L'ÉPÎTRE AUX GALATES

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A.T. Jones

 

Galates 1:3-5

 

"Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ, qui s'est donné Lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher au présent siècle mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, à qui soit la gloire aux siècles des siècles. Amen".

"Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ". Telle est la situation dans toutes les épîtres de Paul, à l'exception de celle aux Hébreux, et, avec de légères variantes, dans celles de Pierre.

Pourtant, ce n'est aucunement une simple formalité. Ces épîtres nous sont parvenues comme étant la Parole de Dieu, ce qu'elles sont en vérité. Cette salutation donc, bien que souvent répétée, nous parvient comme la Parole de Dieu dans la salutation et la pleine assurance de Sa faveur et de Sa paix perpétuellement offertes à toute âme. Grâce signifie faveur. Cette Parole de Dieu étend Sa faveur à toute âme qui la lit ou l'entend.

Son nom même est miséricordieux –qui fait grâce. Son nom est simplement ce qu'Il est. Et ce qu'Il est, Il l'est "hier, et aujourd'hui, et éternellement" (Héb. 13:8). "Chez Lequel il n'y a ni changement ni ombre de variation" (Jacq. 1:17). Par Lui la grâce, la faveur sans limites sont toujours offertes à toute âme. Oh, si seulement toutes le croyaient!

"Et la paix". Il est "le Dieu de paix". Il n'y a de véritable paix que celle de Dieu. Et "il n'y a point de paix pour les méchants". "Les méchants sont comme la mer agitée, qui ne peut se calmer" (És. 57:21, 20).

Même si le monde entier est plongé dans l'iniquité, le Dieu de paix parle de paix à chaque âme. Car Christ, le Prince de paix, "notre paix", Lui qui des deux –Dieu et l'homme- n'en a fait qu'un et a anéanti par Sa chair l'inimitié, afin de créer en Lui-même, avec les deux, Dieu et l'homme, un seul homme nouveau, en établissant la paix, "en faisant la paix par Lui, par le sang de Sa croix" (Éph. 2:14, 15; Col. 1:20). Et ayant fait la paix par le sang de Sa croix, "Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près"; paix à vous tous. C'est pourquoi toujours et à jamais, la salutation qu'Il adresse à chaque âme est: La paix soit avec toi, de la part de Dieu le Père et de notre Seigneur Jésus-Christ!

Oh, si chacun Le croyait, de sorte que la paix de Dieu qui surpasse toute connaissance puisse garder son cœur et son esprit par Jésus-Christ.

Que la paix de Dieu règne dans vos cœurs! Recevez-la, c'est tout ce qu'Il vous demande. Ne la refusez pas, ne la repoussez pas; recevez-la.

"Qui s'est donné Lui-même pour nos PÉCHÉS" (Gal. 1:4). Oh, pécheurs, qui que vous soyez, si chargés que vous soyez, Christ s'est donné Lui-même pour vos péchés. Laissez-Le les prendre. Il a rachetés vos péchés au terrible prix de Sa crucifixion. Laissez-Le les prendre.

Il ne vous demande pas de rejeter tous vos péchés avant de venir à Lui et d'être tout à Lui. Il vous demande de venir avec vos péchés et d'être entièrement à Lui, avec vos péchés; et Il enlèvera et éloignera de vous tous vos péchés pour toujours. Il s'est donné Lui-même pour vous, avec vos péchés; Il vous a rachetés, avec vos péchés; laissez-Le prendre ce qu'il a racheté; laissez-Le posséder ce qui Lui appartient, laissez-Le vous prendre avec vos péchés.

Il "s'est donné Lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher du présent siècle mauvais" (Gal. 1:4). Remarquez que pour nous arracher du présent siècle mauvais, Il s'est donné Lui-même pour nos péchés. Cela montre que tout ce qui existe de ce présent siècle mauvais, pour chacun de nous est dans nos propres péchés.

Et ce furent nos péchés. Ils nous appartenaient. C'est nous qui en étions responsables. Et en ce qui nous concerne, ce présent siècle mauvais, se trouvait dans nos propres personnes, dans nos péchés. Mais béni soit le Seigneur, Il s'est donné Lui-même pour nous, péché compris; Il s'est donné Lui-même pour nos péchés, pour nous-mêmes, pour tout. Et cela, Il l'a fait afin de nous arracher de ce présent siècle mauvais.

Voulez-vous être arrachés à ce présent siècle mauvais? Laissez-Le prendre votre personne, avec ses péchés qu'Il a rachetés, et qui, dès lors, Lui appartiennent de plein droit. Je vous en prie, ne Lui dérobez pas ce qui Lui appartient, restant ainsi dans ce présent siècle mauvais. Je vous en prie, ne commettez pas ce péché supplémentaire de garder ce qui ne vous appartient pas.

Comme c'étaient nos péchés et qu'Il s'est donné Lui-même pour eux, il s'ensuit manifestement qu'Il s'est donné Lui-même à nous, pour nos péchés. Donc, vos péchés sont devenus siens; et lorsqu'Il s'est donné Lui-même à vous pour vos péchés, Il est devenu vôtre. Laissez-Le prendre vos péchés qui Lui appartiennent, et prenez-Le en échange, car Il est vôtre. Bienheureux échange car en Lui vous avez, comme vous appartenant en propre, toute la plénitude de la divinité corporellement, et cela conformément à la volonté de Dieu. Rendons grâces à Dieu qu'il en est ainsi.

A Lui "soit la gloire aux siècles des siècles!Amen" (Gal. 1:4, 5).

RH 29/8/1899

 

 

Galates 2:20

 

"J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi".

Il ne serait peut-être pas déplacé de mettre en évidence ce que ce texte dit en notant ce qu'il ne dit pas.

Il ne dit pas: Je veux être crucifié avec Christ. Il ne dit pas: Je désire être crucifié avec Christ, afin qu'Il vive en moi. Ce qu'il dit, c'est: "J'ai été crucifié avec Christ".

En outre, il ne dit pas: Paul a été crucifié avec Christ; Christ a vécu en Paul et le Fils de Dieu a aimé Paul et s'est livré Lui-même pour Paul. Tout cela est vrai, mais ce n'est pas ce que le texte dit, ni ce qu'il signifie. Il signifie exactement ce qu'il dit, c'est-à-dire "J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; et si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé, et qui s'est livré Lui-même pour moi".

Ce verset est un fondement magnifique et solide de la foi chrétienne pour toute âme en ce monde. Il est possible pour toute âme de dire, avec la pleine assurance de la foi chrétienne: "Il m'a aimé, il s'est livré Lui-même pour moi". "J'ai été crucifié avec Christ", ce n'est pas parler à la légère. Ce n'est pas croire quelque chose par conjecture. Ce n'est pas dire quelque chose dont on n'est pas certain. Toute âme en ce monde peut dire en toute vérité et sincérité: "J'ai été crucifié avec Christ". C'est la simple reconnaissance d'un fait, la reconnaissance d'une chose déjà accomplie, car cette parole est l'énoncé d'un fait.

C'est un fait que Jésus a été crucifié. Et quand Il a été crucifié, nous avons aussi été crucifiés, car Il était l'un de nous. Son nom est Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous –non pas Dieu avec Lui mais Dieu avec nous. Si Dieu avec Lui n'était pas Dieu avec Lui, mais Dieu avec nous, alors qui était-Il sinon nous? Il fallait nécessairement qu'Il soit nous pour que Dieu avec Lui puisse être non pas Dieu avec Lui, mais Dieu avec nous. Et quand on Le mit en croix, qui donc fut crucifié, si ce n'est nous?

Telle est la puissante vérité que ce texte annonce. Jésus-Christ était nous. Il était de la même chair et du même sang que nous. "Il a dû être rendu semblable en toutes choses à Ses frères" (Héb.2:17). Il "s'est dépouillé Lui-même, … en devenant semblable aux hommes" (Phil. 2:7). Il était le "dernier Adam" (1 Cor. 15:45). Et précisément, comme le premier Adam était nous, de même Christ, le dernier Adam était aussi nous. Lorsque le premier Adam mourut, étant en lui, nous sommes morts avec lui. Et lorsque le dernier Adam fut crucifié –comme Il était nous et que nous étions en Lui, nous sommes crucifiés avec Lui. De même que dans le premier Adam était le genre humain tout entier, ainsi lorsque le dernier Adam fut crucifié, la totalité de notre race –la vieille nature humaine pécheresse- fut crucifiée avec Lui. C'est pourquoi il est écrit: "Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché fût détruit pour que nous ne soyons plus esclave du péché".

Ainsi, toute âme dans ce monde, peut dire avec justesse, dans la victoire parfaite de la foi chrétienne, "J'ai été crucifié avec Christ". Notre "vieil homme pécheresse a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclave du péché" (Rom. 6:6). "Si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi", "portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle" (2 Cor. 4:10, 11). Donc, "si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi".

Dans cette réalité bénie de la crucifixion du Seigneur Jésus, accomplie pour tout être humain, ce n'est pas seulement le fondement de la foi pour tout être humain qui se trouve déposé, mais en plus, elle donne le don de la foi A TOUTE âme. Ainsi, la croix de Christ n'est pas seulement la sagesse de Dieu qui nous est révélée mais aussi la puissance même de Dieu manifesté pour nous délivrer de tout péché et nous conduire à Dieu.

Oh pécheur, croyez-le. Recevez-la. Abandonnez-vous à cette puissante vérité. Dites-la, dites-la avec la pleine assurance de la foi et dites-la toujours. "J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré Lui-même pour moi". Dites-le car c'est la vérité, la sagesse et la puissance même de Dieu, qui sauvent l'âme de tout péché.

RH 24/10/1899

 

Galates 3:10-14

 

"Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous – car il est écrit: Maudit est quiconque est pendu au bois: afin que la bénédiction d'Abraham eut pour nous son accomplissement en Jésus-Christ et que nous reçussions par la foi l'Esprit qui avait été promis".

La malédiction de la loi, toute malédiction qui a jamais existé ou qui peut exister n'a lieu que par le péché. Cela est fortement illustré dans Zacharie 5:1-4. Le prophète vit "un rouleau qui vole: il a vingt coudées de longueur et dix coudées de largeur". Et le Seigneur lui dit: "C'est la malédiction qui se répand sur tout le pays". Autrement dit, ce rouleau représente la totalité de la malédiction répandue sur la face de toute la terre.

Et quelle est la cause de cette malédiction répandue sur la face de toute la terre? La voici: "car selon elle, tout voleur sera chassé d'ici, et selon elle, tout parjure sera chassé d'ici". Autrement dit, ce rouleau est la loi de Dieu et de chaque table est citée un commandement, pour montrer que les deux tables de la loi sont inclues dans le rouleau. Tout voleur –tout homme qui transgresse la loi concernant les éléments de la seconde table- sera chassé d'ici selon elle; et tout parjure –tout homme qui transgresse la loi concernant les éléments de la première table de la loi- sera chassé d'ici selon elle.

Ainsi, le comptable céleste n'a pas besoin de rédiger un rapport sur chaque péché particulier d'un homme; il lui suffit de marquer sur le rouleau de chacun, le commandement qui a été violé. Qu'un tel rouleau de la loi accompagne tout homme partout où il va, ce qui suit le montre clairement: "Je la répands, dit l'Éternel des Armées afin qu'elle entre dans la maison du voleur et de celui qui jure faussement en Mon nom, afin qu'elle y établisse sa demeure". Et à moins qu'on ne trouve un remède, ce rouleau de la loi y demeurera jusqu'à ce que la malédiction consume cet homme et sa maison "avec le bois et les pierres", c'est-à-dire jusqu'à ce que la malédiction dévore la terre en ce grand jour où les éléments eux-mêmes fondront sous un feu ardent. Car "la puissance du péché" et la malédiction, c'est la loi (1 Cor. 15:56).

Mais, grâce à Dieu, "Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous". Tout le poids de la malédiction est retombé sur Lui, car "l'Éternel a fait retomber sur Lui l'iniquité de nous tous" (És. 53:6). "Celui qui n'a point connu le péché, Il L'a fait devenir péché pour nous" (2 Cor. 5:21). Et quiconque Le reçoit, reçoit l'affranchissement du péché, et la délivrance de la malédiction et du péché.

Notez jusqu'à quel point Christ a porté toute la malédiction: Quand l'homme pécha, la terre fut maudite et produisit des épines et des chardons (Gen. 3:17, 18). Le Seigneur Jésus, en rachetant toutes choses de la malédiction, porta la couronne d'épines, rachetant à la fois l'homme et la terre. Béni soit Son nom. L'œuvre est accomplie. "Il nous a rachetés de la malédiction". Grâces soient rendues au Seigneur. Il a été fait malédiction pour nous, car Il fut pendu au bois.

Et puisque tout cela est accompli, la délivrance de la malédiction par la croix de Jésus-Christ est le don gratuit de Dieu à toute âme sur la terre. Et lorsqu'un homme reçoit ce don gratuit de la rédemption de toute malédiction, ce rouleau continue à l'accompagner, mais grâce à Dieu, ce n'est plus une malédiction qu'il contient, mais il rend témoignage à "la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a point de distinction" (Rom. 3:21). Car l'objet même de notre rachat de la malédiction est que "la bénédiction d'Abraham ait son accomplissement pour les païens en Jésus-Christ". La bénédiction d'Abraham, c'est la justice de Dieu qui, nous l'avons montré déjà dans ces études, ne peut venir que de Dieu même comme Son don gratuit reçu par la foi.

Puisque "tous ceux qui s'attachent aux œuvres de la loi sont sous la malédiction"; et que "Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi", il est clair qu'Il nous a rachetés des œuvres de la loi –qui n'étant que nos propres œuvres, ne sont que péché; et, par la grâce de Dieu, Il nous a accordé les œuvres de Dieu, qui étant les œuvres de la foi, un don de Dieu, et pure justice, selon ce qui est écrit: "l'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en Celui qu'Il a envoyé" (Jn 6:29). Tel est le repos –le repos céleste- le repos de Dieu. Et "celui qui entre dans le repos de Dieu se repose dans Ses œuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes" (Héb. 4:10).

Ainsi, "Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi" et de la malédiction de nos propres œuvres afin que la bénédiction d'Abraham, qui est la justice et l'œuvre de Dieu, "ait pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ". Et tout ceci, afin "que nous reçussions par la foi l'Esprit qui avait été promis. "Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui ne vivent pas selon la chair, mais selon l'Esprit. Car la loi de l'esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. Et chose impossible à la loi parce que la chair la rendait sans force, Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, Son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et cela afin que la justice de la loi fût accomplie en nous qui marchons, non selon la chair mais selon l'esprit" (Rom. 8:1-4).

Grâces soient rendues à Dieu pour le don ineffable de Sa propre justice à la place de nos péchés, de Sa propre œuvre de foi à la place de nos œuvres de la loi, qui nous a été apportée par la rédemption en Jésus-Christ, Lui qui "nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous".

 

Galates 5:3

 

"Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire qu'il est tenu de pratiquer la loi toute entière"[dans le Nouveau Testament inter-linéale: "débiteur"].

Curieusement, beaucoup, en examinant cette déclaration, ont considéré qu'elle faisait une distinction entre deux lois, et ont exclu la loi de Dieu de ce qui est en question, en n'attribuant à ce terme que le sens "d'obligation".

Ils savent, par la texte, que la totalité du devoir de l'homme (Eccl. 12:13) consiste à craindre Dieu et à observer Ses commandements. Ils savent qu'il ne peut y avoir aucun autre texte qui contredise cela. Ils savent que tout homme est tenu d'observer la loi de Dieu toute entière, qu'il soit circoncis ou incirconcis. Et en n'attribuant à ce terme que le sens d'obligation –que s'ils se fait circoncire, il est dans l'obligation de pratiquer la loi toute entière-, ils concluent que cela doit exclure la loi de Dieu, qu'il doit s'agir d'une loi que personne n'est tenu d'observer à moins d'être circoncis, et que dès lors, la "loi toute entière" dont il est question ici ne doit être que l'ensemble des lois rituelles des sacrifices et des offrandes.

D'un autre côté, ceux qui ne se considèrent nullement tenus de pratiquer la loi de Dieu invoquent ce texte à l'appui de leur désobéissance et de leur opposition. Selon eux, seuls ceux qui sont circoncis sont tenus d'observer la loi de Dieu, c'est à la circoncision seule que l'obligation est attachée; et ils savent qu'ils ne sont nullement obligés de se faire circoncire. Ils en concluent qu'ils ne sont nullement obligés d'observer les dix commandements.

Mais ils ont tort tous les deux: les uns comme les autres ne discernent pas la pensée qui est dans ce verset. Et la raison de leur échec est dans le fait de n'attribuer au terme "tenu de pratiquer" que le sens d'obligation.

Il est vrai que ce terme signifie "obligation". Mais dans ce passage et dans ce passage et dans tous les passages en relation avec les obligations morales de l'homme, le terme a une signification tellement plus vaste et plus profonde que celle d'une simple obligation que ce sens-là devient tout à fait secondaire.

Ce terme débiteur, dans ce verset 3 de Galates 5 ne signifie pas seulement que quelqu'un a une dette et se trouve dans l'obligation de rembourser, mais que, en outre, il a une dette écrasante, et n'a absolument rien pour la payer. Si quelqu'un a une dette et se trouve dans l'obligation de payer mille francs, mais est riche ou du moins est en mesure de payer cette somme, tout va bien. Mais si quelqu'un est endetté et se trouve de plus en prison, sans la moindre possibilité de gagner de quoi payer sa dette, pour cet homme-là, le mot débiteur signifie beaucoup plus qu'une simple obligation de payer.

Or, c'est précisément le cas ici. Telle est l'idée de ce verset. Tel est le sens que revêt ici le terme "tenu de pratiquer". Ceci parce que ce terme, lorsqu'il est employé avec la morale, implique et ne peut impliquer que le péché: à savoir que l'homme est pécheur.

Ce terme dans Galates 5:3 est précisément celui qui figure dans Luc 13:4: "Ces dix-huit personnes sur qui est tombée la tour de Siloé, croyez-vous qu'elles fussent plus coupables [Version de Jérusalem: que leur dette fut plus grande] que tous les autres habitants de Jérusalem?" –Là où il y a le mot coupables dans le texte, en marge, il y a le mot débiteurs.

C'est le mot qui est utilisé dans la prière du Seigneur (Mat. 6:12): "Et nous quitte nos dettes, comme nous quittons aussi les dettes à nos débiteurs" [Version Martin 1855], et qui dans la version de Luc exprime clairement l'idée de péché par ces mots: "Pardonne-nous nos péchés: car nous quittons aussi les dettes à tous ceux qui nous doivent" (Luc 11:4).

C'est également le même mot qui est utilisé par le Sauveur en Luc 7:41-42: "Un créancier avait deux débiteurs; l'un devait cinq cents deniers et l'autre cinquante. Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette".

C'est encore le même mot qui est utilisé dans la parabole de Mat. 18:23-25. Et même, on a une référence directe dans Luc 13:4 où on trouve le mot "coupable" dans le texte et le mot "débiteur" dans la marge en rapport avec Mat. 18. C'est la parabole qui raconte que lorsqu'un certain roi "voulut faire ses comptes avec ses serviteurs", on lui en amena un qui devait dix mille talents –environs le salaire moyen de quelques deux cents mille ans de travail– et il n'avait pas de quoi payer. Alors, le maître lui remit sa dette. Mais lorsque le serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait environs quinze dollars, il ne voulut pas lui remettre sa dette, et il le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il eût payé les quinze dollars. Alors, le roi fit appeler son débiteur, et "il le livra aux sergents, jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait. C'est ainsi que Mon Père céleste vous traitera si chacun de vous ne pardonne à son frère de tout son cœur" (Mat. 18:23-35).

Le fait de livrer le serviteur aux bourreaux ou sergents jusqu'à ce qu'il eut payé tout ce qu'il devait, se rattache au terme employé dans Galates, car celui-ci implique l'idée "que le débiteur est quelqu'un qui doit expier sa faute". Et le péché se nomme opheilema parce qu'il implique l'expiation et son paiement comme d'une dette par le châtiment et la réparation.

D'après ces textes, le lecteur attentif peut commencer à voir que dans les mots de Galates 5:3, "il est tenu de pratiquer la loi tout entière", il y a beaucoup plus que l'idée qu'il est simplement obligé d'accepter les exigences de la loi et de faire de son mieux pour les remplir. Tout cela montre qu'il n'est pas seulement soumis à l'obligation de reconnaître les exigences irrévocables de la loi de Dieu, mais qu'il en est fait débiteur à l'égard de tous les droits que cette loi a sur lui. Et cela nous montre en outre que par lui-même, il sera éternellement débiteur, car il n'a absolument rien pour payer et n'a par lui-même aucun moyen d'acquérir de quoi payer.

Et cet endettement ne tient pas seulement à l'obligation de pratiquer la loi dorénavant; elle consiste aussi dans l'obligation de réparer pour tout le passé, pour toute l'accumulation du passé jusqu'à maintenant.

En conséquence, en lui-même, tout homme est éternellement un débiteur en tout ce qu'implique cette pensée de Galates 5:3 et les textes apparentés que nous avons cités; car "tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu". Et quiconque voudrait se faire circoncire pour être sauvé, et ainsi chercher le salut par les œuvres justificatrices, assume par là l'obligation de payer à la loi de Dieu la totalité de sa dette, depuis le commencement jusqu'à la fin de sa vie. Et par là, il se met également dans l'obligation d'expier toute culpabilité qui résulte de ses transgressions et qui s'est accumulée.

Voilà ce que c'est que d'être tenu de pratiquer la loi toute entière, ce qui est affirmé dans les mots "Je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire qu'il est tenu de pratiquer la loi tout entière". Il n'est pas seulement débiteur; mais par cette transaction, il se met lui-même volontairement dans l'obligation d'acquitter lui-même tout ce qu'implique cette dette.

Or, il est vrai que tout homme dans le monde est, par lui-même, un débiteur de cette sorte. Il est vrai également que quiconque aujourd'hui cherche la justification par ses propres œuvres, même par la pratique des dix commandements, ou de tout autre commandement du Seigneur, assume par là même, et s'oblique lui-même à payer tout ce qu'implique cette dette. Mais il ne peut payer. Il n'a pas en lui le premier élément d'une possibilité quelconque de payer lui-même la moindre partie de sa dette. Il est accablé et perdu.

Mais grâces à Dieu, quiconque n'espère que dans le Seigneur Jésus et ce qu'Il a fait, bien qu'il soit en lui-même un débiteur tout comme les autres, cependant, en Christ, il a en abondance, de quoi payer toute la dette. Christ a expié, par le châtiment et la réparation, toute la culpabilité de chaque âme; et par la justice de Dieu qu'il apporte, Christ donne une abondance de justice pour répondre à toutes les réquisitions que la loi puisse jamais faire dans la vie de quiconque croit en Jésus.

Rendons grâces à Dieu pour le don ineffable des insondables richesses de Christ. Oh, croyez-Le! Recevez-Le! Pauvre "débiteur" accablé, perdu, achète "de Moi de l'or éprouvée par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs afin que tu sois vêtu" (Apoc. 3:18). "Venez, achetez… sans argent, sans rien payer" (És. 55:1).

 

RH 21/8/1900

 

Galates 5:16-18

 

"Je dis donc: Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés entre eux afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez. Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi".

"Si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes point sous la loi"; "car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu" (Rom. 8:14). Comme enfant de Dieu, ils ont les sentiments de Christ; ainsi, par leur sentiment, ils observent la loi de Dieu. En conséquence, quiconque est conduit par l'Esprit de Dieu, et a aussi les sentiments de Christ, accomplit la loi; car, par cet Esprit, l'amour de Dieu se répand dans son cœur en abondance, amour qui en lui-même est l'accomplissement de la loi en quiconque le possède.

D'autre par, quiconque est conduit par la chair et a, de ce fait, les désirs de la chair, accomplit les œuvres de la chair et observe ainsi la loi du péché.

Et les deux voies, la voie de l'Esprit et la voie de la chair, s'offrent à tout homme en permanence. Aussi sûrement que l'Esprit est là, "il a des désirs contraires à ceux de la chair". Quiconque est conduit par la chair ne peut faire le bien qu'il voudrait; il observe la loi de la chair, et il est par là soumis à la loi. Mais quiconque est conduit par l'esprit n'est pas sous la loi.

Chacun est toujours libre de choisir sa voie: la voie de l'Esprit ou la voie de la chair. "Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez" (Rom. 8:13).

Remarquez que dans le texte de Galates que nous étudions, et dans les textes analogues de Romains et aussi de Colossiens il est dit explicitement que la chair, dans sa véritable nature charnelle, pécheresse, est toujours présente en celui qui a l'Esprit de Dieu et que cette chair combat contre l'Esprit.

Autrement dit, lorsqu'un homme s'est converti et a été ainsi soumis au pouvoir de l'Esprit de Dieu, il n'est pas délivré de la chair au sens d'être réellement séparé d'elle, de ses tendances et de ses désirs de telle sorte qu'il ne serait plus tenté par la chair et n'aurait plus à lutter contre elle. Non cette chair dégénérée, pécheresse est toujours là, avec les mêmes tendances et désirs. Mais la personne ne lui est plus soumise. Elle est délivrée du joug de la chair, avec ses tendances et ses désirs, elle est désormais soumise à l'Esprit. Elle est désormais soumise à une puissance qui vainc, domine, crucifie et soumet la chair, toute pécheresse qu'elle est, avec ses passions et ses désirs. C'est pourquoi il est écrit: "par l'Esprit, vous faites mourir les actions du corps". "Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'impudicité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie" (Col. 3:5). Remarquez que toutes ces choses sont dans la chair et qu'elles y vivraient et régneraient si la chair régnait. Mais puisque la chair elle-même est soumise à la puissance de Dieu, par l'Esprit, tous ces maux sont tués à la racine et ne peuvent donc pas se manifester dans la vie. Ce contraste entre l'empire de la chair et l'empire de l'Esprit est clairement exposé dans Romains 7:14-24 et 1 Corinthiens 9:26-27. Dans le chapitre 7 de Romains est dépeint l'homme sous le pouvoir de la chair, charnel, vendu au péché. Il désire et veut faire le bien, mais il est soumis au pouvoir de la chair qui ne le laisse pas faire le bien qu'il voudrait. "Car je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas. Je trouve donc en moi cette loi: quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l'homme intérieur; mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché qui est DANS MES MEMBRES. Misérable que je suis! Qui me délivrera du corps de cette mort?". Telle est l'homme soumis à la chair, à la loi du péché qui est dans ses membres. La réponse est aussitôt donnée: "Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur". Voilà la voie de la délivrance, car Christ seul est le libérateur.

Et maintenant, cet homme, bien qu'ainsi délivré, n'est pas libéré d'un COMBAT. Il n'et pas mis dans une situation où il n'a pas à lutter contre la chair. Il y a encore un combat à livrer et ce n'est pas une bataille imaginaire; ce n'est pas une bataille contre un fantôme. Voici l'homme de 1 Corinthiens 9:26-27: "Moi donc je frappe, non pas comme battant l'air". Qu'est-ce qu'il frappe? Qu'est-ce qu'il combat? Lisez: "Mais je traite durement mon corps et le tiens assujetti, de peu d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres".

Ainsi, dans le combat que livre le chrétien, il y a son corps, il y a la chair, avec ses passions et ses désirs. Le chrétien doit traiter durement le corps et le tenir assujetti, par le nouveau pouvoir de l'Esprit de Dieu, auquel il est maintenant soumis, auquel il fut soumis lorsqu'il fut délivré du pouvoir de la chair et de la loi du péché.

Ce sera plus expressif encore si nous traduisons plus complètement le terme grec rendu par traiter durement dans 1 Corinthiens 9:27. Le Nouveau Testament Interlineal traduit: "Je traite sévèrement mon corps et je le réduit en esclavage". Conybeare et Howson traduisent: "Je frappe non pas comme un boxeur qui frappe l'air, mais je blesse mon corps et le soumets à l'esclavage".

Le chapitre 7 de Romains montre l'homme soumis au pouvoir de la chair et à la loi du péché qui est dans ses membres, mais aspirant à la délivrance. 1 Corinthiens 9 montre la chair soumise à l'homme par le nouveau pouvoir de l'Esprit de Dieu. Dans Romains 7, la chair règne et l'homme lui est soumis. Dans 1 Corinthiens 9, l'homme règne et la chair est soumise.

Et ce bienheureux renversement de situation s'opère lors de la conversion. Par la conversion, l'homme est mis en possession de la puissance de Dieu, et sous la domination de l'Esprit de Dieu, de sorte que, par cette puissance, il obtient l'empire sur la chair avec ses passions et ses désirs; et, par l'Esprit, il crucifie la chair avec ses passions et ses désirs en livrant "le bon combat de la foi".

Les hommes ne sont pas sauvés en étant complètement libérés de la chair, mais en recevant le pouvoir de vaincre et d'exercer un empire sur les tendances mauvaises et les désirs de la chair. Les hommes n'acquièrent pas de caractère (de fait, ce serait impossible) en étant introduits dans un royaume exempt de tentations, mais en recevant la force de vaincre toutes tentations, là même où ils sont, dans le champ de la tentation.

Si les hommes avaient dû être sauvés par une libération totale de la chair telle qu'elle est, alors Jésus n'aurait pas eu besoin de venir dans le monde. Si les hommes avaient pû être sauvés par la délivrance de toute tentation, alors Jésus n'aurait pas eu à venir dans le monde. Mais jamais par une délivrance de cette sorte, l'homme n'aurait pu développer son caractère. C'est pourquoi au lieu de sauver les hommes en les délivrant de la chair telle qu'elle était, Jésus est venu dans le monde et Il se plaça Lui-même DANS LA CHAIR, cette chair même que l'homme possède; et Il a connu cette chair, telle qu'elle est avec toutes ses tentations et ses désirs, et par la puissance divine qu'Il apporte par la foi, "Il a condamné le péché dans la chair". Il a ainsi apporté à toute l'humanité cette foi divine qui donne à l'homme la puissance divine pour le délivrer du pouvoir de la chair et de la loi du péché, là où il est, et lui donner un empire certain sur la chair, telle qu'elle est.

Au lieu de sauver les hommes d'une manière qui en ferait des êtres mous sans caractère, en les installant dans un royaume exempt de tentations, Jésus est venu vers l'homme là où il est, au milieu de toutes ses tentations. Jésus est venu dans la même chair que l'homme; et dans cette chair, il a connu toutes les tentations de cette chair et il les a vaincues; par cette victoire, il a apporté la victoire à toute âme dans le monde. Béni soit son nom.

Et toute âme peut jouir pleinement de cette victoire si elle reçoit et garde la foi de Jésus. Car "la victoire qui triomphe du monde c'est notre foi" (1 Jn 5:4).

RH 18/9/1900

 

Galates 5:22-26

 

"Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses. Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. Ne cherchons pas une vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres".

Nous avons vu quelque peu de la méchanceté intrinsèque et de la fausseté des œuvres de la chair. Mais grâce à Dieu, voici un tableau meilleur.

L'Esprit de Dieu, donné gratuitement dans sa plénitude à tout croyant, combat la chair, de sorte qu'en celui qui est conduit par l'Esprit de Dieu, la chair ne peut faire les choses qu'elle voudrait. L'Esprit est la puissance qui contrôle, en produisant dans la vie le fruit de l'Esprit et pas les œuvres de la chair.

Et bien qu'il soit vrai que ceux qui font les choses décrites dans la liste des œuvres de la chair n'hériteront pas le royaume de Dieu, néanmoins dans le don du Saint-Esprit, par la grâce de Christ, Dieu a pris toutes les dispositions pour que toute âme, en dépit de toutes les passions, convoitises, désirs et inclinations de la chair, puisse hériter le royaume de Dieu.

En Christ, le combat a été livré, sur chaque point, et la victoire a été totale. Il a été fait chair –la même chair et le même sang que ceux qu'Il est venu racheter. Il a été fait en tout semblable à eux; Il a été "tenté comme nous en toutes choses". Si en quelque chose, Il n'avait pas été semblable à nous, alors sur cette chose, Il n'aurait pas pu être tenté comme nous le sommes.

Il peut "compatir à nos faiblesses" (Héb. 4:15) parce qu'Il fut tenté comme nous en toutes choses. Lorsqu'il fut tenté, Il éprouva les désirs et les inclinations de la chair, exactement comme nous les éprouvons lorsque nous sommes tentés. Car "chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise" (Jacq. 1:14). Tout cela, Jésus a pu l'éprouver sans péché car être tenté ce n'est pas pécher. C'est seulement, lorsque la convoitise a conçu, lorsque le désir est caressé, que l'inclination est consentie –alors seulement elle enfante le péché. Et jamais, Jésus, même en pensée, n'a caressé un désir ou consenti à l'inclination de la chair. Ainsi, dans une chair semblable à la nôtre, il a été tenté comme nous en toutes choses, mais sans commettre de péché.

Et ainsi, par la puissance divine qu'Il reçut par la foi en Dieu, Il étouffa dans notre chair, toute inclination de cette chair, et détruisit réellement à sa racine toute convoitise de la chair; et ainsi, Il a "condamné le péché dans la chair". Ce que faisant Il apporte à toute âme dans le monde la victoire totale et la force divine pour la soutenir. Tout cela, Il l'a fait "afin que la justice de la loi s'accomplisse en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit".

Cette victoire, dans sa plénitude, est donnée gratuitement à toute âme en Jésus-Christ. On la reçoit par la foi en Jésus. Elle est accomplie et soutenue par la foi de Jésus, qu'Il a menée à sa perfection et qu'Il donne à quiconque croit en Lui. "Car la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi" (1 Jn 5:4).

Il "a détruit dans Sa chair l'inimitié", afin de "les réconcilier l'un et l'autre", Juif et Païens, -toute l'humanité sujette à l'inimitié-, "en un seul corps avec Dieu par la croix, en détruisant en Lui-même l'inimitié" (Éph. 2:16). L'inimitié était en Lui-même du fait qu'elle était dans Sa chair. Et c'est là, dans Sa chair, qu'il la détruisait et l'abolit. Et Il n'a pu le faire que parce qu'elle était réellement dans Sa chair.

Ainsi, Jésus a pris sur Lui la malédiction dans sa totalité, exactement telle qu'elle accable l'humanité. Il l'a fait, "en étant fait malédiction pour nous". Mais la malédiction sans cause ne viendra pas et elle n'est jamais venue. La cause de la malédiction est le péché. Il a été fait malédiction pour nous à cause de nos péchés. Il a été fait malédiction pour nous à cause de nos péchés. Et pour connaître la malédiction, telle qu'elle est en nous, Il doit connaître le péché tel qu'il est en nous. En conséquence, Dieu "L'a fait devenir péché pour nous, Lui qui n'a point connu le péché, et cela afin que nous devenions justice de Dieu EN LUI" (2 Cor. 5:21).

Et bien qu'Il se soit ainsi exposé au même grand désavantage que toute notre humanité –rendu en tout semblable à nous et de ce fait, tenté comme nous en toutes choses- cependant, Il n'accorda pas, même en pensée, la moindre considération à une seule tendance ou inclination de la chair; mais chacune d'elles fut réellement tuée à la racine par la puissance de Dieu, que, par la foi divine, Il apporta à l'humanité.

"Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, Il y a EGALEMENTparticipé LUI-MEME, afin que, par la mort, Il anéantit celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et qu'Il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude. Car assurément, ce n'est pas à des anges qu'Il vient en aide, mais c'est à la postérité d'Abraham. En conséquence, Il a dû être rendu semblable en toutes choses à Ses frères, afin qu'Il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu pour faire l'expiation des péchés du peuple; car ayant été tenté Lui-même dans ce qu'Il a souffert, Il peut secourir ceux qui sont tentés" (Héb. 2:14-18).

Et cette victoire que Christ a remportée dans la chair humaine est apportée par le Saint-Esprit pour le secours de tout être de chair humaine qui, aujourd'hui croit en Jésus. Car par le Saint-Esprit, la présence de Christ est donnée au croyant; Il désire en effet constamment vous donner "selon la richesse de Sa gloire, d'être puissamment fortifiés par Son Esprit dans l'homme intérieur, en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi; afin qu'étant enracinés et fondés dans l'amour, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et connaître l'amour de Christ qui surpasse toute connaissance, en sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu" (Éph. 3:16-19).

Ainsi, la délivrance de la culpabilité du péché et du pouvoir du péché, qui fait triompher le croyant de tous les désirs, tendances et inclinations de la chair pécheresse, par la puissance de l'Esprit de Dieu –cette délivrance est obtenue aujourd'hui par la présence personnelle de Jésus-Christ dans la chair humaine du croyant, exactement comme elle fut obtenue par la présence personnelle de Christ dans la chair humaine il y a 2000 ans.

Christ est "le même hier, aujourd'hui et toujours" (Héb. 13:8). Il en est de même de Son Évangile. L'Évangile de Christ est le même aujourd'hui qu'il y a 2000 ans. Alors Il était Dieu "manifesté en chair" (1 Tim. 3:16). Aujourd'hui aussi: Dieu manifesté dans la même chair, la chair des hommes pécheurs, la chair humaine, telle qu'est la nature humaine.

Cet Évangile, c'est "Christ en nous, l'espérance de la gloire" (Col. 1:27), Christ en vous, tel que vous êtes, avec vos péchés, votre culpabilité inclus; puisqu'Il se donna Lui-même pour nos péchés, et pour notre culpabilité. Christ vous a rachetés et Dieu vous a acceptés en Lui. Il vous a reçus tels que vous êtes, et l'Évangile, "Christ en vous l'espérance de la gloire", vous introduit dans le royaume de la grâce de Dieu et par l'Esprit de Dieu, vous rend si soumis au pouvoir de Christ et de Dieu que le fruit de l'Esprit apparaît en vous, au lieu des œuvres de la chair.

Et le fruit de l'Esprit c'est:

L'AMOUR. "L'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné" (Rom. 5:5). Et au lieu de se laisser aller, même en pensée, à la haine ou à ce qui lui est semblable, personne ne peut rien vous faire qui puisse vous porter à autre chose qu'à l'amour. Car cet amour étant l'amour de Dieu, est "le même hier, aujourd'hui et toujours"; il aime non pour la récompense mais pour l'amour même; il aime simplement parce qu'il est amour et n'étant que cela, il ne peut rien faire d'autre.

LA JOIE est "un bonheur extrême qui naît d'un bien présent ou attendu". Mais ici, l'alternative ou est exclue, car cette joie est un bonheur extrême naissant d'un bien présent et attendu, car sa cause est éternelle. En conséquence, elle est éternellement présente ET éternellement attendue. Ainsi donc, c'est un "contentement exultant".

LA PAIX. La paix parfaite qui règne dans le cœur. La "paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence" et qui garde le cœur et l'esprit de celui qui la possède.

LA PATIENCE, LA BONTÉ, LA BÉNIGNITÉ, LA FIDÉLITÉ. Cette fidélité –ou foi, pistis en Grec- est "la ferme assurance" la certitude qui est fondée sur la confiance, et NON sur la connaissance (la foi du cœur et de la tête; la foi de Christ, non celle du credo); une confiance solide alimentée par la conviction, qui surmonte ce qui s'oppose à elle et qui la contredit.

LA DOUCEUR, LA TEMPÉRANCE. La tempérance est la maîtrise de soi. Dieu libère l'homme du joug de ses passions, de ses désirs et de ses habitudes, et fait de lui un homme libre, maître de lui-même.

"La loi n'est pas contre ces choses". La loi de Dieu n'est contre rien d'autre que le péché. Dans les vies humaines, la loi est contre tout ce qui n'est pas le fruit de l'Esprit de Dieu. En conséquence, il est certain que tout ce qui, dans la vie humaine, n'est pas le fruit de l'Esprit de Dieu est péché. C'est répéter simplement en d'autres termes cette vérité éternelle que "tout ce qui n'est pas le produit d'une conviction est péché" (Rom. 14:23).

C'est pourquoi "si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit". Et si nous vivons et marchons par l'Esprit, ne cherchons pas "une vaine gloire en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie les uns aux autres".

RH 2/10/1900

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