VAINCRE FACE AUX PIEGES DE L’ENNEMI

(catalogue)

Pour apprécier pleinement la valeur infinie de la victoire remportée par Christ lors de son séjour ici-bas, nous devons savoir de quels pièges de l’ennemi Il nous a ainsi délivrés.

Lucifer, le premier et le chef des anges, cet être de puissance et de gloire –privilèges qu’il tenait de Dieu– se révolta dans le ciel contre l’autorité divine. Cette révolte naquit dans son cœur et ne fut ni décelée ni comprise par ceux qui l’entouraient, c’est-à-dire les anges. Sa puissance de séduction était immense car il usa d’artifices, chose inconnue jusqu’alors dans ces lieux célestes de parfaite droiture.

Dieu aurait pu intervenir tout de suite en détruisant Satan et ses adeptes mais Il ne le fit pas car la révolte ne devait pas être écrasée par la force. La seule réponse qu’il pouvait opposer à cette cabale, c’était de faire connaître Ses principes: vérité et amour. Il fallait en effet établir toutes choses sur une base éternelle de sécurité, afin qu’aucun doute ne subsistât dans l’esprit et le cœur de ceux qui avaient assisté au conflit: les mondes qui n’avaient pas péché et les anges.

En entraînant le premier homme dans le péché, Satan voulait démontrer la justesse de ses accusations.

La loi de Dieu ne pouvait pas être observée et si elle était transgressée, il n’y aurait pas de pardon possible. Si Dieu prétendait grâce au pécheur, Il n’était pas juste. Chassé lui-même du ciel, il soutenait que la race humaine avait perdu à jamais la faveur de Dieu.

La loi exigeant l’obéissance, Dieu devait changer Sa loi s’Il voulait sauver l’homme. Croyant son raisonnement incontournable et pensant placer Dieu devant un terrible dilemme, Satan ne pouvait croire que Dieu trouverait l’unique solution possible car celle-ci impliquait de la part de la Divinité un tel RENONCEMENT A SOI-MEME que son égoïsme ne pouvait le concevoir.

Christ, le Fils unique de Dieu, vint sur terre et vécut en tant qu’homme dans la sainteté, avec un caractère parfait. Et Il offre tout cela à tous ceux qui veulent L’accepter et croire en Lui. Plus encore, Il rend les hommes participants de la nature divine en façonnant leur caractère à Sa ressemblance. Ainsi, Dieu est reconnu juste tout en justifiant le pécheur. Miracle de l’amour et de la justice !

A vrai dire, Dieu savait que l’homme n’avait pas péché dans les mêmes conditions que Satan. Ce dernier se trouvait dans le ciel, en pleine connaissance de la gloire et de la bonté de Dieu lorsqu’il devint jaloux et voulut surpasser Dieu. Il n’en était pas de même pour l’homme qui ne connaissait pas encore la hauteur et la profondeur de l’amour de son Créateur. Il restait donc pour lui la possibilité qu’étant informé, il ne résisterait pas à l’attraction de l’amour.

Beaucoup d’anges ne comprirent la duplicité de Satan que lorsqu’ils le virent s’acharner sur Christ à la croix, là où "la justice et la miséricorde se sont embrassées".

"C’est avec douleur et avec étonnement que le ciel avait contemplé le Christ suspendu à la croix, le sang découlant de ses tempes meurtries, le front couvert d’une sueur mêlée de sang. Des mains et des pieds, dont les blessures s’élargissaient sous le poids du corps, le sang goutte à goutte tombait sur le rocher creusé pour y enfoncer la croix. La respiration pénible devenait plus rapide et plus profonde à mesure que l’âme du Sauveur haletait, chargée des péchés du monde. Tout le ciel avait été rempli de stupeur en entendant la prière du Christ au milieu de ses terribles souffrances: "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font." Et il y avait là des hommes, formés à l’image de Dieu, unis pour anéantir la vie de son Fils unique. Quel spectacle pour l’univers céleste !

"Les principautés et les puissances des ténèbres étaient réunies autour de la croix, projetant sur les cœurs des hommes une ombre d’infernale incrédulité. Ces êtres, créés par le Seigneur pour se tenir devant son trône, avaient été autrefois magnifiques et glorieux, leur beauté et leur sainteté proportionnés au degré d’élévation de leur position. Enrichis de la sagesse de Dieu et revêtus de la panoplie du ciel, ils avaient été ses ministres. Mais qui pouvait maintenant reconnaître, dans ces anges déchus, les splendides séraphins qui, autrefois, exerçaient un ministère dans les parvis célestes ?

"Des anges, au service de Satan, s’étaient alliés à ces hommes pleins de méchanceté pour tromper le peuple et exciter toutes les haines contre le Christ, en l’accusant d’être le plus grand des pécheurs. Ils étaient tout remplis de l’esprit du grand rebelle, ceux qui se moquaient du Sauveur attaché à la croix. C’est Satan qui leur suggérait des discours abjects et repoussants. C’est lui qui inspirait leurs railleries. Il n’y avait rien gagné, cependant. Si un seul péché s’était trouvé en Christ, s’Il avait cédé à Satan sur un seul point, afin d’échapper à ses horribles tortures, l’ennemi de Dieu et des hommes eût triomphé. Le Christ inclina la tête et expira, mais jusqu’à la fin, Il garda sa foi et resta soumis à Dieu. « J’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant est arrivé le salut, ainsi que la puissance et le règne de notre Dieu et l’autorité de son Christ. Car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit." Jésus-Christ, p. 765.

Mais après la croix, Satan ne se tint pas pour battu. Il répandit une autre erreur qui a cours encore aujourd’hui, et ira même en s’intensifiant: prétendre que la loi fut abolie à la croix. La dernière bataille entre Christ et Satan aura pour sujet l’observation de la loi divine. Nous allons en être témoins. Après avoir certifié que la loi de Dieu a été abolie à la croix, il ne reste qu’un pas à franchir pour en proposer une autre. Cela fut prévu par le prophète Daniel (7:25). Parlant du dernier royaume de cette terre qui se dressera contre Dieu, il dit: "Il espèrera changer les temps et la loi". C’est le diable, le prince de ce monde, qui inspirera cette action. Plus que jamais, il encouragera ses suppôts à lutter contre Christ et ses disciples.

Dans toutes les religions païennes de ce monde –et même hélas dans la religion chrétienne-, Satan a introduit une idée qui va complètement à l’encontre du plan de la rédemption prévu par Dieu: l’homme peut se sauver par ses œuvres. Cette pensée s’est tellement "chevillée" dans le cœur humain au cours des âges qu’on a bien de la peine à croire que le salut est un don gratuit de la part de Dieu. Jésus dit aussi dans Jean 15 :5: "Sans moi, vous ne pouvez rien faire". Même les œuvres bonnes que nous accomplissons ne proviennent pas de nous, mais sont "préparées" par Dieu.

Quand sur la croix, Jésus-Christ a jeté son dernier cri: "Tout est accompli", Il savait que la victoire était remportée et que plus rien ne pouvait l’annuler. Cependant, l’apôtre Jean, dans l’Apocalypse nous prévient en ces termes : "Malheur à la terre et à la mer car le diable est descendu vers vous animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps" (Apocalypse 12 :11-12). Soyons vigilants. La victoire de Christ nous est offerte ; encore faut-il la saisir par la foi. Revêtus de Sa force, nous pourrons vaincre et pénétrer un jour, lors de Son retour, dans le royaume qu’Il a préparé pour nous.

Madeleine Vaysse

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