L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu |
Chapitre 41
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
"Un autre jour" (II)
Nous avons vu dans le chapitre précédent que le repos promis est le repos de Dieu, le repos dans lequel Adam entra quand le Seigneur le fit reposer dans le jardin des délices.
Le péché produit un épuisement. Adam avait des tâches à réaliser dans le jardin de l'Éden, néanmoins, il jouissait d'un parfait repos tout le temps qu'il y séjourna avant de pécher. S'il n'avait jamais péché, on n'aurait jamais connu la fatigue sur la terre. Le travail ne fait pas partie de la malédiction, mais la fatigue oui. "Puisque tu … as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: Tu n'en mangeras point! le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l'herbe des champs. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière" (Gen. 3:17-19).
En gardant le repos
Jusqu'alors, l'homme avait joui d'un repos parfait, même en travaillant. Pourquoi? Parce que son oeuvre consistait simplement à "garder" cette œuvre parfaite que Dieu lui avait préparée et remise pour qu'il l'accomplisse. Adam ne devait pas créer. S'il l'avait dû créer, ne serait-ce qu'une fleur ou une simple feuille, il se serait épuisé jusqu'à la mort, sans y être parvenu. Mais Dieu oeuvra et plaça Adam comme possesseur de cette œuvre, en lui donnant l'instruction de la garder, et ce fut son occupation aussi longtemps qu'il garda la foi.
Notez que ce repos parfait était un repos sur la terre nouvelle, et observez aussi que si le péché n'y était jamais entré, la terre serait restée nouvelle pour l'éternité. Ce fut le péché qui amena la disgrâce sur la terre en la faisant vieillir. Le repos parfait de Dieu ne se trouve que dans un état céleste, et une nouvelle terre était certainement "meilleure, c'est-à-dire, une céleste" (Héb. 11:16). Ce qui fut donné à l'homme au commencement, quand il était "couronné de gloire et d'honneur" (Héb. 2:9), il le perdit quand il pécha, et il fut privé "de la gloire de Dieu" (Rom. 3:23), mais c'est aussi ce que le second Adam [Christ] tient dans Sa main droite "couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'Il a soufferte", et c'est précisément ce que Dieu a promis à Abraham et à sa descendance, et qui lui sera donné quand le Messie viendra "aux temps du rétablissement de toutes choses" (Act. 3:21).
Il reste encore quelque chose de l'Éden
Cette création nouvelle et parfaite a disparu mais un reste demeure. La preuve que les œuvres étaient achevées et le repos préparé depuis la fondation du monde, est que "Dieu se reposa de toutes Ses œuvres le septième jour" (Héb. 4:4). Le Sabbat du Seigneur –le septième jour-, est une portion d'Éden qui subsiste au milieu de la malédiction; c'est une partie du repos de la terre nouvelle qui comble l'abîme depuis l'Éden perdu jusqu'à l'Éden restauré. Parce que le Sabbat compléta la semaine de la création, et fut la preuve que l'œuvre était complète, il était le sceau d'une création nouvelle et parfaite. Une nouvelle création est maintenant nécessaire, et elle doit être menée à bien par le même pouvoir qu'au commencement. Toutes les choses furent créés en Christ, et "si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature" (2 Cor. 5:17); et le sceau de la perfection est le même dans les deux cas. Donc le Sabbat est le sceau de la perfection, de la justice parfaite.
La signification du sceau
Mais il est nécessaire de comprendre que le repos du Sabbat ne consiste pas simplement à s'abstenir du labeur manuel depuis le coucher du soleil du vendredi soir jusqu'à celui du Sabbat: ce n'est que le signe du repos, et comme il arrive avec tous les autres signes, c'est une fraude si ce dont il est le signe fait défaut. Le vrai repos du Sabbat consiste en la reconnaissance totale et continue de Dieu comme Créateur et Soutien de toutes choses. Celui en qui "nous avons la vie, le mouvement, et l'être" (Act. 17:28), est notre vie et notre justice. Garder le Sabbat n'est pas une obligation nécessaire afin d'obtenir la faveur de Dieu, mais c'est le fait de garder la foi par laquelle la justice nous est attribuée.
Il est absurde de supposer que nous ne devrions pas garder le Sabbat du septième jour parce que nous ne sommes pas sauvés par les œuvres, puisque le Sabbat n'est pas une œuvre, mais un repos: le repos de Dieu. "Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres" (Héb. 4:10). L'authentique observation du Sabbat n'est pas la justification par les œuvres, et elle n'a rien à voir avec elle; c'est, au contraire, la justification par la foi: le repos total qui correspond à une foi parfaite en la puissance de Dieu pour créer un nouvel homme, et pour garder l'âme de tomber dans le péché.
Mais, "la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Christ" (Rom. 10:17), donc la profession de foi de celui qui ignore ou rejette certaines paroles de Dieu, est vaine. L'homme doit vivre de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Si un homme ne connaissait qu'une seule parole de Dieu et qu'il l'accepte réellement comme la parole de Dieu en vérité, il serait sauvé par elle. Dieu a compassion des ignorants, et il ne réclame pas d'une personne une certaine connaissance avant de pouvoir la sauver; mais l'ignorance volontaire est une chose bien différente. L'ignorance d'une personne peut être le résultat du rejet délibéré de la connaissance, et celui qui agit ainsi, rejette la vie. De la même manière qu'il y a la vie dans chaque parole de Dieu, vu que la vie est une et la même dans chaque parole, celui qui rejette une seule parole de celles qui lui parviennent, les rejette toutes. La foi accepte le Seigneur pour tout ce qu'Il est: pour tout ce que nous voyons de Lui et pour tout l'infini que nous ignorons Le concernant.
Un don pour l'homme
N'oublions pas que le Sabbat n'est pas une charge que Dieu impose aux personnes (Qui pourrait concevoir le repos comme une charge?), mais une bénédiction qu'Il leur offre; il signifie ôter les charges. "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai du repos" (Mat. 11:28). Loin de l'imposer, Dieu déclare qu'il est impossible de participer au repos du Sabbat sans croire. A celui qui dit: "Je ne crois pas que garder le Sabbat soit pour moi une nécessité", le Seigneur lui répond: "Tu ne peux pas le garder; tu n'entreras pas dans Mon repos; tu n'y as aucune part". Il est impossible que quelqu'un puisse garder le Sabbat du Seigneur sans la foi, car le "juste vivra par la foi" (Héb. 10:38). Le Sabbat est le repos de Dieu, le repos de Dieu est la perfection, et elle ne peut être obtenue que par une foi parfaite. "Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui L'adorent L'adorent en esprit et en vérité" (Jn 4:24). En conséquence, Son repos est un repos spirituel, de manière qu'un repos purement physique sans repos spirituel n'est absolument pas l'observation du Sabbat. Seuls ceux qui sont spirituels peuvent garder vraiment le Sabbat du Seigneur. Aussi longtemps qu'Adam fut dirigé par l'Esprit, il jouit d'un parfait repos, tant du corps que de l'âme; mais dès qu'il pécha, il perdit ce repos. Bien que la malédiction prononcée sur la terre produise la fatigue corporelle, le Sabbat continue d'exister depuis l'Éden, le gage et le sceau du repos spirituel. S'abstenir de tout travail et tout plaisir de notre part le septième jour –de tout ce que nous accomplissons pour notre profit personnel-, n'est que la reconnaissance de Dieu en tant que Créateur et Soutien de toutes choses, et par le pouvoir Duquel nous vivons, mais ce repos visible n'est qu'une farce si nous ne le reconnaissons pas réellement et pleinement comme tel, et si nous ne nous plaçons pas totalement sous Sa garde.
Donc, le Sabbat est d'une manière spéciale l'ami du pauvre, il interpelle spécialement l'ouvrier, puisque l'Évangile est prêché aux pauvres. Les riches écouteront difficilement l'appel du Seigneur, car il est probable qu'ils se sentent satisfaits de leur sort; ils se confient en leurs richesses et pensent pouvoir prendre soin d'eux-mêmes pour le moment; quant à l'avenir, "ils s'imaginent que leurs maisons seront éternelles" (Ps. 49:12). Mais pour le pauvre qui ne sait comment il survivra demain, le Sabbat lui apporte joie et espérance, quand il dirige son esprit vers Dieu, le Créateur, qui est notre vie. Il dit: "Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus" (Mat. 6:33). Au lieu d'être obligé de dire: "Comment vais-je pouvoir vivre si je garde le Sabbat?", le pauvre peut voir dans le Sabbat la solution au problème de la vie. "La piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir" (1 Tim. 4:8).
Le jour béni et l'homme béni
Gardez à l'esprit que si le jour du Sabbat est le septième jour de la semaine, le repos symbolisé par le Sabbat est un repos continu. Vu qu'un jour n'est pas une personne, il y a une différence entre bénir un jour et bénir une personne. Dieu bénit le septième jour (Gen. 2:3), mais chaque jour Il bénit les personnes. Seuls ceux qui se reposent toujours dans le Seigneur gardent le Sabbat. Donc, si une personne ne peut garder le Sabbat et ignorer le jour sur lequel Dieu a placé Sa bénédiction, il est également vrai que celui qui ne se repose pas continuellement dans le Seigneur, ne garde pas non plus le Sabbat.
Ce n'est donc que par la foi en Lui que se trouve le repos dans le Seigneur. Maintenant, la foi sauve du péché, et une foi vivante est quelque chose de continu comme la respiration, vu que "le juste vivra par la foi". Si quelqu'un cesse de croire au Seigneur pendant la semaine, il cède à la crainte et au doute quant à sa subsistance, il s'enfonce dans la préoccupation et l'impatience, ou il tombe dans la rudesse ou n'importe quelle sorte d'injustice envers ses semblables, et il ne se repose sûrement pas dans le Seigneur, il ne se souvient pas du jour du Sabbat pour le sanctifier, car s'il le faisait, il connaîtrait la puissance de Dieu pour lui donner de quoi subsister, et il remettrait le soin de son âme "au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien" (1 Pier. 4:19).
La croix de Christ
Le Sabbat nous révèle Christ comme porteur des charges. Il porte la charge du monde entier, avec toute sa peine, son péché et sa douleur, et Il la porte de bon cœur –elle lui est "légère"-. Il a "porté Lui-même nos péchés en Son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; Lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris" (1 Pier. 2:24). C'est sur la croix de Christ que nous recevons la vie, et que nous sommes transformés en de nouvelles créatures. Ainsi, quand sur la croix Jésus s'exclama: "Tout est accompli", Il annonçait simplement qu'en Lui, par le moyen de Sa croix, tous pouvaient obtenir les œuvres parfaites de Dieu, qui furent achevées à la fondation du monde. Ainsi, le Sabbat –le repos du septième jour qui commémore la création complète depuis le commencement-, est le souvenir béni du fait que sur la croix de Christ, ce même pouvoir créateur qui nous libère de la malédiction, et nous rend complets en Lui, comme ce fut le cas quand "Dieu vit tout ce qu'Il avait fait; et voici, cela était très bon", nous est offert gratuitement. La parole de vie qui nous est proclamée dans l'Évangile, l'est "dès le commencement" (1 Jn 1:1).
Jésus ne cède jamais au découragement ni à l'impatience; nous pouvons donc placer sur Lui toute notre préoccupation. Le Sabbat est vraiment un délice. Dans le Psaume dédié au Sabbat, David chanta: "Tu me réjouis par Tes œuvres, ô Éternel! et je chante avec allégresse l'ouvrage de Tes mains" (Ps. 92:4). Le Sabbat signifie le triomphe des œuvres de Dieu, et pas le nôtre. Il est la victoire sur le péché et la mort –et sur n'importe quelle chose en relation avec la malédiction- par notre Seigneur Jésus-Christ qui créa les mondes. C'est un reste de l'Éden tel qu'il était avant que la malédiction n'apparaisse; donc, le repos éternel, le repos parfait que seule la nouvelle terre peut donner, commence déjà pour celui qui le garde réellement.
L'invitation de Dieu à garder le Sabbat
Maintenant, nous pouvons comprendre pourquoi le Sabbat occupe une place si proéminente dans le récit de la relation de Dieu avec Israël. Ce n'est pas parce que le Sabbat est exclusivement pour eux, pas plus que ne l'était le salut, mais parce que l'observation du Sabbat est le commencement de ce repos que le Seigneur promit à Son peuple dans le pays de Canaan. On entend parfois dire qu'il n'a pas été donné aux Gentils, mais il faut se rappeler que la terre n'a pas non plus été promise aux Gentils. Ceux-ci sont "étrangers aux alliances de la promesse" (Éph. 2:12). Mais il est vrai que les Gentils –le monde entier-, furent appelés à venir à Christ, l'eau vive. "Vous tous qui avez soif, venez aux eaux!" (És. 55:1). La promesse faite à Israël fut, et est: "Voici, tu appelleras des nations que tu ne connais pas, et les nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi, à cause de l'Éternel, ton Dieu, du Saint d'Israël, qui te glorifie" (És. 55:5). Poursuivant Son appel, le Seigneur dit:
"Observez ce qui est droit, et pratiquez ce qui est juste; car Mon salut ne tardera pas à venir, et Ma justice à se manifester. Heureux l'homme qui fait cela, et le fils de l'homme qui y demeure ferme, gardant le Sabbat, pour ne point le profaner, et veillant sur sa main, pour ne commettre aucun mal! Que l'étranger qui s'attache à l'Éternel ne dise pas: L'Éternel me séparera de mon peuple… Et les étrangers qui s'attacheront à l'Éternel pour le servir, pour aimer le nom de l'Éternel, pour être Ses serviteurs, tous ceux qui garderont le Sabbat pour ne point le profaner, et qui persévéreront dans Mon alliance, Je les amènerai sur Ma montagne sainte, et Je les réjouirai dans Ma maison de prière; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur Mon autel; car Ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples. Le Seigneur, l'Éternel, parle, Lui qui rassemble les exilés d'Israël: Je réunirai d'autres peuples à lui, aux siens déjà rassemblés" (És. 56:1-8).
Et aux uns et aux autres, à celui qui est loin comme à celui qui est près, Dieu proclame la paix (És. 57:19). Il leur adresse:
Une promesse glorieuse
"Si tu retiens ton pied pendant le Sabbat, pour ne pas faire ta volonté en Mon saint jour, si tu fais du Sabbat tes délices, pour sanctifier l'Éternel en le glorifiant, et si tu l'honores en ne suivant point tes voies, en ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours, alors tu mettras ton plaisir en l'Éternel, et Je te ferai monter sur les hauteurs du pays, Je te ferai jouir de l'héritage de Jacob, ton père; car la bouche de l'Éternel a parlé" (És. 58:13 et 14).
Ceux pour qui le Sabbat est un délice –et pas une charge- prendront plaisir dans le Seigneur. Pourquoi? Parce que le Sabbat du Seigneur est le repos du Seigneur: repos qui ne se trouve qu'en Sa présence, dans laquelle il n'y a que joies et délices éternelles (Ps. 16:11). C'est le repos de l'Éden, vu que l'Éden signifie plaisir, délice; c'est le repos de la nouvelle terre, puisque l'Éden appartient à la nouvelle terre. Nous avons lu que ceux qui viennent au Seigneur pour garder Son Sabbat seront établis avec joie dans la maison du Seigneur, et il nous est dit à leur sujet: "Ils se rassasient de l'abondance de ta maison, et Tu les abreuves au torrent de tes délices" (littéralement: "de Ton Éden") (Ps. 36:8). Tel est l'héritage du Seigneur. C'est maintenant le moment acceptable, aujourd'hui est le jour où nous pouvons entrer en lui, vu que "C'est Toi qui m'assures mon lot" (Ps. 16:5), et en Lui nous avons toutes choses.