CHAPITRE 7

IMPORTANTES LEÇONS PRATIQUES

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Ce n’est pas seulement le titre d’une théorie agréable, ou un simple dogme, qui nous fait considérer Christ comme Dieu et Créateur. Chaque doctrine de la Bible est pour notre bénéfice pratique, et doit être étudiée dans ce but.

Voyons premièrement par quelle relation cette doctrine rejoint le commandement central de la loi de Dieu. Dans Genèse 2 :1-3, nous trouvons ces mots clôturant le récit de la création : « Ainsi furent achevés les cieux et la terre, et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour son oeuvre, qu’il avait faite ; et il se reposa au septième jour de toute son oeuvre, qu’il avait faite. Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu’en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu’il avait créée en la faisant ». La traduction juive rend ce texte plus littéralement : « Ainsi furent finis les cieux et la terre et toute leur armée, et Dieu avait fini le septième jour son oeuvre qu’il avait faite » etc. Ce sont les mêmes mots que nous trouvons dans le quatrième commandement (Exode 20 : 8-11).

Nous voyons donc, et c’est très logique, que le même Etre qui créa, se reposa. Celui qui oeuvra six jours en créant la terre, se reposa le septième jour, le bénit, et le sanctifia. Mais nous avons déjà vu que Dieu le Père créa les mondes par son Fils Jésus-Christ, et que Christ créa tout ce qui existe. Donc, il est inévitable de conclure que Christ se reposa ce premier septième jour de la création, à la fin des six jours de la création, et qu’il le bénit et le sanctifia. Ainsi le septième jour –le Sabbat- est à proprement parler, le jour du Seigneur. Quand Jésus dit aux pharisiens critiques « car le Fils de l’homme est le maître du Sabbat » (Matthieu 12 :8), il déclara sa souveraineté sur le jour même qu’ils observaient si scrupuleusement dans la forme ; et il dit ceci en des termes qui montrent qu’il considérait ce jour comme la marque distinctive de son autorité, démontrant le fait qu’Il était plus grand que le temple. Aussi, le septième jour est établi divinement comme le mémorial de la création. Il est le plus honoré de tous les jours, puisque sa mission spéciale est de faire penser à l’oeuvre créative de Dieu, qui est la preuve unique pour l’homme de Sa Divinité. Et lorsque le Christ dit que le Fils de l’homme est Seigneur même du jour du Sabbat, il revendique une haute distinction –rien moins que celle d’être le Créateur, ce jour demeurant comme un mémorial de Sa divinité.

Comment répondrons-nous donc à la suggestion souvent faite, que Christ déplaça le jour du Sabbat, d’un jour qui commémore la fin de la création à un jour qui n’a pas une telle signification ? Simplement, que changer ou abolir le Sabbat, équivaudrait à détruire ce qui fait penser à sa divinité. Si Christ avait aboli le Sabbat, il aurait détruit l’oeuvre de ses propres mains, et il aurait travaillé contre lui-même ; et un royaume divisé contre lui-même ne peut pas subsister. Mais Christ « ne peut pas se renier lui-même », par conséquent, il ne changea pas un seul trait de lettre de ce qu’il avait lui-même établi, et en témoignant de sa Divinité, il montre qu’il est digne de recevoir un honneur au-dessus de tous les dieux des païens. Il aurait été tout aussi impossible pour Christ de changer le Sabbat, qu’il aurait été impossible de changer le fait qu’il créa toutes les choses en six jours, et se reposa le septième jour.

Et encore, les déclarations souvent répétées que le Seigneur est le créateur, sont voulues pour être une source de force. Remarquons comment la création et la rédemption sont mises en relation dans le premier chapitre de l’épître aux Colossiens. Pour comprendre cette vérité, nous lirons les versets 9 à 19 :

« C’est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes oeuvres et croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients. Rendez grâce au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui. Il est la tête du corps de l’Eglise ; il est le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin d’être en tout le premier. Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ».

Ce n’est pas un hasard si la merveilleuse déclaration au sujet de Christ Créateur est reliée à l’affirmation qu’en lui nous avons la rédemption. Non, quand l’apôtre fait connaître son désir que nous « soyons fortifiés à tous égards selon sa puissance glorieuse », il nous révèle ce qu’est cette puissance glorieuse. Quand il nous dit comment être délivré de la puissance des ténèbres, il dévoile la puissance du Libérateur. C’est pour nous redonner du courage qu’on nous dit que le chef de l’église est le Créateur de toutes choses. On nous dit qu’Il soutient toutes choses par la parole de sa puissance (Hébreux 1 :3), pour que nous nous reposions sur l’assurance que la main qui soutient toute la nature gardera aussi Ses enfants.

Notons la relation avec Esaïe 40 :26. Le chapitre présente la sagesse et la puissance merveilleuse de Christ qui appelle toute les armées du ciel par leur nom, et les maintient toutes à leur place, par la grandeur de sa force et la vigueur de sa puissance, et pour demander ensuite : « Pourquoi dis-tu Jacob, pourquoi dis-tu Israël : Ma destinée est cachée devant l’Eternel, mon droit passe inaperçu devant mon Dieu ? Ne le sais-tu pas ? Ne l’as-tu pas appris ? C’est le Dieu d’éternité, l’Eternel, qui a crée les extrémités de la terre ; il ne se fatigue point, il ne se lasse point ; on ne peut sonder son intelligence. Il donne de la force à celui qui est fatigué, et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance » (versets 27-29). Sa puissance, en fait, est la capacité de tout créer à partir de rien ; donc il peut faire des merveilles par ceux qui sont sans force. Il peut créer la force avec la faiblesse. Donc, en toute sécurité, tout ce qui maintient à l’esprit la puissance créatrice de Christ, tendra à renouveler notre force et notre courage spirituel.

Et c’est justement le but du Sabbat. Lisons le Psaume 92 (versets 1-4), qui est un Psaume dédié au Sabbat. Voici les quatre premiers versets : « Il est beau de louer l’Eternel, et de célébrer ton nom, ô Très-Haut ! D’annoncer le matin ta bonté, et ta fidélité pendant les nuits, sur l’instrument à dix cordes et sur le luth, aux sons de la harpe. Tu me réjouis par tes oeuvres, ô Eternel ! Et je chante avec allégresse l’ouvrage de tes mains ».

En quoi cela se rapporte-t-il au Sabbat ? C’est très simple : le Sabbat est le mémorial de la création. Le Seigneur dit : « Je leur donnerai mes Sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils puissent savoir que je suis l’Eternel qui les sanctifie » (Exode 20 :12). Le Psalmiste garda le Sabbat comme Dieu voudrait qu’il soit gardé, -en méditant sur la création, la puissance et la bonté merveilleuses de Dieu qu’elle manifeste. Et alors, en pensant à tout cela, il réalisa que le Dieu qui revêt les lis d’une gloire surpassant celle de Salomon, se préoccupe beaucoup plus de ses créatures intelligentes ; et en regardant les cieux, qui manifestent la puissance et la gloire de Dieu il comprit qu’ils furent créés à partir de rien, et la pensée encourageante surgit dans son esprit que cette même puissance agirait en lui pour le délivrer de sa faiblesse humaine. Il trouva donc la joie et l’allégresse dans l’oeuvre des mains de Dieu. La connaissance du pouvoir de Dieu qu’il acquit en contemplant la création, le remplit de courage quand il comprit que la même puissance était à sa disposition ; et, saisissant cette puissance par la foi, il remporta de grandes victoires grâce à elle. Tel est le but du Sabbat : amener l’homme à une connaissance salvatrice de Dieu.

Voici brièvement le raisonnement :

  1. La foi en Dieu est engendrée par la connaissance de son pouvoir ; douter de Lui implique une ignorance de son pouvoir à accomplir ses promesses ; notre foi en Lui sera proportionnelle à la connaissance réelle que nous aurons de sa puissance.
  2. Une contemplation intelligente de la création de Dieu nous donne une vraie conception de sa puissance, car sa puissance éternelle et sa divinité se comprennent grâce aux choses qu’il a créées (Romains 1 :20).
  3. C’est la foi qui donne la victoire (1 Jean 5 :4) ; par conséquent, puisque la foi vient de la connaissance du pouvoir de Dieu, à partir de sa parole, et par les choses qu’il créa, il en résulte que nous obtenons la victoire par les oeuvres de ses mains. Par conséquent, le Sabbat, mémorial de la création, est une grande source de secours dans la bataille du chrétien, lorsqu’il est convenablement observé.

Voici la portée d’Ezéchiel 20 :12 :  « Je leur donnerai aussi mes Sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu’ils connussent que je suis l’Eternel qui les sanctifie ». C’est-à-dire, sachant que Dieu veut notre sanctification (1 Thessaloniciens 4 :3 ; 5 :23-24), par l’usage approprié du Sabbat, nous comprenons que la puissance de Dieu s’exerce pour notre sanctification. Le même pouvoir qui se déploya pour créer les mondes, se manifeste pour la sanctification de ceux qui se soumettent à la volonté de Dieu. Cette pensée, quand elle est pleinement comprise, apportera, avec certitude, joie et consolation divine à l’âme sincère. A la lumière de cette pensée, nous pouvons apprécier la force d’Esaïe 58 : 13-14 : « Si tu retiens ton pied pendant le Sabbat, pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, si tu fais du Sabbat tes délices, pour sanctifier l’Eternel en le glorifiant, et si tu l’honores en ne suivant point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours, alors, tu mettras ton plaisir en l’Eternel, et je te ferai habiter sur les hauteurs du pays, je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père, car la bouche de l’Eternel à parlé ».

C’est-à-dire que le Sabbat est gardé selon le plan de Dieu, comme un mémorial de Sa puissance créatrice, comme souvenir de Son pouvoir divin manifesté pour le salut de Son peuple ; ainsi, l’âme triomphant par les oeuvres de Ses mains doit se réjouir dans le Seigneur. Par conséquent, le Sabbat est le grand point d’appui du levier de la foi, qui élève l’âme jusqu’aux hauteurs du trône de Dieu, pour être en communion avec Lui.

Pour résumer en peu de mots, on peut dire que : le pouvoir éternel et la divinité du Seigneur sont révélées dans la création (Romains 1 :20). C’est la capacité de créer qui donne la mesure de la puissance de Dieu. Mais l’Evangile est la puissance de Dieu pour le salut (Romains 1 :16). Donc, l’Evangile nous révèle précisément le pouvoir qui fut employé pour amener les mondes à l’existence et qui est manifesté maintenant pour le salut des hommes. C’est la même puissance dans chaque cas.

A la lumière de cette grande vérité, on ne peut plus discuter pour savoir si la rédemption est plus grande que la création, parce que la rédemption est une création. (Voir 2 Corinthiens 5 :17 ; Ephésiens 4 :24). La puissance de la rédemption est la puissance de la création ; le pouvoir de Dieu pour le salut est la puissance capable de s’emparer du néant humain et faire de lui ce qui sera pendant toute l’éternité à la louange de la gloire de la grâce de Dieu. « Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle créateur, en faisant ce qui est bien » ( 1 Pierre 4 :19).

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