LA BONNE NOUVELLE EST MEILLEURE QUE VOUS NE LA PENSEZ

Robert Wieland

Chapitres: 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10

Chapitre 1

Vous devez apprendre comment croire

à la Bonne Nouvelle

(catalogue)

En 1984, une maison d'édition de New-York publia un best-seller de Ben J. Wattenberg, intitulé "La bonne nouvelle est que la mauvaise nouvelle est fausse." Ce livre assurait à des millions de citoyens que leur pessimisme concernant la situation économique, politique et morale allant en empirant n'était pas fondé. La "bonne nouvelle" concernant la situation de l'Amérique était meilleure qu'ils ne le pensaient, disait ce livre.

Sachez qu'il existe une nouvelle concernant Dieu et votre avenir qui est beaucoup plus importante que la fortune politique ou économique.. Tout l'argent ou toute la puissance politique du monde ne peuvent procurer un instant de vrai bonheur et ce dernier est primordial dans la vie. La "bonne nouvelle" dont je parle concerne votre bonheur personnel présent et éternel. Il surpasse le matérialisme et les niveaux de vie confortables. Un réel bonheur peut remplir le coeur, même si l'on vit dans la pauvreté, la maladie ou la solitude. Cest ce que désirent les gens très riches mais qu'ils ne possèdent presque jamais. Devant la réalité, il faut reconnaître que la plupart d'entre nous ont presque abandonné l'espoir de connaître un tel bonheur ici-bas. Nous vivons notre vie dans un courant continuel de frustration et de déception, même si les saveurs fugitives du plaisir font parfois paraître la vie comme digne d'être vécue.. Mais plus souvent que nous ne le voudrions, le courant de fond fait surface et des sentiments indéfinissables d'abattement surgissent comme une vague qui nous emporte dans le désespoir.

Le taux des suicides a augmenté de 22% entre 1981 et 1991. Et depuis 1955, les suicides des jeunes de 10 à 20 ans ont augmenté de 300%. On a besoin d'une meilleure bonne nouvelle que jadis.

Le mot "Évangile" veut dire "bonne nouvelle". Jésus vint proclamer la "bonne nouvelle de Dieu" (Marc 1:15) (version Barclay). Son message se spécialisa dans les voies du bonheur. Son fameux sermon sur la montagne débute par neuf préceptes de guérison infaillibles. Chacun d'eux commence ainsi : "Heureux ceux qui... (voir Mat. 5:3-12). On notera avec surprise qu'aucune des neuf béatitudes ne dit ce qu'il faut faire pour être heureux comme si Jésus était un gourou proposant un programme d'oeuvres. Le message de la bonne nouvelle de Jésus n'insiste pas sur le fait qu'il faut faire quelque chose pour être heureux, mais sur le fait de "croire" à une bonne nouvelle. Si mon bonheur doit dépendre des actions justes que j'accomplirai, alors celui-ci ne viendra jamais car je ne puis réaliser cela. Je ne puis accomplir des choses justes, quel que soit l'effort que je fournis. Il restera toujours un élément d'échec et d'insuccès. Si Dieu promet quelque chose de bon à condition que je satisfasse d'abord à un certain préalable, tel que "fais-le toi-même", alors Ses promesses s'écroulent obligatoirement car je ne peux y parvenir. Dieu peut même promettre le ciel mais ce n'est finalement qu'une supercherie cruelle, sa promesse étant automatiquement annulée par mes incapacités. La bonne nouvelle de Dieu contient-elle une ruse? Si c'est le cas, Dieu est finalement un trompeur qui profite de nos besoins pour satisfaire ses ambitions. Ainsi, j'ai même moins de chances de trouver le bonheur qu'Il promet que je n'en ai de gagner des millions à la loterie ou au loto. Je ne pense pas que les suicides des moins de vingt ans aient pu augmenter de 300% si les jeunes n'imaginaient pas que Dieu agit comme les fripons d'ici-bas. Le découragement devient impossible quand on croit à la bonne nouvelle authentique.

La soi-disant "bonne nouvelle" qui est fausse, de toute évidence, n'apporte pas l'espérance à une personne sensée. Ce que nous voulons, c'est la bonne nouvelle qui a une réelle signification, qui répond à nos convictions innées de bien et de mal, qui tient compte de la réalité de nos faiblesses et vient à nous là où nous vivons, résolvant le problème qui nous inquiète.

Est-il difficile de croire à la bonne nouvelle?

Franchement, il semble que oui. Selon la Bible, le problème de base de l'humanité est qu'elle a pris la détestable habitude de croire aux mauvaises nouvelles, de sorte que l'incrédulité devient naturelle. Puisque Dieu n'a pour nous que de bonnes nouvelles, il est évident que notre penchant à croire les mauvaises nouvelles résulte de notre détachement de Dieu.. Nous sommes ses ennemis et notre esprit pécheur lui est hostile par nature (Col. 1:21; Rom. 8:7), (Version N.I.V.). Et personne n'est naturellement exempté car nous sommes comme les autres hommes. Dans notre condition naturelle (Ephés. 2:3), tant que nous n'avons pas rencontré jésus et fait alliance avec Lui, cet éloignement même rend notre compréhension obscure... par l'ignorance... en raison de l'aveuglement (Ephés. 4:18).

Le grand problème est que cet éloignement de l'homme résulte en général d'une conception fausse du caractère de Dieu. L'histoire du paganisme démontre combien les foules ont entretenu l'idée que Dieu est un ennemi à craindre et à apaiser pour obtenir Sa miséricorde. Même certains groupes de chrétiens partagent cette idée. Une médiatrice ou un médiateur est nécessaire pour protéger du courroux d'une Divinité offensée. Assurément le fait d'avoir au-dessus de vous un tel Dieu qui lance les flots de sa colère sur vos têtes est la plus mauvaise nouvelle possible.

Aujourd'hui, on dit qu'on a certainement dépassé l'état global d'adolescence et il est même courant dans certains milieux d'écarter toute idée d'un Dieu personnel. Mais encore la peur de la bonne nouvelle continue à surnager au sein de notre confort et les inventions modernes semblent impuissantes à apaiser nos sombres pressentiments. Cette peur viscérale est bien connue; on peut en rire, mais le fait est qu'elle est bien là. La science moderne ne parvient pas à apaiser nos craintes en ce qui concerne le cancer, la mort, les accidents, nos échecs personnels.

Des études statistiques estiment que la plupart des jeunes de dix à vingt ans aux USA croient à la mauvaise nouvelle qu'un jour ils mourront dans une guerre nucléaire, tout comme beaucoup des jeunes de 1930 ont cru qu'ils mourraient dans une guerre avec les Nazis. (Et beaucoup sont morts effectivement!)

Satan est l'ultime source de mauvaises nouvelles. Quand il s'agit du salut, la mauvaise nouvelle est réellement un mensonge que Satan se plaît à répéter. Dans L'Évangile de Jean (8:44), il est dit que Satan est un menteur et le père du mensonge.. Il veut que nous croyions à de mauvaises nouvelles. Comme un cobra à l'affût, il paralyse sa victime hypnotisée, folle de peur, jusqu'à ce que le serpent frappe. La mauvaise nouvelle paralyse l'âme, de sorte qu'on ne peut rien faire de constructif pour résoudre le problème qui paraît ainsi insoluble. C'est un fait reconnu qu'un sorcier Africain peut paralyser de peur la personne victime de la superstition, de sorte qu'un simple message prédisant une condamnation peut occasionner la mort sans cause organique chez un croyant naïf.

La Vérité est toujours une bonne nouvelle parce qu'il n'y a pas de vérité si ce n'est dans l'amour.. Et l'amour est toujours une bonne nouvelle. La vérité vient de Dieu. Il ne nous donne jamais un message de désespoir irréversible.

Comment une mauvaise nouvelle poussa un jour un homme au suicide.

Le roi Saül est un exemple de la façon dont Satan paralyse un homme fort par une mauvaise nouvelle. D'accord, le pauvre roi s'était rebellé contre Dieu et avait pratiquement tout fait mal. Son royaume était en péril et son armée abattue en face des Philistins beaucoup plus nombreux. Saül avait perdu tous les moyens par lesquels Dieu voulait l'aider dans les difficultés; pourtant, Dieu ne lui envoya pas de message de condamnation. La possibilité de la repentance était encore ouverte devant lui. Il décida de ne pas s'en saisir et il alla voir un médium spirite, cherchant un peu de sagesse concernant ce qu'il pouvait faire dans sa totale extrémité. La sorcière, dominée par Satan, lui annonça une succession de terribles calamités que Dieu lui infligerait et qui lui apporterait, ainsi qu'à sa nation, la ruine totale.

Dieu ne lui envoya pas un tel message, mais Saül crut la sorcière, de sorte que le message de celle-ci anéantit dans son âme la dernière petite étincelle d'espoir.. Il acheva sa vie par le suicide (voir 1 Sam. 28-31).

Dieu ne mène jamais une personne au suicide, quel que soit le nombre de fautes qu'elle a commises. Saül aurait pu se repentir et connaître ses péchés et appeler la nation à la prière pour être délivré. Et Dieu, plein de grâce, aurait répondu comme Il l'a toujours fait dans le passé et comme il le ferait encore à l'avenir. Une telle humiliation de son âme aurait été infiniment meilleure pour Saül que le suicide. Peu importe combien vous pouvez vous sentir mauvais ou combien vos perspectives peuvent paraître désespérées, Dieu a une bonne nouvelle pour vous.

"Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi .... Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai... Je vous laisse la paix; je vous donne ma paix. je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point et ne s'alarme point" (Jn 14:1,14, 27).

Jésus prouve ici qu'Il connaît un grand principe de psychiatrie; on ne peut être paralysé par une mauvaise nouvelle que si l'on a choisi de ne pas croire à la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle peut souvent venir frapper à votre porte, mais elle ne peut jamais pénétrer dans votre âme, sauf si vous lui dites d'entrer. Que votre coeur ne soit pas troublé ou effrayé. Jésus insiste "Que votre coeur ne se trouble point" signifie : "Ne croyez pas Satan et ses nouvelles mensongères. Celui-ci nous a mis dans une telle confusion que nous avons peur d'affronter la vérité. Mais la vérité est toujours pleine d'espérance. Par exemple, on a peur si le médecin nous annonce que nous avons un cancer inopérable et l'on veut éviter d'affronter ce fait. Mais on oublie aisément que "mourir en Christ" vaut bien mieux que de vivre éternellement sans Lui. Perdre son âme est pire que la mort. Si Dieu nous permet de dormir dans la mort, le fait reste qu'il demeure ce qu'il a toujours été : Dieu est amour (1 Jn 4:8). Pour quelqu'un sur son lit de mort, Dieu n'a rien d'autre qu'une "bonne nouvelle". Dieu veut qu'il comprenne la vérité de la rédemption au travers d'un Sauveur qui mourut pour nous racheter de la mort éternelle et dont la résurrection garantit que nous aussi nous ressusciterons pour une vie heureuse sans fin avec Lui. Il n'y a pas de situation dans laquelle un homme puisse se trouver et où Dieu n'aurait pas de bonne nouvelle pour lui, s'il veut entendre et écouter (Même le péché impardonnable contre le Saint Esprit est un choix final, irrévocable de ne pas croire à la bonne nouvelle de Dieu). (Voir Mat.12:24-35; Hébr. 6:4-10).

Etre averti, c'est être armé d'avance. Veillons à la ruse favorite de Satan de nous chasser hors de l'autoroute de la "Bonne nouvelle" pour nous faire tomber dans le fossé de l'incrédulité. Cela ne doit pas arriver nécessairement si nous faisons le choix conscient de croire chaque bonne nouvelle que Dieu nous envoie.

Le péché le plus commun de toute l'humanité.

Ne pas croire à ce que dit la Bible, cela s'appelle l'incrédulité et cela a été le péché numéro un au cours des âges, Israël ne put entrer dans la Terre promise, à cause de l'incrédulité (Héb. 4:6). Quand Jésus le grand guérisseur alla à Nazareth, sa patrie, "Il n'y fit pas beaucoup d'oeuvres puissantes à cause de leur incrédulité." (Mat. 13:58). Jésus dit à ses propres disciples qui étaient dans une impasse quant à leurs efforts pour guérir un enfant très malade que leur "incrédulité" en était la cause (Mat. 17:20). C'était étrange comme la foule pouvait être en la présence du Fils de Dieu Lui-même et pourtant choisir de préférer les mauvaises nouvelles. Marc 6:6 dit : "Il s'étonnait à cause de leur incrédulité." Même après sa résurrection, les disciples, pendant un temps, préférèrent la mauvaise nouvelle à la bonne, refusant de croire le témoignage des témoins visuels qui savaient qu'Il s'était relevé d'entre les morts. Quand Il les rencontra, "Il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur coeur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité" (Marc 16:14). Je pense que ces onze disciples ont connu l'épreuve de foi la plus dure que l'homme ait jamais endurée. La bonne nouvelle était si fantastiquement impossible qu'elle semblait être plus que ce qu'ils pouvaient croire.

Mettez-vous à leur place. Vous êtes dans le plus profond désespoir que vous ayez jamais connu car notre Sauveur, mort, a été mis dans une tombe; nos espoirs ont été anéantis par le plus gigantesque séisme de tous les temps la crucifixion. Il n'y a pas la plus faible lueur d'un rayon de lumière au bout de votre tunnel. Alors, pouvez-vous croire le récit de quelques femmes excitées comme Marie, disant qu'elles l'ont vu relevé d'entre les morts? Pensez-y bien!

Peut-être éprouverez-vous le besoin de vous agenouiller avec ces disciples répréhensibles et de prendre votre part du reproche divin de n'avoir pas cru à la bonne nouvelle!

Israël fut finalement coupé et séparé du cep de la vigne à cause de l'incrédulité et il perdit sa prérogative de peuple choisi par Dieu (Rom. 11:20). Rien d'étonnant qu'Hébreux 3:12-13 nous parle ainsi : "Prenez garde, frères, que quelqu'un de vous n'ait un coeur mauvais et incrédule au point de se détourner du Dieu vivant. Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu'on peut dire "aujourd'hui", afin qu'aucun de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché."

Parfois, vous pouvez penser en vous-même : "Cela est bien trop beau pour être vrai!" C'est pourquoi je dis : Soyons prudents, ne laissons pas Satan nous faire sortir du bon sentier. C'est la chose la plus aisée du monde pour lui de nous dire toutes sortes de choses que nous avons à faire pour être sauvés, il fait ce métier depuis des siècles et nous en voyons la preuve dans la pléthore des religions et sectes qui insistent sur le programme des "oeuvres".

Mais peu importe à quel point ces oeuvres sont bonnes; le problème est que nous ne pouvons pas les faire seuls. Son vilain artifice consiste à nous faire croire que notre incapacité à faire le bien tant désiré prouve qu'il n'y a pas de réelle bonne nouvelle pour nous.

La meilleure bonne nouvelle qu'un homme déconcerté ou désespéré puisse entendre est que cette paralysie morale et spirituelle est un mal qui a déjà été guéri pour nous en la personne du Fils de Dieu. Il vint comme l'un de nous, revêtit notre nature, s'identifia réellement à nous en ce qui concerne notre problème de base de séparation à l'égard de Dieu et l'abolit. Ainsi, ll a établi pour toute l'humanité une nouvelle identité en Lui, sans tenir compte de toute la méchanceté de nos péchés. Notre aliénation d'avec Dieu, notre péché deviennent aussi démodés que la vie des cavernes. L'obscurité de l'esprit est maintenant dépassée et rendue non nécessaire. A la lumière de ce que Christ a accompli, le désespoir est devenu un anachronisme. Dieu et tout Son Univers de lumière nous accueillent comme étant acceptés dans le Bien-Aimé "Fils de Dieu" (Eph. 1:6). L'esprit est stupéfait quand il sait ce qu'il a fait (Col. 1:21-22).

Mais, dites-vous, je ne suis pas sans défaut. Je ressens au fond de mon âme toutes sortes de raisons pour "mériter" une accusation! Oui, les défauts et le blâme sont toujours là, comme ils le sont pour des milliards d'hommes, un peu partout. Mais néanmoins le sacrifice du Christ en notre faveur Lui donne le droit stupéfiant de nous présenter devant le Père et Son Univers comme saints, à ses yeux sans défaut et délivrés de toute accusation. Le sujet grandiose de cette formidable bonne nouvelle est que tout le péché, l'obscurité et la pollution qui nous oppriment encore continuent en raison de notre incrédulité face à la bonne nouvelle. Quand nous commençons à exercer la foi authentique, la délivrance par Jésus vient immédiatement et agit dans notre coeur et dans notre vie; ce qui produit des changements que nous n'avions jamais crus possibles. Paul a écrit: "Si vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, sans vous détourner de l'espérance de l'Évangile..." (Col. 1:23). Thomas Howard décrit ainsi l'oeuvre que Christ annonce "Voici votre rédemption. Je fais toute chose nouvelle; je fais ce qui est impossible. Je restaure les années que les sauterelles et les vers ont mangées. Je restaure pour vous les symphonies et les opéras que vos oreilles sourdes n'ont jamais entendus et les massifs neigeux que vos yeux aveugles n'ont jamais vus et la liberté perdue pour vous dans le pillage et l'identité perdue pour vous à cause de l'échec de la justice. Je restaure pour vous le bien dont vos propres erreurs folles vous ont privés par la tricherie. Je vous apporte l'amour dont parlent tous les autres amours, l'Amour qui est joie et beauté et que vous avez cherché dans mille voies et pour lequel vous avez pleuré et déchiré votre oreiller" (Christ the Tiger, édit. Lippincott, Pub. Co.,1967 p.159).

C'est le son des cloches que vous avez désespéré de ne jamais entendre, l'accomplissement de tout rêve heureux qui est déjà à vous en Christ, le second Adam. "Trop beau pour être vrai!" s'écrira notre implacable ennemi. Voici le moment fatidique de décider si nous choisirons de croire à la bonne nouvelle. Maintenant, le choix doit être de dire "Non" à notre habitude naturelle de croire aux mauvaises nouvelles et de dire "oui" à l'assurance murmurée de la Bonne Nouvelle que l'Esprit de Dieu nous recommande. Ce choix fera de la lecture de ce livre une expérience heureuse et dynamique pour vous.

Chapitre 2

(catalogue)
(index)

La Bonne Nouvelle a une puissance explosive

La raison pour laquelle le salut résulte du fait de croire à la Bonne Nouvelle plutôt que des bonnes oeuvres, réside dans le fait qu'il n'y a aucune puissance dans un programme de bonnes oeuvres pour changer le coeur. Après avoir fait tout le bien que l'on peut imaginer, on s'aperçoit que l'égoïsme originel est encore là. Il est peut-être déguisé, de sorte qu'on puisse à peine le reconnaître, mais l'histoire est pleine d'exemples de "gens religieux" s'épuisant à faire de bonnes oeuvres et qui le font pour des raisons centrées sur le moi, sans amour authentique. "Je pourrais distribuer tous mes biens et même livrer mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien" (1 Cor. 13:3).

La fausse bonne nouvelle nous affirme qu'un tel égoïsme est normal, qu'un changement authentique du coeur est impossible, de sorte qu'il est même inutile de l'espérer. Pensons seulement à nous satisfaire d'être dans cet état, comme tout le monde. Cette contrefaçon de la bonne nouvelle déclare que Dieu se contentera du fait que nous restions "comme nous sommes" aussi longtemps que nous disons "accepter" Jésus. Dieu nous blanchira. La vraie bonne nouvelle est meilleure que cela. Or, il est clair que Jésus décrit la possibilité et la nécessité d'une nouvelle naissance. Nicodème, du Sanhédrin, savait qu'il lui fallait de l'aide. Une nuit, il dit à Jésus : "Maître, nous savons que Dieu t'a envoyé pour nous enseigner, car personne ne peut faire des miracles comme tu en fais si Dieu n'est pas avec lui." Jésus lui répondit: "Je te déclare, c'est la vérité. Personne ne peut voir le royaume de Dieu s'il ne naît pas de nouveau."

Nicodème lui demanda : -Comment un homme déjà âgé peut-il naître de nouveau? Il ne peut pourtant pas retourner dans le ventre de sa mère et naître une seconde fois? Jésus lui répondit: "Je te le déclare, c'est la vérité : personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu s'il ne naît pas d'eau et de l'Esprit Saint. Ce qui naît d'un père humain est humain; ce qui naît de l'Esprit Saint est esprit" (Jn 3:2-6).

Certains principes de la vérité que Jésus énonça alors étaient comme des bombes mises en place et qui allaient lâcher leurs énergies grandioses dans l'avenir. Ces vérités étaient comme des semences dans un désert, mortes apparemment, qui s'éveilleraient à une vie exubérante dès que la pluie viendrait. Ces vérités possédaient une puissance qui leur était inhérente.

Jésus ne dit pas à Nicodème qu'il devrait produire sa nouvelle naissance. La bonne nouvelle est que par un miracle étonnant, c'est Dieu qui le fait, et non l'homme. Aucun homme ne s'est fait naître; ses parents l'ont simplement fait naître. Donc, dit Jésus, il doit simplement laisser le Saint Esprit accomplir la nouvelle naissance. "Ne sois pas étonné parce que je t'ai dit vous devez tous naître de nouveau; le vent souffle où il veut; tu entends le bruit qu'il fait, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Voilà ce qui se passe pour tout homme qui naît de l'Esprit Saint" (Jn 3:7-8).

Le Divin Obstétricien

Etonnamment, la bonne nouvelle est que le Saint-Esprit accomplit cette oeuvre, que ce vent souffle toujours des graines de vérité céleste dans les esprits et les coeurs. La grâce de Dieu agit sur les coeurs de mille façons depuis le commencement du monde. Les parents, les amis, les chants de louange, la Bible lue ou citée, les sermons, les messages d'amour véritable sont tous des moyens que Dieu peut utiliser pour semer la bonne nouvelle dans les coeurs. L'important est de reconnaître que leur source ultime est Dieu Lui-même.

Ces graines peuvent rester non perçues au fond du coeur mais elles germeront sûrement car chacune d'elles contient le principe mystérieux de la vie éternelle. Voici une image de la façon dont la parole divine de vérité accomplit ce plan:

"Comme la pluie et la neige descendent des cieux et n'y retournent pas sans avoir arrosé, fécondé la terre et fait germer les plantes, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à -celui qui mange; ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche; elle ne retourne pas à moi sans effet, sans avoir accompli ma volonté et accompli mes desseins" (Es. 55:10-11).

C'est réellement l'amour de Dieu en action. Le vent "soufflant où il lui plaît" est une image de l'intérêt et de la compassion de Dieu pour toute âme. Son amour ne se manifeste pas moins pour vous que le vent ne souffle sur vous. Dieu ne fait pas acception de personnes (Act. 10:34).

C'est émouvant car parfois on peut presque sentir ces graines de vérité germer dans l'âme comme la femme enceinte peut sentir le bébé croître en elle. Quelle joie de faire cette expérience "naître de nouveau".

Mais si la nouvelle naissance est si facile, pourquoi tout le monde ne naît-il pas de nouveau? C'est plutôt triste beaucoup de gens, peut-être la majorité, pratiquent une sorte d'avortement spirituel. Ils essaient sans fin d'étouffer la vie nouvelle que le Saint-Esprit voudrait communiquer. Etienne révèle cela aux chefs Juifs de son époque. II faisaient naturellement ce qui est habituel à l'homme non converti "Hommes au cou raide! Incirconcis de coeur et d'oreilles, vous vous opposez toujours au Saint-Esprit" (Act. 7:51). Voilà l'éloignement actif ou l'inimitié à l'égard de Dieu. Il est insensé pour nous de le faire, mais c'est la réalité, c'est ce que nous faisons. C'est bien affamer les gens si nous déracinons assidûment toute petite pousse de blé qui sort de terre. C'est folie! Jésus dit une parabole pour illustrer le sort de la plupart des graines de la vérité. La nouvelle vie de l'embryon est étouffée avant qu'elle ne puisse croître. "Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses et il dit:

"Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent et la mangèrent. Une autre partie tomba dans les endroits pierreux où elle n'avait pas beaucoup de terre; elle leva aussitôt parce qu'elle ne trouva pas un sol profond; mais quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines; les épines montèrent l'étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre, elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende" (Mat. 13:3-9).

Le semeur représente Christ semant des graines de la bonne nouvelle dans tous les coeurs, partout. Cela se produit grâce à l'oeuvre du Saint-Esprit, "le vent". Mais, dit-Il, il est triste que : "le coeur de ce peuple soit devenu insensible; ils ont endurci leur oreilles et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu'ils ne voient de leurs yeux et qu'ils n'entendent de leurs oreilles, qu'ils ne comprennent de leur coeur, qu'ils ne se convertissent et que je ne les guérisse" (Mat. 13:15). Beaucoup de coeurs sont aussi durs que le sol tassé sous les pas de la foule, sur le chemin. Les graines tombent sur ces coeurs durs et ne peuvent s'enraciner.

"Lorsqu'un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son coeur; cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin. Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui a entendu la parole et la reçoit aussitôt avec joie; mais il n'a pas de racine en lui-même, il manque de persistance et dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole et la rendent infructueuse" (Mat. 13:19-22).

Heureusement, certaines graines "tombent dans la bonne terre et donnent du fruit" (vers. 8). "Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente" (vers. 23). C'est celui qui croit à la bonne nouvelle, qui l'accueille et la chérit. Elle entre facilement dans son coeur, car il ne laisse pas les oiseaux s'en saisir, ni les épines l'étouffer, ni les pierres cachées du péché chéri ronger ses racines et il ne réalise pas un avortement par incrédulité pour détruire la bonne nouvelle.

Personne encore n'a vu ce qui est l'élément dynamique qui produit la nouvelle naissance. Jésus raconte à Nicodème Sa crucifixion, par anticipation. Aucune nouvelle naissance ne pourrait jamais être possible si on ne voit et si on n'apprécie ce qui est arrivé à la croix. "Personne n'est monté au ciel, si ce n'est le Fils de Dieu qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle" (Jn 3:13-15).

Jésus fait ici allusion à un incident qui eut lieu pendant qu'Israël était dans le désert Ce fut dur, mais en croyant aux mauvaises nouvelles, Israël fit empirer les difficultés. "Ils partirent de la montagne de Hor par le chemin de la mer Rouge pour tourner le pays d'Édom. Le peuple s'impatienta en route et parla contre Dieu et contre Moïse : Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d'Égypte pour que nous mourions dans le désert, car il n'y a point de pain et il n'y a point d'eau et notre âme est dégoûtée de cette misérable nourriture" (Nomb. 21:4-5). Il n'était pas sur le point de mourir. C'est un spectre de jugement qu'il évoquait sans raison (voir Ps. 105:37). Leur péché était pure incrédulité. s'accrochant à des malheurs qui n'étaient que des fictions de leur imagination sans foi.

Alors, les serpents venimeux les piquèrent. Le péché d'incrédulité du peuple et ses murmures l'avaient privé de la protection spéciale de Dieu qui aurait été la sienne de droit. Elever sur un poteau un serpent de bronze était une prophétie, un symbole de Christ devant être élevé sur Sa croix, lui qui "fut fait" péché pour nous, lui qui ne connut pas le péché, afin que nous puissions devenir (être faits) justice de Dieu en Lui" (2 Cor. 5:21). 'I'Eternel. dit à Moïse:

"Fais-toi un serpent brûlant et place-le sur une perche; quiconque aura été mordu et le regardera conservera la vie. Moïse fit un serpent d'airain et le plaça sur une perche; et quiconque avait été mordu par un serpent et regardait le serpent d'airain conservait la vie" (Nomb. 21:8-9).

Notons combien la guérison était facile. Tout ce qu'il y avait à faire était de regarder. Jésus dit à Nicodème qu'il y a quelque chose à voir sur cette croix, mais c'est plus que de la considérer comme un crucifix. Regarder c'est croire dans le sens d'une appréciation par le coeur de ce qui arriva là. Cette appréciation apporte la guérison à l'âme malade du péché. Et bien sûr, la guérison est la nouvelle naissance. Alors, Jésus a dit les mots bien connus qui sont devenus le verset le plus aimé de la Bible : "Car Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle" (Jn 3:16).

Evidemment la puissance est en quelque sorte en Celui qui est sur la croix. Comment le fait de croire et d'apprécier l'acte de Dieu accompli par amour et don de soi, peut-il opérer un changement dans notre coeur pécheur?

Un des disciples du Christ expliqua comment cela se passa pour lui. ll le décrit comme un principe qui opère dans tout coeur qui regardera et éprouvera de la reconnaissance envers Dieu pour ce qu'Il fit. Paul se défend contre l'accusation que son dévouement total à Christ est une insanité virtuelle. Il passait par des épreuves incroyables et des persécutions pour l'amour de Christ chantant dans la joie en avançant. L'idée qu'il sacrifia quelque chose ne semble pas avoir traversé son esprit. Par la suite, il connut les flagellations, des prisons, des jeûnes, le froid, la nudité, des naufrages, la faim, la fatigue.. Son travail missionnaire dura des décennies, même dans la vieillesse. Pourquoi ne pas limiter son dévouement et son sacrifice du moi, s'arrêter et jouir d'une retraite bien gagnée? "En effet, si je suis hors de sens, c'est pour Dieu et si je suis de bon sens, c'est pour vous. Car l'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux" (2 Cor. 5:13-15).

Paul ne fut pas une personne meilleure que nous ni plus héroïque, ll a simplement vu quelque chose qui rendit tous ses sacrifices faciles.

Il vit qu'il serait dans une tombe de désespoir si cet Unique (Jésus) n'était pas mort à sa place. Au point qu'il était redevable de chaque respiration au sacrifice de la croix. Il se reconnut comme un esclave de l'amour, racheté par le sang répandu à la crucifixion. Rien de ce qu'il possédait n'était à lui. Tout aussi facilement que les Israélites croyants furent guéris de leurs fatales morsures de serpent, ainsi la nouvelle naissance se produit de la même manière dans le coeur de celui qui voit la croix comme Paul la vit par la foi; et son expérience est donc un encouragement pour nous qui ne pouvons pas non plus la voir littéralement.. Ce qu'il vit par la foi semble avoir fait sur lui une impression plus profonde que l'événement réel sur les apôtres qui en furent témoins. Cela signifie que le même dévouement inspiré par la foi peut exister pour nous. Paul est pour nous une meilleure nouvelle que les autres apôtres.

Supposons que quelqu'un regarde mais n'apprécie pas le sacrifice du Christ. Ce serait le fameux péché d'ignorance.

Jésus dit après, à Nicodème, en effet, que personne ne sera perdu à cause de ses péchés passés mais seulement en raison du péché caressé d'incrédulité ou de la dureté de son coeur à l'égard de la croix. "Dieu en effet n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'Il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en Lui n'est point jugé, mais celui qui ne croit pas en Lui est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom de Fils unique de Dieu. Et ce jugement, c'est que la lumière étant venue dans le monde les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière parce que leurs oeuvres étaient mauvaises" (Jn 3:17-19).

Ainsi, la destinée de chacun dépend de la réponse de son coeur devant cette croix. La nouvelle naissance a lieu non parce que nous accomplissons cette mission impossible, mais simplement parce que nous regardons avec une foi venant du coeur ce que signifie cette croix merveilleuse. La puissance de guérison réside dans la Parole elle-même qui contient la bonne nouvelle. Laissons-la pénétrer dans notre coeur, laissons-la prendre racine. Ne la faisons pas avorter. Chérissons-la. Il ne peut y avoir une mauvaise nouvelle, sauf si nous la demandons ou la choisissons, attirant ainsi sur nous volontairement un verdict définitif qui nous fait nous accrocher aux ténèbres; après que nous ayons eu l'occasion de voir la lumière.

Chapitre 3

(catalogue)
(index)

L'amour de Dieu est actif et non passif

Quand vous voyez arriver les bulldozers sur un terrain, vous comprenez immédiatement qu'ils ont la puissance nécessaire pour en modifier l'aspect.

Quand vous percevez ce que signifie la croix, vous comprenez aussi qu'elle a la puissance de changer le coeur et la vie. Paul dit : "Car je n'ai point honte de l'Évangile, c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec parce qu'en Lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit: Le juste vivra par la foi" (Rom. 1:16-17). La puissance est dans la croix car le même apôtre dit aux Corinthiens : "Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié. Moi-même, j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement; et ma parole et mes prédications ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'esprit et de puissance" (1 Cor. 2:2-4).

Le monde fut un jour puissamment secoué par un petit groupe d'hommes de la Palestine qui apportèrent la bonne nouvelle dynamique contenue dans un mot plutôt obscur. Leurs ennemis terrifiés à Thessalonique ont confessé l'impact de sa proclamation. "Ces gens qui ont bouleversé le monde sont venus aussi ici" (Act. 17:6). Les messagers chargés de dynamite furent les apôtres du Christ, spécialement Paul et Jean.

Le mot qui a accompli ce puissant exploit était peu connu dans le monde grec. C'était le terme "agapé" : amour. Mais il était chargé d'un sens spirituel positif qui modifia l'esprit des gens. Il sépara les hommes en deux camps opposés, comme le fait l'hydrolyse de l'eau. Ceux qui étaient pour AGAPE devinrent les disciples dynamiques de Jésus, prêts à perdre leurs biens, à aller en prison, ou même à mourir torturés. Ceux qui réagirent contre AGAPE devinrent vite de cruels et sanguinaires persécuteurs de ceux qui avaient ce nouveau concept d'amour, fondé sur la vérité. Ces persécuteurs avaient perdu l'étincelle spirituelle par leur incrédulité. Personne ne pouvait entendre la bonne nouvelle sur l'AGAPE et rester neutre.

Pour changer d'illustration : L'explosif mystérieux contenu dans cette bombe spirituelle était une idée radicalement différente de celle de l'amour qui avait été rêvée par les philosophes et les maîtres de l'éthique. C'était une bienveillante invention qui prit par surprise les amis comme les ennemis. Ce n'était pas que les anciens n'avaient aucune idée concernant l'amour; ils y avaient pensé. En fait, les Grecs avaient trois ou quatre mots pour parler de l'amour (alors que nos langues modernes n'en ont souvent qu'un seul). Mais la sorte d'amour qui en vint à s'exprimer avec le mot AGAPE dénonça sans pitié toutes les autres formes d'amour comme étant en réalité "non-amour" ou "anti-amour". Soudain, on en vint à réaliser que ce qui avait été appelé "amour" était de l'égoïsme recouvert d'un vernis. L'âme humaine était mise à nu par cette nouvelle révélation. Si on faisait bon accueil à cette révolution spirituelle, on était revêtu d'AGAPE. Si, au contraire, cela mettait en colère, les robes de supposée piété étant arrachées, on était alors transformé en ennemi déclaré de la nouvelle foi. Et on ne pouvait pas revenir en arrière, car AGAPE était une notion qui venait à son heure dans le déroulement du temps.

Quand Jean prit sa plume pour écrire la fameuse équation: "Dieu est amour" (1 Jn 4:8), il devait choisir entre plusieurs mots grecs exprimant l'amour. Le mot le plus commun EROS possédait une force puissante en lui-même. Comme quelque chose de mystérieux et de puissant, EROS était la source de la vie. Il balayait tous les obstacles de la volonté et de la sagesse humaines.. C'était comme une marée émotionnelle et commune à toute l'humanité. Si une mère aimait son enfant d'un amour noble pur, c'était EROS. Il en était de même de l'amour dépendant des enfants vis-à-vis de leurs parents, de l'amour habituel des amis entre eux. Et aussi, l'amour mutuel de l'homme et de la femme était un mystère profond expliqué par ce mot. Dieu est-Il EROS? demandaient les païens. Oui, répondaient leurs philosophes avec Platon, car Eros est plus fort que notre volonté. Il produit le miracle des bébés. Il créé les familles et les amitiés. Et il demeure en chacun de nous, par nature. Donc, il doit être l'étincelle de la divinité!

Pour les anciens, l'amour était beaucoup plus que ce qu'il est pour nous aujourd'hui : le "doux mystère de la vie", l'élixir qui permet de supporter une existence qui, sans cela, serait intolérable. Platon espérait transformer le monde avec une sorte d'amour qu'il considérait comme l'éros "céleste". Aujourd'hui, nous l'appellerions l'amour platonique. Les mots dérivés d'EROS aujourd'hui ont une signification exclusivement sexuelle, mais Platon essaya de faire sortir le monde de ce bourbier avec une idée spirituelle élevée, quelque chose de noble qui inspire. C'était basé sur une élévation morale, sur la sortie de la boue de la pure sensualité physique et l'attraction d'un bien, plus grand pour l'âme.

Mais Jean ne put jamais parvenir à écrire que Dieu est EROS. Il étonna les penseurs de son époque en disant : "Dieu est AGAPE". C'étaient deux notions de l'amour en contraste. Comment l'idée des apôtres pouvait-elle constituer une menace pour le concept de Platon? Et entre ces deux idées d'amour s'étale un vaste golfe aussi distant de l'est que de l'ouest.

ll n'y a pas de bonne nouvelle ni de puissance dans EROS, mais les deux se trouvent par contre dans AGAPE.

Deux Idées de l'Amour en Contraste

A quel point AGAPE diffère-t-il des idées communes de l'amour? Comment l'idée des apôtres pouvait-elle être une menace vis-à-vis du noble concept de Platon? La réponse se trouve dans plusieurs contrastes précis entre les deux idées.

A. L'amour humain ordinaire est dépendant de la beauté ou de la bonté de son objet. Nous choisissons naturellement pour amis ceux qui sont gentils et nous plaisent. Nous devenons amoureux de quelqu'un qui est beau, heureux, intelligent et attrayant et nous nous détournons de quelqu'un qui est laid, méchant, ignorant ou désagréable. Au contraire, AGAPE n'est pas éveillé par la beauté ou la bonté de son objet. Il se tient seul, souverain et indépendant. Voici une histoire des Anciens, illustrant leur idée la plus sublime de l'amour. Admetus était un jeune homme noble et beau avec toutes les qualités de l'excellence. Il attrapa une maladie qui, selon l'oracle des dieux, serait fatale, à moins que quelqu'un ne s'offre pour mourir à sa place. Tous ses amis dirent: "C'est un jeune homme merveilleux, mais nous ne pouvons pas mourir pour lui". Ses parents dirent: "Nous aimons notre fils, mais nous ne pouvons pas mourir pour lui". Finalement, on demanda à la belle jeune fille qui l'aimait, Alceste. Elle répondit : "Oui, je peux mourir pour lui, car c'est un homme bon et le monde a tant besoin de lui!" Alors, les philosophes triomphèrent : "Voici, ce qu'est l'amour, dirent-ils, quelqu'un qui veut mourir pour un homme bon!" Ils furent bouleversés quand les apôtres dirent que ce n'était pas cela du tout. "A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un, peut-être, mourrait pour un homme de bien. Mais Dieu prouve son amour envers nous en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous" (Rom. 5:7-8).

Un message comme celui-là vous captive ou fait de vous un ennemi implacable!

B. L'amour humain naturel repose sur un sentiment de besoin. Il se sent pauvre et démuni en lui-même et exige un objet pour enrichir sa propre vie. Un mari aime sa femme parce qu'il a besoin d'elle et une femme aime son mari pour la même raison. Deux amis s'aiment l'un l'autre car ils ont besoin l'un de l'autre. Chacun se sent démuni et seul sans sa contrepartie. Tandis qu'infiniment riche en lui-même, AGAPE n'éprouve pas de besoin. Les apôtres révélèrent que la raison pour laquelle Dieu nous aime n'est pas parce qu'Il a besoin de nous, mais parce qu'Il est Agapé. "Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'Il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis" (1 Cor. 8:9). A ce jour, nous sommes bouleversés par l'idée d'un amour "qui ne recherche pas son intérêt" (1 Cor. 13:5). Même les églises semblent tentées de représenter l'amour de Dieu comme quelque chose qui recherche son intérêt. Ce serait un amour inspiré par un instinct d'acquisition divin. On présume que Dieu a vu en nous une valeur cachée et ferait une bonne affaire en nous rachetant. Cela nie le véritable amour de Dieu.

Nous arrivons à ressembler à ce que nous adorons. Ainsi des multitudes professent adorer un tel Dieu, car elles cherchent aussi une bonne affaire. Leur religion est inspirée par le besoin d'acquérir -ce qu'ils ont besoin d'acquérir est le ciel et ses récompenses - et une motivation égocentrique est ce qui les fait marcher. Quand alors AGAPE surgit dans ce monde égocentrique, la réaction est la même que celle qui survint dans le monde à l'époque des apôtres. Les coeurs égoïstes sont transformés.

C. L'amour humain naturel repose sur un sens de la valeur. Dans bien des pays, le prix à payer pour épouser une femme est proportionné à la dépense que le père a faite pour son éducation. La dot est astronomique si la jeune fille est allée à l'Université. Nous aussi nous cataloguons les gens. Peu de personnes traitent l'éboueur aussi bien que le maire.

Si, comme l'eau cherche son propre niveau, vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? "Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même? Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les païens aussi n'agissent-ils pas de même?" (Mat. 5:46-47). "L'homme te louera quand tu feras le bien pour toi-même" (voir Psaume 49).

Au contraire, AGAPE rafraîchit par sa différence. Au lieu de dépendre de la valeur de son objet, c'est lui qui lui donne une valeur. Supposons que je tienne dans ma main une pierre brute. Je l'ai ramassée dans un champ. Si j'essaie de la vendre, personne ne me donnera même un sou pour cela. Ce n'est pas que la pierre est mauvaise en elle-même mais elle est si commune qu'elle n'a aucune valeur.

Maintenant, supposez que je tienne cette pierre brute dans mes mains et que je l'aime comme une mère aime son enfant et supposez que mon amour exerce une telle alchimie qu'il la transforme en un morceau d'or, ma fortune serait faite.

C'est une illustration de ce qu'AGAPE fait pour nous. Par nous même nous ne valons pas plus que le prix des quelques ingrédients chimiques qui nous composent. Mais l'amour de Dieu nous transforme et nous donne une valeur équivalente à celle de son propre Fils. "Je rendrai les hommes plus rares que l'or fin; Je les rendrai plus rares que l'or d'Ophir" (Es. 13:12).

Sans doute avez-vous entendu l'histoire d'un homme qui était une épave et est devenu un être d'une valeur infinie: John Newton (1725-1807). Marin, puis ivrogne et marchand d'esclaves, il fut victime de ceux qu'il essayait de vendre. C'est alors que l'AGAPE toucha son coeur et il devint un messager honoré de la bonne nouvelle, après avoir abandonné son vil trafic. Des milliers de gens se souviennent de lui car le cantique qu'il a composé révèle l'or fin qu'il était devenu.

Grâce surprenante! Combien le son en est doux!
Qui a sauvé un misérable tel que moi!
Un jour j'étais perdu, mais maintenant je suis trouvé!
J'étais aveugle mais maintenant je vois!
C'était une grâce qui apprit mon coeur à craindre
Et la grâce qui me délivra de mes craintes
Combien précieuse cette grâce m'apparut
A l'heure où je la vis pour la première fois!

D. L'amour humain naturel croit qu'il doit rechercher Dieu. Toutes les religions païennes sont basées sur l'idée que Dieu est aussi insaisissable que la guérison du cancer. Les gens imaginent que Dieu joue à cache-cache et s'est Lui-même tenu à distance des êtres humains. Seuls quelques spécialistes sont assez sages et intelligents pour découvrir sa cachette. Des milliers font de longs voyages pour la Mecque, Rome ou Jérusalem ou d'autres pèlerinages pour Le chercher. Les Grecs de l'Antiquité nous ont dépassé en construisant de beaux Temples de marbre où ils cherchaient Dieu.

A nouveau, AGAPE prouve que c'est le contraire. L'homme ne cherche pas Dieu, mais c'est Dieu qui le cherche. "Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu" (Luc 19:10). Le Berger a laissé ses quatre vingt dix neuf brebis qui étaient en sûreté et a risqué sa vie pour celle qui était perdue. La femme fouille sa maison jusqu'à ce qu'elle retrouve la seule pièce de monnaie perdue. L'Esprit de Dieu cherche le coeur du fils prodigue et le ramène à la maison.

Il n'y a pas d'histoire dans toute la Bible où une brebis perdue doive retrouver son Berger! Paul fut obsédé par cette grande idée: "Mais voici comment parle la justice qui vient de la foi. Ne dis pas en ton coeur : "Qui montera au ciel? C'est en faire descendre Christ ou Qui descendra dans l'abîme? C'est faire remonter Christ d'entre les morts. Que dit-elle donc? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur. Or, c'est la parole de la foi que nous prêchons" (Rom. 10:6-8).

Cette parole de la foi est très étroitement en rapport avec AGAPE. La foi est la réponse d'un coeur contrit à la révélation formidable d'AGAPE et l'idée de Paul est que cette formidable "parole est près de vous". C'est la preuve que Dieu vous a déjà découvert là où vous vous cachiez. Le Bon Berger est toujours en route à notre recherche.

Mais la Bible ne dit-elle pas que c'est à nous de "chercher le Seigneur tandis qu'on peut le trouver"? Oui, mais le texte insiste sur la proximité de Dieu et non sur son éloignement. Le mot hébreu pour chercher (dharash) signifie "se renseigner", chercher dans le sens d'un choix. "Cherchez l'Éternel tandis qu'Il est près". Esaïe 55:6 dit que Dieu est déjà très près de nous (Act. 17:27). Le problème est que nous n'avons pas compris combien il est proche!

E. Notre amour humain cherche toujours à monter plus haut. Chaque premier échelon crée le besoin d'atteindre le second. Un enfant qui a six ans dit qu'il en aura bientôt sept. Ceux qui cherchent du travail ne désirent pas descendre l'échelle, mais la monter. Les politiciens espèrent atteindre le haut de la gamme et il est probable que chaque sénateur a parfois espéré parvenir à la Maison Blanche, aux Etats-Unis.

Qui a jamais entendu dire qu'un Président se résigne volontairement à devenir maire d'un village? Platon ne pouvait imaginer une telle chose. Personne ne le peut!

Ce qui stupéfia le plus les Anciens fut le spectacle de quelqu'un de supérieur à tous descendant de plus en plus bas, jusqu'à accepter la torture et la mort d'un criminel.

Ce fut là probablement le message favori de Paul. Nous pouvons retracer dans Philippiens 2:5-8, sept étapes descendantes que Christ parcourut pour nous montrer ce qu'était l'AGAPE.

1. "Étant en forme de Dieu, Il ne considéra pas l'égalité avec Dieu comme une proie à arracher" (vers. 6). Quand nous rencontrons des hommes occupant une haute position, politiciens, hommes d'affaire ou même hommes d'église, cela est dans notre nature humaine d'avoir peur d'échouer dans notre démarche. "La vie de celui qui porte une couronne n'est pas aisée" dit un proverbe. Mais le Fils de Dieu a abdiqué sa couronne, volontairement, motivé par l'AGAPE.

2. Il se dépouilla lui-même ou Il se fit lui-même sans réputation" (vers. 7). Nous, humains, nous luttons à mort pour maintenir notre honneur ou notre réputation. Mais les actes de hardiesse et de courage ne ressemblent pas toujours au dépouillement de soi de Christ, car on peut "livrer son corps pour être brûlé" et ne pas avoir l'AGAPE (Cor. 13:3). Quand Paul dit que Christ se dépouilla lui-même, il parlait d'un abandon volontaire pour l'éternité de tout ce qu'on aime, ce qui est tout à fait impossible sans l'AGAPE.

3. Il prit la forme d'un serviteur, littéralement d'un esclave (vers. 7). Pouvez-vous imaginer une vie plus lugubre que celle où l'on est toujours forcé à travailler sans salaire ni remerciements? On dit que les anges sont des "esprits au service de Dieu" envoyés pour nous servir (Héb. 1:14). Si jésus était venu comme l'un d'eux, cela aurait été un grand abaissement car Il était leur chef. Mais ll descendit encore plus bas (vers. 8).

4. Il fut fait semblable aux hommes, inférieur aux anges (voir Ps. 8:5). Non pas avec la splendeur éclatante et majestueuse qu'Adam connut à la création, mais avec la nature dégénérée de l'humanité déchue, dans l'abîme de l'abaissement habituel dans le monde gréco-romain.. Aucun homme n'est jamais descendu aussi bas que l'a fait le Fils de Dieu, totalement, pour atteindre l'humanité. Une fois qu'on laisse l'AGAPE se faire un chemin dans nos coeurs, toute trace résiduelle de prétention, du "je suis plus saint que toi" disparaît et il devient possible d'atteindre le coeur des autres. Nous devenons les coeurs et les mains qu'Il utilise pour bénir les autres.

5. "Ayant paru comme un simple homme, ll s'est humilié Lui-même" (vers. 8). En d'autres termes, Il n'est pas né dans un milieu riche, ni dans le palais de César ni dans celui d'Hérode. Sa mère Lui a donné le jour dans une étable, l'a enveloppé de pauvres linges et déposé dans une mangeoire d'animaux. Même en Afrique, je n'ai rencontré personne qui a dit être né dans une étable avec les boeufs et les chèvres! Christ devint un paysan travaillant dur. Mais ce ri était pas encore assez!

6. "Il devint obéissant jusqu'à la mort" (vers. 8). Ce n'était pas un suicide. Aucune suicidé n'est obéissant jusqu'à la mort. S'il l'était, il resterait pour affronter la réalité. Le suicidé désobéit. Aucun suicidé n'est "obéissant jusqu'à la mort." Le genre de mort de Christ n'était pas une échappatoire devant ses responsabilités. Ce n'était pas comme celle de Socrate, buvant la cigüe. Ce fut la condamnation vivante et consciente d'un être devant les exigences de la justice. Le septième pas qu'il fit pour descendre les degrés de son propre abaissement est clair.

7. "Même jusqu'à la mort de la croix" (vers. 8). Aux jours du Christ, c'était la mort la plus humiliante et la plus désespérante possible. Non seulement cela, mais c'était la plus cruelle jamais inventée par l'homme; et c'est aussi la plus honteuse. Celui qui était ainsi condamné était suspendu nu sur une croix et fréquemment la foule des spectateurs surveillait l'agonie du mourant avec allégresse. La mort sur un tel instrument d'exécution était l'horreur portée à l'extrême.

Etre crucifié signifiait que le ciel vous maudissait. Moïse, auteur estimé, avait écrit que "celui qui mourait cloué sur le bois était maudit de Dieu" (Deut. 21:23). Et chacun le croyait! Si un criminel recevait la sentence d'être décapité avec une épée ou même brûlé vif, il pouvait encore espérer que Dieu ne l'oublierait pas et le regarderait favorablement. Il pouvait se sentir soutenu dans sa mort.

Mais si le juge disait : "Vous mourrez, cloué au bois", tout espoir s'en était allé. Chacun pensait que Dieu avait tourné le dos à ce misérable pour toujours. C'est pourquoi Paul a dit que Christ était "devenu malédiction pour nous car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois". Le genre de mort dont Christ mourut sera celle des perdus quand ils périront à la fin, sans aucun espoir, ce que l'Apocalypse appelle la seconde mort. Bien sûr, elle fut un million de fois plus douloureuse à endurer pour Christ qu'elle ne le sera pour eux, car sa sensibilité à la souffrance était infiniment plus grande que la nôtre.

Imaginez un homme crucifié sur une croix...

Il est abandonné à la moquerie. La foule s'attroupe comme pour un jeu de stade. Comme une vieille et misérable voiture que les enfants poussent de côté et d'autre, Il est livré aux moqueries et aux injures dans une horreur indescriptible. Vous ne pouvez pas exprimer de la pitié ou de la sympathie pour Lui, car vous montrez alors que vous désapprouvez le jugement de Dieu. Vous êtes du côté de Dieu si vous lancez sur lui des pierres ou des fruits pourris. Ainsi pensaient les gens.

C'est par cette mort que Jésus devint obéissant.. Dans son désespoir, ll s'écria: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? (Mat. 27:46). Pensons-y avec révérence. Vous et moi serions ceux qui auraient dû subir tout cela, s'Il n'avait pas pris notre place.

Par la suite, cette idée de l'Agapé a disparu chez beaucoup des soi-disant disciples du Christ parce qu'une notion païenne s'est subtilement infiltrée dans leur pensée. Je pense à la doctrine de l'immortalité naturelle de l'âme. Si la mort réelle n'existe pas, alors Christ n'est pas mort réellement. S'il est allé au Paradis le jour de sa crucifixion (comme beaucoup le croient par erreur à cause d'une virgule mal placée dans Luc 23:43), alors Jésus ne s'est pas dépouillé Lui-même. Il n'est pas vraiment mort sur la croix. Il n'a pas subi l'équivalent de la seconde mort

La doctrine de l'immortalité naturelle de l'âme fait de la doctrine du Christ une simulation, une comédie prétendant endurer la colère de Dieu pour les pécheurs, alors qu'en fait, il fut toujours soutenu par la confiance de la récompense. Mais quand l'obscurité tomba sur le Calvaire, son Père se détourna totalement de Lui, lui cachant sa face. Le cri de jésus: "Pourquoi m'as-tu abandonné?" ne fut pas une plainte d'acteur. Esaïe avait raison : "Il a abandonné son âme à la mort" (Es. 53:12), l'équivalent de la seconde mort (Apoc. 2:11).

L'infiltration de la croyance païenne à l'immortalité naturelle de l'âme nuit à la vraie signification d'Agapé. La métamorphose commença aussitôt après le temps des apôtres, car jésus avertit la première des sept églises symboliques d'Apocalypse : "Tu as perdu ton premier amour (agapé)" (Apoc. 2:4). Quand l'ennemi de Dieu vit la puissance contenue dans cette idée de l'amour, il entraîna la première église dans l'apostasie sur ce point essentiel. On peut constater, pas à pas, l'abandon progressif de cette idée AGAPE par les Pères de l'église. Augustin fit une synthèse d'AGAPE et de l'amour centré sur le moi qui devint la base du catholicisme médiéval. Luther tenta de replacer AGAPE à sa juste place mais ses disciples revinrent à la doctrine de l'immortalité naturelle de l'âme et à nouveau AGAPE disparut presque totalement. Le monde est mûr maintenant pour le retour de la doctrine biblique sur la nature de l'homme et la vraie signification d'Agapé.

Ainsi donc, on peut probablement voir l'abîme qui sépare l'amour humain d'AGAPE. Sans cet enrichissement avec AGAPE, c'est réellement l'égoïsme déguisé. Même l'amour des parents peut être une simple recherche d'intérêt personnel.

La présente épidémie d'infidélité conjugale prouve suffisamment l'aspect de l'amour, centré sur soi-même. souvent l'amitié même est fondée sur des motivations égocentriques. Au contraire, AGAPE ne cherche pas son intérêt et "ne périt jamais" (1 Cor.13:5, 8).

Après tout cela, il reste encore un contraste entre l'amour humain et l'amour de Dieu. L'amour humain naturel désire la récompense de l'immortalité; AGAPE ose y renoncer! C'est ce qui renversa tous les systèmes de valeur de l'antiquité.

Dieu n'a pas écrit un article d'encyclopédie pour nous exposer systématiquement AGAPE. Au lieu de cela, Il envoya par amour son Fils qui vint sur une croix pour que nous puissions voir cet amour. Le véritable sens de ce sacrifice est qu'il est infini, complet et éternel. Christ est descendu dans la tombe pour nous, non parce qu'Il le méritait mais parce que nous le méritions. Durant ces quelques heures où Il pendait, là, dans les ténèbres, Christ but jusqu'à la lie la coupe de douleur humaine. Plus de lumière. Toute pensée de récompense avait fui de son esprit. Il ne pouvait rien voir de l'autre côté de la tombe effroyable béante devant lui. Dieu est AGAPE et Christ est Dieu et Le voilà subissant la mort que nous méritions. (Le fait que le Père le rappela à la vie le troisième jour ne diminue en rien la réalité de son engagement sur la croix en notre faveur).

Mais il ne suffit pas que nous disions : "Très bien, je suis heureux qu'Il ait souffert cela; mais voulez-vous dire que je dois apprendre à aimer selon AGAPE? C'est impossible." La bonne nouvelle déclare que ce que nous pensons être impossible est en réalité possible, car Dieu le dit. Nous, pécheurs mortels, centrés sur le moi, nous pouvons apprendre à aimer avec AGAPE car jean a écrit: "L'amour est de Dieu Et celui qui aime est de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas (avec AGAPE) ne connaît pas Dieu car Dieu est amour" (Jn 4:7-8).

Moïse en est un excellent exemple. Le Seigneur le mit un jour à l'épreuve. Israël avait rompu l'alliance en adorant un veau d'or et II proposa à Moïse de détruire Israël et de recommencer avec un nouveau peuple qui descendrait de lui. Moïse crut que le péché d'Israël était trop grand cette fois pour être pardonné. La tentation de prendre la place d'Abraham, Isaac et Jacob comme nouveau père ethnique était très réelle. II sembla vain à Moïse de demander le pardon pour Israël. Accepta-t-il l'honneur proposé et laissa-t-il Israël disparaître?

Moïse eut le coeur déchiré. Il essaya de changer la décision de Dieu. Jamais, il n'avait imploré ainsi dans sa vie. "Ah, ce peuple a commis un grand péché! Ils se sont fait un dieu d'or! Pardonne maintenant leur péché. Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit" (Ex. 32:31-32). Moïse aperçut l'horreur, de la perdition éternelle devant lui s'il partageait le sort d'Israël. Mais il décida d'être perdu avec Israël. Moïse résista à l'épreuve. Je peux imaginer Dieu entourant de ses bras d'amour son serviteur en larmes. Il avait trouvé un homme selon son propre coeur.

Paul a trouvé le même AGAPE dans son coeur. Il voulut aussi être maudit de Christ pour l'amour de son peuple perdu. "Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience m'en rend témoignage par le Saint-Esprit, j'éprouve une grande tristesse et j'ai dans le coeur un chagrin continuel. Car je voudrais moi-même être anathème et séparé de Christ pour mes frères" (Rom. 9:1-3).

Celui qui voit la croix telle qu'elle est vraiment et croit, trouve le miracle d'AGAPE reproduit dans son propre coeur. Il découvre pour lui-même combien vraies sont ces paroles

"L'Évangile de Christ... est la puissance de Dieu pour le salut de tous ceux qui croient" (Rom. 1:16). Son attention se détache de lui-même, où il n'y a pas de salut, pour aller à la vraie source de la puissance. Peut-on imaginer quelque chose qui soit une meilleure nouvelle que l'AGAPE?

Chapitre 4

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La racine de la peur a été arrachée

Ce qui rend néfaste la mauvaise nouvelle, c'est qu'elle apporte la peur. La peur est la plus puissante émotion négative connue par l'homme et l'animal. Depuis nos premiers moments conscients, cette crainte sans nom de l'inconnu nous oppresse. Les animaux sont constamment en garde contre leurs ennemis naturels. A travers toute notre vie, même au moment de notre mort, nous vivons constamment au seuil de la peur. Heureux et en sécurité à un moment, nous pouvons sombrer dans la terreur le moment suivant.

La peur, avec son corollaire l'anxiété est à la base de l'existence dans tous les temps. La peur, trop profonde pour que nous puissions la comprendre, peut nous faire vomir, atteignant la vitalité de l'âme et même les organes physiques affaiblis et devenant susceptibles de maladie. Des années peuvent passer avant que nous ne la sentions, mais finalement les organes ne fonctionnent plus et la médecine doit essayer de réparer les dommages causés par la peur.

Ce fait universel est reconnu dans une des plus joyeuses déclarations de la bonne nouvelle. Christ délivre de la mauvaise nouvelle de la peur. "Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, Il y a également participé lui-même afin que par la mort, Il anéantit celui qui a la puissance de la mort, c'est-àdire le diable et qu'il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude" (Héb. 2:14-15).

Tant que nous avons la peur de la mort, nous sommes tenus en esclavage. En général, plus on est heureux de vivre et de se sentir bien, plus on a peur de la mort. Mourir, ce n'est pas simplement aller dormir. Le sommeil est un repos bienvenu, mais la mort peut être terrifiante. Elle est la dissolution dévastatrice consciente de tout ce qui fait la personnalité. Cela signifie que tout ce qui menace notre personnalité a déjà des accents semblables à cette ultime menace "la crainte de la mort" que les humains connaissent durant toute leur vie. Le sentiment constant de leur insécurité qui tourmente beaucoup de gens, sous une forme ou une autre, est bien ce que décrit l'épître aux Hébreux.

Ne laissez personne vous faire croire que vous n'avez pas à faire face à ce problème. Si vous faites partie de la race humaine, vous le connaîtrez. Même les rois et les Présidents le connaissent. Quand un Président des Etats-Unis s'est trouvé devant la perspective de perdre la présidence, il l'a connu aussi. II en sera ainsi de toute personne intelligente, dans des circonstances semblables, sauf, naturellement, si elle s'est pleinement emparée de la bonne nouvelle. Quiconque, que ce soit un enfant de dix ans ou un nonagénaire, qui voit sa force personnelle diminuer, fait l'expérience annihilante de l'approche de l'ultime amoindrissement: la mort.

Comment l'amour AGAPE nous rend libres de l'esclavage de la peur.

Puisque le sacrifice du Christ est la parfaite démonstration de l'amour agapé, il guérit parfaitement l'esclavage de la peur. La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour (1 Jean 4:18). Cela est vrai, car agapé affronte la peur ultime et la domine et ainsi toutes les peurs moindres sont aussi vaincues. Trois réalités sous-estiment cette vérité. 

1. Quand Il devint homme, Christ devint notre représentant personnel et notre substitut, plus encore qu'un avocat représente un client dans une cour de justice. La Bible dit qu'à cause du péché d'Adam, nous mourons tous (voir 1 Cor. 15:22; Rom. 5:12). Ainsi, nous , héritons d'Adam, non seulement la mort, mais aussi l'esclavage de la peur de la mort. Toute la race humaine était "en Adam". Cela est rendu évident par le fait que sans Adam, nous n'existerions pas. Mais la bonne nouvelle intervient immédiatement. " De même aussi, tous revivront en Christ" (1 Cor. 15:22). La victoire de Christ sur la mort et la peur de la mort devient notre  victoire en vertu de cette unité collective avec Lui, qu'Il a effectuée pour tous (souvenez-vous : Dieu ne fait pas acception de personne. Tous participent à ces avantages, sauf s'ils choisissent de ne pas le faire). L'expérience de cette union avec Christ est si réelle que Paul a été capable de dire : "Je suis crucifié avec Christ. Néanmoins je vis, mais non pas moi, mais Christ qui vit en moi; et la vie que je vis maintenant dans la chair, je la vis par la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est donné Lui-même pour moi" (Gal. 2:20). La foi est l'élément qui nous "cimente" à l'expérience de Christ; quelque chose de plus intime que la sympathie nous unit à Lui et Sa mort au péché et à la peur, devient notre mort au péché et à la peur. Cette identification est aussi révélée dans l'expression de Paul : "Si un seul est mort pour tous, alors tous sont morts" (2 Cor. 9:14). Dans ce sens tous moururent avec Lui et, par la foi, nous expérimentons sa mort et sa victoire sur l'ennemi. La foi nous permet de ressentir ce que Jésus ressentit quand Il connut l'expérience de la croix. La foi entre réellement dans son amour et c'est ainsi que la peur est expulsée de notre coeur.

La Bible n'enseigne pas que le fait que Christ se soit substitué à nous, nous dispense de comprendre et d'apprécier ce qu'Il a souffert pour nous. II demanda à ses disciples assoupis de "veiller une heure avec Lui". Et Il fut déçu qu'ils aient si peu d'intérêt pour son épreuve car ils étaient comme des enfants à l'heure la plus grave de l'histoire de cette terre au comble de l'agonie de leur Maître (voir Mat. 26:40). Plus nous pouvons étroitement nous identifier à Lui en cette "heure" où ll vainquit la peur, plus complète sera notre libération dela peur. Toute personne vraiment crucifiée avec Christ méprise la peur.

Puisque Satan est l'auteur de la peur et emploie la terreur comme une de ses armes les plus efficaces pour tenter de renforcer notre docilité à sa volonté, il est évident qu'il veut nous cacher la vérité de la découverte de la croix de Christ. C'est là que Satan fut "jeté en bas" (Apoc. 12:10). Un de ses principaux mensonges est qu'il nous est impossible de comprendre ce qui arriva quand Christ mourut pour nous. Il veut que nous nous contentions de comprendre insuffisamment ce que sa mort signifie. ll est vrai qu'en tant qu'êtres limités que nous sommes, nous ne pouvons jamais apprécier pleinement le sacrifice de Christ. Mais être satisfait de ne pas croître dans notre compréhension et appréciation est une erreur. Notre intelligente identification avec Christ dans sa mort rend possible notre participation à sa conquête de la peur et de la mort.

Non seulement Christ est assoiffé d'une étroite amitié avec nous, mais Il est déçu quand nous faisons peu d'efforts pour apprécier ce qu'il Lui en a coûté de nous racheter. Combien, vous devriez le comprendre, si vous avez risqué votre vie pour sauver quelqu'un que vous aimez, alors qu'il vous remercie avec désinvolture, et apprécie votre geste comme si cela ne valait "pas un sou". Une des raisons pour lesquelles beaucoup sont encore esclaves de la peur, c'est qu'ils ne comprennent pas assez et n'apprécient pas suffisamment le sacrifice de Christ sur la croix.

2. Notre foi personnelle en Christ doit rendre possible notre partage avec Lui de sa victoire sur la peur. Nous savons tous combien nous tendons à nous identifier avec un acteur au cours d'un spectacle dramatique. Beaucoup de gens vont si loin dans cette identification qu'ils pleurent sans honte par sympathie avec l'acteur en difficulté. Il n'y a pas de salut dans le fait de partager les souffrances de jésus, mais "quand nous voyons Jésus" dans son sacrifice et son agonie pour nous, alors c'est le salut. L'identification avec Lui apporte la santé à l'âme. Le programme de la bataille de Christ pour vaincre la peur et la mort est décrit dans le passage suivant

"Mais Celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'Il a soufferte, afin que par la grâce de Dieu, Il souffrît la mort pour tous."

Il convenait en effet que celui pour qui et par qui sont toutes choses, et qui voulait conduire à la gloire beaucoup de fils, élevât à la perfection, par les souffrances, le Prince de leur salut. Car Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d'un seul. C'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères... Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, ll y a aussi participé Lui-même, afin que, par la mort, Il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et qu'Il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude" (Héb. 2:9-11,14,15).

Si nous devions "ubir" nous-mêmes notre propre mort, son poison nous tuerait pour toujours, car il n'y a pas d'espérance de résurrection après "la seconde mort" (voir Apoc. 2:11 et 20:14). Ainsi, une telle mort contient l'horreur d'une absolue condamnation qui est la destruction de la personnalité humaine. Puisque les êtres humains sont des créatures limitées, ils ne peuvent nullement endurer une destruction totale pour une durée infinie. Avoir une telle pensée serait une contradiction dans les termes eux-mêmes!

C'est la conscience d'être condamné au jugement et privé de lumière et de vie pour jamais qui constitue la douleur réelle de la seconde mort. Jésus "subit" cette mort "pour tout homme", sur la croix, dans les ténèbres. Il devint "malédiction pour nous" (Gal. 3:13). Le sentiment d'être abandonné de son Père, c'était pour Lui une coupe de douleur non adoucie par la plus petite parcelle d'espérance.

Bien que jésus ait craint la mort (Héb. 5:7), il n'est pas juste de dire qu'Il ne céda jamais à cette crainte. Il fit face à la crainte de la séparation éternelle de Dieu et "pour tout homme", ll éprouva l'horreur indicible de sa nature fondamentale, et cependant Il la vainquit totalement.

La Véritable Dimension de l'Amour de Christ Pour Nous.

Avec la plus profonde révérence, nous pouvons dire que Christ, figurativement, alla en enfer et en revint.. L'apôtre Pierre, à la Pentecôte, semble avoir reconnu que c'était là la vraie nature de son sacrifice. "Dieu l'a ressuscité en le délivrant des liens de la mort, car il n'était pas possible qu'Il fût retenu par elle" (Actes 2:24). La version King James du Psaume 16:10 dit : "L'enfer signifie la tombe". Quand Christ "versa son âme à la mort" (Es. 53:12), Il ressentit que son Père l'avait abandonné pour toujours.

Il n'est pas nécessaire pour nous de tenter de reproduire le sacrifice du Christ, car ce serait impossible. Il était le Fils infini de Dieu et notre sacrifice - si nous pouvions le faire n'aurait pas de sens. Nous ne pouvons jamais être des co-sauveurs de nousmêmes. Mais nous pouvons apprécier son sacrifice pour nous. Cela détruit dans nos âmes nos petites motivations mesquines, centrées sur le moi. Stupéfait et admirant l'amour qui a conduit Jésus à la croix, nous " méprisons" nos efforts pour éviter la mort éternelle, par crainte de la punition et pour gagner le ciel en raison des récompenses qu'il offre. Soudain, une motivation entièrement nouvelle étreint notre âme : la passion d'honorer et de glorifier Celui qui nous a sauvés à un prix infini.

Aussi sûrement que le jour succède à la nuit, cette nouvelle motivation chasse la cause de la crainte. Quand la foi nous identifie à Christ, nous ne nous sentons jamais seuls et délaissés car nous avons participé par la foi au combat mortel de Christ avec l'ennemi, à cette heure effroyable du Calvaire.

Christ a construit le pont qui franchit l'abîme de la mort éternelle et maintenant nous le franchissons "en Lui".

Comment AGAPE seul peut faire face à l'épreuve finale?

La prophétie biblique nous dit que la peur et la terreur constituerait l'épreuve finale de "la marque de la bête". Si agréable sera la méthode de tentation mise au point par Satan qu'il emportera dans ses rangs tous ceux qui, à ce moment-là, seront sensibles à la terreur imposée par l'esclavage de la peur. "Et elle fit que tous, petits et grands riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom" (Apoc. 13:16-17).

La société moderne, coupée de son attachement ancestral à la terre et à l'agriculture, entassée dans des grandes mégalopoles vulnérables avec des gens conditionnés par d'habiles programmes de mass média qui mettent en évidence des films d'horreur - tout cela combiné fait que la mort et la menace créent la plus grande peur que l'homme ait jamais connue. Et nous pouvons être certains que l'auteur de la marque de la bête, imaginera une peur spirituelle inspirant la terreur créée par ses contrefaçons diaboliques de faux Christs et de faux Saint-Esprit. Sera incluse dans ce test final la menace imaginaire de la condamnation éternelle de Dieu envers tous ceux qui osent se lever pour défendre la vérité.

La menace de la disette et de l'ostracisme économique et social terrifiera des multitudes qui n'ont jamais appris l'AGAPE en s'agenouillant avec jésus en Gethsémané. Mais il y aura un "reste" qui fera face à cette menace créant la terreur avec un calme sanctifié. Ils sont décrits comme les prémices de ceux qui "ont leur nom écrit dans le livre de vie de l'Agneau depuis la fondation du monde" (vers. 8). La communion avec l'Agneau crucifié est le secret de leur intrépidité. Ils sont aussi identifiés comme ceux qui "gardent les commandements de Dieu" (Apoc. 14:12). La véritable observation du Décalogue est une expérience d'AGAPE, car il est l'accomplissement de la loi" (Rom. 13:10).

3. Jean ajoute une idée sur la façon dont l'amour triomphe de la peur. "Tel Il est, tels nous sommes aussi dans ce monde; c'est en cela que l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement" (Jn 4:17). Sans cet amour, on ne peut que reculer terrifié devant cet ultime jugement. Avec cet amour, il entre sans peur en la présence de Dieu et de ses saints anges, absolument sans honte et sans frayeur. Nous sommes comme les Marines qui ont lutté côte à côté dans les batailles les plus violentes et les plus dangereuses, méprisant leurs périls.

Notre participation, par la foi, avec Christ dans son oeuvre finale a déraciné la peur de nos âmes, parce que la motivation égocentrique a disparu. Ainsi, il ne reste rien dans l'âme que la présence du jugement puisse condamner. "Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde" (Gal. 6:14). La bonne nouvelle de la croix sera une joie sans fin.

Chapitre 5

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Dieu continue d'essayer de nous sauver

Si Dieu tente de nous sauver puis abandonne, lorsqu'Il voit combien nous sommes difficiles, c'est une mauvaise nouvelle. S'il a rendu le chemin vers le ciel difficile et le chemin vers la perdition facile, c'est aussi une mauvaise nouvelle.

Que pensez-vous de Dieu? Posez-vous la question: "Est-il aisé d'être perdu et dur d'être sauvé?" Si vous pensez cela, il est possible que votre idée de Dieu soit malheureusement comme celle de l'homme qui avait un seul talent et l'enterra. A la fin, quand Dieu l'interrogea, il répondit : "Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui amasses où tu n'as pas vanné; j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre" (Mat. 25:24-25).

Aujourd'hui, beaucoup de gens craignent Dieu et Le voient comme un "homme" très "dur" qui rend difficile pour nous d'être sauvés et facile d'être perdus. Si cela est vrai, alors Dieu demeure indifférent quand la vaste majorité des habitants de la terre est destinée à être éternellement perdue, sans être avertie. Il ouvre le chemin de la perdition, comme une large avenue, pour nous faire tomber facilement dans la ruine éternelle. D'autre part, ll cache le chemin du ciel si habilement, avec toutes sortes d'obstacles diaboliques, pour égarer le plus de gens possible. Et Dieu se contente de voir les foules descendre sur la voie glissante de la perdition, tandis que seulement une poignée de gens ont ce qu'il faut pour avancer dans ce labyrinthe et arriver enfin au ciel. Et cela serait supposé être la "bonne nouvelle"?

L'état naturel de l'homme, sauf un miracle marquant, est "l'inimitié contre Dieu" (Rom. 8:7). Quiconque pense qu'il n'a jamais eu ce problème est mal renseigné, car "nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres" (Eph. 2:3). Une bonne façon de commencer, et de chasser cette colère intime hors de notre coeur, est de découvrir la vérité qu'il est vraiment dur d'être perdu et facile d'être sauvé. Dieu a un caractère beaucoup plus aimable que nous ne sommes enclins à le supposer, et Sa bonne nouvelle est bien meilleure que nous ne le pensons.

Jésus répond clairement à nos questions. Cependant, des foules, qui disent croire à la Bible, refusent l'une de Ses plus simples paroles : "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez le repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger" (Mat. 11:28-30). La nature humaine semble déterminée à croire que son joug est lourd. Beaucoup pensent qu'être un vrai chrétien est une entreprise affreusement difficile, un exploit héroïque que seulement quelques personnes peuvent espérer réaliser. Naturellement, une telle idée décourage des foules qui voudraient suivre Jésus.

Voyons la conversion de Paul sur le chemin de Damas. Celui-ci connu sous le nom de Saul, était vraiment acharné avec rage contre les disciples de Jésus, déterminé à lutter contre cette foi jusqu'à ses dernières forces. Il avait de l'argent, une autorité officielle, une opinion publique et une influence ecclésiastique en sa faveur. Pensait-il que ce chemin était "facile"? Peut-être en apparence. Nous pouvons présumer qu'il était sur un toboggan conduisant à la perdition. En effet, le même Jésus, qui nous dit que Son "joug est facile", dit à Saul que le chemin qu'il suivait actuellement était "dur".

Voici comment Paul décrit son expérience : "Je me rendis à Damas, avec l'autorisation et la permission des principaux sacrificateurs. Vers le milieu du jour, à roi (le roi Aggripa), je vis en chemin resplendir autour de moi et de mes compagnons, une lumière venant du ciel dont l'éclat surpassait celui du soleil. Nous tombâmes tous par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque: "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il te serait dur de regimber contre les aiguillons. Je répondis : Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit: Je suis Jésus que tu persécutes" (Act. 26:12-15).

L'amour persévérant de Dieu

Le fait est que Dieu aimait vraiment Saul. Le pauvre homme était acharné, mais des obstacles furent placés sur la route supposée allant à la perdition, non pas celle du ciel! Saul rencontra toutes sortes de difficultés intimes qui rendaient sa route "difficile". Le Saint-Esprit l'aimait tellement que, sans cesse, Il lui inspirait la conviction du péché. Jour et nuit, Paul sentait "l'aiguillon" : " Ce que tu fais est mauvais, Saul. Arrête! Fais demi-tour! Ton avenir est en danger!"

Le Saint-Esprit ne permit pas à Saul de glisser vers la perdition sans en être empêché. Pour continuer sa lutte folle contre Christ, Saul aurait eu à réprimer toutes ces convictions et incitations du Saint-Esprit. Le Seigneur aimait tellement Saul, qu'Il fit que ce soit "dur" pour lui de se détruire.

Quand Saul devint l'apôtre Paul, il n'oublia jamais la leçon. II avait découvert la "bonne nouvelle". Et le Seigneur ne nous aime pas moins que cet homme rebelle autrefois. Christ est la "véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme" (Jn 1:9). Le Saint-Esprit ne limite pas cette bonne oeuvre à seulement une poignée de favorisés, mais "il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement" (Jn 1:8). "Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité" (1 Tim. 2:3- 4).

Comme un exemple de la "bonne nouvelle" irrépréhensible de Paul, considérons un de ses passages qui est habituellement mal interprété pour dire le contraire de ce que Paul voulait exprimer : "Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez" (Gal. 5:17).

Il y a deux façons de comprendre cela : 

(1) Le mal que la chair nous pousse à faire est si fort que même le Saint-Esprit est incapable de nous aider et nous "ne pouvons simplement pas faire les (bonnes) choses que... nous voudrions faire", ou 

(2) le bien que le Saint-Esprit incite le croyant à faire devient une motivation si puissante que la chair perd son contrôle tyrannique sur lui, et le Saint-Esprit empêche le croyant en Christ de "faire" les choses mauvaises qu'il "serait" autrement "programmé" de faire.

La première explication est une mauvaise nouvelle. Tant que l'on a à vivre dans la "chair", on est condamné à la défaite continuelle. C'est ce que beaucoup se sentent forcés de croire. Leur expérience semble renforcer constamment cette idée, car ils voient la "chair" toute puissante. L'amour illicite, la sensualité, le tabagisme, l'alcoolisme, la drogue et le matérialisme repoussent l'Esprit ; et la tentation les fait s'effondrer à maintes reprises. L'amour du Seigneur se manifeste certainement en leur faveur. Il sait combien de fois, ils ont mouillé leurs oreillers de larmes en revoyant leurs manquements de la journée.

D'autre part, la deuxième explication apparaît comme la meilleure bonne nouvelle que nous puissions imaginer. Le Saint-Esprit agit actuellement "contre la chair". Tandis que nous pouvons avoir l'impression que des obstacles gênent notre chemin vers le ciel, le rendant aussi difficile que possible, la réalité est qu'Il dresse des obstacles sur la route nous conduisant à la perdition. Il est plus fort que la "chair". A chaque instant, chaque jour, il manifeste Son influence "contre la chair", contre ces incitations de notre nature pécheresse, et, avec notre consentement, les fait toutes échouer complètement. Il passe autant de temps avec chaque personne, dans ce combat constant contre le mal, que si cette personne était la seule sur la terre.

Laquelle de ces deux explications est correcte?

Selon le contexte, la Bible dit sans hésitation "la bonne nouvelle numéro un", car elle seule s'harmonise avec l'affirmation de Jésus : Mon Joug est "facile". C'est parce que Jésus sait que la puissance du Saint-Esprit soulève le lourd poids et Il nous assure que Son fardeau est léger.

Mais, ne soyons pas dupés en pensant qu'après la conversion, notre nature de péché ne nous incitera plus jamais à faire le mal. On n'a pas "la chair sainte" aussi longtemps que nous sommes dans ce monde de péché. Une personne, véritablement convertie, est toujours tentée et peut-être même plus qu'avant. Jésus Lui-même "a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché" (Héb. 4:15), et y a-t-il quelqu'un de meilleur que Lui? Celui qui suit Christ a la même chair de péché qu'Il a toujours eu, mais il n'est plus un esclave pour "accomplir les désirs de la chair" (Gal. 5:16). Il est maintenant "conduit par l'Esprit" (vers. 18) dans une nouvelle "liberté" (vers. 1).

Nous avons, à nos côtés, Celui qui est plus qu'un Sauveur en titre seulement : "Car - chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, - Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, et cela afin que la justice de la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit" (Rom. 8:3-4).

Nous pouvons nous dire : "Comment n'ai-je pas su cela avant? J'ai perdu des années sans comprendre!" Un ennemi a établi un plan pour obscurcir le pur et vrai Evangile, et l'a déformé en mauvaise nouvelle.

Si l'on commence un peu à voir Dieu présent à nos côtés, comme on ne l'a jamais imaginé, soyons heureux de cette révélation.

Presque tout le monde, de nos jours, a le sentiment que la Télévision est plus puissante que les réunions de prière le leurre du monde a plus d'attrait que le service de Dieu. Comme un faible message lointain, pourtant émis par une station de radio proche et puissante, le Saint-Esprit semble à peine capable de se faire entendre, comparé à l'attrait du monde. Mais Paul dit Non: "Or, la loi est intervenue pour que l'offense abonde, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné avec la mort, ainsi la grâce règne par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur" (Rom. 5: 20-21).

Avant que nous ne comprenions l'Évangile, Paul dit: "Le péché a régné" en roi, repoussant la puissance de la grâce comme Saul regimbant contre "l'aiguillon". Mais quand nous comprenons l'Évangile, la grâce règne en reine et repousse la puissance du péché. Cela doit être vrai car, s'il n'y a pas plus de puissance dans la grâce que dans la tentation, jean aurait tort quand il dit : "Car tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde; et la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi" (1 Jn 5:4). Et alors, l'Évangile ne pourrait pas être la bonne nouvelle.

Rappelons-nous que le combat n'est jamais le même, mais la grâce abonde "beaucoup plus", (surabonde). Il est littéralement vrai que "si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles" (2 Cor. 5:17). Nous avons un nouveau Père, de sorte que la puissance agissant en nous pour le bien est plus forte que nos tendances à faire le mal, d'autant plus que notre Père Céleste est plus grand que nos parents terrestres.

Une découverte formidable

La merveilleuse vérité de la Bible est que Dieu prend l'initiative de nous sauver. II ne se tient pas en arrière, comme beaucoup le pensent. Ses armes divines ne se retirent pas, d'une manière désintéressée, pendant que nous nous vautrons dans notre misère. ll n'est pas en train de se dire : "Eh bien, j'ai fait ma part, il y a longtemps, c'est votre tour maintenant. Vous devez en prendre l'initiative. Si vous voulez être sauvés, venez et travaillez ardemment pour cela. Si cela vous semble dur; c'est que vous n'avez tout simplement pas ce qu'il faut pour obtenir le ciel."

Non. Mille fois non! Mais beaucoup ont cette opinion au sujet de Dieu. Et certains timides et craintifs pensent: Dieu a beaucoup de braves personnes prêtes à prendre ma place. Il n'a pas besoin de moi et je ne suis même pas réellement sûr qu'Il veuille de moi.

Au contraire, Paul veut que nous voyions la divine initiative à l'oeuvre en notre faveur : "... méprises-tu les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance?" (Rom. 2:4).

La version moderne dit : "Il tente de vous conduire à la repentance". La bonté de Dieu vous prend actuellement par la main, pour cela, aussi sûrement que le pompier essaye de sortir une victime d'un immeuble en feu. Si vous ne Lui résistez pas obstinément, vous serez conduit vers le ciel tout au long du chemin.

Parfois, nous prions douloureusement pour un ami égaré, persuadé que nous devons supplier le Seigneur de se réveiller et de faire quelque chose. Nous semblons croire qu'Il est de mauvaise volonté jusqu'à ce que nous touchions Sa pitié, d'une manière ou d'une autre. Mais la bonté de Dieu agit déjà, conduisant l'être aimé à la repentance. La difficulté est que, souvent, nous contrecarrons ce qu'Il tente de faire car nous n'avons pas compris la bonté, la miséricorde et la patience du Seigneur dans leurs véritables dimensions. Nous entassons des pierres d'achoppement sur le chemin vers le ciel de la personne que nous aimons. Nous ne réalisons pas combien notre égoïsme et nos contradictions empêchent les autres d'accéder à Dieu ou obscurcissent leurs concepts de Son caractère qui doit se révéler en nous.

En réalité, tout le monde ne se repent pas. Pourquoi? Certains "méprisent" cette bonté de Dieu. Ils repoussent cette aide d'une manière obstinée. Aussi, en 1892, un écrivain inspiré a compris cette formidable révélation et l'a très bien exprimée dans un petit livre qui a été imprimé en 101 langues

"Le pécheur peut résister à cet amour, refuser d'être attiré à Christ; mais s'il ne résiste pas, il sera attiré à jésus. La connaissance du plan du salut le conduira au pied de la croix dans la repentance pour ses péchés." (Ellen G. White, Le meilleur Chemin, p. 25).

C'est une idée révolutionnaire pour beaucoup de gens qui ont supposé qu'ils devaient prendre l'initiative et faire quelque chose s'ils voulaient être sauvés. Pour eux, cette idée semble mettre la charrue avant les boeufs - si l'on arrête de résister, on sera sauvé! Mais aussi révolutionnaire qu'elle soit, c'est la "bonne nouvelle" de l'Évangile, car elle présuppose l'amour actif et persistant de Dieu. Cela nous transporte dans de magnifiques pensées comme celle-ci de Paul: "Or, aussi longtemps que l'héritier est enfant, je dis qu'il ne diffère en rien d'un esclave, quoiqu'il soit le maître de tout; mais il est sous des tuteurs et des administrateurs jusqu'au temps marqué par le père. Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des principes élémentaires du monde ; mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi afin qu'il rachète ceux qui étaient sous la loi, afin que nous recevions l'adoption" (Gal. 4:1-5).

Cette idée incroyable fait apparaître la réalité du vrai caractère d'amour de Dieu. Il considère tous les hommes comme des héritiers potentiels de Son "royaume", niais "avant que cette foi vienne" à nous individuellement, dans notre expérience de la compréhension, nous sommes comme l'enfant du propriétaire millionnaire commandé par de simples esclaves. Nous devenons majeurs quand nous saisissons la vérité par la foi. Jusque là, nous restons "prisonniers" et la loi est un "pédagogue" qui nous amène vers le Sauveur. Et ce que l'on n'apprend pas aisément par la foi, par Sa grâce, on l'apprend plus durement par la discipline. Toutes ces attentions d'amour infini sont prodiguées en notre faveur, individuellement, afin de nous conduire à Christ pour pouvoir "être justifiés par la foi"!

Dieu a un "grand cercle"

ll est si facile pour nous, humains naïfs, de concevoir le Seigneur en train de tracer un cercle et d'en exclure les mauvaises personnes. Mais ceci n'est pas vrai. Il trace un grand cercle pour les y inclure - du moins, jusqu'à ce qu'elles Le rejettent par une interminable résistance. Le Seigneur considère les perdus, non comme des loups à tuer le plus tôt possible, mais comme des brebis égarées et des héritiers potentiels de Son domaine. Sa grâce persiste en se frayant un "chemin" pour les atteindre. Quel dommage que tant de personnes, dans l'église, ne comprennent pas ce concept et, par conséquent, traitent les gens "non sauvés" comme s'ils étaient des loups! L'église a à peine commencé a aimer comme Dieu aime!

Etre "justifié par la foi" est quelque chose de si merveilleux que notre esprit commence tout juste à le réaliser. Cela devrait nous donner envie de monter sur les toits et d'annoncer la bonne nouvelle à tout le monde. La mort de Christ sur la croix est pour tout pécheur, un sacrifice pour son salut. Dieu n'est aigri contre personne. Et ce "don" est "hors de toute proportion" avec le péché, qui est "largement surpassé par la grâce de Dieu" (Rom. 5:15). Ainsi, il n'y a pas de raison pour que "tous les hommes" ne soient pas sauvés sauf s'ils refusent la grâce de Christ et rejettent le "don" du salut avec mépris.

Dans sa même lettre, Paul va plus loin et dit que "Dieu a donné à tout homme la mesure de la foi" (Rom. 12:3). Ainsi, 

(a) Dieu a apporté la justification pour "tous les hommes" par le sacrifice de Son fils, et 

(b) Il a donné "à tout homme la mesure de foi" pour s'approprier cette justification. Est-ce que chacun a dit "oui" et a exercé cette foi donnée pour lui?

Qu'est-ce que Dieu aurait pu faire de plus?

La conclusion est que si quelqu'un est finalement perdu, ce sera à cause de son rejet persistant de ce que Dieu a déjà fait pour le sauver. Et si quelqu'un est sauvé, ce sera parce qu'il a cessé de résister à l'initiative de Dieu pour le sauver!

C.S. Lewis exprime cette idée dans son livre "Le Grand Divorce". Il présente cela comme une parabole, imaginant la Cité Céleste comme une simple voie de bus conduisant loin de l'enfer, et tous en enfer souhaitant dire qu'ils y sont les bienvenus. Mais, quand ils viennent en visite, ils ne peuvent rester en place. Même les brins d'herbe leur coupent les pieds comme des couteaux! Il veulent reprendre le bus pour l'enfer aussi vite que possible. Les perdus se ferment les portes du ciel. Ce n'est pas par un décret arbitraire de Dieu, mais par leur propre volonté de ne pas y être heureux, qu'ils aboutissent hors de la Cité céleste.

Finalement, donc, si quelqu'un est sauvé ou perdu, cela dépend de son choix, de la réponse qu'il choisit de donner à ce que Dieu a déjà fait. A la lumière de l'amour de Dieu, révélé à la croix, même le choix d'être sauvé devient "facile". Oui, si l'on ignore la croix de Christ, on doit admettre qu'il devient affreusement dur de Le suivre. La source des motivations tarit et la tentation du mal devient un attrait irrésistible. Le Sauveur devient "un rejeton qui sort d'une terre desséchée", et Son Evangile ne contient "ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n'a rien pour nous plaire" (Es. 53:2).

Mais si nous voyons la grâce sans mélange de Christ, le choix de porter la croix avec Lui devient facile. L'amour de Christ pousse celui qui attache du prix à ce qu'Il a fait et qui choisit d'y répondre.

Quel rôle avons-nous à jouer?

On peut se demander, Jésus n'a-t-Il pas dit : "Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite?" (Luc 13:24). "N'avons-nous pas à résister jusqu'au sang en luttant contre le péché?" (Héb. 12:4). Oui, nous sommes en conflits incessants avec la tentation. Nous sommes des soldats dans une bataille. Mais, nous n'avons jamais à lutter seuls. Nous sommes unis à Christ sous un joug - ll le tire et notre tâche est de coopérer avec Lui, et de cesser de résister. "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ" (Phil. 2:5). Notre rôle est extrêmement important, car Dieu ne forcera jamais une personne à être sauvée contre son gré.

Notre part, dans le processus du salut, est soigneusement mise en avant de la manière suivante : "Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ" (Phil. 2:5). "Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos coeurs. Et soyez reconnaissants. Que la parole de Christ demeure en vous dans toute sa richesse; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos coeurs en vertu de la grâce" (Col. 3: 15-16). C'est comme si Dieu nous prenait par la main et nous tirait, en disant

"Allons au ciel!" Ne Lui résistons pas, ne fuyons pas.

C'est une joie pour un élève d'avoir un bon professeur qui rend les devoirs faciles. Notre Sauveur est aussi notre professeur : "Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la piété, en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur jésus-Christ. Il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par Lui et zélé pour les bonnes oeuvres" (Tite 2:11-14).

Ce mot "non" peut sembler être le mot le plus dur que nous n'ayons jamais prononcé, mais, même ici, Dieu ne nous abandonne pas pour nous laisser aller tout seul en trébuchant. "La grâce de Dieu" nous enseignera comment dire "non" comme il faut! Pouvez-vous imaginer une meilleure nouvelle que celle-ci? Le secret que nous devons apprendre est de se rappeler comment Christ "s'est donné sur la croix pour nous afin de nous racheter!"

Notons aussi qu"'Il s'est donné Lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par Lui et zélé pour les bonnes oeuvres" (Tite 2:14). "Car c'est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir" (Phil. 2:13). Laissons-Le faire!

Notre propre effort est, bien sûr, inutile sans la grâce de Christ. Mais, si nous ne perdons pas de vue qu'Il est avec nous, notre rôle est toujours facile.

Est-ce que Sa part fut facile pour Lui à Gethsémané ou sur Sa croix? Non, Sa lutte intérieure, dans le jardin et sur la croix, fut si dure et si violente qu'Il transpira des gouttes de sang. Et même Son coeur se rompit dans Son agonie finale. Cela veut-il dire qu'Il nous a menti en déclarant: "Mon fardeau est léger?"

Non. Le fardeau dont Il parle dans Matthieu 11:30, est simplement celui que nous portons; le Sien fut infiniment lourd. La foi, qui agit par l'amour, (voir Gal. 5:6) rend notre fardeau léger pour nous à porter, car nous attachons du prix au poids qu'il fut pour Lui.

Donc, la seule chose difficile, afin de le suivre, est le choix de renoncer à notre moi pour être "crucifié avec Christ" (Gal. 2:20). Cependant, nous ne sommes jamais appelés à êtres crucifiés seuls - mais seulement avec Lui. Il est infiniment plus facile, pour nous, d'être crucifiés avec Christ, qu'il ne le fut, pour Lui, d'être crucifié seul pour nous.

Même si cela semble toujours douloureux, n'oublions jamais qu'il demeure beaucoup plus dur de continuer à lutter contre un amour comme celui-là et à repousser le Saint-Esprit qui nous conduit, d'une façon persistante, pour finalement être malheureusement perdu.

Chapitre 6

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Vous êtes prédestinés à être sauvés

Il y a des gens qui, actuellement, croient sérieusement que Dieu prédestine certains à être sauvés et d'autres à être perdus, sans tenir compte de ce qu'ils souhaitent réellement. Cela est décourageant pour eux; ils trouvent difficile de croire que Dieu les choisirait pour faire partie des quelques élus. Celui qui pense faire partie des malchanceux va faire l'une de ces deux choses : vivre dans le désespoir ou s'abandonner à une vie de débauche.

Si une telle doctrine de prédestination était vraie, on peut difficilement imaginer une plus mauvaise nouvelle que celle de subir un rejet irrévocable de la part de Dieu. Pour comble de malheur, ceux qui ont cru en une telle prédestination croient habituellement que les perdus malchanceux vont rôtir et grésiller consciemment dans de terribles flammes, pour toute l'éternité, se tordant et hurlant dans l'horreur. Tout cela pendant que le Dieu vengeur, qui les a envoyés là, les regarde en inclinant la tête en signe d'approbation.

La Bible dépeint un portrait de Dieu infiniment plus beau que celui-là. La Bible nous instruit sur la prédestination et, quand nous l'examinons, nous découvrons que c'est complètement différent de ce que certaines personnes supposent. Dieu a prédestiné tout le monde à être sauvé. Et le seul chemin par lequel quelqu'un peut être perdu, c'est de s'opposer à ce que Dieu a déjà établi en sa faveur. En d'autres termes : détruire le salut que le Seigneur a déjà accompli pour lui.

Voyons ce que la Bible dit à ce sujet: "Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité" (1 Tim. 2:3-4). Mais, Dieu fait plus que de simplement vouloir que tous soient sauvés. Il fait quelque chose pour provoquer cela. Jésus dit que, grâce à la croix, ll atteindrait et toucherait "tous les hommes". "Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. - En parlant ainsi, ll indiquait de quelle mort ll devait mourir" (Jn 12:32-33). II est "la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme" (Jn 1:9). Dieu tire ou pousse les hommes gentiment, car ll ne veut forcer personne contre sa volonté ; mais Il est ferme et obstiné. Je suis sûr qu'il n'y a aucun être humain moral et responsable, n'importe où dans le monde, pouvant lire ou entendre ces mots, et qui n'a pu être éclairé par cette Lumière et sentir sa puissance d'attraction.

"Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ! En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui; Il nous a prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté". "En lui nous sommes aussi devenus héritiers, ayant été prédestinés suivant le plan de Celui qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté" (Eph. 1: 3-5, 11). Paul n'indique pas que quelqu'un est exclu ou prédestiné à être perdu. Il veut dire que tous les êtres humains sont choisis par Dieu s'ils accueillent la bonne nouvelle.

Dieu voit les choses avant qu'elles n'arrivent, et ll connaît les gens avant leur naissance. Quand Jérémie arriva à comprendre combien Dieu l'aimait, le Seigneur lui dit: "Avant que je ne t'aie formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu ne sois sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations" (Jér. 1:5).

De la même façon, Dieu a "fixé" que chacun soit sauvé et Son Saint-Esprit agit pour amener "tous les hommes... à la connaissance de la vérité" (1 Tim. 2:4). Cela ne signifie pas que tout le monde sera finalement sauvé. C'est triste à dire ; beaucoup seront perdus, mais ce ne sera pas la faute de Dieu, ni parce qu'Il les rejette.

La bonne nouvelle s'exprime puissamment en ces mots: "Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'Il a connus d'avance, Il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin que son Fils soit le premier-né de beaucoup de frères. Et ceux qu'Il a prédestinés, Il  les a aussi appelés ; et ceux qu'Il a appelés, Il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, Il les a aussi glorifiés." Que dirons-nous donc à l'égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui?"

Qui accusera les élus de Dieu? C'est Dieu qui justifie! Qui les condamnera? Christ est mort; bien plus, Il est ressuscité, ll est à la droite de Dieu, et ll intercède pour nous! Qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée? Selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.

Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur" (Rom. 8:28-39).

Y a-t-il ici un secret, écrit en petits caractères, qui exclut les malchanceux à l'égard de cette bonne nouvelle? Non. Paul suppose simplement que le lecteur, comme lui, réponde à cet amour merveilleux de Dieu. Si nous ne résistons pas, nous faisons partie de la famille. L'heureuse nouvelle est que ceux qui répondent et acceptent sont "prédestinés" à être changés en personnes absolument magnifiques, "conformes à la similitude de son Fils!" La prédestination est progressive.

Les Ecritures ne disent-elles pas quelque chose au sujet de Dieu jouant un mauvais tour à Pharaon, et endurcissant son pauvre coeur de roi, afin qu'il ne puisse pas se repentir? Dans Exode 4:21, nous lisons que le Seigneur dit à Moïse: 

"En partant pour retourner en Egypte, vois tous les prodiges que je mets en ta main : tu les feras devant Pharaon. Et moi, j'endurcirai son coeur, et il ne laissera point aller le peuple." Il y a neuf autres textes similaires où le Seigneur devait endurcir le coeur du roi ou le rendre rebelle. A première vue, cela semble donner une mauvaise opinion contre le Seigneur.. Mais, il y a aussi dix textes qui disent que Pharaon endurcit son propre coeur. Par exemple : 

"Et les magiciens dirent à Pharaon : C'est le doigt de Dieu! Le coeur de Pharaon s'endurcit, et il n'écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l'Éternel avait dit" (Exode 8:15). Même les païens, plusieurs années plus tard, admettent que "les Egyptiens et Pharaon ont endurci leur coeur" (1 Sam. 6:6). Quand Dieu dit: "J'endurcirai son coeur", Il voulait dire qu'Il en retirerait la douce influence de Son Saint-Esprit et qu'Il laisserait le roi satisfaire ses sentiments de rébellion qu'il avait choisis, autant qu'il le désirerait. Dieu dirigea Son "projecteur" sur Pharaon pour nous montrer à tous l'affreuse réalité de ce que l'on peut devenir si l'on résiste au Saint-Esprit. C'est comme une terre desséchée sous un soleil éclatant. La seule manière de la garder humide est de l'arroser. Pharaon fut laissé à son endurcissement parce que c'était ce qu'il voulait. En rejetant la pluie de Dieu, l'argile de son coeur s'endurcit. C'est un processus naturel qui se réalisa dans le coeur du roi comme résultat de son choix, selon les lois universelles établies par Dieu.

L'apôtre Paul comprit ce qui arriva à Pharaon: "Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? Loin de là! Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde et j'aurai compassion de qui j'ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. Car l'Écriture dit à Pharaon : Je t'ai suscité à dessein pour montrer en toi ma puissance, et afin que mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, Il fait miséricorde à qui Il veut, et Il endurcit qui Il veut.

"Tu me diras : Pourquoi blâme-t-il encore? Car qui est-ce qui résiste à sa volonté? O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu? Le vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a formé : Pourquoi m'as-tu fait ainsi? Le potier n'est-il pas maître de l'argile, pour faire avec la même masse un vase d'honneur et un vase d'un usage vil?" (Rom. 9:14-21).

Ne faisons pas dire à Dieu ce qu'Il n'a pas dit. Le "potier" ne fait jamais un vase pour le briser ou pour le jeter. Jérémie dit qu'un potier prudent, (et sûrement que le Seigneur est prudent!), ne va pas laisser de côté un vase sur le tour, mais le transformer en quelque chose d'utile. "Lève-toi et descends dans la maison du potier; là, je te ferai entendre mes paroles. Je descendis dans la maison du potier, et voici, il travaillait sur un tour. Le vase qu'il faisait ne réussit pas, comme il arrive à l'argile dans la main du potier; il en refit un autre vase, tel qu'il trouva bon de le faire. Et la parole de l'Éternel me fut adressée en ces mots : Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d'Israël? dit l'Éternel. Voici, comme l'argile est dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël!" (Jér.18:2-6). Ce ne fut jamais le plan de Dieu que Pharaon soit un homme perdu. Mais, parce qu'il choisit le chemin de la rébellion, Dieu permit qu'il soit un exemple marquant de ce que l'on fait de soi quand on résiste au Saint-Esprit. Au travers de la tragédie de Pharaon, dans son cheminement depuis sa première obstination jusqu'à la rébellion et l'amertume, Dieu fut patient et miséricordieux, comme le dit Paul:

"Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère prêts pour la perdition, et s'Il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu'Il a d'avance préparés pour la gloire? Ainsi, ll nous a appelés, non seulement d'entre les Juifs, mais encore d'entre les païens" (Rom. 9:22-24).

Au jour du jugement, Pharaon ne dira pas à Dieu:

"C'est ta faute. Tu as endurci mon coeur!" Dieu lui répondrait alors calmement : "Tu aurais pu être un vase d'honneur, mais je t'ai laissé suivre ton propre chemin que tu as choisi."

La "bonne nouvelle" nous dit que Dieu a accordé à "tout homme" le pardon total et la bienvenue dans Sa famille, si seulement il veut accepter cette bonne nouvelle. "N'aie donc point honte du témoignage à rendre à notre Seigneur, ni de moi son prisonnier. Mais souffre avec moi pour l'Évangile, par la puissance de Dieu; ll nous a sauvés, et nous a adressé une sainte vocation, non à cause de nos oeuvres, mais selon son propre dessein, et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant les temps éternels, et qui a été manifestée maintenant par la venue de notre Sauveur Jésus-Christ, qui a réduit la mort à l'impuissance et a mis en évidence la vie et l'immortalité par l'Évangile" (2 Tim. 1:8-10). Nous ne pouvons pas réécrire les mots de Paul à sa place. Christ a "aboli la mort". Du moins, si un homme subit la douleur de la seconde mort, ce sera contre la volonté et le fait de Dieu, car la punition est spécifiquement "préparée pour le diable et ses anges" (Mat. 25:41) qui ont contrecarré le salut préparé d'avance, comme Saul l'a fait au début.

L'une des idées les plus explosives, dans la bonne nouvelle de Dieu, c'est la grâce Elle est présentée comme pleine de bonté à celui qui la mérite le moins et elle s'adresse à tout le monde. "Car la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes. a été manifestée" (Tite 2:11). Voilà le vrai sens de ce texte qui montre combien la "bonne nouvelle" est bonne. Paul dit aussi : "Ainsi donc, comme par une seule offense la condamnation a atteint tous les hommes, de même par un seul acte de justice la justification qui donne la vie s'étend à tous les hommes" (Rom. 5:18).

La version King James dit: "Le don gratuit est accordé à tous pour la justification de la vie." Il y a quatre façons par lesquelles on a essayé de comprendre ce texte:

(1) La "justification" signifie ce qu'elle dit, mais "tous les hommes" ne signifie pas ce que ces mots disent. Christ est mort seulement pour les élus. C'est la prédestination calviniste qui nie ce que dit Paul. 

(2) "Tous les hommes", cela signifie ce qu'il dit, mais 1"'acquittement" ou la "justification" ne signifient pas ce qui est dit. Christ a seulement fait une provision pour la justification alors qu'Il garde les "cartes en stock" à l'encontre de "tous les hommes", jusqu'à ce qu'ils fassent quelque chose de bon en premier. Cela contredit aussi l'Évangile. 

(3) "Tous les hommes", cela signifie ce qui est dit et la "justification" signifie aussi ce qu'elle dit : donc tout le monde va être sauvé, qu'il le veuille ou non. C'est l'universalisme, mais le reste de la Bible contredit cette fausse supposition. La triste vérité est que beaucoup seront perdus à la fin. 

(4) "Tous les hommes", cela signifie ce qui est dit et la "justification" signifie ce qu'elle dit : l'acquittement s'est réalisé à la croix pour tous. Mais cet acquittement peut être repoussé, rejeté et annulé par le choix entêté du pécheur de ne pas croire. Voilà la vraie compréhension biblique de ce verset. L'enthousiasme de Paul a-t-il pu dépasser son bon sens? "Car Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu'Il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui" (Jn 3:16-17). Son sang fut "répandu pour beaucoup" (Mat. 26:28). Il donna Sa "chair... pour la vie du monde" (Jn 6:51).

"Ah, oui," dira-t-on, "vous voyez l'astuce? ll faut faire quelque chose de terriblement difficile pour la plupart d'entre nous il faut croire."

Qu'est-ce que Dieu Pouvait Faire de Plus?

La Bible répond d'une façon encourageante à cette objection:

"Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de n'avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun" (Rom. 12:3). Si Dieu a donné à tous cette "mesure" de foi arbitrairement, cela confirmerait la calomnie de la prédestination à l'égard de son caractère car cela montrerait qu'Il recevrait au ciel seulement Ses préférés et qu'Il claquerait la porte au nez des autres. Mais, non seulement, ll a donné le Sauveur à "tout homme", mais, avec ce don, Il a ajouté "la mesure de foi" nécessaire pour Le recevoir. Cela veut dire que chacun est responsable de ce qu'il fait du don du salut placé dans ses mains. "Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu" (Eph. 2:8).

Ainsi, la seule façon d'être perdu est de rejeter ce don fait par grâce si gratuitement. "Et ce jugement c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises" (Jn 3:19). Cette préférence implique un choix personnel. En d'autres termes, personne ne peut être perdu à cause de ses péchés passés, car Dieu a prévu la justification pour nous tous. Le perdu la rejette, ayant référé s'attacher au péché. Cela pourrait être une série de choix inconscients, mais le jugement révélera finalement comment chaque perdu a méprisé, encore et encore, cette Lumière qui éclaira son âme enténébrée.

J'aime la manière dont un auteur l'a exprimé:

"Tout le long du chemin qui conduit à la mort, il y a des souffrances et des peines, il y a des chagrins et des déceptions, il y a des mises en garde. Dieu, dans Son amour, a rendu difficile pour l'insouciant et l'obstiné de se détruire" (Ellen G. White, Pour une Vie Meilleure, p. 161).

Plus que cela, par le Saint-Esprit, le Sauveur se tient à côté de chacun de nous, quand nous empruntons cette large voie de la mauvaise direction, nous poussant constamment vers le droit chemin et le sentier béni de la vie éternelle. "Et quand Il sera venu, Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement" (Jn 16:8). Il ne se fatiguera jamais de Sa tâche et ne nous laissera pas dans notre mauvaise voie, sauf si nous Le repoussons comme Pharaon le fit.

Un ancien chant dit quelque chose de vrai:

Et une nouvelle fois, la scène fut changée,
la nouvelle terre semblait être;...
Je vis la Sainte Cité à côté de la mer.
La lumière de Dieu éclairait les rues,
les portes étaient grandes ouvertes.
Et tous ceux qui le désiraient pouvaient entrer,
et personne n'était rejeté.

Autrement dit, Dieu vote pour nous. Il nous a tous élus pour être sauvés. Notre rôle est de dire "oui", de croire, de laisser le SaintEsprit attendrir doucement notre coeur et d'apprécier l'amour de Dieu qui nous a rachetés.

Rappelons-nous, bien sûr, que le Seigneur ne nous forcera pas à L'aimer ni à L'accueillir. Il a trop de délicatesse pour utiliser la contrainte. S'Il forçait tout le monde à être sauvé, beaucoup seraient malheureux dans un environnement où l'esprit prédominant est une reconnaissance sincère envers l'Agneau pour Son sacrifice. Si, par accident, une personne rebelle se trouvait dans la Cité céleste, elle se dirigerait vers la sortie la plus proche.

Quand nous voyons ce qui arriva à la croix, le genre d'amour qui poussa Christ à faire ce qu'Il fit, tous ceux qui disent que c'est dur de Lui obéir, dur de tout Lui donner, dur de s'abandonner à Lui, deviennent ridicules. C'est seulement notre aveuglement pitoyable devant l'immense Lumière, qui a toujours brillé dans toute l'éternité, qui nous fait imaginer un instant que nous sacrifions quelque chose quand nous donnons tout à Christ. La justification par la foi ne peut jamais produire moins qu'une totale obéissance. Considérons encore les dimensions de ce sacrifice:

"Que dirons-nous donc à l'égard de ces choses? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui L'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-Il pas aussi toutes choses avec Lui?" (Rom. 8:31-32).

Comment, nous qui apprécions un tel amour, pouvons-nous ne pas Lui donner aussi librement toutes choses? Une telle croyance comprend de garder la vérité du Seigneur concernant le- Sabbat. Tout vestige de motivation égoïste, empêchant une obéissance totale, contredit la vérité de la justification par la foi, car elle annule notre foi. Si je refuse à Christ une obéissance complète à chacun de Ses commandements, qui comprennent toutes les règles de vie de chacun, c'est que je veux me placer devant Lui mais, avec comme conséquence, le découragement face à la tromperie. En effet, je ne pourrai jamais oublier comment Il refusa tout de par Sa totale confiance en moi. Pour quiconque accepte la "bonne nouvelle" de Dieu, l'obéissance, qui un jour peut avoir semblé dure, devient alors un principe joyeux.

La "bonne nouvelle" est à l'oeuvre! Elle va accomplir quelque chose qui n'a jamais été fait jusqu'à présent : elle va préparer un peuple, venant du monde entier, pour la glorieuse apparition de Christ. ll n'y aura pas de visages découragés dans cette immense foule. La plus grande joie des sauvés sera d'avoir laissé le Seigneur faire quelque chose en eux.

Nous savons aujourd'hui que nous pouvons nous attendre à faire partie de ces bienheureux, non comme des invités, mais comme faisant partie de la "maison". Les ordinateurs célestes enregistrent notre nom comme étant prédestiné à être sauvé. Chacun bénéficie de toute l'attention et de tout l'amour infini de Dieu. C'est comme la lumière vive du soleil ; nous avons autant de valeur que si nous étions la seule personne sur la terre. Si nous voulons simplement y croire, nous sommes comme un enfant unique de notre Père céleste.

Si l'on annule la volonté de Dieu pour notre salut, Il ressentira la douleur de ce rejet. Jean dit que lorsque l'Agneau "ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure" (Apoc. 8:1). Ce calme mystique existera pour la première fois, depuis toute l'éternité, le silence aura atteint les voûtes pleines de musique de l'univers. Cela pourrait-il être le silence de la douleur infinie de Dieu, provoquée par ceux qui ont insisté pour ne pas croire en Sa bonne nouvelle et ainsi choisir la voie de l'auto-destruction?

Chapitre 7

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Dieu sauve les prostituées si...

C'est peut-être en raison du fait que leur métier est réputé être le plus vieux de la terre que les prostituées ont été particulièrement visées dans la Bible. Plusieurs choses sont dites les concernant qui ne sont pas des compliments, mais il y a aussi pour elles une bonne nouvelle. Quand jean Baptiste prêcha sa version de la bonne nouvelle, les prostituées crurent en lui. "Cela signifiait, disait Jésus, que ces prostituées peuvent entrer dans le royaume de Dieu" (Mat. 21:31-32).

Ce qui est mis en évidence, c'est que même les plus grands pécheurs peuvent croire à la bonne nouvelle et être transformés par elle.

Cela nous ferait du bien d'étudier le cas historique d'une femme d'une moralité douteuse qui a reçu de Jésus l'approbation au-dessus de tout éloge : Marie-Madeleine. Son histoire illustre deux vérités vitales:

a) l'amour de Christ peut atteindre les personnes apparemment les plus désespérées,

b) la foi qui oeuvre est une appréciation du coeur de ce que notre salut a coûté au Sauveur.

Rassemblant les faits principaux sur Marie, tels qu'on les trouve ici et là dans les quatre Evangiles, nous apprenons qu'elle était "une femme de mauvaise réputation et étant tombée très bas (Luc 7: 37). En fait, elle était tombée si bas qu'elle était pratiquement en bas de l'échelle de la société. Deux évangiles la décrivent comme ayant été possédée de sept démons (Luc 8:2; Marc 16:9).

Le Dr Robert B. Greenblatt, dans son ouvrage "Recherche des Ecritures" suggère que Marie aurait pu avoir souffert d'une maladie neurologique appelée "nymphomanie"... Marie était une femme de haut rang et riche; comment aurait-elle pu autrement acheter le vase d'albâtre contenant le parfum dont elle oignit les pieds de Jésus?" (p. 93). Cette femme avait glissé au-delà des limites du contrôle de soi. Comment se trouva-t-elle dans ce chemin est une phase intéressante de l'histoire du Nouveau Testament.

Plusieurs dictionnaires bibliques mettent en évidence que cette femme qui oignit les pieds de Jésus en Luc 7:37-38 est la même que Marie de Béthanie, la soeur de Marthe (Jn 11:1 et 2) appelée Marie-Madeleine. Cette vue est confirmée par divers commentaires des autres évangiles. Tous les détails du puzzle réunis confirment cette identification. Cela signifie que Marie appartenait à une bonne famille des environs de Jérusalem. Son frère, Lazare, était profondément respecté et sa soeur Marthe avait la réputation d'être une hôtesse hors-pair dans la bonne société.

Marie avait probablement eu une enfance heureuse comme chaque fille de Judée. Tout alla bien jusqu'à ce que Simon le Pharisien, son oncle, la séduisit. La parabole de Jésus dans Luc 7:40-47 l'implique clairement. Simon qui était un membre respectable de la classe religieuse était aussi secrètement un Don juan et un coureur de jupons - une race qui n'est pas en voie d'extinction. Comment l'acte d'inceste prit-il place, nous ne le savons pas. Cependant, il est reconnu que les jeunes filles qui ont été ainsi entraînées au péché perdent le respect d'elles-mêmes et tombent fréquemment dans la prostitution. Il est aussi courant dans ce cas, pour la fille, de garder ce secret enfermé dans son coeur.

Dans ce cas, Simon garda aussi le secret, semble-t-il. Après tout, il avait une réputation de chef religieux à préserver.

Qu'est-ce que Marie avait fait?

La bonne société juive était très peu indulgente envers les filles qui avaient commis une telle faute. Marie probablement n'avait aucune chance de recevoir un bon conseil pastoral.

Qui, parmi les chefs religieux voudrait croire son histoire puisque son séducteur était l'un d'entre eux, hautement respecté. Qui pourrait le croire?

Il semble que Marie prit ce nom de Marie de Magdala parce qu'elle était allée au village de Magdala en Galilée, aussi loin de son foyer qu'elle le pouvait. Comme cela se produit souvent tans un tel cas, dont personne ne s'occupe, Marie était désespérée et plongea dans la dégradation extrême, avec les démons sordides, ses maîtres, dans l'immoralité. Son esprit et son âme roulèrent dans le gouffre. Elle était comme morte et personne ne pouvait deviner combien cette jeune fille fine et intelligente tombait dans l'immoralité. Tout respect d'elle-même avait disparu.

Alors, elle eut la bonne fortune d'entrer en contact avec Jésus. Désillusionnée et amère envers les hommes (les femmes ainsi traitées le sont généralement), elle le trouva différent des autres. C'était un être humain car ll avait pris notre chair et notre nature. Elle n'avait pas encore réalisé qu'il était le Fils de Dieu. Mais elle sentit qu'Il se souciait d'elle sans égoïsme. Il avait une pureté qu'elle ne croyait pas pouvoir exister.

Son influence sur elle réveilla ses rêves de jeune fille. Elle était autre chose qu'un objet dont il fallait s'écarter. Elle était une personne. Pouvait-elle, alors qu'elle était tombée si bas, devenir une fille de la famille de Dieu? L'espérance revint à petits pas en elle, sous les rayons de soleil de l'amour de Jésus. Celui-ci reconstruisit son estime personnelle.

Marc dit qu'Il chassa sept démons hors de Marie (Marc 16:9). Aucun traitement psychiatrique n'aurait pu l'aider comme la prière de Jésus. Elle l'entendit plaider pour sa délivrance.

La prière la sauva; elle devint libre. Tout alla bien pendant un certain temps, mais la tentation revint, apparemment, et elle tomba. Et nulle chute n'est aussi pénible que celle qui vient après que vous pensez être converti.

L'humanité de cette femme

Marie se sentait dévastée. Le désespoir la mettait plus bas qu'elle n'avait jamais été. Jésus pria encore pour elle et elle fut délivrée et encore elle tomba. Cela semble s'être répété. Elle était la classique "nouvelle convertie" dont les membres d'église stables et cyniques disent qu'elle "ne tiendra pas". Les disciples du Christ perdirent toute patience avec elle. Cela ressort bien de la manière dont Marc rapporte l'histoire. Il se peut qu'ils dirent à Jésus : "Abandonne-la à son sort, ne perds plus ton temps avec elle". Nous lisons

"Sept fois, elle l'entendit chasser les démons qui contrôlaient son coeur et son esprit" (Jésus-Christ, p. 562).

Mais la septième fois où Jésus pria, ll remporta une victoire définitive, et le dernier démon fut chassé, la dernière racine de désespoir incrédule fut extirpée. L'esprit et le coeur qui avaient été une habitation de démons trouvèrent la véritable conversion et la délivrance dans la "bonne nouvelle" concernant son Sauveur, au lieu de la mauvaise nouvelle qui avait tant assombri son esprit.

Vous ne pouvez pas blâmer Marie pour son besoin de remercier d'une manière tangible. Symboliquement, elle était allée aux enfers et en était revenue et sa nouvelle obsession était de savoir comment montrer sa gratitude à son Libérateur. Réalisant clairement de quoi et pour quoi elle avait été sauvée, elle voulait devenir le disciple de Jésus. Il n'y aurait pas désormais de restriction, de mesure ou de partage dans sa dévotion pour Lui. Notre habituelle tiédeur "ni froid ni bouillant" devenait impossible pour cette fille de Béthanie. Quelque chose commençait à surgir dans son âme qui renversait pour le temps et pour l'éternité nos concepts restreints de capacité humaine de dévouement à Christ. Marie était en train de regagner le respect des autres, en tant que personne, dans le monde entier mais d'une manière qui humiliait notre orgueil comme rien ne pouvait le faire, si ce n'est le Calvaire.

Elle avait saisi au passage quelques éléments de conversation entre les Douze qui semblaient être inquiets dans leur préoccupation de s'assurer une place élevée dans le Royaume. Jésus leur avait dit qu'll devait mourir. Il l'avait répété à plusieurs occasions. Sachant qu'Il allait mourir, Marie éprouva le besoin de faire quelque chose pour exprimer sa gratitude pour la délivrance qu'elle avait reçue de sa vie de péché. Mais cela ne semblait pas être la bonne manière! Donc, elle préparerait son corps pour sa sépulture!

Le marchand qui vendait des onguents pour embaumer les morts devait lui présenter un parfum comme une bonne affaire. On peut imaginer Marie lui demandant:

"En avez-vous un meilleur?" "Oui, répondit-il, j'ai un vase de parfum en albâtre que je réserve à l'intention d'un Roi. C'est le meilleur du monde; peut-être pour le Roi Hérode ou le Gouverneur Pilate ou - qui sait? - pour le Grand César lui-même. Il est importé de l'Himalaya et a coûté une fortune trois cents deniers. C'est le salaire d'une année. N'y pense plus Marie et prends mon parfum habituel."

"Non, je prends le meilleur". Et elle paya le prix, peut-être tout l'argent dont elle disposait pour vivre.

Nous ne savons pas combien de temps, elle réfléchit secrètement sur la meilleure façon de montrer son amour au Sauveur, mais elle n'était pas satisfaite. Embaumer son corps mort? Oui, mais alors, Il ne connaîtrait pas sa reconnaissance de cette manière. Que pourrait-elle faire?

Simon entre en scène

ll vint un jour où Simon, le grand Pharisien, voulut faire un festin pour honorer Jésus. Il n'avait jamais plus été heureux depuis son affaire avec Marie. Les hommes aussi connaissent la culpabilité et la honte, même s'ils essaient d'étouffer leurs remords. Simon ressentait l'aiguillon de la culpabilité que seul le séducteur peut connaître, plus que la personne séduite.

Il ne pouvait en parler à personne et c'était un poison qui avait pénétré au fond de son âme.

Essayant de dissimuler cette culpabilité, Simon faisait face bravement comme un chef religieux respecté, comme David après son adultère et son meurtre. Mais sous ce fardeau pesant, sa santé fut brisée. Il contracta la lèpre, considérée comme la malédiction divine. Torturé par le remords, pensant que Dieu l'avait abandonné à jamais, Simon ri était plus que l'ombre de lui-même. Alors, il avait eu aussi le bonheur de rencontrer Jésus qui l'avait purifié de sa lèpre.

Hésitant et prudent face à son désir d'honorer un homme que les Pharisiens méprisaient, il cherchait une manière de remercier son bienfaiteur par des mesures de politesse visibles; c'est pourquoi il organisa un festin dans sa maison pour Jésus.

Marie vint, peut-être sans être invitée, avec une idée précise. Elle avait apporté son vase d'albâtre, désirant oindre Jésus tant qu'Il était encore vivant! S'introduisant dans la salle du repas sans être observée, elle brisa le précieux vase et oignit la tête de Jésus, tandis qu'Il était à table et elle versa le reste sur ses pieds. Le riche et rare parfum s'écoula sur le sol et son odeur remplit la salle de festin. Alors, le bruit des conversations cessa et tous les regards cherchèrent à découvrir ce qui s'était passé.

Marie était sanglotante, une fontaine de larmes de gratitude. Elle semblait entraînée par son acte. Elle s'était exprimée par un langage au-delà des mots. "Merci Seigneur, d'avoir sauvé mon âme!" Elle n'avait pas pensé à apporter une serviette. (Seule la prévoyante Marthe aurait pensé à cela!). Aussi elle prit ses pieds dans ses mains et elle les essuya avec ses longs cheveux flottants.

C'était une libération pour elle. A la fin le trop-plein de son âme avait trouvé le moyen de s'exprimer. Elle n'avait pas réalisé qu'elle était maintenant au centre de la scène, jusqu'à ce qu'elle ait entendu judas se plaindre auprès des autres disciples (voir Marc 14:4-5).

"A quoi bon perdre ce parfum? On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers et les donner aux pauvres! Cela représente plus d'une année de salaire!" Marc raconte que les onze approuvèrent la plainte de Judas et ratifièrent sa motion de censure. "Et ils s'irritaient contre elle". Ils n'avaient vraiment aucune patience avec cette femme.

La douceur de l'âme de Marie était bouleversée de déception. Oui, pourquoi n'avait-elle pas pensé vendre ce précieux onguent pour remettre ce don magnifique à Judas, l'honorable trésorier? Jésus n'avait-ll pas maintes fois plaidé la cause des pauvres? Oh, pourquoi n'avait-elle pas pensé à cela?

Elle allait atteindre la porte quand les mots de Jésus la retinrent et elle entendit: "Laissez-la tranquille. Pourquoi lui faites-vous de la peine? Elle a fait une bonne action à mon égard. Car vous avez toujours les pauvres avec vous et vous pouvez leur faire du bien quand vous le voulez, mais vous ne m'avez pas toujours. Elle a fait ce qu'elle a pu" (Marc 14:6-8). "En répandant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour ma sépulture" (Mat. 26:12).

Comme dans un drame, Marie entendit la condamnation. Elle n'avait pas agi avec un coeur partagé. L'âme de Jésus était arrosée et Il réprimanda Judas et les onze apôtres avec une passion qu'ils n'oublieraient jamais. En fait, Judas se sentit si blessé par le reproche qu'il partit, décidé à trahir Jésus (voir Mat. 26:14-16).

Jésus avait chaudement apprécié le dessein secret de l'âme de Marie, qui était de préparer son corps pour sa sépulture. Elle, une pécheresse, avait embaumé le corps du Fils de Dieu et lui avait donné un souvenir embaumé à garder dans son coeur, pendant les ténèbres de Gethsémané et du Calvaire, jusqu'au moment ultime où il s'écrierait: "Tout est accompli!".

Aucun ange n'avait pu faire cela. ll fut tenté par Satan des plus terribles tentations, comme celle de descendre de sa croix. "Pourquoi donner ta vie pour ces humains insensibles et ingrats? Regarde, ton propre peuple t'a méprisé et rejeté. L'un des douze que tu as choisis t'a trahi; les autres te renient avec des imprécations impies. Tous t'ont abandonné et se sont enfuis. Essuie le sang de ton front et descends de ta croix. Tu le peux, car tu es le Fils de Dieu. Cesse donc de te perdre toi-même comme cela!

Vous ne pourrez jamais sentir combien cette tentation fut presque insurmontable pour le Sauveur divino-humain dans ces moments du plus grand découragement.

Mais alors se présenta à sa conscience un souvenir parfumé l'embaumement par la fille de Béthanie. Voilà une âme qui avait été touchée infiniment pour apprécier son sacrifice infini. L'offrande du Calvaire pouvait paraître inutile pour des millions de gens sur la planète, peut-être même pour les disciples (semblait-il à ce moment-là), mais il valait la peine de l'accomplir pour Marie l'âme déchue. Le sacrifice de Dieu en Christ a fait jaillir d'une seule pécheresse son vrai sacrifice complémentaire - un esprit brisé, un coeur brisé et contrit que Dieu, contrairement aux disciples, ne méprisera pas (Ps. 51:17). Marie l'avait embaumé, Lui, pour la croix et pas seulement son corps. Quel honneur pour elle! Nous devons à la vierge Marie la naissance humaine de notre Seigneur; mais peut-être avons-nous envers cette autre Marie une dette de gratitude pour avoir encouragé l'âme tentée du Christ, à l'heure cruciale de son sacrifice.

La louange de jésus accordée à cette âme rachetée fut au-dessus de tout éloge.

"Je vous le dis en vérité, partout où la bonne nouvelle sera prêchée dans le monde entier, on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu'elle a fait".

Quelque chose nous pousse, même dans ce livre à accomplir cette prophétie. L'acte de Marie fut magnifique. (Jésus le qualifie de kalos en grec, ce qui veut dire fantastiquement pur, conçu brillamment, superbe). Marie a prêché un sermon qui retentira jusqu'aux confins de la terre et sera même rappelé dans l'éternité. Pas même Pierre à la Pentecôte ne fut à moitié aussi éloquent! Tel est le résultat incommensurable qui se produit quand une âme, apparemment perdue, choisit de croire à la "bonne nouvelle".

Chapitre 8

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Dieu sauve même les propres justes si...

Une des vérités les plus stupéfiantes que la Bible enseigne est que Dieu sauvé facilement les prostituées repentantes et les criminels qui avouent leurs actes. Sa tâche la plus difficile est de sauver les "saints" qui ont oublié qu'ils sont pécheurs. Il y a des millions de gens soi-disant religieux, de pratiquants, qui peuvent ne jamais être tombes comme Marie-Madeleine ou David, mais dont les coeurs se sont endurcis par l'idée dangereuse qu'ils sont de braves gens et n'ont donc pas vraiment besoin de repentance. Tout au moins, d'après eux, ils n'en ont pas besoin comme les "méchants".

Ce qui rend difficile au Seigneur d'apporter son aide à de tels "saints", c'est qu'ils n'en éprouvent pas le besoin et, pire encore, ils ont perdu le sentiment de véritable reconnaissance pour le sacrifice de Jésus. Ils pensent qu'ils méritent le salut car ils sont plus justes que les méchants.

Maintenant, arrive la bonne nouvelle que Jésus peut trouver un moyen pour aider même les "propres justes" qui sont en réalité perdus. Il sait comment pénétrer dans le coeur endurci de ceux qui ignorent leur véritable état. Nous découvrons cette bonne nouvelle dans l'histoire relatant comment Jésus intervint auprès de Simon le Pharisien.

Quelque chose de bon était déjà arrivé à Marie pour que son coeur ait été indiscutablement changé. Jésus lui assura franchement : "Tes péchés sont pardonnés" (Luc 7:48). Alors, ll ajouta quelque chose de plus, une leçon qui est capable de stopper nos orientations erronées, si nous laissons y pénétrer Son enseignement.

Apportant une lumière nouvelle, Jésus révéla une réalité au sujet de laquelle, durant deux mille ans, des théologiens aveugles avaient discuté et argumenté : qu'est-ce que la foi?

Jésus l'a définie quand ll dit à Marie: "Ta foi t'a sauvée, va en paix" (vers. 50). Ce que Marie avait, était la vraie foi.

Quand osons-nous affirmer que nous avons la foi? La réponse de Jésus est celle-ci : seulement quand nous apprécions du fond du coeur, comme Marie-Madeleine, l'amour de Christ pour nos âmes. Voilà ce qui seul est digne de faire fondre nos coeurs endurcis.

"Voulez-vous dire que je dois, comme elle, descendre les différentes étapes du renoncement et pratiquement aller d'abord en enfer?" Bien sûr que non, car vous pourriez ne jamais en revenir, contrairement à elle. Mais nous pouvons avoir la même foi que Marie si nous voulons simplement comprendre la vérité que, sans la grâce de Christ, l'enfer est la seule mesure de destruction que nous connaîtrions. Aucun de nous n'est, de naissance, tant soit peu plus juste que Marie ne le fut dans sa perdition. Personne n'est sauvé en partie par Christ; c'est 100% ou rien. Si nous réalisions tous les facteurs inconnus qui ont déterminé notre vie, nous verrions que nous sommes Marie. Notre dureté de coeur résulte de notre ignorance de la vérité concernant nous-mêmes et Jésus.

Simon le Pharisien souffrait de cette ignorance aveugle, un état pire que sa lèpre passée. Comment Jésus pouvait-Il l'atteindre? S'il est vrai que Jésus "a été tenté comme nous en toutes choses" (Héb. 4:15), on peut supposer qu'Il fut tenté de soupirer et de se dire: "Avec Marie, f ai réussi, mais je vais abandonner cet homme privé d'espoir et le laisser rêver à ses illusions malheureuses, car il est trop difficile à atteindre." On peut être reconnaissant que Jésus ait décidé de faire quelque chose pour l'aider, même lui.

Simon avait vu tout ce que Marie fit pour oindre Jésus et avait entendu Ses paroles d'appréciation à l'égard de celle-ci. Il n'avait pas pu les mémoriser toutes. Mais de très sombres pensées traversaient l'esprit de cet homme "respectable". Ayant été le témoin de l'acte le plus beau, jamais accompli par un pécheur repentant, la "meilleure chose" que ce pauvre homme pouvait faire était de se féliciter de ne pas accepter jésus comme son Messie et Sauveur. "Le Pharisien qui l'avait invité, voyant cela, dit en lui-même : Si cet homme était prophète, Il saurait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, Il saurait que c'est une pécheresse" (Luc 7:39). Je connais cette femme, se dit Simon. Les vrais prophètes s'associent avec des personnes d'une meilleure réputation qu'elle. Les Pharisiens comme moi ont sûrement raison; Jésus de Nazareth doit être un charlatan!

Sa rêverie fut interrompue par son invité. "Simon, j'ai quelque chose à te dire."

"Maître, parle." Il devait être poli.

"Un créancier avait deux débiteurs : l'un devait cinq cent deniers, et l'autre cinquante. Comme ils n'avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l'aimera le plus?"

Simon était probablement trop intelligent pour ne pas réaliser que le Sauveur avançait à tâtons pour atteindre son coeur. Il dut répondre, "Celui, je pense, auquel il a le plus remis." Un rayon de lumière avait-il percé l'âme obscure de ce pauvre homme?

"Tu as bien jugé", lui assura jésus. IL donna probablement une vue d'ensemble, à cet homme mal à l'aise, lui révélant ainsi tout ce que son invité comprenait. Le "Divin Chirurgien" doit opérer, mais ll utilisera le bistouri très adroitement et avec beaucoup de soins.

Jésus fit quelque chose d'étrange. Il semble qu'Il tourna le dos à Simon, "puis, se tournant vers la femme" pendant qu'il continuait à s'adresser à Simon, Il lui dit : "Vois-tu cette femme? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as point donné d'eau pour laver mes pieds." Simon pensa à ce qui était arrivé! Tu avais trop honte de Moi et, pour suivre les principes élémentaires de politesse des Pharisiens, tu dis à ton serviteur de Me laver les pieds fatigués par le voyage avec de l'eau ordinaire, ou tu me donnas quelque chose pour le faire moi-même. Mais cette femme, "elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux." Mais ce n'est pas tout.

"Tu ne m'as pas donné de baiser," comme tu le fais à tes semblables; "mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a point cessé d'embrasser mes pieds." Le Maître fit probablement une pause pour laisser le temps à Simon d'examiner sa conscience, qui brûlait maintenant comme un feu.

Il continua : "Tu n'as point versé d'huile sur ma tête," pas même une cuillère à thé de la variété la moins chère pour quelque chose qui est toujours accordé aux invités en leur honneur; "mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds," d'une telle qualité que tu as entendu combien notre trésorier Judas en a estimé l'étonnante valeur monétaire.

Marie est encore à genoux. Les sept démons sont partis, elle n'a plus aucune trace d'animosité envers Simon pour ce qu'il lui a fait. Il peut, sans aucun doute, être conscient du pardon de Marie à son égard, ce qui rend enfin plus facile pour lui de recevoir le * pardon de Dieu. Jésus n'eut pas besoin de proclamer qu'Il savait, d'après la repentance de Simon et la rumeur populaire, que celui-ci était le séducteur incestueux. Mais maintenant, Simon calcule avec frénésie la différence entre devoir cinq cent deniers et en devoir seulement cinquante.

Il a commencé a réaliser qu'il est en présence de Celui dont l'amour et la compassion sont infinis. Son hôte aurait pu lui manifester un mépris très mérité. Simon peut être reconnaissant que Jésus ne l'ait pas exprimé, sans merci, devant les invités présents; tout prophète ordinaire comme Nathan devant David, ou Elie devant Achab, aurait bien pu le faire. Quelques larmes bienfaisantes pouvaient déjà couler sur le visage de Simon quand il entendit le Saveur ajouter

"C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu" (voir Luc 7:37-47).

La Bonne Nouvelle qui a Blessé mais qui Guérit

L'amour, avec la force d'un gros marteau, fit accepter la vérité de Christ. Simon commença à voir son état comme il ne l'avait jamais vu auparavant. Méprisant celle qui avait été tourmentée par sept démons, il se vit maintenant possédé par un huitième démon: une propre justice et une hypocrisie qui, soudain, lui apparaissaient horribles. L'amour du Sauveur avait changé une double tragédie (les tragédies sont rarement uniques!), en une conversion multipliée par deux.

Quand Jésus dit à Simon : "Vois-tu cette femme?" Il la présentait, en effet, comme une démonstration de ce que signifie: être vraiment sauvé. Tandis qu'il est vrai que l'on est sauvé par la foi seule, la foi elle-même n'a pas toujours été comprise avec intelligence. Marie nous en donne la vraie définition. Dans un sens très réel, cette femme, à la vie dissolue dans le passé, participa "avec Christ" à Son sacrifice grandiose. Le contenu de sa foi était la communion de coeur qu'elle connut avec Christ dans Son sacrifice, de sorte que le sien pouvait refléter celui du Sauveur.

Jésus n'aurait jamais prédit, pour sa mémoire, la proclamation mondiale de l'acte de Marie jusqu'à la fin des temps, à moins que celui-ci n'illuminât, d'une façon spéciale, l'acte de Jésus en notre faveur. J'avais l'habitude de me demander pourquoi Jésus était si enthousiaste dans Son éloge envers Marie. Cela entraînait un vif reproche à l'égard de Judas et des onze qui s'unirent à lui dans sa critique de Marie. Pourquoi ne calma-t-Il pas les sentiments troubles des personnes présentes en faisant l'éloge de Marie un peu plus prudemment? je l'aurais fait; et vous, ne l'auriez-vous pas fait?

Il aurait pu dire quelque chose, comme ceci, pour ramener la paix au cours du repas : "Marie, j'apprécie ton désir de me remercier pour avoir sauvé ton âme, mais vraiment - ne pleure pas - Judas et les disciples ont finalement raison. Pense à tous les pauvres que ces trois cents deniers auraient pu secourir. Tu aurais pu dépenser dix deniers, (cela aurait fait beaucoup!), pour une simple cuillerée de parfum afin d'oindre Ma tête. Et tu aurais pu apporter les deux cent quatre vingt dix deniers à Judas, notre honorable trésorier, il aurait pu les distribuer aux pauvres. Tu pensais bien faire, Marie, je crois que tu avais de bonnes intentions. Mais, à l'avenir, tu seras plus avisée, n'est-ce pas? Maintenant, ne pleure pas."

Pas question! ll lui fit de grandes éloges. Elle est Son disciple modèle. Il vit en elle quelque chose de singulier, un acte apparemment irrationnel que personne ne pouvait entrevoir. Dans le vase d'albâtre brisé, abandonné, Il vit un symbole de Son corps devant être brisé pour nous et déposé dans le tombeau. Dans le précieux parfum perdu et répandu sur le sol, Il vit le symbole de Son sang versé en abondance pour sauver un monde entier. Cependant, une poignée seulement de ses habitants l'apprécierait.

Ce qui fut étonnamment "admirable", dans l'acte de Marie, fut la magnificence de son offrande. Elle fut téméraire dans sa générosité. Oh, aucune personne pécheresse, sur cette planète perdue, n'aurait pu imaginer accomplir un aussi beau geste! Il reflétait la prodigalité immense du sacrifice de Christ pour nous. L'amour n'est jamais l'amour, à moins d'être magnifiquement généreux. Une coupe de l'eau de la vie peut suffire pour sauver nos âmes, mais Christ doit la verser comme un véritable Niagara, capable de sauver tous les milliards d'âmes de la terre. La femme, jadis possédée par sept démons, est devenue, sans le vouloir, le plus éloquent évangéliste de tous les temps.

Et le pauvre Simon dut s'asseoir et "écouter" le sermon de Marie. Luc tira le rideau sur la façon dont Simon dut s'arrêter et réfléchir à propos de la foi de Marie qui la sauva. Nous n'avons plus entendu parler de lui. Mais, nous pouvons être sûrs que le ministère d'amour de notre Seigneur, en faveur de cet homme perdu, ne fut pas vain. On nous dit que "le Pharisien orgueilleux devint un disciple humble qui sacrifia son moi." (Jésus-Christ, p. 562). Il devint le pionnier et l'exemple du succès pour d'autres propres-justes qui sont, pour Christ, les plus difficiles à atteindre. A moins qu'ils ne trouvent ce que Simon a trouvé, ils seront parmi les exemples tragiques que jésus décrit : "Plusieurs diront en ce jour-là:

Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? N'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? Et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus". "Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas rendu visite" (Mat. 7:22-23; 25:42-43).

Mais il y a une espérance, même pour ceux-là, ... s'ils veulent "écouter" l'éloquent sermon pratique de Marie. Le miracle qui racheta Simon le Pharisien fut peut-être plus grand que celui de la rédemption de Marie. Mais, il s'est accompli et c'est la superbe bonne nouvelle.

Chapitre 9

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Il se peut que l'herbe ne soit pas plus verte de l'autre côté

Un des sujets les plus dévastateurs de mauvaises nouvelles est l'idée que vous avez épousé un conjoint qui ne vous convient pas et que votre mariage est condamné à être malheureux. Cette pensée est pire que la gale. La Bible n'apporte-t-elle aucune bonne nouvelle pratique pour un cas semblable?

Il est indéniable qu'un très grand nombre de gens souffrent en ce moment. Des estimations très sérieuses nous indiquent qu'en gros la moitié des mariages aux Etats-Unis sont statistiquement condamnés à s'achever par une rupture. Et le nombre de ceux qui ne divorcent pas mais "grincent des dents", en supportant la misère conjugale, constitue une bonne proportion du reste.

Lorsque nous passons en voiture et admirons de magnifiques maisons avec des pelouses bien entretenues, nous pouvons être certains que seul un petit nombre des foyers qu'elles abritent sont vraiment heureux.

Toutes sortes de "secrets" et de prescriptions, pour le bonheur dans le mariage, sont publiés dans un grand nombre de magazines illustrés. Mais il existe une méthode de guérison dont on ne parle pas beaucoup. Ce n'est pas un programme de choses à faire ou de techniques à mémoriser. C'est une simple idée : Croyez à la bonne nouvelle de Dieu concernant votre mariage. Il se peut bien que cette bonne nouvelle soit meilleure que vous ne le pensez. Mettre un terme à votre mariage actuel et entrer dans un nouveau mariage peut ne pas être une aussi bonne nouvelle que vous le croyez, même si vous êtes fortement tenté de penser que c'est la seule issue possible pour votre bonheur.

Je réalise très bien que certains, ayant divorcé et s'étant remariés, disent qu'ils sont merveilleusement heureux dans leur nouvelle union. Je me garderais bien de prononcer un seul mot pour diminuer leur bonheur présent ou pour menacer leur nouvelle relation conjugale. Dieu nous a révélé dans Sa Parole que le mariage "jusqu'à ce que la mort nous sépare", est le chemin qu'Il préfère pour le bonheur. Il est plein de grâce et de bienveillance pour ceux qui ont souffert la mauvaise fortune d'une rupture de mariage, et c'est pourquoi certains se remarient de manière heureuse. Mais les faits montrent qu'un pourcentage beaucoup plus grand de gens divorcés ne parviennent jamais au bonheur subséquent qu'ils espéraient. Il en est de même pour les buveurs et l'alcoolisme. Quelques personnes peuvent boire modérément et réussir à contrôler ce qu'elles absorbent, mais un bon pourcentage de ceux qui boivent "modérément" sont condamnés à finir par devenir des buveurs à problèmes. On peut en dire autant du tabac. Quelques-uns fument toute leur vie et il peut en survivre une centaine; mais beaucoup au contraire développent un cancer des poumons, de l'emphysème et des problèmes cardiaques. C'est pourquoi l'amour et le bon sens suggèrent que ce qu'il y a de plus sûr et de plus sage, c'est de ne pas boire et ne pas fumer du tout. Il se peut bien que quelques histoires de divorces à succès constituent une contrefaçon de "bonne nouvelle" meurtrière pour vous.

Quelle "bonne nouvelle" possible pourrait se dissimuler sous les ombres décourageantes d'un mariage malheureux? Les ténèbres spirituelles semblent si subtilement pénétrantes que cela ressemble à une injection de produit chimique paralysant les nerfs. Il n'y a pas un rayon de soleil dans tout cela. Presque partout où vous vous tournez, les médias, les drames de T.V., les romans, les conseils des amis, même parfois l'exemple du pasteur de l'église et les expériences de vie des anciens et des diacres, tout semble renforcer l'idée que le divorce est la seule solution qui sera vraiment opérante.

Un Conseiller Matrimonial qui ne Prend pas d'Honoraires

ll est temps maintenant de consulter celui qui est appelé le "Merveilleux Conseiller" (Es. 9:5). C'est Lui qui a été choisi pour nous communiquer Son conseil dans la Bible que, quiconque sachant lire est compétent d'étudier pour lui-même. Ce que nous trouvons là est probablement bien différent de ce que la "sagesse" du monde peut conseiller, "Car la sagesse de ce monde est une folie devant Dieu. Aussi est-il écrit: ...Le Seigneur connaît les pensées des sages, ll sait qu'elles sont vaines" (1 Cor. 3:19-20). La vraie sagesse de Dieu sera infailliblement la bonne nouvelle authentique, celle qui vous assurera un maximum de bonheur dont vous pouvez jouir non seulement à travers toute la vie, mais aussi pour l'éternité.

La sagesse de ce monde est une mauvaise nouvelle sur pratiquement tous les points. Des statistiques sérieuses indiquent clairement que près d'un million de couples américains divorcent chaque année. Dans la plupart des cas, au moins, deux millions de personnes sont malheureuses car si le divorce peut apporter le bonheur temporaire ou illusoire à l'une des parties, il apporte ordinairement le malheur à l'autre. Les amis de la famille sont autant touchés par la peine. Un autre million abandonnera le conjoint sans bénéficier du divorce. Cela ajoute au moins trois millions de personnes malheureuses, et peut-être plus. Encore un million de couples décidera d'avancer, avec difficultés dans les douleurs de l'incompatibilité, restant unis pour l'amour des enfants ou de la famille, mais étant divorcés psychologiquement. Et ce sont des statistiques annuelles!

La triste nouvelle concerne les trois millions d'enfants innocents et malheureux qui en sont la conséquence. Venant de foyers brisés, ils sont statistiquement trois fois plus susceptibles de reproduire des divorces quand ils grandiront. Quand le foyer est malheureux, à cause d'un divorce ou de parents mal mariés, beaucoup d'enfants se tournent vers la drogue et presque tous débutent dans la vie avec une opinion négative concernant le mariage. Ces jeunes sont souvent considérés comme une "bombe sociale" à retardement, armée pour exploser dans une future décennie.

Dans l'ensemble, le prix de la misère dans les foyers brisés est énorme. La solitude désespérée, que beaucoup de "survivants" endurent jusqu'à leur dernier jour, n'est pas des moindres. Ils se retrouvent abandonnés dans des maisons de retraite regardant, le coeur vide, les murs blancs ou l'écran de la T.V. jusqu'à ce que la mort les libère avec soulagement. Après les feux de la passion de la jeunesse, arrive le stade de la vieillesse.

Il est agréable, à ce moment là, d'avoir encore une personne qui vous aime, jusqu'à ce que la mort vous sépare. Si vous faites partie de cette minorité chanceuse, vous pouvez remercier le Seigneur avec ferveur pour vous avoir fait récolter le fruit délicieux de croire en Sa bonne nouvelle.

La bonne nouvelle de la Bible, concernant le mariage, peut être résumée comme suit

1. Quand Dieu unit un homme et son épouse, ils deviennent "un" pour la vie. Les paroles suivantes furent prononcées par Christ Lui-même. C'est Son précieux commentaire sur ce sujet. Ce n'est pas une mauvaise nouvelle : "N'avez-vous pas lu que le créateur... fit l'homme et la femme et qu'il dit

C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint" (Mat.19: 4-6).

La bonne nouvelle est que Dieu réalise l'union. Il se soucie du bonheur de chaque couple marié. Depuis longtemps, Il est Celui qui a inventé l'idée du sexe et du mariage. Il est directement intéressé par son succès; autrement, Il serait blâmé pour avoir inventé une mauvaise idée, (c'est probablement la vraie raison pour laquelle Satan essaye tant de détruire les mariages modernes; c'est l'un de ses moyens les plus efficaces pour attaquer Dieu). Si nous avons bien compris les paroles de Jésus, un mariage ne peut pas se briser sauf si l'une ou les deux parties crée la séparation de l'union volontairement. Tant que l'on obéit à Dieu, le mariage ne se désintégrera jamais. Donc, il ne serait pas difficile de conclure que le divorce est souvent une lutte acharnée et prolongée contre Dieu.

Immédiatement, la question suivante se pose : "Supposons que ce ne soit pas moi qui suis en train de briser mon mariage, c'est mon conjoint qui lutte contre moi et contre Dieu! Que faire?"

La première chose est de croire que Dieu est plus fort que votre conjoint. Un partenaire, dans le mariage, qui croit vraiment en Dieu, (nous devons comprendre ce qu'est la foi véritable!), représente une lutte de deux personnes contre une seule.

2. La Bible semble indiquer qu'aborder, avec l'idée du "deux contre un" le problème du mariage en difficulté, signifiera souvent la victoire de Dieu et du conjoint croyant.

"A ceux qui sont mariés, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari, (si elle est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne répudie point sa femme."

"Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis : Si un frère a une femme non-croyante, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la répudie point; et si une femme a un mari non-croyant, et qu'il consente à habiter avec elle, qu'elle ne répudie point son mari. Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le mari... "

"Car sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari? Ou sais-tu mari, si tu sauveras ta femme?" (1 Cor. 7:10-16).

Si les paroles signifient ce qu'elles disent, la Bible est logique. Dans l'Ancien Testament, Dieu dit : "Je hais la répudiation" (Mal. 2:16), et le commandement du Seigneur, dans le Nouveau Testament, est également ferme contre le divorce. Non seulement cela, l'apôtre inspiré suggère clairement l'espoir qu'un conjoint croyant peut, éventuellement, "sauver" le conjoint incroyant, car ce dernier est "sanctifié". C'est à dire qu'il se trouve dans une relation différente avec Dieu, car il est marié avec un croyant. Cette relation n'est pas la même que celle où il serait s'il était marié à un non-croyant. Dans d'autres termes, Dieu attire fortement le conjoint incroyant à Lui, simplement parce qu'Il a un croyant dans ce couple! C'est une très bonne nouvelle et cela pourrait être très bénéfique d'y croire.

Quelle Peut être la Cause de la Difficulté?

C'est triste à dire mais le vrai problème est souvent que le conjoint, soi-disant croyant, a seulement un vernis de foi. Le fait que beaucoup de gens religieux se trompent sur eux-mêmes est très répandu. Jésus continue de demander:

"Pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur! et ne faites-vous pas ce que je dis?" (Luc 6:46). Considérons le cas de la femme pieuse qui est souvent venue aux réunions de prière et qui a demandé, en pleurant, à l'église de prier pour la conversion de son mari. Un Sabbat matin, il descendit les escaliers, habillé de son plus beau costume au lieu de ses habits ordinaires de travail. Sa femme étonnée lui demanda où il allait. "A l'église avec toi et les enfants", répondit-il. "Mais, mon cher mari, si tu perds ton travail, parce que tu gardes le Sabbat, comment paierons-nous la maison, la voiture et les meubles?" Sans un mot, il remonta les escaliers et remit ses vêtements de travail, et il renonça pour toujours à entrer dans l'église. Une femme qui veut s'intéresser aux biens matériels, plutôt qu'à la foi de son mari, ne peut guère être une croyante. Ce mari avait senti le Seigneur l'attirer et il voulait Lui répondre. Vous pouvez dire qu'il était "sanctifié" par sa femme, jusqu'à ce que sa femme "croyante" manifeste son incroyance.

Un conjoint, avec un vernis de foi et qui est un incroyant en secret, peut réellement désirer le divorce autant quel'incroyant déclaré avouant ouvertement qu'il veut divorcer. Dans une telle situation, il est exact de dire que les deux séparent ce que Dieu a uni ensemble. Mais, un conjoint incroyant, marié à un conjoint qui croit vraiment à la glorieuse bonne nouvelle de Dieu, sera très probablement plus enclin à vouloir rester avec le conjoint croyant. Pourtant, à cause de notre libre choix, cela n'arrive pas forcément. Paul le reconnaît de manière réaliste. Aussi dit-il "Si le non-croyant se sépare, qu'il se sépare; le frère ou la soeur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix" (1 Cor. 7:15).

3. Croyons la bonne nouvelle que Dieu nous aime trop pour nous conduire délibérément au mariage avec celui ou celle qui ne nous convient pas. Si notre mariage semble être un échec, examinons la situation dans l'ordre. Dieu m'a-t-Il guidé ou me suis-je volontairement engagé, tout en hésitant, dans ce mariage, pendant que je tournais le dos à Dieu?

Même si un croyant conclut qu'il s'est marié sans l'approbation divine, ce n'est pas une raison pour essayer de rompre le lien du mariage. Pourquoi faire souffrir des enfants innocents à cause des erreurs de leurs parents? Rappelons-nous que la grâce efficace de Dieu, agissant par le conjoint et en lui, peut faire ressortir le bien d'une mauvaise situation. A chaque pas, un tel conjoint se demandera: Est-ce la voie du Seigneur? Dieu promet la sagesse à ceux qui la Lui demandent par la foi (voir Jacq. 1:5-6). Il y a des circonstances où le croyant a ainsi été l'instrument pour amener l'incroyant à Christ et les deux se sont mis à s'aimer l'un l'autre dans ce cheminement.

Probablement 99% des couples découvrent des faiblesses insoupçonnées et des défauts chez leur conjoint, aussitôt après le mariage. Un couple, avec une foi saine, croira qu'il est bien assorti malgré les défauts mutuels. En admettant que personne ne soit parfait, (après tout, qui peut prétendre n'avoir aucun défaut!), et en acceptant, par la grâce de Dieu, l'autre avec ses défauts et ses faiblesses, il est possible de parvenir à la bonne entente conjugale. Il arrive souvent, avec le temps, que ces couples réalisent que ces ajustements auront été une bonne expérience pour tous les deux.

Quand ces défauts ou incompatibilités apparaissent si grands que l'on ne peut jamais espérer devenir "un" comme Dieu souhaiterait que nous soyons, nous avons un grave problème. L'un des plus poignants de ces problèmes est de se rendre compte, tardivement, que notre conjoint est coupable d'infidélité. On comprend, en général, que Jésus permit le divorce quand il y a eu infidélité appelée "fornication" (voir Mat. 19:9). La permission, cependant, n'est pas un commandement. Selon les circonstances, si le conjoint innocent et croyant étudie la situation avec Celui qui sonde les coeurs, il pourrait conclure que le pardon est la meilleure solution à rechercher pour les concernés.

Un des problèmes impliqués, dans les cas d'infidélité dans le mariage, est la question de la confiance. L'infidélité brise la confiance dans le conjoint coupable et rend difficile au conjoint innocent d'avoir à nouveau confiance en lui. Mais, même ici, la grâce de Dieu agissant à travers le conjoint et en lui, est suffisante. L'innocent doit toujours se souvenir que, devant Dieu, personne n'est vraiment innocent. Le péché qu'un autre commet, je pourrais le commettre si je détournais les yeux de Jésus.

Voici un exemple : Shirley a été infidèle à son mari et, par désespoir, il s'est pendu. Sa soeur eut envie de lui reprocher de l'avoir conduit au suicide. Comment a-t-elle pu faire une chose pareille! Cependant, ce n'est pas la fin de l'histoire. La soeur de Shirley dit : "Il y a quelques années, dans une communauté lointaine, un jour, je me trouvais en travers de mon lit, pleurant devant Dieu, Lui demandant la force et la protection contre l'immoralité. Par un effort épuisant et douloureux,... Il me montra que je pouvais, moi aussi, éventuellement devenir infidèle... Je commençais à tomber profondément amoureuse d'un homme avec qui je travaillais... Je commençais à réaliser que... sans l'aide de Dieu, nous nous dirigions vers de sérieux problèmes... Nous devions, chaque jour, résister aux attirances physiques... C'est seulement le Seigneur qui nous sauva et résolut le problème. Je savais, sans aucun doute, que je n'y aurais pas résisté moi-même" (Eternity, Février 1977, p. 27, 28).

La bonne nouvelle est que, par la grâce de Dieu, il est possible de résister aux faiblesses de la chair. Dans beaucoup de cas, cela signifie se retirer "physiquement" du terrain du tentateur. Il y a des cas où deux personnes, qui sont devenues "un" par le Seigneur, arrivent au point où elles découvrent que non pas un seul mais les deux, aux yeux de Dieu, partagent la culpabilité qui menace de briser leur mariage. Inconsciemment, le conjoint "innocent" a, en quelque sorte, rendu plus facile pour le conjoint "coupable" de tomber dans le piège de l'infidélité.

Il est beaucoup plus facile, pour la grâce de Dieu, d'agir avec succès pour aider le "coupable" et l'amener à la repentance et au rétablissement de la situation si 1"'innocent" est arrivé à voir cet aspect précieux de la vérité. Toute apparence de l'état d'esprit du "je suis plus saint que toi" est un barrage qui rend la vraie repentance plus difficile pour le conjoint qui s'est égaré. La honte et la culpabilité conduisent souvent celui-ci à vouloir fuir le conjoint qui est "saint". La propre-justice peut être un point faible fatal.

Si la bonne nouvelle de Dieu et son Esprit font découvrir ce point faible, cet "angle mort", réjouissons-nous! La douleur d'une telle découverte n'est rien comparée au bien qui peut amener à sauver un mariage et remettre ensemble deux conjoints séparés, et leur faire connaître un amour plus profond que leur premier amour passé.

Dans les cas d'infidélité où le conjoint innocent croit vraiment en l'Evangile du Nouveau Testament et connaît la grâce de la contrition, Dieu aura une meilleure occasion de réaliser un miracle en amenant le "coupable" à la vraie repentance. Voilà l'espérance : "Frères, si un homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Si quelqu'un pense être quelque chose, quoiqu'il ne soit rien, il s'abuse lui-même" (Gal. 6:1-3). La question n'est pas que notre propre sentiment de l'estime de soi doive être brisé, au point de penser que nous ne sommes "rien". Mais c'est une expérience très saine de comprendre que, sans la grâce de Christ, en effet, nous ne serions "rien"! C'est l'histoire de la soeur de Shirley, propre juste, qui la conseillait alors qu'elle était, elle-même, amoureuse d'un homme qui n'était pas son mari. Sa compréhension et sa compassion commencèrent soudainement à grandir.

La possibilité que la personne "coupable" soit "guérie"; telle est l'espérance que le Nouveau Testament offre à 1"'innocent" qui ose avoir la foi. Même si le miracle semble rarement arriver, c'est tout à fait possible. Peut-être, la clef du succès est-elle de "guérir" le fautif "avec douceur" sans un esprit d'accusation amère, ni de froide indignation, du genre "je suis plus saint que toi". C'est une bonne nouvelle fantastique quand les deux conjoints sont authentiquement convertis et sont à nouveau "un", au travers de la découverte mutuelle de la puissance de la contrition.

Iverna Tompkins, dans "Comment être heureux dans le No Man's Land," (Logos International, 1976), considère franchement son expérience personnelle de propre juste :"Nous nous sommes mariés dans un mauvais état d'esprit : Si ça marche, ça marche et si ça ne marche pas, je recommencerai" C'était avoir l'attitude de l'incroyant...

"Mais, que se passe-t-il quand vous vous mariez et que vous n'êtes pas croyant? Peut-être ne savez-vous pas comment faire. Je ne le savais sûrement pas. J'étais aussi sage qu'une colombe et aussi "inoffensive" qu'un serpent. J'étais toute désorientée.

"Je me mariai, alors que j'étais sur un "terrain glissant" et pendant que mon mari était à l'étranger, j'ai eu un enfant et j'ai, à nouveau, donné mon coeur au Seigneur. Quand mon mari rentra à la maison, j'avais autant de sagesse qu'en aurait pu contenir un dé à coudre! Je le fis asseoir et lui dit:

"Maintenant, écoute. Laisse-moi te dire comment les choses doivent se dérouler. Nous n'allons plus continuer à faire ceci ou cela, et un tas d'autres choses. Tu ne vas pas continuer à fumer dans ma maison, parce que c'est la maison de Dieu. Ne mets pas ta bière dans mon réfrigérateur. Cette maison est consacrée au Seigneur. Je veux m'en tenir à ces décisions maintenant, et je ne vais pas continuer à élever notre enfant dans ce genre d'atmosphère."

Nous eûmes un autre enfant et, après dix années chancelantes, mon mari me dit : "Au revoir, Iverna, je vais trouver quelqu'un avec qui je peux vivre". Il le fit et ils se sont mariés, et, dès lors, ils vécurent toujours heureux."

ll faut reconnaître qu'un croyant ne devrait pas délibérément se marier avec un incroyant. Après tout, "Qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres?" (2 Cor. 6:14). Mais, rappelons nous que cette "Lumière... éclaire tout homme qui vient au monde." Et si la Lumière brille dans son propre coeur, le croyant, qui se trouve "uni ensemble" avec un incroyant, peut avoir reçu le collyre afin de discerner que le SaintEsprit agit pour la conversion de l'incroyant. Ce serait tragique de saborder le navire quand il approche d'un tel port.

Dieu est, au-dessus de tous, un Super Evangéliste. En parlant à un conjoint incroyant, nous serons pardonnés d'appliquer une poésie citée par Edwin Markham dans de telles situations:

II traça un cercle d'où il me chassa,
Hérétique, rebelle, un sujet de trouble;
Mais Dieu et moi eûmes l'esprit de la victoire,
Nous traçâmes un cercle où nous le recueillîmes
.

L'un des plus beaux exemples de la sagesse évangélique de Dieu se trouve dans Galates 4:1-5 où l'on voit qu'Il traite les incroyants non comme des loups ou des étrangers, mais comme des fils égarés ou des brebis perdues qui n'ont pas encore retrouvé le chemin de la maison. L'image est celle de l'enfant d'un riche propriétaire qui court pieds-nus, commandé par les esclaves; mais qui, à sa majorité, devient le maitre du domaine. "Nous aussi, de la même manière, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l'esclavage des principes élémentaires du monde; mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin qu'il rachète ceux qui étaient sous la loi, afin que nous recevions l'adoption" (Gal. 4:35). Heureux le conjoint croyant qui croit assez à la bonne nouvelle pour accueillir et recevoir le conjoint incroyant. Et pour admettre également que celui-ci est un enfant de Dieu "mineur", mais en route pour réaliser et confesser qu'il est fils ou fille de Dieu à l'heure exacte que Dieu a fixée.

Le pardon du Nouveau Testament, venant de Dieu ou d'un conjoint croyant, implique l'idée d'être délivré du péché qu'on a réellement rejeté. Le mot grec est "aphesi", qui signifie littéralement "libéré". La personne véritablement pardonnée est libérée du péché.

Personne ne peut pardonner à un conjoint égaré à moins d'avoir d'abord fait l'expérience personnelle de la grâce du pardon de Christ en sa faveur. Si Dieu inventa le sexe et le mariage, Il inventa aussi la rédemption qui est centrée sur la croix. Les miracles n'arrivent pas à moins d'avoir une compréhension du don immense impliqué dans le pardon de Dieu, une appréciation du prix payé au Calvaire.

"Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés; et marchez dans l'amour (agapé), à l'exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s'est livré Lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur" (Eph. 4:32; 5:1-2).

Autrefois, les mariages étaient heureux parce que les deux parties croyaient que Dieu les avait unies, plutôt que leurs attirances mutuelles physiologiques ou sociales. Leur confiance l'un pour l'autre était secondaire par rapport à leur foi fondamentale en Dieu qui guide. Leur confiance réciproque se développait ensuite pour devenir un amour heureux et durable. Isaac, par exemple, ne posa jamais les regards sur Rebecca avant que le serviteur de son père ne la lui amène de Mésopotamie, et qu'il sache comment Dieu l'avait choisie pour lui. Sa foi se confondit avec le fait que Dieu dirige, et nous lisons qu'il l'aima." En fait, le mariage d'Isaac et de Rebecca est l'un des plus heureux rapportés dans la Bible (voir Gen. 24:66-67).

Vous avez entendu l'histoire familière de l'homme, dans "Acres of Diamonds", qui cherchait un trésor partout dans le monde, seulement pour pierre précieuse dans son propre jardin derrière chez lui. L'herbe de l'autre côté de la haie peut ne pas être aussi verte qu'elle l'est déjà de votre côté.

Chapitre 10

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Comment l'heure du jugement de Dieu est la Bonne Nouvelle

L'histoire se passe avant la période de l'invention des avertisseurs automatiques de chemin de fer. Une loi britannique exigeait que les gardiens de pont fassent signe aux trains de s'arrêter, si le pont était inutilisable. S'il faisait nuit, ils devaient leur faire signe avec une lanterne. Un gardien de pont, négligent dans ses fonctions, fut la cause d'un accident : un train de voyageurs plongea dans une rivière et il y eut beaucoup de morts. Quand le cas comparut en jugement, le procureur demanda : Avez-vous agité votre lanterne en guise d'avertissement?"

"Oui", répondit-il. L'homme se disculpait. Plus tard, cependant, il se confia à l'un de ses amis. "Je suis content, qu'il ne m'ait pas demandé si ma lanterne était allumée."

Si une telle chose est crédible, on peut imaginer l'anxiété de cet homme qui attendait la question cruciale qui, heureusement pour lui, ne vint jamais. Les tribunaux humains trouvent rarement possible de découvrir toute la vérité ou de peser les mobiles des accusés. Mais, il y a un jugement à venir où même les pensées et les intentions secrètes seront révélées. "Car Dieu amènera toute oeuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal" (Eccl. 12:16).

Souvent, un jugement partiel a lieu en cette vie. Il y a des Watergates par exemple, qui peuvent avoir lieu particulièrement dans une société relativement libre et démocratique. Mais, imaginons un jugement où tout apparaît au grand jour. Cela aura lieu quand la vie se terminera, car "il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement" (Héb. 9:27).

Considérant le point de vue d'un prophète, Jean décrit la scène redoutable : "Puis je vis un grand trône blanc et Celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sa face, et il ne fut pas trouvé de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts... Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres" (Apoc. 20:11-12).

Le mot "livres" est évidemment un euphémisme; une sorte de vaste ordinateur cosmique où tous les renseignements sont enregistrés avec précision, y compris les données impossibles à capter par tous les enregistrements fragmentaires des hommes -nos pensées et motivations. Chaque acte ou dessein caché, contraires à la loi qui est le fondement de l'univers de Dieu ("la loi de liberté", Jacq. 2:12), apparaîtra sur cet ordinateur enregistreur comme preuve dans le procès contre nous, car "les commandements de Dieu n'ont point de limite" (Ps. 119:96). La vision prophétique paraît calculée pour nous avertir, et peutêtre même pour nous effrayer, en vue de la préparation.

Celui qui préside est une personnalité impressionnante appelée "l'Ancien des jours". Daniel dit auparavant : "Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s'assirent, et les livres furent ouverts" (Dan. 7:9-10). Le monde entier est déployé en rangs, (voir Act. 17:31). "Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu". "Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c'est la vie éternelle en JésusChrist notre Seigneur" (Rom. 3:23; 6:23). Un ancien gouverneur Romain réagit d'une façon très humaine au sermon de Paul : "Mais comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir, Félix, effrayé, dit : Pour le moment retire-toi; quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai" (Act. 24:25).

Faire face à la réalité est toujours une décision saine. Il est salutaire de prévoir ce jugement car "il nous faut tous comparaître" (2 Cor. 5:10). Il n'est heureusement jamais trop tard pour agir positivement, pour être prêt. Ce serait une folie de tenter de chasser cela de notre esprit car si la mort et les impôts sont certains, ce jugement l'est encore plus.

Pourquoi ce jugement est-il la Bonne Nouvelle?

Nous-nous trompons si nous acceptons l'idée généralement admise, que Dieu est une Divinité vengeresse, attendant seulement une occasion de nous frapper avec les foudres de son châtiment. Plusieurs révélations bibliques saisissantes diffèrent de ce que la plupart des gens supposent concernant le jugement final

1. Ce ne fut jamais le plan de Dieu que nous attendions dans la terreur le jugement et ses accusations de culpabilité. Jésus a dit que "le feu éternel" est spécialement "préparé pour le diable et ses anges" (Mat. 25:41). Néanmoins, il est évident que de malheureuses âmes partageront le sort du diable, mais non à cause de la volonté de Dieu. La raison en sera que ces personnes auront repoussé, avec force, tous les efforts de Dieu en vue de les sauver.

2. Toutefois, dans ce qui paraît être une contradiction positive, "tous" comparaîtront en jugement., et Jésus déclare la bonne nouvelle: "En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie" (Jn 5:24). Le mot jugement, ici, signifie condamnation; la vérité, c'est que Dieu veut nous dispenser de la terrible expérience de faire face à un procès et de le perdre.

3. Dieu est juste autant que miséricordieux; donc Il a placé le jugement des hommes entre les mains de Celui qui comprend les expériences humaines: "Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils... Et Il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est Fils de l'homme" (Jn 5:22-27). Nous ne pourrions trouver un meilleur ami! Si, dans un tribunal humain, le juge et les jurés sont vos amis les plus sympathiques, vous ne pourriez souhaiter une chance plus favorable d'acquittement. Cependant, le fils de l'homme fera pour nous ce qu'aucun ami, ici-bas, ne pourra faire quand nous serons en difficulté. Jean dit: "Mes petits enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est Lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier" (1 Jn 2:1-2).

4. Comment peut-Il être notre Avocat au procès? Voici la réponse: Il a déjà subi la condamnation pour notre jugement mérité. Comme Il est le second Adam, nous sommes "en Lui" solidairement, si nous choisissons d'y croire. La mort que Jésus subit sur la croix était la phase suprême de cette condamnation, car: "Celui qui n'a point connu le péché, Il l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en Lui justice de Dieu" (2 Cor. 5:21). L'horreur de la souffrance qu'Il éprouva fut de se sentir "abandonné" de Son Père, "Lui qui a porté Lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; Lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris" (1 Pier. 2:24). L'idée est que, lorsqu'Il mourut, nous aussi sommes morts. "J'ai été crucifié avec Christ", dit Paul (Gal. 2:20). Toutes les foudres de l'ardent courroux de Dieu, qui doivent tomber sur les pécheurs, sont déjà tombées sur Christ à la croix.

Il n'y a pas la moindre raison pour que quiconque doive encore passer par cette expérience, sauf s'il la demande en rejetant cette identité avec Christ. Cette identité est à lui, s'il veut seulement croire. La mort de Christ est beaucoup plus qu'une démarche légale pour satisfaire les revendications légitimes de la loi violée. C'est cela, bien sûr, mais la foi en Lui implique bien plus : notre identification personnelle avec Lui. Le pécheur croyant se sent associé à Christ; il accepte le jugement divin concernant ses péchés et en souffre réellement "en Christ". La justice ne peut avoir plus de droits. Voilà pourquoi il "ne vient pas en jugement". Et "le monde entier" aurait pu avoir cet avantage s'il avait voulu l'accepter!

5. Il s'ensuit que la seule sorte de "jugement", qui puisse avoir lieu pour un croyant en Christ, est l'acquittement complet. Christ promet de diriger sa défense devant tous les ennemis, face à toutes leurs accusations contre lui: "Je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges" (Apoc. 3:5). Le Père n'est pas notre ennemi, mais nous avons un ennemi dans le jugement; le prophète Zacharie décrit le procès ("Josué" symbolise tous les enfants de Dieu)

"Il me fit voir Josué, le souverain sacrificateur, debout devant l'ange de l'Eternel, et Satan qui se tenait à sa droite pour l'accuser. L'Éternel dit à Satan : Que l'Eternel te réprime, Satan! que l'Eternel te réprime, lui qui a choisi Jérusalem! N'est-ce pas là un tison arraché du feu?

"Or Josué était couvert de vêtements sales, et il se tenait debout devant l'ange. L'ange, prenant la parole, dit à ceux qui étaient devant lui: Otez-lui les vêtements sales!

"Puis il dit à Josué : Vois, je t'enlève ton iniquité, et je te revêts d'habits de fête" (Zac. 3:1-4).

Notre ennemi, (Satan est un nom signifiant "adversaire"), en sait beaucoup à notre sujet. S'il en avait l'occasion, il nous forcerait à baisser la tête dans une honte éternelle. Mais, une chose est arrivée au croyant, au cours de la merveilleuse expérience de la justification par la foi, où la justice parfaite de Christ est créditée à son compte et l'a aussi transformé pour être obéissant à la loi de Dieu. Puisque "tous ont péché", personne ne portera jamais un meilleur titre que celui de "tison arraché du feu". Mais, c'est la glorieuse bonne nouvelle qu'un tel titre nous soit accordé!

Les "riches vêtements" qui couvrent la nudité de l'âme du pauvre Josué sont la robe imputée de la justice de Christ. L'Apocalypse dit de même quand Christ confesse, devant son Père, le nom du vainqueur: "Celui qui vaincra sera ainsi revêtu de vêtements blancs; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges" (Apoc. 3:5). Satan est obligé de baisser la tête honteusement quand la foi du repentant est mentionnée. La foi authentique est la participation "avec Christ" à Sa crucifixion, et "avec Lui" à la mort au péché où le "moi" a été crucifié "avec Christ". Satan hait cette idée, mais il doit respecter la foi du repentant qui s'identifie avec Celui (Jésus) qui a vaincu l'adversaire de la race humaine. Ainsi, le diable est réduit au silence pour toujours. Satan hait la croix mais, si nous aimons cette croix, nous n'avons plus rien à voir avec lui. Ces mots : "'Que l'Eternel te réprime, Satan!" représentent un coup et une blessure cinglants dont il ne pourra jamais guérir. Personne ne pourrait convenablement décrire l'émotion dramatique de ce moment!

Il est impossible d'avoir peur du jugement, si l'amour est dans nos coeurs. "Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde c'est en cela que l'amour est parfait en nous, afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement. La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour" (1 Jn 4:17-18). La raison est que cet amour agapé est la source où notre identification "avec Christ" se produit, car Son agapé est déjà allé aux enfers et en est revenu. Et, si cet amour demeure dans notre coeur, toute peur en est automatiquement chassée. La croix fait cela pour nous.

6. Les Ecritures montrent bien que, concernant les croyants, cette justification triomphante a lieu avant le retour de Christ. Ceux qui sont morts en Christ "dorment en Jésus" jusqu'à la première résurrection (voir 1 Thes. 4:14-15; Apoc. 20:5-6). Il y a deux résurrections : "L'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement" (Jn 5:28-29). La première résurrection a lieu au retour de Christ, quand Il appelle les saints endormis à se lever : "Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux" (Apoc. 20:6). La seconde résurrection a lieu à la fin des 1000 ans, où les perdus doivent affronter le jugement final, "la résurrection pour la condamnation" (Jn 5:29; voir Apoc. 20:5).

Qu'est-ce qui détermine si nous participerons à la première résurrection ou si nous devrons attendre la deuxième? Jésus a parlé d'un jugement avant son retour, où le sort de tous les croyants sera étudié avant la première résurrection, pour savoir "qui sera jugé" digne d'avoir part au monde à venir et à la résurrection des morts" (Luc 20:35). Cela exige un "jugement investigatif". Ce terme est très significatif à la lumière des textes de la Bible.

Daniel a vu les saints, justifiés au jugement, avant la fin de l'histoire du monde (voir Dan. 7:9-14, 22, 26). Jésus dit:

"Celui qui vaincra sera ainsi revêtu de vêtements blancs; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges" (Apoc. 3:5). Cela doit précéder la première résurrection. "Les nations se sont irritées; ta colère est venue, et le temps est venu de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom" (Apoc. 11:18; voir aussi le verset 15). Cet événement arrive à la septième trompette, alors que l'histoire continue et que "les nations étaient en colère".

Nous vivons cette époque aujourd'hui. Ce jugement très important se déroule maintenant.

7. Un message précis dit: "Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel; il avait un Evangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple. II disait d'une voix forte : Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et adorez Celui qui a fait le ciel, la terre, la mer, et les sources d'eaux" (Apoc. 14:6-7).

La signification est claire : tandis que "les nations sont en colère" et que le monde est absorbé à "manger et boire, se marier et marier leurs enfants" (Mat. 24:38), les décisions solennelles, qui fixent la destinée éternelle de tous, sont prises au tribunal divin! Jésus compare ces jours au temps de Noé, avant le déluge (verset 38), où un jugement fixa la destinée de tous, à l'insu de la plupart des gens. Noé et sa famille se trouvèrent enfermés dans l'arche pendant sept jours, et les incroyants nombreux furent irrévocablement laissés dehors, tandis qu'ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge vienne et les emporte tous" (vers. 39; voir Genèse 7:7-12, 21).

Notre jugement ne dépend pas de ce que nous aurions fait, mais de foi ou incrédulité à l'égard de l'amour divin qui a offert un sacrifice infini. Quelquefois, dans nos rêves, le "rideau cosmique" tombe et nous saisissons un aperçu de la réalité du jugement futur, nous réalisons combien nous avons besoin de la grâce de Dieu pour nous y préparer et ne pas être perdu. Un écrivain inspiré a attendu avec impatience, et la révélation prophétique, le temps du verdict final qui en vérité sera prononcé pour chaque âme perdue. Etre capable de comprendre un peu cela maintenant constitue pour nous la bonne nouvelle pour laquelle nous devons être profondément reconnaissants.

"Au jour du jugement final, toute âme perdue comprendra la nature de son rejet de la vérité. La croix sera présentée, et sa réelle signification apparaîtra aux yeux de tous ceux qui ont été aveuglés par la transgression. La vision du Calvaire, avec sa mystérieuse Victime, condamnera les pécheurs. Toute excuse mensongère sera balayée. L'apostasie humaine apparaîtra avec son caractère odieux. Les hommes verront ce que leur choix a vraiment été. Le problème de la vérité et de l'erreur, dans le long conflit, aura été clairement résolu. Il sera démontré que les décrets divins ne sont pas complices du péché. Il n'y avait aucune imperfection dans le gouvernement de Dieu, aucune cause de désaffection" (Jésus-Christ, p. 41-42).

La "bonne nouvelle" est bien meilleure que nous avons pu le penser. Non seulement, il est possible de faire le bon choix aujourd'hui; la meilleure bonne nouvelle est que le puissant Saint-Esprit nous rend facile de faire ce bon choix. Il conduira à la réalisation de chaque rêve magnifique que nous avons fait depuis l'enfance. Etre un avec Dieu sera être un avec la lumière, la vie et l'amour du vaste univers qu'Il a créé.

Le jour des Expiations du Ciel

Le jour pieux, où les Juifs célèbrent le Yom Kippour, est un jour de jugement solennel. Dans le culte hébreu, ce jour des Expiations était l'occasion de la séparation entre les justes et les méchants (voir Lév. 23:27-30). Le ministère hébreux du sanctuaire symbolisait le travail du Grand-Prêtre Céleste, Christ (voir Héb. 8:1-5; 4:14-16). Le Jour typique des Expiations symbolisait aussi la période finale du jugement, avant le retour de Jésus, qui déterminera si l'on ressuscitera à la première ou à la deuxième résurrection tant redoutée. Jésus dit aussi ceci pour ceux qui vivront dans les derniers jours:

"Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l'homme" (Luc 21:36).

Pensons sérieusement que nous vivons à cette époque, maintenant! La "bonne nouvelle" est que ce Juge est notre Frère dans la chair, le Fils de l'homme qui revêtit "une chair semblable à celle du péché" et qui connaît exactement comment "en tous points", nous sommes tentés. "Car - chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, Dieu a condamné le péché dans la chair, en envoyant, à cause du péché, son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché". "Car nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses; au contraire, Il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché". "Car, du fait qu'Il a souffert Luimême et qu'Il a été tenté, Il peut secourir ceux qui sont tentés" (Rom. 8:3; Héb. 4:15; 2:18).

Il n'a pas à persuader le Père de nous accepter, "car le Père Luimême vous aime," dit-Il (Jn 16:27). Il n'a pas à persuader ces millions d'anges à être de notre côté, car "Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut?" (Héb. 1:14). Il n'a pas à "acheter" le diable, parce qu'Il a satisfait les exigences de la justice au Calvaire. Ainsi, dans ce jugement, qui a-t-Il à convaincre, sinon nous-mêmes?

Je suis le personnage central qui a besoin d'aide dans ce drame, qui a besoin d'être convaincu de quelque chose. Le premier pas est de croire en la bonne nouvelle de la grâce de Dieu, qui est infiniment meilleure qu'on ne l'a cru qu'elle était. Le résultat de cette croyance est que l'on est réconcilié avec Dieu; tous les malentendus, à Son sujet, sont dissipés. C'est ainsi que Von participe à l'expiation, ce que nous devons faire au grandiose Jour céleste des Expiations.

Dieu sait qu'une fois que l'on croit à la bonne nouvelle, notre foi se manifeste tout de suite, car "la foi est agissante par l'amour" (Gal. 5:6). Comme le soleil filtre le prisme qui produit ses magnifiques couleurs; ainsi la foi de Christ, rayonnant de nos coeurs, trouve un déploiement prismatique dans nos vies par l'obéissance à Ses commandements.

Le diable dira: "C'est impossible!"

Je vous en supplie, croyons à la bonne nouvelle.

Une telle foi authentique, celle du Nouveau testament signifie une réconciliation d'une douceur indescriptible avec Dieu, La paix du coeur, l'harmonie avec la famille de Dieu et la vie éternelle. Ni vous, ni moi, ne méritons un iota de tout cela. Mais Quelqu'un, qui risqua tout, l'a acquis pour nous.

Nous ne remercierons jamais assez Dieu et Jésus-Christ !

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