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Les Adventistes ne doivent pas craindre d'être en désaccord avec la soi-disant "orthodoxie fondamentale de la tradition chrétienne", car en fin de compte ce sera cette dite "orthodoxie" de Babylone qui finalement arrivera jusqu'à se dresser contre le ciel. La race humaine n'a pas besoin d'un Sauveur conforme à la conception populaire d'une orthodoxie de base ayant une nature différente de celle de ceux qu'Il était venu sauver. C'est la race humaine déchue qui a besoin d'être sauvée par un Sauveur "qui en tous points a été tenté comme nous". En définitive ce sujet devient une théologie au caractère des plus profonds qui délimitera la vérité de l'erreur et déterminera le verdict final dans le jugement. Tant que la théologie de l'Église du reste n'est pas parfaitement au clair et dépourvue de pluralisme nous continuerons à nous interroger: "Pourquoi le délai?"

L'acceptation de la position d'avant la chute, et le rejet d'un besoin d'une maturité de caractère spirituel (perfection) pour le temps de la fin, ne supportera pas une analyse théologique consciencieuse. En voici trois raisons:

1. Si Christ était venu dans la nature d'Adam avant la chute, Il n'aurait pas pu mourir pour nous racheter.
Adam n'était pas sujet à la mort avant que le péché ne devienne un fait. La théorie d'avant la chute fait de la croix du Calvaire une impossibilité: ce qui fait implicitement échouer le plan de la Rédemption.

2. Christ a souffert notre seconde mort.
L'expiation fait toujours référence au sacrifice de Christ. Qu'était ce sacrifice? Etaient-ce ces six heures sur la croix? C'est évidemment terrible et personne ne voudrait cela même pour une minute. Mais était-ce cela le sacrifice? Étaient-ce ces autres mauvais traitements qu'il reçut: la flagellation, les crachats, le mépris, le rejet, toutes les autres formes d'agressions les plus inhumaines possibles, pleines de haines, d'envie, de méchanceté? Était-ce cela Son vrai sacrifice? Est-ce que les souffrances physiques et le harcèlement moral dont Il fut victime de la part des hommes pendant trente-trois ans constituent le sacrifice de Christ?

Aussi terribles et injustes qu'aient pu être les expériences de toute Son existence, rien dans cette agonie temporaire et ces mauvais traitements ne peut être comparé, à la lumière de l'Éternité, avec Son véritable sacrifice qui est en dehors du temps.

Le suprême sacrifice du Fils de Dieu était de devenir le Fils de l'homme, pour la Parole de devenir chair, d'être fait inférieur aux anges, de se vider de Lui-même et "d'être semblable à Ses frères" afin de condamner le péché dans la chair, d'abandonner éternellement Son égalité avec Dieu. Dieu s'est humilié Lui-même en devenant un homme. Il a uni Sa divinité à notre humanité pour l'éternité. Ainsi, ce qu'il a fait est clair: Dieu s'est donné sans réserve. Adam dans l'innocence de sa nature avant la chute ne pouvait rien connaître de cette condescendance, et un Christ avec une nature d'avant la chute n'aurait jamais pu atteindre une race déchue. Lorsque l'Épouse de Christ comprendra la signification de l'expiation et appréciera vraiment ce Sacrifice, elle sera prête à se tenir à Ses côtés pour le "mariage", pour les noces de l'Agneau.

3. La maturité spirituelle, ou le caractère parfait de la dernière génération, est indissolublement attaché à cette nature humaine d'après la chute que Christ revêtit.
En tant que Divin Fiancé, Il a le droit de se marier avec une Fiancée spirituellement mature, adulte, devenue parfaite dans ses vêtements de noces qu'Il a achetés pour elle. Aucune génération précédente n'a eu à faire face à une telle opportunité eschatologique.

Seul un peuple confronté aux derniers évènements de l'humanité, voyant agir en même temps le mystère de la piété en contraste avec le mystère de l'iniquité, seul ce reste possédant une compréhension mature pourra apprécier le point culminant du plan du salut. Le peuple de Dieu se tiendra avec Lui en parfaite union car Il a été châtié pour notre intérêt, "afin que nous devenions participants de Sa sainteté".

Jamais dans l'histoire, un peuple n'a été appelé à la translation sans connaître la seconde mort, pour se présenter debout face à face avec le Dieu vivant. Excepté trois personnes, tous les justes de l'histoire sacrée du passé attendent dans la tombe la dernière génération et le mariage de l'Agneau, car "ils ne parviendront pas à la perfection sans nous" (Héb. 11:40). C'est pourquoi "réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons Lui gloire, car les noces de l'Agneau sont venues, et Son Épouse s'est préparée" (Apoc. 19:7). Abraham a attendu ce jour, mais seul le reste peut amener Sa foi à maturité.

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