LE FILS DE DAVID

Paul Scalliet

 Catalogue

Psaume 51 : 6-14 :

 

« J’ai péché contre Toi seul, et j’ai fait ce qui est mal à Tes yeux, en sorte que Tu seras juste dans Ta sentence, sans reproche dans Ton jugement. Voici, je suis né dans l’iniquité, et ma mère m’a conçu dans le péché. Mais Tu veux que la vérité soit au fond du cœur : fais donc pénétrer la sagesse au-dedans de moi ! Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. Annonce-moi l’allégresse et la joie, et les os que Tu as brisés se réjouiront. Détourne Ton regard de mes péchés, efface toutes mes iniquités. O Dieu ! crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. Ne me rejette pas loin de Ta face, ne me retire pas Ton Esprit saint. Rends-moi la joie de Ton salut, et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne ! »

 

Quelqu’un a dit un jour : « Le mariage est noté dans le ciel mais la maintenance est faite sur la terre et c’est nous qui la faisons. »

Je crains que ce soit vrai. Si nous ne faisons pas la maintenance de nos mariages ce sera pire que de négliger la maintenance de nos voitures. Le résultat sera le même : la ruine.

Faisons la maintenance de nos mariages. Cela peut couvrir beaucoup de choses. Avez-vous remarqué que lorsqu’une jolie femme passe dans la rue tous les hommes se retournent ?

La Bible parle de femmes belles de visage. Le problème c’est qu’aujourd’hui on voit plus que le visage. Alors c’est un problème mais ce n’est pas un problème nouveau. C’est un vieux problème.

Le roi David avait déjà ce problème-là, car lorsqu’il vit Bethsabée prendre son bain, il a eu ce problème-là.

C’est une histoire qui est particulièrement triste mais qui montre à quel point la Parole de Dieu est réaliste.

Le roi David commit une erreur avant de regarder par la fenêtre. Son erreur fut d’envoyer son général à la guerre et lui, il resta à la maison. Il s’est dit : « Je suis bien dans mon palais ; qu’ils aillent à la guerre, qu’ils se débrouillent. » Il est resté chez lui pendant que les soldats allaient se battre. Et comme il s’ennuyait, il a regardé par la fenêtre et Bethsabée avait probablement choisi le mauvais moment pour prendre son bain. David a choisi la mauvaise fenêtre pour regarder dehors, et il s’est dit : « Voilà de la compagnie pour ce soir. »

Bethsabée fut emmenée au palais. Et quelques jours après, elle est allée à la pharmacie pour se faire un test de grossesse. Elle a envoyé un e-mail à David pour lui dire : « Enceinte ! »

« Aï, aï ! Je n’avais pas prévu ça ! » Mais David a plus d’un tour dans son sac. Il envoie un message à Urie, le mari de Bethsabée. Il lui demande de venir pour lui faire un rapport. Urie arrive et lui fait le compte rendu des combats. « Merci. C’est bien. Va chez toi. »

Mais Urie n’a pas la même mentalité que David : « Mais mes amis sont au combat ! Non ! je ne peux pas passer la nuit chez moi ; je vais passer la nuit avec les soldats qui sont là à Jérusalem. » David se dit : « C’est raté ! »

Le lendemain, il fait revenir Urie, il mange avec lui et il verse dans son verre pire que du jus de raisin. Finalement, il parvient à énivrer Urie. David pense que maintenant qu’il est saoul, il titubera jusque chez lui, et le problème sera résolu. Mais Urie, après avoir bien bu, retourne auprès des soldats, comme le jour précédent. David se dit : « C’est encore raté ! »

Mais David a plus d’un tour dans son sac. Il écrit un mot à Joab, son général, disant : « Arranges-toi pour que le porteur de ce message disparaisse. »

Il remet ce message à Urie et lui dit de partir et d’aller encourager ses amis, puis il donne cette lettre au général.

Comment David peut-il faire ça ? Comment peut-il donner à son ami son propre arrêt de mort ?

Ceci n’aurait pas fonctionner avec moi car j’aurai regardé ce que contenait ce message. Mais Urie est un homme intègre, droit, qui va remettre directement ce message au chef de l’armée. Et Urie ne reviendra pas.

Alors le roi, généreux, va accueillir la veuve pour prendre soin d’elle et l’épouser. C’est une belle histoire, n’est-ce pas ? Mais Dieu a dans Jérusalem un prophète : Nathan. Mais Nathan a un problème, alors il va demander conseil au roi.

« J’ai une difficulté, et j’aimerai que tu m’aides. Il y a quelque part dans le pays un homme pauvre. Il a juste sa famille et peu de choses. Il a une brebis : c’est le seul animal qu’il a pu se payer, donc il en prend grand soin, comme un membre de sa famille.

Pas loin de là, il y a un homme riche qui reçoit des visiteurs. Il a des troupeaux plein le pays mais il s’est dit : « Au lieu de prendre une brebis de mon troupeau, je vais prendre la brebis de ce pauvre misérable. » Il envoie ses soldats pour prendre la brebis de ce pauvre et il va la préparer pour le repas de ses invités. »

Nathan dit à David : « Que faut-il faire ? » David lui dit : « C’est intolérable. Cet homme mérite la mort. » Le jugement est vite prononcé. « Il doit rendre 4 ou 5 fois ce qu’il a pris. »

Vous devez peut-être imaginer un moment de silence avant que Nathan reprenne la parole. Parce que ce que Nathan va dire peut lui coûter la vie. Puis il lui dit en le regardant dans les yeux : « Tu es cet homme-là. »

Il a fallu 30 secondes à David pour ajuster ses pensées. Et tout d’un coup : « Oh ! non ! » Il a réalisé ce qui c’était passé. Alors, tout un tas de sentiments ont commencé à déferler dans la tête de David. Tout ce qu’il avait refoulé est revenu à sa mémoire, et il a vu le problème dans sa totalité, dans toute sa laideur. Le pire, c’est qu’il avait prononcé sa sentence contre lui-même sans le savoir. Et cette sentence était juste et en plus, elle était biblique.

 Mais, alors, j’ai du mal à comprendre David. Où donc est passé le bon berger ? où est passé le musicien sentimental qui jouait de la harpe pour ses brebis ? Où est passé David qui ne mettait pas la main sur l’oint de l’Éternel ?

Dans Patriarche et Prophète : « Le fait que Dieu ait développé avec David une étroite intimité et qu’il lui ait manifesté tant de faveur, aurait dû être l’expérience la plus forte pour que David préserve son caractère pur. Mais lorsque les aises et le sentiment de sécurité l’ont fait abandonner son attachement à Dieu, David succomba à Satan. »

Il y a là une clé : « les aises et le sentiment de sécurité ». Ceci m’interpelle parce qu’en réalité c’est ce que je recherche : les aises et le sentiment de sécurité.

C’est ce que notre société nous propose et veut nous vendre à tout prix. Pourtant j’apprends que c’est justement là que se trouve le début de la chute. Le sentiment de sécurité et ses aises on fait que David rompe son attachement à Dieu. Autrement dit, le problème était bien antérieur au moment où il a ouvert sa fenêtre.

Voyons 2 Samuel chapitres 11 et 12. Cette histoire est impressionnante parce que dans les Écritures nous avons les personnages dans leur réalité. Ce ne sont pas des rois dépeints de manière extraordinaire, des demi-dieux.

Ces hommes sont décrits dans les Écritures comme des hommes simplement de la même nature que nous.

2 Samuel 12 : 13-15 : « David dit à Nathan : J’ai péché contre l’Éternel ! Et Nathan dit à David : L’Éternel pardonne ton péché, tu ne mourras point. Mais, parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l’Éternel, en commettant cette action, le fils qui t’est né mourra. Et Nathan s’en alla dans sa maison. L’Éternel frappa l’enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David, et il fut dangereusement malade. »

La réaction de David dans cette situation est la réaction de l’homme qui a eu avec Dieu un contact fort et profond pendant longtemps.

Et tout d’un coup, il a réalisé « J’ai péché ». Ce passage révoltant de la vie de David lui a inspiré l’un de ses plus beaux Psaumes : le Psaume 51, le Psaume de la vraie repentance dont nous avons lu un extrait tout à l’heure.

Le Psaume 51, c’est le Psaume d’un homme repentant, qui reconnait son péché, et son besoin de l’intervention de Dieu dans sa vie pour reconstruire ce qu’il a détruit.

Psaume 51 : 3-5 : « O Dieu ! aie pitié de moi dans Ta bonté ; selon Ta grande miséricorde, efface mes transgressions ; lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi. »

Verset 12 : « O Dieu ! crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. »

David présente ici à Dieu, son besoin immense de la présence et de son renouvellement. David avait prononcé contre lui sa sentence mais il s’humilie et Nathan lui dit : « tu ne mourras pas. »

David sait que l’Éternel est un Dieu compatissant, il sait qu’il peut compter sur Lui. Mais il y a ici quelque chose que je ne comprends pas : « le fils qui t’est né mourra. »

Qu’est-ce que c’est que ce Dieu ?  Cela me révolte parce que Dieu pardonne le pécheur et fait mourir son fils.

David va jeûner, prier pour que son fils ne meurt pas. Et quel est le père qui ne ferait pas ça ? Et une fois son fils mort, il se lève, il se baigne et il mange. Ses serviteurs ne comprennent rien. « Pourquoi maintenant qu’il est mort tu te réjouis ? » David leur a répondu : « j’espérai que Dieu agirait mais maintenant que l’enfant est mort, je sais que cette sentence est juste. »

Comment ça, juste ? Parce que dans les Écritures, dans Ézéchiel 18 : 19, 20, je lis ceci :

« Vous dites : Pourquoi le fils ne porte-t-il pas l’iniquité de son père ? C’est que le fils a agi selon la droiture et la justice, c’est qu’il a observé et mis en pratique toutes Mes lois ; il vivra. L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père, et le père ne portera pas l’iniquité de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. »

Celui qui pèche, c’est celui qui mourra. Cela nous semble juste, correct. Mais Nathan dit : « tu ne mourras point. … Mais, … le fils qui t’est né mourra. »

Quand je lis dans l’Ancien Testament, la plus ancienne doxologie qui existe, la même chose dans Exode 34 : 6, 7 :

« Et l’Éternel passa devant lui, et s’écria : L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l’iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération ! »

Réconciliez-moi avec ce texte qui pardonne jusqu’à 1000 génération mais qui va quand même faire retomber l’iniquité des pères sur 3 ou 4 générations. C’est vrai que nos erreurs ont des conséquences sur les générations à venir et nous ne pouvons jamais dire que nous sommes responsables uniquement de nous-mêmes. Nous savons que les fautes des parents ont des conséquences sur nos enfants. Nous retrouverons chez nos enfants des traits de caractère que nous haïssons déjà mais cependant j’ai quand même dans les Écritures des choses claires. Regardez Lévitique 20 : 10 :

« Si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s’il commet un adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront punis de mort. »

Là encore, David n’ignorait pas ce passage. Il savait bien que c’était ce qu’il méritait, tout roi qu’il était. Et quand je lis les histoires de l’Ancien et du Nouveau Testament, quand Moïse pèche, ce n’est pas son fils qui meurt, quand Uzza touche l’arche, ce n’est pas son fils qui meurt. Et même dans le Nouveau Testament, quand Ananias et Saphira mentent, ce ne sont pas leurs enfants qui meurent. Alors, pourquoi cette histoire se déroule autrement ? Est-ce qu’il a pour David des mesures de favoritisme particulier ? Je ne pense pas. Je crois que David avait besoin d’apprendre la même leçon qu’Abraham. Dieu a parfois des outils pédagogiques qui sont assez forts, qui nous prennent à froid, au dépourvu, mais qui ont une force colossale. Dieu voulait enseigner à David et à Son peuple, la même leçon qu’il a enseignée à Abraham.

Si vous prenez ce texte dans le livre de 2 Samuel 12, il y a une chose qui est frappante. Bethsabée va avoir cet enfant en conséquence de sa relation avec David. Mais nulle part dans le texte son nom est donné. Nous ne connaissons pas son nom. Il est constamment appelé « le fils de David », « l’enfant que la femme d’Urie avait enfanté à David », « son fils ». Je ne connais pas le nom du « fils de David », mais quand je dis « fils de David », tout d’un coup, je pense à quelqu’Un d’autre évidemment. Je pense à ce qui va se passer 1000 ans plus tard, quand Jésus, assis sur un âne, va entrer à Jérusalem et que tout le monde va dire « Hosanna ! Hosanna ! Oh Fils de David ! » Mais David est mort depuis 1000 ans. Ce n’est donc pas d’un fils purement génétique dont est question ici. Il est question de l’autre fils de David : Jésus Lui-même.

David a besoin d’apprendre une leçon : c’est que pour obtenir le pardon de son péché, c’est le Fils de David qui devra mourir. Et le Fils de David est mort pour les péchés de David, de tout le monde, pour les miens et pour les vôtres.

Alors nous sommes révoltés en lisant cette histoire. On se dit : mais enfin, pourquoi le fils de David doit mourir à la place de son père ? Seulement aujourd’hui, quand nous réfléchissons à l’autre Fils de David, sommes-nous aussi révoltés en pensant que Jésus ait dû mourir à la place de vous et moi, de nous tous ? Ou bien est-ce devenu une affaire tout à fait banale ? On le prend pour un fait acquis parce que nous avons lu l’histoire cent fois. Est-ce que ça ne vous révolte pas cette histoire-là, celle du Calvaire ? où cet Homme qui n’a jamais péché va mourir à la place de tous ceux qui ont péché ? Est-ce que c’est juste ?

Et j’apprends en lisant les Écritures, que de cette immense injustice va sortir la puissance du salut pour vous et pour moi. Et David l’a bien compris.

Revenez avec moi, un instant, dans le Psaume 51, à la fin du chapitre, au verset 18 :

« Si Tu avais voulu des sacrifices, je T’en aurais offert ; mais Tu ne prends point plaisir aux holocaustes. »

David savait bien qu’il fallait faire des sacrifices pour obtenir le pardon mais il avait appris que les sacrifices ne donnent pas le pardon, ils ne sont que l’expression d’une foi en un Dieu qui pardonne. Mais le pardon a un prix que Dieu paie ; ce n’est pas toi. « Des sacrifices, je peux T’en faire plein mais ce n’est pas pas ce que Tu veux. C’est le sacrifice de moi que Tu veux mais pas les sacrifices de mes animaux ». David avait compris que c’était le Fils de David qui devait mourir.

Si cette histoire révoltante ne nous révolte plus aujourd’hui par rapport au Fils de David, alors, c’est que nous avons perdu la perspective de qui est Jésus pour nous.

Mais l’histoire continue, parce que dans 2 Samuel 12 au verset 24, il nous est dit ceci :

« David consola Bath-Schéba, sa femme, et il alla auprès d’elle et coucha avec elle. Elle enfanta un fils qu’il appela Salomon, et qui fut aimé de l’Éternel. »

Un autre fils va naître et cet autre fils va s’appeler Salomon. C’est ainsi que David va l’appeler, en rapport avec la paix. Et vous vous souvenez, qu’un peu plus tard, Dieu va dire à David : « Non, tu ne construiras pas le Temple parce que tu es un homme de guerre. C’est un homme de paix qui va le construire : Salomon, c’est-à-dire Shalom : paix.

David remettra cet enfant entre les mains du prophète, celui qui est venu lui dire : « Tu es cet homme-là ! » Nathan va être son précepteur, son éducateur. Et Nathan va dire : « Tu ne t’appelle pas Salomon, tu vas t’appeler « Jedidja ». Que signifie « Jedidja » ? Le bien-aimé de l’Éternel. Mais là, tout d’un coup résonne dans notre esprit d’autres passages de l’Évangile, parce que lorsque Jésus est baptisé, une voix se fait entendre du ciel : « Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, en qui J’ai mis toute Mon affection. » Et plus tard, Dieu va répéter cette phrase, en disant :

 « C’est Mon Fils bien-aimé, écoutez-Le. »

Alors, ce second fils de David, est une autre dimension de Jésus, non pas Celui qui va venir et mourir à ma place mais Celui qui est le Bien-aimé de l’Éternel, qui grâce à Sa victoire pourra être le Roi des rois ; le grand Roi dont Salomon est une image. Un Roi de paix, le Prince de paix, nous dit l’Ancien Testament. Et ce Roi des rois, c’est Celui qui vient, c’est Celui que nous attendons.

Maintenant, je me dis : Il va falloir que je reçoive les deux fils de David. Il va falloir que dans un premier temps j’accepte que ce scandale soit pour mon bénéfice, que le Fils de David meurt à ma place, et lorsque j’aurai finalement accepté cette injustice par laquelle Dieu veut me sauver, il faudra que j’accepte aussi l’autre Fils de David, le Prince de la paix, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs parce que Jésus ne veut pas simplement mourir pour moi, Il veut aussi être mon Roi, mon Maître, Celui qui dirige ma vie maintenant, jusqu’à Son retour. Alors, il y a plusieurs Fils de David que je dois recevoir dans mon cœur, aujourd’hui.

Et alors que nous nous présentons devant cette table de Sainte Cène, nous avons l’occasion de recevoir à nouveau le Fils de David dans toutes les dimensions qu’Il offre à Ses enfants pour les sauver aujourd’hui.

 

Amen !

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