lisant ces mots si riches d'espoir et d'émerveillement. Quelle joie ce sera d'assister à l'accomplissement des brillantes visions de notre bien-aimé Paul, concernant le futur rétablissement du véritable Israël! Des millions de Chrétiens considèrent l'Israël littéral en Palestine comme étant cet accomplissement. Cependant, la servante du Seigneur, en harmonie avec le concept de la justification par la foi, exprimé par Paul, vit d'avance ce véritable accomplissement dans la repentance d'un grand nombre de Juifs qui apprendront, à l'école de l'Église du reste, le principe de la culpabilité et de la repentance collectives. Cela pourrait-il arriver de notre temps? Oui, si nous le désirons vraiment. Les Juifs seront nos élèves pour apprendre de nous ce qu'ils n'ont pas appris il y a 2000 ans –à savoir, comment se repentir.

 

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