"Pourquoi le délai?"

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L'intégrité de la nature humaine de Christ confirmée

 

Dans le contexte de 1888 une correcte compréhension de la nature humaine du Christ devenait nécessaire vu les contestations qui précédèrent la crise de Minneapolis. En 1886, la Maison d'Édition de la Review and Herald publiait un livre de G. Buttler, "La loi dans l'Epître aux Galates", dont l'objet avoué était de considérer la loi morale dans cette épître de Paul.

Le pasteur Butler était absolument certain que Christ était exempt de notre héritage d'une nature humaine déchue lorsqu'Il entra dans ce monde. Il dit:

"Ce n'est pas vrai que notre Sauveur soit né sous la condamnation de la loi de Dieu. Cela serait complètement absurde. Nous pouvons admettre que dans Son grand sacrifice sur la croix Il a pu se charger volontairement des péchés du monde; mais Il n'est pas né sous cette condamnation. En Lui tout était pur, et cela fait qu'Il ne commit aucun péché durant Sa vie. Ce serait une ahurissante déformation pour toute théologie convenable de dire qu'il fut né sous la condamnation de la loi" (p. 58).

Le 10 Février 1887, E. J. Waggoner rédigea un texte de 71 pages pour répondre au traité de 85 pages que le pasteur Butler avait écrit. Mais il ne le rendit public que deux ans plus tard, attendant le moment de la réunion de Minneapolis pour le distribuer de la main à la main à ceux qui avait reçu le livre du pasteur Butler. Son objectif était "de corriger des positions erronées". Son petit ouvrage était au contraire de celui de frère Butler intitulé "L'Évangile dans le livre des Galates". Il protesta contre la dépendance de Butler au sujet des opinions de commentateurs pour essayer de soutenir sa vue de la loi.

Le Dr. Waggoner dit très franchement:

"Si quand il s'agit de points de doctrine, nous devons nous reporter à l'opinion d'hommes faisant autorité, nous devenons immédiatement des papistes, car fonder sa foi sur l'opinion des hommes est la base même du papisme. Cela importe peu que nous adhérions à l'opinion d'un homme ou de quarante… si nous avons un pape ou quarante… Les Adventistes, plus que tout autre groupe dans le monde, devraient rester libres de toute dépendance vis-à-vis des opinions d'autrui" (p. 59).

Cela représente le cœur du dialogue où plutôt de la confrontation de Minneapolis. Aucun amoncellement de dites "recherches avancées" ne peut changer ces faits. La nature humaine de Christ et son fruit qu'est la doctrine véritable du perfectionnement des saints étaient des éléments cruciaux à l'époque et ils le restent encore aujourd'hui. Après avoir rejeté l'autorité des hommes en faveur de la validité de la Bible, Waggoner poursuivit et sur quatre pages de son ouvrage, il cita les Écritures qui montrent l'importance de la Parole faite chair. Ce n'étaient pas des commentaires qui furent ici cités mais c'étaient des textes bibliques qu'il mit en évidence devant les délégués: Jn 1:1, 14; Gal. 4:4; Phil. 2:5-7; Héb. 2:9; Rom. 1:3; Ps. 51:5; Héb. 2:16-17.

Sa présentation ne permit aucun doute lorsqu'il affirma devant l'Église:

"L'une des choses les plus encourageantes dans la Bible est que Christ prit sur Lui la nature humaine déchue de l'homme; de savoir que Ses ancêtres étaient eux aussi des pécheurs selon la chair… Si Christ n'avait pas été fait selon la chair en tous points comme Ses frères, alors Sa vie sans péché ne serait pas un encouragement pour nous… Vous (Butler) êtes bouleversé à l'idée que Jésus ait pu naître sous la condamnation de la loi, parce qu'Il n'a commis aucun péché durant Sa vie. Mais vous admettez que sur la croix Il fut placé sous la condamnation de la loi. Quoi! A-t-Il alors commis un péché? Non, en aucune façon. Bien, alors si Jésus a pu être sous la condamnation de la loi à un moment de Sa vie et rester sans pécher, je ne vois pas de raison qu'Il ne puisse être sous la condamnation de la loi à un autre moment et rester sans pécher…j'accepte simplement ce que dit l'Écriture… parce qu'Il a été fait péché je peux devenir justice de Dieu en Lui… Il a été fait péché pour que nous puissions devenir participants de Sa justice" (p. 60-63).

La tentative couramment admise de discréditer l'importance de l'enseignement de la position de la nature humaine de Christ comme étant celle d'après la chute comme le sujet de la maturité du reste propres au message de 1888 est une tentative de réécrire notre histoire.

Ceux qui déclarent qu'il y a "des preuves contraires concernant la nature du Christ, tirées des écrits d'E. White", aussi bien que de la Bible sont dans l'obligation de prouver cette soi-disant évidence. Postuler pour une telle position et tenter de développer cette hypothèse équivaut à manquer d'honnêteté dans ses recherches.

Le corps pastoral de notre Église est imprégné de cette position de la nature humaine d'avant la chute, et plus subtilement encore, il nous est demandé d'accepter cette position car "elle n'est pas absolument essentielle à notre doctrine". La théorie avancée auprès du champ missionnaire mondial est explicite:

"A la lumière de preuves contraires (tirées de la Bible et des écrits d'Ellen White) qui apparaissent problématiques pour la position d'après la chute serait-il possible pour quelqu'un de soutenir ce point de vue d'après la chute comme une idée avancée et non comme de l'orthodoxie absolument essentielle?" (Ministry, Octobre 1993, p.8).

Cette astucieuse insinuation disant que la Bible et les écrits d'Ellen White présentent une "évidence contraire" est une insulte à la conscience Adventiste. On peu en déduire que peut-être une telle "évidence contraire" ne commence ni ne se termine avec le sujet de la nature humaine de Christ et de la perfection des saints –il se pourrait que d'autres enseignements soient aussi dans ces mêmes limbes d'incertitude. Qu'est-ce que nous devons croire comme constituant "l'orthodoxie essentielle" pour cette fin des temps alors que les trois anges doivent donner leur avertissement final? Si cette théologie est simplement une affaire "d'opinion", "un point de vue chéri"- qu'est-ce qui nous permettra de faire la distinction entre le vrai Christ et un faux Christ au sujet duquel nous avons été avertis par Jésus Lui-même? Une simple opinion et des suppositions ne suffiront pas dans ce temps de la fin.

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