"Pourquoi le délai?"

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Le manque d'intégrité explique le long délai

 

En un mot, la réponse à ce délai du second avènement de Jésus est l'incrédulité coupable de l'Église du reste!

Après Minneapolis, Ellen White fit aux dirigeants un portrait énergique de ce qui s'était passé. Le rejet de cette recommandation fut connu en 1923 quand la première édition de "Testimonies to Ministers" fut publiée. Même si notre Église mondiale n'avait pas d'autre publication que ce seul livre, nous pourrions cependant clairement comprendre que nous avons expérimenté une crise tragique il y a plus de cent ans. Mais mystérieusement, à la seconde publication en 1944 de cet ouvrage très important, on ajouta une "préface" radicalement révisée qui atténua l'importance de 1888 révélée dans la première édition.

Ensuite, la troisième édition publiée en 1962 se lance dans une ligne d'action sans précédent en donnant à l'Église 22 pages "d'avant-propos historique" et 44 pages "de notes en appendice", qu'on ne trouve ni dans l'une ni dans l'autre des deux éditions précédentes. Ces pages en supplément influence fortement en faveur d'une interprétation de notre histoire de 1888 méprisante des véritables faits relatés par Ellen White. Quelle que soit l'attitude que l'on puisse adopter vis-à-vis de notre histoire, il y a là des preuves écrites incontestables.

En 1980, l'Église se vit enrichie du volume 3 des "Messages Choisis" qui contiennent 34 pages à la section 21 intitulées: "Rapport d'Ellen White sur la réunion de Minneapolis" (p. 156-163). Sept pages de cette section du livre sont des commentaires ajoutés écris par le White Estate au sujet de la Conférence de 1888 pour conditionner le lecteur à ne pas prendre trop au sérieux ce que le texte réel d'Ellen White dit. Il nous est dit, "la session de 1888 était tout à fait routinière" et cependant "différente de toute autre Conférence dans l'histoire adventiste" et qu'elle "laissait prévoir le changement progressif vers une amélioration qui devait suivre les cinq à six ans après Minneapolis".

Ce "contexte historique" déclare –en dépit de la reconnaissance par Ellen White d'un "tragique contretemps dans l'avancement de la cause de Dieu"- que cela n'était cependant que relativement mineur. Elle mentionne cela "généralement dans les déclarations d'ordre secondaire" et elle "ne fait savoir ni ne déclare que ce fut un rejet officiel par les responsables de l'Église du précieux message". Telle est la note d'évaluation contradictoire et déroutante qui a été rajoutée à l'un des livres les plus solennels d'Ellen White.

Mais le Seigneur a une considération pour la vérité qui ne peut être étouffée. L'Église a rédigée un rapport écrit qui ne peut pas être ignoré, manipulé ou renié et cela restera au jour du jugement. Tant que cette histoire n'est pas reconnue, le long délai doit se poursuivre.

Providentiellement, en 1987, l'Église a reçu près de 2000 pages de témoignages imprimes dans le "1888 Materials", le tout de la plume d'Ellen White, sans pratiquement de commentaires rajoutés. Ceci est une bénédiction pour ceux qui ont le privilège d'avoir accès à cette documentation. Mais malheureusement ce travail est connu seulement d'une petite partie des membres de l'Église. Mais le "commencement" du Grand Cri qui vint il y a cent ans doit poursuivre son œuvre. 

L'appel à une repentance corporative fait par l'Époux sera entendu par Sa future Épouse. L'Église appartient au Seigneur Jésus.

Dans le même temps nous sommes plongés dans un subtil légalisme qui voit les enregistrements statistiques comme un objectif mondial alors que nous manquons de prendre en considération les déclarations d'Ellen White nous disant que le mandat évangélique aurait pu être achevé dans les quelques années qui suivirent Minneapolis –si le message avait été accepté (Bulletin de la Conférence Générale, 1893, p. 419). Par conséquent, le "très précieux message", que le Seigneur envoya alors, avait pour but d'accomplir Son objectif d'évangélisation finale en préparant un peuple pour la translation.

En conséquence, "ce n'est pas l'opposition du monde que nous avons à craindre, mais ce sont les éléments qui travaillent parmi nous qui ont entravé le message" (ibid.).

Comment pouvons-nous expliquer ces efforts officiels persistants depuis 1950 pour contredire les preuves inspirées évidentes d'Ellen White au sujet de 1888? L'intégrité a été mise de côté. Si nos ennemis se penchaient sur cette histoire pour faire des recherches, nous serions vivement confus et embarrassés.

Notre maladresse à gérer ces preuves est plus sérieuse que des échecs financiers ou des chutes morales qui peuvent affecter des secteurs isolés dans l'Église. Notre dédain pour la vérité de notre propre histoire influe sur l'Église mondiale. L'ennemi du plan du salut connaît la vérité qui a été donnée à l'Église. Aussi longtemps qu'il peut empêcher cette vérité d'atteindre les cœurs des membres du peuple de Dieu, il poursuivra par conséquent son règne. C'était là, en substance, l'avertissement qui fut donné lors de la réunion de Rome, dans l'État de New York, à l'époque de 1888 puis publié dans la Review le 3 Septembre 1889:

"Le présent message –la justification par la foi- est un message de Dieu; il porte des lettres de créance Divines et son fruit est la sainteté… Il n'y en a pas un sur cent qui comprend par lui-même la vérité biblique de ce sujet pourtant si nécessaire pour notre être présent et éternel… L'ennemi de Dieu et des hommes n'est pas disposé à ce que cette vérité soit clairement présentée; car il sait que si le peuple la reçoit pleinement, son pouvoir sera brisé".

C'est là une évaluation consternante de notre vraie condition spirituelle –moins de un sur cent de nos membres d'église "comprennent pour eux-mêmes" la justification par la foi et ceci est en contradiction avec nos propres opinions. Notons aussi cette dernière phrase: "si le peuple la reçoit pleinement, son pouvoir sera brisé" c'est une déclaration pratiquement inconnue ni publiée depuis son apparition il y a cent ans (voir Gospel Workers, p. 161). Le sérieux de ce diagnostic attend d'être apprécié et accepté par le corps des croyants tout entier.

En attendant, que peut faire le ciel tant que nous insistons sur le fait que durant ces dernières décennies "l'Église a expérimenté" un réveil dans sa compréhension de la justice par la foi? On nous assure que cette "compréhension renouvelée" s'est répandue dans les classes, sur les chaires et dans les publications tandis qu'elle "a été acceptée et proclamée par les administrateurs, les théologiens, les pasteurs et les membres d'Église. Cette compréhension a apporté l'assurance du salut et un renouveau de la pensée dans beaucoup de vies" (voir Journal of the Adventist Theological Society, Autumn 1995). Et cependant l'Église reste tiède.

Dans la mesure où certains des éléments uniques du message de 1888 sont en train d'être redécouverts par une petite minorité dans l'Église, cette estimation de progrès peut être vraie. Mais il n'y a pas moyen de réconcilier une haute estimation de soi se congratulant elle-même avec la pleine vérité de notre propre histoire et les évènements courants de l'Église en général. La révélation de la justice de Christ et la lumière de l'ange dont la gloire remplira la terre entière sont liées entre elles. Cet avenir glorieux confirmera que le peuple de Dieu aura bien fait la démonstration de Son intégrité.

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