"AIE DU ZÈLE ET REPENS-TOI"

 

 

Chapitre 10

 

L'urgence de l'appel de Christ à la repentance

 

Catalogue

 

 

En voyant qu'Il attend patiemment depuis presque 150 ans nous pouvons être tentés de penser que Christ est un "plaisantin" céleste. Mais Il ne s'amuse pas avec nous. Il est sérieux.

 

La dénomination appelée "Adventiste du Septième jour" est reconnue dans les écrits d'Ellen White comme étant l'Église prophétique "du reste". De plus, depuis le début, nos pionniers ont cru qu'elle était l'accomplissement de la prophétie de l'Apocalypse. Si c'est vrai, nous avons une authentique identité de dénomination. Si ce n'est pas vrai, nous n'avons aucune véritable raison d'exister:

 

"Dans un sens spécial, les Adventistes du Septième Jour ont été placés dans le monde comme des sentinelles et des flambeaux. Il leur a été confié le dernier avertissement à un monde qui périt… Dieu leur a donné à accomplir une œuvre de la plus solennelle importance: la proclamation des messages des premiers, deuxième et troisième ange… Les vérités les plus solennelles jamais confiées à des mortels nous ont été données à proclamer au monde. La proclamation de ces vérités doit être notre travail. Le monde doit être averti et le peuple de Dieu doit être fidèle au dépôt qui lui a été confié" (Testimonies, vol. 9, p. 19; Voir Testimonies, vol. 1, p. 186-187; Messages choisis, vol. 1, p. 91-93; Bible Commentary, vol. 7, p. 959, 960, 961).  

 

Aujourd'hui, des sceptiques contestent notre destinée prophétique sur plusieurs points, en prétendant que l'Église organisée a échoué si lamentablement qu'elle a cessé d'être la véritable église prophétique "du reste". Ce qui a provoqué cette mentalité séparatiste, c'est une pénurie des vérités contenues dans le Message de 1888. Les bonnes nouvelles du Message de 1888 peuvent être comparées à des vitamines essentielles pour le corps humain; leur absence entraîne la maladie.

 

Les gens n'ont pas compris la pleine mesure de la grâce de Dieu dont l'une des dimensions est l'idée de la justification par la foi, développée en 1888. Non seulement cette idée n'a pas été comprise, mais elle a été rejetée. Un vide légaliste a été créé dans lequel s'est engouffrée une multitude d'hérésies déconcertantes et décourageantes. En refoulant pendant de nombreuses décennies le "plus précieux des messages", nous avons entretenu un esprit égocentrique, rigide et le plus souvent cruel et peu charitable, la préoccupation suprême étant notre propre sécurité, le salut de nos propres petites âmes. Une telle peur religieuse produit le pire dans la nature humaine. Une bien meilleure motivation serait de se soucier de Christ même. La présence dans l'Église de "saints en colère" Le gêne certainement au plus haut point. Alors qu'une juste indignation est appropriée, une colère rude et laide n'a pas sa place dans l'Église du reste. Il y a, dans certaines voix stridentes qui s'élèvent dans l'Église, un énorme manque de charité chrétienne et de courtoisie élémentaire. C'est une erreur de penser qu'Élisée n'était pas un "gentleman" chrétien. Des reproches ne sont jamais sanctifiés sans qu'il y ait des larmes dans la voix et dans la plume. Pendant des décennies, "nous" avons systématiquement privé notre peuple de la grâce surabondante contenue dans le Message de 1888 qui réchauffe le cœur. Selon l'ancien adage, ce sont les animaux affamés qui se battent.

 

 

La source secrète du poison séparatiste

 

C'est grave de ne pas comprendre la vraie nature de l'amour Agapé. Des critiques qui ont abandonné tout espoir ne sont pas capables de voir comment l'amour de Dieu peut très bien rester fidèle à une Église fautive et répréhensible. Pour eux, l'amour divin est comme l'amour humain- à savoir, conditionné et dépendant de la valeur ou de la bonté de son objet. (Nous tombons amoureux de quelqu'un de beau. Nous ne pouvons pas concevoir de tomber amoureux de quelqu'un d'horrible). Ainsi, ils regardent à l'état défaillant et pitoyable de l'Église et se demandent comment Dieu peut continuer à l'aimer. "L'Église a échoué", disent-ils, "par conséquent, l'amour patient de Dieu doit cesser".

 

L'amour divin (Agapé) étant gratuit et inconditionnel, il crée, chez son objet, la bonté et la valeur. C'est cette qualité créatrice qui garantit le succès du message à l'ange de l'Église de Laodicée.

 

Des enthousiastes faisant partie de groupes indépendants considèrent qu'un tel amour permanent et patient fait de Christ une espèce de "pantin" céleste. Ils interprètent mal l'amour Agapé, pensant qu'il est trop doux et ne réalisant pas qu'il peut être également dur comme l'acier. Ils ne comprennent pas sa puissance, ni le fait que c'est un amour qui est souverain et inconditionnel, et donc libre d'aimer ce qui n'est pas aimable. Cet amour transformera finalement une Église tiède en une Église repentante. Il peut réussir à convertir les âmes sincères des deux camps (celui des libéraux et celui des archi-conservateurs) et les réunir dans une même unité de cœur.

 

Ceux qui ont un esprit séparatiste ne réalisent pas que l'honneur et la justification de Christ Lui-même sont intimement liés à la repentance de toute l'Église. Ils considèrent les péchés de l'Église comme impardonnables ou du moins irréversibles, et par conséquent ils ne croient pas que la repentance de l'ensemble de la dénomination soit possible. D'autre part, les dirigeants exacerbent souvent le problème en prétendant que "tout va bien" et qu'une repentance de la dénomination est inutile. Des personnes sincères qui ignorent le Message de la justice de Christ sont séduites par ces messages de sirène et se séparent de la communauté de l'Église Adventiste du Septième Jour.

 

Ceci est imprudent, ce n'est pas nécessaire et c'est une erreur. Christ ne nous appelle jamais à quitter l'Église; Il nous demande de nous repentir à l'intérieur de l'Église, de "crier et soupirer" d'une manière réelle, positive et non négative. Une voix inspirée nous assure avec force de la repentance finale de la dénomination. Ceci est implicite dans les déclarations suivantes:

 

"J'en suis instruite, et je dois dire aux Adventiste du Septième Jour du monde entier, que Dieu nous a appelés en tant que peuple à être un trésor particulier pour Lui. Il a fixé que Son Église sur terre se tiendra parfaitement unie dans l'Esprit et le conseil du Seigneur des Armées jusqu'à la fin des temps" (Lettre 54, 1908; Messages choisis, vol. 2, p. 458).

 

"La confiance dans la protection de Dieu, Son Église doit l'apprendre. Quoiqu'affaiblie et imparfaite, elle est l'objet de Sa considération suprême" (Lettre 279, 1904; idem, p. 396).

 

"S'il est vrai qu'il y a eu de violents conflits dans l'effort qui a été fait pour maintenir notre caractère distinctif, nous avons, cependant, en tant que chrétiens bibliques, été constamment en progressant" (Lettre 170, 1907, p. 396, 397).

 

"L'Église peut sembler être sur le point de s'effondrer, mais elle ne s'effondrera pas. Elle demeurera tandis que les pécheurs dans Sion seront criblés –l'ivraie sera séparé du précieux grain. C'est une épreuve terrible, mais néanmoins elle doit avoir lieu" (Idem, p. 380).

 

"Je suis encouragée et bénie quand je me rends compte que le Dieu d'Israël guide toujours Son peuple, et qu'Il continuera à être avec lui jusqu'à la fin. J'ai reçu l'instruction de dire à nos frères dans le ministère qu'il faut que les messages qui sortent de leur bouche soient remplis de la puissance de l'Esprit de Dieu… Il est grand temps que nous fassions au monde la démonstration de la puissance de Dieu dans notre propre vie et dans notre ministère" (Idem., p. 406, 407).

 

Le message de Christ à Laodicée, à vrai dire, le caractère même de Son amour Agapé, passe en jugement devant l'univers céleste. Portera-t-il du fruit ou bien sera-t-il ignoré, siècle après siècle, sans jamais produire la grande œuvre qu'il demande?

 

 

Certaines vérités sont manifestes

 

(a)    Il est clair que le Seigneur éprouve le plus grand intérêt pour les dirigeants de Son Église. "Les pasteurs de Dieu sont symbolisés par les sept étoiles… Les ministres de Christ sont les gardiens spirituels du peuple confié à leurs soins" (Gospel Workers, p. 13 et 14). "Ces paroles sont prononcées par Celui qui tient les sept étoiles dans Sa main droite. Ces mots sont adressés aux docteurs de la loi dans l'Église –ceux à qui Dieu a confié de lourdes responsabilités" (Acts of the Apostles, p. 586). Ce sont ceux que Dieu a nommés pour porter les responsabilités de direction" dans l'Église, "ceux des bureaux, que Dieu a nommés pour diriger Son peuple" (Idem, p. 164). S'ils refusaient l'appel spécial de Christ à la repentance, l'organisation de l'Église finirait par se désintégrer. Mais les dirigeants peuvent répondre à l'appel de Christ, et le livre de l'Apocalypse indique que c'est ce qu'ils feront avant la fin.

 

(b)   Christ respecte l'organisation de l'Église. Il veut que "l'ange de l'Église" se repente le premier, et qu'il transmette ensuite cette expérience à l'Église mondiale.[1] Quand la direction de l'Église rejeta "dans une grande mesure" le Message de 1888 (Messages choisis, vol. 1, p. 234, 235), Il ne l'a pas méprisée; Il permit que leur incrédulité interrompe l'achèvement de Son œuvre pendant au moins un siècle. En fait, on pourrait prétendre que si cette incrédulité persistait de siècle en siècle, le Seigneur apparaîtrait comme un "pantin" sans puissance qui permet que "l'ange de l'Église" impénitent continue à contrecarrer Ses desseins. L'idée est que si nous ne marchons pas selon la volonté du Seigneur, Il serait à jamais frustré et contraint de marcher à notre pas.

 

(c)    Cependant, nos avons une promesse encourageante sur laquelle nous pouvons nous reposer. Le jour viendra où le Seigneur foulera au pied les dirigeants impénitents. En 1885, trois ans avant "le début" du message du Grand Cri de 1888, Ellen White avait écrit au président de la Conférence Générale, un homme qui choisit plus tard de rejeter "le plus précieux des messages" quand celui-ci se fit entendre:

 

"A moins que les personnes responsables ne prennent conscience de leur sens du devoir, elles ne reconnaîtront pas l'œuvre de Dieu quand le Grand Cri du troisième ange retentira. Quand la lumière paraîtra pour éclairer la terre, au lieu de solliciter le secours de l'Éternel, elles voudront restreindre Son œuvre pour que celle-ci cadre avec leurs idées étroites. Laissez-moi vous dire que le Seigneur effectuera Son œuvre finale d'une manière qui surprendra et qui sera contraire à toute planification humaine. Il y aura ceux, parmi nous, qui veulent toujours diriger le travail de Dieu et même dicter ce qui devrait être fait, alors que l'œuvre ira de l'avant sous la direction de l'ange qui se joindra au troisième ange pour proclamer le message qui doit être délivré au monde. Dieu utilisera des moyens qui prouveront qu'Il prend les rênes dans Ses propres mains. Les ouvriers seront étonnés par les méthodes simples qu'Il emploiera pour produire et achever Son œuvre de justice" (Lettre du 1er Octobre 1885 à G.I. Butler; Testimonies to Ministers, p. 300).

 

Personne ne sait précisément comment le Seigneur "prendra les rênes dans Ses propres mains". Bien que Son amour soit infini, Sa patience a des limites. Son amour pour un monde perdu s'avérera plus grand que Sa patiente indulgence pour une tiédeur permanente des Adventistes du Septième Jour. Christ est mort pour le monde entier. Il arrivera un moment où Il ne pourra plus tolérer une impénitence incessante et obstinée. Il est tout à fait capable de manifester une juste indignation. Quand celle-ci éclatera, "qui pourra subsister"?

 

Quand l'appel de Christ à la repentance sera apprécié par "l'ange de l'Église", la contrition et la réconciliation avec Lui seront communiquées à l'Église mondiale, beaucoup plus vite que nous le pensons. Les cœurs s'humilieront devant le Seigneur, et enfin un peuple sera prêt à proclamer le message du Grand Cri au monde pour lequel Christ est mort. Il n'y a pas de raison pour que cette vaste tâche ne puisse pas s'accomplir de notre vivant.

 

 

Christ rejettera-t-Il Laodicée?

 

"Le Père ne juge personne, mais Il a remis tout jugement au Fils" (Jean 5:22). A Son tour, Christ dit de celui qui ne veut pas croire en Lui: "Ce n'est pas Moi qui le juge" (Jean 12:47). Par conséquent, les seules personnes qu'Il "jugera" seront celles qu'Il justifiera. En fait, le mot "Laodicée" signifie "justification du peuple" (de Dieu). Le message à Laodicée reconnaît que l'Église est l'objet unique de l'intérêt suprême de Christ. Appel final sous-entend qu'Il espère bien réussir, qu'Il s'attend totalement à ce que Son Église réponde favorablement, sinon Il ne gaspillerait pas Ses efforts. Son appel exprime Sa confiance dans le pouvoir persuasif de l'amour Agapé. Qui plus est, le fait qu'Il ait attendu plus d'un siècle démontre que Sa patience, Sa longanimité et Sa volonté de réussir sont grandes. Il ne pourrait pas accorder une telle sollicitude à un objet qu'Il aurait finalement l'intention d'abandonner. Ainsi, le message à Laodicée est plein d'espoir. Le mot "Laodicée" n'est pas synonyme d'échec. Ce qui ne va pas avec Laodicée, ce n'est pas son nom ou son identité en tant que dernière des sept églises, mais sa tiédeur, son aveuglement et sa misère.

 

Il est vrai que certains individus ne se repentiront jamais. A leur sujet, nous pouvons lire:

 

"L'image concernant le fait de vomir hors de Sa bouche, signifie qu'Il ne peut pas présenter vos prières ou vos expressions d'amour à Dieu. Il ne peut nullement approuver votre enseignement de Sa Parole ni vos œuvres spirituelles. Il ne peut pas présenter vos exercices religieux en vue de demander qu'une grâce vous soit accordée" (Testimonies, vol. 6, p. 408).

 

Pour certains, peut-être pour beaucoup, ce rejet personnel peut déjà avoir eu lieu. Il se peut que des dirigeants qui ont rejeté l'appel de Christ continuent à occuper une position élevée et à délivrer des messages pompeux:

 

"La gloire du Seigneur avait quitté Israël; quoique beaucoup conservaient les apparences de la religion, Son pouvoir et Sa présence faisaient défaut… Paix et sécurité, tel est le cri de ces hommes qui n'élèvent jamais la voix, comme une trompette, pour montrer au peuple de Dieu ses transgressions et à la maison de Jacob ses péchés. Ces chiens muets, qui n'aboient pas, sont ceux qui seront l'objet de la vengeance d'un Dieu offensé" (Testimonies, vol. 5, p. 80).

 

"Dieu a promis que là où les bergers ne seraient pas fidèles, Il prendrait soin  Lui-même du troupeau. Dieu n'a jamais rendu le troupeau entièrement dépendant d'instruments humains. Mais les jours de purification de l'Église arrivent à grands pas. Dieu aura un peuple pur et loyal… Il ne confiera pas alors la responsabilité du troupeau à ceux qui se sont révélés infidèles" (Testimonies, vol. 5, p. 80).

 

Dans un certain sens, il y a des preuves alarmantes qui démontrent que le Seigneur a finalement "vomi" ceux qui avaient initialement rejeté le commencement du message du Grand Cri, en 1888:

 

"Si certains hommes comme frère Smith, Van Horn et Butler se tenaient à l'écart, sans se mêler des sujets que Dieu considère comme essentiels pour continuer Son œuvre en ces temps périlleux, ils seraient tout de même laissés de côtés… Ces frères … endureront une perte éternelle; car bien qu'ils puissent finalement se repentir et être sauvés, ils ne pourront jamais récupérer ce qu'ils ont perdu à cause de leur mauvaise conduite" (Lettre du 9 Janvier 1893; 1888 Materials, p. 1128).

 

"La Conférence de Minneapolis étaient l'occasion idéale pour tous ceux qui étaient présents d'humilier leur cœur devant Dieu et de recevoir Jésus comme le grand Professeur, mais la position, adoptée par certains lors de cette réunion, causa la ruine. Depuis lors, ils ont perdu à jamais tout discernement spirituel, car ils ont persisté à chérir l'esprit qui avait prévalu pendant cette conférence, à savoir un esprit méchant, critique et dénonciateur" (Idem, p. 1125, 1126).

 

Veuillez noter que, dans ses déclarations solennelles, Ellen White n'affirme pas que ces chers frères seront finalement perdus. Elle dit qu'ils ne retrouveront jamais le Message ni l'expérience qu'ils ont rejetés.

 

L'histoire démontre que c'est vrai. Même si les frères dirigeants qu'elle nomme ont fini par confesser leur erreur, ils n'ont jamais redécouvert le Message lui-même et n'ont jamais connu la joie de le proclamer. Leurs livres, sermons et articles se trouvent dans les archives, pour inspection; et les éléments essentiels qui constituent le Message de 1888 –soit le "commencement" du Grand Cri- en sont absents. Dans son livre By Faith Alone, Norval F. Pease reconnaît, qu'à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, aucun de ceux qui avaient initialement rejeté le Message ne le proclamèrent alors (voir p. 164).

 

Dans ce sens, ces frères ont enduré une "perte éternelle". Et c'est avec cette signification particulière, qu'Ellen White écrivit dans Testimonies, vol. 6, p. 408, qu'ils ont été "vomis" hors de la bouche du Seigneur, en tant que dirigeants de l'Église, même s'ils ont continué à occuper des postes élevés jusqu'à leur mort.

 

Quelle leçon pour nous! L'appel de Christ à "l'ange de l'Église" n'est pas à prendre à la légère. Il ne s'amuse pas avec nous. Il est sérieux. Quel dommage pour quelqu'un de continuer avec arrogance à être un dirigeant, un pasteur, un administrateur dans l'église, un ancien, alors que Christ n'a plus rien à voir avec lui! Mais les paroles de Christ ne prédisent pas un échec complet de tout Laodicée.

 

 

Le dernier grand conflit entre Christ et Satan

 

Des mouvements parallèles sont nés de la supposition que Christ avait déjà rejeté tous les dirigeants de Son Église. Cette dissidence se développe à cause d'une totale incompréhension de Son invitation à se repentir. Ils prétendent que (a) l'appel à la repentance concerne les individus; (b) que celui-ci a été compris; et (c) qu'il a été rejeté. Or, la Bible indique que (a) l'appel a pour objectif la repentance communautaire de la dénomination; (b) l'histoire démontre que l'appel n'a pas été pleinement compris, et (c) il n'a donc pas été rejeté, du moins pas définitivement ou sciemment.

 

S'il arrivait que l'appel de Christ soit rejeté par Son corps de manière définitive, alors l'Église serait en effet condamnée. Mais ce grand "si" ne s'est pas produit. Cela impliquerait l'échec du message à Laodicée et la défaite finale du Seigneur Jésus, le fidèle Ami céleste. Tous ceux qui sont prêts à admettre une telle défaite pour Christ se tiennent du côté de l'ennemi, car Satan tient absolument à ce qu'une telle défaite ait lieu. Même le doute persistant exprimé par ce "si" résulte d'une incrédulité coupable et déloyale envers Christ.

 

Satan a constamment assailli le Fils de Dieu avec des "si" acérés. "S'Il est le Roi d'Israël", "Si Dieu est avec Lui" etc… Tous ces "si" torturaient Son âme. Nous sommes du côté de Satan dans la grande bataille finale si nous disons: "Si l'Épouse ne se repent pas et ne se prépare pas" ou "Si l'Église ne répond pas". Ce doute au sujet de la justification complète de Christ paralyse notre piété comme un gaz asphyxiant paralyse la volonté d'une personne. Nul ne peut œuvrer de tout cœur en vue de la repentance de la dénomination s'il n'est pas sûr, au fond de lui, que celle-ci est possible et nécessaire. Ce doute explique une grande part de notre confusion, inertie et désunion actuelles. Mais c'est une trahison à l'égard de Christ, tout autant que celles de Judas et de Pierre.

 

Le médicament doit être approprié à la maladie. L'intention de Christ est que la repentance se manifeste dans toute l'Église.

 

Il est vrai que nous pouvons lutter individuellement pour obtenir la victoire personnelle sur un mauvais caractère, un appétit perverti ou mille autres défauts. Mais l'essentiel de l'appel de Dieu dans Apocalypse 3 est que, en tant qu'Église et plus particulièrement en tant que dirigeants de l'Église, nous sommes coupables d'un péché concernant toute la dénomination.

 

Ce péché est précisément:

 

(a)    L'orgueil de la dénomination ("Tu dis: je suis riche et je me suis enrichi");

(b)   L'autosatisfaction de la dénomination ("Tu dis… Je n'ai besoin de rien");

(c)    L'illusion à l'égard de soi et de l'Église ("Tu … ne sais pas que tu es misérable");

(d)   Dans toute l'Église, les fanfaronnades qui ne sont pas validées par Dieu ("Tu es misérable, pauvre, aveugle et nue").

 

Les remèdes proposés sont spécifiques: "L'or éprouvé par la feu", "les vêtements blancs", et "le collyre". Dans l'esprit des dirigeants de l'Église pénètrera profondément, comme jamais auparavant dans l'histoire, la conviction de notre véritable rôle sur la scène de l'univers. "La maison de David" éprouvera une contrition sincère grâce à une nouvelle compréhension de la Croix de Christ et de leur responsabilité à cet égard; "en ce jour-là, une source sera ouverte … à cause du péché et de la souillure" (Zacharie 12:10; 13:1). 

 

 

Nous devons et nous pouvons réussir là où les Juifs ont échoué

 

Avec la repentance de Ninive figurant dans l'histoire sacrée comme exemple, on voit le modèle qui doit se reproduire dans l'Église aujourd'hui. "Depuis le plus grand d'entre eux jusqu'au plus petit d'entre eux", la repentance de Laodicée doit s'étendre du haut jusqu'au bas et se répandre dans toute l'Église mondiale. Et à moins que le sacrifice de Christ ne soit vain, elle finira par avoir lieu, et à la fois l'auteur et le lecteur de ce livre peuvent trouver un moyen pour hâter ce jour.

 

Quand cela sera compris et accepté par "l'ange" de l'Église, les méthodes de promotion de ce message auront une efficacité sans pareil. Ce sera alors au Saint-Esprit et non pas grâce à des techniques de promotion ultramodernes que le message "sera proclamé et publié". Comme au temps de Ninive, "le roi et les nobles" s'uniront pour soutenir l'appel de Christ (voir Jonas 3:5-9). Ce principe donne à chaque membre individuel une importance vitale, car la repentance de l'ensemble de l'Église ne se contentera pas de "soupirer et pleurer" mais agira efficacement par la foi de Christ pour coopérer avec Lui à Son œuvre finale d'expiation. "Celui qui sera faible … sera, en ce jour-là, comme David; et la maison de David sera comme Dieu, comme l'ange de l'Éternel" (Zacharie 12:8). Le Seigneur peut toujours utiliser des instruments humbles pour accomplir une grande œuvre. Mais ils doivent s'acquitter avec soin de leurs devoirs, discipliner leur esprit et se tenir informés.

 

Quoique dans le passé, les appels du Seigneur à la repentance aient été généralement refusés, nous ne devons pas nous attendre à ce que Son appel final échoue aussi. La prophétie est claire: quelque chose –qui n'a jamais eu lieu auparavant- doit se produire à la fin des temps. La longue et triste histoire de millénaires de ténèbres doit être annulée. Ceci est exigé par la doctrine biblique de la purification du sanctuaire céleste. L'Église du reste glorifiera le Seigneur et Le justifiera d'une façon unique dans l'histoire. L'élément clef sera le véritable et pur message de la justification par la foi, "le message du troisième ange en vérité".

 

 

La certitude de la prophétie biblique est plus importante que nos sentiments subjectifs

 

Pour savoir ce qu'il adviendra de l'église de Laodicée, nous ne pouvons pas nous fier à notre méthode faillible qui consiste à considérer la bonté ou la méchanceté relative de l'Église. L'identité de Laodicée ne dépend pas de notre façon humaine et subjective de juger ses vertus ou ses erreurs. Elle dépend des critères objectifs de la prophétie biblique et de la capacité créatrice de l'amour Agapé. Ainsi, le test réel de notre foi repose sur l'Écriture elle-même.

 

Les prophéties de Daniel et de l'Apocalypse mettent le doigt sur l'apparition de l'Église des derniers jours chargée de proclamer l'Évangile éternel dans sa phase finale. L'histoire de l'essor de cette église démontre qu'elle remplit les critères, mais elle peut avoir jusqu'ici failli à sa tâche.

 

La solution au problème de son infidélité manifeste réside dans la repentance de la dénomination et non pas dans la désintégration de la dénomination. C'est l'œuvre que le Souverain Sacrificateur accomplit pendant le Jour final des Expiations. La prophétie de Daniel (8:14) déclare qu'elle "aura" lieu de manière certaine et non aléatoire. Le temps est venu de croire à la prophétie de tout notre cœur, afin que nous puissions desserrer nos freins et coopérer tous ensemble avec Lui à Sa tâche.

 

 

La question primordiale: l'honneur de Christ

 

Ainsi l'Église "se préparera" à être l'Épouse de Christ. Il mérite de recevoir le fruit de Son sacrifice. Il a souffert assez pour qu'enfin Son Église Lui accorde l'abandon complet qu'une épouse accorde à son époux.

 

Il y a des membres d'église sincères qui doutent qu'une telle justification puisse avoir lieu. Ils ont besoin de comprendre que leurs doutes font obstacles à la véritable œuvre de Dieu. Ces doutes incitent les âmes à faire défection et à rejoindre les rangs de celui qui est décidé à empêcher Christ d'être finalement justifié. Le problème le plus sérieux du Seigneur n'est pas dû aux ennemis extérieurs à Son œuvre mais à l'aveuglement et à l'incrédulité de Ses soi-disant disciples.

Avez-vous déjà entendu qu'une épouse, lors de la cérémonie de mariage, refuse d'accepter son époux, en dépit de ses serments d'amour fidèle? Quelle ne serait pas alors l'humiliation de l'époux!

 

Pouvez-vous imaginer, à la fin des temps, une plus grande tragédie que la déception de Christ restant dehors à frapper en vain "à la porte" et finalement obligé de s'en aller dans l'humiliation et la défaite? C'est ce que le diable veut! Pourquoi cèderions-nous à Satan en manquant à nos engagements? La description dans l'Apocalypse révèle un succès complet. "Les sacrifices agréables à Dieu sont un esprit brisé. Ô Dieu! Tu ne mépriseras pas un cœur brisé et contrit" (Psaume 51:17). En vertu du sacrifice infini au Calvaire, nous devons choisir de croire que le message à Laodicée atteindra pleinement son objectif.

 

"Ce que Dieu avait l'intention de faire pour le monde par l'intermédiaire d'Israël, la nation élue, Il l'accomplira finalement pas Son Église sur terre aujourd'hui. Il a 'loué Sa vigne à d'autres vignerons', à Son peuple qui garde Son alliance, et qui, fidèlement, 'Lui procure les fruits en toutes saisons'" (Prophètes et rois, p. 540).

 

L'église de Laodicée est l'Église de la nouvelle alliance. Ce n'est pas à cause de sa bonté inhérente que le Seigneur lui restera fidèle, mais parce qu'Il est un Dieu qui garde Son alliance. "Non, ce n'est pas à cause de la justice et de la droiture de ton cœur que tu entres en possession de leur pays, mais … c'est pour confirmer la parole que l'Éternel a jurée à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob" (Deutéronome 9:5). Le fait que Christ tient toujours Ses promesses et Ses alliances nous assure que le message à Laodicée ne peut pas échouer.

 

Nous n'avons pas le droit d'émettre un jugement sur l'appel de notre Seigneur, ou de délibérer à ce sujet comme s'il s'agissait d'une suggestion humaine faite par une créature. Que cette pensée même disparaisse! Ne suffit-il pas que le Seigneur appelle à la repentance? Comment ose-t-on dire: "Oui, cette idée me plait; mais je doute qu'elle réussisse", ou "A mon avis, nous ne sommes pas mauvais au point d'avoir besoin de la repentance de la dénomination". Aucun comité, aucune fédération ne peut oser contredire l'appel de Christ.

 

Nous lisons que:

 

"L'Être infini tient toujours des comptes avec les nations. Alors qu'Il adresse avec miséricorde des appels à la repentance, ces comptes restent ouverts; mais quand les chiffres arrivent à un certain montant que Dieu a fixé, alors commence le ministère de Son courroux. Les comptes sont clos." (Prophètes et rois, p. 282).

 

Si ceci est vrai, pourquoi ne pourrait-Il pas également tenir des comptes avec une dénomination?

 

L'univers céleste nous observe comme sur un poste de télévision. Il a aussi observé la crucifixion du Prince de la gloire. Le Ciel a vu que Christ nous demande l'humiliation des cœurs, la contrition, l'attendrissement des âmes, en tant que peuple qui s'enorgueillit d'être "l'Église du reste".

 

Quelle réponse le Ciel recevra-t-il de notre génération?


 

[1] Supposez que les dirigeants échouent ou rejettent l'appel du Seigneur, l'histoire d'Israël démontre que "le peuple" peut alors intervenir et exiger la repentance (voir Jérémie 26).

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