L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu |
Chapitre 20
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
Sauvés par Sa vie
Nous lisons à propos de Moïse que "c'est par la foi qu'il quitta l'Égypte, sans être effrayé de la colère du roi; car il se montra ferme, comme voyant Celui qui est invisible. C'est par la foi qu'il fit la Pâque et l'aspersion du sang, afin que l'exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites" (Héb. 11:27 et 28).
Ce n'était pas au commencement, quand il fuyait terrorisé que Moïse abandonna l'Égypte par la foi, mais à cette occasion après avoir observé la Pâque. Maintenant, la colère du roi ne pouvait rien contre lui, "car il se montra ferme, comme voyant Celui qui est invisible". Il était sous la protection du Roi des rois.
Bien que le texte ne parle que de Moïse, nous ne devons pas supposer qu'il fut le seul parmi les enfants d'Israël à avoir la foi vu que dans le verset suivant nous lisons au sujet de tout le peuple, que "c'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Rouge". Mais s'il n'y avait eu que Moïse pour quitter l'Égypte par la foi, ce fait prouverait que tous auraient dû agir de la même manière, et que leur libération, dans son ensemble, était un acte de foi.
"Il se montra ferme, comme voyant Celui qui est invisible". Moïse vécut de la même façon que les authentiques chrétiens d'aujourd'hui. Voici le parallèle: "Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon Sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps! C'est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de votre foi, plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, -Lui que vous aimez sans L'avoir vu, en qui vous croyez sans Le voir encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi" (1 Pier. 1:3-9).
Moïse et les enfants d'Israël furent appelés au même héritage que nous. La promesse leur a été faite en Christ, comme à nous. C'était un héritage qui ne pouvait être obtenu que par la foi en Christ, et cette foi devait être telle qu'elle faisait de Christ un être réel, personnel, bien qu'invisible. Bien plus, la base de la foi et de l'espérance était la résurrection de Jésus-Christ. Aussi bien autrefois que maintenant, Christ était la tête de l'Église. La véritable Église n'a pas aujourd'hui ni n'a jamais eu une tête autre qu'invisible. "Le Saint d'Israël" fut établi "comme chef et dominateur des peuples" (És. 55:4) bien avant Sa naissance à Bethlehem.
Nous voyons donc que la foi personnelle en Christ fut la base de la libération d'Israël d'Égypte. Ceci est démontré par la célébration de la Pâque. Les choses étaient parvenues à une crise. Le Pharaon avait persisté dans sa résistance obstinée jusqu'à ce que la miséricorde du Seigneur n'eut plus d'effet sur lui. Le Pharaon avait agi délibérément, et il avait péché contre la lumière; sa propre déclaration après la plaie des sauterelles en est la preuve. A cette occasion, il appela Moïse et Aaron, et leur dit: "J'ai péché contre l'Éternel, votre Dieu, et contre vous. Mais pardonne mon péché pour cette fois seulement; et priez l'Éternel, votre Dieu, afin qu'Il éloigne de moi encore cette plaie mortelle" (Ex. 10:16 et 17). Il en était venu à reconnaître le Seigneur, et il savait que la rébellion contre Dieu est un péché, mais dès qu'il parvenait à avoir une trêve il redevenait aussi obstiné qu'avant. Il rejeta pleinement et définitivement le Seigneur, et déjà, rien ne pouvait être fait, excepté exécuter le jugement qui le contraindrait à renoncer à son oppression en laissant partir Israël.
La première Pâque
C'était la dernière nuit que les enfants d'Israël allaient passer en Égypte. Le Seigneur était sur le point d'envoyer Son dernier grand jugement sur le roi et le peuple, par la destruction des premiers-nés. Les enfants d'Israël furent instruits de prendre un agneau "sans défaut" qu'ils devaient sacrifier dans la soirée, pour ensuite manger sa chair. "On prendra de son sang, et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera". "C'est la Pâque de l'Éternel. Cette nuit-là, Je passerai dans le pays d'Égypte, et Je frapperai tous les premiers-nés du pays d'Égypte, depuis les hommes jusqu'aux animaux, et J'exercerai des jugements contre tous les dieux de l'Égypte. Je suis l'Éternel. Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; Je verrai le sang, et Je passerai par-dessus vous, et il n'y aura point de plaie qui vous détruise, quand Je frapperai le pays d'Égypte" (Ex. 12:5-13).
Le sang de cet agneau ne les sauvait pas, ils le savaient bien. Le Seigneur leur dit qu'il n'était qu'un signe; le signe de leur foi en Celui qu'il représentait: "le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache" (1 Pier. 1:19), "car Christ, notre Pâque, a été immolé" (1 Cor. 5:7). Le sang de l'agneau n'était donc qu'un symbole du sang de l'Agneau de Dieu; et ceux qui se montrent fermes, comme voyant Celui qui est invisible le comprirent aussi.
"Car l'âme de la chair est dans le sang" (Lév. 17:11). Dans le sang de Christ, c'est-à-dire dans Sa vie, nous avons la rédemption, le pardon des péchés, "Lui que Dieu a destiné, par Son sang, à être pour ceux qui croiraient, victime propitiatoire, afin de montrer Sa justice, parce qu'Il a laissé impunis ["Il est passé au-dessus des péchés"; version KJ] les péchés commis auparavant" (Rom. 3:25). Dieu "passa au-dessus" des péchés, non pas qu'Il fit des compromis avec eux, mais le "sang de Jésus Son Fils nous purifie de tout péché" (1 Jn 1:7). La vie de Christ est la justice de Dieu, car c'est du cœur que la vie jaillit, et la loi de Dieu est dans le cœur de Christ, comme justice parfaite. L'application du sang ou de la vie de Christ est donc l'application de la vie de Dieu en Christ; et ceci signifie ôter le péché.
L'aspersion du sang sur les poteaux de la porte symbolisait ce qui plus tard resta écrit: "L'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que Je te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur… Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes" (Deut. 6:4-9). La justice de la loi de Dieu se trouve uniquement dans la vie de Christ. Elle ne peut être dans le cœur que si la vie de Dieu en Christ est dans le cœur, pour le purifier de tout péché. Mettre le sang sur les poteaux de la porte de la maison est la même chose qu'écrire la loi de Dieu sur les poteaux de la maison et sur les portes, et ceci signifiait demeurer en Christ, être incorporé à Sa vie.
Christ est le Fils de Dieu, dont les délices consistaient à faire la volonté de Son Père. Il est notre Pâque, comme Il le fut pour les enfants d'Israël en Égypte, car Sa vie est éternelle et indestructible, et ceux qui y participent par la foi partage sa sécurité. Aucun homme ni démon ne put Lui ôter Sa vie, et le Père L'aima, et Il n'avait pas le désir de Lui prendre Sa vie. Demeurer en Lui, donc, comme l'aspersion du sang sur les poteaux de la porte le représentait, c'est être libéré du péché, et donc, être libre de la colère de Dieu contre les enfants de la désobéissance. "Jésus-Christ est le même hier, et aujourd'hui, et éternellement" (Héb. 13:8). La foi en Son sang, symbolisée par l'aspersion du sang de l'agneau sur les portes des maisons, agit de la même manière aujourd'hui qu'elle l'a toujours fait. Quand nous célébrons la Cène du Seigneur, qui fut instituée à l'époque de la Pâque où Christ fut trahi et crucifié, nous célébrons la même chose que les Israélites en Égypte. Ils étaient encore en Égypte quand ils célébrèrent cette première Pâque. Il s'agit d'un acte de foi, qui démontre notre confiance en Christ comme Libérateur promis. Ainsi, par l'emblème du sang de Christ, nous démontrons notre foi en Sa vie pour nous préserver de la destruction de la terre qui approche à cause du péché. Ce jour-là, le Seigneur passera au-dessus de ceux dont la vie est cachée avec Christ en Dieu, "comme un homme a compassion de son fils qui le sert" (Mal. 3:17). Et ceci arrivera pour la même raison, parce que Dieu sauve Son propre Fils, et les hommes sont sauvés en Lui.
La dernière Pâque
Quand Christ célébra la dernière Pâque avec Ses disciples, Il dit: "J'ai désiré vivement de manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir; car, Je vous le dis, Je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu" (Luc 15 et 16). Ceci nous montre que l'institution de la Pâque avait une relation directe avec la venue du Seigneur pour châtier les impies et libérer Son peuple. "Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'Il vienne" (1 Cor. 11:26). La mort de Jésus ne serait rien sans la résurrection. Et la résurrection de Christ ne signifie rien de moins que la résurrection de tous ceux qui sont cachés dans Sa vie. C'est par Sa résurrection que nous sommes engendrés à une espérance vivante d'héritage incorruptible, sans contamination, qui ne disparaît pas; et cette même foi et espérance dans le même héritage, sont démontrées par l'authentique Israël en Égypte. L'héritage que nous attendons est gardé dans les cieux; et l'héritage qui fut promis à Abraham, Isaac et Jacob, héritage pour lequel Dieu préparait les enfants d'Israël, était "meilleur, c'est-à-dire, céleste".
L'aspersion du sang (voir Ex. 12:5-14; Héb. 11:27 et 28; 12:14, et 1 Pier. 1:2-10) est le grand lien qui nous unit dans notre expérience chrétienne avec l'ancien Israël. Elle montre que la libération que Dieu accomplissait en leur faveur est identique à celle qu'Il fait en notre faveur. Elle nous unit à eux dans un même Seigneur et une même foi. Christ était présent en eux de manière aussi réelle qu'Il l'est avec nous. Ils pouvaient se montrer fermes, comme voyant Celui qui est invisible, et ce n'est qu'ainsi que nous pouvons être fermes. Christ fut "immolé dès le commencement du monde", et Il est donc ressuscité dès le commencement du monde, de manière à ce que tous les bénéficiaires de Sa mort et résurrection puissent être atteints par elles autant que nous. Et la libération que Christ accomplissait en leur faveur était de la réalité la plus absolue. Leur espérance consistait en la venue du Seigneur par la résurrection des morts, complétant ainsi la libération, et nous avons la même bienheureuse espérance. Apprenons donc de leurs erreurs subséquentes et retenons "fermement jusqu'à la fin l'assurance que nous avions au commencement" (Héb. 3:14).
Par la suite, tout deviendra plus clair sur notre chemin, car nous discernerons chaque progression dans notre étude, comme la manière dont Dieu traite Son peuple dans le plan du salut, et nous verrons Sa puissance pour sauver et pour faire avancer la proclamation de l'Évangile. "Or, tout ce qui a été écrit d'avance l'a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l'espérance" (Rom. 15:4).