"AIE DU ZÈLE ET REPENS-TOI"

 

 

Chapitre 6

 

Une première dans l'histoire de l'humanité: une repentance du

Jour des Expiations

 

Catalogue

 

 

 

La purification du sanctuaire depuis 1844 est le fondement de notre existence et représente pour les Adventistes du Septième Jour une vérité non négociable. Elle revêt également une profonde signification éthique.

 

Pourquoi le fait qu'il y ait un jour céleste antitypique des expiations implique-t-il une expérience particulière du peuple de Dieu sur la terre pendant les derniers jours? A-t-Il arbitrairement privé les générations antérieures de cette bénédiction unique? Serait-il juste de Sa part d'accorder à la dernière génération quelque chose qu'Il aurait délibérément refusé aux autres dans le passé?

 

Non, mais les générations précédentes n'ont simplement pas mis à profit la grâce complète que Dieu a toujours voulu accorder. Le long retard de milliers d'années n'est pas dû à la mauvaise volonté de Dieu pour donner mais au manque de préparation de l'homme pour recevoir. L'histoire devait être autorisée à suivre son cours. C'était le seul moyen pour que la race humaine "Adam" puisse apprendre.

 

L'ancienne nation d'Israël illustre bien ce fait. Au Mont Sinaï, le Seigneur était prêt et désireux de leur accorder la même justification par la foi qu'Abraham avait connue lorsqu'il "crut en l'Éternel" (Genèse 15:6), et la même expérience précieuse que décrit l'épitre de Paul aux Romains. Mais leur incrédulité rendit cela impossible à leur époque, et la loi a dû devenir leur "pédagogue" ou "tuteur" pour les ramener, après un long détour de l'histoire, à la position d'Abraham, afin qu'ils "puissent être justifiés par la foi" (Galates 3:24).

 

La parole prophétique, "jusqu'à 2300 jours, puis le sanctuaire sera purifié" (Daniel 8:14), est la prédiction que, durant les derniers temps de l'histoire, le peuple de Dieu manifestera une foi d'une grande maturité, ce qui lui permettra de recevoir pleinement la grâce du Ciel. La prophétie de Daniel place le développement spirituel de ce peuple "à la mesure de la stature parfaite du Christ" (Éphésiens 4:13).

 

Dieu n'a privé Adam de rien de ce qui aurait pu l'écarter de la compagnie des 144 000. C'est plutôt sa propre immaturité spirituelle qui a empêché Adam de s'approprier la grâce qu'un Dieu infini aurait, dès lors, déversée. Dieu aurait pu purifier le sanctuaire dès les temps anciens, si le développement spirituel des hommes l'avait permis. Nous ne devons pas limiter les ressources infinies de Dieu; c'est nous –et non Dieu- qui avons été déficients. L'appel de Jésus à se repentir s'adresse à toutes les générations, car "toutes ont péché". "La connaissance du péché" provient de "la foi" (Romains 3:23, 20). Grâce à l'œuvre du Saint-Esprit, cette connaissance salutaire de notre culpabilité est communiquée à "tout homme". C'est une "lumière" qui ne néglige personne (Jean 1:9). Mais la dernière génération recevra le don de la repentance (metanoia) –cette perception postérieure des faits qui verra l'histoire du passé à la lumière de la repentance.

 

Alors on pourra dire: "Les noces de l'Agneau sont venues, et Son Épouse s'est préparée".

 

 

Comment se produit la repentance?

 

Le double crime d'adultère et de meurtre du roi David montre bien comment le Saint-Esprit convainc de péché. Que le Saint-Esprit l'abandonne aurait été la plus cruelle punition possible. Mais Dieu l'aimait toujours. Le Saint-Esprit le piqua au vif et sa conviction fut vive. "Jour et nuit, Ta main s'appesantissait sur moi", dit David. Le Seigneur "brisa" ses "os", au sens figuré. Puis, David ajoute: "Je T'ai avoué mon péché, et je ne T'ai pas caché mon iniquité. J'ai dit, 'Je confesserai au Seigneur mes transgressions', et Tu as pardonné l'iniquité de mon péché" (Psaume 51:3-5). C'était une repentance sincère.

 

Quelqu'un peut ne jamais avoir entendu le nom du Christ, mais avoir le sentiment dans son cœur qu'il a péché, et qu'il est privé de la gloire de Dieu. Il y a une prise de conscience, même vague, d'un niveau de perfection présent dans la loi divine et en Christ. Le Saint-Esprit fait pénétrer dans les cœurs humains la conviction de "péché et de justice" (Jean 16:8-10).

 

 

La culpabilité, comme la douleur, est un signal que quelque chose ne va pas

 

Une blessure du corps déclenche l'envoi de messages de douleur au cerveau. Bien qu'un médicament analgésique puisse superficiellement soulager le malaise, il ne procure pas la guérison. Une grave maladie ou même la mort peuvent succéder à une suppression artificielle des symptômes. De même, lorsque le pécheur rejette la douleur de la miséricordieuse conviction de péché créée par le Saint-Esprit, il s'en suit la maladie et la mort spirituelles. La douleur dans le corps incite le souffrant à rechercher la guérison. En Afrique, les lépreux, dont la sensation de douleur est anesthésiée, perdent réellement des doigts pendant la nuit, mordus par les rats, parce qu'ils ne peuvent pas sentir la douleur. Oh! Combien la douloureuse conviction de péché créée par le Saint-Esprit est encore bien plus importante pour nous!

 

Le pécheur reconnaissant prie ainsi: "Merci Seigneur, de m'aimer tellement que Tu me convaincs de mon péché. Je confesse toute la vérité. Tu as fourni un Substitut qui porte la punition à ma place, et je suis poussé par Son amour à me séparer du péché qui L'a crucifié." Tel fut le miracle qui se produisit dans le cœur de David quand il pria: "J'avouerai mon iniquité; je serai dans la crainte à cause de mon péché" (Psaume 38:19).

 

Une telle repentance reflète non seulement la tristesse à cause du péché et de ses conséquences, mais aussi une véritable horreur du péché. Elle produit un réel rejet et éloignement du péché. La loi ne peut jamais faire ceci pour personne. Ce miracle s'opère uniquement par la grâce. "La loi produit la colère", inspirant seulement la terreur du jugement, mais lorsque la grâce produit la repentance, "les choses anciennes sont passées; voici: toutes choses sont devenues nouvelles" (Romains 4:15; 2 Corinthiens 5:17). Le péché, jadis aimé, est maintenant détesté; et la justice, autrefois haïe, est maintenant chérie. "La bonté de Dieu te pousse à la repentance" (Romains 2:4).

 

Une telle repentance contient la véritable "rémission des péchés", c'est-à-dire le fait de les faire disparaître (Luc 2:47). Dans le Nouveau Testament, le mot employé pour "pardon" signifie séparation du péché, délivrance de son pouvoir. Ainsi, la vraie repentance rend réellement impossible au croyant en Christ de continuer à vivre dans le péché. L'amour de Christ procure la grandiose motivation pour un changement de vie (2 Corinthiens 5:15). On trouve une sorte de joie dans cette expérience:

 

"La tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. Et voici, cette même tristesse selon Dieu, quel empressement n'a-t-elle pas produit en vous! … Quelle indignation, quelle crainte, quel désir ardent, quel zèle! …" (2 Corinthiens 7:10-11).

 

Pierre offre un autre exemple de vraie repentance. Nous pouvons nous identifier à lui, car il échoua misérablement, cependant il accepta le don précieux de la repentance que Judas refusa. Après avoir lâchement renié son Seigneur, Pierre "sortit et pleura amèrement" (Marc 14:72; Luc 22:62). Sa repentance ne cessa jamais. Il y eut toujours, après cela, des larmes qui brillaient dans ses yeux lorsqu'il pensait à son péché contrastant avec la bonté du Seigneur pour lui. Mais c'étaient des larmes de joie. La tempête de la contrition amène toujours l'arc-en-ciel du pardon divin. Et même des savants de la médecine reconnaissent que la thérapie salutaire des larmes de contrition peut guérir les hommes et les femmes. Nous ruinons notre santé et abrégeons notre vie quand nous combattons la tendresse et l'influence touchante de l'Esprit de Dieu qui essaie d'adoucir nos cœurs endurcis.

 

Le Seigneur Lui-même qui "a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils unique" a préparé la voie pour Son Évangile. Il a donné à l'humanité cette capacité de ressentir la douleur personnelle due à la conviction de péché. C'est une preuve évidente de Son amour!

 

Mais le légalisme ou un "Évangile perverti" court-circuite cette œuvre du Saint-Esprit dans les cœurs humains. En conséquence, des millions de gens sont incapables de faire l'expérience de la repentance qui seule sont incapables de faire l'expérience de la repentance qui seule peut guérir la blessure qui gît profondément en eux. Mais l'Écriture prédit une époque où l'Évangile sera restauré dans sa pureté originelle et où la terre sera "illuminée" de sa gloire (Apocalypse 18:1-4). Ce sera comme la réparation d'une connexion électrique rompue. Le circuit sera complet –la conviction de péché créée par le Saint-Esprit sera rendue parfaite grâce au pur Évangile, et le courant du pardon du Ciel circulera dans toute âme repentante.

 

 

Un bonheur solide

 

Loin d'être une expérience négative, une telle repentance est le fondement de toute vraie joie. Comme tout crédit doit avoir un débit correspondant pour équilibrer les comptes, ainsi les sourires et les joies de l'existence doivent être fondés, pour avoir un sens, sur les larmes de cet Autre qui a porté "le châtiment qui nous donne la paix" et "par les meurtrissures duquel nous sommes guéris" (Ésaïe 53:5).

 

Ce n'est pas que nos larmes de repentance et notre tristesse à cause du péché équilibrent les comptes des livres de vie; c'est plutôt que nous apprécions ce qu'il en a coûté à Christ de porter nos douleurs et nos afflictions –cela place le salut à notre portée.

 

"Plus nous nous rapprochons de Christ, plus clairement nous discernerons la pureté de Son caractère et plus nettement nous verrons l'iniquité excessive du péché, et moins nous aurons envie de nous vanter.  Il y aura un effort continuel de l'âme pour atteindre Dieu, une continuelle, fervente et déchirante confession du péché, et une humiliation du cœur devant Lui. (Conquérants Pacifiques, p. 561).

 

A chaque pas en avant dans l'expérience chrétienne, notre repentance s'approfondira. C'est à ceux que le Seigneur a pardonnés, à ceux qu'Il reconnaît comme Son peuple, qu'Il dit: "Alors vous vous souviendrez de votre conduite qui était mauvaise et de vos actions qui n'étaient pas bonnes; vous ne pourrez plus vous regarder en face" (Ézéchiel 36:31), (Paraboles, p. 134).

 

Il nous est impossible d'inventer ou de créer une repentance comme celle-ci; elle doit s'opérer comme un don venu d'en haut. Dieu a exalté Christ "en vue d'accorder la repentance à Israël" (Actes 5:31). Et aux Gentils également, Il a "accordé la repentance, afin qu'ils aient la vie" (Actes 11:18). Est-Il moins généreux à notre égard aujourd'hui? La possibilité d'expérimenter un tel changement d'esprit et de cœur est un trésor inestimable qui vaut plus que tous les millions du monde. La volonté même de se repentir est un don de Dieu, car sans elle nous sommes "morts par nos transgressions et nos péchés" (Éphésiens 2:1).

 

Une telle expérience peut sembler complètement déplacée et inappropriée à cette dernière décennie du vingtième siècle. Comment une église moderne et si sophistiquée peut-elle un jour faire cette expérience?

 

 

Qu'est-ce qui rend la repentance possible?

 

La Bible relie ensemble "la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ" (Actes 20:21). La repentance n'est pas un calcul froid d'options et de leurs conséquences. Ce n'est pas un choix égoïste pour rechercher une récompense éternelle ou pour fuir les souffrances de l'enfer. C'est une expérience du cœur qui résulte du fait que l'on attache un grand prix au sacrifice de Christ. Elle ne peut pas s'imposer par la crainte ou la terreur, ni même par l'espérance de l'immortalité. Seule "la bonté de Dieu te conduit à la repentance".

 

La source suprême d'où jaillit ce superbe don est la vérité du sacrifice de Christ sur la Croix. Comme la foi est l'appréciation du cœur de l'amour de Dieu révélé à la Croix, de même la repentance devient l'exercice approprié de cette foi dont l'âme du croyant fait l'expérience. Nous suivons –en nous agenouillant dans la prière- le chemin, illuminé par la croix, où nous même la foi. L'appel de Pierre: "repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé" fit suite au sermon sur la croix le plus convaincant qui ait jamais été prêché (Actes 2:16-38). L'admirable réponse du cœur, à la Pentecôte, fut l'accomplissement de la promesse de Jésus: "Et Moi, quand J'aurai été élevé de la terre, J'attirerai tous les hommes à Moi" (Jean 12:32).

 

Pourquoi ne saisissons-nous pas mieux ce don merveilleux? L'homme moderne est-il trop sophistiqué pour le recevoir? Non, la nature humaine peut très bien être sauvée, même en ces derniers jours. La véritable repentance accompagnée "d'œuvres dignes de la repentance" est rare uniquement parce que cette véritable prédication de la Croix est rare (Comparez Actes 26:20 et 2 Corinthiens 5:14). Son essence même est puissamment exprimée par les paroles mémorables de Isaac Watt:

 

"Quand je contemple la Croix merveilleuse

Sur laquelle le Prince de gloire mourut,

Je considère mes plus grandes richesses comme une perte

Et le mépris engloutit tout mon orgueil".

 

Depuis la Pentecôte, des milliers de pécheurs ont reçu individuellement ce don par la foi. Endormis dans la poussière de la terre, ils attendent tous "la première résurrection". Leur repentance a été une phase de la repentance. Sans une préparation pour Sa venue, chez Son peuple vivant, Christ ne peut pas revenir. Jusqu'à ce qu'Il vienne, ces saints endormis de tous les temps, qui se sont personnellement repentis, sont condamnés à rester dans la poussière de leurs tombeaux.

 

Ainsi, "le reste" doit ouvrir, grâce à une repentance particulière, ce verrou bloquant les évènements des derniers jours. Un tel évènement –unique dans toute l'histoire- est la raison d'être de l'Église Adventiste du Septième Jour.

 

 

Qu'y a-t-il de différent dans la repentance de Laodicée?

 

Laodicée n'est pas foncièrement pire que les six autres églises. Mais puisqu'elle vit dans les derniers jours, à l'époque de la purification du sanctuaire céleste, cette phase toute nouvelle du ministère du Jour des Expiations de notre grand Souverain Sacrificateur exige une sorte de réponse toute nouvelle. Ceci devient une autre phase de la repentance.

 

Alors que Christ accomplit Son œuvre "d'expiation finale" dans le Lieu Très-Saint du sanctuaire céleste, pouvons-nous continuer à vivre comme s'Il était toujours dans le Lieu Saint? Le fossé, entre les perspectives exceptionnelles de Laodicée et son véritable état, s'est tellement élargi que sa condition pathétique est devenue le problème le plus difficile que le Seigneur ait jamais eu à régler. Et à moins que nous ne nous comportions avec sagesse, nous sommes confrontés au plus grand danger de tous les temps. Ellen White nous donne, dans le texte suivant, un aperçu de l'importance du transfert du ministère du Christ du Lieu Saint au Lieu Très-Saint du sanctuaire céleste:

 

"Ceux qui montèrent au ciel avec Jésus avaient adressé leurs prières à Jésus dans le Lieu Très-Saint, en ces termes: 'Père, envoie-nous Ton Esprit'. Alors Jésus leur avait insufflé le Saint-Esprit. Dans ce souffle se trouvaient la lumière, la puissance et beaucoup d'amour, de joie et de paix".

 

"Je me retournai pour voir le groupe de ceux qui étaient toujours prosternés devant le trône (dans le Lieu Saint); ils ne savaient pas que Jésus l'avait quitté. Satan semblait être près du trône, essayant d'effectuer le travail de Dieu. Je les vis lever les yeux vers le trône en priant ainsi: 'Père, envoie-nous Ton Esprit.' Satan leur insuffla alors son influence maléfique; il y avait en elle de la lumière et beaucoup de puissance, mais pas d'amour, ni de joie, ni de paix. L'objectif de Satan était de continuer à les tromper, et de duper et faire reculer les enfants de Dieu" (Premiers écrits, p. 55, 56).

 

Plus loin, l'auteur parle de "ceux qui n'ont aucune compréhension du chemin vers le Lieu Très-Saint et qui ne peuvent pas bénéficier de l'intercession réalisée à cet endroit par Jésus". Nous avions coutume de penser que "ceux-là" étaient les observateurs du dimanche; mais maintenant il y en a beaucoup, même parmi l'Église du reste, qui n'ont pas compris ce pont si important:

 

"Comme les Juifs qui offraient de vains sacrifices, ainsi ils adressent de vaines prières à l'endroit que Jésus a quitté, et Satan, content de les duper, endosse un habit religieux, et dirige vers lui-même les esprits de ces chrétiens de nom, en opérant, avec sa puissance, des signes et des miracles mensongers, pour les précipiter dans son piège… Il vient aussi comme un ange de lumière, et répand partout son influence en suscitant de fausses réformes. Les églises exultent, et considèrent que Dieu agit parmi elles de manière merveilleuse, alors que c'est l'œuvre d'un autre esprit." (Idem, p. 261).

 

La repentance dont Laodicée a besoin conviendra au potentiel glorieux du Jour des Expiations céleste, parce que le message à Laodicée correspond à cette purification du sanctuaire. Nous devons découvrir ce que cela signifie en termes pratiques et compréhensibles.

 

 

La repentance et la purification du sanctuaire

 

Le service "quotidien" dans le sanctuaire comprend le pardon des péchés, mais le service "annuel" va plus loin. L'effacement des péchés a lieu pendant "les temps de rafraîchissement", c'est-à-dire à l'époque de la purification du sanctuaire (voir Actes 3:19-20). Le ministère du Jour des Expiations comporte l'effacement des péchés, et ne peut avoir lieu qu'à la fin des temps, après la conclusion des 2300 ans (voir La Tragédie des siècles, p. 443-444, 524).

 

En ces derniers jours, il y a quelque chose que Laodicée "ne sait pas", un certain degré plus profond de culpabilité qui n'a jamais été discerné. C'est ici que cette repentance plus profonde est nécessaire.

 

Il ne sera pas suffisant pour nous de dire: "Laissons les ordinateurs célestes faire le travail –nos péchés seront effacés quand le moment sera venu, sans que nous le sachions." Il n'existe pas d'effacement informatisé et automatique des péchés se produisant à notre insu et sans notre participation. C'est nous qui devons nous repentir individuellement et intelligemment, et non les ordinateurs célestes. "L'expulsion du péché doit être faite par l'âme elle-même," et non par les ordinateurs célestes (Jésus-Christ, p. 463).

 

Un peu de réflexion fera comprendre qu'aucun péché ne peut être "effacé", à moins que nous le constations et le confessions sciemment. Notre plus profond degré de péché et de culpabilité doit être saisi pour pouvoir apprécier, à sa juste valeur et dans toute sa dimension, le ministère en notre faveur de notre Sauveur Jésus-Christ. Rien de moins que cela ne peut constituer une repentance appropriée à ce jour céleste, antitypique des Expiations.

 

Ainsi se présente devant Laodicée, une expérience de repentance qui est unique dans l'histoire du monde. Tous les évènements sont bloqués sans cette expérience de repentance. L'avion où nous voyageons porte la précieuse cargaison du message de la "bonne nouvelle" du Grand Cri qui doit éclairer la terre. Maintenant, il n'y a plus de temps à perdre –nous ne devons pas même attendre la persécution; car lorsque celle-ci viendra, il se pourrait que ce soit déjà trop tard.

 

Dans beaucoup de déclarations inspirées, ce principe d'une couche plus profonde de culpabilité sous la surface apparaît clairement. En voici quelques-unes:

 

"L'œuvre de restauration ne pourra jamais être complète à moins que les racines du mal ne soient atteintes. A plusieurs reprises, les rejetons ont été taillés alors que la racine d'amertume a été laissée et s'est développée, souillant beaucoup d'âmes; mais le fond même du mal caché doit être atteint, le sens moral doit être jugé et rejugé encore, à la lumière de la présence divine" (Bible Commentary, vol. 5, p. 1152).

 

"Le message à Laodicée doit être proclamé avec puissance, car maintenant il est tout particulièrement applicable… Ne pas voir notre propre difformité, c'est ne pas voir la beauté du caractère de Christ. Quand nous serons totalement éveillés pour voir notre propre iniquité, nous apprécierons vraiment Christ. … Ne pas voir le contraste marqué entre Christ et nous-mêmes, c'est ne pas nous connaître nous-mêmes. Celui qui n'a pas horreur de lui-même ne peut pas comprendre la signification de la rédemption. … Il y en a beaucoup qui ne se voient pas à la lumière de la loi de Dieu. Ils ne haïssent pas l'égoïsme; donc ils sont égoïstes." (Review and Herald, du 25 Septembre 1900).

 

"Le message à l'église de Laodicée révèle notre condition en tant que peuple. … Les pasteurs et les membres sont en danger de permettre au moi d'occuper le trône. … S'ils voyaient leur caractère déformé et défectueux comme il est exactement réfléchi dans le miroir de la Parole de Dieu, ils seraient tellement alarmés qu'ils tomberaient la face contre terre devant Dieu, dans la contrition et arracheraient les haillons de leur propre justice" (Idem, du 15 Décembre 1904).

 

"Le Saint-Esprit révèlera des fautes et des défauts de caractère qui auraient dû être discernés et corrigés … Le temps est proche où la vie intérieure sera pleinement révélée. Tous verront, comme dans un miroir, le fonctionnement des ressorts cachés de la motivation. Le Seigneur voudrait que vous examiniez maintenant votre propre vie et que vous voyiez comment se présente le compte-rendu de celle-ci devant Lui" (Idem, du 10 Novembre 19896).

 

"Si nous avons des défauts de caractère dont nous ne sommes pas conscients, le Seigneur nous soumettra à une discipline qui nous fera connaître ces défauts pour que nous puissions les vaincre… Les circonstances de votre vie ont servi à attirer votre attention sur de nouveaux défauts de votre caractère; mais rien n'est révélé qui n'était déjà en vous" (Idem, du 6 Août 1889).

Il n'y a rien de négatif dans ces citations. Si quelqu'un avait un cancer fatal, il accueillerait comme une précieuse bonne nouvelle l'annonce du chirurgien qu'une opération immédiate peut retrancher les tissus cancéreux et lui sauver la vie.

 

 

Le plus grand péché de tous les temps

 

Qu'est-ce qui a provoqué la chute de l'ancienne nation d'Israël? Elle a refusé d'accepter le message de son Messie qui lui montrait un niveau de culpabilité plus profond qu'elle ne l'avait pensé. Les Juifs de l'époque du Christ n'étaient pas, par nature, plus méchants que n'importe quelle autre génération; ce fut simplement leur fait de manifester totalement la même inimitié, à l'égard de Dieu, que tous les fils et filles déchus d'Adam ont toujours éprouvée par nature. Comme c'est le cas pour tout "esprit charnel qui est, par nature, inimitié contre Dieu" (Romains 8:7), ils ont tout simplement démontré ce fait, de manière visible, par le meurtre de leur Visiteur divin. Ceux qui ont crucifié le Sauveur tendent un miroir dans lequel nous pouvons nous voir nous-mêmes.

 

Horace Bonar apprit ceci dans un rêve où il semblait assister à la crucifixion. Frénétiquement angoissé, comme dans un cauchemar, il essayait de faire des remontrances aux soldats cruels qui enfonçaient de grands clous dans les mains et les pieds de Christ. Il posa sa main sur l'épaule de l'un d'entre eux pour le supplier d'arrêter. Quand le meurtrier se retourna pour le regarder, Bonar reconnut son propre visage.

 

La repentance de Laodicée atteindra les racines les plus profondes de cette naturelle "inimitié contre Dieu". Cette phase plus profonde de repentance est le repentir des péchés que nous pouvons ne pas avoir commis si nous en avions eu l'occasion. La racine de tout péché, son dénominateur commun, est la crucifixion de Christ. Une repentance pour ce péché est juste, car les livres du Ciel enregistrent ce péché en face de nos noms; et le Saint-Esprit nous fera prendre conscience de ce péché à présent inconnu:

 

"La prière de Christ pour Ses ennemis engloba le monde entier. Elle inclut tous les pécheurs qui avaient vécu ou qui vivraient… Sur tous repose la faute d'avoir crucifié le Fils de Dieu" (Jésus-Christ, p. 749).

 

"La loi de Dieu atteint les sentiments et les motivations, aussi bien que les actes extérieurs. Elle révèle les secrets du cœur, mettant en lumière les choses enfouies dans l'obscurité. Dieu connaît chaque pensée, chaque dessein, chaque plan, chaque motivation. Les livres du Ciel enregistrent les péchés qui auraient pu être commis si l'occasion s'était présentée. Dieu amènera en jugement toute œuvre et toute chose secrète… Il révèle à l'homme les défauts qui gâchent sa vie, et lui demande de se repentir et de se détourner du péché" (Bible Commentary, vol. 5, p. 1085).

 

"L'occasion" s'est souvent présentée pour d'autres sous la forme de tentations attrayantes, trop fortes, dans des circonstances que nous pouvons ne pas avoir rencontrées. Aucun de nous ne peut supporter la pleine connaissance de ce que nous ferions sous une pression suffisante –le terrorisme par exemple. (L'application de la loi sur la "marque de la bête" fournira l'ultime "occasion"). Mais notre péché potentiel est déjà enregistré dans "les livres du Ciel".

 

Un Juif survivant de l'holocauste d'un camp de concentration découvrit cette vérité, d'une façon inhabituelle. Yehiel Dinur entrait dans le tribunal de Nuremberg en 1961, prêt à témoigner contre le boucher nazi Adolf Eichmann. Mais quand il vit Eichmann dans sa condition d'humiliation, Dinur soudain se mit à pleurer, puis tomba par terre. Ce ne fut ni la haine, ni la peur qui le terrassèrent. Il comprit soudain qu'Eichmann n'était pas le surhomme que les détenus avaient craint; c'était un homme ordinaire. Dinur déclara: "J'avais peur pour moi. Je vis que je suis capable de faire la même chose. Je suis … exactement comme lui!" On raconta l'histoire à la télévision. On la résuma ainsi "Eichmann habite en chacun de nous". Seule, l'action complète du Saint-Esprit peut créer en nous la pleine conviction de la réalité du péché; mais dans ces derniers jours où les péchés doivent être "effacés" aussi bien que "pardonnés", ceci est Son œuvre bénie. Aucun virus ni bactérie cachés de péché ne peut être transportée dans le royaume éternel de Dieu.

 

L'appel à la repentance de Laodicée est l'essence même du message de la justice de Christ. Quels que soient les péchés dont d'autres personnes sont coupables, évidemment elles ont eu "l'occasion" de les commettre. D'une manière ou d'une autre, les tentations étaient trop fortes pour elles. La connaissance plus profonde que le Saint-Esprit nous apporte est que, par nature, nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Quand l'Écriture dit: "tous ont péché", elle veut dire, comme la Nouvelle Bible Anglaise le traduit: "tous ont péché pareillement" (voir Romains 3:23, version KJV). Creuser profondément pour sortir les racines –telle est maintenant la "Vérité présente".

 

Il n'est pas possible d'apprécier les hauteurs de la justice glorieuse de Christ avant que nous n'acceptions de reconnaître les profondeurs de notre propre iniquité. Pour cette raison, voir notre propre potentiel de péché est une bonne nouvelle inexprimable!

 

Ô Croix, je prends ton ombre pour mon refuge permanent;

Je ne demande pas d'autre lumière

Que la lumière de Sa face;

 

Me contentant de laisser passer le monde,

De ne connaître ni gain, ni perte,

Mon moi pécheur est ma seule honte,

Toute ma gloire, c'est la Croix.

 

Élisabeth Cléphane

 

Quels sont les aspects pratiques de cette ultime révélation de notre véritable culpabilité et de la grâce encore plus abondante de Dieu pour la purifier?

 

Notre recherche doit continuer.

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