LA VOIE CONSACRÉE A LA PERFECTION CHRÉTIENNE

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Chapitre 15

LA PURIFICATION DU SANCTUAIRE

 

 La purification du sanctuaire et l'achèvement du mystère de Dieu se superposent dans le temps, et sont si étroitement liés qu’ils constituent une identité pratique en caractère et en résultat.

Dans le service typique du sanctuaire visible, la succession des services formait un cycle qui se complétait annuellement. Et la purification du sanctuaire était la consommation de ce service annuel figuratif. Cette purification du sanctuaire consistait en un nettoyage et élimination du sanctuaire "des impuretés des enfants d’Israël et de toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché", qui, par le ministère sacerdotal, avaient été amenés dans le sanctuaire, durant toute l’année.

L'achèvement de cette oeuvre, du sanctuaire et pour le sanctuaire, était également une oeuvre pour le peuple, vu qu’en ce jour de la purification du sanctuaire, qui était le Jour des Expiations (ou de la réconciliation), celui qui ne participait pas au service de purification par un examen minutieux de lui-même, la confession et l’abandon du péché, était retranché du peuple pour toujours. Ainsi, la purification du sanctuaire affectait autant le peuple que le sanctuaire lui-même. Quiconque ne participait pas à la purification du sanctuaire, n’étant pas lui-même purifié comme le sanctuaire l’était, -de toute iniquité, transgression et péché- était retranché de son peuple pour toujours (Lév. 16:15-19, 29-34; 23:27-32).

Et tout ceci était "une figure pour le temps actuel". Ce sanctuaire, ce sacrifice, cette prêtrise, et ce ministère étaient le véritable symbole du sanctuaire, du sacrifice, de la prêtrise et du ministère exercé par Christ. Et cette purification du sanctuaire préfigurait celle qui aurait lieu dans le véritable sanctuaire, -le tabernacle non construit de main d'homme, mais construit par le Seigneur qui épurerait les croyants en Jésus de tous leurs péchés et de toutes leurs transgressions. Et le moment où cette purification du véritable sanctuaire devait avoir lieu est indiqué par Celui qui ne peut se tromper: "2300 soirs et matins, et le sanctuaire [le sanctuaire de Christ] sera purifié", en 1844 de notre ère. Le seul sanctuaire qui pouvait être purifié à cette date était le sanctuaire duquel Christ est le Souverain Sacrificateur, car il était le seul à pouvoir être purifié en 1844, puisqu’il n’en existait pas d'autre. Celui qui en était le symbole avait été détruit par l'armée romaine lors de la destruction de la ville (Dan. 9:26) et même son emplacement fut entièrement consumé. Donc, le seul sanctuaire qui pouvait être purifié au temps fixé par l’Auteur de la prophétie, à la fin des 2300 jours, était le sanctuaire de Christ, -le sanctuaire duquel Christ est le Grand Prêtre et le Ministre; le sanctuaire et le véritable tabernacle duquel Christ, à la droite de Dieu, est le véritable Prêtre et Ministre; le sanctuaire et le "véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme".

La signification de cette purification est clairement énoncée dans le passage de Daniel 9:24 à 28. Car l'ange de Dieu, en annonçant cette prophétie à Daniel et en expliquant les 2300 jours avait pour but de révéler le dessein de Dieu concernant les Juifs et les Gentils. "Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, pour oindre le Saint des saints" (Dan. 9:24).

Tel est le vrai dessein de Dieu dans le sanctuaire et ses services en tous temps : que ce soit pour la figure comme pour le véritable, pour le terrestre comme pour le céleste, pour les Juifs comme pour les Gentils. Soixante-dix semaines ou 490 années était le temps concédé aux Juifs pour que ce s’accomplisse par eux et en eux. Afin de l’atteindre, Christ vint en personne vers ce peuple, parmi les peuples, pour lui montrer le Chemin et les y conduire. Mais ils ne le reçurent pas. Au lieu de voir en lui l’Être miséricordieux qui mettrait fin à la transgression et au péché, qui ferait la réconciliation et amènerait une justice éternelle à chaque âme, ils virent en lui "Béelzébul, prince des démons". Il fut le seul à la place duquel ils choisirent avec empressement un meurtrier, le seul qu'ils répudièrent comme Roi au vu et au su de tous lui préférant un empereur romain; le seul qu'ils considérèrent n'être bon qu'à la crucifixion et à l’exclusion du monde. Pour un tel peuple et parmi peuple tel que celui-ci, pouvait-il faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, expier l’iniquité et amener la justice éternelle ? Impossible : impossible à cause de leur rébellion obstinée. Au lieu de lui permettre d’effectuer une oeuvre si miséricordieuse et merveilleuse en leur faveur, dans la profondeur de sa peine et de sa douleur divines, il se vit poussé à s’exclamer:

"Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu! Voici, votre maison vous sera laissée déserte, car je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais jusqu'à ce que vous disiez: "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!" (Mat. 23:37, 38; 21:43).

Après le rejet des Juifs, le royaume de Dieu a été donné aux Gentils. Et tout ce qui aurait dû être fait par les Juifs pendant les 490 ans de grâce qui leur furent accordés mais qu'ils ne voulurent pas réaliser, fut ensuite accordé de la même manière aux Gentils au cours des 1810 années qui leur étaient réservées. La tâche était de "faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés, pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, pour oindre le Saint des saints". Tout ceci ne peut être fait que dans l'achèvement du mystère de Dieu, la purification du vrai sanctuaire chrétien. Cet achèvement de la transgression amènera le perfectionnement des croyants en Jésus, mais aussi la destruction des méchants et la purification de l'univers de toutes les souillures du péché.

L'achèvement du mystère de Dieu, c'est aussi l'achèvement de l’oeuvre de l'Évangile. Et cette tâche est premièrement l'enlèvement de tout vestige de péché et la venue de la justice éternelle, c’est-à-dire Christ pleinement formé dans chaque croyant, Dieu seul manifesté dans la chair de chaque croyant en Christ. Deuxièmement, la fin de l’oeuvre de l’Évangile signifie précisément la destruction de tous ceux qui n'ont pas reçu l'Évangile (2 Thes. 1:7-10), car il n'est pas dans la pensée du Seigneur de perpétuer la vie à des hommes dont l’unique fin serait d’accumuler plus de misère sur eux-mêmes.

Nous avons vu que dans le sanctuaire terrestre, quand l’oeuvre de l’Évangile était achevée au bénéfice de ceux qui y avaient pris part, tous ceux qui n’y avaient pas participés étaient retranchés. C'était "une figure pour le temps présent", car lorsque l'oeuvre de l'Évangile sera achevée, ceux qui n'auront pas voulu y prendre part seront retranchés. Donc, l'achèvement du mystère de Dieu représente la fin du péché dans les deux cas.

Dans le service du sanctuaire terrestre nous voyons aussi que pour que la purification ait lieu, le cycle de l’oeuvre évangélique étant ainsi complet, il devait d'abord trouver son accomplissement dans tous ceux qui prenaient part à ce service. Tout ce processus, c'est-à-dire, mettre fin au péché, faire la réconciliation, introduire la justice éternelle ne pouvait se réaliser tant que tout ceci n'était pas accompli pour chaque personne participant au service. Le sanctuaire lui-même ne pouvait être purifié tant que chaque fidèle ne l'était pas lui-même. Le sanctuaire ne pouvait pas être purifié tant qu’on continuait à y introduire un torrent d’iniquités, de transgressions et de péchés, par le moyen de la confession du peuple et l’intercession des sacrificateurs. La purification du sanctuaire en tant que telle, consistait en l’éradication et l’expulsion du sanctuaire de toutes les transgressions du peuple qui par le ministère des sacrificateurs y avaient été introduits par le service annuel. Et ce torrent doit tarir à sa source, dans le coeur et la vie des fidèles, avant que le sanctuaire lui-même puisse être purifié.

En accord avec ce qui précède, la première tâche, lors de la purification du sanctuaire, consistait en la purification du peuple. Ce qui était indispensable et essentiel à la purification du sanctuaire, pour mettre fin au péché, pour expier l’iniquité, amener la justice éternelle, était de mettre un terme au péché, à l’iniquité et apporter la justice éternelle dans le coeur et la vie de chacun parmi le peuple. Quand le torrent qui s'écoulait dans le sanctuaire était arrêté à sa source, alors et alors seulement, le sanctuaire lui-même pouvait être purifié des péchés et des transgressions du peuple, qui y avaient été introduits par l'intercession des prêtres.

Et tout cela était "une figure pour le temps actuel", une "imitation du véritable". En conséquence, Dieu nous a clairement enseignés, que le ministère de notre grand Souverain Sacrificateur dans la purification du véritable sanctuaire doit être précédée de la purification du chacun des croyants, de la purification de tous ceux qui participent au service du vrai Souverain Sacrificateur dans le véritable sanctuaire. Il est indispensable que la prévarication et le péché s’achèvent, que l’iniquité soit extirpée et que la justice éternelle soit amenée dans l’expérience de chaque croyant en Jésus, afin que la purification du vrai sanctuaire céleste puisse avoir lieu.

Tel est le véritable objet du vrai sacerdoce et du vrai sanctuaire. Les sacrifices, le sacerdoce et le ministère dans le sanctuaire terrestre qui n’étaient rien d’autres qu’une simple "figure pour le temps actuel", ne pouvaient pas vraiment rendre parfaits ceux qui y participaient. Mais le sacrifice, le sacerdoce et le ministère de Christ dans le véritable sanctuaire, ôte le péché pour toujours, rend parfaits ceux qui y prennent part, et "amène à la perfection pour toujours tous ceux qui sont sanctifiés".

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