Chapitre 1

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E. G. White clarifie les sujets

Manuscrit général écrit en 1890 lors des assemblées pastorales à Battle Creek, archivé comme Manuscrit 36 de 1890, et publié dans la Review and Herald le 24 Février et 3 Mars 1977. Cet exposé vital constitue une introduction appropriée pour les 18 présentations qui furent publiées à la suite, en ordre chronologique.

L'apôtre Paul dit: "Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu?… Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l'Esprit de notre Dieu." (1 Cor. 6: 9-11). L'absence de dévotion, de piété et de sanctification de l'homme extérieur vient de la négation de Jésus-Christ, notre justice. L'amour de Dieu doit être constamment cultivé…

Pendant qu'une catégorie de personnes pervertit la doctrine de la justification par la foi et cesse d'accomplir les conditions formulées dans la Parole de Dieu -"Si vous M'aimez, gardez Mes commandements"-, d’autres, ceux qui prétendent croire et obéir aux commandements de Dieu mais qui s'opposent aux précieux rayons de lumière (nouveaux pour eux) qui viennent de la croix du Calvaire, commettent aussi une erreur semblable. La première catégorie ne voit pas les choses merveilleuses que contient la loi de Dieu pour tous ceux qui mettent en pratique Sa Parole. Les autres s'arrêtent sur des banalités et négligent les questions importantes: la miséricorde et l'amour de Dieu.

Beaucoup ont perdu énormément pour ne pas avoir ouvert les yeux de leur intelligence pour discerner les choses merveilleuses de la loi de Dieu. D'un côté, les extrémistes religieux, en général, ont séparé la loi de l'Evangile, pendant que nous avons presque fait la même chose sous un autre point de vue. Nous n'avons pas élevé devant les gens la justice de Christ et la pleine signification de Son grand plan de la rédemption. Nous avons laissé de côté Christ et son incomparable amour, nous avons introduit des théories et des raisonnements et prêché des discours sujets à controverse.

Des hommes pas convertis ont occupé les chaires pour prêcher. Leurs propres coeurs n'ayant jamais expérimenté, par le moyen d'une foi vivante, persévérante et confiante, la douce évidence du pardon de leurs péchés. Comment peuvent-ils, alors, prêcher l'amour, la sympathie et le pardon divin à tous les pécheurs? Comment peuvent-ils dirent: "Voyez et vivez"? En contemplant la croix du Calvaire, vous aurez le désir de vous charger de la croix. Le Rédempteur du monde fut pendu à la croix du Calvaire. Qu'ils regardent le Sauveur du monde en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. Quelqu'un peut-il contempler le sacrifice du bien-aimé Fils de Dieu sans que son coeur s'attendrisse, se brise et soit prêt à se soumettre à Dieu coeur et âme?

Que ce point soit très clair dans chaque esprit: Si nous acceptons Christ comme Rédempteur, nous devons aussi L'accepter comme Souverain. Nous ne pouvons pas obtenir l'assurance et la parfaite confiance en Christ comme Sauveur personnel tant que nous ne Le reconnaîtrons pas comme notre Roi et tant que nous n'obéirons pas à Ses commandements. Ainsi nous démontrons notre fidélité à Dieu. Alors notre foi sera authentique, parce que c'est une foi qui agit. Elle agit par amour. Dites sincèrement: "Seigneur, je crois que Tu mourus pour racheter mon âme. Si Tu as donné une telle valeur à l'âme au point d'offrir Ta vie à la place de la mienne, alors je veux Te répondre. Je remets ma vie avec toutes ses possibilités et toute ma faiblesse entre Tes mains".

La volonté doit être mise en harmonie complète avec la volonté de Dieu. Quand cela est fait, aucun rayon de lumière qui brille dans le coeur et dans les recoins de l'esprit ne sera repoussé. L'âme ne sera pas obstruée par des préjugés qui la pousseraient à appeler ténèbres la lumière, et lumière les ténèbres. La lumière du ciel est reçue comme une lumière qui remplit tous les recoins de l'âme. Ceci équivaut à entonner des mélodies à Dieu.

Foi et incrédulité

A quel point croyons-nous de tout notre coeur? Approchez-vous de Dieu et Dieu s'approchera de vous. Ceci signifie être plus souvent avec le Seigneur par le moyen de la prière. Quand ceux qui se sont exercés eux-mêmes au scepticisme et ont caressé l'incrédulité, tissant des doutes dans leur expérience, sont finalement convaincus par le Saint-Esprit de Dieu, ils comprennent alors qu'il est de leur devoir personnel de confesser leur incrédulité. Ils ouvrent leurs coeurs à la lumière qui leur a été envoyée et ils franchissent par la foi la ligne qui sépare le péché de la droiture, et celle du doute de la foi. Ils se consacrent sans réserve à Dieu, pour suivre la lumière plutôt que les étincelles de leur âme. En maintenant leur consécration, ils percevront mieux la lumière et elle augmentera de plus en plus en clarté jusqu'à ce que le plein jour se fasse.

L'incrédulité qui est caressée dans l'âme, détient un pouvoir ensorcelant. Les semences du doute qui ont été semées produiront leurs fruits, mais ils doivent continuer à déterrer toute racine d'incrédulité. Quand ces plantes vénéneuses sont arrachées, elles cessent de croître, faute d'une alimentation en acte ou en parole. L'âme a besoin que les précieuses plantes de la foi et de l'amour soient plantées dans le terrain du coeur et s'y enracinent.

Idées confuses autour du salut

Est-il possible que nous ne comprenions pas que le péché est ce qu'il y a de plus coûteux dans le monde? Son coût, c'est la perte de la pureté de la conscience, de la faveur de Dieu et la séparation de l'âme d'avec Lui, et pour finir la perte du ciel. Le péché d'offense envers le Saint-Esprit et le fait de cheminer à l'opposé de Lui, a coûté à beaucoup la perte de leur âme.

Qui peut mesurer les responsabilités de l'influence de chaque personne que notre Rédempteur a rachetée par le moyen de Sa propre vie? Quelle scène apparaîtra quand le jugement commencera et que les livres seront ouverts pour certifier le salut ou la perte de chaque âme! La décision infaillible de Celui qui a vécu parmi l'humanité sera requise pour faire l'adjudication finale des récompenses aux justes fidèles et du châtiment aux désobéissants, aux infidèles et aux iniques. La qualification définitive de chaque individu en fonction de sa conduite et de sa responsabilité est confiée au Fils de Dieu. Ce sera une scène terriblement solennelle pour ceux qui auront participé aux péchés des autres hommes et qui auront agi contre la volonté de Dieu.

Plusieurs fois, il m'a été présenté le danger de nourrir, en tant que peuple, de fausses idées sur la justification par la foi. Il m'a souvent été montré que Satan travaillerait d'une manière spéciale, dans le but de confondre les esprits sur ce point. La loi de Dieu a été amplement traitée et présentée à des assemblées, presque aussi dépourvues de connaissance sur Jésus-Christ et Sa relation avec la loi, que Caïn avec son offrande. Il m'a été montré que beaucoup ne sont pas parvenus à la foi à cause des idées confuses et embrouillées au sujet du salut et parce que les pasteurs ont travaillé d'une manière erronée pour atteindre les coeurs. Le sujet qui a été imprimé durablement dans mon esprit est celui de la justice imputée de Christ. Je suis attristée de voir qu'il n'est pas devenu un thème d'étude de nos églises, sur tout le territoire, alors qu'il m'a été présenté avec insistance et qu'il soit devenu le thème de tous mes discours et entretiens publiques.

A l'examen de mes écrits d'il y a quinze, vingt ans, je m'aperçois qu'ils présentent ce thème, avec la même clarté: Que ceux qui entrent dans la solennelle et sainte tâche du ministère doivent être préparés, en premier lieu, par des leçons sur les enseignements de Christ et des apôtres, au sujet des principes vivants de la piété pratique. Ils doivent être instruits sur tout ce qui constitue la foi fervente et vivante.

Seulement par la foi

Beaucoup de jeunes hommes qui sont envoyés dans le champ ne comprennent pas le plan de la rédemption, ni ce qu'est la véritable conversion; en fait, ils ont besoin d'expérimenter la conversion. Nous avons besoin d'être éclairés sur ce point et les pasteurs doivent être instruits pour s'étendre plus particulièrement sur les thèmes qui expliquent la véritable conversion. Tous ceux qui sont baptisés doivent donner la certitude qu'ils sont convertis. Il n'y a pas de point qui mérite d'être précisé avec autant de force et d'être fréquemment répété ou gravé avec plus de solidité dans l'esprit de tous, que l'impossibilité pour l'homme déchu de mériter quoi que ce soit par ses propres oeuvres, aussi bonnes puissent-elles être. Le salut s'obtient uniquement par la foi en Jésus-Christ.

Nos coeurs sont douloureux quand nous entendons à quel point les déclarations de ceux qui devraient avoir compris le mystère de la piété sont superficielles. Ils parlent avec beaucoup de négligence des idées de nos frères qui professent croire et enseigner la vérité. Selon ce qui m'a été présenté, ils sont loin des faits réels. L'ennemi a confondu leur esprit dans le brouillard et la brume de la mondanité, et celle-ci a imprégné leur intelligence de telle façon, qu’elle fait partie de leur foi et de leur caractère. Seule une nouvelle conversion peut les transformer et les motiver à abandonner ces fausses idées -c'est ce qui m'a été montré avec précision. Ils s'y accrochent comme un homme qui se noie le fait avec une bouée pour éviter de s'enfoncer, et dont la foi fait naufrage.

Christ m'a donné ces paroles: "Ils doivent naître de nouveau, ou jamais ils ne rentreront dans le royaume des cieux". Par conséquent, tous ceux qui ont une compréhension correcte de ce sujet devraient abandonner leur esprit de controverse et chercher le Seigneur de tout leur coeur. Alors ils trouveront Christ et pourront refléter un caractère en accord avec leur expérience religieuse. Ils devraient présenter clairement ce thème: la simplicité de la véritable piété, dans chacun de leur discours public. Cela toucherait les cordes sensibles du coeur de toute âme affamée et assoiffée qui aspire à la sécurité de l'espérance, de la foi et de la parfaite confiance en Dieu, par le moyen de notre Seigneur Jésus-Christ.

Qu'il soit bien clair et manifeste, qu'il est impossible à la créature, par le moyen de ses propres mérites, de faire quoi que ce soit, dans le but d'améliorer sa position devant Dieu ou le don de Dieu pour nous. Si la foi et les oeuvres pouvaient acheter le don du salut, alors le Créateur serait l'obligé de la créature. Sur ce point, l'erreur aurait l'opportunité d'être acceptée comme vérité. Si un homme peut mériter le salut par ses propres moyens, alors il est dans la même position que le Catholique qui accomplit une pénitence pour ses péchés. Dans ce cas, le salut est, d'une certaine façon, une obligation qui peut se gagner comme un salaire. Si l'homme ne peut, par aucune de ses bonnes oeuvres, mériter le salut, alors celui-ci est une grâce, reçue par l'homme pécheur parce qu'il accepte et croit en Jésus. C'est un don absolument gratuit. La justification par la foi est au-delà de toutes controverses. Et toute cette polémique prend fin dès qu'on affirme que les mérites des bonnes oeuvres de l'homme déchu ne peuvent jamais lui donner la vie éternelle.

Uniquement par grâce

La lumière que j’ai reçue de Dieu met ce thème important au-dessus de toutes mes interrogations. La justification est une grâce et ne s'obtient par aucune oeuvre que l'homme déchu puisse accomplir. Il m’a été montré avec clarté, que si un homme riche offre son argent et ses possessions au Seigneur, de fausses idées surgissent gâchant l'offrande, à la pensée qu'il mérite la faveur de Dieu et que le Seigneur est obligé de le considérer avec une bienveillance spéciale en vertu de son don.

Il y a eu très peu d'instructions claires sur ce sujet. Le Seigneur a prêté à l'homme Ses propres biens en dépôt -biens qu'Il veut qu'ils Lui soient rendus quand Sa providence et l'édification de Sa cause le demandent. Le Seigneur a donné l'entendement. Il a donné la santé et la capacité d'obtenir des biens terrestres. Il a créé toutes choses sur la terre. Il a manifesté Sa puissance divine pour développer toutes ces richesses. Ce sont les fruits de Son propre travail. Il a donné le soleil, les nuages, les pluies pour que la végétation fleurisse. En tant que serviteurs employés par Dieu, vous avez récolté Ses moissons afin de satisfaire vos besoins d'une manière économique et d'en conserver le solde à la disposition de Dieu. Vous pouvez dire comme David: "Tout vient de Toi, et nous recevons de Ta main ce que nous T'offrons" (1 Chron. 29:14). De cette façon, la satisfaction du mérite de la créature ne peut consister à rendre au Seigneur ce qui Lui appartient, parce que ce fut toujours Sa propriété pour une utilisation que Sa providence lui indiquerait.

On perd la faveur de Dieu

A cause de sa rébellion et de son apostasie, l'homme perdit la faveur de Dieu; non pas ses droits, parce qu'il ne pouvait pas avoir de valeur, excepté celle qui lui fut concédée par l'amour du Fils de Dieu. Ce point doit être bien compris. L'homme a perdu les privilèges que Dieu dans Sa miséricorde lui avait donnés comme un don gratuit, un trésor en dépôt devant être utilisé pour l'avancement de Sa cause et pour Sa gloire, afin d'en faire bénéficier les êtres qu'Il avait faits. Au moment où la créature de Dieu refusa d'obéir aux lois du royaume de Dieu, elle devint dès lors déloyale vis-à-vis du gouvernement du Créateur et elle se rendit totalement indigne de toutes les bénédictions de Celui qui l'avait avantagée.

Ce fut la situation de la race humaine, lorsque, à cause de ses transgressions, l'homme se sépara de Dieu. Alors, il n'eut plus droit à une bouffée d'air, un rayon de soleil ou une particule de nourriture. La  raison pour laquelle l'homme ne fut pas anéantit est que Dieu l'aimât de telle façon qu'Il lui fit don de Son Fils bien-aimé pour qu'Il souffrît la peine de la transgression. Christ fut disposé à devenir le garant et le substitut de l'homme afin que celui-ci, par le moyen de Son incomparable grâce, puisse avoir une autre opportunité -une seconde mise à l'épreuve-, l'expérience d'Adam et Eve lui servant d'avertissement afin qu'ils ne transgressassent plus la loi de Dieu. Et parce que l'homme jouit des bénédictions de Dieu dans les dons du soleil et de la nourriture, il devrait s'incliner avec reconnaissance devant le Créateur, pour toutes les choses qui nous viennent de Lui. Tout ce qui est rendu à Dieu n'est en fait que Sa propriété, qu'Il nous a donnée.

L'homme a violé la loi de Dieu et par le Rédempteur, de nouvelles promesses furent faites sur une base différente. Toutes les bénédictions doivent venir au travers d'un Médiateur. A présent, chaque membre de la famille humaine est remis entre les mains de Christ, et tout ce que nous possédons dans cette vie présente -que ce soit l'argent, les maisons, les terres, la capacité de raisonner, la force physique ou les facultés intellectuelles-, et toutes les bénédictions de la vie future, ont été mis à notre disposition comme des trésors divins devant être fidèlement utilisés au bénéfice de l'homme. Chaque don porte le sceau de la croix, l'image et le nom de Jésus-Christ. Toutes choses viennent de Dieu. Depuis les bénéfices les plus insignifiants jusqu'à la plus grande bénédiction, tout s'écoule du même Canal: la médiation surhumaine aspergée du sang d'une valeur qui surpasse tout calcul parce qu'il était la vie de Dieu dans Son Fils.

Or, aucune âme ne peut donner à Dieu quelque chose qui ne soit pas de Lui. Rappelez-vous ceci:" Tout vient de Toi, et nous recevons de Ta main ce que nous T'offrons" (1 Chron. 29:14). Voici ce qui doit être présenté partout où nous allons: nous ne possédons rien, nous ne pouvons offrir aucune chose, -possessions, travaux, foi-, que nous n'ayons reçu premièrement de Dieu, Lequel peut à n'importe quel moment, mettre Sa main et dire: "Ceci est à Moi, dons, aptitudes et bénédictions, que Je t'ai confiés non pour t'enrichir mais pour les utiliser sagement pour le bien du monde".

Tout appartient à Dieu

La création appartient à Dieu. Le Seigneur pourrait, en abandonnant l'homme, arrêter sa respiration à l'instant. Tout ce que l'homme est, et tout ce qu'il possède, appartiennent à Dieu. Le monde entier est à Dieu. Les maisons des hommes, leurs connaissances personnelles, tout ce qui est précieux ou éclatant, sont un don de Dieu. Tout est cadeau de Sa part, et doit Lui être retourné pour aider à cultiver le coeur humain. Les offrandes les plus belles peuvent être placées sur l'autel de Dieu et les hommes loueront, exalteront et chanteront des louanges au Donateur pour Sa libéralité. Pourquoi: "Tout vient de Toi et nous recevons de ta main, ce que nous t'offrons" (1 Chron. 29:14). Aucune oeuvre humaine ne peut rendre l'homme digne de l'amour divin qui pardonne, mais quand cet amour pénètre dans l'âme il la poussera à faire les choses que Dieu a toujours demandées et qu'il devrait effectuer avec plaisir. Alors, il n'aura accompli que ce qui fut toujours son devoir.

Au ciel, les anges de Dieu qui n'ont jamais chuté, accomplissent continuellement la volonté du Seigneur. En ce qui concerne tous les actes zélées de miséricorde qu’ils réalisent en faveur de notre monde, en le protégeant, le guidant et en prenant soin, depuis toujours, de l'oeuvre de la création de Dieu -tant envers les justes que les injustes- ils peuvent dire, en vérité: "Tout vient de Toi et nous recevons de ta main ce que nous t'offrons". Oh, si l'oeil humain pouvait percevoir le service des anges! Si l'imagination pouvait saisir et s'ouvrir au service abondant et glorieux des anges de Dieu et aux conflits qu'ils soutiennent en faveur des hommes afin de les protéger, de les guider et de les libérer des pièges de Satan, combien différentes seraient la conduite et le sentiment religieux!

Le mérite de la créature

Les mortels peuvent faire des discours, plaidant avec véhémence le mérite de la créature, et chaque homme peut lutter pour la suprématie, ils ne savent pas que depuis le début, par leur principe et leur caractère, ils déforment la vérité telle qu'elle est en Jésus. Ils se trouvent dans le brouillard de l'aveuglement. Ils ont besoin de l'amour précieux de Dieu représenté par l'or purifié par le feu; ils ont besoin du vêtement blanc du caractère pur de Christ; ils ont besoin du collyre céleste pour pouvoir discerner avec crainte l'absolue inutilité du mérite humain pour gagner le prix de la vie éternelle. Ils peuvent mettre aux pieds de notre Rédempteur leur ferveur dans le travail et une intense affection, leurs hautes et nobles réalisations intellectuelles, leur grande intelligence et la plus profonde humilité, mais il n'y a pas une miette de grâce et de talent que Dieu ne leur donna d'abord au départ. On ne doit pas donner moins que ce que le devoir prescrit et on ne peut pas donner plus que ce qui a été reçu au début; et tout doit être placé sur le feu de la justice de Christ pour être purifié de son odeur terrestre, avant d'être élevé sur un nuage d'encens parfumé au grand Jéhovah et d'être accepté comme un doux parfum.

Je me demande de quelle manière exposer ce sujet avec exactitude. Le Seigneur Jésus donne toutes les facultés, toute la grâce, tout le repentir, toute l'envie, tout le pardon des péchés en présentant Sa justice pour que l'homme la fasse sienne par le moyen de la foi vivante -laquelle aussi est un don de Dieu. Si vous réunissez tout ce qui est bon, saint noble et aimable chez l'homme et que vous le présentiez ensuite devant les anges de Dieu comme pour accomplir une partie du salut de l'âme humaine ou d'un mérite, la proposition serait rejetée comme une trahison. Debout, face à son Créateur et regardant la gloire suprême qui entoure Sa personne, contemplant l'Agneau de Dieu livré depuis la fondation du monde à une vie d'humiliation, pour être repoussé, méprisé et crucifié par les hommes coupables, qui peut mesurer l'infinitude du sacrifice!

Par amour pour nous, Christ se fit pauvre pour que par Sa pauvreté nous puissions être riches. Et toutes les oeuvres que l'homme peut rendre à Dieu seront moins que rien! Mes requêtes sont acceptées uniquement parce qu'elles s'appuient sur la justice de Christ. L'idée de faire quelque chose pour mériter la grâce du pardon est une tromperie du début à la fin. "Seigneur, dans ma main je n'apporte rien de valeur; je m'accroche simplement à Ta croix".

Ce que l'homme ne peut pas faire

Les prouesses louangeuses que l'homme peut réaliser ne lui donneront aucune gloire. Les hommes sont tombés dans l'habitude de se glorifier et de s'exalter les uns les autres. Cela me choque quand j'entends et observe cette pratique, parce qu'il m'a souvent été révélé que beaucoup de ces mêmes hommes, dans leur vie familiale et dans l'oeuvre intérieure des coeurs, sont remplis d'égoïsme. Ils sont corrompus, contaminés, vils; et rien de tout ce qui provient de leurs réalisations ne peut les élever devant Dieu, parce que tout ce qu'ils font est une abomination à Ses yeux. On ne peut y avoir une véritable conversion sans l'abandon total du péché et sans discerner le caractère détestable du péché. Avec une finesse de perception jamais atteinte par la compréhension humaine, les anges de Dieu observent les êtres entravés par les influences corruptrices, avec des âmes et des mains impures, décidant de leur destiné éternelle; et cependant, beaucoup ont une piètre notion de ce qu'est le péché et quel en est le remède.

Nous entendons bien des choses fausses sur la conversion de l'âme. On enseigne aux hommes à penser que si un être humain se repent, il sera pardonné, en supposant que la repentance est le chemin, la porte pour entrer au ciel; que la repentance a une certaine valeur assurée pour obtenir le pardon. L'homme peut-il se repentir de lui-même? Pas plus qu'il ne peut lui-même se pardonner. Larmes, soupirs, résolutions -tout cela n'est que l'exercice approprié des facultés que Dieu a concédées à l'homme, et l'abandon du péché par le changement d'une vie qui appartient à Dieu. Où y a-t-il du mérite en l'homme pour gagner son salut ou pour mettre devant Dieu quelque chose qui soit précieux ou excellent? Une offrande d'argent, de maisons ou de terres peut-elle se placer sur la liste des mérites? Impossible!

Il est dangereux de penser que la justification par la foi donne du mérite à la foi. Quand nous acceptons la justice de Christ comme un don, nous sommes justifiés gratuitement par le moyen de la rédemption de Christ. Qu'est-ce que la foi? "Une ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas" (Héb. 11:1). C'est l'assentiment de l'esprit aux paroles de Dieu qui lie le coeur en une consécration volontaire au service de Celui qui donna l'intelligence, attendrit le coeur et prit l'initiative d'attirer l'esprit dans le but de lui faire contempler le Christ sur la croix du Calvaire. La foi, c'est remettre à Dieu ses facultés mentales, Lui soumettre son esprit et sa volonté, et faire de Christ l'unique porte pour accéder au royaume des cieux.

Quand les hommes comprennent qu'ils ne peuvent gagner la justification par les mérites de leurs propres oeuvres et qu'avec une confiance ferme et complète ils regardent à Christ comme leur unique espérance, il n'y aura pas trop de "moi" et trop peu de Jésus dans leur vie. Les âmes et les corps sont corrompus et contaminés par le péché, le coeur est éloigné de Dieu; cependant, beaucoup luttent avec leurs faibles forces pour gagner le salut par le moyen des bonnes oeuvres. Ils pensent que Jésus oeuvrera en partie pour leur salut mais qu'eux doivent faire le reste. Ceux-ci ont besoin de voir par la foi la justice de Christ comme leur unique espérance pour le temps et l'éternité.

Dieu oeuvre et l'homme aussi

Dieu a donné aux hommes des facultés et des capacités. Dieu oeuvre et coopère par le moyen des dons qu'ils a impartis à l'homme, et l'homme, participant de la nature divine et accomplissant l'oeuvre de Christ, peut être vainqueur et obtenir la vie éternelle. La part de l'homme doit être faite. Il doit être un collaborateur de Dieu, portant le joug avec Christ et apprenant de Sa mansuétude et de Son humilité. Dieu est le pouvoir qui contrôle tout. Il octroie les dons; l'homme les reçoit et agit par la puissance de la grâce de Christ en tant qu’agent vivant.

"Car nous sommes ouvriers avec Dieu" (1 Cor. 3: 9). Le coeur doit être travaillé, amélioré, labouré, ratissé et semé afin de produire son fruit en bonnes oeuvres, pour Dieu. "Vous êtes l'édifice de Dieu". Nous ne pouvons édifier nous-mêmes. Il y a un pouvoir hors de nous qui doit édifier l'Église, en mettant brique sur brique et en coopérant toujours avec les facultés et les aptitudes données par Dieu à l'homme. Le Rédempteur doit trouver un foyer dans Son édifice. Dieu oeuvre et l'homme œuvre aussi. Il faut continuellement recevoir les dons de Dieu, pour qu'ils puissent être rendus avec la même libéralité. C'est un processus continu que de recevoir et rendre. Le Seigneur a prévu que l'âme recevrait de Lui son aliment, afin qu'il soit à nouveau rendu pour la réalisation de Ses desseins. Pour qu'il y ait surabondance, il faut qu'il y ait une réception de la divinité dans l'humanité. "J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux" (2 Cor. 6: 16).

Le temple de l'âme doit être sacré, saint, pur et immaculé. Il doit y avoir une coparticipation dans laquelle tout le pouvoir vient de Dieu, et toute la gloire Lui appartient. La responsabilité réside en nous. Nous devons recevoir en pensée et en sentiment pour donner en expression. La loi de l'activité humaine et divine fait du récepteur un ouvrier uni à Dieu. Elle amène l'homme, uni à la divinité, à la position où il peut faire les oeuvres de Dieu. La combinaison du pouvoir divin et de l'agent humain sera un succès complet parce que la justice de Christ accomplit tout.

Pouvoir surnaturel pour oeuvres surnaturelles

La raison pour laquelle beaucoup cessent d'être des ouvriers couronnés de succès, est qu'ils agissent comme si Dieu dépendait d'eux, et ils Lui proposent de travailler avec eux, au lieu de dépendre de Lui. Ils mettent de côté le pouvoir surnaturel et cessent de faire l'oeuvre surnaturelle. Ils dépendent tout le temps de leurs propres facultés humaines et de celles de leurs frères. Ils sont limités et toujours en train de juger selon leur compréhension humaine limitée. Ils ont besoin de s'élever parce qu'ils n'ont pas le pouvoir d'en haut. Dieu nous donne le corps, l'énergie mentale, le temps et l'opportunité de travailler. Il est nécessaire d'utiliser au maximum toutes ces ressources. En combinant l'humanité et la divinité on peut réaliser une oeuvre qui durera pour l'éternité. Quand l'homme pense que le Seigneur a commis une erreur dans son cas particulier, et choisit sa propre tâche, la frustration l'attend.

"Car c'est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu" (Eph. 2:8). Voici la vérité qui développera le sujet dans votre esprit si vous ne le fermez pas aux rayons de lumière. La vie éternelle est un cadeau infini. Ceci la rend impossible à gagner par nous-mêmes parce qu'elle est infinie. Elle doit nécessairement être un don. En tant que don, elle doit être reçue par la foi et nous devons offrir à Dieu notre gratitude et notre louange. Une foi solide ne conduira personne au fanatisme ou à agir comme le serviteur indolent. Le pouvoir maléfique de Satan pousse les hommes à regarder à eux-mêmes au lieu de contempler Jésus. La justice de Christ doit être devant nous si la gloire du Seigneur devient notre arrière-garde. Si nous faisons la volonté de Dieu nous pouvons recevoir de grandes bénédictions comme un don gratuit du Seigneur mais pas parce qu'il y a un mérite quelconque en nous; celui-ci n'a aucune valeur. Faites l'oeuvre de Christ et vous honorerez Dieu, et vous serez plus que vainqueur par Celui qui nous aime et donna Sa vie pour nous, afin que nous ayons la vie et le salut en Jésus-Christ.

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