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Contrairement à l'idée couramment admise, le temps qui s'écoula ne changea pas l'attitude des dirigeants. Ils conçurent un plan pour éloigner Ellen White de Battle Creek et des administrations, s'assurant ainsi qu'elle n'aurait plus la possibilité de voir constamment ce qu'ils faisaient. Avec l'accord du président de la Conférence Générale en place, le bureau des Missions étrangères vota son "départ" pour l'Australie. Cela fut ensuite annoncé à l'Église par la Revue Adventiste, le 2 Juin 1891.

Ce que les frères votèrent alors et ce que le Seigneur voulait pour Ellen White étaient deux choses différentes. Elle fut tourmentée d'angoisse à cause de ce plan.

"Je n'ai pas reçu de lumière spéciale m'indiquant de quitter l'Amérique pour ce pays lointain". "Je ne vois pas clairement ma voie dans ce sens". "Finalement, je me demande si c'est mon devoir d'aller en Australie?" (L'incertitude prévalait encore un mois avant de prendre le bateau le 12 Novembre 1891. Lire le chapitre 1 de "The Australian Years", par Arthur L. White). Cette conviction ne la quitta pas. Cinq années plus tard elle écrivit d'Australie au Président de la Conférence Générale:

"Le Seigneur ne souhaitait pas notre départ d'Amérique. Il ne m'a pas montré que c'était Sa volonté que je quitte Battle Creek. Le Seigneur n'a pas choisi ce plan, mais il vous a laissé faire selon votre propre imagination… Nous devions être au cœur du travail, et si votre perception spirituelle avait discerné la véritable situation vous n'auriez jamais consenti à ce déplacement… Ce n'est pas le Seigneur qui a conçu cette affaire. Je n'ai pas reçu un seul rayon de lumière me confirmant qu'il faillait quitter l'Amérique. O combien il est terrible de traiter ainsi le Seigneur avec dissimulation et négligence, de mépriser Son conseil avec orgueil comme si la sagesse de l'homme était supérieure à la sienne" (1888 Materials, p. 1621, et Lt. 127, 1896).

Le même comité qui exila Ellen White en Australie prit une décision semblable quelques mois plus tard, au printemps 1892, en envoyant E. J. Waggoner en Angleterre. Ainsi le trio que le Seigneur avait guidé et utilisé à Minneapolis fut brisé. L'histoire nous montre ainsi clairement comment Satan réussit et comment par l'action de nos propres frères la lumière qui devait éclairer la terre entière de Sa gloire a été rejetée… et a été dans une grande mesure tenue éloignée du monde. Cette désaffection du cœur pour Christ qui causa le rejet du message de 1888 est aujourd'hui plus sophistiquée, plus subtile et plus profondément enfouie dans nos consciences, mais elle est là et n'est pas moins réelle.